A la découverte des tropiques [PV Maliva]

Le mélodieux clapotis des vagues qui résonnait contre chacun des tympans de Maliva était très apaisant. Ses prunelles étaient fermées et elle se tenait calmement, là, debout avec les pieds nus et un peu enfoncés dans le sable humidifié. Le reste des vagues atteignant la rive venait les caresser délicatement et la métisse profita de cette fraîcheur salée alliée à la chaleur du soleil ancré dans le ciel azuré. Un temps radieux comme toujours, si paradisiaque que la demoiselle avait presque l'impression de divaguer sur place, perdue dans ses pensées. Elle admirait silencieusement l'horizon se demanda jusqu'où serait-elle capable d'aller si elle s'élançait dans les cieux. Il lui restait tellement de contrées à découvrir. Elle ne serait jamais rassasiée de la beauté de la nature.

Maliva s'éloigna finalement de l'étendue salée. Elle s'essuya scrupuleusement les pies à l'aide d'un mouchoir en papier puis réenfila ses escarpins une fois de retour sur le trottoir qui bordait la plage. Une légère brise ballotta soudainement sa longue chevelure violacée et elle eut le réflexe de retenir son chapeau d'été d'une main. Il permettait de protéger son visage de quelques malencontreux coups de soleil. Sa peau était certes bronzée mais tout de même sensible. Elle prenait alors ses précautions durant les jours les plus chauds. La métisse se promena tranquillement, sans vraiment avoir de destination ni de but précis. Il n'y avait pas de représentation de prévue pour le moment dans la ville et elle pouvait profiter de son temps libre. Elle regarda, souriante, les passants qui croisaient son chemin. Certains l'ignoraient, d'autres eurent l'amabilité de lui rendre son sourire. Elle ne se rendit pas compte qu'un jeune homme était en train de la regarder et fut surprise lorsqu'elle se fit aborder par lui. Il avait l'air d'être un touriste et était un peu perdu au sein de sa conversation. La circassienne rigola doucement, seulement amusée cependant parce qu'il était adorable à être un peu perdu et gêné. Elle lui adressa un sourire.

Bonjour. Ne vous inquiétez pas, ce n'est rien. Je dois même avouer que cela vous rend adorable. Vous êtes donc en voyage ici si j'ai bien compris. Vous recherchez un lieu en particulier ?

Maliva était toute ouïe pour lui venir en aide. Elle n'appréciait pas vraiment de laisser quelqu'un en difficulté, encore plus lorsqu'il s'agissait d'un vacancier venu profiter de la beauté d'Alola. Elle serait même partante pour être son guide et lui faire découvrir les spécialités locales si le coeur lui en disait. Cet archipel regorgeait de merveilles qu'il était impossible de s'ennuyer. Cela faisait des siècles qu'elle y habitait et elle ne s'était jamais ennuyée une seule fois. Maliva trouvait toujours quelque chose de nouveau à découvrir ou à faire dans les environs. Elle avait pourtant cette envie de quitter l'attroupement d'îles ces derniers temps. Le monde extérieur lui ferait du bien.

Maliva remarqua les rougeurs qui apparurent sur le visage du jeune homme. Elle trouvait cela vraiment adorable d'être gêné aussi facilement et avait presque envie de le prendre dans ses bras. Mais elle se retint car il n'apprécierait peut-être pas de se faire enlacer par une inconnue. Cela n'aurait pas dérangé Maliva par contre. Elle l'observa toussoter d'embarras et commencer à lui expliquer son cas. Il était bien en voyage ici et venait d'Unys. La métisse écarquilla aussitôt les prunelles d'émerveillement. Elle se demandait comment cela pouvait être là-bas et si c'était radicalement différent d'Alola. Mille et une questions germèrent dans son esprit et elle voulait toute les lui poser mais elle préféra demeurer silencieuse et l'écouter jusqu'au bout. Le jeune homme était en école de commerce et était curieux de la culture de l'île ce qui était parfaitement normal.

Je peux vous montrer le marché forain de la ville surtout réputé pour ses poissons et ses fruits de mer frais ainsi que ses souvenirs. Les plus en vogue sont les grigris qui sont sensés porter chance.

Il devait vraiment être studieux pour sortir d'emblée son carnet et s'apprêter à tout noter à propos des dires de la métisse. Elle lui adressa un nouveau sourire. Le jeune homme se mit ensuite à aborder le sujet des écoles de dresseurs et des pokéballs. Maliva afficha une expression un peu gênée car ce genre de pratiques ne faisait pas partie de la culture des habitants de l'île. Ils étaient plus des protecteurs au sujet des hybrides et préféraient leur laisser la liberté. Certains s'étaient même très fortement liés d'amitié avec des hybrides et une certaine réciprocité au niveau de l'aide et des gestes s'était alors naturellement établie entre eux. La métisse ne savait pas comment expliquer de manière diplomatique qu'il avait de la chance d'être tombée sur elle car elle ne le prenait pas vraiment mal qu'on s'intéresse à cet aspect concernant l'île. Mais il était très mal vu par la plupart de ses habitants et le pauvre jeune homme en serait peut-être ressorti avec des bleus ou un peu violenté s'il était tombé sur quelqu'un d'autre plus susceptible. C'était un peu le genre de sujets tabous à vrai dire.

Vous ne trouverez rien de tout cela ici malheureusement. La grande majorité des habitants sont très protecteurs des pokémon et préfère les laisser vivre tranquillement. Après, ce n'est pas exclu que certaines personnes tentent d'attraper des pokémon de l'île ou encore de vendre des pokéballs mais cela doit sans doute se faire très discrètement et au noir. Je suis vraiment désolée pour le coup, surtout que vous m'avez l'air d'être très intéressé sur ce point. Faites attention tout de même de ne plus en parler car c'est un peu tabou sur l'île et vous risquez d'être violenté si vous tombez sur des habitants susceptibles qui seraient alors facilement effrontés par vos dires.

Maliva avait tenté de répondre de manière la plus exacte et franche possible aux questions de ce jeune touriste même si cela pouvait rimer avec déception et affliction. Elle le vit d'ailleurs, à la crispation plus ou moins visible de sa mâchoire qu'il semblait frustré ou alors tout simplement furieux de ne pas pouvoir atteindre les objectifs qu'il s'était certainement donné sur cette île. Il parvint tout de même à rire même si ce dernier n'avait rien de spontané. Maliva voulut alors tenter de lui remonter le moral. Il y avait les pokémon certes mais il pouvait également profiter de la beauté de l'île et ce n'était pas négligeable à ses yeux.

Je suis vraiment désolée.

Le jeune homme ne tarda pas à lui ôter littéralement les mots de la bouche ce qui fit sourire la légendaire. Elle ne put s'empêcher de rire joyeusement, amusée par sa spontanéité mêlée à sa gêne. C'était vraiment adorable et son moral devint davantage éclatant en cette belle journée d'été. Elle ne s'était pas attendue à faire une rencontre de la sorte aujourd'hui et elle n'était en rien déçue. Elle était même certaine de particulièrement s'amuser aujourd'hui aux côtés de ce jeune homme.

Ce serait avec plaisir. J'aime beaucoup faire découvrir l'île aux visiteurs alors je pense que vous ne serez pas déçu. Ne vous inquiétez pas, je suis consciente que vous m'avez demandée ce genre de choses sous le coup de la curiosité. Enchantée Kylian. Je suis Maliva Lunala Galactae mais on m'appelle ici en général Lunala.

C'était surtout les locaux qui l'appelaient de la sorte car son identité, ils la reconnaîtraient entre mille. Pour les étrangers, ils pouvaient sans doute se douter que c'était un pokémon mais peut-être pas une légendaire car elle était une ultra-chimère méconnue dans le reste du monde après tout. Étrange d'ailleurs de constater que Kylian ne lui avait fait aucune remarque particulière concernant sa nature d'hybride. Même si ses ailes violacées étaient rétractées dans son dos, elles demeuraient tout de même visibles. Peut-être ne voulait-il tout simplement pas oser poser de questions indiscrètes au sujet de la demoiselle ?

Cette dernière l'invita en tout cas à la suivre avec un large sourire aux lèvres. Elle le conduisit joyeusement au marché forain situé à proximité du port de la ville. Elle n'aurait en temps normal pas hésité à s'élancer dans les airs pour y parvenir car elle était plus habituée à voler que marcher mais ce serait impoli de laisser Kylian au sol. Elle eut finalement l'idée de le soulever par les épaules et de le faire voler avec elle jusqu'à leur destination. L'odeur de poissons et de crustacés frais s'éleva sur le champ dans les airs, balayée par celle des feuilles de bananiers séchées et tressées pour confectionner des tentes, des chapeaux et autres souvenirs ou encore celle sucrée des confitures et des délices locaux. Maliva déposa doucement le jeune homme au sol et elle l'invita à pénétrer dans le marché.

Et voilà on est arrivé. Il y a vraiment de tout alors j'espère que tu trouveras ton bonheur.