Ivy "Lyre" Volamb Pokémon • Sauvage Messages : 175 Pokédollards : 46 Date d'inscription : 30/09/2016 Localisation : Unys Je suis (Inrp) : Lesbienne et célibataire <3 Je ressemble à : Nai (Karneval) ou Gumi Megpoid (Vocaloid) Double compte : Octobre PokéProfilAttaques & Armes: ♠ Couteau de poche ♦ Éco-Sphère ♦ VampigraineRace Pokemon/ Métier: Hybride Vivaldaim / Vagabonde à la recherche de souvenirsTeam/Dresseur/Equipe: Sauvage | Sujet: Ce qui embellit le désert, c'est qu'il cache un puits quelque part [PV Morgane] Sam 2 Fév - 19:45 | | Ce qui embellit le désert, c'est qu'il cache un puits quelque part. Tu sais, il y a des jours dans notre vie, mon Ivy, où je me demande si nous partageons bien le même cerveau. Des jours où je sais pertinemment que tu n'es pas plus bête qu'une autre, mais que tu parviens quand même à me faire douter. Et ton attitudes ces jours là a le don de m'énerver au plus haut point. Exactement comme à cet instant précis, où, en clignant des yeux pour en chasser le sable, tu fixes la carte en papier entre tes mains, te demandant une énième fois si tu as bien acheté la bonne à l'office de tourisme de Volucité. Tu as pourtant relu cinq ou six fois son intitulé, et oui, pas de doute possible, c'est bien celle du Désert Délassant que tu froisses et défroisse compulsivement entre tes doigts. Un désert qui porte bien son nom, puisqu'il me donne l'occasion de me mettre vraiment en colère, ce qui n'était pourtant pas arrivé depuis presque trois mois. Et moi qui avais pensé que tu t'en sortirais mieux après avoir pris un peu d'assurance auprès de Kariya ! Tu sembles décidément plus que déterminée à briser mes illusions à coup de barres à mines.
Je regrette encore une fois de ne pas avoir de corps, pour pouvoir décompresser en te foutant une claque ou en shootant dans un cailloux. Mais même ça ne pourrait sans doute pas me calmer, et trouver un cailloux dans lequel frapper relèverait du miracle sous cet océan de sable. J’espère au moins que ma mauvaise humeur te donne la migraine, histoire que tu partages un peu ma douleur. Je suis injuste ? Oui. C'est à cause de l'autre connard de dimoclès, qui m'a dépossédé de mon libre arbitre et a foutu tous mon plan en l'air. Je pensais m'être résolue à cette idée, mais maintenant que tu n'es plus en sécurité (je veux dire, encore moins en sécurité que d'habitude) et que je me reprends tous le poids de mon impuissance dans la figure, l'envie de frapper l'univers entier jusqu'à ce que tous ça (ton périple, tes problèmes, toi) veuille bien cesser est dévorante. C'était pourtant simple ! Après avoir quitté Alexandro et le cocon rassurant de la forêt d'Empoigne, il te suffisait d'errer un ou deux ans dans Unys, sans rien trouver sur ton passé, puisque c'est moi qui en posséderait les clés. Tu aurais alors abandonné ta quête insensée et te serais employée à te construire une nouvelle vie, soutenue par Alexandro et les personnes que tu aurais rencontré pendant ton périple. Et une fois que tu serais devenue une adulte responsable, je n'aurais plus eu qu'à disparaître, emportant nos souvenirs et nos quinze ans d'existence obsolète avec moi. C'était ça, le plan. C'était comme ça que cela devait se passer, comme ça que tu aurais pus revivre. Comme ça que je me serrais rachetée. Mais l'autre dimoclès n'en a fait qu'à sa tête. Qu'elle idiote j'ai été ! Pourquoi suis-je aller lui raconter tous ça ? Submergée par la joie de pouvoir enfin parler avec quelqu'un depuis le recoin le plus sombre de notre esprit, j'ai manqué à toute les prudences. Où sont passée les règles, la méfiance, la dureté que j'ai appris durant quatorze années ? Je me ramollis à ton contact, Ivy. Je deviens sentimentale. Inacceptable ! Je ne dois pas baisser les bras parce que l'autre connard m'a maudite. Il m'a empêché de mettre fin à mes jours, de m'autodétruire avec nos souvenirs ? Très bien. Je me débrouillerais autrement. Je trouverais une autre porte de sortie, j'irais posséder quelqu'un d'autre, du moins j'essayerais. Si nous le retrouvons, je suis quasiment sûre qu'avec le lien qu'il a établi, je serais capable de te quitter et d'aller l'embêter lui. Finalement, le plan ne change pas tant que ça. Et je suis sûr que tu reverras Mondomaniac un jour. En attendant, il faut que tu désespères, que tu abandonnes ta recherche insensée de souvenirs. Mais même pour cela, tu ne sembles pas vouloir coopérer gentiment. Plus tu t'entêtes à monter vers le nord et vers Janusia, et plus les paysages familiers te confortes dans l'idée que tu y trouveras des réponses. Je sais pourtant que ce que tu cherches n'y sera pas et qu'en t'y rendant, tu te mets encore d'avantage en danger, à l'heure où des centaines de sbires de Chronos sillonnent les routes et fouillent les villages pour trouver les derniers hybrides se terrant parmi la population humaine. Si j'avais une influence sur toi, ne serait-ce qu'un tout petit peu... peut-être serais-je capable de te faire changer d'avis. Mais Mme Amnésie n'a pas daigné me donner ces clés là.
Tu replis ta carte en grognant et la range dans la poche de ta salopette rouge. Tu n'as toujours aucune idée de qu'elle direction prendre, ou si tu es encore loin de Méanville. Tu tournes sur toi-même, cherchant en vain un point de repère parmi les dunes peuplant le désert. Tu ne parviens pas à comprendre comment est-ce que tu as pus sortir du chemin balisé, pourtant bien goudronné, qui traverse le désert et permet à toutes les caravanes commerciales de passer. Au moins, tu as de la chance dans ton malheur : tu as emportée assez de nourriture et d'eau pour tenir le temps de retrouver ton chemin (du moins tu l’espères), et le soleil de cette fin septembre ne tape pas encore trop fort en cette début de matinée. Ce temps te permet même de passer inaperçues au milieu des dunes, avec tes cheveux couleurs mandarines qui témoignent des changements de ton corps pour se préparer à l'automne. Plaçant une main au-dessus de tes yeux pour scruter l'horizon, tu crois apercevoir une forme semblable à un monolithe noir, tout à ouest, à l'opposé de l'endroit où le soleil s'est levé. Tu restes encore immobile, essayant en vain de discerner plus que cette bosse sombre à la limite des dunes. Tu songes un instant que cela pourrait être un mirage et qu'en te dirigeant par là-bas, tu ne ferrais que t'égarer encore plus. Mais tu n'as pas d'autres pistes sous la main, et ton éternel optimisme te souffle d’espérer un refuge à l'approche de Méanville. Prenant une grande inspiration, tu te mets en marche. Tes baskets s'enfoncent dans le sable, et les dunes, bien que peu haute, te prennent souvent de longues et fatigantes minutes à escalader. Mais se sont véritablement les descentes qui te posent le plus de soucis, puisque tu dois aller encore plus lentement, pour ne pas tomber et dévaler la pente en roulant dans le sable. Les minutes s'étirent donc, se transformant en lentes heures, usant tes forces et sapant peu à peu ton moral. Pourtant, la forme vers laquelle tu te diriges se fait de plus en plus nette et grande au fur et à mesure que tu t'en rapproches, et après deux heures de lutte acharnée contre le sable, tu franchis les derniers mètres qui te séparent de la drôle de tour en courant presque, soulagée de pouvoir te mettre à l'ombre de son imposante stature. Car oui, c'est bien une tour de pierre marron qui se dresse, solitaire au milieu du désert, à moitié ensevelie sous le sable et couverte d'étranges dessins sculptés. Tu passes ta main sur les bas reliefs pour en enlever le sable aggloméré, curieuse de voir ce qui peut bien y être gravé. Tu vois apparaître sous tes doigts les silhouettes connues par tous les habitants d'Unys des dragons jumeaux légendaires, Reshiram et Zekrom. Même si ce ne sont que des rochers gravés, tu frissonnes en imaginant les cris que pouvaient pousser ces bestiaux avant l'hybridation. De véritable monstre. Comme Yameron ? Tu chasses cette vilaine pensée en secouant la tête et préfère te détourner des sculptures, cherchant dans ton sac ta bouteille d'eau et quelque biscuits à te mettre sous la dent. Tu n'as pas envie de te rendre triste en ressassant ta vieille rencontre avec Yveltal.
Une fois rassasiée, réhydratée et reposée, tu penses qu'avoir trouvé une tour au milieu d'un désert ne t'avances vraiment à grand chose. Tu en effectues le tour, cherchant une hypothétique porte qui te conduirais à l’intérieur. Mais rien. En levant les yeux, tu estimes sa hauteur à cinq, peut-être six mètres. Faisable, à condition de trouver les bonnes prises. Tu essais de réfléchir le moins possible en repérant les saillies utilisables sur la paroi incurvée et irrégulière. Tu te connais assez pour savoir que si tu penses aux risques, tu n'auras pas le courage de grimper. Tu prends une grande inspiration en resserrant les bretelles de ton sac à dos, et fermes les yeux quelques instants pour chercher le picotement familier accompagnant généralement ta métamorphose. Oh, ce n'est pas grand chose. Juste quelques centimètres en plus, ta peau prenant la couleur caramel du pelage du vivaldaim originel, et bien sûr, le plus important, des jambes taillées pour la course et les sauts en forêt. Des sensations qui provoquent toujours chez toi ce petit vertige, cette ivresse devant les possibilités qui s'offrent soudain à toi, et ce bien-être, ce sentiment de sonner « pleine », entière. Si seulement tu savais réellement tous ce qu'il te manque... Tu fléchis les jambes, et saute à ce que tu estimes être environ deux mètres au-dessus du sol. Tu saisis la première prise, que tu sers fort entre tes doigts, essayant de ne pas glisser à cause du sable. Puis tu pousses sur tes bras pour t'élever plus haut, et donnes une nouvelle impulsion avec tes jambes, en prenant appuis sur le mur vertical, te propulsant vers une nouvelle prise, deux mètres plus haut. Tu sais qu'il faut que tu ailles vite, pour ne pas te retrouver coincer, et que tu ne regardes surtout pas vers le bas. Le souvenir de ta première escalade, dans la forêt d'Empoigne, flotte dans ta mémoire abîmée, revenant en flash, distillant une angoisse sourde dans tes veines. Tu avais voulu grimper jusqu'au faîtes du grand chêne qui surplombait tous les arbres en majesté et en beauté, et t'étais retrouvée coincée, incapable de faire un geste, ton cœur menaçant de faire exploser ta cage thoracique, les yeux et le corps irrémédiablement attirer par le sol. Non, surtout, ne pas regarder en bas. Tu saisis la dernière prise, pousses... et te retrouves allongées, à plat ventre, sur le haut de la tour. Dans un dernier mouvement, tu ramènes tes jambes qui pendaient dans le vide et te retournes sur le dos, les bras en croix, abandonnant ta forme d'hybride et peinant à reprendre ton souffle. Tu n'aurais pas crû que ton expérience du parkour avec Kariya te servirais si vite. Tu restes étendue ainsi un moment, sur les pierre chauffées par le soleil, fixant dans le ciel la forme d'un rapace planant à peut-être plusieurs kilomètres au-dessus de toi, en osant espérer que tu n'ais pas grimpé ici pour rien. D'aussi haut, tu devrais bien pouvoir distinguer le parc d'attractions de Méanville, non ?
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