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 Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre

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Mélodie Astra Lunares
Mélodie Astra Lunares
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MessageSujet: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyDim 2 Juin - 15:45

Apprends-moi la voie de l'âme


Ft. Octobre




C’était une journée chaude comme il pouvait y en avoir souvent à Azuria. Le soleil était à son zenith, diffusant ses rayons chaleureux sur la petite ville. Le ciel était bleu signalant un temps parfait pour aller profiter de l’air du dehors, ou tout simplement pour savourer un délicieux pique-nique entre amis ou en famille. L’excuse parfaite, pour profiter d’un bon bol d’air frais. Quelques travailleurs s’agitèrent ici et là, animant alors Azuria avec quelques bruits de rire, de joie et de dur labeur. Il y avait aussi un autre son qui se distinguait des autres, celui d’un instrument — un piano à queue même — qui semblait se faire maladroitement torturée. Si quelques notes ressortaient dans une belle sonorité, d’autres beaucoup plus fausse venait clore la beauté du morceau, laissant un laps de temps s’écouler silencieusement, avant de reprendre et de s’arrêter, encore et toujours, comme si le joueur avait du mal à faire danser ses doigts sur les touches opaque de son piano. Ce fut à l’intérieur d’une véranda ouverte que se trouvait l’imposant instrument avec sa joueuse installée à son chevet. Concentrée sur sa partition, Mélodie essayait de comprendre celle-ci, ses doigts se positionnant avec difficulté sur le clavier. Elle tordait ses pauvres mains pour essayer de toucher deux notes opposées, parfois, elle se retrouvait à devoir user de dextérité et à ne pas savoir quoi faire de ses autres doigts qui devait sûrement être plus utiles qu’elle ne le crût. Jamais elle n’aurait pensé que la tâche était si ardue pour savoir jouer de cet instrument. Elle avait été trop confiante, trop orgueilleuse, comme toujours il est vrai, mais là, elle eut tôt fait de constater qu’elle s’était légèrement surestimée. Elle qui n’avait jamais su jouer autre chose qu’un tambourin.

Appuyant de colère sur toutes les touches du clavier en même temps, la jeune femme posa alors sa tête contre le pupitre de l’imposant instrument, un soupir s’échappant de ses lèvres, avant d’exprimer son ras le bol ouvertement, sans une pointe d’agacement contre elle-même. « C’est duuuuure ! » Sur son visage se forma une expression contrariée, presque boudeuse. Elle n’était pas sûre d’y arriver seule, mais elle ne voulait pas retourner voir son manager pour lui demander de l’aide, ni pour avoir un professeur. Cela ne lui ferait que trop plaisir et pour tout avouer, elle ne voulait pas lui montrer qu’elle avait eut tort pour le coup. C’était son défaut de vouloir se débrouiller seule par ses propres moyens et sûrement que de temps en temps, elle devrait apprendre à faire la part des choses. Après tout, apprendre de la part d’un autre, ne veut pas dire qu’elle est idiote. Au contraire, puisque cela n’est qu’un partage d’expérience, ni plus, ni moins. Soupirant à nouveau, la demoiselle se releva, son regard se posant sur la partition. Elle voulait devenir plus polyvalente, réussir à chanter, mais aussi à jouer les instruments de ses propres musiques. C’était une envie qui pouvait paraître subite pour les autres, mais pas pour elle qui connaissait ses propres raisons.

Inspirant longuement, ses yeux retrouvant alors de leur témérité, ses doigts reprirent place sur les touches du clavier, les notes reprenant leur sonorité désastreuse par moment. Elle devait réussir coûte que coûte. Ou du moins, elle devait réussir à savoir jouer cette partition à la fin de la journée. C’était l’objectif qu’elle s’était fixée, même si ça paraissait totalement inenvisageable vus sa maîtrise.


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MessageSujet: Re: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyMar 4 Juin - 19:21

avec Mélodie Astra Lunares

Apprends-moi la voie de l'âme

A Alola, les coutumes et habitudes veulent qu'on utilise généralement ses pieds et de bonnes baskets pour se déplacer. Si votre destination est à l'autre bout de l'île, éventuellement un vélo, ou une mobylette électrique pour ne pas faire trop de bruit. Et pour les voyages inter-îles, des ferrys gratuits circulent toute la journée.
Aussi, lorsque, après avoir débarqué à Kanto, leur contact leur présenta une voiture, il y eut un moment de flottement parmi le petit groupe de pirates dont Octobre faisait parti.

Ils étaient trois en comptant l'Ultra-chimère. Celui-ci était d'ailleurs le vétéran de la troupe, les autres étant de jeunes recrues, des gars qui avaient un peu voyagé et beaucoup volé. Un CV mince pour n'importe quel bon patron, mais suffisant pour intégrer la Team Nyx. De chouette types dans l'ensemble, qui aimaient le travail bien fait, et en qui l'on pouvait avoir toute confiance pour la bonne conduite de leur mission... Si on ne les confrontaient pas à une voiture avant d'arriver à Azuria.

Des alternatives furent évoquées, bien sûr. Octobre proposa de s'installer sur le toit, Nils d'accrocher une remorque à la carlingue et de tous les mettre dedans. Mais leur conducteur ne voulait rien entendre. C'était dans la voiture, attachés avec une ceinture, ou il ne les prenait pas.
Dans d'autres circonstances, ils auraient envoyé balader leur interlocuteur et se seraient débrouillé par leurs propres moyens. N'étaient-ils pas des forbans libres et indépendants ?
Mais ils étaient pressés, très pressés même, et leur ignorance de la géographie de Kanto ne les avantageaient pas. Ils devaient être à Azuria à quinze heure pour recevoir le paquet, et aucun retard ne seraient toléré.
Alors ils cédèrent.
Les trois jeunes hommes s'entassèrent dans le monospace en silence, anxieux, et ils bouclèrent leurs ceintures. Ces maudits pirates, la canaille de la délinquance, la fine fleur de la Team Nyx, les fous de liberté, de vent et de mer, contraint de s'entasser dans une boîte à roulette pour s'enfoncer dans les terres. Qu'elle déchéance !

Par chance, ce n'était pas la première fois qu'Octobre montait dans une voiture, mais la troisième, aussi savait-il à quoi s'attendre. Il insista donc pour prendre la place du mort. Bien lui en pris, car dès les premiers virages, les nausées commencèrent. Belle ironie, pour un homme qui n'avait jamais eu le mal de mer, d'être en proie à celui de terre. Enfin, si c'était désagréable, c'était tout de même supportable, et la plus grande épreuve fut de faire le dialogue au conducteur pour éprouver leur couverture. Oui, ils venaient d'une autre région, oui, pour chercher du travail, non, ce n'était pas définitif, ils resteraient seulement le temps de l'été, oui, ils étaient amis de longue dates, non bien sûr ils n’espéraient pas trouver du premier coup... L'arrivée à Azuria fut pour lui et ses compagnons un véritable soulagement. Ils fuirent la voiture et son conducteur le plus vite possible et se retrouvèrent perdus dans les larges rues d'Azuria. Il était environ midi.

C'était une belle ville, avec des toits colorés et de larges avenues piétonne, au croisement de plusieurs routes importantes de la région. Il y avait beaucoup d'enfants dans les rues, qui faisaient du vélo ou s'amusaient simplement sur les pavés usés, et des parents vigilants qui leur lançaient depuis les fenêtres des coups d’œils inquiets. Et malgré le soleil qui étincelait dans un ciel sans aucun nuage, une aura brumeuse flottait au-dessus du sol, plongeant les rues et la forêt alentour dans une douce fraîcheur. Le coin devait être agréable à vivre. Un endroit calme pour s'arrêter et passer un bout de temps, fonder une famille, apprendre à son gosse à faire du vélo... Une vie qu'Octobre pouvait s'imaginer vivre, mais qui ne lui conviendrait jamais vraiment. Il ne pouvait s'épanouir que dans le mouvement continuel, la liberté agitée de la mer. S'arrêter lui était impossible. C'était ce qui avait foutu en l'air pas mal de ses relations amoureuses. Ça, son impossibilité à procréer, et son éternité, bien sûr. Une sourde amertume envahie Octobre à cette pensée.

Ils auraient du rester ensemble, ne pas se laisser distraire, s'asseoir dans un café en attendant l'heure fatidique. Mais ils étaient des Nyx, amoureux de la rapine, curieux de tout, incapable de rester en place plus d'une seconde. Les balancer dans une ville inconnue et les empêcher de la visiter, cela revenait à priver un gamin de ses cadeaux de noël alors qu'il se trouvait déjà au pied du sapin.
Ils décidèrent de s'accorder quartier libre jusqu'à quinze heure. Nils décida d'aller explorer les commerces environnants, Léon de surveiller le lieu de rendez-vous pour parer à toute éventualité. Octobre, qui avait assez confiance en ses partenaires pour qu'ils soient à l'heure au rendez-vous, se dirigea vers la Caverne Azurée. Il voulait voir les pierres lumineuses qui, disait-on, parsemaient les murs et donnaient à l'endroit un air surnaturel. Les descriptions qu'il avait pu entendre à droite et à gauche lui rappelait trop les images qu'il conservait de sa propre dimension pour louper l'occasion de s’adonner à une spéléologie de comptoir. Et les légendes qui parlaient du fait qu'un mystérieux pokémon légendaire aurait habité la grotte pendant plusieurs années ne rendaient le lieu que plus attractif pour l'Ultra-chimère. Aussi y allait-il d'un bon pas, en se remplissant les yeux et les oreilles de tous les détails insolites de la ville. C'était sa première fois à Kanto, mais il ne regrettait pas le voyage. Le plus vieux continent du monde, du moins selon les légendes, tenait pour l'instant toutes ses promesses.

Octobre aurait pu passer du temps à faire le touriste ainsi, si le piano ne l'avait pas sorti de sa contemplation.
C'était un air rapide et enjoué, un peu mélancolique aussi. Il s'envolait vers le ciel, rebondissait de toit en toit, emplissait chaque ruelle. Comment l'extraterrestre ne l'avait-il pas entendu avant ?  Malgré les nombreuses hésitations, les arrêts intempestifs et les dérapages sur le clavier, la mélodie s'entêtait, s'élevait, et retombait de toujours plus haut. Comme un coureur qui se serait toujours relevé, mais dont l'élan aggravait chaque chute.
Octobre aurait probablement pu passer son chemin. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait du piano, après tout. Mais plus les erreurs s’enchaînaient, et plus le son devenait discordant, métallique même par instant. Comme si l'instrument lui-même se plaignait. L’entêtement du pianiste faisait mal à l'Ultra-chimère. Soixante ans d'une pratique assidue de la musique lui avaient appris que l'on n'obtenait jamais rien en s'acharnant ou en s'énervant sur son instrument.
En une fraction de seconde, les plans d'Octobre changèrent. La Caverne Azurée n'était plus sa priorité. Se fiant à ses oreilles, l'extraterrestre entrepris de localiser l'emplacement du malheureux instrument. Pas facile entre les hauts mur qui s'amusaient à se renvoyer les sons entre eux, mais heureusement réalisable, et bientôt, Octobre s'écartait du centre-ville pour s'enfoncer dans des quartiers résidentiels plus éloignés. Ces grandes villas étaient typiquement du genre de celles que les Nyx aimaient voler, avec leurs grands jardins, leurs fontaines et leurs hauts portails sécurisés. Mais c'était de la véranda d'une maisonnette plus modeste que s'échappaient les notes.

Même de loin, l'instrument était colossale. Un long piano à queue noir, comme Octobre en avait rarement vue. Le musicien semblait presque être une proie, comme si l'instrument, avec son large couvercle ouvert sur ses cordes, s’apprêtait à l'avaler. La pianiste, puisque c'était une jeune fille, venait de clore sa performance en un dernier accord hasardeux et colérique qui résonna, presque moqueur, dans l'air ambiant. Octobre, placé dans son dos et de loin, ne pouvait pas voir son visage, mais son agacement était aisément perceptible. Avec ses cheveux rose, elle lui faisait beaucoup penser à Rose, la nanméouïe qui avait été sa colocataire pendant un bout de temps, après l'hybridation. Mais elle devait être un peu plus âgé, d'une quinzaine d'années, sans doute un peu plus. La comparaison pinça tout de même le cœur de l'Ultra-chimère, qui s'empressa de détourner ses pensées de Rose.
Il se demanda un instant ce qu'il comptait faire. Le deal étai simple : quartier libre, certes, mais discrètement, sans se faire remarquer, pour la bonne réussite de la mission. Est-ce qu'aller sonner à une porte pour proposer son aide alors qu'on est un parfait inconnu est suspect ? A Alola, tout le monde se mêlait des affaires des autres, dans une chaleureuse ambiance insulaire héritée de leur longue mise à l'écart du monde : quand on est complètement isolé, on se sert les coudes, et l'entraide est comme une seconde nature. Mais ici ? Octobre craignait qu'elle le chasse. Et si elle n'était pas seule dans la maison, il risquait fort de se retrouver en face d'un parent imperméable à la discussion. Non, sa démarche était vouée à l'échec. Et puis de toute façon, elle avait cessé de jouer. Elle s'était sans doute résignée et remettait son morceau à un jour prochain. Octobre arrivait trop tard pour lui venir en aide.

L'Ultra-chimère se détourna, fit quelques pas en s'éloignant, mais la mélodie semblait déterminée à ne pas le laisser en paix. La jeune fille s'était remise à jouer. Il avait pensé qu'elle abandonnerait, mais non. Elle était resté bien en place. Elle avait repris le morceau plus calmement, et sa persévérance plaisait à Octobre. Mais il restait comme une tension autour d'elle, l'extraterrestre le devinait à ses épaules crispées, et ce stress dissimulé, ce malaise, acheva de le convaincre qu'il y avait forcément quelque chose à faire pour arranger ce triste morceau. Envoyant valser ses élucubrations précédentes, il escalada en quelques prises le grillage qui séparait la petit propriété de la rue, et s'avança. Maintenant qu'il se trouvait à quelques mètres derrière elle, devant l'entrée de la véranda, il pouvait mieux voir ses doigts tendus sur le clavier, et constater toute la force qu'elle y mettait. Comme si elle enfonçait des clous un à un dans le bois même de l'instrument. L'étude, la concentration, l'entêtement avait chassé tout le plaisir qu'elle aurait pu éprouver en jouant. Et alors, même si le tempo et la tonalité du morceau se voulaient joyeux et enjoués, il ne restait plus de la mélodie qu'un enchaînement de notes mécaniques sans âme, triste à pleurer. Face à ce désastre, Octobre n'hésita pas longtemps. Il se pencha par-dessus l'épaule de la pianiste.

« Essayes d'appuyer moins fort sur tes touches. Comme si tu avais des cousins d'air sous les doigts. »

Il savait qu'il lui ferait sans doute peur. Peut-être qu'elle ne voudrait pas de son aide, voir qu'elle le chasserait. Mais au moins aurait-elle entendu ce premier conseil.

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MessageSujet: Re: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyMer 5 Juin - 18:06

Apprends-moi la voie de l'âme


Ft. Octobre




Reprenant de plus belle cette torture incessante pour ce pauvre clavier, Mélodie avait repris l’exercice, sa témérité et son envie de réussir était telle, qu’elle ne pouvait se permettre d’abandonner, mais voilà… À vouloir faire les choses seules, sans accompagnateur, le résultat ne pouvait qu'être des plus navrant. Crispée sur l’instrument, les bras de la mélofée étaient bien trop tendue, tout comme ses doigts qui semblaient ne posséder aucune fluidité. Ils semblaient aussi raides qu’une branche de chêne, ne possédant aucune flexibilité. Ce qui rendait ses appuis beaucoup trop lourds pour des touches aussi délicates. Les notes étaient trop forcées, trop monotone. Les aiguës devenaient trop cristallines, et les graves trop abruptes. Le morceau n’avait plus rien de mélodieux, rien de joyeux, ni de mélancolique. C’était un morceau joué avec la plus grande des concentrations, mais sans qu’aucun sentiment n’en réchappe.

Alors qu’elle approchait de la partie qui lui posait le plus problème, il lui semblât entendre un son autre que celui de son piano, une parole, des mots d’une voix qu’elle ne reconnaissait pas, même en cherchant dans sa mémoire. Se tournant légèrement, elle se retrouva nez à nez avec un total étranger qu’elle ne connaissait aucunement. Le genre de tête qui vous confirme que ce n’est pas un habitant de votre ville natale. Échappant un cri de surprise, enchaînant celui-ci avec un réflexe du corps en arrière, la pauvre mélofée se retrouva les fesses et le dos au sol, une jambe bloquée contre le dessus de l’assise du piano. La douleur engourdissait son pauvre corps, celle-ci était tel, que ses yeux s’étaient légèrement embrumés. Sa main essayait de soulager son pauvre dos, tandis qu’elle essayait de se relever pour mieux s’éloigner, affichant en même temps un regard inquiet et assassin envers cet inconnu qui avait pénétré sans invitation chez elle. « Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous êtes qui ? Pourquoi vous êtes là ? Vous êtes un voleur de Pokémon, c’est ça ? » Comme pour mettre de la distance entre cet homme et elle, la jeune demoiselle se positionna derrière le châssis de l’instrument, comme pour essayer de se protéger de celui-ci. Comme si l’imposant instrument était un rempart infranchissable.

La peur commençait à déformer son visage, bien qu’elle semblât se faire violence pour ne rien en montrer. Malgré les années de thérapie qu’elle avait endurée, elle avait gardé quelques séquelles de son lointain kidnapping ce qui la rendait foncièrement méfiante, surtout dans une situation comme celle-ci. Le regard scrutant les moindres faits et gestes de l’homme, son corps près à se mettre en mouvement à la moindre alerte, la jeune mélodée se tenait prête à toute éventualité, des scénarios terribles ne cessant de torturer son pauvre esprit. « À votre place je n’essayerais même pas ! Je sais me défendre ! Vous êtes prévenus ! » Après tout, elle était une hybride de surcroît et elle savait se battre à présent. Elle n’était plus la petite fille de six ans faible et fragile. Si l’homme était effectivement un membre de cette team qu’elle redoutait tant, elle ne se gênerait pas pour lui en faire voir de toutes les couleurs. Jamais plus elle n’y retournerait, et jamais plus elle ne sera captive de ce genre d’individu. Plus jamais.


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MessageSujet: Re: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyVen 19 Juil - 17:22

avec Mélodie Astra Lunares

Apprends-moi la voie de l'âme

Octobre s'attendait évidemment à une réaction. Un violent sursaut, peut-être même un cri de surprise, que le zéroïd aurait fait taire avec un sourire engageant, peut-être quelque paroles d'excuses, de quoi entamer une discussion. Mais le combo cris, sursaut, chute et fuite, l'extraterrestre ne l'avait pas prévue, et il se trouvait complètement pris au dépourvu. Bon, certes, avec sa figure de baroudeur et son teint clair qui jurait systématiquement avec tous les paysages, l'Ultra-chimère n'était pas très engageant. Mais jusqu'ici, personne n'avait utilisé le terme « effrayant » pour le qualifier. Généralement, on le trouvait bizarre, décalé, sans doute un peu froid au premier abord, mais jamais terrifiant. Et pourtant, les actes de la jeune fille, couplés à ses paroles, témoignaient bien d'une peur panique. Mais malgré son visage déformé par le stress et une forme de terreur étrange, Octobre, qui la voyait pour la première fois de face, ne pouvait que la trouver mignonne. Ses yeux, incroyablement bleue et embrumés par la colère, donnaient à son fin visage une profondeur et une gravité qui ne devait pas être habituels chez elle, devinait le zéroïd. Ça lui donnait l'intense envie de la calmer, pour voir ses traits se détendre, observer comment un sourire pouvait fleurir sur ses lèvres. Ses doigts, avec lesquels elle agrippait compulsivement le couvercle de l'instrument, derrière lequel elle c'était d'ailleurs retranchée, était incontestablement fait pour le piano, ou du moins pour exécuter des travaux réclamant les mêmes dispositions : dextérité, précision, légèreté.

Octobre, désireux de ne surtout pas l'effrayer d'avantage, recula de quelques pas et leva ses mains vident devant lui, geste usuel et universel pour prouver sa bonne foi. Il veillait à se mouvoir le plus lentement possible pour qu'aucun de ses gestes ne soit perçu comme une menace supplémentaire. Il fallait qu'il ait l'air sympa, et, dans cette optique, il osa un mince sourire, sans doute un peu cynique, mais certainement pas pervers ou dangereux.

« Eh... Tout doux. Je suis pas un chasseur de Pokémon, je ne te veux aucun mal. Ça serait plutôt l'inverse, même. »

Bon, pas génial comme phrase d'approche, mais elle avait au moins le mérite d'exister. Et puis Octobre avait veillé à y mettre un ton grave et chaleureux, rassurant et amical, pour là encore tenter de calmer la jeune fille. Toujours avec des mouvements exagérément lent, et en ne quittant pas des yeux ceux de la pianiste en herbe, l'Ultra-chimère se baissa pour remettre l'assise du piano en place.

« Je t'ai entendu jouer, dans la rue... Et comme tu avais l'air d'avoir besoin d'aide... Désolé de t'avoir effrayée. »

Toujours avec ce même sourire un tantinet forcé, qui n'était plus vraiment très rassurant. Mais Octobre n'avait jamais été très performant dans les échanges, de toute façon. Certes il savait bien parler, renvoyer une boutade ou négocier un prix, mais les mots n'étaient jamais que le terreau de ses agissements, là où il se faisait le mieux comprendre, mais surtout où il pouvait exceller. Grimper un mât, serrer un nœud de cabestan, faire danser un archet... Autant de gestes universels qui parlaient d'avantage encore que les mots, que la langue elle-même. Il ne pouvait se faire réellement comprendre que par là.

« Regarde... »

Se faisant, l'ultra-chimère se pencha sur le piano. Posé sur le clavier, ses doigts auraient presque pus se confondre avec les touches s'ils n'étaient pas si mobiles, autant débordant de vie que le clavier en était dépourvue. En surveillant la partition, Octobre s'aventura sur les premières mesures, calmes, aériennes, effleurant le clavier, appuyant plus promptement parfois, donnant les accents nécessaires au rythme de la ballade, qui, plus loin, se mouvait en un morceau plus rapide, empreint de fureur et de joie tout à la fois, comme une danse, un tango sans rage, un rock sans batterie. L'extraterrestre avait cependant veillé à prendre un tempo plus lent que celui de la jeune pianiste, le temps de s’habituer au toucher du clavier, de comprendre le morceau qu'il avait sous les yeux, d'en saisir le sens et les nuances. Il s'arrêta au bout de quelques dernières mesures, relevant les yeux vers la fille, souriant, d'un vrai sourire cette fois.

« Viens voir. Tu appuis trop fort sur les touches au début, et ensuite, tu manques de marge pour alimenter le crescendo. »

C'était dit sans méchanceté, une simple observation de pianiste à pianiste, un conseil, une envie d'aider. La musique était bien un des seuls domaine où Octobre se montrait sérieux du début à la fin, et il espérait, malgré cette situation... singulière, que sa nouvelle élève saurait le comprendre.

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Mélodie Astra Lunares
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MessageSujet: Re: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyLun 22 Juil - 23:08

Apprends-moi la voie de l'âme


Ft. Octobre




Terrorisée par ce soudain étranger qui avait pénétré chez elle, Mélodie s’était aussitôt cachée derrière le piano à queue, usant de l’imposant instrument pour installer une barrière entre eux, un obstacle qui lui permettrait de s’enfuir plus aisément si jamais le jeune homme s’attaquait à elle. Le questionnant sur ce qu’il pouvait être — c’est-à-dire un voleur de pokémon —la jeune demoiselle tentait de se dissimuler autant que possible, comme pour se dérober du regard du jeune homme, sans jamais le perdre de vue, observant le moindre de ses faits et gestes, tout comme le ferait un chat avec sa proie. Quand il se recula, la jeune Mélofée en fit de même, son regard devenant de plus en plus suspicieux au fur et mesure qu’il montrait patte blanche. Était-il vraiment honnête ? Comptait-il réellement ne pas lui faire du mal ? Dans ce cas… Pourquoi était-il ici ? Et qui était-il ? Restant silencieuse, son visage continuant d’afficher une expression de méfiance totale, Mélodie restait ainsi, à ne pas bouger, comme si elle attendait quelques choses, peut-être un geste, une impression qui laisserait entendre que le jeune disait vrai, qu’il n’était pas là en tant que danger, mais en tant que personne bienveillante. Commençant à s’expliquer le plus naturellement du monde, bien que son sourire lui, n’eût rien de bien rassurant et de naturel, Mélodie écoutait ses paroles avec attention, son esprit essayant de découvrir si cette soudaine bonté d’âme n’était pas un piège pour mieux la ferrer. Certes, aujourd’hui elle était beaucoup plus grande et de ce fait, plus difficile à enlever, mais ce n’était pas impossible malgré tout.

Ayant pris soin de remettre l’assise, son timbre de voix invitant la demoiselle à observer ses gestes, la Mélofée se surpris à légèrement se détendre quand elle entendit les doigts du jeune homme se déverser sur le clavier de l’instrument, celui-ci jouant tout simplement le morceau qu’elle essayait d’apprendre désespérément, avec une aisance parfaite, comme s’il avait l’habitude d’exécuter le morceau de temps à autre. Son regard bleuté s’agrandissant, Mélodie s’était doucement rapprochée du jeune inconnu, gardant quand même une distance raisonnable, son regard brillant d’admiration à son égard, ses yeux ne lâchant pas ses longs doigts qui s’exécutaient avec cette fluidité et cette dextérité merveilleuse, typique des gens qui maitrisaient l’art d’un instrument. Donc, c’était bel et bien un musicien, il n’y avait pas de doute possible, après tout… Est-ce qu’un voleur de pokémon prendrait la peine de s’enrichir intellectuellement et d’apprendre l’art de la musique ? Sûrement que non. Il n’aurait pas de temps à accorder à ce genre de futilité. Remarquant soudainement le nouveau sourire qui avait germé sur les lèvres de son futur professeur, Mélodie fut surprise d’être attirée par celui-ci. Il semblait beaucoup moins forcé que tout à l’heure, plus vivant, plus jovial. Y avait-il vraiment, quelques choses à crainte d’une personne qui souriait ainsi ? Vraiment ?

Se relâchant doucement, inspirant comme pour de détendre totalement, la jeune demoiselle aux cheveux rosés, s’approchait alors avec lenteur de son professeur de fortune, restant tout d’abord débout à côté de lui, avant de se pencher doucement de façon polie. La moindre des choses avant tout, serait de s’excuser de son comportement un peu plus tôt. « Désolée pour… Tout à l’heure. Vous jouez du piano depuis longtemps ? Vous… Vous pensez que ça vous gênerait de m’apprendre entièrement le morceau ? Comme vous le savez, j’ai quelques soucis avec la partition et les touches. » Rougissant légèrement à cause de la gêne qu'elle ressentait, il n’était pas chose aisée que de demander de l’aide, surtout à un total inconnu, mais après tout, c’était lui qui été venu de son plein gré, donc… On peut dire qu’il était volontaire, pas vrai ? Surtout, qu’il commençait déjà à lui prodiguer des conseils.

Sans attendre plus longtemps, préférant commencer de suite la leçon sans perdre une minute, la petite Mélofée s’installa alors à son tour sur l’assise du piano, prenant soin de tout de même laisser un espace pour ne pas coller son professeur et ainsi se donner mutuellement de l’air. Relisant la partition d’un air concentrée, pour reprendre en mémoire les premières notes, ses doigts s’installèrent avec lenteur sur les touches, comme pour se préparer à opérer. « Appuyer moins fort et alimenter le crescendo… » Lançant la première note, ce fut la pulpe de son pouce et de son index qui lancèrent la première intonation, suivis des autres qui s’installèrent peu à peu sur le clavier au fur et à mesure que les notes défilaient. Le son était moins strident, moins vif, il était devenu plus léger, bien que peut-être un peu trop par moment, comme si la demoiselle n’arrivait à doser le juste-milieu. Après tout, elle était encore une débutante dans l’art de jouer du piano est cela ne se faisait pas en quelques minutes. Essayant d’adapter le crescendo, se fut à l’arrivée d’une mauvaise note qu’elle se stoppa alors, son regard se fronçant légèrement, avant de se tourner vers son professeur d’un air désolé. « Je n’arrive pas à me coordonner à cette partie. Enfin, déjà pour commencer, est-ce qu’il y a de l’amélioration ? J’ai l’impression que je n’appuie pas assez sur les touches à présent. Vous en pensez quoi ? » Vu qu’elle avait un volontaire pour jouer les professeurs, autant en profiter, surtout si cela pouvait l’aider à s’améliorer au plus vite.


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MessageSujet: Re: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyJeu 8 Aoû - 17:48

avec Mélodie Astra Lunares

Apprends-moi la voie de l'âme

Octobre avait vu dans la périphérie de sa vision sa nouvelle élève s'avancer pendant qu'il jouait. Soulagé que ses initiatives ne l'ait pas d'avantage effrayé et soucieux de lui prouver sa bienveillance et sa franchise, il s'était reculé un peu, pour qu'elle puisse bien voir le clavier et ses mains. Il se s'était pas trompé, les gestes parlaient toujours bien mieux que les mots, surtout dans le domaine de la musique. La crainte de son interlocutrice semblait s'être apaisée et changée en une curiosité polie, qui surprenait un peu l'ultra-chimère – un peu rapide comme revirement – mais ne pouvait que le faire sourire d'avantage. En quatre-vingts années d'existence, l'extraterrestre n'avait jamais rencontré personne à qui la musique ne faisait aucun effet. Ses doigts sur le clavier retrouvaient peu à peu la sensation familière des touches, et cela lui faisait un bien fou. Il n'avait plus eu l'occasion de toucher à un piano depuis longtemps, mais même s'il sentait qu'il était un peu rouillé, le plaisir était bien là.
Lorsqu'il cessa de jouer, le silence qui succéda au morceau lui sembla assourdissant, comme si l'air lui-même c'était soudain épaissit, avait pris en consistance. Comme si l'émotion du morceau avait déteint sur l'atmosphère de cette fin de journée. Peut-être que c'était ce genre de phénomène étrange, plus que la pratique elle-même, qui attirait Octobre dans le fait de jouer de la musique. Ses impressions qui ne s'expliquaient pas, qui résultaient sans doute de la seule perception humaine, des mystères à jamais insolubles. Dans tous les cas, ce ne fit qu'accentuer le sourire de l'extraterrestre, qui mis quelques secondes à comprendre que son interlocutrice lui avait adressé la parole, et encore quelques autres pour lui répondre.

« C'est pas grave ! C'est moi le fautif après tout, ta réaction était parfaitement normale. Et puis je suis venu pour te conseiller, hors de questions de repartir sans avoir plier ce morceau ! Montre moi comment tu te débrouilles. »

A vrai dire, le morceau était assez ardu, et Octobre ne savait pas du tout si la petite hybride saurait le maîtriser avant la fin de la journée. Mais qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ? Si elle était motivée... Et puis elle le connaissait déjà, mine de rien. Elle avait déjà fait un gros travail de déchiffrage, les ajustements qu'il restait à faire ne servirait qu'à donner plus de profondeur et de vie au morceau.
Il s'écarta de l'assise pour lui laisser la place. Il avait eu une réaction de panique complètement absurde lorsqu'elle lui avait demandé depuis combien de temps il pratiquait, qui s'était traduit par un ton un peu trop enjoué sur sa dernière phrase, pour tenter de camoufler son trouble. Cela faisait tellement longtemps qu'on ne le questionnait plus sur lui-même qu'il avait perdu le réflexe du mensonge immédiat, de la couverture bien huilée à déplier immédiatement sur sa personne pour camoufler son identité. Il allait falloir qu'il se réhabitue très vite à n'être qu'Octobre, l'hybride météno émigré depuis Alola pour trouver du travail sur le vieux continent. Car il ne pouvait pas lui annoncer de but en blanc que les rudiment du piano lui avait été enseigné par une femme qui avait désormais l'âge d'être son arrière grand-mère, n'est-ce pas ? Donc il se réinventerait une autre vie, une vie de mortel, inintéressante au possible mais normale, sans piraterie, sans vent, sans océan, mais avec de la musique. Beaucoup, beaucoup de musique.

En se penchant par dessus son épaule, l'extraterrestre observa avec attention la demoiselle se remettre à jouer. Si il lui manquait encore de l'assurance, elle appliquait ses conseils à la lettre en martelant moins les touches et en s'évertuant à donner de la profondeur à ce grand crescendo qui nuançait une bonne partie du morceau. Et si elle hésitait parfois, si il y avait encore des erreurs qui l'empêchaient d'aller au plus près de son objectif, c'était déjà nettement mieux. Cela se sentait dans la mélodie : son acharnement avait laissé place à un travail de précision.  En soit, c'était un très bon début.

Un instant, les yeux d'Octobre remontèrent vers la partition, et dérapèrent sur le reflet déformé que renvoyait l’intérieur lustré du couvercle de l'instrument. On n'y distinguait même pas les visages, mais l'image des cheveux roses de la petite hybride se mélangeaient au blanc des siens, et il ne fallut pas plus que cela pour qu'Octobre se rappelle le cliché flou accroché sur le mur de leur vieille cuisine, où Rose et lui formait la paire la plus mal assortie et grimaçante qu'on ait pus trouver dans tout Alola. L'ultra-chimère se mordit violemment l’intérieur de la joue et força ses yeux à redescendre vers la partition, à se concentrer sur les mains survoltée de sa petite élève. En ce moment, il ne cessait de déraper. De remuer le passé, alors qu'il n'y avait plus rien à en tirer. Il ne savait pas d'où venait cette drôle de nostalgie, ces flash-backs mélancoliques, mais clairement, il lui pourrissaient la vie. Il n'avait aucune raison de se sentir mal dans sa vie de pirates, de regretter. Alors quoi ? Ces erreurs, il se les étaient déjà pardonnées.

Ce fut un peu sèchement, la voix alourdie par la colère qu'il éprouvait envers lui-même, que l'extraterrestre réagit lorsque la demoiselle s'arrêta subitement de jouer.

« Continue ! Ne te décourages pas sur une fausse note.»

Mais c'était justement sur cette partie là, plus rapide et sautillante, que son élève avait du mal à coordonner ses mains, et qu'elle avait besoin d'avantage de conseil. Elle s'était tournée vers son nouveau professeur avec un air à la fois désolé et curieux, et Octobre s'en voulu immédiatement d'avoir dérapé ainsi. Il était dans le rôle du professeur, il devait mettre ses sentiments de coté pour l'instant. Il était hors de question que son interlocutrice repère son trouble et s'improvise psychothérapeute. D'ailleurs, elle ne ressemblait pas tant que ça à Rose : elle avait une bouille bien plus enfantine, et un air plus joyeux aussi, moins calculateur et cynique que l'hybride nanméouïe. Ces différences devaient le faire redescendre sur terre. Jamais Rose ne lui aurait demander de l'aide, quel quelle soit. Elle était beaucoup trop fière.

« C'est déjà nettement mieux que tout à l'heure. Tu as encore du mal à doser la puissance que tu mets dans tes doigts, mais ça viendra petit à petit. Essaye juste de coller le plus possible aux nuances écrites sur la partition pour l'instant, et de ne pas trop marteler les touches. Et pour te coordonner sur cette partie... » Il désigna du doigts l'endroit ou elle peinait sur la partition. « … tu peux commencer par la jouer beaucoup plus lentement plusieurs fois, puis augmenter le tempo petit à petit. C'est comme ça que je fais au violon quand je galère. »

Révéler qu'il jouait aussi du violon ne le mettait pas en danger, n'est-ce pas ? Il était courant de voir les musiciens se diversifier avec l'âge. Les vingt ans qu'il affichait lui donnait assez de crédit pour pouvoir revendiquer une pratique assidue du piano, et le début de l'apprentissage du violon. Mais ses compétences en basse et en saxophone, elles, il pouvait les oublier pour le moment.

« En tout cas, c'est un joli morceau. Je l'avais jamais entendu avant. » Il avisa le nom inscrit en haut de la partition. « C'est quelqu'un de connu Mélodya ? »

Il avait l'impression d'avoir déjà entendu ce nom auparavant.

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MessageSujet: Re: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyMar 13 Aoû - 16:42

Apprends-moi la voie de l'âme


Ft. Octobre




Si sa réaction d’un peu plus tôt avait été un peu extrême, Mélodie fut soulagée de constater que le jeune homme ne lui en tenait pas rigueur. Au contraire même, il semblait compréhensif, préférant se focaliser sur l’apprentissage du piano que sur la peur panique qu’elle avait ressentie. Était-il réellement prêt à l’aider jusqu’à ce qu’elle sache jouer entièrement ce morceau ? Si tel était le cas, ce n’était clairement pas de refus. Il semblait bien plus calme et patient, que son véritable professeur à qui, elle avait annoncé fièrement qu’elle se débrouillerait seule comme une grande. Comme quoi finalement, les choses ne se passent jamais comme on ne les a prévues. Quelques parts, même si sa venue était des plus étranges et terrifiante, cet homme fut comme une bénédiction, car à l’entendre jouer, il n’y avait aucun doute sur ses compétences en matière de piano. C’était un musicien hors pair. Du moins de son point de vue. Le questionnant sur son expérience de la musique avec curiosité, Mélodie fut presque étonnée de cet air enjoué que son professeur avait pris pour s’exprimer. Il devait vraiment être passionné pour s’exclamer ainsi, mais en même temps, elle le comprenait grandement. Quand elle dansait et chantait, elle semblait toujours comme métamorphosée, différente de ce qu’elle était habituellement. Comme si aucune pensée négative ne pouvait l’atteindre. Sur scène, il n’y avait plus qu’elle et la musique, ainsi que le publique qu’elle prenait toujours plaisir à faire rêver et participer. Alors, d’un sourire sincère, elle écouta avec joie le récit de l’étranger, l’enviant un peu sur son parcours qui faisait de lui un virtuose de la musique.

Encouragée par son histoire, la motivation revenant sur ses traits, se fut donc avec une détermination nouvelle que la jeune femme se tourna vers le clavier de ce piano à queue, décidée à suivre avec soin les conseils qu’il lui avait donnée un peu plus tôt. Positionnant ses doigts fins sur la surface blanchâtres et noirâtres des touches, se fut donc avec beaucoup moins de force et beaucoup plus de concentration que la Mélofée laissa la mélodie se déverser, prenant soin d’appuyer avec légèreté, parfois même un peu trop, son regard dansant tantôt sur le clavier, tantôt sur la partition face à elle, ne prêtant même pas attention à la présence du jeune homme qui semblait penchée par-dessus son épaule, comme le ferait un examinateur. Elle était encore un peu hésitante, parfois même elle faisant encore quelques banales erreurs, mais dans l’ensemble, son morceau semblait bien plus harmonieux que précédemment, ce qui était dans l’ensemble un peu début.

Continuant donc dans ses nouveaux efforts, ce fut quand elle arriva à cette fameuse partie, à ses fameux accords qu’elle trouvait trop rapide et intense, qu’elle buta alors, la mauvaise note arrivant bien plus vite que prévus, ses yeux se fronçant alors face à cette erreur qui la déstabilisait. Si de base, elle avait mis beaucoup de temps à comprendre cette partie de la partition, la jouer était au final, bien plus ardue que prévus. Soupirant tout en se tournant d’un air désolé vers son professeur en lui expliquant alors sa non -maîtrise de ce passage, elle fut étonnée de l’entendre lui répondre sèchement, son regard bleuté l’observant d’un air légèrement curieux. Est-ce que quelques choses n’allaient pas ? Avait-elle fait quelques choses de mal ? Où était-ce le fait qu’elle s’était arrêté à la moindre difficulté qui l’avait légèrement irrité ? Continuant de le regarder dans le blanc des yeux, ce fut avec un soulagement contenu qu’elle accueillit ses nouvelles paroles, essayant d’analyser le moindre de ses conseils avec attention, sa tête se hochant comme si elle cherchait à retenir fermement ses paroles. Ne pas marteler les touches et être patiente sur son dosage de la puissance de ses doigts. Fermant les yeux, la jeune femme inspira, avant de porter son attention sur la partition ou du moins, portant précisément son attention sur le doigt du musicien qui lui indiquait pile l’endroit où elle butait. Elle devait donc essayer cette partie plusieurs fois et lentement pour mieux le maîtriser ? Un peu comme la danse quand elle apprend de nouveau pas en fait ? Bien, cela semblait dans ses cordes, et dire qu’elle aurait pu s’en sortir si elle avait eu l’idée de faire de même. Pourquoi y avait-elle pas pensée avant alors que c’était tout bonnement logique ? Dépité par sa propre médiocrité, se fut soudainement avec un regard brillant que l’adolescente se tourna alors vers son professeur de fortune, comme impressionnée par ses compétences qui semblait sans faille.

« Quoi tu joues aussi du violon ? Ouah… C’est génial ! Tu la avec toi ? Tu penses que tu peux me jouer un petit air ? » Elle semblait comme une enfant impatiente, en même temps, ce n’était pas donnée à tout le monde de rencontrer un tel virtuose, surtout quand celui-ci accepte en prime de vous aider. Se rendant compte de son comportement légèrement puéril, la jeune femme se ravisa alors, sa gorge se raclant, son sérieux revenant sur son faciès. Elle n’était plus une enfant, mais bientôt une adulte, alors ce n’était pas le moment de se montrer aussi immature que diable. Souriant face au compliment que son professeur adressa face à son morceau, le sourire de Mélodie s’était de nouveau étiré à l’entente de son pseudo, un bref rire s’échappant alors de ses lèvres, tandis qu’elle semblait relever la tête d’un air fière. « Merci, je viens de le composer il y a quelques jours ! Je suis contente de savoir que tu le trouves joli. Quant à Mélodya… C’est mon nom de scène. Je ne pense pas être extrêmement connue dans le monde entier, mais en tout cas à Kanto, je le suis assez. » Peut-être avait-il déjà entendu parler d’elle ? Dans tous les cas, même s’il n’avait aucune idée de qui elle était, cela ne la dérangeait aucunement. Avec tous les artistes en vogues en ce moment, il aurait été incroyable de tous les connaître. « En général, j’écris les musiques de mes chansons, je ne compose que très peu, mais depuis quelques temps, j’ai envie d’être polyvalente et d’avoir vraiment le mérite de créer toutes mes chansons de A à Z. C’est pour ça que j’ai essayée de créer ma première composition, mais je me suis lancée un peu trop vite je crois. » Se grattant la joue d’un air gênée, ce n’était pas réellement facile pour la jeune femme s’assumer ce tort, bien que dans l’état actuel des choses, elle ne pouvait réellement le cacher. « C’est pour ça que je n’arrête pas de m’acharner aujourd’hui, je veux être vraiment capable de le jouer avant mon prochain concert qui est dans trois jours. Je sais, c’est un pari risqué, mais je veux en être capable ! »

Elle voulait y arriver, avoir le mérite d’être enfin une artiste à part entière, mais pour cela, il lui fallait réellement de l’aide, car toute seule, elle s’en rendait bien compte, elle en serait incapable. « Alors je m’en remets à toi pour les conseils et je te remercie de prendre de ton temps pour m’apprendre. » S’inclinant alors avec respect, elle espérait que quelques parts, ses mots suffiraient pour montrer sa détermination sans faille. Après tout, quel musicien ne voudrait pas offrir son aide à un artiste qui veut s’émanciper dans ce domaine. « Oh, d’ailleurs, appelle-moi Mélodie et non Mélodya. C’est comme ça que je m’appelle hors de la scène. » Affichant un nouveau sourire sincère, il ne lui restait plus qu’à se tourner vers le clavier de l’instrument et de reprendre ce passage avec plus de lenteur et d’essais afin de réussir à le réaliser sans erreurs, ni de fausse note. Chose qui s’avérait ardue, mais qui d’un coup, lui paraissait moins insurmontable.



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MessageSujet: Re: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyDim 8 Sep - 18:22

avec Mélodie Astra Lunares

Apprends-moi la voie de l'âme

L'enthousiasme grandissant de la jeune fille ne pouvait que faire plaisir à Octobre : il avait rarement l'occasion d'étaler ses compétences musicales, et un shoot de fierté ne faisait pas de mal de temps en temps. La candeur de sa nouvelle élève le changeait du cynisme habituel des pirates, et sa gêne lorsqu'elle s'était rendu compte de sa réaction enfantine ne la rendait que plus mignonne. Il était presque amusant de voir comme son visage était expressif, avec ses joues rebondit et ses grands yeux clairs. Elle devait à coup sûr être un pokémon tout mignon, type nanméouïe ou nymphaly. Mais ce genre d'informations était quelque chose que, par politesse, les hybrides se demandait rarement entre eux. On attendait généralement de quelqu'un qu'il glisse cette information en se présentant, ou bien on comptait sur ses propres connaissances pour parvenir à identifier son interlocuteur. Ou alors on faisait comme Octobre, et on décidait de passer outre. Après tout, il n'avait pas besoin de savoir quel pokémon elle était pour lui enseigner comment positionner ses doigts sur le clavier. Sa curiosité personnelle passerait après leur objectif de la journée.

« Eh non, je suis désolé », fit-il en répondant à l'excitation de la jeune fille. « Je ne suis que de passage avec des copains aujourd'hui, je l'ai laissé à l'appart. »

En réalité, l'étui était rangé dans les quartiers d'équipages de la Poissirène. La mission de l'ultra-chimère et de ses comparses avait permis d'accorder une journée de libre au reste des pirates en service sur la goélette, qui mouillait donc tranquillement dans un petit port de plaisance en attendant leur arrivée pour appareiller.
Mais il ne pouvait pas l'expliquer à sa nouvelle amie sans se trahir : aussi préférait-il rester plutôt évasif. Il n'avait pas envie de ternir ce moment en racontant des mensonges à la jeune hybride : il aurait eu l'impression de trahir la belle confiance qu'elle lui témoignait depuis tout à l'heure. Une confiance déraisonnable, certes, mais qui faisait du bien à Octobre.

En ce moment, il s'ennuyait de plus en plus au sein de Nyx. En quarante ans de service, il n'avait retrouvé aucun de ses compatriotes ultra-chimère, et ne s'était pas beaucoup plus rapproché d'une vengeance envers Arceus. La sensation de ne pas avancer se renforçait, alimentée par une monotonie qu'il pensait ne plus jamais avoir à ressentir en intégrant la Team. Lorsque les barrières autour d'Alola était tombées, il avait pensé qu'explorer les nouveaux continents qui s'offrait à eux lui remonterait le moral. Mais non. Cela avait même contribuer à alimenter son étrange dépression, lui jetant à la figure tout ce qu'il ignorait et tous ce qui lui manquait encore. Il n'arrivait plus à se contenter de la liberté que lui offrait la vie de pirate, une liberté dont la condition était la distance avec le monde.
Il sentait qu'il avait besoin de retrouver un certain contact avec les gens, et c'était pourquoi cet instant en compagnie de la jeune musicienne était si précieux. La simplicité et la légèreté de la demoiselle lui permettait de s'évader un peu. N’était-ce pas horriblement ironique ? Alors qu'il n'y avait sans doute pas plus libre que lui, il en arrivait à rêver d'un autre genre de liberté, et s'en voulait par la suite. Parce qu'il aimait sincèrement les pirates et la Team, et que le simple fait de douter lui donnait la sensation de trahir.
Et alors qu'il pensait s'être habitué depuis le temps à ses étranges états d'âmes que lui avait offert l'hybridation, ses dilemmes profondément humains, il n'en pouvait plus d'être partagé ainsi. Oui, Octobre commençait à être fatigué, et la parenthèse que lui offrait la pianiste représentait déjà une sacrée respiration.

Il fallut quelques secondes à la méduse pour redescendre sur terre, et encore quelques autres pour comprendre ce que l'hybride venait de dire. Il faut dire que l'information était plus qu'incongrue, et que l'extraterrestre avait toujours été long à la détente. Mais là, c'était particulièrement inattendue.

« Waoouh ! Tu as composé ça toute seule sans maîtriser le piano ? C'est génial ! »

Octobre était réellement impressionné. Lui-même ne composait que très peu, ou alors des mélodies très simples. Il avait toujours eu du mal à ce que la musique vienne de lui. Il prenait d'avantage plaisir à entendre ce qu'il jouait et à reproduire, à enseigner aussi, mais écrire ne l'avait jamais intéressé. Et même s'il ne se serait pas permis de "juger" sa partition - cela sonnait bien, c'était tous ce qui comptait à ses yeux -, il comprenait un peu mieux pourquoi elle déchiffrait si bien - évidemment, c'était elle qui l'avait écrite ! - et comment elle arrivait à prendre en compte si rapidement ses conseils. La demoiselle était dans le milieu au point d'avoir un "nom de scène", ce qui n'était pas rien. Bref, elle connaissait la musique. Octobre avait déjà du entendre son pseudo quelque part, au conservatoire d'Alola ou sur une radio quelconque... peut-être même dans la voiture en arrivant ? Si elle avait une petite renommée à Kanto, c'était probable.

« Dans trois jour, ce n'est pas impossible. » réfléchit-il à haute voix lorsqu'elle lui annonça ses projets. « A conditions qu'on arrive à bien te le mettre dans le doigts aujourd'hui. Ensuite il faudra que tu le répètes, mais ça devrait marcher. Et ça t’empêchera de trop négliger tes autres morceaux. »

Il se doutait qu'elle ne jouerait pas qu'une seule chanson, et était même curieux de l'entendre chanter. Puisqu'il n'y avait pas de texte en dessous de la partition, elle devait déjà avoir toutes ses paroles en tête. Mais lui demander de joindre sa voix et ses mains dès maintenant les auraient fait aller beaucoup trop vite en besogne : il fallait d'abord qu'elle maîtrise bien l'accompagnement, ce qui était déjà une difficulté en soi. Le morceau n'était pas des plus simples, mais la chose n'était pas insurmontable. L'espérance et la responsabilité que la jeune fille plaçait soudain sur les épaules de l'extraterrestre le gênait et le flattait tout à la fois, mais étaient également extrêmement motivant.

« Ok Mélodie ! » Un tel prénom, ça ne pouvait définitivement pas être un hasard. « Moi c'est Octobre. Je vais faire tout mon possible, et je suis quasi sûr que tu pourras le maîtriser ce soir. Reprends doucement au passage qui t'embêtes. »

Pendant les longues minutes suivantes, Mélodie fit tourner en boucle les notes qui lui posaient problèmes. Octobre, une main sur le clavier, lui montrait parfois un exemple, un enchaînement plus simple, qu'elle pouvait reproduire une ou deux octaves plus bas. La véranda, aussi étonnant que cela puisse paraître, avait une excellente acoustique : elle donnait aux notes du piano une sonorité majestueuse, qui se réverbérait juste ce qu'il fallait entre les parois. Cela contribuait, d'une certaine façon, à suspendre cet instant dans le temps, à l'arrêter définitivement. Assez longtemps pour qu'il s'ancre définitivement dans la mémoire un peu défectueuse d'Octobre, pour qu'il s'en souvienne, sans, comme d'habitude, pouvoir fixer une date dessus.
Mélodie ne s'en rendait sans doute pas compte - l'ultra-chimère était bien placé pour savoir que lorsqu'on jouait, notre travail ne nous semblait jamais assez bien - , mais elle progressait rapidement. Ses mains se faisaient moins hésitante sur le clavier, les notes plus sûres et précises. Le but du morceau était cette fois perceptible, les sentiments qu'il cherchait à exprimer d'avantage compréhensible. Une sourde mélancolie bien cachée sous une belle couche de fausse joie mais aussi d'espoir déraisonnable, qui donnait au morceau une double dimension assez accessible.
Après une quinzaine de minutes de travail, il lui demanda de repartir depuis le début et d'enchaîner avec le passage difficile, et cette fois-ci, l'amélioration était clairement audible et agréable. On sentait même une légère différence quand elle s'aventurait sur les mesures qu'elle avait déjà bien travaillées, mais rien de très grave. Restait à rendre le tout homogène, à mieux doser les nuances, et à effacer ces satanées hésitations qui ajoutaient de trop long silence où il n'en fallait pas. Lorsque la petite hybride finit le morceau sur un dernier accord parfait, ultra-classique mais toujours aussi efficace, il régnait dans la pièce une atmosphère de soulagement, qui devait coïncider avec les sentiments de la jeune fille.
Oui, Octobre n'avait rien à redire, c'était plutôt une jolie partition. Il parvenait clairement à voir les parties destinées aux couplets et celles destinées aux refrains. Seul le pont manquait un peu de caractère, mais cela serait sûrement corrigé avec la partie de chant.

« Tu arrives à entendre tes progrès ? C'est bien mieux que tout à l'heure. » fit-il en souriant sincèrement. « Je te propose de tout reprendre depuis le début, en essayant vraiment de bosser sur les accents et les nuances. Je vais jouer avec toi si tu veux, pour te faire sentir quand il faudra changer de volume. »

L'ultra-chimère s'installa à droite de la pianiste. Il ne savait pas ce que le morceau donnerait à quatre mains : il comptait simplement doubler les accords de la main gauche et remplir les hésitations de la jeune fille de la droite. L'important était qu'elle perçoive à qu'elle moment elle devrait appuyer d'avantage sur les touches pour donner du relief à la musique. Tout à l'heure, elle tapait trop fort, et maintenant, tout semblait trop uniforme. Le vrai défi allait être de trouver le juste milieu pour faire ressortir le thème principal correctement.
Du coin de l’œil, Octobre chercha dans la pièce quelque chose pour lui indiquer l'heure, et bingo, au-dessus de la porte était accrochée une petite horloge murale. Il n'était que treize heure trente, il lui restait un peu moins d'une heure et demi avant qu'il ne doive s'en aller. L'extraterrestre ne voulait pas être en retard, mais espérait que cela suffirait à corriger les principaux défauts... Il commençait à douter un peu.

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MessageSujet: Re: Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre   Apprends-moi la voie de l'âme. || Ft. Octobre EmptyMer 18 Sep - 22:09

Apprends-moi la voie de l'âme


Ft. Octobre




La déception de ne pouvoir entendre le jeune homme jouer un air de violon était palpable, mais en même temps, il fallait s’y attendre. Celui-ci était venu les mains vides, sans avoir d’étui qui aurait pu receler le fameux instrument. Quoi de plus normal donc, que de refuser une telle requête si on n'a pas de quoi l’effectuer. « Pas de problème ! J’espère que j’aurais un jour l’occasion de t’entendre jouer. Le violon est un si bel instrument. » Mais surtout, elle était curieuse de le voir jouer. S’il était aussi doué qu’il ne l’était avec le piano, alors il était évidemment qu’elle se laisserait de nouveau enchanter par sa performance. Depuis toute petite, Mélodie respectait et admirait les musiciens qui rencontraient son chemin. Qu’importe l’instrument, même le triangle trouvait grâce à ses yeux, tant elle aimait entendre la sonorité qui se dégageait de ses merveilleux instruments. C’est pour cela qu’elle voulait à son tour rejoindre les rangs de ses virtuoses. Devenir à son tour une musicienne hors pair, doublée d’une artiste de talent. Chanter et danser ne lui suffisaient plus, elle voulait ajouter plus d’âme, plus de tripes à ses propres créations. C’est pour cela qu’elle redoublait chaque jour d’effort, qu’elle s’acharnait à réussir coûte que coûte ses tâches qu’elle se fixait. Même si pour cela, il faudrait enchaîner les nuits blanches. Il ne devait pas échouer, pas maintenant, alors qu’elle avait entrepris un tel challenge.

Quand ce fut autour de son professeur de fortune de lui attribuer du mérite, la jeune adolescente se sentit doucement rougir, éprouvant une gêne bien plus grande qu’elle ne le pensait. Elle ne méritait pas tant d’éloges pour cela, surtout qu’au fond… Elle n’avait pas vraiment été seule sur cette affaire. « Pas vraiment toute seule. En fait j’ai fait pas mal de solfège avant et je me suis fait aider par mon professeur de piano. Il jouait la partition et me corrigeait quand il trouvait que cela ne s’enchaînait pas bien. » En y repensant, c’était une sacrée journée, il y avait eu pas mal de dispute, des rires, mais surtout beaucoup de réflexion qui avait permis à la demoiselle de prendre conscience de certaines choses : Qu’être un artiste compositeur n’est pas de tout repos. « Je t’avoue qu’on n’en a mis du temps avant que je sois pleinement satisfaite du résultat. C’est pour cela, que j’espère que ça plaira à mes fans. » C’était un sacré défi, mais elle était prête à le réaliser. La petite Mélofée n’était pas du jour à se reposer sur ses acquis et comme beaucoup, elle avait besoin de sortir de sa zone de confort, de tester de nouvelles choses. Elle était jeune et de se fait, elle avait besoin d’expérimenter de nouvelles choses, quitte à s’en mordre les doigts s’il le fallait. Après tout, on n’a rien sans rien. Surtout si on ne tente rien pour. Alors oui, peut-être que cela avait été un peu précipitée de vouloir réaliser cet exploit en trois jours. Mais quand on veut, on peut, pas vrai ? Surtout qu’au final, elle avait pas mal progressé depuis hier et bizarrement, avec l’aide de cet invitée surprise, elle avait l’impression qu’elle pourrait aller plus vite que prévus. Il était dans le même esprit qu’elle, imperturbable et surtout positive. Ce qui la changeait de son professeur qui lui avait intimé de faire cela une autrefois quand elle sera vraiment prête. « C’est vrai ? Tu es sincère ? » Écoutant la réflexion de son ami à ses côtés, la Mélofée n’avait pu s’empêcher de sourire d’un air amusé. Ils étaient sur la même longueur d’onde et surtout, il pouvait compter sur elle pour s’acharner autant que possible. « Tu verras ! Avant ce soir, je ne ferais plus la moindre erreur ! Et je m’entraînerais jusqu’à pouvoir jouer comme toi ! »

Bon, bien sûr, elle ne comptait pas le retenir jusqu’là. Il avait une vie lui aussi et c’était déjà bien assez gentil à lui de rester pour l’aider. Alors elle n’allait pas en abuser. Tandis qu’elle avait hâte de reprendre la leçon et de refaire parcourir de nouveau ses doigts sur le clavier, Mélodie profita de ce moment de répit pour annoncer son véritable prénom au jeune homme, apprenant de ce fait le sien qui était plutôt original. Bizarrement, il avait l’air de coller à sa personnalité. Il semblait légèrement vif et chaleureux comme les couleurs de la saison, mais aussi un peu mélancolique, comme quand les feuilles tombent de leur habitat. « Enchanté Octobre ! Moi aussi, je n’ai pas de doute sur ma réussite étrangement. » C’était un sentiment indescriptible, mais sûrement que cela venait de leur optimisme à tous les deux. « Je dois le reprendre plus lentement, c’est cela ? »

S’activant donc sur le clavier de l’instrument, Mélodie s’évertua à répéter encore et encore ce passage de la partition qui lui posait problème. Parfois, elle voulait aller trop vite, et essayer d’effectuer les notes avec une peu plus de rapidité, sans réellement réussir. D’une oreille attentive, elle écoutait avec soin les conseils d’Octobre qui lui montrait parfois des exemples pratiques qui l’aidait fortement dans la compréhension du cheminement. Plus elle retravaillait la partition, plus ses doigts se firent moins hésitant, comme si cela était dans la logique des choses, comme si cette même partie s’imprégnait dans son cerveau et dans ses doigts. Bien que dés fois elle butait encore, ce qui donnait l’impression à la demoiselle de ne pas avancer d’un iota. Cela faisait plus d’une quinzaine de minutes qu’elle s’entraînait sans se relâcher, et ce fut à ce moment que son professeur lui demanda de recommencer la partition depuis le début, sûrement pour constater le fruit de ses efforts. Ce demandant si cela n’était pas prématuré, la jeune demoiselle s’exécuta sans broncher, ses yeux suivants la ligne de son cahier, tandis que ses doigts s’agitaient selon les touches à enfoncer. Étonnement, Mélodie sentait qu’il y avait une nette progression, malgré encore et toujours son hésitation qui prenait souvent le dessus quand elle n’était pas sûre d’elle. Elle sentait aussi que son jeu manquait de vie, qu’il était trop dans le théorique, mais qu’à cela tienne, elle ne tarderait pas à la corriger, une fois le morceau bien maîtrisé. Alors que la dernière sonorité mis fin à la mélodie, la Mélofée se tourna alors vers son professeur d’un air curieux, se demandant ce qu’il avait pensé de sa performance. C’était toujours difficile de s’en rendre compte de soi-même, aussi, elle espérait ne pas avoir été aussi médiocre qu’elle le pensait. Ce fut quand elle entendit les encouragements d’Octobre que la jeune hybride se relâcha enfin, affichant un sourire soulagé. Enfin, elle commençait à enfin y arriver. « Je suis contente de te l’entendre ! Mon cas n’est pas si désespéré tout compte fait. » Lâchant un rire moqueur pour elle-même, Mélodie s’arrêta soudainement quand le musicien lui annonça qu’il allait jouer avec elle pour lui apprendre à nuancer son jeu, chose qui bien sûr l’enchantait grandement. « C’est vrai ? Je veux bien ! Ça me permettra de moins flancher et d’y aller franchement. Merci Octobre. »

Attendant patiemment que le jeune homme s’installe à ses côtés, Mélodie attendit qu’il soit prêt, avant de lancer la première note, enchaînant alors avec naturel, tout en essayant au mieux de donner plus d’intensité à son morceau. Elle devait se souvenir de sa musique, de la profondeur qu’elle avait insufflée à ses paroles. Comment devait se jouer cette partie déjà ? Alors qu’elle approchait du milieu de la partition, la Mélofée s’arrêta soudainement, son regard semblait fixer intensément son cahier avant de se fermer et de ruminer. « Hum, non ça ne va pas… » Inspirant fortement, tout en relâchant un grand soupir, Mélodie semblait réfléchir dans son coin. Oui, peut-être qu’en faisant comme cela, ça pourrait marcher ? Ouvrant son regard bleuté, la demoiselle se tourna alors vers son professeur. Elle semblait un peu plus déterminée, comme si elle avait peut-être trouvé la solution à son problème. « Je vais essayer de chanter par-dessus pour voir. Peut-être que grâce à ça, j’arriverais à mettre plus d’émotion dans mon jeu. » Elle ne perdait rien à essayer, au contraire, peut-être que cela la plongerait bien plus dans l’ambiance. Inspirant alors, sa voix élança la première sonorité de ses paroles, ses doigts suivant aussitôt pour accompagner celle-ci dans une harmonie qui se voulait fusionnelle. Le ton de son chant se voulait encore un peu enfantin, mais aussi puissante sur certaines notes, surtout les aiguës. Douce, mais ferme, c’était souvent ainsi que son manager soulignait son chant.

Se laissant complétement happée par l’ambiance qu’elle venait de créer, la demoiselle semblait avoir beaucoup moins de difficulté à jouer, ses hésitations se faisant de plus en plus rare. Il lui arrivait parfois de se rater, mais plutôt que de s’arrêter, elle continuait de jouer comme si de rien n’était, comme s’il lui était interdit de s’arrêter à la moindre fausse note. Elle semblait prendre plus en considération les octaves que cela soit grave ou aiguë. Son jeu devenait alors moins monotone, plus entraînant par moment. Alors que ses doigts finissaient de danser sur le clavier pour mettre fin à sa représentation, la jeune hybride se tourna alors vers le musicien, un sourire ravi sur les lèvres, comme si chanter lui avait enlever toutes anxiétés. « Alors ? Tu en penses quoi ? C’est mieux ? Bon, je sais que ce n’est pas encore cela, mais… J’espère au moins que c’est potable. » Alors qu’elle attendait un avis de son professeur, la demoiselle tourna son regard vers la seule horloge de la pièce. Treize heures trente-cinq, déjà ? Et dire qu’elle était dessus depuis neuf heures ce matin. Au moins, il y avait eu du progrès depuis, et tout cela, c’était grâce à Octobre. « Si jamais tu as quelques choses à faire, n’hésite pas à y aller. C’est déjà très gentil à toi de m’avoir aidé, je ne voudrais pas abuser de ton temps, surtout si tu es juste de passage. » Elle ne savait pas depuis combien de temps le jeune homme était là, mais cela devait bien faire une bonne heure à tout casser ? En tout cas, même si la venue d’Octobre était tout sauf conventionnel, Mélodie ne regrettait pas de l’avoir attiré avec son désastreux talent. cela lui avait permis de s’améliorer, tout en rencontrant une personne qu’elle trouvait formidable, que cela soit dans ses capacités, comme dans sa patience.


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