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 Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara

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Octobre
Octobre
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MessageSujet: Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara   Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara EmptyJeu 12 Sep - 23:02

Octobre & Inaho & Clara

Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l'un, et l'autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche
Et tous les autres ensembles.

Le fil rouge

Octobre ne parvenait pas à s'endormir.
Tout, dans l'appartement, semblait déterminer à l'empêcher de trouver le sommeil. La rumeur sourde et continue de la ville, les battements mesurés et pourtant tellement irritants de la pendule, les grincements intempestifs du sommier au moindre de ses mouvements, l’angoissante absence du bruit des vagues. Il pensait qu’après trois jours d'acclimatation, il s'y serait habitué, mais non, nada, que dalle.
Il ne s'endormait pas.
Pour y remédier, il avait l’habitude de saisir son violon ou sa guitare, de trouver un coin tranquille - souvent au sommet d’une vigie - et d’enchaîner l’entièreté de son répertoire mécaniquement, juste pour se fatiguer et s’apaiser un peu. Mais à Lavandia, les coins tranquilles n’existaient pas. Il y avait du monde partout, tout le temps, triste apanage des grandes villes. Et l’appartement - loué aux frais de Nyx pour la durée approximative de la mission – avait les murs trop fin pour qu’il puisse pratiquer sans réveiller tous les voisins. De toute façon, les règles étaient claires : discrétion et prudence. Hors de question de se faire remarquer. Il avait donc fallu tirer un trait sur la musique à trois heures du matin, sous peine de tout foirer avant que rien n’ait  réellement commencé.

L’ordre provenait de Mary-Read. C’était elle qui avait tous mis en place, qui avait préparé sa
couverture, prévu les potentiels échecs et les échappatoires possibles. Elle qui avait relevé le pirate déjà en poste à Hoenn, qui avait choisi un nouvel appart, qui avait rassemblé les informations nécessaires dans une grande enveloppe kraft, et qui, le plus sérieusement du monde, était allé la donner à l’ultra-chimère en lui disant peu ou proue « Tiens, c’est toi qui t’y colle ».
Génial.

Octobre savait qu’il aurait dû se réjouir, arrêter de se torturer les méninges et enfin dormir. C’était une mission solo, comme celles des débuts de la Team. Une mission d’infiltration comme les aimait Bellamy en son temps, un retour aux sources qui aurait peut-être le mérite de faire avancer les plans des pirates, et par la même occasion les siens. Bref, tout ce pourquoi il avait signé. Et d’une certaine façon, oui, il était enthousiaste, heureux de ne plus avoir l’impression d’enchaîner les quêtes d’un RPG douteux, heureux d’avoir enfin l’occasion de renouer avec une vie plus banale. Ou du moins de faire semblant.
Mais de l’autre, il restait confronté à son statut d’hybride et à la moitié humaine de son cerveau, qui s’amusait beaucoup avec lui ces temps-ci. Ainsi, même s’il avait eu de plus en plus de mal à s’impliquer dans la vie de la Team ces dernières années, sa grande famille de flibustiers allait lui manquer. Tout comme le balancement familier qu’on éprouvait sur le pont d’un bateau, ou l’horizon bleu que formait l’océan et qui ne quittait jamais le ciel, où que l’on se trouve à Alola.
Oh, il savait que c’était complètement idiot, d’avoir le mal du pays lorsqu’on ne jurait que par les voyages et la liberté. Après tout, Hoenn n’était pas si différente que ça de son chez-lui : il y faisait seulement un peu moins chaud, et les gens y étaient foncièrement les mêmes. L’architecture traditionnelle de Lavandia rappelait même parfois les vieilles maisons de Malié. C’était sans doute l’ambiance communautaire et bienveillante des îles qui manquait à Octobre, mais il s’habituerait vite à l’indifférence des riverains. Lavandia était une ville tellement peuplée qu’il y passerait facilement inaperçu, un must pour faire correctement son travail. Il fallait qu’il se concentre, qu’il arrête de se faire du mouron et qu’il laisse son blues de côté. Il accomplirait sa mission, endosserait à la perfection sa couverture de jeune musicien expatrié d'Alola, et récolterait des informations. Aucune raison de s'inquiéter.
Alors pourquoi, nom d’un ponchiot, n’arrivait-il pas à trouver le sommeil ?

Les trois premiers jours qu’il avait passé dans la capitale d’Hoenn lui avaient servis à reconnaître le
terrain. Après avoir posé son sac au milieu de l’appartement, il avait arpenté la ville en long en large et en travers, se familiarisant avec les belles rues pavées, visitant le conservatoire de Lavandia, situant les endroits les plus fréquentés et expérimentant le métro – sans doute le pire moyen de transport inventé jusqu’à ce jour – pour la première fois. Son objectif était le suivant : comprendre les modes d’actions de la Team qui régnait sur la région, Avalon, en identifier les membres les plus importants, et voir s’il ne cachait pas un ou deux légendaire sous leur manche. Tout ça dans la plus grande discrétion : il n’était pas encore temps de déclencher une guerre rangée entre Team.

Octobre avait donc étudié avec assiduité les documents que lui avait fourni Mary-Read, pour la plupart des comptes-rendus de pirates l’ayant précédé à Hoenn. Si eux avaient été des observateurs chargés de tâter le terrain, l’extraterrestre était la force brute, l’espion dont on attendait des résultats véridiques. Bref, il était grand temps de passer à la vitesse supérieure.
Il avait choisi d’explorer une des pistes mise en avant par le dossier : Clara Heim. C’était à cause de ses nombreux trajets vers un lieu catalogué comme un QG de la Team Avalon que la jeune femme s’était faite repérer et classer comme une potentielle source d’informations. La discrétion souhaitée pas sa cheffe obligerait cependant Octobre à passer par des moyens détournés pour parvenir à ses fins. Oui, une fois n’était pas coutume, il ferait dans la finesse. Sa quatrième journée à Lavandia s'annonçait chargée : son plan n'était pas merveilleux, mais fonctionnel, il n'y avait aucune raison d'angoisser. Il se débrouillerait pour approfondir ses recherches sans même que son informatrice désignée ne s'en doute.

A force de faire tourner les mêmes pensées en boucle dans son esprit épuisé, il avait finalement réussi à glisser entre les bras de Cresselia, et avait somnolé un moment, jusqu'à ce que les premiers rayons du soleil, toujours aussi ponctuels, se faufilent entre les volets et le pousse à se lever pour faire couler un café. Il s'était obligé à relire une dernière fois ses notes, mais n'était pas allé jusqu'au bout, incapable de se concentrer, et avait plutôt préféré emmener sa tasse jusque sur le petit balcon, où il avait observé Lavandia se réveiller. Étonnamment, le lever du jour avait eu le mérite de dissiper pour quelques heures sa fatigue, et le mail l'informant qu'il avait bien été embauché dans l'orchestre philharmonique de Lavandia l'avait complètement scotché, ranimant d'un seul coup sa motivation. Honnêtement, il pensait être arrivé trop tard pour être pris : il s'était invité à l'improviste sur les dernières auditions en étant inscrit nulle part. Il ne s'était même pas autorisé à espérer un quelconque retour, d'ailleurs. Cette nouvelle venait ajouter de la crédibilité à sa couverture et avait le mérite de faire remonter son moral en flèche. Quelque part, il prenait un plaisir coupable à exister soudain un peu en dehors de la Team Nyx, à sortir de sa routine. C'était, cette fois-ci un dépaysement particulièrement agréable, et Octobre décida de mettre immédiatement à profit ce nouvel entrain. Il passa d'abord au conservatoire, où on lui communiqua avec davantage de précision les horaires de travail et de répétition. Mettre tout en ordre avec le secrétariat mis un certain temps, et lorsque Octobre finit enfin par sortir, il dû convenir que le concept de couverture avait quelque chose d'étrangement paradoxale. Elle devait lui permettre de faire son travail sans être jamais soupçonné de quoi que ce soit, mais le privait de liberté en l'obligeant à donner l'illusion d'une vie civile bien rangée.
Pourtant, il devait admettre que jouer sur ces deux tableaux ne lui déplaisait pas.

A onze heures, il se retrouvait enfin face à son véritable objectif de la matinée : le Métamorph'Oz. Lieu de travail de son informatrice involontaire, elle y gardait peut-être quelques dossiers qui auraient pu grandement intéresser l'ultra-chimère. C'était en réalité assez peu probable, mais il préférait commencer par là avant d'aller fouiller son logement : cela lui permettrait de vérifier si les soupçons à l'encontre de la styliste était fondés... et pourquoi pas de sympathiser avec elle, ce qui pourrait toujours s'avérer utile par la suite.
Cette première visite ne lui servirait donc qu'à effectuer un rapide repérage, voir comment était agencé l’intérieur de la boutique, et les différentes cachettes où l'on pouvait dissimuler ce que l'on ne voulait que personne d'autre que nous ne trouve...

Octobre inspira à plusieurs reprises, essayant de calmer le petit trac de circonstance qui avait pris place dans sa poitrine, et fit tous les efforts possible pour entrer dans la peau de son personnage. Il s'agissait en fait d'être le plus naturel possible, d'être lui, en oubliant... tout le reste. Ce serait sans doute la plus grande difficulté.
Faisant fis de ses dernières hésitations – il n'allait quand même pas rester planté sur le trottoir d'en face toute la journée  ! - l'extraterrestre finit par traverser la rue et pousser la porte du petit commerce.

D’emblée, Octobre apprécia le lieu. L'atmosphère qui y régnait lui rappelait celle des boutiques des luthiers chez qui il avait travaillé à Alola, avant de s'adonner à la piraterie. Il y faisait plus frais qu'à l’extérieur, et aussi un peu sombre. La pièce n'était pas bien grande, et meublée avec sobriété : un petit comptoir pour prendre les commandes et encaisser les clients, et des modèles d'exposition contre les murs et dans la vitrine, présentant quelques pièces du travail de la maison. L'extraterrestre n’avait aucune connaissance en matière de couture et de textile, mais même ses yeux de profanes pouvaient voir le soin qui avait été apporté à chaque vêtement. C'était sans aucun doute du très bon travail, et l'ultra-chimère se sentait presque un peu honteux de se présenter en jean et t-shirt blanc au milieu de tant de savoir-faire. Mais de toute façon, il faisait toujours un peu tâche où qu'il soit, alors ici ou ailleurs...

« Excusez-moi ? Madame Heim ?»

Hésitant, Octobre s'approcha du comptoir. Il entendait des bruits étouffés derrière la porte qui donnait sur la pièce d’à côté. Sans doute la gérante était-elle en train de travailler, et n'avait pas entendu le petit carillon de la porte d'entrée. Il se surprit à passer une main nerveuse dans ses cheveux pour se recoiffer, et s'en rendre compte lui arracha un sourire moqueur. Allons, il n'avait aucune raison de se sentir si anxieux, ce n'était pas un rendez-vous galant. Il venait juste passer commande d'un costume... rien de plus.

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Clara Heim
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MessageSujet: Re: Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara   Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara EmptyDim 22 Sep - 23:54


Le Fil Rouge
feat. Octobre & Inaho ♥

La main devant la bouche, Clara réprime un long bâillement, les yeux remplis de larmes de fatigue. Ah, qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour rejoindre son lit douillet. Malheureusement, une nouvelle longue journée de travail l'attend. La veille, elle est restée dans son atelier jusqu'à plus de trois heure du matin à peaufiner les derniers détails d'un costume, ayant décidé que, finalement, cette couture ne convenait absolument pas au style souhaité. C'est souvent comme ça, avec elle. Au moment d'envoyer la pièce à son client, elle réalise que ceci et cela ne convient pas et s'attèle à améliorer sa création afin d'offrir un rendu parfait. Son souci du détail est parfois bien handicapant, l'amputant de nombreuses heures de sommeil, mais Clara ne peut se résoudre à envoyer quelque chose qui ne lui convient pas à cent pourcent. D'après elle, c'est bien la moindre des choses, étant donné l'avenir des costumes. Ils sont destinés à passer devant les caméras, à être diffusés sur le grand écran. Elle ne peut absolument pas se permettre de faire son travail à moitié, la crédibilité d'un film ou d'une série télé passant autant par le jeu des acteurs que par leurs tenues. Si un personnage semble parfaitement sincère dans son jeu mais que son costume est de piètre qualité, cela peut sincèrement nuire au ressenti général. Alors Clara veille à ne jamais bâclé quoi que ce soit, dusse-t-elle pour cela travailler toute la nuit durant pour offrir le meilleur des rendus possibles.

Et comme si cela ne suffisait pas, elle s'est réveillée très tôt ce matin afin de faire un petit crochet par le quartier général d'Avalon. Sa position au sein de l'organisation n'est vraiment pas importante, mais c'est elle qui l'a voulu. De trop grosses responsabilités n'auraient pas fonctionné avec son rythme de travail. De ce fait, la Métamorph se contente d'accueillir et de soutenir les rescapés venant des quatre coins du monde. La plus grosse majorité, évidemment, viennent d'Unys et Clara ne peut que se sentir proche d'eux. Elle-même est née là-bas, et c'est grâce à Avalon qu'elle a trouvé refuge à Kalos. Ses parents ne lui ont jamais caché ses origines et la jeune femme sait pertinemment qu'elle n'est pas leur fille biologique, mais cela n'a jamais été un souci pour elle. Ils l'ont recueilli et aimé, c'est bien tout ce qui compte. De ce fait, il lui paraît normal désormais d'apporter son soutien aux rescapés et de les aider à recommencer une vie en terre libre. Généralement, ceux ayant le plus besoin d'aide sont les enfants. La plupart du temps séparés de leur famille, ils sont terrorisés et demeurent prostrés, comme des petits animaux effrayés. Clara doit alors faire preuve de patience et de douceur pour les aider à aller de l'avant, tout en évitant les fausses promesses. Malheureusement, les orphelins sont nombreux, car retrouver les parents est aussi difficile que trouver une aiguille dans une botte de foin.

Ce matin-là, la Métamorph est restée bien une heure avec un groupe d'enfants, de trois à treize ans. La plupart ont été sauvé d'un éleveur aux mœurs terribles, d'autres de dresseurs violents. Certains portent d'ailleurs des stigmates de leur ancienne condition, de quoi briser le cœur de Clara. Que des enfants si jeunes aient déjà tant souffert, ça la met hors d'elle. Si elle ne met évidemment pas tous les humains dans le même panier, la haine farouche qu'elle ressent pour les responsables de toute cette souffrance n'est absolument plus à prouver. Il lui est déjà arrivé, une fois ou deux, d'être envoyée sur le terrain, puisque sa capacité de Morphing peut s'avérer très utile dans certaines situations. Et à chaque fois, elle a été frappé par cette violence sans nom, cette façon terrible de voir les choses. Plus de quatre vingt ans après la décision de Arceus, le fait que les mentalités n'aient pas évolué la rend folle. Bien que les Pokémon soient quasiment comme eux, certains humains continuent de les considérer inférieurs, d'estimer qu'ils ne méritent qu'une vie de servitude. Bien heureusement, une majorité de personnes sont pacifistes, la preuve étant qu'Unys est l'unique région gouvernées par des humains extrémistes. Mais cette poignée d'individus suffit à créer le mal, à faire souffrir des personnes innocentes. Et pour la Métamorph, c'est vraiment très dur à supporter.

C'est donc le cœur lourd qu'elle s'est ensuite rendue à sa boutique, pas vraiment étonnée de déjà y retrouver Inaho. Son apprenti est vraiment sérieux et appliqué dans son travail, ce que la Métamorph apprécie sincèrement. Parfois, elle aimerait qu'il s'ouvre un peu plus à elle, qu'il n'hésite pas à lui parler de tout et n'importe quoi, mais sûrement cela viendra-t-il avec le temps. Ils ne se connaissent pas encore beaucoup après tout, elle ne doit pas le presser et le laisser s’acclimater à son rythme. Ainsi, après avoir partagé une petite boisson chaude avec lui, Clara s'est aussitôt mise au travail. Sa liste de commande est longue, mais à quatre mains, elle devrait descendre un peu plus rapidement qu'avant. La Métamorph s'attèle donc à la découpe de faux-cuir afin de réaliser un lourd manteau, élément phare du futur héros de la nouvelle série proposée par les studios de Voilaroc. Le personnage ayant une personnalité assez sauvage et quelque peu impertinent, les auteurs imaginent pour lui un style très particulier, dans des teintes sombres et des matières bien spécifiques. La pièce la plus importante à leurs yeux est son manteau, qui devra être reconnaissable entre tous, comme un moyen de représenter le héros par son biais uniquement. Clara sait qu'il va s'agir là d'un lourd et long travail, mais ce challenge ne lui fait pas peur, bien au contraire ! Son cahier des charges est précis et ses croquis ont été validé par les responsables de production. Désormais, il n'y a plus qu'à confectionner le tout. Et c'est bien là le moment préféré de Clara : lorsque l'idée passe de l'état de dessin à l'état du vêtement, franchissant le mur de l'imagination pour atteindre le monde réel.

Clara passe ainsi une grande partie de la matinée à coudre, malgré la fatigue embuant ses yeux. De temps en temps, elle échange quelques mots avec Inaho ou répond aux nombreux coups de téléphone, sans jamais lâcher son aiguille pour autant. Cette dextérité n'est présente que lorsqu'elle travaille car quand une autre situation, elle aurait échappé le téléphone plus d'une fois. En tout cas, la matinée se déroule tranquillement, sans accroc, bien que son manteau ne semble pas avancer d'un iota. Il est si particulier dans son design qu'il lui faudra peut-être plus d'une semaine entière pour en avoir une bonne base – et c'est bien dans des moments pareils qu'elle ne regrette pas d'avoir embauché Inaho. Avec lui à ses côtés, elle a la sensation de pouvoir prendre son temps un peu plus aisément. Certes, elle garde un œil sur ses réalisations, s'assurant qu'il respecte le cahier des charges et que son travail est qualitatif, mais elle n'a absolument rien à reprocher au garçon, qui semble parfaitement savoir ce qu'il fait. Clara se contente de lui léguer les commandes les plus simples pour le moment, histoire de le tester, mais n'hésitera pas à le mettre sur quelque chose de plus compliqué la prochaine fois, avec un délai plus serré, afin de voir comment il gère son temps en règle général. Cela peut paraître un peu trop, mais il est important pour elle comme pour lui de le tester dans plusieurs situations, afin de corriger des mauvaises habitudes ou saluer des idées astucieuses.

La Métamorph s'apprête à coudre une manche de son manteau lorsque le carillon de la boutique résonne. Aussitôt, elle jette un coup d'oeil à son calendrier, se demandant s'il s'agit-là d'un client venant chercher une commande. Constatant que non, elle se tourne vers Inaho :

Est-ce que tu peux aller voir, s'il-te-plaît ? Je te rejoins tout de suite.

Si Clara s'arrête dans sa couture maintenant, il y a des risques qu'elle ne fasse pas exactement les mêmes points en reprenant plus tard. Or, même s'ils ne seront pas visible une fois la manche retournée, la jeune femme ne peut se résoudre à s'arrêter maintenant. C'est pourquoi elle compte sur son apprenti pour accueillir leur visiteur. Et puis, cela lui fera un bon exercice : Clara a besoin de voir comment il gère l'accueil des clients et la prise de commande.



© Halloween


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Inaho Murakami
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MessageSujet: Re: Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara   Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara EmptySam 5 Oct - 14:45
Le fil rouge
ft. Clara & Octobre :hearts:
La sonnerie du réveil n'avait jamais beaucoup plu à Inaho… On émergeait d'un monde de guimauve et de paillettes, quelques fois parsemé d'ombre, pour revenir à un univers plat, gris et froid. Jeune, il avait fui cette vilaine réalité comme la peste. Lire, broder lui avait permis de fermer les yeux sur ses problèmes et ses responsabilités.
Aujourd'hui, elle lui laissait seulement un goût amer ; il quittait ses rêves en une fraction de seconde et ses pensées revenaient directement à son travail. Car il avait déjà beaucoup à faire. Pas que cela l'inquiétait particulièrement – le Momartik était habitué à trimer. Ce n'était pas une nouveauté. Mais malgré son sérieux et sa dévotion, il sentait toujours germer cette flemme dans sa poitrine, qu'il chassait bien vite pour ne plus avoir affaire à elle… Jusqu'au lendemain matin. Et ce petit train-train se répétait tout au long de la semaine, même les week-ends : il était bien connu que les artistes ne s'arrêtaient jamais de travailler. Les commandes étaient nombreuses : il était souvent nécessaire de réserver son dimanche matin pour finir de coudre quelques pans de tissu.
À cette pensée, Inaho soupirait souvent, mais ne regrettait rien. Il était ravi de son travail, même s'il ne le montrait pas. De toute façon, le jeune homme n'avait jamais été très expansif, pour ne pas dire complètement frigide. Mais pour une fois, personne ne lui reprochait. Sa patronne semblait accepter sa façon d'être, et le jeune homme, bien que n'ayant pas entièrement conscience de sa personnalité, ressentait un certain soulagement. Il avait détesté toutes les fois où on lui avait reproché de ne pas être assez bavard ou ne jamais se joindre aux soirées. Toutes ces fois où on lui avait dit qu'il était une véritable porte de prison. En général, il ne répondait pas à ces réflexions et les ignorait froidement. Ceux qui espéraient le faire réagir en ressortaient particulièrement déçus.
Avec Mme Heim, Inaho n'avait pas à gérer ce genre de problème. Il se contentait d'être lui-même, de faire son travail comme elle le lui demandait. Et petit à petit, ils s'apprivoisaient. D'ailleurs, le Momartik appréciait sa patronne. Cela ne faisait qu'un petit mois qu'ils se connaissaient, mais il la portait déjà dans sa cœur. C'était une jeune femme très vivante et gentille, qui n'avait jamais un mot plus haut que l'autre. Certes, elle restait sa patronne, et Inaho ne pensait pas pouvoir de sitôt tisser un lien d'amitié… Mais tout de même, il aurait pu bien plus mal tomber. D'autant plus que la talentueuse couturière avait eu la bonté de l'héberger jusqu'à ce qu'il trouve un appartement sur Lavandia. Un peu gêné, Inaho avait tout de même fini par accepter : en même temps, il n'avait pas trop eu le choix.
Aussi dormait-il depuis plus de trois semaines sous les toits du vieux bâtiment qui abritait la boutique et le logement de la jeune femme, s'extirpant difficilement chaque matin de son futon. Clara avait aménagé le lieu pour le lui rendre agréable, et c'était réussi. Un petit miroir à pied qui avait sûrement un jour servi dans la boutique, avait été placé contre le mur, ainsi qu'un porte-cintre où le jeune homme avait pendu tous ses kimonos. Dans un coin de la pièce, il y avait une petit étagère qui supportait le reste de ses affaires. Tout lui convenait parfaitement : le Momartik avait certes vécu dans le luxe, mais changer d'habitudes ne lui déplaisait pas, bien au contraire. Il lui semblait apprendre la vie tous les jours et se reconnecter peu à peu à une réalité quotidienne qui lui plaisait bien.

Ce matin là, Inaho avait pu se lever un peu plus tard. La boutique n'ouvrait qu'à dix heures. Cele ne l'avait pas empêché de bailler à s'en décrocher la mâchoire et de traîner dans ses draps. Il avait jeté un coup d'œil un peu désabusé à toutes ses tenues, lassé. Il lui faudrait bientôt en confectionner d'autres : porter toujours les mêmes kimonos ne lui était plus agréable. Le Momartik s'était alors regardé dans le miroir, laissant glisser ses doigts sur son torse nu, soulignant de ses ongles les cicatrices de son opération, masquées par son tatouage.
Un léger sourire, quasiment imperceptible, avait sensiblement étiré ses lèvres et il avait avisé ses quelques tee-shirts, empilés sur la petite étagère. Il n'en avait que cinq ; assez pour les jours où il avait envie de changer de look. Aussi, après avoir revêtu sa robe de chambre, il avait pris sous le bras tous les vêtement dont il avait besoin avant de passer à la douche.
Tous les matins, il veillait bien à ne pas s'empêtrer dans les marches raides de l'escalier qui menait à la pièce de vie, assez spacieuse et chaleureuse. Clara s'était déjà éclipsée ; ne lui avait-elle pas dit qu'elle partait pour Avalon ? Oh, il n'avait pas osé la suivre. Il s'y était déjà rendu deux ou trois fois pour se présenter et proposer ses services. À présent, il prévoyait y revenir une fois tous les quinze jours et attendre qu'on le rappelle. Bien sûr, on l'avait accueilli comme le messie. Ce n'était pas tous les jours qu'on voyait un Murakami débarquer à Hoenn. Inaho en aurait presque rougi, mais sa fierté naturelle et sa retenue exemplaire l'avaient laissé de marbre.
Le jeune homme avait pris son temps dans la salle de bain, appliquant un soin parfumé à la lavande sur ses cheveux, changeant ses boucles d'oreille ; deux anneaux d'argent, agrémentés de quelques fines sculptures, barraient désormais son lobe droit. Un autre, abouti par deux petites pointes entourait son cartilage. En cherchant dans la petite boîte où il conservait tous ses piercings, il s'était dit qu'il s'en ferait certainement un autre. Quand on commençait, bien souvent, il était difficile de s'arrêter.
Le tout était de trouver un professionnel de talent sur Lavandia. Hors de question de tomber sur un charlatan : il ne fallait pas rigoler avec ces choses-là.
Il avait alors examiné son visage dans la glace, torse nu, et avait pensé qu'un labret ne lui irait pas si mal. Encore sous le toit de ses parents, il n'avait pas osé franchir le pas… Mais maintenant qu'il était loin de sa famille, plus rien ne l'en empêchait.
Il s'étira un moment avant de se passer un tee-shirt blanc uni, rien de plus classique, et de revêtir une veste légère, kimono raccourci, aux jolis motifs traditionnels. Celui-ci, il l'avait trouvé en magasin ; l'imprimé lui avait tellement plu qu'il avait craqué. Bien sûr, il s'en était voulu après coup : il aurait pu faire bien mieux avec un peu de temps et de patience… Mais bon. Il l'aimait bien quand même et elle était relativement bien coupée. Un jean noir, slim, vint parfaire le tout.
Le Mormartik passa ses doigts longs et fins dans ses cheveux, les rassemblant en arrière en un petit chignon désordonné et sortit de la salle de bain, fin prêt, presque excité à l'idée de retrouver ses créations dans l'état où il les avait laissées la veille.
Clara ne lui avait confié que des commandes simples, et à vrai dire, Inaho ne s'en était pas vexé. Au fond, c'était plutôt normal : il lui fallait le tester avant de le lancer sur des confections plus hasardeuses. Pour l'instant, elle n'avait pas remis en cause son travail… Et le Momartik ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une certaine fierté.

Après avoir mis des boots classiques, noires, agrémentées de lacets blancs, il descendit le second escalier pour déboucher dans l'arrière boutique. Tout était désert. Il jeta un coup d'œil à sa montre digitale, avisant l'heure : il n'était que moins le quart - sans doute Clara arriverait à pile ?
Il ne l'attendit pas et se remit naturellement au travail. La jeune femme avait reçu la commande d'une troupe de théâtre ; les costumes devaient être livrés d'ici quinze jours ; il y en avait une quinzaine à réaliser de toute pièce. Elle lui avait donc confié la conception d'une petite robe noire, qui se devait d'être élégante. Un cas d'école, surtout que la Métamorph lui avait donné ses croquis et recherches. Le design qu'elle avait couché sur papier était assez intéressant ; le garçon avait été impressionné par la précision des détails. Elle lui avait même expliqué la forme et la couleur que devaient prendre les coutures. Inaho s'en était fortement inspiré pour redessiner lui-même la robe, y ajoutant quelques éléments discrets qui lui tenaient à cœur.
S'il avait déjà réalisé le buste et les trois quart des manches, le jupon restait la partie la plus compliquée, et Clara lui avait donné un délai de cinq jours pour tout finaliser. Il était en bonne position, confiant, mais beaucoup de travail restait à abattre.
Aussi se mit-il à l'œuvre rapidement, ne prenant pas vraiment le temps de réfléchir, armé de son aiguille, plissant les yeux pour mieux voir ce qu'il était en train de faire.
Il lui faudrait bientôt prendre rendez-vous pour contrôler sa vue et se faire marquer des lentilles de contact.

Clara, comme prévu, arriva à dix heures pile, s'installant à ses côtés après avoir déposé ses affaires à l'étage, reprenant la confection d'une veste en cuir, minutieuse comme à son habitude. Inaho n'osa pas lui poser des questions sur sa visite à Avalon. Il savait ce que c'était : chaque fois qu'on s'y rendait, on revenait la mort dans l'âme, attristé par l'image de ces orphelins qui jouaient tranquillement dans la cours comme si de rien n'était. Inaho les avait aperçu la dernière fois et avait préféré passer son chemin. Il aimait bien les enfants pourtant, mais était maladroit avec eux… Et puis… Voir de pauvres petites âmes s'amuser de la sorte malgré les épreuves traversées faisait toujours poindre un sentiment de culpabilité dans sa poitrine : lui qui avait toujours vécu dans l'abondance avait néanmoins trouvé le moyen de ne pas être heureux… Comment osait-il ?
Il échangea donc des banalités avec la jeune femme, refit son chignon de temps à autre, ses cheveux glissant à cause de l'huile dont il les avait enduit le matin même.

Le jeune homme chantonna plusieurs fois, momentanément, avant de s'interrompre, se rappelant qu'il ne travaillait pas seul. Il fit vérifier ses coutures régulièrement à la jeune femme qui approuva chacun de ses points, n'y trouvant rien à redire. Finalement, ce fut sur les coups de onze heures qu'il acheva l'objectif qu'il s'était fixé en commençant une heure plus tôt. Un léger sourire illumina discrètement son visage : il était plutôt content de son travail. Il avançait bien.
Alors qu'il s'apprêtait à continuer son ouvrage, le carillon de la boutique, retentissant dans la pièce, le figea. Il se tourna vers Clara, le regard interrogateur : il avait vérifié en arrivant - aucun client ne devait venir récupérer une commande ce jour-là. La jeune femme confirma sa pensée, continuant néanmoins de coudre la manche de sa veste :

▬ Est-ce que tu peux aller voir, s'il-te-plaît ? Je te rejoins tout de suite.

Surpris par cette demande, il n'en laissa rien paraître, demeurant pourtant un moment immobile, aiguille à la main, dé à coudre au doigt. Une petite touche d'appréhension vint délicatement serrer sa gorge, qu'il éclaircit pour chasser son soudain malaise :

▬ Oui, tout de suite.

Déposant ses outils de façon à les retrouver en revenant, il se leva et frotta son pantalon, habitué à remettre son kimono en place.
Il ne put s'empêcher de lancer un coup d'œil au miroir, à la sortie de l'arrière boutique, pour vérifier que tout allait bien : resserrant son chignon, il s'apprêta à rejoindre la pièce principale lorsque, un peu déstabilisé et stressé par la demande de sa patronne, il se prit les pieds dans un pan de tissus qui traînait sur le parquet. Aussi manqua-t-il de s'étaler face contre terre, se rattrapant in extremis. Ses joues se tintèrent d'une faible couleur rose qui disparut dans les secondes qui suivirent.
Se redressant aussitôt, dissimulant son trouble, il apparut alors à l'embrasure de la porte – grande ouverte –.
Des milliers de pensées se bousculaient dans sa tête : qu'était-il censé dire ou faire, au juste ? Il s'empêcha de céder à la panique, s'enfermant dans un carcan de glace, comme à son habitude. Son visage demeura imperturbable lorsqu'il aperçut le client qui venait de pénétrer dans la boutique. Il était si grand que sa tête et ses épaules dépassaient de la rangée de mannequins.
Inaho cligna plusieurs fois des yeux, pour essayer de rétablir une certaine netteté dans sa vision. Mais rien à faire : la figure du nouveau venu demeurait floue.
Aussi sourit-il dans le vent, juste pour faire bien, pour paraître poli, s'exclamant d'une voix blanche :

▬ Bonjour, bienvenue ! Vous venez récupérer une commande ?

Il savait bien que non, mais c'était une façon comme une autre de lancer la conversation. Gracieusement, il s'avança jusqu'au comptoir, ne se déparant pas de son petit sourire. Lorsque les traits du visage de l'inconnu lui parurent plus clair, il le contempla un moment, absorbé par sa grande beauté : c'était un jeune homme très grand, avec des cheveux aussi blancs que les siens, mais bien plus court. Ses grands yeux bleu-vert, son charisme naturel le rendaient unique. Il avait cette présence physique digne des plus grands modèles… Inaho avait tout à coup envie de lui proposer un petit job de mannequin pour mettre en valeur ses créations.
Et en tant qu'hybride, le Momartik pouvait sentir son aura si particulière… Quelque chose de très singulier… Aussi singulier que lui, somme toute.
Son regard se fit néanmoins discret, ses pensées aussi. Il ne laissa rien paraître, s'accoudant au comptoir et faisant mine de chercher le registre des commandes sur l'ordinateur :

▬ Hmm… Au vu de nos commandes actuelles, j'imagine que non. Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Monsieur ?

Il leva la tête de son écran, gardant les mains sous le comptoir, un peu fébriles. Inaho n'avait jamais su comment se débrouiller avec les gens. Ses tentatives de prise de contact étaient toujours sèches et mécaniques. Elles sonnaient faux.
Aussi manqua-t-il de se mordiller la lèvre inférieure, se faisant violence pour s'en empêcher. Manifestation de sa gêne et de sa maladresse, il rangea une mèche de cheveux derrière son oreille et réajusta sa veste, soutenant avec beaucoup de difficultés le regard du beau jeune homme, attendant patiemment sa réponse.

Il lui tardait que Clara vienne à sa rescousse. Sans elle, il ne pourrait pas aller bien loin… Et elle allait très vite s'en apercevoir.

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MessageSujet: Re: Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara   Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara EmptyVen 25 Oct - 21:26

Octobre & Inaho & Clara

Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l'un, et l'autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche
Et tous les autres ensembles.

Le fil rouge

Il s'était préparé à voir apparaître une métamorph d'un petit mètre soixante toute en rose bonbon et kimono, exactement semblable à la photo de Clara qu'il gardait en mémoire. Il avait déroulé la scène une bonne dizaine de fois dans son esprit, planifiant son sourire, les quelques paroles de salutations qu'il prononcerait, calculant même sa maladresse pour faire plus vrai. Car s'il avait l'habitude d'être oublieux et désorganisé au quotidien, son travail, lui, se devait d'être irréprochable. Aucune fausse note, aucune erreur suscitant le doute ne serait tolérée. D'autant plus que cette fois-ci, il marchait sur des œufs, jouant une mélodie, qui, en quelques secondes, pouvait perdre toute sa justesse. Jamais son archet n'avait dû se montrer si précis, et pourtant, l'hypothèse de la tache d'encre sur la partition ne l'avait même pas effleurée. Comme si les éventuels obstacles à sa mission du jour n'auraient pus provenir que de lui. Était-ce profondément naïf ou incroyablement prétentieux ? Impossible à dire.
En tout cas, il ne pus que rester interdit en voyant surgir l'inverse complet de ses attentes par la porte de l'arrière-boutique.

Un homme. Aussi imbécile que cela puisse paraître, ce simple fait perturba complètement Octobre. Qui était-il ? Un proche, un collègue de Clara ? N'était-elle pas censée gérer la boutique toute seule ? L'hypothèse qu'il se soit trompé d'établissement le traversa, immédiatement refoulée par la certitude absolue qu'il était bel et bien au bon endroit. Bon. Cela n'était pas si grave, n'est-ce pas ? Il s'agissait sans doute d'un voisin ou bien d'un apprenti qui aidait la métamorph à la boutique. Rien qui ne bouleversait foncièrement ses intentions, donc pas de quoi s'affoler outre mesure.

Et pourtant, la poitrine d'Octobre se serra en voyant le jeune homme s'avancer vers le comptoir. Le plancher en bois craquait sous ses pas, et, éclairé seulement par les raies de lumière poussièreuse qui parvenaient à s'infiltrer à travers la vitrine, on aurait pu croire qu'il brillait.
Ils devaient, en apparence, avoir tous les deux le même âge, et, même si ce n'était pas la première fois que l'extraterrestre rencontrait une personne avec plus ou moins les mêmes caractéristiques physiques que lui, il trouvait toujours cela aussi déroutant.
Quatre-vingt années auparavant, dans les premiers temps de l'Hybridation, il se souvenait avoir scruter les autres hybrides dans les foules ou sur les trottoirs en espérant désespérément tomber sur un autre zéroïd. Ce n'était jamais arrivé, et il avait finit par abandonner cette quête au bout de quelques années, mais le réflexe, lui, était resté.
Non, son interlocuteur n'était pas un extraterrestre tombé d'une autre dimension. En revanche, c'était un hybride, Octobre pouvait aisément le sentir. Il avait toujours su faire le tri entre les humains et le reste de la population, un sixième sens qu'il se souvenait vaguement déjà posséder avant le Grand Changement.

Le nouveau venu n'aurait sans doute laissé personne indifférent, et Octobre ne fit pas exception à la règle. Il le détailla comme il n'avait détaillé personne depuis longtemps, juste pour savourer, pensait-il, cette beauté singulière. Si l'hybride était, lui aussi, extrêmement blanc, ce n'était pas de la même pâleur livide que celle du zéroïd, mais plutôt d'une blancheur saine de neige fraîchement tombée. Ses mouvements légers, ses traits fins, tout étaient déraisonnablement délicats chez lui. On aurait dit qu'il était fait de céramique, et que le sachant, il faisait tout pour ne surtout pas se casser. Et pourtant, il ne renvoyait pas du tout une impression de fragilité, mais plutôt celle d'une force tranquille. Octobre nota ses vêtements, une superposition de noir, de blanc et de motifs traditionnels que l'extraterrestre ne se serait jamais permis de juger, mais qui lui allait bien, et qui crédibilisait d'autant plus sa présence dans la boutique. Quelque part, ses habits le faisait correspondre au décor, ce qui avait le don de faire encore davantage ressentir son décalage à l'extraterrestre.

▬ Bonjour, bienvenue ! Vous venez récupérer une commande ?

Pas exactement, non. Mais la question avait l'air de n'être là que pour la forme : son interlocuteur ne lui avait jeté qu'un regard flou avant de s'accouder au comptoir et de se pencher vers l'écran de son ordinateur. De toute façon, l'extraterestre n'avait pas vraiment écouté, plus captivé par la tonalité de sa voix que par ce qu'elle cherchait à communiquer. Son timbre était beaucoup plus chantant que ce qu'Octobre avait crû en l'observant au premier abord. Il lui avait imaginé une tessiture de basse, mais c'était en fait un ténor pur, sans grain, sans aspérité.
Sa présence et sa manière d'être, toutes particulières, éveillaient considérablement la curiosité de l'ultra-chimère, qui aurait pourtant dû se concentrer davantage sur ses paroles que sur son visage. L'hybride avait beau être très agréable à regarder, il n'en était pas moins une distraction, une très jolie tâche d'encre sur la partition.

Essayant de reprendre la situation en main, et par la même occasion de se remettre la cervelle à l'endroit, Octobre s'approcha lui aussi du comptoir. Le styliste - était-ce le bon terme ? -, malgrè son apparente amabilité, communiquait une sentiment d'anxiété assez semblable au stress qui étreignait silencieusement Octobre depuis qu'il avait pénétré dans le Métamorph'Oz. Le zéroïd se fit la réflexion qu'ils avaient tous les deux l'air d'être le problème de l'autre, et cette pensée lui arracha un sourire. Il avait toujours eu le rictus facile, et ne se rendait même plus compte que ses réflexions se lisaient parfois sur son visage. Profitant du court silence que son interlocuteur mettait à profit pour vérifier il-ne-s'avait-quoi sur son écran, Octobre se fit un devoir de détailler encore un peu plus les lieux. Hélas, le résultat obtenu fut bien plus mince que ce qu'il espèrait. Sur le comptoir, rien d'autre qu'un pot à crayons et quelques feuillets pour prendre des notes, et aucun autre gros meuble dans la boutique qui aurait pu contenir une pile de dossier susceptible d'intéresser l'utra-chimère. Il y avait bien l'arrière-boutique, mais aucun moyen d'y entrer sans y être invité... et il n'en était pas encore là. Restait l'ordinateur, il lui faudrait revenir avec une clé USB pour copier son contenu. À moins qu'il soit relié à internet et qu'il puisse le faire à distance, mais Octobre ne croyait pas assez en ses capacités de hacking pour y parvenir, et de toute façon, il doutait que l'ordinateur contienne quoi que ce soit d'autre que des bons de commandes et des listes de clients. Voilà qui ne l'avançait pas beaucoup... Mais il s'était préparé à faire choux blanc, et à vrai dire, il avait surtout espéré nouer un premier contact avec Clara. À la place, il se retrouvait face à un parfait inconnu, qui, malgrè son très joli minois, ne présentait pas un grand intérêt pour son objectif premier.
Quoique... Après tout, il pouvait être surpris. Sa vie factice était en pleine construction, se faire des connaissances contribuerait à la rendre plus tangible. Et la perspective d'engager la conversation avec le jeune homme n'avait rien de  désagréable, bien au contraire.

▬ Hmm… Au vu de nos commandes actuelles, j'imagine que non. Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Monsieur ?
▬ Et bien.... j'aurais aimé vous passer commande mais c'est un peu... délicat.

Même s'il n'y connaissait absolument rien en couture, il brodait consciencieusement ses mots, construisant au fur et à mesure une justification, un mensonge cousu de fils blancs. Aussi n'avait-il aucun mal à paraître un peu gêné et hésitant. S'entendre se faire appeler "Monsieur" lui avait fait bizarre, et il n'arrivait plus à se rappeler la dernière fois qu'il avait vraiment vouvoyer quelqu'un. Ce n'étaient pas une conversation habituelle pour lui, qui avait pris l'habitude au fil des ans et au contact des pirates de parler à n'importe qui n'importe comment, en omettant simplement certaines choses, comme son appartenances à la Team Nyx ou sa nature de zéroïd.
Octobre posa ses mains à plat sur le comptoir, essayant de croiser en vain le regard de l'autre, cherchant autant à se donner une contenance qu'à retourner en terrain connu, cet endroit où la parole et les intentions étaient spontanées. Il aurait aimé ne pas autant réfléchir en parlant au jeune homme, s'exprimer librement. Mais quoi qu'il fasse, il mentait. Dans ses  gestes, sa voix, ce qu'il prétendait être. Comment être franc, se sentir légitime, alors ? Il prenait doucement conscience de sa situation passée la théorie : certes, sa mission lui donnait l'occasion de se ré-insérrer dans une vie sociale simple, et le contentement qu'il en retirait était savoureux, mais aucun des liens qu'il tisserait, aucunes de ses actions ne seraient jamais vrais, franches. Il jouerait un rôle en permanence, inquarnerait pendant de longues semaines un lui-qui-n'était-pas-lui, un Octobre qui lui ressemblait beaucoup, mais une copie plus simple, plus facile à appréhendée que l'original. Plus il y songeait, et plus cette perspective le troublait.

Malheureusement, ces préoccupations ne l'aidaient pas beaucoup.
Qu'importe qu'il mente, après tout ? La solution résidait en l'acceptation totale : s'il jouait réellement un rôle, autant l'incarner à fond, en en profitant au maximum. Jouer sa vie à la roulette russe, sans s'occuper des conséquences, comme d'habitude. Il avait suvécu ainsi une quarantaine d'années, il pouvait bien continuer.

▬ Je joue dans un orchestre, fit-il, sentant s'éterniser un silence dont il ne voulait pas, et on m'a demandé d'avoir un costume particulier pour les concerts. Pas quelque chose de grandiose, mais qui sorte de l'ordinaire. Une amie m'a conseillé votre établissement.

Ses paroles étaient en grande partie inspirées de faits réels : on lui avait bien spécifié, quelques heures auparavant, que le conservatoire cherchait à donner une nouvelle image de la musique savante et que les musiciens devaient abandonner leurs traditionels costumes noirs pour d'autres habits, de préférence très colorés. Le répertoire musical avait lui aussi été agrandi et adapté, avec des pièces plus comtemporaines et des bandes originales de films. Quand à son "amie", Mary-Read pouvait sans doute convenir... Il les avaient vu grandir aux fils des années, elle et son frère, ils comptaient sans doute bien plus que des amies. En tout cas, cela sonnait beaucoup mieux que « Ma supèrieure m'a ordonné de venir vous espionner. »
Mais même sans prononcer ces paroles, et malgrè tous les efforts de l'extraterrestre pour paraître le plus naturel et le plus détendu possible, un malaise désagréable continuait de peser sur la pièce, et l'utra-chimère se demanda soudain s'il n'en demandait pas trop à son interlocuteur. Si le jeune homme n'était chargé que de garder la boutique en l'absence de Clara, il devait se trouver dans une situation vraiment désagréable. Il semblait fébrile, mais semblait seulement, car il conservait sur le visage une impassibilité qu'Octobre avait un mal fou à décrypter, qui le rendait d'autant plus captivant. Soucieux de ne pas l'incommoder davantage, le zéroïd retira prestement ses mains du comptoir, geste qui pouvait s'avérer, il venait de s'en rendre compte, extrêmement pressant.

▬ Vous pensez pouvoir m'aider ? Si vous voulez, je peut repasser plus tard, quand Mme Heim sera disponible...

Il lui adressa un sourire qui hésitait entre l'excuse et la connivence. Partir si vite le contrariait un peu, sans qu'il arrive vraiment à savoir pourquoi. Après tout, son repérage pouvait s'achever maintenant sans mettre en péril quoi que ce soit. Il était juste tombé au mauvais moment, il lui suffisait de prendre son mal en patience et de repasser une prochaine fois. Après tout, il avait autant de temps qu'il voulait devant lui, et même plus.

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Clara Heim
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MessageSujet: Re: Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara   Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara EmptyMer 30 Oct - 19:27


Le Fil Rouge
feat. Octobre & Inaho ♥

Au moment-même où Clara demande à Inaho d'aller accueillir le client à sa place, elle s'en veut de lui avoir imposer cela si tôt dans son apprentissage. Cela ne fait pas si longtemps qu'ils travaillent ensemble et si la Métamorph n'a absolument rien à redire sur ses coutures, elle a vite compris que son apprenti devait surtout améliorer son côté relationnel. Pas qu'il soit désagréable, loin de là – mais il est important de savoir accueillir les clients de la meilleure manière qu'il soit. Et Inaho, il est assez timide, réservé, parfois même un peu froid. Et si Clara s'y est habitué et ne lui en tient absolument pas rigueur, c'est parce qu'elle le connaît déjà un peu. Or, ce n'est pas le cas des clients qui vont et viennent dans la boutique. De ce fait, il est très important que Inaho sache comment s'adresser aux clients, comment leur donner envie de revenir ou de parler de la boutique à des connaissances. Et cela, sans aucune hypocrisie, bien entendu. L'honnêteté, c'est la clé pour établir une confiance entre commerçant et client. Bien évidemment, le but de Clara n'est absolument pas de faire de la boutique la numéro une de Lavandia. Seulement, elle est heureuse de voir son commerce tourner et l'idée de pouvoir ouvrir une autre boutique, ailleurs, lui trotte dans la tête depuis un bon moment maintenant. Si elle ne pouvait absolument pas assumer deux commerces seule, l'arrivée d'Inaho lui permet d'envisager ce projet avec bien plus de facilité. Bien que cela prendra du temps, bien entendu.

Ainsi, sa demande a avant tout pour but de tester un peu Inaho, voir comment il réagit et quel comportement il adopte. Mais peut-être aurait-il mieux fallut qu'elle reste à ses côtés malgré tout, pour prendre la relève au cas où il perde tous ses moyens. Mais à le voir partir la tête haute, prenant le temps d'observer son reflet dans le miroir, la jeune femme réalise qu'elle a prit une bonne décision. Si elle pince les lèvres, hilare, en le voyant se prendre les pieds dans le tissu traînant au sol, elle ne fait pas la moindre remarque, le laissant reprendre contenance. Décidément, il est presque aussi gaffeur qu'elle. La veille, il a renversé la boîte à épingles de Clara sur le parquet de l'arrière-boutique, en faisant un véritable terrain miné. Les deux couturiers ont passé plus d'une heure à les ramasser, et seul Arceus sait s'ils ont mit la main sur chacune d'entre elles. Quelques jours avant, il s'est prit les pieds dans les sacs de course que Clara avait abandonné devant la porte de son appartement, le temps d'aller récupérer le courrier dans sa boîte aux lettres. Au final, il y a eu plus de peur que de mal – autant pour Inaho que pour les courses – mais la maladresse de ce grand garçon si fier a de quoi attendrir la couturière. Elle-même enchaîne régulièrement les gaffes, et le jeune homme a eu l'immense privilège de la voir galérer en cuisine, renversant l'huile, éclatant les œufs ou se brûlant avec ses casseroles. Bref, ils forment un bon duo de casse-cou – et c'est peu dire.

Tendant l'oreille, Clara écoute calmement les salutations de Inaho. Hm, un peu froid, mais les termes utilisés font l'affaire. Il sait aussi bien qu'elle que personne n'est censé récupérer de commande aujourd'hui mais, sait-on jamais, autant s'assurer qu'il ne s'agit pas là d'un client un peu trop impatient. Cela est déjà arrivé à Clara : une dame est revenue trois jours après sa commande pour lui demander si elle était prête, alors que la rosette lui avait bien signalé un délai de deux semaines minimum. Heureusement, elle n'a encore jamais eu à faire à des personnes désagréables, seulement quelques impatients, quelques pressés, qui ne réalisent sûrement pas combien de temps telle ou telle réalisation prend à coudre. Mais Clara prend toujours cela avec le sourire : parce que, mine de rien, c'est parfois assez gratifiant de voir que son travail plaît autant. En tout cas, Inaho semble plutôt bien se débrouiller pour le moment – ainsi décide-t-elle de ne pas le rejoindre si tôt, terminant la couture de sa manche sans jamais cesser d'écouter ce qu'il se passe de l'autre côté du mur. Comme quoi, cette cloison toute fine a quelques avantages, finalement ! Elle a l'impression d'entendre Inaho comme s'il était juste à côté d'elle. Ce qui arrange bien son affaire – au moins, sa manche gardera une couture nette et régulière, et son perfectionnisme maladif sera contenté.

Hmm… Au vu de nos commandes actuelles, j'imagine que non. Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Monsieur ?
Et bien.... j'aurais aimé vous passer commande mais c'est un peu... délicat.

Clara papillonne des yeux, curieuse. Une commande délicate ? Elle se demande bien ce que le nouvel arrivé – parce qu'au ton de sa voix et selon les mots d'Inaho il s'agit bien là d'un homme – peut bien considérer ainsi. A moins qu'il n'ait besoin d'un costume totalement loufoque, elle a bien du mal à visualiser. Pendant un instant, elle est tentée de rejoindre son apprenti, qui ne maîtrise pas encore la prise de commande. Du moins, il ne l'a jamais fait seul et Clara ne saurait dire comment il se débrouille. Néanmoins … c'est justement là l'occasion de s'en rendre compte, non ? Alors elle ne bouge pas d'un iota, quelque peu troublée par le silence qui suit les mots de leur client du jour. Heureusement, il reprend la parole en détaillant son propos. Clara apprend donc qu'il joue dans un orchestre et qu'un costume particulier lui est demandé pour les concerts. Quelque chose qui sorte de l'ordinaire. La Métamorph réfléchi un instant, curieuse. Une amie lui aurait recommandé la boutique ? Une fille de l'orchestre ? Hm, de souvenir, aucune de ses clientes ne correspond à ce critère. Une personne extérieure à cela, peut-être. Quant à savoir qui, difficile à dire, parce qu'il y a énormément de femmes qui passent commande chez elle. Peut-être même que cette fille la connaît seulement de réputation. Enfin, ce n'est pas cela qui importe le plus, mais plutôt sa demande en elle-même. Malgré ces quelques précisions, elle demeure un petit peu floue encore. Si Clara s'apprêtait à laisser Inaho se charger de tout du début à la fin, elle se ravise en entendant ces mots :

Vous pensez pouvoir m'aider ? Si vous voulez, je peux repasser plus tard, quand Mme Heim sera disponible...

Elle ne peut décidément pas laisser Inaho davantage dans l'embarra – ni prendre le risque de perdre un client. Alors elle se hâte de déposer son œuvre sur son plan de travail, veillant seulement à ce qu'elle ne tombe pas avant de faire volte-face pour rejoindre la porte menant à la boutique. Là, son regard tombe sur un jeune homme d'une haute stature, aux courts cheveux blancs et au visage pâle, presque livide. Il semble quelque peu troublé, et Inaho n'en mène par large non plus. D'ailleurs, les regards qu'il adresse au nouveau venu en disent long sur ce qu'il doit penser, à l'heure actuelle. Ces œillades gênées, intrusives sans le vouloir, Clara les connait très bien. Ces sont exactement les regards qu'elle lançait à Ayden, avant que tout ne s'accélère entre eux. Des coups d’œils embarrassés, destinés à observer la personne qui nous plaît en priant d'être discrets. Ainsi donc, ce nouveau venu plairait à Inaho ? Loin d'elle l'idée de vouloir jouer les entremetteuses mais … si elle peut donner un petit coup de pouce au destin, ce serait avec le plus grand des plaisirs. Alors pour ne pas les surprendre, elle toussote doucement, signalant sa présence avant de rejoindre Inaho près de l'ordinateur, un large sourire aux lèvres. Bon. En théorie, ils sont pas mal chargés niveau commande mais … peut-être peuvent-ils se permettre ce petit extra ? Après tout, ce garçon joue pour un orchestre, ce qui est assez prestigieux aux yeux de Clara. Et si la présence de ce jeune homme peut dérider un peu son apprenti, ça ne serait pas de refus. Il est plus que temps qu'il noue quelques amitiés à Lavandia, il ne peut définitivement pas passer son temps à coudre sans jamais s'aérer l'esprit ! C'est pour son bien, conclut-elle mentalement.

Bonjour, excusez-moi je devais absolument finir quelque chose dans l'arrière-boutique. Je vous ai entendu parler d'un costume particulier pour les concerts de l'orchestre, c'est bien cela ? Auriez-vous plus de précisions ? Un cahier des charges, peut-être ?

Doucement, Clara glisse un formulaire de commande vers Inaho. Il s'y trouve plusieurs informations, que ce soit le nom du client, son budget, son délai et, surtout, les éléments importants pour la réalisation. Un code couleur, des matières précises, des coutures à respecter. Bref, rempli, ce formulaire est une vraie banque d'informations et un support important pour griffonner les premiers croquis. Et si elle le donne à son apprenti, c'est parce qu'elle compte sur lui pour le remplir et gérer lui-même cette commande de A à Z. Bien sûr, elle l'aidera si nécessaire, mais dans la mesure du possible, elle aimerait sincèrement qu'il s'en occupe tout seul. Ce serait-là un excellent exercice pour Inaho, qui s'est toujours contenté de réaliser ce que Clara lui demandait pour le moment. Prendre un main sa propre commande, du formulaire jusqu'au résultat final, c'est une mise en situation qui va beaucoup lui apprendre, c'est une certitude. Et puis … si l'instinct de Clara ne se trompe pas, ce serait également pour lui l'occasion de faire plus ample connaissance avec son tout premier client. Elle se fait peut-être des idées et si c'est le cas, alors Inaho se contentera de faire son travail. Mais elle a raison … qui sait où tout cela peut mener le jeune garçon originaire de Frimapic. Clara ne compte pas mettre son grain de sel plus qu'il n'en faut – à eux de gérer la suite comme ils l'entendent. De toute façon, Clara n'est pas Cupidon.

Mon apprenti, Inaho, va se charger de remplir le formulaire selon vos demandes. N'hésitez pas à être précis : plus nous avons d'éléments, plus nous serons à même de vous proposer ce qu'il vous faut.




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Inaho Murakami
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MessageSujet: Re: Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara   Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara EmptyVen 29 Nov - 11:18
Le fil rouge
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Croisant les iris turquoises et perçants de son client, Inaho s'efforça de soutenir son regard. Mais ce contact visuel devint difficile au bout de quelques secondes, le forçant à faire mine de s'intéresser à son écran d'ordinateur. Furtivement, il tira une peau morte de sa lèvre inférieure avant de se raviser ; la tension était assez présente comme ça. Cela ne servait à rien de montrer un quelconque signe malaise… 
Pour s'occuper l'esprit, le Momartik jeta dans la corbeille numérique quelques e-mails reçus dans la matinée, les parcourant rapidement et les jugeant profondément inutiles. Le jeune homme apparaissait toujours dans sa vision périphérique, grand, beau, énigmatique bien que très flou, et cacher son trouble n'était pas chose aisé.
Bien vite, l'apprenti couturier fut pris d'une pensée qui s'imposa à lui sans qu'il ne puisse plus s'en débarrasser : pour son premier vrai client, ne pouvait-il pas tomber sur une personne âgée ou quelqu'un de tout à fait banal ? Non ; il avait droit à cette grande perche au regard troublant et au visage d'ange. C'était comme un canular, mais qui paraissait trop vrai pour être monté de tout pièce.
Et puis… Il y avait ce sourire que le jeune homme aux cheveux blancs affichait. Grand, plein de sous-entendus. Inaho ne le comprenait que trop bien, et il le mettait encore plus mal à l'aise. Tous les deux, ils ne savaient pas comment se comporter l'un envers l'autre et cette gêne, puissante, difficile à ignorer, s'installait entre eux comme une brume latente dans un paysage montagneux. Elle descendait doucement, s'épaississait, jusqu'à ne plus rien y voir.

Prenant une grande inspiration qu'il voulait silencieuse, le Momartik expira progressivement, pour tenter de calmer cette soudaine adrénaline qui faisait battre son cœur à la chamade. Il n'était pas serein par nature. Il y avait toujours eu un petit quelque chose pour l'angoisser, le stresser… Mais les gens – et tout particulièrement les inconnus –, étaient la première cause de ces coups de pression qui se manifestaient chez lui par une soudaine envie de disparaître six pieds sous terre. Pourtant, malgré tous ces ressentis (pour la plupart profondément désagréables), il s'efforçait de garder la face, de ne rien montrer. Rester professionnel, impeccable : c'était important.
Inaho n'avait pas de mal à trouver une personne "belle", en soit. En général, chaque être humain ou Pokémon avait quelque chose de singulier qui le différenciait des autres et charmait le jeune Murakami. Puis, à côté du commun des mortels dont il se contentait déjà très bien, il y avait les sésames. Et cet homme qui se tenait en face de lui était sans doute ce qu'Inaho rapprochait le plus du graal. La Beauté, avec un grand B et une pincette de subjectivité.
Alors ce client agissait comme un aimant, et il était le bout de ferraille qui s'y serait volontiers collé, mais qui se retenait de toutes ses forces, sa pudeur naturelle y étant pour beaucoup.

Sa voix pleine, plutôt grave avec ce grain reconnaissable entre tous lui fit l'effet d'une décharge électrique :

▬ Et bien.... j'aurais aimé vous passer commande mais c'est un peu... délicat.

Faisant preuve de réactivité, Inaho s'empara d'un petit carnet de prise de note avant même de répondre à son interlocuteur. Armé d'un stylo bille, il ne se rendit compte de son impolitesse impardonnable que quelques secondes après.
Son regard se posa sur les mains aux longs doigts de son client, posées à plat sur le comptoir, en signe d'attente et d'empressement. Pris d'une soudaine angoisse de ne as faire les choses bien, son visage, jusqu'ici imperturbable, laissa transparaître un trouble profond.

▬ Euh… Pardon. Oui, je vous écoute.

Le Momartik se mordit discrètement la lèvre ; il s'était trahi et cela devait sans doute faire peur à son client. Avoir affaire à un employé incapable de prendre convenablement une commande ne faisait pas forcément bonne figure.
Le jeune homme ne put se retenir de lancer un coup d'œil désespéré à la porte de l'arrière boutique. Que faisait-elle ? Comptait-elle le laisser se débrouiller tout du long ? Sans doute cet étrange garçon irait voir ailleurs si tel était le cas. Il ne serait certainement pas à la hauteur pour le retenir.
Après un court silence qui parut pourtant durer une éternité, ce dernier reprit la parole, exposant son problème… La pression qui s'était accumulée dans la poitrine d'Inaho redescendit en pic d'un seul coup. Ses mots étaient salvateurs. Il n'aurait su par où commencer.
Le Momartik haussa légèrement les sourcils lorsque son client annonça jouer pour un orchestre. Il jeta un nouveau coup d'œil à ses mains, et s'intéressa furtivement à leur apparente délicatesse. Il y avait quelque chose de souple, de consciencieux et de soigné dans la disposition de ses doigts. En soi, la perspective d'avoir un musicien en face de lui ne l'étonnait pas plus que ça.
Esquissant un léger sourire alors qu'il notait l'information sur son petit carnet, Inaho imagina le jeune homme assis devant un grand et beau piano, d'un blanc ivoire éclatant. Une mélodie s'élevait peu à peu sur la scène, brodée de toute pièce par ses doigts qui défilaient sur le clavier. Bientôt, la chanson diffusée par le poste radio de la boutique devint un concerto privé, joué par l'inconnu rien que pour lui.
Les idées fusaient dans son esprit : un costume en velours noir, agrémenté de couleurs éclatantes, de couleurs néon. De belles couleurs qui mettraient en valeur sa haut stature et son minois d'ange. Ou alors… Ou alors un uniforme traditionnel, mais orné de motif évoquant l'univers musical. Oh, il y avait tant de choses à faire, et Inaho, parti dans son imaginaire, notait déjà ses quelques idées sur son carnet, oubliant une fois de plus de répondre à son client.
Griffonnant "bleu turquoise" sur une autre page, il souligna le mot plusieurs fois : pourquoi ne pas rappeler la troublante couleur de ses iris ? Ce serait sans doute très élégant… Et puis… Tout le monde pourrait associer cette teinte éclatante à ce musicien aux doigts de fée.

Sans doute Clara lui aurait lancé un regard impatient si elle avait été là. Il ne fallait pas laisser s'établir le silence. D'abord répondre, puis écrire. Pas écrire et voir comment le reste suivrait. Mais les idées du Momartik étaient extrêmement fugitives. Il fallait les saisir à l'instant même où elles lui venaient, sinon, elles disparaîtraient dans le dense brouillard de son esprit :

▬ Vous pensez pouvoir m'aider ? Si vous voulez, je peux repasser plus tard, quand Mme Heim sera disponible...

Précipitamment, Inaho reposa le carnet et le stylo. Le sourire désolé du jeune homme le glaça sur place – et dans son cas, c'était peu dire –. Il avait visiblement raté quelque chose… Son apparent professionnalisme était passé à la trappe vu que le client faisait déjà appel aux services de la patronne. Quelque part, c'était comme lui avouer qu'il ne faisait pas bien son travail et qu'il n'inspirait absolument pas confiance.
Livide et fébrile, le Momartik ouvrit plusieurs fois la bouche avant de réussir à parler :

▬ Je… Non mais vous pouvez compter sur moi, je…

Se rendant compte des trémolos incontrôlables dans sa voix, Inaho se tut presque tout aussitôt. Décidément, c'était peine perdu. Le social, ce n'était pas son truc.
Profondément gêné, il se gratta l'arrière du crâne, veillant bien à ne pas déranger son chignon. Il adressa un ultime regard appuyé au jeune homme, détaillant la finesse de ses traits et la teinte fantomatique de sa peau. Non, il ne pouvait pas se permettre de perdre un tel client. Le costume qu'il serait en mesure de créer pour lui pourrait être un véritable chef d'œuvre. Ce jeune homme l'inspirait beaucoup, par sa stature, son charisme naturel, l'aura mystérieuse qui l'entourait… Alors il était plus que temps de se rattraper, de lui faire comprendre qu'il n'était pas aussi incompétent qu'il en avait l'air.
Prenant une grande inspiration, le Momartik s'apprêta à reprendre la parole pour convaincre l'inconnu de rester, lorsque il entendit le claquement de talons sur le parquet de la boutique.
Quittant le jeune homme des yeux et levant la tête, il se liquéfia lorsqu'il vit apparaître Clara à l'embrasure de la porte. La cloison entre l'atelier et la boutique était très fine. Elle avait certainement tout entendu… Se disait-elle qu'elle avait fait une erreur en l'embauchant ? Il était si mauvais qu'il avait honte.
Baissant la tête, un peu penaud, il écouta à peine ce qu'elle avait à dire, mais il perçut très bien la lueur soulagée qui luisait dans les yeux du musicien.

▬ Bonjour, excusez-moi je devais absolument finir quelque chose dans l'arrière-boutique. Je vous ai entendu parler d'un costume particulier pour les concerts de l'orchestre, c'est bien cela ? Auriez-vous plus de précisions ? Un cahier des charges, peut-être ?

À pas de velours, la patronne du Métamorph'Oz s'était déjà rapprochée du comptoir, un petit dossier contre sa poitrine. Inaho haussa légèrement les sourcils : c'était les papiers à remplir pour le suivi d'une commande. Elle avait tout prévu.
Il se fit discret, commençant à ouvrir un dossier client sur l'ordinateur en silence. Il rentra la date en quelques clics, tapant avec délicatesse sur les touches du clavier, et laissa tout en plan au moment de remplir les cases "nom" et "prénom". Bon. Il allait lui falloir attendre un peu. Attendre que Clara finisse de parler avec l'inconnu.
Discrètement, cette dernière avait d'ailleurs fait glisser le formulaire papier vers lui. Docile, le Momartik l'ouvrit à la première page et remplit les même informations que sur l'ordinateur. Sans doute Clara voulait-elle le familiariser avec ce genre de paperasse ? Il prendrait des notes pendant qu'ils parleraient du projet de costume. Au fond, cela lui allait très bien.

Aussi manqua-t-il de s'étouffer lorsque, d'un air détaché et sûr d'elle, la jeune femme déclara qu'il se chargerait de remplir le dossier, tout seul. Se redressant soudainement, Inaho oublia complètement de masquer son étonnement, les yeux écarquillés. S'occuper du formulaire… C'était, en quelques mots, s'occuper de l'intégralité de la commande. Il toussa un peu, échangeant un regard surpris avec le musicien, puis dévisageant Clara avec incrédulité. Il crevait d'envie de lui demander si elle était bien sûre de ce qu'elle faisait, mais son regard décidé répondait de lui-même à cette question. Aussi se contenta-t-il d'hocher doucement le menton, docile. Il n'avait pas à discuter ; Clara était sa patronne et sa maîtresse d'apprentissage. C'était un exercice qu'elle lui imposait : il n'avait pas son mot à dire.
Le Momartik déglutit doucement : tout de même… Il ne se sentait pas de passer trois quart d'heure en tête à tête avec cet inconnu. Pas qu'il lui semblait désagréable… Bien au contraire, et c'était bien là le problème.

Il se ressaisit pourtant, forçant un grand sourire qui se voulait confiant, et tendant une main fière, droite et assurée au musicien :

▬ Hurm… Pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Inaho. Je suis l'apprenti de Mme Heim. Il prit le dossier dans sa main gauche. Je serais ravi de me charger de votre commande. À vrai dire… J'ai déjà noté quelques idées.

Plaquant le formulaire contre sa poitrine, il s'empara de son petit carnet et du stylo qui allait avec.
Après un regard entendu avec Clara, il désigna de sa main droite une petite table ronde, agrémentée de deux sièges matelassés, particulièrement confortables, dans le coin gauche de la boutique.

▬ On va aller remplir tout ça là-bas, si vous voulez bien. Je ne vais pas vous faire patienter debout tout le temps de la prise de commande.

Retrouvant peu à peu ses bonnes manières et son assurance feinte, Inaho prit les devants, rejoignant la table en chêne brut et y déposant carnet et dossier. Il attendit que le musicien prenne place avant de s'assoir lui-même, s'armant de son stylo.
Bon. Il lui suffisait de respirer profondément, et tout irait bien.
Clara le couvait encore d'un œil maternel, détaillant ses actions sous toutes les coutures… Et il y avait ce petit brin d'amusement dans son regard. Quelque chose de taquin et de lucide. Inaho sentit de la chaleur monter à ses joues. Non, il ne se sentait pas très à l'aise. Le regard turquoise de son interlocuteur lui semblait voir clair dans ses pensées. Un peu trop clair peut-être. C'était la première fois qu'il se sentait aussi nu face à un inconnu.
Il déglutit, rouvrant le dossier à la première page, s'efforçant de garder une figure de marbre, imperturbable. Un sourire froid et discret étira ses lèvres :

▬ Bien…! On va commencer par les détails administratifs. J'aimerais votre nom et votre prénom, s'il-vous plaît… Et puis, ensuite, si vous avez quelques directives précises et des idées, je vous écoute.



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Octobre
Octobre
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MessageSujet: Re: Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara   Le fil rouge ▬ ft. Inaho & Clara EmptySam 4 Jan - 20:23

Octobre & Inaho & Clara

Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile
N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré
Parce que tu es en vie
Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être

Le fil rouge

Malgré sa mémoire imprécise, Octobre se souvenait avoir déjà été dans une situation similaire. Dans ses souvenirs, c'était lui qui se trouvait à la place du jeune homme et accueillait les clients dans la boutique du luthier de Konikoni. Il vivait encore avec Rose à cette époque : il se rappelait lui avoir ramené un minuscule diapason un soir, qu'elle avait observé moins de trente secondes avant de le lui rendre. Elle trouvait l'objet inutile, tandis que sa vibration captivait l'ultra-chimère. Il se souvenait s'être exprimé de cette façon avant, avec des ondes et des échos. Il aimait les sentir rebondir contre l'acier du diapason. Cette sensation lui rappelait son monde à lui, et cela avait quelque chose d’extrêmement rassurant, quelque années seulement après l'Hybridation.
Il n'avait pas travaillé longtemps chez le luthier, mais il avait adoré ça. Cela avait bien mieux fonctionné pour son intégration sociale que toutes les sorties à la boulangerie imposées par la nanméouïe. Parler avec des musiciens lui plaisait : il accédait à travers eux à un monde inédit. C'était la découverte d'une dimension en plus, comme un filtre posé par-dessus la réalité pour lui donner un sens nouveau. Pour une fois, il n'avait aucun mal à se montrer attentif, à écouter et à se passionner là où d'habitude il avait un mal fou à descendre de la Lune. Et puis parler aux gens devenait tellement plus simple quand il n'avait plus à essayer de passer pour moins étrange qu'il n'était. Dès qu'il avait un instrument entre les mains, la considération des clients montait en flèche, et le rendait tout de suite beaucoup plus à l'aise et moins maladroit.  

Son interlocuteur n'avait sans doute pas l'habitude d'être dans ce genre de situation, et l'ultra-chimère ne lui en tenait pas rigueur : tous le monde ne pouvait pas avoir le contact facile. Pourtant, quand il s'était mis à écrire dans son petit carnet, il avait presque eu l'air d'oublier Octobre. Le zéroïd avait supposé qu'il prenait des notes pour Clara et était passé très rapidement dessus. S'il avait été un tout petit peu plus attentif, plus concentré sur autre chose que sa mission, il aurait certainement compris. Mais sa décision s’était arrêté et il était prêt à prendre la porte en sens inverse, prêt à tout remettre au lendemain et à abandonner son objectif du jour avec un certain soulagement. A la place, l’expression dépitée du jeune homme le stoppa net dans son élan, et lui fit se dire qu’il avait sans doute fait une connerie. Certes, c’était une habitude chez lui, mais cela n’en constituait en aucun cas une excuse. Son trouble redoubla quand le garçon essaya plus ou moins de le retenir.

▬ Je… Non mais vous pouvez compter sur moi, je…

Merde. Le con. Manifestement, le beau gosse n’était pas du tout un commis, un remplaçant, ou quoi que ce soit de ce type, mais bel et bien un employé de Clara. Et Octobre venait tranquillement de fouler au pieds sa fierté, en s’en rendant compte avec un temps de latence astronomique, comme d’habitude. Sa bonne conscience lui dictait de se confondre en excuse pour entamer une marche arrière accélérée et faire comme si de rien n'était, mais la voix fêlée du jeune homme l’avait complètement paralysé. Il avait peur de le casser avec ses manières de brute, de les entraîner encore plus bas tous les deux dans l'abîme du malaise et de l’incompréhension. Aussi préféra-t-il ne rien dire et le laisser continuer, persuader que tant qu'il n'ouvrirait pas la bouche, ils auraient une chance de retourner en eau calme.
C'était compter sans Clara. Il s'était fait à l'idée que la gérante était absente, et la voir surgir de l'arrière-boutique lui fit l'effet d'un tsunami en pleine figure.

▬ Bonjour, excusez-moi je devais absolument finir quelque chose dans l'arrière-boutique. Je vous ai entendu parler d'un costume particulier pour les concerts de l'orchestre, c'est bien cela ? Auriez-vous plus de précisions ? Un cahier des charges, peut-être.

La métamorph n'était pas à proprement parler intimidante, mais là, au milieu de sa boutique, elle venait d'aligner plus de mots en quelques secondes que les deux jeunes hommes en dix minutes. Au moins sa présence relâchait-elle la tension qui s'était accumulée entre eux. Octobre avait l'impression d'avoir vécu le dialogue précédent en apnée et de pouvoir enfin respirer. Il lui adressa un signe de tête en guise de bonjour, tout en essayant de se remettre les idées en place.
Il était face à sa cible. N'était-ce pas ce qu'il avait souhaité en entrant ? Rencontrer Clara était déjà un très bon début : une première entrevue en appelait souvent une autre, et une commande de costume était une excellente excuse pour repasser plus tard.  
Pourtant, l'ultra-chimère éprouvait une réelle difficulté à changer d'interlocuteur. Dès qu'elle avait fait son entrée, le garçon en céramique c'était focalisé sur son écran, laissant à sa patronne le soin de prendre en charge Octobre. Le zéroïd ne savait dire s'il était déçu ou soulagé, et il n’avait surtout pas le temps de se le demander. Il en retirait simplement une désagréable sensation dans un coin de son esprit.

▬ Pas vraiment. Ils veulent une base noire pour conserver l'unité visuelle de l'orchestre, mais pour le type de vêtement et le reste, vous avez carte blanche.

Octobre ne savait pas quoi ajouter qui puisse être utile à la gérante. Confronté à ce genre de demande sans mission à prendre en compte, il n'aurait jamais pensé à faire concevoir sa tenue : son porte-monnaie n'aurait pu supporter une telle épreuve, et il aurait simplement enfilé un t-shirt et un jean noir pour ne pas s'embêter. De toute façon, il ne s'était jamais vraiment préoccupé de ce qu'il se mettait sur le dos. Généralement, dans la chaleur des îles, un short et un t-shirt faisaient l'affaire, dans des tons blancs ou bleus le plus souvent. Une simplicité accrue, qui était bien pratique pour grimper dans les voilures ou piquer une tête rapidement. Là encore, dans la boutique, il ne portait qu'un jean et un t-shirt à manche longue, plus discret pour cacher ses cicatrices que le foulard qu'il nouait autour de son poignet habituellement. Un ensemble d'une banalité affligeante en comparaison de ce que portait Clara ou son apprenti, et qui causait à Octobre de véritable difficulté pour se sentir légitime dans cet environnement.
Mais il devait reprendre pied impérativement. S'il n'y croyait pas lui-même, sa couverture ne ferait pas long feu.

Convaincu que la rose allait s'occuper de lui, il fut pris de court lorsqu'elle refila avec un aplomb presque indécent le boulot à son collègue, qui se redressa bien trop vite pour que cela paraisse naturel. Il était manifestement aussi surpris - ou perdu - que l'extraterrestre. En échangeant un regard avec lui - un vrai regard cette fois, pas une œillade hésitante -, Octobre ne savait plus du tout comme orienter son approche, et devait enfin se rendre à l'évidence : passer une commande était la pire idée qu'il ait eu pour récupérer des informations. Emprisonné dans une discussion de client à commerçant, il était presque impossible de parler d'autre chose que de travail. Et puis il n'avait aucune informations sur le jeune homme, aucun moyen de savoir s'il trempait dans les affaires d'Avalon.

Bien. Qu'à cela ne tienne, ce serait pour une prochaine fois. Il trouverait un moyen de discuter avec Clara plus tard. De toute façon, il n'avait clairement plus la tête à ça.

I-na-ho
En entendant le prénom dans la bouche de Clara puis dans celle du concerné, le zéroïd pensa qu'on ne pouvait sans doute pas trouver plus traditionnel. Il collait avec la culture régionale, et avait sans doute une belle signification étymologique, quelque chose de plus fin qu'Octobre. Mais surtout, il lui allait bien. Les trois voyelle contenues dans le mot sonnaient justes quand on le regardait.
Son sourire quand il lui offrit sa main, par contre, manquait cruellement de sincérité. Mais l'alien décida de passer outre, tendit la sienne pour lui répondre, et fut immédiatement surpris par sa fraîcheur – le jeune homme avaient les mains glacées.

▬ Merci. Je t-vous fais totalement confiance.

Octobre avait clairement perdu l'habitude de vouvoyer et d'être vouvoyer. Il était plus que temps qu'il se remette à pratiquer, et Inaho serait un parfait instructeur. Il le suivit et pris place à la table indiquée – du chêne, rien que ça. Il ne savait pas combien de temps pouvait durer une prise de commande, mais il commençait à apprécier l'instant. Le jeune homme lui plaisait  beaucoup, inutile de le nier. A vrai dire, c'était surtout ses hésitations qu'il aimait bien, l'image feinte qu'il renvoyait, qui lui faisait penser à une coquille d’œuf craquelée. Parce qu'il en était certain, il y avait autre chose, une ombre. Et Octobre adorait ça, les ombres. Lui-même avait ses Griffes, qui rampaient toujours dans un coin de son esprit, et puis son bagage personnel, une espèce de carte à point qui décomptait une à une toutes ses fêlures. En fait, la plupart des gens étaient fêlés, abîmés : certains se débrouillaient juste mieux que d'autre pour le dissimuler, et le couturier donnait l'air d'être un champion dans le domaine, ce qui ne le rendait que plus intéressant.

Tandis que l'apprenti s'asseyait à son tour, Octobre avisa l'épaisseur du dossier qu'il avait déposé sur la table, et se dit qu'ils allaient manifestement en avoir pour un bout de temps. Heureusement, la première question était facile.

▬ Octobre Dewient. Octobre comme le mois et Dewient D-E-W-I-E-N-T.

L'ultra-chimère avait insisté auprès de Mary-Read pour conserver son prénom : il se connaissait assez pour savoir qu'en porter un autre ne ferait que l'handicaper. C'était lui aussi qui avait suggéré Dewient, le premier et seul nom de famille qu'il ait jamais porté et qui, si on cherchait un peu, renvoyait à une vieille famille d'Alola : cela rajouterait un peu plus de crédibilité à son histoire d'insulaire venu chercher du travail sur le continent.

▬ Cette année, le thème est l'océan : les morceaux vont être choisis en conséquence. Du coup, je pensais que des motifs marins fonctionneraient bien... Peut-être des vagues, des poissons, des méduses...

Il du faire un effort pour retenir son sourire. C'était dans ces cas là que saupoudrer la vérité sur le mensonge l'amusait incroyablement. Et quelque part, l'idée d'avoir sa véritable identité brodée sur ses vêtements, à la vue de tous, lui plaisait beaucoup. Dès ses premiers jours parmi les terriens, Octobre avait choisit de dissimuler sa nature d'ultra-chimère, autant pour éviter les savants trop curieux que les fanatiques d'Arceus voulant le renvoyer chez lui à coup de fourches. A cette époque, les légendes urbaines au sujet des extraterrestre couraient encore les rues et il valait mieux se montrer discret. Son choix c'était porté sur météno à cause de sa forme originale plus qu'incertaine - pratique pour s'inventer des ressemblances physiques – et de son type roche, que l'ultra-chimère possédait aussi. C'était sous cette identité qu'il se présentait aux autres pirates de la Team – du moins à ceux assez indiscret pour le lui demander -, et seul quelques membres hauts placés connaissait la vérité. Puisqu'il avait l’habitude de se faire passer pour ce pokémon, il avait été décidé de ne pas en changer pendant la mission.

▬ D'ailleurs, pendant que j'y pense... Il faudrait plutôt concentrer les motifs sur le haut du vêtement. Je vous emprunte votre stylo...

D'un geste leste, Octobre retira le stylo de la main d'Inaho et saisit une feuille du dossier, qu'il retourna sur le verso pour pouvoir dessiner. C'était sans doute très peu poli, mais la feuille n'avait pas  l'air importante – à moitié vierge -, et le garçon n'avait pas opposé de résistance – ou peut-être la surprise l'avait-elle empêchée de le faire. L'alien n'avait pas un coup de crayon mémorable, mais pour ce genre de schéma, cela suffirait. C'était simple, et il aurait même pu le dessiner les yeux fermé : les rangs, les différents pupitres, le rectangle pour l'estrade...

▬ Je suis placé ici, fit-il en marquant son schéma d'un petite croix.  Second violon, troisième rangée. Comme je suis grand, ils me mettent toujours au fond. Donc pour que la couleur se voit depuis le public, il faudra se concentrer sur la partie supérieure de l'habit.

Il agrémenta son dessin d'une flèche allant du public imaginaire à la croix. Sans doute qu'Inaho savait bien mieux dessiner que lui, mais les entraînements de l'extraterrestre se limitait aux plans d'infiltrations de laboratoires illégaux, quand le jeune homme avait forcément dû travailler son tracé des heures durant. Octobre se demanda quelles études on pouvait bien faire pour se retrouver sous les ordres de Clara Heim. L'apprenti travaillait-il ici depuis longtemps ? Clara était-elle une patronne tyrannique ? Vivait-il depuis toujours à Lavandia où venait-il d'ailleurs ? Autant de questions curieuses qui  traversèrent l'esprit de l'ultra-chimère lorsqu'il croisa le regard du couturier en lui rendant son crayon. Ses yeux avaient une couleur qu'Octobre n'avait jamais vu auparavant : un jaune doré qui faisait comme deux petits soleils sombres dans ses pupilles. L'alien avait vu nombres de mutations physiques propres à toutes sortes d'hybrides – à commencer par les oreilles de Léo – mais cette couleur, c'était une grande première. En arrivant à Lavandia, Octobre avait immédiatement remarqué la surabondance d'hybrides parmi la population. Là où à Alola, le nombre d'humains et d'hybrides c'était équilibré avec le temps et l'isolement des îles, ici, trouver un humain ou apparenté relevait du miracle. A Hoenn, il semblait de bon ton d'afficher son hybridité, ce qui avait vite poussé l'extraterrestre à s'adonner au petit jeu du devine-quel-pokémon-je-suis au se promenant dans la rue. Si pour certain l'identification était facile, pour d'autre, cela devenait vite beaucoup plus ardu. Inaho, par exemple, était un exemple de complexité : les seules indices qu'il affichait était ses cheveux et ses yeux. Pour les premiers, le blanc annonçait souvent un type glace, mais Octobre était bien placé pour savoir qu'il ne fallait pas s'y fier. Quant aux yeux, il ne rappelait absolument rien à l'ultra-chimère, et il dû bien s'avérer vaincu. Mais il pouvait se consoler en se disant que le styliste non plus ne risquait pas de percer ses racines à jour.

▬ J’espère que je ne vous en demande pas trop. Ça va vous demander un travail colossal, et je ne vous suis vraiment pas d'une grande aide.

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