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 [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver

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Morgan Otso
Morgan Otso
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MessageSujet: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptyVen 23 Aoû - 17:51

Let's stop denying itFéli-Cité - Boîte de Nuit
Morgan
Oliver
Debout devant le haut miroir de la salle de bain de l'auberge, Morgan se dévisage une nouvelle fois, une grimace déformant son visage. Addie a beau lui dire que sa tenue est parfaite pour une soirée, il a un peu du mal à y croire. Autant son jean bleu denim est assez passe-partout, autant il n'est pas sûr que cette chemise lui aille vraiment. Dans les tons prunes, elle semble un petit peu trop large pour lui, notamment au niveau de ses épaules. Morgan a davantage l'impression d'être un secrétaire ou un type s'apprêtant à passer un entretien d'embauche qu'un ado s'apprêtant à participer à la toute première soirée de sa vie. Alors qu'il s'apprête à déboutonner le vêtement, Addie pousse un petit cri indigné, arrêtant net Morgan dans son action. Son regard grenat lance des éclairs à la Pashmilla qui s'approche de lui le sourire aux lèvres, replaçant et lissant le col de la chemise dans un souci appuyé du détail. De toute évidence, il s'agit pour elle de la tenue idéale et elle ne comprend pas que Morgan puisse en penser le contraire. Une chemise, ça donne toujours un petit côté classe à un homme. À sortir en toutes occasions ! Celle-ci n'appartient évidemment pas à Morgan, Addie l'a emprunté à son petit-ami, mais il faut croire que ce dernier est un peu mieux bâti que le Lougaroc. Cela dit, ce n'est pas bien difficile car niveau crevette, il n'y a pas mieux que lui.

Addie, c'est la petit nièce de l'aubergiste. Du haut de ses vingt-et-un ans, elle étudie le droit à Kalos mais vient tous les étés donner un coup de main à sa tante, histoire de passer du temps avec sa famille de Sinnoh et gagner un petit peu d'argent avant la rentrée. Forcément, Morgan étant devenu un hôte régulier, Addie a prit l'habitude de discuter un peu avec lui. Ça a commencé avec des petites banalités, puis des discussions plus poussées autour d'un repas, jusqu'à ce qu'elle considère Morgan comme un réel ami. Elle s'est d'ailleurs inquiétée de ne pas le voir revenir la veille au soir, craignant qu'il ne lui soit arrivé quelque chose pendant son voyage à Rivamar. Lorsqu'il a finalement passé les portes de l'auberge de jeunesse, aux alentours de vingt-et-une heure trente, elle l'a rabroué comme le ferait une mère avec son enfant. Et sans qu'il ne le veuille vraiment, Morgan s'est surprit à lui ouvrir son coeur, lui parlant de ses sentiments naissant pour Oliver et de la soirée l'attendant le lendemain. Et croyez bien qu'il le regrette, car à l'instant même où il a parlé de sa future petite virée nocturne à Féli-Cité, la Pashmilla s'est prit l'idée de l'aider à se préparer pour ce grand événement. Visiblement, les soirées c'est un peu son dada à Kalos. Ainsi, son objectif est précis : pomponner Morgan à la perfection pour s'assurer qu'il ne rentre pas seul, une fois la soirée terminée.

C'est ainsi que Morgan a été kidnappé par la Pashmilla et séquestré dans la salle de bain de l'auberge. Son copain lui rendant visite quelques jours, Addie lui a demandé de ramener certaines chemises à lui afin que le Lougaroc les essaie. Mais il faut croire que le rouquin a décidé de ne pas du tout y mettre du sien :

Franchement, ça fait coincé là. Un tshirt ira très bien.
C'est ça, et moi je suis un Tournegrin. Franchement, ça te va trop bien ! Tu veux lui plaire à ton petit Zarbi ? Alors écoute-moi.
Je ne veux pas lui plaire !

Quoi que ? Ne voudrait-il pas lui en mettre plein les yeux ? Morgan se sent rougir, mais il met cela sur le compte de cette chemise qui lui tient un petit peu trop chaud. La veille, il est quasiment certain que Oliver lui a envoyé des signaux clairs concernant son attirance. Mais maintenant, le Lougaroc ne sait plus vraiment s'il a bien interprété ses paroles, ou s'il ne s'est pas fait tout un film. Le Zarbi ne voit peut-être en lui qu'un ami, un bon ami même, mais pas plus. Ou un ami avec privilèges, de temps en temps. Le genre d'amitié libre, sans tabou ni limite, où chacun est libre de faire ce qu'il veut sans jamais se sentir emprisonné dans une relation plus poussée. Si cette seule idée broie le cœur de Morgan, il s'agit pourtant d'une théorie qu'il ne doit pas écarter. Après tout, ils ne se connaissent que depuis deux jours. Il faut peut-être pas mettre la charrue avant les Tauros. En vérité, le moyen de plus sûr de faire taire ces questionnements une bonne fois pour toute serait carrément de poser la question à Oliver mais … Le Lougaroc s'imagine très mal l'aborder en lui disant « eh, je suis totalement gay pour toi, comment ça se passe de ton côté ? ». Non, jamais de la vie il n'oserait faire une chose pareille. Mais avec un petit peu de chance … il en saura plus lors de cette soirée. Morgan doute que ce sera très intime comme moment mais sait-on jamais, l'occasion se présentera peut-être. Le plus tôt sera le mieux, cela dit. Avant que le rouquin ne soit obligé de lui tirer les vers du nez.

Finalement, Morgan abandonne le combat contre Addie et accepte de garder la chemise. Fière d'elle, la Pashmilla ajuste le vêtement autour de sa taille, retroussant un peu les manches légèrement trop grandes pour le rouquin. Lorsque vient le moment de s'occuper de ses cheveux, le Lougaroc ne sait absolument pas quoi faire. La veille, il a du faire au moins trois shampoing pour se débarrasser du sable et du sel prit dans sa longue tignasse. S'il a encore l'impression de sentir quelques grains lorsqu'il se touche le crâne, il a conscience qu'il lui faudra encore une douche ou deux avant de s'en défaire définitivement. Néanmoins ses cheveux ont gardé leur bel éclat et leur souplesse naturelle, les rendant très facile à coiffer. Si Morgan hésite quelques instants sur la coupe idéale, il jette finalement son dévolu sur une tresse : au moins, ils sont bien tenu et ne le dérangeront pas. Addie insiste même pour la lui faire elle-même, et Morgan cède aussitôt à son caprice. De temps en temps, il jette des regards nerveux à son téléphone portable, s'assurant qu'il n'a loupé aucun message de Oliver, gardant un œil sur l'heure. Addie se permet de le taquiner de temps à autre, et Morgan part au quart de tour, ses rougissements intempestifs lui ôtant pourtant toute crédibilité. Une fois la tresse terminée, la Pashmilla se permet encore de l'observer sous toutes les coutures, s'assurant que son poulain soit parfait avant de le laisser dans le grand bain. Et quand elle lève un pouce, signe de son approbation, Morgan ne peut retenir un petit soupir soulagé.

C'est donc ainsi apprêté que Morgan quitte l'auberge, Addie lui faisant de grandes signes de la main en guise de salut.

Et surtout protégez-vous !
Ah, la ferme !

Le rouge aux joues, le Lougaroc presse le pas, fuyant la Pashmilla et ses idées étranges. Franchement, pourquoi auraient-ils besoin de se protéger ?! Ce n'est pas comme s'ils prévoyaient de coucher ensemble. Même si … ce n'est pas toujours quelque chose que l'on prévoit. Et l'espace d'un instant, Morgan se sent tout bizarre. Et si … et si ça devait arriver ? Il secoue vigoureusement la tête, chassant ces idées sordides. Bien sûr que non, ça n'arrivera pas. Alors le Lougaroc prend la direction de la bibliothèque, se surprenant à presser le pas, tout heureux de pouvoir retrouver Oliver. Il a l'impression que la journée a duré une éternité et que dix-neuf heure n'arriverait jamais. D'ailleurs, il arrive pile à l'heure au lieu de rendez-vous et cette fois-ci, le Zarbi est là avant lui. Morgan se hâte donc de le rejoindre, échangeant avec lui des salutations somme toute banales mais sincères, et ravies. Et comme la veille, ils prennent tranquillement la direction de l’abri-bus, encore plus désert à cette heure de la journée. La navette parvient cependant à arriver avec quelques minutes de retard et les deux garçons s'y engouffrent après avoir validé leurs tickets, s'installant dans les sièges du fond. Ils papotent tranquillement pendant le trajet, reparlant un peu de la journée de la veille, partageant leurs impressions sur le festival et ce qu'ils ont pu y voir. La circulation étant plus calme après dix-huit heure, ils arrivent à Féli-Cité sans encombre et à partir de là, Oliver prend la tête. Morgan se contente seulement de le suivre dans les rues de la capitale, ignorant où peut bien avoir lieu la soirée, et même ce qui peut bien l'attendre là-bas.

Lorsqu'ils s'arrêtent finalement devant un bâtiment à l'enseigne criarde, la musique de sauvage s'échappant de la porte entre ouverte promet à Morgan un bon mal de crâne. Quelques personnes sont réunies en petits groupes à l'extérieur, papotant, une cigarette à la main. Si l'odeur du tabac tire une grimace au Lougaroc, il s'abstient de tout commentaire et suit plutôt Oliver qui passe la porte. Là, ils sont arrêtés par un grand gaillard qui les observe quelques minutes, avant de les laisser passer. Morgan se laisse donc entraîner au cœur de la boîte de nuit, ouverte plus tôt dans le cadre de sa soirée d'anniversaire, les tympans agressés par la musique forte résonnant entre les murs tapissés de néons multicolores. A peine mettent-ils un pied aux abords de la piste que Max apparaît, fendant la foule avec hâte, s'arrêtant devant eux le sourire aux lèvres. Si le Lougaroc retient une grimace agacée, son regard en dit long et si le blond le voit, il s'en fiche royalement. Au lieu de ça, il se saisit de deux verres sur le plateau d'une serveuse et les tend aux nouveaux venus. Le rouquin se perd un instant dans la contemplation de sa boisson qui dégage une forte odeur de menthe et de rhum. Une paille verte se dandine tranquillement dans le liquide, et Morgan hésite sincèrement à prendre une gorgée. Étrangement, il ne fait pas vraiment confiance à Max. Cependant, à voir Oliver prendre une gorgée, il se hâte de l'imiter – il ne voudrait surtout pas passer pour un dégonfler ! Son orgueil est en jeu, après tout.

C'est trop cool que vous soyez venu ! Vous allez voir, ça va être super !

Et ni une ni deux, le voilà reparti, saluant quelques fêtards déjà rouges sur la piste de danse. Tout en sirotant tranquillement sa boisson, Morgan suit Oliver à travers la foule, ne le lâchant pas des yeux une seconde, ne voulant surtout pas se retrouver seul au milieu de ses inconnus. Mais c'est alors qu'apparaît un petit groupe de jeunes de la vingtaine, qui salue Oliver avant de le tirer un peu plus loin avec eux, l'éloignant du rouquin. Si ce dernier est tenté de les rattraper, la lassitude le frappe de plein fouet et il se hâte plutôt de se laisser tomber sur un tabouret, désespéré. La soirée vient à peine de commencer et on lui a déjà enlevé Oliver. Ca promet ! Il finit alors son cocktail en tirant la tête, s'amusant à déplacer les glaçons restés au fond du verre du bout de sa paille. C'est alors que Max apparaît de nouveau à ses côtés, s'étonnant de ne pas trouver le Zarbi avec lui. Morgan se contente d'un mouvement d'épaules, avant de désigner les ravisseurs, quelques mètres plus loin. Si le blond éclate un petit rire, il se hâte de héler le barman et réclamer un cocktail dont le Lougaroc a déjà oublié le nom. Aussitôt servi, Max le dépose devant Morgan, lui conseillant de noyer ses soucis dans quelques verres. De nouveau, le garçon ne s'attarde pas, laissant le rouquin seul avec son cocktail et son air maussade. Après un long soupir, il se met à boire quelques gorgées, grimaçant au goût prononcé de la boisson, mais bien décidé à la finir sans faire d'histoire. Ce n'est vraiment pas bon mais … ça a le mérite d'hydrater sa gorge sèche.

Du coin de l'oeil, Morgan épie les ravisseurs d'Oliver, espérant qu'ils le relâche rapidement. Il a cru comprendre que le Zarbi avait une certaine petite notoriété dans les soirées mais … à ce point, vraiment ?! Et dire que le Lougaroc a fait de son mieux pour se faire beau … il se sent désormais bien ridicule. Et surtout bien seul. Un énième soupir franchit la barrière de ses lèvres, alors que le barman le débarrasse de ses deux verres vides. Si le rouquin sent une certaine chaleur lui monter à la tête, il l'a met sur le compte de la boîte de nuit et des nombreuses personnes s'agitant autour de lui. L'esprit légèrement embrumé, il n'entend même pas la personne qui s'assoit à côté de lui, commandant deux verres. C'est lorsque le nouveau venu le pousse doucement dans sa direction que Morgan le remarque. Il s'agit d'un homme plus vieux que lui, sûrement dans les vingt-cinq ans, à la coupe très courte et à la barbe de trois jours. Il dévore littéralement le rouquin des yeux mais ce dernier ne s'en souci même pas, se contentant de le regarder d'un air désabusé.

Tu es tout seul ? Je peux te tenir compagnie si tu veux. Tu es bien mignon.
Je suis avec un ami, répond-t-il du tac-o-tac, déjà un peu éméché.
Ah bon ? Je ne vois personne, pourtant.

Et alors que Morgan approche doucement le verre de ses lèvres, le nouveau venu dont il ignore encore le nom prend doucement le bout de sa tresse entre ses doigts, la guidant jusqu'à son nez pour en humer le doux parfum. Mais le Lougaroc ne réagit même pas, les yeux dans le vague, songeant seulement à Oliver qui doit profiter de la soirée sans lui. Il espère seulement que, à un moment donné, il se souvienne de son existence et se hâte de le rejoindre. Au lieu de quoi, cette soirée risque de lui laisser un arrière-goût bien amer.
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Oliver W. Saëns
Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptySam 24 Aoû - 17:14
Let's stop denying itMorgan & Oliver ♡C'est la fête de trop
Moi j'l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco
C'est la fête de trop
Regarde je luis de paillettes, et me réduis au chaos

Tu sais ce soir j'ai lu, dans mon corps relâché
Le manuel torturé, de cette danse exaltée
J'ai même glissé ma langue dans des bouches saliveuses
Dans de tous petits angles où l'on voit qu'les muqueuses
Puis là je suis rentré, bel et bien les mains nues
Avec cet air déjà vu et l'envie de surplus
J'ai rien trouvé d'précis, excepté d'apparence
Exactement même si demain tout recommence

« Tu as encore une fête ce soir, chéri ?

– Oui m'man… Arrête de me parler toutes les trois secondes s'il-te-plaît, je fais de la merde là. »
Foutu nœud papillon. Il retombait toujours de travers.
Oliver darda un regard courroucé sur son reflet : c'était peine perdue. Il n'y arriverait pas ! Et surtout, surtout il n'avait pas envie que sa mère s'en mêle. Il se sentait bien assez bête comme ça. Laissant échapper un long soupir, il laissa retomber ses bras le long de son corps.
Bon. Il n'allait pas à un bal, non plus : c'était seulement une petite soirée en boîte. La plupart viendraient en tee-shirt, rares seraient ceux en costard cravate.
Alors, décidé, le Zarbi retira d'un geste sec le nœud papillon orange vif qu'il avait noué à son cou, le regardant un moment avant de le lancer sur son lit.
Il se recula d'un ou deux pas, prenant un peu de distance avec le miroir, s'examinant sous toutes les coutures : il ne pouvait pas faire d'un Tiboudet un Galopa.… Mais c'était pas mal. Il était content. Sa chemise noire lui allait parfaitement, resserrée sur sa taille relativement fine, les manches pile à la bonne taille, le col ni trop imposant, ni trop petit… Elle était plutôt jolie, bien que tout à fait banale. Une fois rentrée dans son jean tout aussi sombre, slim et habillé, l'ensemble était assez convenable.
Il fit quelques tours sur lui-même pour vérifier que rien ne dépassait, que tout était dans l'ordre… C'était bien. C'était très bien. Pas la peine de s'embêter avec son nœud, finalement.
Et puis, bien que ce ne soit pas une couleur qu'il aimait porter unie, le noir lui allait bien. Il faisait immanquablement ressortir ses yeux, rappelé par sa tignasse rebelle.
Oliver s'approcha à nouveau de la glace, détaillant son visage : l'anti-cerne faisait parfaitement l'affaire ; il l'avait volé dans les affaires de sa mère pour se donner bonne mine et éviter le look mort-vivant qui n'était plus franchement à la mode.

Encore une fois, il lui avait été difficile de trouver le sommeil : il s'était endormi vers cinq heures du matin, le ventre en vrac, une terrible envie de vomir serrant sa gorge et ses entrailles.
À cette pensée, les joues de son reflet se saupoudrèrent de rouge. Morgan était resté dans sa tête toute la nuit, sans qu'il ne puisse rien faire pour le chasser de son esprit. Et chaque fois qu'il avait repensé à leur journée, son cœur avait fait de petits bonds dans sa poitrine et il se s'était senti tout drôle, pris d'une gêne aussi terrible qu'agréable. Un peu comme un adolescent qui venait d'avoir son premier rencard.
Oliver passa une main dans ses cheveux, les coiffant du bout des doigts : il y avait mis un peu de cire pour les faire tenir en place, et le rendu était plutôt satisfaisant. Fermant les yeux, il prit une grande inspiration et recula pour se laisser tomber sur son lit.
Le Zarbi était amoureux. Et il était temps de mettre les bons mots sur ce qu'il ressentait. Il était amoureux, et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas éprouvé ce sentiment avec autant de violence. Peut-être pas depuis ses quinze ans… Il y avait bien eu cet Hariyama auquel il s'était beaucoup attaché, mais sa brutalité avait toujours un peu gâché leur relation. Même Ariel, même cet émoi dont il avait tant souffert lorsqu'il avait recroisé son chemin ne l'avait pas mis dans un tel état.
Il était amoureux et vraiment, vraiment très heureux. Mais tout allait trop vite : ce drôle de sentiment s'était imposé à lui en moins d'une journée. Pouvait-il parler de coup de foudre ? Il n'avait jamais encore connu ça. Et ça faisait vraiment bizarre. Il avait un peu l'impression de devenir fou, de s'engager sur un terrain miné, mais en même temps la situation était terriblement excitante.
Morgan était terriblement excitant.
Le jeune homme laissa aller sa tête contre un coussin, portant ses mains à son front et fixant le plafond, complètement perdu : lui, Oliver. Il était a-m-o-u-r-e-u-x.
Mais quelle mouche le piquait ?
Un petit rire secoua ses épaules. Ce n'était plus dans ses habitudes de tomber sous le charme si facilement. Ah, les coups d'un soir, ils les avaient enchaînés. Mais les relations sérieuses… Il n'y en avait pas eu beaucoup. Son couple avec le Motisma lui semblait même bien fade, désormais. Comme si ce n'était qu'une pâle copie à côté de ce qu'il était en train de vivre avec le Lougaroc.
Oh… Attendez… Ils n'étaient pas encore ensemble ! Loin de là même. Juste… Juste ami…?Ce mot le fit tressaillir. Non, pas ami. Surtout pas ami, par pitié. Il ne voulait pas se prendre un râteau. Il ne voulait pas être assigné à ce rang si réducteur. Pas ami. Pas même meilleur ami. Il voulait lui appartenir… et il le voulait en juste retour pour lui seul.
Il le désirait.  
Gonflant ses poumons, Oliver chassa son euphorie fébrile, tremblante. Il jeta un coup d'œil à l'heure qu'affichait son portable et se redressa lentement, s'asseyant au bord de son lit : dix-huit heures trente. Il ne devrait pas tarder à rejoindre Morgan. Normalement, il l'attendrait devant la bibliothèque… Il… Il avait été ravi de sa proposition. Enfin… C'était ce qu'il avait cru comprendre !
Et… Est-ce qu'il avait aussi compris les sentiments qui animaient alors son interlocuteur ? Le Zarbi regarda par la fenêtre le soleil décliner. Les rougissements du Lougaroc, son joli sourire lui donnaient à croire que oui, il avait bel et bien décrypté le message. Et il ne l'avait pas rejeté : il avait accepté de le revoir, de l'accompagner à cette soirée. Et le brun voulait prendre ça comme un signe de son consentement : lui aussi, il voulait aller plus loin… N'est-ce pas ?
Il ne pouvait pas être naïf au point de n'avoir rien perçu, rien pressenti ?
Le garçon secoua vivement la tête : non. Certainement pas.
Sautant sur ses pieds, il prit la clé de son appartement, posée sur sa commode : il ne rentrerait pas à Joliberges cette nuit. Passer un jour ou deux chez lui ne lui ferait pas de mal : ça lui permettrait de fuir les questions de sa mère, qui bien évidemment se doutait de quelque chose.
Tâtant sa poche droite du bout des doigts, il vérifia qu'il avait bien avec lui son portefeuille : il l'avait rechargé en espèce pour pouvoir payer des verres à son invité.
Oh… Son but n'était pas de le soûler. Pas du tout. Il ne voulait pas de tout ça.
Seulement… Peut-être qu'après un cocktail, il leur serait plus facile de parler ? C'était certain… Et ça les aiderait à avancer, à mieux se connaître.
En tous cas, Oliver était bien décidé à ne pas boire comme un trou. Il ne voulait pas terminer comme une vieille loque devant Morgan : ce n'était même pas une situation qu'il voulait envisager.
Oliver évita soigneusement de croiser le regard inquisiteur de sa mère en sortant de sa chambre. Dans le salon, en train de regarder la télé, elle le dévorait des yeux.  Il croisa un instant les doigts pour qu'elle ne lui fasse aucun commentaire, sans pour autant y croire… C'était sa mère, après tout. Et sa mère était toujours animée de cette curiosité terrible et déplacée, surtout avec son fils adoré :

« Tu t'es fait beau, dis moi. Ça fait bien longtemps que je ne t'ai pas vu les cheveux coiffés… Elle esquissa un petit sourire taquin, ses yeux brillant derrière ses petites lunettes. Tu as rendez-vous avec une fille…? »
L'espoir qui transparaissait dans ses derniers mots glaça littéralement Oliver, qui s'arrêta, la dévisageant avec incrédulité. Il allait vraiment falloir leur dire, un jour… Ce genre d'allusions lui étaient de plus en plus insupportables.
Prenant un air profondément ennuyé, il détourna le regard et rejoignit la porte d'entrée qu'il s'empressa d'ouvrir pour disparaître à l'extérieur.
Pas la peine de répondre à ce genre d'interrogations idiotes. Sa mère l'agaçait vraiment, des fois. Et c'était dans ces moments qu'il se rappelait à quel point il avait été tranquille toutes ces années, seul à Féli-Cité.

L'air du soir était particulièrement frais ; Oliver regretta l'espace d'une seconde de ne pas avoir pris un blazer… Mais dans le cas contraire, sa tenue aurait été trop habillée. Alors pour une fois, il avait fait passer l'esthétique avant le confort.
Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on allait à une soirée avec son crush. Il voulait lui plaire, le charmer autant que possible.
Rejoindre la bibliothèque fut assez rapide, cette fois-ci. Sur la fermeture, les lumières de ses innombrables fenêtres s'éteignaient une à une, plongeant l'avenue dans le noir, seulement éclairée par quelques lampadaires. Oliver jeta des coups d'œil aux alentours : la rue était déserte ; il était le premier à être arrivé, cette fois-ci. Un léger sourire étira ses lèvres : au moins, il ne décevrait pas Morgan une seconde fois en arrivant en retard. Le rouge gagna ses joues en se souvenant de sa course folle la veille : vraiment, il avait eu l'air du plus grands des idiots.
Les pas de loup du rouquin éveillèrent finalement son attention et une vague de joie s'insinua en lui lorsqu'il entendit sa voix. Ils avaient l'air tout deux sincèrement ravis de se revoir, même si leur conversation tourna vite autour du temps qu'il faisait, de leurs activités ce jour-là et d'autres banalités.
Oliver fut plus attentif au physique du garçon qu'à ce qu'il pouvait lui raconter, détaillant d'un œil sceptique la chemise prune trop large qu'il avait revêtue, rentrée dans un simple jean bleu. Ces deux couleurs, l'une à côté de l'autre, ne faisaient pas vraiment bon ménage… 
Et cette teinte violine ne s'accordait pas forcément bien avec le grenat de ses cheveux.
Si l'ensemble laissa le Zarbi un peu perplexe, le joli sourire de Morgan, ses yeux de braise et la tresse qui nouait sa tignasse écarlate rattrapa bien vite cette faute de goût.
Il était vraiment magnifique. Son cœur bondit dans sa poitrine tandis que le rose gagnait ses joues. L'envie de le prendre dans ses bras le secoua.
Ils allaient passer une excellente soirée. C'était une certitude.

♡♡♡

« Ça faisait un bail ! Alors ça va bien, ta vie, tout ça ? Hé ! Oliver ? Oliver ! »
La musique vrillait littéralement ses tympans et vibrait dans sa poitrine, faisant s'accélérer les battements de son cœur. Les lumières, grésillantes et sautillantes, l'accompagnait par à-coups, n'éclairant qu'une partie de la salle entièrement plongée dans le noir.
Il y faisait chaud ; Oliver sentait déjà sa chemise coller à son torse, soudés par la sueur qui perlait aussi sur son front. Ses cheveux s'étaient déjà décoiffés pour devenir un amas de mèches rebelles, voletant dans tous les sens. Les yeux plissés, la panique enserrant peu à peu sa gorge, le Zarbi scrutait les alentours, à la recherche d'une tête rousse.
Où était-il donc passé ?
Il pensait que Morgan l'avait suivi, mais visiblement il était resté seul derrière, et cette perspective remettait tous ses plans en question. Il lui en voudrait tellement de l'avoir abandonné comme ça, sans s'en rendre compte, sans l'avertir.
Tournant sur lui-même, le jeune homme ignorait ce qu'on pouvait bien lui crier : les voix de ceux qui l'accompagnaient se perdaient dans la musique. Et lorsqu'il ne pouvait pas faire mine de ne pas avoir entendu, il répondait assez succinctement.
Il ne se souvenait plus de ces types. Enfin, si. Mais vaguement. Il les avait croisé lors d'une précédente soirée et ils s'étaient tous bourrés la gueule ensemble… Apparemment, ça créait des liens.

« Oliver ! T'es déjà dans les nuages ou quoi ? Hé ! Ça va ?
Une main se posa sur son épaule, le secouant un peu. Il sursauta, se retrouvant nez à nez avec le gars qui l'avait abordé à l'entrée de la boîte de nuit. Celui qui l'avait éloigné du Lougaroc. Fronçant les sourcils, il lui lança un regard perdu, sa paille encore entre ses lèvres, sirotant toujours son mojito… C'était son deuxième verre ; celui que Max leur avait offert à leur arrivée n'avait pas fait un pli :

– Hein…? Qu'est-ce que t'as dit ? Attends, je cherche quelqu'un… Tu peux la fermer une seconde, s'il-te-plaît ? »
Les mots se bousculaient contre ses lèvres ; il ne prenait même plus la peine de les revoir, de les corriger. Son cocktail était vraiment bien alcoolisé et lui montait déjà à la tête, aggravant les effets du précédent et libérant son franc-parler. Quelques vertiges le prenaient de temps à autres ; il piétinait sur place, essayant de retrouver son équilibre.
Une colère sourde s'insinuait peu à peu en lui : pourquoi l'avait-on détourné de son objectif ? Pourquoi est-ce les gens qu'il connaissait à peine l'accueillaient toujours en ami alors qu'il ne leur avait parlé qu'une seule fois ? Maugréant bruyamment, insultant son infortune, Oliver tourna le dos à ses interlocuteurs qui échangèrent des regards incrédules.
Il s'éloigna du petit groupe pour tourner en rond autour de la piste de danse. Le Zarbi ne savait même pas où il allait ; pourtant il connaissait cette boîte de nuit par cœur… Mais la peur d'avoir définitivement perdu Morgan se joignait à l'alcool et lui donnait un violent mal de crâne. Il se sentait déjà partir ailleurs, sur une autre planète. Il avait terriblement chaud.
Finissant son cocktail qu'il déposa à même une table vide, entourée de canapés et perdue dans la pénombre, il déboutonna un peu sa chemise pour s'aérer et mettre fin à cette sensation d'étranglement qui le gênait depuis un petit moment. Un soupir franchit ses lèvres, ses yeux se firent plus sombres.
Putain. Il était vraiment con.
Il aurait pu héler son nom, le crier dans toute la boîte de nuit, mais avec la musique, le Lougaroc n'aurait rien entendu.
Faisant quelques pas de plus, revenant en arrière, s'aventurant entre les danseurs éclairés par de gros projecteurs, il sentit le désespoir prendre le pas sur le stress.
Oliver finit par envisager la petite table où il avait abandonné son verre : il n'avait plus qu'à s'asseoir et attendre que la soirée passe. Morgan n'aurait qu'à tourner un peu et le cueillir sur un canapé, complètement torché… Et dans le cas contraire, tout serait terminé.
Machinalement, un peu soûl, il haussa les épaules manifestant une soudaine indifférence qui ne collait pas vraiment avec la situation. Tout motivation l'avait quitté.
Il tituba vers les sièges molletonnés, grognant toujours dans sa barbe, complètement grossi et se laisse tomber sur l'un d'entre eux, postant brutalement sa tête contre le haut du dossier. La culpabilité mélangé à l'alcool et à ce goût sucré qui restait collé à son palais lui donnaient horriblement envie de vomir. Il ferme les yeux un instant, essayant de faire abstraction de toute l'agitation autour de lui, en vain… Et lorsqu'il rouvrit ses paupières, il fut surpris de trouver devant lui un Max tout sourire qui le prenait en photo.
Ébloui par le flash, il mit une main devant ses yeux, soudainement aveuglé. Sa voix se fit rauque et agressive ; il allait lui faire bouffer son appareil, à ce crétin.

« Putain…! T'es sérieux ?! Casse-toi, merde. Tu fais chier avec tes photos. Laisse-moi tranquille.
En guise de réponse, le jeune homme aux cheveux châtain clair éclata de rire, actionnant de nouveau sa machine infernale, émettant de petit "clic" à chaque cliché. Il laissa finalement retomber son appareil autour de son cou, s'appuyant contre la table et plongeant son regard dans celui d'Oliver :

– Hé, t'es complètement torché ma parole ! T'as fait comment pour aller aussi vite ? Un sourire provocateur prit place sur ses lèvres, accueilli par un grognement courroucé de la part du Zarbi. Dis, t'aurais pas perdu quelqu'un, par hasard ?
Oliver se redressa un peu sur son canapé, l'envie de retrouver Morgan se faisant de nouveau une place dans son esprit embrumé.

– Il est où ? Je le cherche…
Max le regarda de la tête aux pieds, moqueur.

– Ouais, j'vois ça ~ Un petit ricanement secoua ses épaules.La dernière fois que j'ai vu ton gigolo, il était assis au bar. S'il y est toujours, soit tu vas le retrouver complètement bourré, soit un autre mec te l'auras déjà subtilisé. Donc je serais toi, je me magnerais. Allez, à toute ! »
Dardant sur lui un regard noir, le Zarbi observa son "ami" s'éloigner pour rejoindre le groupe qu'il avait quitté une dizaine de minutes plus tôt. Il le détestait. L'envie de le remettre à sa place le démangeait terriblement… Mais… Mais il avait autre chose à faire, non ?
L'alcool avait fini par passer. Il se sentait toujours un peu long à la détente, mais son esprit lui revenait petit à petit.
Se levant tant bien que mal, bien décidé à repêcher le Lougaroc, Oliver prit le chemin du bar ; normalement, il ne se trompait pas. Il le connaissait par cœur, celui-là.
L'appréhension remuait désagréablement ses entrailles : est-ce que Morgan allait lui reprocher son absence ? Est-ce qu'il avait tout gâché en partant avec ce groupe ?
En plus, ce n'était pas une volonté de sa part. On l'avait entraîné : il n'y pouvait rien.
Secouant la tête, il se frotta brutalement les joues : bah, ses excuses à deux pokédollars, même lui il n'y croyait pas. Il aurait très bien pu refuser l'invitation de ces types et rester auprès de son invité. Laissant échapper un soupir désespéré, il pensa qu'il était vraiment le roi des cons.

La tête rousse du Lougaroc lui apparut très distinctement. Il était assis sur un tabouret, en hauteur, accoudé à l'immense bar trônant juste devant des étagères pleines à craquer de bouteilles d'alcool. Pressant le pas, le cœur d'Oliver redoubla de vitesse, vrillant ses côtes, prêt à exploser. Il s'en voulait. Il s'en voulait. Il s'en voulait tellement.
Mais Morgan était encore là, il était seul, en train de boire son cocktail. Il n'avait pas fui, il l'attendait… Toute l'affection qu'il ressentait pour lui lui sauta à la figure, d'un seul coup. Il l'attendait, lui, Oliver !

… Seul…?

L'hybride fronça les sourcils. C'était qui ce connard à côté ?
La colère ressentie tout à l'heure serra de nouveau sa gorge : Max avait raison ; il y avait déjà des Vostournos qui lui tournaient autour !
Hésitant un peu, un frisson de dégoût parcourut son échine lorsque l'inconnu d'une trentaine d'année prit la tresse du Lougaroc entre ses doigts, portant son extrémité à son visage.
C'était comme s'il assistait à la scène au ralenti : chaque mouvement, chaque geste de ce sale type lui paraissait long, lourd, exagéré.
Lui paraissait profondément obscène.

La colère qui bouillonnait dans le corps d'Oliver se mua en un autre sentiment profondément mauvais. C'était… De la jalousie ?
Et puis il y avait cet air de déjà vu : il lui semblait être revenu dans les faubourgs de Féli-Cité, croiser de nouveau cette jeune fille en robe et talons hauts, harcelée par ce riche homme d'affaire.
Sauf que cette fois-ci, il ne passerait pas son chemin sans rien dire, sans rien faire : ah ça non !
Une idée se dessinait déjà dans son esprit et cet ensemble de sentiments négatifs qui l'étranglait petit à petit lui donna le courage d'avancer et d'affronter la réalité, d'affronter ce pauvre type qui se jetait comme un prédateur affamé sur Morgan. Son Morgan.

La scène, même s'il en était l'acteur principal, lui parut surréaliste .
Il arriva en trombe derrière Morgan, changeant d'un seul coup son attitude, tout sourire. Le but était d'être convaincant, pas vrai ? Bah, ça ne lui était pas vraiment difficile : il était bien content de l'avoir retrouvé après tout, non ?
Sa main se perdit en une caresse sensuelle dans le bas du dos du rouquin, avant de remonter jusqu'à son cou. Il s'assit sur un tabouret à sa droite, sans demander la permission, dardant un regard noir sur l'inconnu qui le dévisageait d'un œil perplexe, ne sachant pas trop à quoi s'attendre.
Alors, après un petit moment d'hésitation, reportant son attention sur Morgan qui le regardait lui aussi avec surprise, il approcha son visage du sien, déposant un bec appuyé sur ses lèvres, emportant avec lui un goût de menthe et de rhum.
Le rouge gagna ses pommettes, son cœur rata un battement.
L'homme parut complètement dérouté, au plus grand plaisir d'Oliver qui, un peu perturbé par ce qu'il venait de faire, reprit bientôt de sa superbe, s'accoudant au bar et dévorant le Lougaroc des yeux. D'une voix câline, pleine de sous-entendus, il lui adressa alors la parole, à fond dans son personnage :

« Ben alors, mon cœur, tu ne me présentes pas au Monsieur ?
Un sourire carnassier étira ses lèvres, son regard revenant se poser sur l'homme, devenu livide. Oliver laissa aller sa tête contre son bras droit, continuant son petit numéro avec un plaisir non dissimulé :

– Désolé, comme tu peux le voir, il est déjà pris. Dommage, non ? Un petit rire secoua ses épaules lorsque l'inconnu laissa échapper un grognement en quittant son assise et reculant à petits pas. Ouais, c'est ça. Casse-toi. Ça vaut mieux pour toi. »
Le dragueur n'insista pas plus longtemps et tourna les talons, quittant le bar pour se fondre dans la foule sur la piste de danse.
Le suivant des yeux un petit moment, Oliver finit par croiser le regard de Morgan : il y eut un instant de flottement, le temps qu'il réalise ce qu'il venait de faire, et bien vite il baissa la tête, profondément honteux, son visage devenant écarlate. Il s'empara du verre de Morgan, sirotant la fin de son cocktail en silence, essayant de chasser la gêne qui pesait lourd dans son estomac. Puis, d'une voix étouffé qui n'avait plus rien à voir avec le ton employé tout à l'heure, il laissa échapper quelques mots d'excuse, pitoyables :

« Je… C'était… J-Je suis d-désolé… J-Je voulais pas te choquer… C'était seulement pour qu'il parte…… A-Avec ces gars-là, en général, faut pas y aller par quatre chemins. E-Excuses-moi, vraiment. »
Le silence retomba alors entre eux, lourd et déchirant.
Oliver finit par reposer la boisson vide de Morgan devant lui, lui jetant un regard un peu dépité. Il ne savait pas comment rattraper le coup, détendre l'atmosphère. L'ambiance légère et bon-enfant du trajet lui manquait terriblement.
Alors, résigné, il leva la main, appelant le barman et commandant deux nouveaux cocktails vodka ; poussant un verre à destination du Lougaroc, il lui adressa un sourire timide et forcé :

« Tiens, c'est cadeau. Tu… Tu ne m'en veux pas, hein…? »
Il se sentait tellement mal dans sa peau…
Morgan devait le prendre pour un pervers de première, pire encore que ce type qui lui touchait les cheveux un peu plus tôt sans même lui demander la permission.
Oh… En fait, il n'en savait rien. Peut-être que le rouquin était consentant…? Peut-être était-il en pleine conversation avec cet inconnu ?
Buvant une gorgée de cocktail, le Zarbi grimaça : il était très fort. Il porta pourtant à nouveau le verre à ses lèvres, le sirotant doucement. L'alcool faisait mine de rien passer la gêne et ce n'était pas désagréable.
Complètement désorienté, ne sachant plus trop quoi dire, le brun s'empressa donc de finir sa commande, presque cul-sec, toussant un peu à la fin.

Il ne fallut pas longtemps au cocktail pour faire son effet.
Oliver déboutonna encore un peu sa chemise, gagné par une nouvelle vague de chaleur, avant de plonger sa tête entre ses mains.
Il observa enfin Morgan du coin de l'œil. Comment briser ce malaise qui s'était installé entre eux…?
Le Zarbi envisagea la piste de danse, derrière eux, d'où provenait la majorité des lumières qui bougeaient dans tous les sens. Il eut alors un éclair de génie : s'il se ridiculisait sur scène, il ferait immanquablement rire son compagnon, non ?
Ni une ni deux, il sauta sur ses pieds et tendit une main un peu tremblante au rouquin ; les mots s'embrouillèrent dans son esprit. Il secoua la tête et prononça la phrase la plus ridicule et vieillotte du monde :

« Pour me faire pardonner… M'accorderais-tu cette danse ? »



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Morgan Otso
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptySam 24 Aoû - 19:48

Let's stop denying itFéli-Cité - Boîte de Nuit
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S'il faut être tout à fait honnête, l'inconnu assit à la gauche de Morgan est tout à fait charmant. Ses courts cheveux bruns mêlés à sa peau légèrement halée lui donne un charme exotique qui, forcément, lui rappelle Alola. Sa barbe de trois jours, marquant les angles de sa mâchoire carrée, lui donne un petit aspect négligé, décontracté. Et la profondeur de son regard noisette, associée à ce petit éclair sauvage, le rend d'autant plus désirable. C'est un bel homme, très viril et sûr de lui, sachant pertinemment ce qu'il veut. Et le Lougaroc le sent, son regard de braise qui le détaille tout entier, qui tente d'imaginer ce que ses vêtements cachent, qui se consume d'un intérêt qu'il ne cherche même pas à dissimuler, ou même à atténuer. Dans d'autres circonstances, peut-être Morgan aurait-il cédé à ses avances. Il l'aurait laissé faire son petit numéro, étalé sa virilité, vanté ses performances et lui promettre de lui en faire une démonstration. Peut-être même l'aurait-il invité à s'en aller, à se trouver un petit coin tranquille pour profiter autrement de la soirée. Après tout, les choses se sont toujours déroulées de cette manière pour Morgan. Quelqu'un l'aborde et selon sa parade, il se laisse tenter, ou va voir ailleurs. La plupart du temps, les types qui le prennent en chasse savent exactement quoi lui dire pour remporter le gros lot. Le Lougaroc n'a jamais été un garçon difficile, et cette rumeur s'est bien vite répandue dans son lycée. Tant et si bien qu'une bonne moitié de sa classe y est passée.

Mais ce soir, ce n'est pas de ça que Morgan a envie. D'ailleurs, ce type l'agace. Il aimerait l'envoyer balader, mais les mots s'emmêlent dans sa bouche. Lorsqu'il lui touche ses cheveux, il est tenté de lui vider le contenu de son verre à la figure. A la place, le rouquin se contente de le boire du bout des lèvres, plongé dans une profonde lassitude qu'il ne parvient même pas à expliquer. Après tout, si Oliver l'a abandonné … Pourquoi est-ce qu'il ne profiterait pas de la soirée à sa façon ? Si le Zarbi ne veut pas de lui, ça ne sert à rien d'insister. Alors que ce type est venu le cueillir en toute connaissance de cause, son but est précis et Morgan en a parfaitement conscience. Son regard grenat glisse même sur les épaules larges de son interlocuteur, ainsi que sur le début de torse découvert par sa chemise à moitié ouverte. Une musculature saillante se devine parfaitement sous le vêtement sombre, et le Lougaroc se surprend à penser à Tôma. Lui aussi, il avait un corps d'athlète. Un corps qu'il appréciait tant contempler, toucher, caresser. Une boule se forme dans la gorge de Morgan. Ce type lui rappelle tellement son ex qu'il en a le souffle coupé. Et pendant un instant, un court instant, il se surprend à le désirer ardemment, à le désirer si fort que la chaleur qui lui monte à la tête n'est absolument pas due à l'alcool. Morgan s'apprête à se lever pour prendre son visage dans ses mains et l'embrasser à pleine bouche lorsqu'une main glisse doucement dans son dos.

Le frisson qui lui remonte le long de la colonne vertébrale est violent, électrique, dévastateur. Morgan n'a même pas besoin de se retourner – il sait que Oliver est derrière lui. Il lui semble reconnaître le grain de sa peau, la douceur de ses gestes, la délicatesse de ses doigts. Et aussitôt, tout ce qu'il a pu désirer une seconde auparavant se mue en dégoût profond. Pendant un instant, il a sincèrement pensé s'abandonner à cet inconnu, déterminé à oublier sa rancœur et ses tourments le temps d'une étreinte. Il a osé douter d'Oliver alors qu'encore une fois, il l'a retrouvé, il est revenu le chercher. La culpabilisé s'abat si violemment sur le Lougaroc qu'il manque d'éclater en larmes. Au lieu de quoi, le Zarbi prend son visage dans ses mains, déposant chastement ses lèvres sur les siennes. Le rouquin se surprend à ouvrir la bouche, en demande de plus, mais le brun recule déjà la tête, s'accoudant au bar pour le dévorer des yeux. Et si tout ça n'est en réalité qu'une mise en scène pour éloigner l'inconnu, Morgan y croit sincèrement. Son être entier réclame le corps d'Oliver contre le sien, ses lèvres sur les siennes, sa langue dans sa bouche. Le Lougaroc sent son estomac se retourner, ses joues s'empourprer, son cœur s'emballer. Il a envie de lui, dans tous les sens du terme. Il se consume de passion à son égard. Et la profondeur de son regard en est la preuve formelle.

Ben alors, mon cœur, tu ne me présentes pas au Monsieur ? Le sourire qu'il étire crève le cœur de Morgan. Il n'est pas sincère – il joue un personnage. Et c'est terriblement douloureux. Désolé, comme tu peux le voir, il est déjà pris. Dommage, non ? L'autre descend de son tabouret, agacé, prêt à partir. Ouais, c'est ça. Casse-toi. Ça vaut mieux pour toi.

Et le type adresse un dernier regard à Morgan avant de tourner les talons, disparaissant dans la foule. Le Lougaroc le regarde s'en aller pendant un instant, se demandant bien ce qu'il aurait exigé de lui s'il avait répondu à ses avances. Alors que de la bile lui monte en gorge, le rouquin se tourne vers Oliver qui, après un instant de flottement, devient écarlate et détourne les yeux, subtilisant le verre de Morgan pour le vider de son contenu. S'il ouvre la bouche pour se plaindre, il l'a referme aussitôt. La frustration qui agite ses sens est si violente qu'elle lui coupe toute répartie. Alors il se contente de soupirer, fixant son verre vide avec un certain embarras, l'esprit de plus en plus embrumé. En réalité, sa cervelle n'est rien de plus qu'un gros marshmallow à présent, tant et si bien que Morgan n'a plus conscience de rien, si ce n'est de sa profonde tristesse. Il aurait tant voulu que Oliver soit sincère. Qu'il l'embrasse parce qu'il en a envie, pas pour éloigner ce type. Qu'il le caresse avec une véritable volonté de réveiller en lui des sensations doucereuses. Cet arrière-goût d'inachevé, de faux est terriblement désagréable. Et il ne peut même pas le faire passer avec un petit peu d'alcool car … Oliver a vidé son verre. Alors Morgan se contente de déglutir, tentant de ravaler sa frustration, sa rancœur, sa peine. Et d'oublier le choc électrique pourtant si agréable que la main d'Oliver dans le bas de son dos lui a provoqué.

Je… C'était… J-Je suis d-désolé… J-Je voulais pas te choquer… C'était seulement pour qu'il parte…… A-Avec ces gars-là, en général, faut pas y aller par quatre chemins. E-Excuses-moi, vraiment.
Il m'a offert un verre, se contente-t-il de répondre un peu gauchement, n'ayant même pas conscience de l'idiotie de sa réaction.

S'en suit un long silence, que Morgan ne cherche même pas à briser. Il est perdu entre deux eaux, balloté par le flot puissant de ses sentiments, totalement incapable de maîtriser son navire. Il n'entend même pas lorsque Oliver s'adresse au barman pour commander deux cocktails, se contentant de cligner bêtement des yeux lorsque le brun en pousse un dans sa direction. Néanmoins le rouquin s'en saisit presque précipitamment, portant le verre à ses lèvres comme un assoiffé, en avalant une bonne moitié en deux gorgées seulement. Le goût est fort, beaucoup trop fort, et les épaules du Lougaroc sont secouées d'un hoquet de surprise. La vodka s'attarde sur sa langue, désagréablement forte, mais il termine le verre sans plus de cérémonie, comme pour noyer ses sentiments confus. Oliver n'a pas tord : c'est bien un cadeau qu'il lui fait là, car l'alcool consume aussitôt ses noires pensées, le plongeant dans un état d'hébétude profond. Plusieurs fois, il croise le regard embêté du Zarbi mais Morgan ne trouve strictement rien à lui dire. La frustration ne l'a pas quitté et lui laisse un sentiment désagréable sur le cœur. Il aurait encore préféré qu'il ne vienne jamais le débarrasser de ce type. Au moins, le Lougaroc n'aurait pas eu à subir un tel choc émotionnel. Pour peu, il serait tenté d'aller le retrouver dans la foule. Juste pour que Oliver le suive et, se permette de jouer aux amoureux transis, pour qu'il le touche et l'embrasse de nouveau, un peu plus passionnément cette fois-ci.

Pourtant, lorsque le Zarbi descend de son tabouret et lui tend la main, c'est pour l'inviter à danser. Morgan reste décontenancé pendant quelques instants, se demandant s'il a bien compris, si Oliver lui demande bien à lui de l'accompagner. Mais une fois n'est pas coutume, le rouquin se laisse charmer par son joli minois et attrape doucement ses doigts, quittant son assise pour le suivre jusqu'à la piste. S'il se sent un peu fragile sur ses jambes au début, il retrouve son équilibre au bout de quelques instants et se perd au milieu des fêtards se dandinant dans tous les sens. Si la musique forte pulse dans ses tympans, Morgan n'a conscience que de la main du Zarbi tenant la sienne. Lorsqu'il le lâche finalement, le rouquin hésite à renouer ce lien, mais refuse finalement de s'y résoudre. Au lieu de quoi, il observe Oliver qui commence à danser de façon bien ridicule, les joues écarlates, le front perlant de sueur. Il a un peu ouvert sa chemise et Morgan s'autorise un petit regard curieux, trouvant ce torse largement plus sexy que celui de l'inconnu, alors qu'il ne présente absolument pas les moindres muscles. Cela dit, Oliver lui-même est beaucoup plus beau, beaucoup plus charmant, beaucoup plus désirable. Et à le voir ainsi s'amuser, aussi rouge qu'un Darumarond, Morgan sent ses sens s'affoler, son cœur s'alarmer, ses jambes flageoler. Par Arceus, comment se fait-il que tout ce qu'il ressent pour lui soit si … puissant ? sincère ? déchirant ? Pourquoi son palpitant s'emballe autant ? Pourquoi sa gorge s'assèche si vite ?

Pourquoi il est déjà tant amoureux ?!

Encouragé par la foule se trémoussant autour de lui, Morgan tente quelques pas de danse maladroit, craignant de se couvrir de ridicule. Plusieurs fois, il regarde à droite, puis à gauche, s'assurant que personne ne se moque de lui. Pourtant, les danseurs ne lui portent pas la moindre attention, trop occupés à s'amuser pour faire gaffe à lui. Alors il se détend un peu, essayant d'imiter Oliver, se sentant fondre d'amour quand il éclate d'un rire soudain et injustifié, mais terriblement sincère. Morgan cesse donc de se dandiner, ses yeux se perdant dans les siens, complètement hypnotisé. Ainsi, lorsque l'un des danseurs le bouscule sans le vouloir, le rouquin bascule en avant sans avertissement, s'échouant aussitôt dans les bras du Zarbi. La douceur de ses bras autour de ses épaules est telle qu'il se sent brûler de l'intérieur. Et lorsque Morgan lève les yeux vers Oliver, l'intensité de son regard est telle qu'il ne peut résister plus longtemps à cette douce tentation. Doucement, ses mains viennent encadrer le visage d'Oliver, emprisonnant ses joues dans ses paumes, l'incitant à se baisser un tout petit peu. Et alors, il vient l'embrasser, d'abord doucement, puis avec un petit peu plus de passion, prolongeant le contact, y mettant davantage d'intensité. S'ils demeurent sages, les baisers sont brûlants, dévorants, sincères. Morgan n'ose pas encore ajouter sa langue : il a d'abord besoin de savoir si Oliver est réceptif à sa demande, consentant à sa passion. Lorsqu'il recule finalement la tête, la flamme brûlant au fond de ses yeux est plus ardente de jamais.

Ne t'attends pas à la moindre excuse. Surtout pas.

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Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptyDim 25 Aoû - 22:20
Let's stop denying itMorgan & Oliver ♡C'est la fête de trop
Moi j'l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco
C'est la fête de trop
Regarde je luis de paillettes, et me réduis au chaos

Tu sais ce soir j'ai lu, dans mon corps relâché
Le manuel torturé, de cette danse exaltée
J'ai même glissé ma langue dans des bouches saliveuses
Dans de tous petits angles où l'on voit qu'les muqueuses
Puis là je suis rentré, bel et bien les mains nues
Avec cet air déjà vu et l'envie de surplus
J'ai rien trouvé d'précis, excepté d'apparence
Exactement même si demain tout recommence
Était-ce du dépit qu'Oliver pouvait lire dans les yeux de Morgan ? Leurs petites flammes, devenues brasiers lorsqu'il l'avait embrassé, s'étaient éteintes. Le regard perdu dans le vague, le rouquin reposa son verre, déjà vide, une petite quinte de toux secouant ses épaules. Le cocktail était particulièrement fort et si le Zarbi n'avait pas eu de mal à l'ingurgiter, sa gorge demeurait à présent brûlante et douloureuse.
Mais la vodka n'avait pas effacé la douceur des lèvres du Lougaroc contre les siennes, leur goût sucré, leur odeur de rhum… Et d'un seul coup, la déception et la culpabilité s'abattaient à son tour violemment sur ses épaules. Il avait apprécié ce baiser, malgré le jeu, malgré sa pudeur. Mais c'était faux. Tout était faux… Et il s'en voulait, parce qu'il voyait bien que Morgan avait espéré plus, avait espéré qu'il soit sincère : il venait de rater une occasion en or de se faire définitivement une place à ses côtés… Ou du moins, de s'engager sur un autre chemin ; sur la voie dont il rêvait depuis deux jours, sur la voie qui l'avait tenu éveillé toute la nuit, ne lui offrant pas une seconde de répit.
Alors quoi ? Alors peut-être devait-il à nouveau prendre son visage entre ses mains, déposer un baiser sur ses lèvres, jouer avec sa langue, le serrer fort dans ses bras…? Peut-être devait-il lui montrer que non, ce n'était pas qu'un jeu, qu'il le désirait vraiment… Mais quelque chose l'en empêchait. Une gêne sourde lui interdisait de renouveler l'expérience, d'exprimer vraiment tout l'amour qu'il avait pour lui. Et ce sentiment le rendait fou : il ne comprenait pas. Depuis quand embrasser quelqu'un était devenu un marathon ? Quelques mois plus tôt, coller ses lèvres à celles de parfaits inconnus était une formalité, un moyen d'ouvrir des portes, un moyen de pimenter ses soirées.
Oliver se sentait misérable, ridicule. Il se détestait. Il aurait dû laisser Morgan avec cet homme ; après tout, le rouquin n'aurait pas perdu au change : musclé, avenant, beau… Il valait tellement mieux que lui. Sans doute se serait-il plus amusé dans les bras de ce bel inconnu qu'à ses côtés, assis à ce bar stupide, coincé dans cette horrible boîte de nuit.
Il ne leur restait plus qu'à se mettre à l'envers à coup de mojitos et de Blue Lagoon et de se dépenser sur la piste de danse pour se changer les idées. Pour passer à autre chose, peut-être tirer un trait sur leurs espérances et un tant soit peu profiter de cette nuit qui s'annonçait pourtant bien morne.
Aussi, cette main que le Zarbi tendait au Lougaroc, tremblante, fébrile, demandait autant le pardon que l'oubli. Autant l'oubli que la déchéance. Il voulait juste passer à autre chose, faire comme s'il ne s'était rien passé, danser pour rire, pour évacuer toutes les pensées négatives qui se bousculaient dans sa tête. Mais le contact de ses doigts avec la paume douce et délicate de Morgan le ramena aux sentiments qu'il avait pour lui et lui fit encore plus mal que la déception qu'il avait lue sur son visage.
Des larmes chaudes se pressèrent contre ses paupières sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Il ferma les yeux un instant, prenant une grande inspiration : l'alcool semait le trouble parmi ses sentiments, déjà sens dessus-dessous. Il ne savait plus ce qu'il voulait, plus ce qu'il désirait. Se rattraper ? S'excuser ? Abandonner ?

Serrant fort la main de Morgan dans la sienne, il l'attira machinalement contre lui, le tirant jusqu'à la piste de danse. La lumière des projecteurs sécha ses larmes ; la musique vibrait dans sa poitrine.
Il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait : danser, ce n'était pas son truc… Mais rhum et vodka semblaient avoir appris à ses jambes comment se mouvoir, suivre le rythme. S'il joua quelques minutes avec Morgan, l'entraînant avec lui dans ses sautillements, ses tournoiements, il finit par perdre sa main dans la foule, lui jetant un dernier coup d'œil, le regardant se faire avaler par l'obscurité et les flashs lumineux.
Alors, ses yeux se fermèrent à nouveau, le laissant dans le noir total, seulement guidé par son instinct, par la musique, par les grognements des danseurs qu'il percutait. ll dansa à en perdre haleine, ses mèches ébènes se collant sur son front suintant de sueur. Pourquoi se faire tant de souci au fond ? Pourquoi s'embêter autant avec l'amour, cet imposteur qui l'avait détruit quelques mois plus tôt et qui revenait à la charge alors qu'il n'avait rien demandé ? Il était idiot de se tracasser autant. Tous les êtres humains et hybrides étaient stupides. L'amour les menait à la baguette… Alors pourquoi en faire un drame ? Pourquoi ne pas courber l'échine, se laisser faire…? Ou tout simplement abandonner, l'ignorer, avoir enfin le dessus…
Un éclat de rire réveilla des douleurs aiguës dans son ventre. Il se prenait pour un philosophe maintenant ? Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien raconter…? Oh, et puis zut. Ferme-la, Oliver. Contente toi de danser.
Oh. Tu ne sais pas danser ? Alors contente-toi de bouger. C'est pareil, non ? Et puis si tu crois à ce que tu fais, personne ne pourra te trouver ridicule.

Et puis au diable les apparences, les jugements ! Quoi, ils se moquaient, tous ? Grand bien leur en fasse. Ce n'était pas son problème. Ce n'était plus son problème. Dans tous les cas… Il ne cherchait pas à leur plaire. Et la seule personne qu'il avait voulu charmer devait à présent le prendre pour le plus grand des idiots. Alors il n'avait plus rien à perdre ; tout à gagner.
Où était-il d'ailleurs, l'objet de ses tourments ? Emporté par cet homme qu'il avait si pitoyablement chassé ? Non. Il était là, il l'observait, petit au beau milieu de cette masse grouillante, se dandinant maladroitement sur ses pieds.
Oliver plongea son regard dans le sien, flamboyant ; est-ce qu'il le jugeait, lui aussi…? Est-ce qu'il était en train de se payer sa tête…?
Est-ce qu'il l'aimait bien ? Est-ce qu'il l'aimait autant que lui ?
Perdu dans ses iris écarlates, il lui sembla que tout autour s'était arrêté, comme par magie. Plus personne ne dansait, il n'y avait qu'eux. Et cette chaleur. Cette chaleur torride qui lui donnait envie de le prendre dans ses bras, d'agripper tendrement ses cheveux, de le tenir par la taille. De lui dire à quel point il était fou de lui. À quel point il se trouvait bête et grotesque.
Mais Oliver n'eut pas le temps de venir à lui, de le cueillir au beau milieu de la foule. Ce fut Morgan qui trébucha et atterrit contre son torse, poussé par un fêtard maladroit qui ne l'avait même pas remarqué.  

Un léger mouvement de recul, un hoquet de surprise.
Alors c'était comme ça ?
Oliver aurait pu lui sourire et s'écarter, le temps qu'il retrouve son équilibre. Mais pourquoi gâcher la belle occasion que lui offrait le destin ? Pourquoi agir comme si Morgan le laissait indifférent ?
Assez maladroitement, le Zarbi céda à ses désirs, entourant de ses bras les épaules du Lougaroc  : maintenant qu'il l'avait contre lui, il ne le lâcherait plus. Il ne le laisserait plus s'enfuir, il ne le perdrait pas. C'était son Morgan après tout, non…? Oui, il était déjà pris. Personne ne le lui volerait.
Et sans doute le rouquin avait lu dans ses pensées, avait compris l'intention d'Oliver car il dévorait des yeux.
Un petit sourire se dessina sur les lèvres du brun, victime d'un soudain rougissement : le regard flamboyant de Morgan le faisait se sentir tout chose ; une agréable sensation de chaleur s'insinuait en lui, s'ajoutant à la terrible fièvre dont l'alcool était responsable. Doucement, il entraîna son petit compagnon sur le rythme de la musique, se balançant lentement, s'attachant à ne pas rompre leur contact visuel.
Leur soudaine et bienheureuse proximité le troublait tant qu'il ne sembla pas étonné par les mains de Morgan qui vinrent caresser doucement ses joues, l'incitant à baisser la tête. Ce ne fut que lorsque le visage du Lougaroc se rapprocha dangereusement du sien qu'Oliver réalisa enfin que quelque chose de spécial était en train de se passer.
Une chose très spéciale sur laquelle il n'aurait jamais osé parier.
Pourtant, malgré l'hébétude, le Zarbi se laissa faire, papillonnant doucement des yeux, fermant lentement les paupières…
Ses bras descendirent le long du dos de Morgan, venant se refermer sur sa taille, réduisant l'écart qu'il y avait encore entre eux : sentir le corps du garçon tout contre fit s'envoler une myriade de papillons dans son ventre…

Une décharge électrique parcourut tout son corps lorsque les lèvres de Morgan se risquèrent à cueillir les siennes avec une délicatesse et une sensualité incomparables. Demeurant un instant passif, Oliver goûta avec délice au baiser que lui offrait le Lougaroc, avant d'y répondre lascivement, ses mains descendant doucement en bas de son dos, effectuant quelques caresses du bout des doigts.

Entrouvrant un peu les yeux, le Zarbi rompit leur baiser en même temps que Morgan. Un joli sourire, un peu timide et maladroit vint illuminer son visage écarlate lorsque le Lougaroc prit la parole :

« Ne t'attends pas à la moindre excuse. Surtout pas.
Il rit un peu, haussant les épaules, cherchant une réponse. Les idées se mélangèrent dans sa tête un moment, mais gratifié d'un soudain instant de lucidité, Oliver parvint à dire les mots justes :

– Excuse-moi de m'être excusé, Morgan. Laisse-moi me faire pardonner, maintenant… »
Ce ne fut qu'après avoir vérifié que le rouquin ne revenait par sur ses paroles qu'il relança leur étreinte en l'embrassant avec plus de passion, levant la retenue qui les avait guidés jusqu'à maintenant. Leur baiser devint brûlant, ardent ; son souffle effréné se perdit contre ses lèvres, sa langue vint danser avec la sienne.

S'écartant de la piste de danse, Oliver prit Morgan par la main pour le guider jusqu'aux banquettes, tout au fond de la salle, plongées dans la pénombre. Des coussins moelleux les attendaient…
Le Zarbi se laissa tomber sur l'un d'entre eux, attirant le Lougaroc sur ses genoux ; il déposa un petit bec, cette fois-ci sincère, sur ses lèvres avant de l'embrasser amoureusement, laissant ses doigts se perdre dans la tignasse grenat du garçon.
Il glissa finalement quelques mots doux à l'oreille de son partenaire, motivé par toute l'affection qu'il ressentait pour lui, se pressant au bord de ses lèvres :

« Tu es vraiment magnifique, ce soir. »
Ils se perdirent alors dans une étreinte plus longue encore que la précédente, les mains du brun finissant par s'aventurer sous la chemise trop ample de Morgan, remontant légèrement le long de son épine dorsale.
Seuls les clics tonitruants d'un appareil photo les interrompirent dans leurs caresses intimes et sensuelles, les tirant d'une longue et délicieuse rêverie éveillée.
Oliver rouvrit les yeux, tout de suite ébloui par les flashs de la machine infernale de Max qui s'était installé sans qu'ils ne s'en rendent compte sur la banquette en face de la leur. Protégeant son visage à l'aide de son avant-bras, le Zarbi darda un regard furibond sur leur paparazzi :

« Mais qu'est-ce que tu fous ?! Sérieusement ?! Dégage, va faire chier quelqu'un d'autre ! T'es vraiment con, putain. »
Le rire moqueur et profondément satisfait de Max résonna à ses oreilles ; un autre clic l'aveugla de plein fouet.

♡♡♡

Un grognement sourd s'échappa des lèvres d'Oliver.
Il se retourna rageusement, portant son bras devant son visage, ouvrant avec difficulté ses yeux encore collés par le sommeil. C'était quoi, cette blague ?
Les alentours lui paraissaient flous ; les formes se mêlaient au passage de son regard. Il jeta un coup d'œil à ce qui semblait être la fenêtre ; les rideaux, un peu transparents laissaient passer la lumière du jour qui filtrait à travers les fentes des volets.
Le Zarbi se laissa finalement aller à un long soupir, frottant vigoureusement ses yeux et se redressant un peu ; des barreaux rentraient désagréablement dans son dos. Il s'étira, affichant une petite grimace de douleur. Sa tête lui faisait un mal de chien ; il avait l'impression qu'on l'avait roué de coups… Une musique entraînante et familière résonnait encore à ses oreilles…
Oliver enfouit son visage entre ses mains, tentant de se réveiller. Il chercha un moment dans son esprit les derniers souvenirs qui lui venaient en tête, mais le panier restait désespérément vide.
Ah, si.
Il était parti en boîte avec Morgan. Ils s'étaient perdus de vue et… Et…
Trou noir.
Laissant glisser ses mains jusqu'à ses lèvres, découvrant ses yeux sombres, il se recroquevilla et jeta un regard vide à son miroir, pile en face du lit.
Qu'avait-il fait du Lougaroc…?
Ses cheveux partaient dans tous les sens, son teint était livide, de larges cernes violettes s'étiraient sous ses paupières. Pfff… Il avait encore trop bu.
Détournant le regard de son reflet, il décida de partir à la recherche de son téléphone portable. Son esprit était encore complètement embrouillé ; il jeta un coup d'œil à sa table de chevet, vierge, et soupira à nouveau, se laissant désespérément retomber sur son matelas.
Il avait donc… tout gâché…? Lui qui espérait avancer avec le rouquin en l'invitant à cette soirée…
Le Zarbi demeura immobile de longues secondes, fixant le plafond, dépité.
Et puis…
Et puis un léger froissement de drap le fit sursauter. Il se figea, complètement épouvanté.
Que… Qu'est-ce que…?
Un petit gémissement se fit entendre, bien vite étouffé.
Glacé jusqu'au sang, Oliver prit une profonde inspiration. Alors, lentement, il tourna un peu la tête, se demandant avec appréhension quel genre de type il allait retrouver endormi à ses côtés. Cela faisait tellement longtemps que ça ne lui était pas arrivé !

Son regard se ballada sur le drap, mécanique, remontant peu à peu jusqu'à la tête de lit : un petit corps se dessinait sous le tissu immaculé, remuant doucement, encore assommé par la fatigue.

Et puis Oliver vit rouge.

Ou plutôt grenat.

Un boulet de plomb lui sembla tomber au fond de son estomac. Ses joues s'empourprèrent violemment.
Merde, merde, merde, merde.
Pris de panique, il souleva le drap qui le recouvrait. À la vue de son ventre, de ses hanches nues, il devint livide.
Mais quel con. Mais quel con. Il n'avait quand même pas fait… ça avec lui…?!
Une terrible envie de vomir le prit à la gorge. Il fut pris d'une quinte de toux qu'il étouffa dans la paume de ses mains. L'angoisse l'avait pris à la gorge et paraissait lentement mais sûrement l'étranger.
Comment réagir à une situation pareille ?
La culpabilité l'écrasait. Il s'en voulait tellement.
Se redressant à nouveau, il resta un long moment immobile, la tête dans ses mains, complètement décontenancé. Son mal de crâne lui semblait avoir redoublé de violence, toutes ses pensées et bribes de souvenirs s'emmêlaient dans son esprit.

À vrai dire, il n'y avait qu'une seule chose à faire…

Prenant son courage à deux mains, se sentant presque étouffer sous le poids de ses remords, il fit de nouveau face à l'individu qui avait visiblement partagé son lit, tendant son bras droit vers lui, tenant fermement le drap sur son torse de son bras gauche.
Il secoua doucement l'épaule de son "invité", fébrile, et bredouilla d'une voix rauque et tremblante :

« M-M-Morgan……? Hrrm hrrm S-S'il-te-plaît r-réveille toi……»
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Morgan Otso
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptyLun 26 Aoû - 10:54

Let's stop denying itFéli-Cité - chambre d'Oliver
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D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Morgan n'a jamais été celui qui faisait le premier pas. Du moins, pas si directement. En règle générale, il feinte, il cherche, il détourne. Et c'est la personne qu'il désire qui vient à lui, répondant à sa demande discrète, prenant les initiatives à sa place. Parce que malgré le fait que le rouquin ait toujours assumé son homosexualité, le rejet l'a toujours sincèrement terrifié. Sûrement parce que, lors de ses premières recherches sur ses préférences sexuelles, il a lu des histoires terribles d'autres garçons ayant regretté leur premier pas, finissant tabassés dans une ruelle ou harcelés dans leur établissement scolaire. Ainsi, il a toujours été important pour lui de tâter le terrain. De s'assurer que la voie est libre. D'attendre simplement que l'on vienne à lui, afin d'être sûr qu'il ne fait pas une bêtise. Sûrement est-il un brin paranoïaque – la simple idée que l'on puisse lui vouloir du mal en cas d'erreur de jugement le poussait à ne jamais rien tenter de lui-même. Morgan a ce besoin d'être rassuré, d'être certain des désirs et des préférences de l'autre avant de se lancer. C'est pourquoi, le premier pas, il ne vient jamais de lui. Si quelqu'un le désire, c'est à lui de venir, à lui de le faire comprendre au rouquin. Parce qu'il ne le fera jamais de lui-même. Jamais.

Et pourtant … Et pourtant, là, il n'a pas su se retenir. Les sentiments brouillés virevoltant dans son esprit lui hurlaient de faire quelque chose. De ne surtout pas laisser passer cette chance. Oliver ne le repoussera pas – c'est certain. Ses signaux qu'il envoie, Morgan les reçoit parfaitement. Ce n'est pas le fruit de son imagination, il en est certain maintenant. Sinon, pourquoi le Zarbi aurait-il passer ses bras autour de ses épaules afin de danser avec lui ? Un geste si intime, ce n'est pas simplement amical. Il y a quelque chose d'autre, de plus puissant, de plus profond, de plus sincère. Et la profondeur de son regard … c'en est trop pour le rouquin. L'embrasser est devenue un besoin, un besoin vital qu'il se doit de contenter immédiatement. Alors il vient prendre son visage dans ses mains, puis cueillir doucement ses lèvres. Pendant un court instant, il craint sincèrement que Oliver le repousse violemment, le projette loin de lui, dégoûté par ce geste beaucoup trop intime et sensuel. Mais au lieu de ça, Morgan sent les mains du Zarbi descendre sur sa taille et le rapprocher de lui. Un frisson de plaisir le secoue de la tête aux pieds. Et après un instant de flottement, Oliver répond à ses baisers, caressant le bas de son dos du bout de ses doigts, réveillant en Morgan des sensations délicieuses et terriblement excitantes.

Quand ils se séparent, le cœur du rouquin bat si fort dans sa poitrine qu'il a l'impression qu'il va exploser. Fébrile, il avale difficilement sa salive, sans jamais quitter Oliver des yeux. Ses sentiments se bousculent dans sa tête, lui criant de faire ceci, de faire cela, mais il est incapable de bouger ne serait-ce que son petit doigt. Le monde s'est arrêté autour de lui : il n'entend plus la musique et les rires des fêtards, il ne voit plus la foule qui les entoure. Seul Oliver compte, le reste n'existe plus.

Excuse-moi de m'être excusé, Morgan. Laisse-moi me faire pardonner, maintenant...

Papillonnant des yeux, le Lougaroc se contente d'un léger mouvement de la tête, trop fébrile pour formuler une réponse précise. Mais cela suffit amplement au Zarbi qui reprend là où ils s'étaient arrêtés, dévorant sa bouche avec davantage de passion, avec bien moins de retenue. En sentant sa langue caresser doucement la sienne, Morgan ouvre la bouche par réflexe, l'accueillant avec plaisir, appréciant le ballet qui s'en suit. Ses bras viennent s'enrouler autour de la nuque d'Oliver, ses mains se perdant dans sa tignasse ébène, ses doigts s'entortillant autour de quelques mèches rebelles. Toutes les barrières que le rouquin s'est forcé à conserver entre eux s'abattent une à une, tandis qu'il presse davantage son corps contre celui de son partenaire, prolongeant le baiser pour qu'il ne s'arrête jamais. S'il perd son souffle, Morgan n'en a cure : la passion qui guide ses gestes est trop violente pour qu'il s'en rende réellement compte. Son corps entier est secoué de frissons passionnés, ses sentiments prenant le pas sur tout le reste. Les légers picotements dans sa main droite, la musique pulsant fort dans ses oreilles, la douleur irradiant son crâne … tout ça est oublié, relégué au second plan, totalement submergé par les sensations folles et ravageuses qui brouillent son esprit.

Lorsque le baiser s'arrête, Morgan essaie un instant de négocier quelques secondes de plus, resserrant sa prise autour de ses épaules et cherchant fébrilement sa bouche. Mais Oliver a une autre idée en tête et, saisissant doucement la main du rouquin dans la sienne, il le guide hors de la piste de danse. S'ils bousculent quelques danseurs au passage, le Lougaroc ne prend absolument pas la peine de s'excuser, suivant le Zarbi avec une impatience qu'il peine bien à dissimuler. Oliver l'emmène ainsi jusqu'à quelques banquettes dans le fond de la salle, dont Morgan ignorait encore l'existence jusqu'à maintenant. Le brun se laisse ainsi tomber dans l'un des fauteuils, invitant le rouquin à s'asseoir sur ses genoux. Ce que Morgan fait sans la moindre hésitation, désireux de l'embrasser à nouveau et de ne jamais s'arrêter. Si le Zarbi le gratifie dans un premier temps d'un simple bisou du bout des lèvres, il enchaîne sur un baiser plus passionné auquel le Lougaroc répond avec une ardeur certaine. S'il sent les doigts d'Oliver se perdre dans ses cheveux, il ne ressent pas la sensation de peur habituelle : bien au contraire, il aimerait qu'il les touche encore et encore, qu'il les caresse du bout de ses doigts, qu'il les entortille autour de ses phalanges. Il se dégage d'Oliver une aura bienveillante qui rassure Morgan plus que de raison. Il n'a peur de rien, avec lui. Il sait qu'il ne risque absolument rien.

Tu es vraiment magnifique, ce soir.
Tu l'es encore plus.

Leur étreinte reprend, plus longue, plus passionnelle. Les mains d'Oliver se perdent sous la chemise de Morgan, caressant son dos, lui arrachant des petits gémissements qui s'échouent sur la bouche du Zarbi. Envahi par la passion, le Lougaroc ne se rend même pas compte que ses attributs hybrides sont apparus, deux oreilles rouges fusant au milieu de sa chevelure, une queue blanche se balançant doucement dans le bas de son dos. Et les mouvements ravies de cette dernière trahissent à quel point le rouquin apprécie leur étreinte, à quel point les baisers qu'ils s'échangent le comble de joie. C'est à peine s'il remarque les flash qui aveuglent un instant son partenaire. Tout à sa passion, Morgan lorgne sur la chemise à moitié ouverte du Zarbi, se demandant ce qui le retient de lui retirer et de combler son torse de baisers et de caresses. Il s'apprête à accomplir son méfait, ses doigts venant batailler contre le premier bouton, lorsque la voix râleuse d'Oliver résonne dans son oreille. En avisant Max derrière eux, un grondement menaçant vibre dans la gorge de Morgan, ses oreilles se rabattant furieusement contre son crâne. Pourtant, il refuse de se détacher du Zarbi, perdant son visage dans son cou pour y déposer une myriades de baisers passionnés. De toute évidence, même Max ne saurait mettre un terme à la passion dévorante qui habite Morgan …

* * * * * * * * * * * *

La première sensation qui accueille Morgan lorsque les brumes du sommeil commencent à se dissiper, c'est le froid. Aussitôt, encore à moitié endormi, il se recroqueville sur lui-même, dans une tentative vaine de trouver un peu de chaleur. Son corps entier lui semble lourd, comme fait de plomb. Et cette douleur dans sa tête … Le rouquin enfouit davantage sa tête dans l'oreiller, serrant fort ses paupières, luttant contre ces sensations désagréables. Il n'a pas envie de se réveiller. Encore moins d'ouvrir les yeux. Du moins, pas avant que cette barre sur son front ne disparaisse. Il ignore son origine, mais c'est bien le cadet de ses soucis. Tout ce que Morgan désire … c'est dormir, encore un peu, jusqu'à ce que ça aille mieux. Alors il remonte machinalement la couverture à son visage, couvrant sa mâchoire et son nez, frissonnant au moindre bruissement de drap semblant provoquer une vague de fraîcheur indésirable. Ses doigts s'accrochent fermement à la couverture, dissuadant quiconque de lui subtiliser sa mince source de chaleur. Si quelques mèches lui chatouillent le visage, il n'a ni la force ni l'envie de les repousser, préférant ne plus bouger, espérant que le sommeil se montre conciliant et vienne le cueillir rapidement. Il lui semble sombrer doucement dans le royaume des songes lorsqu'une main lui secoue doucement l'épaule, le forçant à faire demi-tour.

Un petit grognement lui échappe alors que Morgan cherche à nier l'évidence. Il ne veut pas se réveiller, est-ce si difficile à comprendre ? Dans le dénie le plus total, il rabat l'oreiller sur sa tête, espérant faire passer un message très clair. Néanmoins, ses yeux s'ouvrent d'eux-même et en avisant la luminosité, il comprend que le jour est déjà levé. Et alors, la panique le prend aux tripes, alors que son bras droit vient tâtonner dans son dos, cherchant celui qui vient de lui secouer l'épaule.

… Tôma ? Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ava- …

Ses mots meurent dans sa gorge alors que, en se redressant doucement, il réalise qu'il n'est absolument pas dans la chambre de son ex, et que ce n'est pas non plus lui qui se tient à ses côtés. Il lui faut quelques instants pour que les pièces du puzzle s'emboîtent les unes avec les autres. Et alors, les souvenirs de la veille lui reviennent brutalement en mémoire. Oliver l'a emmené dans cette boîte de nuit … Il a disparu un petit moment. Morgan s'est fait abordé par un type … Oliver s'est chargé de le faire fuir en se prenant pour son petit-ami. Puis pour se faire pardonner, il lui a offert un verre. Et l'a invité à danser. Ce qu'ils ont fait, jusqu'à ce que … Le Lougaroc sent son cœur se serrer brutalement dans sa poitrine, alors qu'il porte distraitement ses doigts à ses lèvres. Ils se sont embrassés. Du moins … Morgan a embrassé Oliver. Et il y a répondu. Suite à quoi … Le rouquin revoit leurs baisers passionnés sur la piste de danse, puis sur les banquettes de la boîte. Il se souvient de la passion qui a agité ses sens pendant leurs étreintes, de l'excitation qui a secoué son corps tandis qu'ils s'embrassaient. Mais après ça … plus rien. Le trou noir. Il ne se souvient pas avoir quitté la boîte de nuit. Il ne se souvient pas être entré dans cette chambre. Le drap glisse doucement de son torse alors qu'il s'assoit dans le lit, et ses yeux tombent sur ses hanches nues. Dans un sursaut de pudeur qui ne lui ressemble guère, Morgan se surprend à remonter la couverture jusqu'au son nombril, alors que mille et une théories virevoltent dans son esprit.

Auraient-ils … ? Aussitôt, les yeux de Morgan regardent au sol, puis sur la table de chevet, à la recherche de preuves d'un quelconque acte sexuel. Mais il ne trouve rien de suspect … si ce n'est quelques tâches rugueuses au pied du lit. Alors que la bile lui monte à la gorge, les épaules du rouquin sont secouées d'un petit rire nerveux. Or donc, le schéma se répète, hein … ? Comme d'habitude, c'est la même chanson. Il ne lui a fallut que trois jours pour finir dans le lit d'Oliver. Et maintenant … et maintenant, que va-t-il se passer ? L'a-t-il réveillé pour qu'il s'en aille ? Après tout, le rouquin n'a aucune raison de s'attarder davantage, maintenant que le méfait est accompli. Et dès qu'il aura passé la porte de l'appartement, le Zarbi l'oubliera. Ca a toujours été comme ça. Pourquoi les choses seraient-elles différentes ? Si des larmes se pressent aux coins des yeux de Morgan, il refuse de montrer à quelle point la situation l'atteint, à quel point il est malheureux. Le rouquin a sincèrement espéré que tout se passe différemment. Il y a cru, bêtement – et comme d'habitude, le retour de manivelle est douloureux, comme une claque en pleine figure. Tremblant légèrement, il se rapproche du bord du lit, bien décidé à partir d'ici. Après tout, c'est ce que Oliver attend de lui, non ? Qu'il parte prestement, histoire de tirer un trait définitif sur cette nuit dont il ne garde pas le moindre souvenir. N'est-ce pas pour le mieux, au fond ? Au moins, Morgan aura moins de regret … Même s'il aurait vraiment voulu que tout se déroule autrement.

Je .. Je suis désolé. Je pars. Je n'aurais jamais du … enfin, j'y vais. J'y vais.

Le cœur broyé, il glisse doucement ses jambes au bord du lit, tentant tant bien que mal de conserver le drap sur lui, honteux à la seule idée que Oliver puisse l'apercevoir. Fébrilement, il cherche ses vêtements du regard, le cœur au bord des lèvres, les larmes aux coins des yeux. Il faut vraiment qu'il parte, avant que Oliver ne lui dise quoi que ce soit. Avant qu'il ne formule son désir de ne jamais le revoir, et qu'il lui conseille de n'en parler à personne. Ces mots seraient trop douloureux à entendre. Morgan doit les éviter … avant qu'il ne soit trop tard.
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Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptyMer 28 Aoû - 17:54
Let's stop denying itMorgan & Oliver ♡C'est la fête de trop
Moi j'l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco
C'est la fête de trop
Regarde je luis de paillettes, et me réduis au chaos

Tu sais ce soir j'ai lu, dans mon corps relâché
Le manuel torturé, de cette danse exaltée
J'ai même glissé ma langue dans des bouches saliveuses
Dans de tous petits angles où l'on voit qu'les muqueuses
Puis là je suis rentré, bel et bien les mains nues
Avec cet air déjà vu et l'envie de surplus
J'ai rien trouvé d'précis, excepté d'apparence
Exactement même si demain tout recommence
De quoi avait-il l'air maintenant ? D'un pervers, d'un type qui avait passé deux jours avec un gamin de dix-neuf ans pour finalement l'attirer dans son lit une fois qu'il avait bien bu. C'était du propre !
Au fond, Oliver aurait pu en rire, trouver la situation franchement cocasse. Ils avaient l'air de bien s'aimer tous les deux, de se plaire… Alors il n'y avait pas mort d'homme.
Pourtant, la panique remplaçait la surprise. La colère l'animait aussi, tordant ses tripes : il se détestait. Il se détestait tellement d'avoir fait ça. Et il avait beau remuer tous les souvenirs dans sa tête, rien ne lui expliquait comment ils avaient pu en arriver là.
Livide, le Zarbi observait le Lougaroc endormi à ses côtés, le secouant doucement pour ne pas lui donner la peur de sa vie.
Il avait tellement souhaité que les choses se passent bien, que rien ne vienne troubler le cours de leur relation naissante… Car si Oliver était habitué à coucher avec des inconnus d'une nuit sur l'autre, c'était quelque chose qu'il détestait faire avec les garçons qui lui avaient tapé dans l'œil. Une relation saine devait avoir des bases solides et ne pas terminer au pieux au bout de deux jours. À présent, il avait l'impression d'avoir tout gâché en un claquement de doigt. Son petit monde de bonheur et de paillettes dans lequel il vivait tranquillement depuis quarante-huit heures venait de s'effondrer comme un château de carte.
Et voir le rouquin là, sur son oreiller, était une véritable torture : si près mais si loin déjà. Il allait se réveiller, le voir nu dans ce lit qu'il ne connaissait même pas et s'enfuir définitivement. Il ne le reverrait plus.
Une profonde tristesse se mêla à la colère qui restait désagréablement coincée au fond de sa gorge. Vraiment, il n'en ratait pas une… Et pour une fois que les choses auraient pu s'arranger, il avait détruit toute espérance.
Ce fut donc la mort dans l'âme qu'Oliver regarda Morgan peu à peu se réveiller, visiblement bougon et pas vraiment consentant : le garçon saisit son oreiller, le rabattant contre son visage pour se cacher de la lumière et étouffer ses appels. La scène était drôle et attendrissante, mais elle ne fit que remuer le couteau dans la plaie béante du Zarbi qui commençait sérieusement à ne pas se sentir dans son assiette.
Il redoutait horriblement la réaction du Lougaroc. Il avait peur qu'il lui crie dessus, qu'il l'insulte, qu'il le frappe même… Mais tout ce qu'il pourrait faire, il l'aurait bien mérité. La nausée au bord des lèvres, il se força à prendre un profonde et grand inspiration.

Prenant son courage à deux mains, le brun s'apprêta à secouer de nouveau l'épaule du rouquin pour mettre fin à sa terrible attente et se jeter littéralement dans la gueule du loup. Mais tout ce qu'il put faire fut de reculer, effrayé par la soudaine panique de Morgan qui s'agita d'un seul coup, cherchant cette main qui venait de le tirer de sa léthargie.
Muet, Oliver se recroquevilla sous le drap, le tirant jusqu'en haut de son torse, observant la scène une lueur effrayée dans le regard. Il s'attendait à avoir mal, à avoir très mal : se faire rejeter par son crus n'était jamais une très grande partie de plaisir.
Pourtant, ce que dit le Lougaroc ne fut pas ce à quoi il s'attendait.
Tôma ? Qui était ce Tôma ? Il avait complètement disjoncté ou…? Oui, peut-être. Peut-être que les effets de l'alcool étaient encore présents… Ou avait-il fumé une substance illicite…?
À moins que…
Ce fut un coup de massue pour Oliver. Morgan devait sans aucun doute le confondre avec un de ses ex. La jalousie qui s'insinua en lui fut pire encore que la colère et la panique mélangées. Il se sentait misérable : voilà ce qu'il récoltait. C'était bien fait pour lui ; ça lui apprendrait.
Sentant la peine, terrible, faire monter les larmes à ses yeux, il déglutit plusieurs fois pour faire passer la pilule. Avaler sa douleur et accepter la situation. C'était un exercice difficile qu'il connaissait pourtant très bien : il l'avait longtemps pratiqué avec Ariel qui rentrait à pas d'heure tous les soirs. Ne pas s'énerver, ne pas s'effondrer, ne pas pleurer à ses pieds… Ne pas vraiment tout gâcher en quelques phrases emportées, même s'il n'y avait plus rien à sauver. C'étaient les mots d'ordre et il ne les avait jamais oubliés.
Le cœur au bord des lèvres, il s'efforça de ne pas détourner le regard. De ne pas fuir le danger : rester devant le Lougaroc, souffrir un bon coup.
Morgan avait l'air complètement perdu, hagard, ses mots s'éteignant aussi vite qu'ils étaient venus, avalés par la lumière du jour qui le fit désagréablement cligner des yeux. Il observa rapidement la chambre et porta ses doigts à ses lèvres, les caressant, comme plongé dans ses pensées.
Se souvenait-il de quelque chose…? Oh, Oliver n'aurait pas le courage de le lui demander.

Complètement déconfit, il le regarda lui aussi réaliser qu'il était nu, agrippant à son tour le drap pour masquer sa peau découverte.
Ses joues le brûlaient terriblement, sa vision devenait trouble. Le Zarbi se frotta violemment les yeux, la colère animant ses gestes maladroits. Merde… Qu'est-ce qu'il avait fait ? Pourquoi… Pourquoi…?
Le petit rire nerveux qui secoua doucement les épaules de Morgan, rompant avec le silence de plomb qui s'était installé entre eux, s'abattit comme une épée de Damoclès sur le crâne d'Oliver, souffrance atroce. Complètement désemparé, le brun passa une main dans ses cheveux, tirant douloureusement sur ses mèches ébènes, regardant ses pieds remuer sous les draps.
Il sentait l'incrédulité dans ce rire, la haine, la rancœur. Et toutes ces impressions lui laissèrent un goût amer sur le palais dont il ne put se débarrasser.
Figé, le sang glacé, il l'observa glisser au bord du lit sans savoir comment réagir, sans savoir quel mot lui vaudrait une gifle, quelle phrase pourrait peut-être sauver les meubles, limiter la casse.
Il tenta plusieurs fois de prendre la parole pour essayer de s'expliquer, de dire ce qu'il avait sur le cœur, de lui raconter sa peine, de le supplier… Mais toutes ses belles compositions restaient bloquées dans sa gorge, arrêtées net par cette même pudeur qui les séparait quelques jours plus tôt.
La voix de Morgan fit donc office de coup de grâce, à l'origine d'une cuisante agonie :

« Je .. Je suis désolé. Je pars. Je n'aurais jamais du … enfin, j'y vais. J'y vais.»
Il lui tournait le dos, il partait déjà. Il le laissait seul. Plus qu'à trouver ses vêtements, les enfiler et courir jusqu'à la porte. Ce serait rapide… Ce serait désolant. Et Oliver restait désorienté, interdit et immobile, incapable de faire ou dire quoi que ce soit pour le retenir.
Il avait une horrible impression de déjà vu. Quelqu'un s'était déjà enfui de cet appartement pour ne plus jamais revenir.
Alors, détestant sa propre impuissance, cette lâcheté qui le tenait si misérablement enchaîné, les larmes qu'il avait si longtemps refoulées se précipitèrent contre ses paupières et dévalèrent ses joues. Son torse fut secoué de lourds sanglots silencieux. Ses nerfs craquaient complètement et l'accumulation de toutes ces pensées négatives qui s'entassaient dans un coin de son esprit depuis des mois le plongea dans un état second.
Il enfouit son visage entre ses mains, essayant de contenir ses larmes, de les sécher, de les faire disparaître : il devait avoir l'air ridicule. Décidément, Morgan serait ravi de le laisser derrière lui.
Cette pensée serra violemment son cœur, lui décrochant une plainte sourde, grave, qui résonna dans la chambre.
Il devait faire quelque chose. Il ne pouvait pas accepter que tout se termine comme ça, qu'après des mois de galère il laisse filer sa seule chance de se sentir mieux. Il devait le retenir. Juste le garder avec lui quelques minutes de plus, le temps de s'expliquer. Le temps de s'excuser. Ne pas lui laisser une image négative, même s'il ne voulait plus le revoir. S'en sortir dignement.

Oliver se fit donc violence, étirant douloureusement le bras pour attraper fébrilement le poignet droit de Morgan, la main humide et tremblante. Il serra fort, le plus fort possible, bien décidé à l'empêcher de s'enfuir. Puis il se tira vers lui, doucement, laissant aller sa tête contre son dos nu, de lourdes gouttes salées roulant toujours sur ses pommettes :

« E-Excuse-moi… fit-il entre deux sanglots, la voix chevrotante. Je voulais pas… Je ne sais même pas comment on en est arrivé là… J-Je me souviens de rien. Je voulais pas faire ça avec toi. Pas avec toi. »
Frissonnant, complètement ébranlé, il libéra le poignet de Morgan, ramenant sa main contre son torse pour y retenir le drap qui ne cessait de glisser.
Alors seulement il se calma un peu, reniflant pour refouler les dernière larmes et empêcher son nez de couler. Sa poitrine lui faisait terriblement mal, son estomac était sens dessus-dessous. Des centaines de mots se précipitaient contre ses lèvres.
Il avait tant de chose à lui dire. Il avait tant de chose à lui avouer. Et il était temps de le faire s'il ne voulait pas le voir partir… Pourtant, quelque chose le retenait encore, malgré l'urgence. Alors, il ne put que le supplier, l'inciter à rester un peu plus, à ne pas disparaître aussi vite qu'il était venu chambouler sa vie :

« Tu dois me trouver ridicule… Je… Je suis désolé. C-C'était pas mon but, tu sais. Il faut que tu me crois… S'asseyant en tailleur derrière le rouquin, il laissa le tissu retomber sur ses hanches et ses cuisses. Ses doigts s'entortillaient dans tous les sens, traduisant sa nervosité. Il planta ses ongles dans sa peau, cherchant à évacuer toute cette pression qui s'emparait de sa raison et de ses sens. S'il-te-plaît… Ne t'en vas pas… I-Il faut que je t'explique… Que je te dise certains trucs importants… Il faut pas que tu t'en ailles. Je t'en prie… »

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Morgan Otso
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptyJeu 29 Aoû - 11:10

Let's stop denying itFéli-Cité - chambre d'Oliver
Morgan
Oliver
Morgan a beau balader son regard grenat dans tous les coins de la pièce, il lui est impossible de retrouver son caleçon. Il lui semble bien apercevoir sa chemise prune, froissée, roulée en boule, près de la porte, ainsi que son jean juste à côté. Mais son dernier vêtement demeure introuvable. Or, c'est justement sur lui qu'il veut mettre la main en premier. D'autant plus qu'il est hors de question qu'il se lève et abandonne le drap pour effectuer une recherche plus poussée. Plus que tout au monde, il refuse que Oliver puisse le voir davantage. Il en a sûrement vu plus qu'il n'en faut pendant la nuit, mais Morgan préfère encore ne pas y penser. La seule idée qu'il observe ses hanches un petit peu trop larges, ses épaules fines, ses os saillant sous sa peau trop claire pour un natif des îles lui donne des haut-le-cœur. Le Lougaroc n'a jamais été quelqu'un de pudique, bien au contraire. S'afficher nu ne l'a jamais vraiment dérangé, pas plus qu'un corps dénué de vêtements ne l'impressionne. Et jusqu'à maintenant, cela n'a jamais été un réel souci pour lui d'être vu par qui que ce soit d'autre. Mais avec Oliver … c'est différent. Le rouquin se souvient de son trouble, à Rivamar, lorsqu'ils se sont baignés dans la mer glaciale. Là aussi, ridicule dans son maillot de bain pour enfant, il s'est senti tellement stupide, tellement laid. Si Morgan a toujours eu un rapport assez difficile avec son corps, surtout vis-à-vis de sa masculinité si souvent remise en question, l'embarras et la honte lui ont sauté au visage à l'instant même où le Zarbi a posé ses yeux sur lui.

Et c'est encore pire à présent. Il a beau vouloir repousser ces questionnements terribles, Morgan ne peut s'empêcher de se demander ce que Oliver a vu. Son regard se perd un instant entre ses jambes recouvertes par le drap, et une boule se forme dans sa gorge. Une partie de lui refuse de croire à tout cela, mais l'autre se fie aux différentes preuves et tend à penser le contraire. S'ils sont nus, tout les deux, ce n'est pas pour rien. Il n'est absolument pas dans les habitudes du Lougaroc de dormir sans vêtement, et surtout pas dans cette région plus froide. Et ces petites tâches qu'il aperçoit au pied du lit … est-ce donc là-bas que le méfait a été accompli ? Comme ça, sur le bord, sans la moindre tendresse, le moindre respect ? Alors que le cœur de Morgan se sert davantage dans sa poitrine, son estomac se retourne, lui donnant la nausée. Il a envie de vomir, mais il sait qu'il ne pourrait rien rendre de plus que les boissons qu'il a ingurgité la veille. Ces cocktails au goût immonde, qui collent à sa langue, qui rendent sa bouche pâteuse, ce qui lui vaut très sûrement ce mal de tête terrible. Le Lougaroc n'a jamais été migraineux et a toujours eu une santé de fer : de ce fait, la moindre douleur est éreintante, lancinante, absolument terrible. Son corps entier semble lui demander grâce, de sa tête jusqu'à ses pieds. Dans une autre situation, il se serait recouché en attendant que ça passe. Mais là, il en est hors de question.

Fébrile, la gorge sèche, Morgan glisse distraitement une mèche de cheveux derrière son oreille. C'est ainsi qu'il réalise que sa chevelure est détachée, alors qu'il est certain de l'avoir tressé la veille. Pendant un instant qui lui paraît pourtant durer une éternité, il observe les mèches ondulées cascadant sur ses épaules, puis y passe une main. Ils sont bel et bien détachés. Son élastique à cheveux est introuvable. Et l'espace d'une seconde, l'image terrible d'une main tirant impitoyablement sur sa chevelure s'impose à son esprit. Ses doigts remontent jusqu'à son crâne, à la recherche d'une zone douloureuse, d'une preuve de ce qui a pu arriver. Mais il ne trouve absolument rien, ni bosse, ni douleur quelconque. Un hoquet secoue ses épaules. Morgan aurait de quoi se sentir rassuré, mais cette seule constatation ne suffit pas à oublier tout le reste. Il se sent … souillé. Pourtant, il est passé dans des mains plus sales, s'est abandonné dans des bras plus répugnants, mais c'était en toute connaissance de cause. C'est bien la première fois de sa vie qu'il se réveille complètement nu à côté de quelqu'un d'autre en ayant oublié la nuit entière. Pas qu'il considère Oliver comme un être immonde … mais il aurait tant souhaité que, justement, avec lui, ça ne se passe pas comme ça. Il aurait aimé que ce soit spécial, qu'ils se découvrent doucement, impatiemment, sincèrement. Mais c'est trop tard, maintenant. Il n'y a aucun retour en arrière possible.

Alors que Morgan repère finalement une bosse dans les draps qui s'identifie très sûrement comme étant un vêtement, il sent cinq doigts se refermer sur son poignet, puis le tirer vers l'arrière. Surpris, il sursaute quand la tête d'Oliver vient se poser contre son dos. Il lui semble sentir quelques gouttes lui glisser le long de la colonne vertébrale, et les sanglots qu'il entend lui confirme qu'il s'agit-là de larmes. Son cœur se serre davantage sur sa poitrine. Il … pleure ? Pour quelle raison ? En a-t-il seulement une ?! Entre eux deux … Morgan ne devrait-il pas être celui en droit de se laisser aller aux larmes ?

E-Excuse-moi… Je voulais pas… Je ne sais même pas comment on en est arrivé là… J-Je me souviens de rien. Je voulais pas faire ça avec toi. Pas avec toi.

Le Lougaroc sent une colère sourde se réveiller en lui. Il ne voulait pas le faire avec lui ? Pourtant, si les souvenirs de Morgan sont bons … C'est lui qui l'a embrassé en premier. Pour éloigner un type un brin collant, certes, mais quand même. Et lorsque le rouquin a ressenti le besoin de lui exprimer son affection par le biais d'un baiser plus sincère, Oliver y a répondu. Il l'a même approfondie, jusqu'à le guider sur ces banquettes à l'écart de la piste de danse. Morgan se souvient parfaitement s'être assit sur ses genoux, et l'avoir embrassé avec une passion dévorante, ce que le Zarbi lui rendait bien. En y repensant, le rouquin sent un frisson le parcourir de la tête aux pieds. Il a sincèrement apprécié leur étreinte. Il aurait été capable de se donner à lui sans réfléchir, animé par cette passion brûlante, par cette affection sincère qu'il ressentait à son égard. Et pourtant, il ne demeure de cette envie ardente qu'un arrière-goût amer, une tristesse réelle. Le fait qu'il ne se souvienne de rien n'arrange pas les choses : le rouquin est incapable de déterminer si tout cela s'est déroulé dans le respect, ou si Oliver n'a pas fait mieux que tous les autres avant lui. Et maintenant, le Zarbi soutient qu'il ne voulait pas le faire avec lui ? Malgré tous les signaux qu'il lui a envoyé jusque là ? Malgré les baisers qu'ils ont échangé sur ces banquettes ? Quoi, il n'était qu'une occupation pour la soirée ? Un moyen de faire le malin devant ses potes de soirée ?

Si Morgan sent des larmes de rage lui monter aux yeux, il les ravale d'un reniflement peu gracieux. Au final, tout cela n'est qu'un énième fiasco. Et ce constat est douloureux, vraiment douloureux. Lui, il y a cru sincèrement. Durant ses trois jours, il s'est attaché à Oliver, au point de le considérer comme un réel pilier, une raison évidente de demeurer à Sinnoh. Il rêvait de lui la nuit, ne pensait qu'à lui en observant son téléphone portable et le petit Concombaffe qui y pendouille. Il en était amoureux, il refusait de nier l'évidence plus longtemps. Et maintenant … Morgan ne sait vraiment plus quoi en penser. Il est partagé entre la douleur et la colère, entre l'affection et le dégoût. Ce n'est pas tant le fait qu'ils aient potentiellement couché ensemble qui l'attriste le plus. Mais la réaction d'Oliver, comme s'il avait fait une énorme connerie, comme s'il regrettait d'avoir ne serait-ce que poser un doigt sur lui. Morgan le dégoûte-t-il ? N'est-il finalement pas à son goût ? Oliver voulait-il seulement s'amuser, histoire de s'occuper quelques jours, puis passer à autre chose ? Lui aussi, il va lui dire que ce n'était pas sérieux, que le rouquin s'est fait des stupides plans sur la comète, et qu'il ferait mieux de voir la vérité en face ? Ou alors ces pleurs sont là pour l'amadouer, pour s'attirer ses bonnes grâces encore quelques instants, avant de le pousser vers la porte de sortir et lui intimer de ne plus jamais revenir ? Morgan n'est-il donc qu'un jouet, un pantin articulé, avec lequel on s'amuse bien avant de s'en débarrasser ?

Tu dois me trouver ridicule… Je… Je suis désolé. C-C'était pas mon but, tu sais. Il faut que tu me crois… S'il-te-plaît… Ne t'en vas pas… I-Il faut que je t'explique… Que je te dise certains trucs importants… Il faut pas que tu t'en ailles. Je t'en prie…
Que tu m'expliques quoi, hein ?! Que tu voulais seulement t'amuser ? Que je ne dois absolument pas m'attendre à plus ?!

La colère, la rancœur, la tristesse forment un cocktail explosif dans l'esprit de Morgan. Il se sent tellement mal, tellement ridicule qu'il ne peut retenir l'incendie qui irradie son esprit. Il a servi de jouet pendant suffisamment longtemps. Maintenant, il ne peut plus l'accepter. Il est temps pour lui de se rebeller, de se faire comprendre, de ne plus laisser qui que ce soit lui marcher sur les pieds, et lui faire croire qu'il n'est qu'un moins que rien. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il a suffisamment souffert au cours du dernier mois pour accepter qu'on lui fasse du mal à nouveau. Plus que jamais, Morgan doit se protéger de tout ça, assurer sa propre sécurité, ériger une barrière autour de son cœur pour que plus personne ne soit capable de l'atteindre. Et tant pis si, pour cela, il doit s'attaquer à la seule personne qu'il aime, ici, à Sinnoh. De toute façon, il faut croire que ses sentiments ne sont absolument pas réciproque. Une fois encore, il est victime de son cœur d'artichaut, de sa propre naïveté. Mais tout ça, c'est terminé. On a profité de lui pour la toute dernière fois. Malgré la douleur dans sa tête et dans son cœur, il doit mettre un terme à tout ça. C'est pourquoi il est important qu'il parte d'ici, qu'il mette une distance entre Oliver et lui, qu'il s'échappe et ne revienne jamais sur ses pas. C'est la seule chose à faire s'il veut se débarrasser des sentiments qu'il entretient depuis trois jours maintenant. Ils sont encore tout jeune, tout neuf, mais il doit les étouffer dans l’œuf, s'assurer qu'ils ne se développent pas davantage, qu'ils n'aient pas le temps d'éclore. Au lieu de quoi, la douleur sera plus intense encore.

Morgan glisse vainement un bras sous les draps, mais ce qu'il pense être son caleçon est bien trop loin pour qu'il l'atteigne en demeurant dans cette position. Néanmoins, il est incapable de bouger. Son corps est si lourd qu'il a l'impression qu'il ne lui appartient même plus. Qu'une entité extérieure en a prit le contrôle, et décide machiavéliquement de le laisser immobile, totalement vulnérable, offert au Zarbi comme un vulgaire morceau de viande. Et cela ne fait que l'énerver davantage..

J'espère que tu as bien prit ton pied, parce que c'est la dernière fois que tu me touches. J'étais sincère, moi ! Si je t'ai embrassé hier soir … Ce n'était pas pour de faux. Je pensais que c'était ton cas aussi. Mais il faut croire que je suis bon qu'à me faire baiser par des connards.

Et là il se retourne, lui faisant face, une colère sourde brûlant au fin fond de ses prunelles grenats. D'un geste un peu trop brutal, il repousse Oliver loin de lui, refusant qu'il se tienne si près. Refusant qu'il le touche à nouveau. Quand il y repense … Le Zarbi a toujours été tactile avec lui – trop tactile. Morgan se souvient de ses nombreuses caresses dans le bas de son dos, ou dans ses cheveux. Jusqu'à maintenant, elles lui ont toujours parues agréables, rassurantes, presque excitantes. Maintenant la seule idée qu'il puisse de nouveau faire courir ses doigts sur sa peau le dégoûte. Il n'a pas le droit de le toucher à nouveau. Pas après ce qu'il a fait.

C'était donc ça, ton but ? C'est pour ça que tu m'as invité à ta soirée de merde ? Pour que je boive suffisamment afin de devenir un bon toutou docile ? Tu me dégoûtes.
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Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptyJeu 29 Aoû - 14:38
Let's stop denying itMorgan & Oliver ♡C'est la fête de trop
Moi j'l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco
C'est la fête de trop
Regarde je luis de paillettes, et me réduis au chaos

Tu sais ce soir j'ai lu, dans mon corps relâché
Le manuel torturé, de cette danse exaltée
J'ai même glissé ma langue dans des bouches saliveuses
Dans de tous petits angles où l'on voit qu'les muqueuses
Puis là je suis rentré, bel et bien les mains nues
Avec cet air déjà vu et l'envie de surplus
J'ai rien trouvé d'précis, excepté d'apparence
Exactement même si demain tout recommence
Si Oliver pensait bien faire en lui livrant ce qu'il avait sur le cœur, il s'était terriblement trompé.
Et pourtant, un petit brin d'espoir avait un instant germé dans sa poitrine : Morgan ne le rejetterait pas ; il l'écouterait. Il accepterait peut-être même de lui pardonner…? Et le Zarbi lui demanderait quels étaient ses souvenirs afin de se faire une idée de leur soirée, de ce qui leur resterait à accomplir. Bien sûr, tout ne serait pas réglé et oublié, mais il était décidé à le garder au plus près de lui, à ne pas le laisser s'échapper.
Malheureusement, le rouquin en avait décidé autrement, et cette réalité sauta au visage d'Oliver avec une violence sans égale. Les mots du Lougaroc résonnèrent à ses oreilles, durs et impitoyables, avec la brutalité et la douleur d'un coup de bâton. Quelque chose s'effondra dans l'esprit d'Oliver, peut-être le dernier rempart qui résistait encore à la terrible souffrance qui le guettait depuis le réveil. Il s'écarta un peu, tremblant, craignant que les choses ne dégénèrent, que Morgan ne se contente pas de ces phrases cruelles et féroces.

« Que tu m'expliques quoi, hein ?! Que tu voulais seulement t'amuser ? Que je ne dois absolument pas m'attendre à plus ?! »
Tout sonnait faux. Absolument tout. Et pourtant Oliver n'arrivait pas à trouver une bonne façon de s'expliquer, de le contredire. Il avait l'impression que le moindre argument qu'il avancerait serait rejeté avec tout autant de violence. Alors, désemparé, il baissa de nouveau la tête, frottant ses joues de ses deux mains avant de croiser les bras contre son torse, sans doute pour se donner un peu de réconfort. Comment pouvait-il le convaincre de ses bonnes intentions ? Il n'avait jamais voulu s'amuser avec lui. Il n'avait jamais essayé de l'attirer dans son lit. C'était simple : depuis trois jours, il avait l'impression de vivre un véritable conte de fée… Alors ce n'était pas sûrement pas lui qui aurait voulu tout gâcher en salissant leur relation. Non, bien au contraire.
Sa gorge se serra si fort que quelques larmes vinrent à nouveau troubler sa vision ; il les ravala difficilement. Son cœur se trouvait profondément blessé par les propos du Lougaroc : il ne tarderait pas à s'ébrécher si le rouquin continuait sur cette lancée.
C'était pour empêcher cela que le Zarbi se devait de trouver une solution, de choisir les bons mots pour se justifier et apaiser la situation. Car il leur fallait garder leur calme, ne pas s'emporter. Bien sûr, ce n'était pas simple à faire, mais le brun s'en sentait capable. Il tenait fermement les rênes de sa panique et de sa colère, leur interdisant de pourrir la situation. S'ils venaient à s'énerver tous les deux, ils arriveraient dans une impasse et il n'y aurait plus rien à faire, plus rien à rattraper. Alors respirer calmement et profondément restait la meilleure façon de ne pas perdre ses moyens. Se contrôler, ne pas céder à toute cette pression qui s'abattait sur lui : montrer l'exemple.
Il tenta donc à plusieurs reprises de tempérer la colère grandissante de Morgan, ouvrant la bouche et la refermant tout de suite, les mots s'évanouissant sur sa langue, incapables de sortir.
Le Zarbi essaya à plusieurs reprises de capturer le regard du Lougaroc, en vain. Ce dernier, prêt à partir, semblait chercher ses vêtements. Il fouillait sous les draps, jetait des coups d'œil partout dans la chambre dans un état second, ses gestes devant petit à petit tremblants et maladroits.
Oliver avisa son propre caleçon jeté négligemment au pied de sa commode. Ses joues se parèrent d'un rouge écarlate : visiblement, ils avaient fait ça rapidement, dans le feu de l'action. Il déglutit difficilement en apercevant un second sous-vêtement, un peu plus loin. C'était celui qu'il cherchait, non ? Le garçon détourna vivement le regard : tant qu'il ne mettait pas la main dessus, il pourrait le retenir. Alors il n'allait sûrement pas le lui montrer.
Ce ne fut qu'après un long silence qu'Oliver s'efforça de dire quelque chose ; tout pour ne pas laisser dégénérer leur conversation. Tout pour contenir leur rage et déception communes.
Pour cela, il se devait de jouer la carte de la sincérité, à nouveau. C'était la seule chose qui fonctionnait, qui pourrait parler directement au cœur du rouquin :

« Pas du tout ! s'exclama-t-il d'une voix encore un peu rauque et effacée. Jamais je n'aurais osé jouer avec toi ! Enfin… Morgan, réfléchis ! Comment tu peux dire ça ? Je… Je… Écoute : Je… Je t'ai… »
Ses derniers mots, sans doute les plus importants, les plus difficiles à prononcer se perdirent de nouveau dans les invectives rageuses de Morgan, qui lui cracha  violemment sa haine à la figure, le coupant dans son élan, faisant mourir toutes ses bonnes intentions au fond de sa gorge douloureuse :

« J'espère que tu as bien prit ton pied, parce que c'est la dernière fois que tu me touches. J'étais sincère, moi ! Si je t'ai embrassé hier soir … Ce n'était pas pour de faux. Je pensais que c'était ton cas aussi. Mais il faut croire que je suis bon qu'à me faire baiser par des connards. »
Oliver ravala péniblement sa déclaration, une petite larme commençant à perler au coin de son œil. Il se mura dans le silence, incapable de reprendre la parole, de continuer. Morgan venait de lui enfoncer un pieux dans le cœur avec une animosité sans pareille. Quelque chose s'était brisé. La peine qu'il ressentait était telle qu'il aurait voulu en mourir sur le coup, ne plus jamais revoir le jour, ne plus jamais revoir ce visage qu'il aimait et détestait déjà tant.
Il s'exposait à ses violences, passif, baissant les bras. Il n'y avait plus rien à faire. La haine qu'il pouvait percevoir dans ces paroles le laissait vide, complètement vide. Que pouvait-il répondre à cela ?
Un instant, son cœur s'était mis à battre fort. Ils s'étaient embrassés ? Des images déchirantes lui étaient revenues en tête. Ils étaient beaux ces souvenirs, plein de douceur, plein d'espérance. Ils étaient beaux mais aussi terriblement insupportables : à peine Oliver s'en souvenait-il qu'il devait déjà en faire le deuil ; oublier cet élan d'amour qui les avait secoué la veille, qui avait réveillé toutes ces sensations délicieuses en lui.
Un sillon humide commença à creuser sa joue, descendant lentement le long de son visage, tristesse silencieuse. D'autres larmes vinrent s'écraser sur ses pommettes et l'accompagner dans sa douloureuse course.
Oliver renifla, des dizaines de petites gouttes pesant sur ses cils ébènes, le regard perdu dans le vague. Ses lèvres s'étaient déformées en un rictus chagrin, pitoyable. Après ce regain d'émotion, son palpitant s'était soudainement arrêté, gelé, brisé par les derniers mots du rouquin. Alors c'était comme ça qu'il le percevait ? Comme un connard parmi tant d'autres ? Un connard qui ne cherchait visiblement qu'à le baiser. La brutalité et grossièreté de ces termes le laissaient pantois, complètement incapable de réagir, de se défendre.
Il aurait pu se jeter dans se bras. Il aurait pu lui demander de partir, de quitter cet appartement et de ne plus jamais le revoir. C'était si dur, ces phrases. C'était tellement bête et méchant. Et Oliver se laissait prendre, se laissait détruire une fois de plus, se démontait devant son tortionnaire, misérable.

La violence physique dont fit preuve Morgan sembla pourtant le réveiller, réanimer quelque chose en lui. Tout d'un coup, ébranlé, il darda un regard plein de haine sur le Lougaroc, serrant un poing bilieux sur ses draps, essayant d'évacuer tout cette colère qui en un instant était revenue pour lui sauter au visage. Ça allait trop loin, beaucoup trop loin.
Et il avait beau déglutir, essayer d'avaler la pilule, d'avaler cette terrible déception, il n'y parvenait pas. La rage, la rancune restaient coincées, soudées à son gosier. Elles ne voulaient plus en partir, elles ne voulaient plus le laisser tranquille.
Alors il tomba entre leurs griffes, ses yeux devenant assassin, sa bouche se déformant de plus belle, effrayante.
Il l'aimait. Il l'aimait si fort ; il se serait jeté à ses pieds. Mais Morgan y était allé trop fort, et tout le monde savait au combien l'amour était proche de la haine.
Plongeant son visage de nouveau humide entre ses mains crispées et tremblantes sous la colère, sa voix sortit rude et éraillée, d'abord en sanglot étouffé, puis lancinante, fulminante, emprunte d'amertume et d'aigreur :

« Mais comment tu peux me dire ça… Putain mais comme tu peux seulement oser me dire ça… Comment tu peux me ranger dans le même panier que ces mecs… Comment tu peux me faire ça… Comment tu peux dire ça… »
Il n'entendit même pas le dernier assaut du Lougaroc. Il n'y fit pas attention, pleurant toutes les larmes de son corps entre ses doigts, brulantes, pleines de ressentiment. Seuls les derniers mots le marquèrent au fer rouge : Tu me dégoûtes.
Ses sanglots éclatèrent de plus belle, bruyants, perçants. Une douleur cuisante lui décrocha une plainte grave et sourde qui se perdit entre ses mains.
Ça ne pouvait plus durer. Il lui fallait partir maintenant. Il lui fallait partir et le laisser tranquille : le laisser seul avec son chagrin et ne plus jamais revenir. Son cœur venait de se fendre en deux, à peine remis de ses précédentes blessures. Maintenant il lui fallait du repos. Il lui fallait vraiment guérir. Enfin guérir.
Se laissant aller à sa colère, des insultes successives se pressèrent contre ses lèvres, murmurées, avalées par le bruit de ses pleurs et reniflements, menaces latentes.

« Ferme-là… Je te jure… Ferme-là… Ta gueule. Je veux plus t'entendre. Ta gueule… »
Proche d'une rage démente, les épaules d'Oliver furent soudain secouées d'un ricanement glaçant, sombre et retentissant. Ses mains glissèrent le longs de son visage, emportant avec elles les dernières larmes, et revinrent maltraiter le tissu éclatant à la douce lueur matinale.
Un sourire profondément amer se dessina sur ses lèvres, mauvais. Il ne prit même pas la peine de regarder Morgan et lui tourna le dos pour attraper son caleçon, au pied du lit.
Abandonnant tout pudeur, il laissa les draps glisser le temps de l'enfiler.
Un second rire, rocailleux, perça le silence qui régnait dans la chambre. Il accueillit alors la rancœur dans ses bras et laissa ses pensées librement s'exprimer.
Il n'allait certainement pas se plier, courber l'échine après tout ce que cette petite vermine avait pu lui dire. Il n'allait certainement pas s'excuser.
Non. Il allait lui offrir un adieu digne de leur relation : court et intense. Inoubliable.
Il se leva, marchant autour du lit, comme un loup rodant autour de sa proie :

« Ça y est. Fit-il enfin, après s'être penché pour prendre le sous-vêtement de Morgan, continuant sa ronde. Bravo, t'as réussi. T'as réussi à me les casser.
Il lui adressa un petit sourire carnassier, un sourire fou-à-lier, et ramassa la chemise toute froissée du garçon, puis son pantalon avant de poursuivre :

– Je vais faire simple et court. Maintenant, tu te casses de chez moi. Je veux plus voir ta sale gueule, j'en ai assez entendu. Un par un, il lui lança ses vêtements au visage. T'as raison, je suis un gros connard, regarde. Enfile-les et casse-toi ! Dégage ! J'ai assez perdu de temps avec toi. Franchement, j'ai mieux à faire qu'écouter une petite pute me dire quelle raclure je suis ! Tu te trompes de cible ; regarde-toi dans un miroir et on en reparle. Je sais pas comment j'ai pu espérer quelque chose avec une vermine pareille.
Allez. Magne-toi. Dans cinq minutes je fête ton départ avec une bonne bouteille de vodka.
Débarrasse-moi le plancher. Je veux plus jamais te voir. »
Se réduisant au silence, tremblant de colère, les yeux rougis par de nouvelles larmes qui brûlaient désagréablement ses joues, il se laissa tomber sur un petit fauteuil, adossé à son armoire. Il laissa aller son regard dans le vague, attendant que Morgan s'exécute, une peine horriblement douloureuse enserrant sa gorge, lui donnant l'impression d'étouffer.
C'était fini.
C'était fini. Il n'en parlerait plus.
C'était fini.

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Morgan Otso
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptyJeu 29 Aoû - 20:21

Let's stop denying itFéli-Cité - chambre d'Oliver
Morgan
Oliver
L'esprit de Morgan n'est désormais rien de plus qu'une tornade de sentiments confus. La colère qui pulse dans ses veines et emballe son cœur est étroitement liée à l'immense peine qui presse des larmes aux coins de ses yeux. Il ne sait plus quoi penser. Il ne sait plus quoi croire. Il est bien incapable de dire si les tremblements qui agitent ses épaules sont les conséquences de sa tristesse ou de sa rancoeur. Tout ce dont il a conscience, c'est à quel point il est pitoyable. Morgan a toujours été un garçon fier, son sang de Lougaroc lui imposant d'avoir de l'orgueil, d'avoir de l'égo. Alors il se force à garder la face, à se dresser devant Oliver pour ne pas qu'il ait conscience de sa fragilité. Pourtant, le Zarbi en a été témoin plus d'une fois. Pas étonnant qu'il ait pu l'amadouer si facilement. Perdu dans cette région encore trop inconnu, le rouquin a tout d'un type naïf qu'il est facile de contrôler. Quelques délicates intentions, des fausses promesses, et le tour est joué. Il n'y a désormais plus qu'à s'amuser. Et Morgan, trop idiot, trop nigaud, trop crédule, saute à pieds joints dans tous les guet-apens. Pourquoi s'étonne-t-il encore de n'avoir à faire qu'à des salauds ? Il leur donne du grain à moudre. Il apporte de l'eau à leur moulin. Il les encourage presque à venir s'amuser avec lui, parce qu'il est trop con pour réaliser ses propres erreurs. Ou trop naïf pour croire que personne ne pourrait sincèrement lui vouloir du mal.

Pourtant, il faisait confiance à Oliver. Sincèrement confiance. La veille encore, il tremblait de plaisir dans ses bras, l'embrassant avec toute l'affection du monde, déterminé à lui partager les sentiments qui ne cessent de se développer en lui au cours des trois derniers jours. Et il était si heureux que Oliver y réponde, si heureux que son amour soit partagé. Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tout dérape ? Quand est-ce que la limite défendue a été franchi ? A quel moment ont-ils quitté la boîte de nuit pour terminer ici ? Morgan a beau fouiller au plus profond de sa mémoire, il est incapable de se rappeler ne serait-ce qu'une bribe de sa nuit avec Oliver. Ont-ils seulement fait quelque chose … ? N'est-il pas en train de s'énerver pour rien ? De le condamner pour un crime qu'il n'a pas commit ? Après tout … après plus d'un mois d'abstinence, si Morgan avait couché avec le Zarbi, il s'en serait rendu compte. Il devrait ressentir des douleurs, ou au moins des petites gênes au niveau de ses reins. Mais rien, strictement rien. Pas plus qu'il n'aperçoit le moindre suçon sur sa peau claire. Quant à ses lèvres … S'il a l'impression qu'elles sont toujours gonflées de leurs baisers passionnés de la veille, elles ne lui laissent pas le moindre indice, pas la moindre preuve. Alors quoi ? Que s'est-il vraiment passé ? Et pourquoi, malgré toutes ces réalisations, sa colère refuse-t-elle de s'apaiser ?

Si la violence physique n'est pas dans les habitudes de Morgan, il ne peut cependant pas s'empêcher de le repousser. De mettre une distance entre eux. Pour son bien, comme pour celui d'Oliver. Parce que si le Zarbi sait comment ça peut se terminer lorsque le Lougaroc est en proie à la colère, le rouquin tient tout de même à prendre toutes les précautions nécessaires. Et surtout, il ne veut absolument pas succomber à cette petite voix dans sa tête qui lui hurle simplement de se jeter dans ses bras, de l'embrasser jusqu'à en perdre son souffle, de lui demander d'oublier tout ça et de repartir sur des bonnes bases. Morgan n'est pas en position de lui réclamer une chose pareille, pas après lui avoir jeté de telles horreurs en pleine figure. Horreurs qu'il regrette déjà, évidemment, et qui n'ont même pas réussi à calmer sa colère. C'est déjà trop tard – il a tout gâché. Tout ce qu'il peut faire désormais, c'est débarrassé le plancher, s'en aller sans faire plus de vagues et laisser Oliver tranquille. Depuis le premier jour, Morgan ne lui cause que des ennuis de toute façon. Que ce soit au café de Joliberges ou au festival Alola de Rivamar. À chaque fois, il a été incapable de se contrôler, il a cédé à la peur, à la colère - et il recommence encore ce matin. Il n'est qu'une bombe à retardement destinée à exploser à tout moment. Oliver en a payé les frais une fois - il est préférable pour lui de ne pas réitérer l'expérience. Pour son bien-être personnel.

Néanmoins, plus les sanglots de Oliver retentissent dans la chambre, plus la haine de Morgan enfle. Il n'a pas le droit de pleurer. Il ne se peut s'en prendre qu'à lui-même. Qu'espérait-il ? Que le Lougaroc se jette à ses pieds, le supplie de ne jamais l'abandonner ? Morgan en serait capable, il le sait très bien - mais il en est hors de question. Pas après tout ça. Pas après l'avoir utilisé de cette façon. Et si le Zarbi le regrette, c'est tant pis pour lui, il aurait dû y réfléchir avant. Assurer un minimum ses arrières avant d'enchaîner des verres pendant la soirée. Il semble murmurer quelque chose entre ses sanglots, mais Morgan est incapable de comprendre ce qu'il baragouine. Et bien évidemment, il ne va pas lui demander de répéter. Au lieu de quoi, il glisse de nouveau son bras sous le drap, se penchant pour allonger sa portée. Au final, ce qu'il a prit pour son caleçon n'est qu'une bosse formée par les draps froissés. Son sous-vêtement demeure donc introuvable, repoussant sa fuite, l'empêchant de prendre ses jambes à son cou. Alors Morgan déglutit difficilement, en proie à la panique, se sentant de plus en plus pris au piège dans cette chambre qu'il aurait tant aimé découvrir dans d'autres circonstances. Il se sent comme un étranger entre ces murs - comme un indésirable dont il faut absolument se débarrasser.

Et puis soudain, un rire nerveux retenti dans son dos. Inquiet, Morgan ose un regard par dessus son épaule. Mais Oliver lui tourne déjà le dos, oubliant toute pudeur tandis qu'il enfile son caleçon. Et la satisfaction que le rouquin aurait du ressentir en apercevant ses fesses se mue en une tristesse profonde, une réalisation terrible - jamais plus il n'aura l'occasion de le découvrir aussi intimement, jamais plus il n'aura la chance de devenir un petit peu plus pour lui. Tout a disparu pendant cette nuit : ses espoirs, ses attentes, ses souvenirs. Ne demeure plus qu'un tas de questions sans réponses, des larmes brûlantes, et des colères sourdes. Oliver se lève, contourne le lit. Et Morgan se surprend à appréhender la suite, se sentant soudain bien vulnérable alors qu'il se sait plus fort que le Zarbi. Il déglutit, tentant vainement de garder la face malgré la terreur qui agite ses sens.

Ça y est. Il se penche pour attraper quelque chose au sol - Morgan reconnaît aussitôt le tissus noir de son boxer. Bravo, t'as réussi. T'as réussi à me les casser.

Le regard qu'il lui lance coupe toute répartie à Morgan. Son orgueil a envie de répondre à cette provocation - en a besoin même. Mais il en est incapable. Sa gorge est sèche, les mots s'évanouissent au bord de ses lèvres. Et pendant ce temps, tel un automate bien réglé, Oliver ramasse tous les vêtements que le Lougaroc a abandonné au sol, dans des circonstances qu'il ignore encore. Sa main attrape fébrilement le drap, le remontant sur son ventre, craignant soudain que le Zarbi exige quoi que ce soit de lui en échange de ses affaires. Après tout, ce serait là une excellente façon de mettre le point final sur cette affaire, non ? Lui appartenir une dernière fois avant de disparaître à tout jamais de sa vie. Histoire de ne pas rester sur une étreinte oubliée. Et l'espace d'un instant, Morgan se sent prêt à s'offrir à lui, dans l'espoir de se faire pardonner au moins un petit peu, suffisamment pour que le poids de la culpabilité pesant sur son cœur s'allège un peu. Mais de toute évidence, Oliver n'a absolument pas pour projet de faire preuve de tendresse à son égard.

Je vais faire simple et court. Maintenant, tu te casses de chez moi. Je veux plus voir ta sale gueule, j'en ai assez entendu. Un par un, il lui lança ses vêtements au visage. T'as raison, je suis un gros connard, regarde. Enfile-les et casse-toi ! Dégage ! J'ai assez perdu de temps avec toi. Franchement, j'ai mieux à faire qu'écouter une petite pute me dire quelle raclure je suis ! Tu te trompes de cible ; regarde-toi dans un miroir et on en reparle. Je sais pas comment j'ai pu espérer quelque chose avec une vermine pareille. Allez. Magne-toi. Dans cinq minutes je fête ton départ avec une bonne bouteille de vodka. Débarrasse-moi le plancher. Je veux plus jamais te voir.

Si la bouche de Morgan s'ouvre pour répliquer durement face à ses propos horribles, ses mots se muent en une plainte sourde. Chaque insulte est une épine s'enfonçant dans son coeur. Les larmes qu'il s'applique à retenir depuis le début s'enfuient finalement, ravageant son visage. Et pourtant, son regard lance des éclairs, son visage est déformé par la colère. Malgré ses tremblements, il se met sur ses jambes, mettant également sa pudeur de côté, s'habillant lentement devant lui, comme pour lui offrir un dernier show. S'il peine à attacher les boutons de sa chemise, il prend le temps de tous les glisser dans leurs encoches, déterminé à le défier jusqu'au bout. Et alors, il passe un main dans sa chevelure, impertinent, provocateur. Il rejoint Oliver à pas de loup, se penchant vers lui une dernière fois, son visage exprimant une fausse joie nimbée d'hypocrisie.

J'espère que monsieur a été satisfait de mes services. Je vous ferais parvenir la facture.

Et ni une ni deux, Morgan rejoint la porte de la chambre, se hâtant de fuir Oliver et ses paroles douloureuses. Pendant un instant, il a cru faire face à Tôma de nouveau. Et la tentation de plonger ses griffes dans son visage a été terrible. Il aurait été si facile de le défigurer comme il l'a fait avec son ex. Mais le rouquin ne peut lui infliger. Car envers et contre tout, toute l'affection qu'il ressent à son égard l'a dissuadé de lui faire le moindre mal. La rage au ventre, Morgan traverse l'appartement sans prendre le temps de l'étudier du regard, se contentant de repérer la sortie afin de s'y précipiter. Là, il enfile ses chaussures avant de claquer violemment la porte derrière lui. Il lui semble entendre quelque chose tomber au sol. Mais Morgan s'en fiche : il dévale déjà les escaliers, ignorant les voisins qui le regardent avec un drôle d'air. Lorsqu'il arrive finalement sur la rue, il est éblouie par le soleil trônant déjà haut dans le ciel. Et bien évidemment, le rouquin ignore où il est. Il ne connaît absolument pas Féli-Cité et ce quartier lui est totalement inconnu. Il lui faut donc repérer la gare : une fois là-bas, il se souviendra pour sûr du chemin jusqu'à l'arrêt de bus. Le rouquin aborde donc des passants qui lui donnent des indications approximatives, mais suffisantes pour qu'il atteigne la gare en moins d'une demi heure.

C'est une fois à l'arrêt de bus qu'il réalise qu'il n'a pas la moindre pièce dans son porte-monnaie. Que des billets que le chauffeurs n'acceptent pas. Tant pis, il n'aura qu'à prier pour ne croiser aucun contrôleur. Lorsque le bus arrive, le rouquin se faufile par la porte de derrière, histoire de ne pas se faire remarquer. Las, il tire son téléphone portable de sa poche, réalisant avec horreur que le petit porte-clé Concombaffe n'y est plus attaché. La cordelette fragile a dû céder. L'objet doit désormais traîner sur le plancher d'Oliver. Malgré son pincement au coeur, le Lougaroc finit par se dire que c'est pour le mieux, finalement. Autant ne garder aucun souvenir de tout ça. Il vaut mieux. Malgré ses yeux remplis de larmes, Morgan jette un oeil à son téléphone. Un nouveau message. Il l'ouvre, les doigts tremblants, espérant que ce soit Oliver. Mais ce n'est qu'Addie.

Alors Romeo ? Comment ça s'est passé ? C'est bon, tu n'es plus sur la liste des célibataires ? Je compte sur toi pour tout me raconter, hein !! ;)

Un sanglot violent secoue aussitôt les épaules de Morgan. Lâchant son téléphone, qui s'échoue sur ses cuisses, il remonte ses genoux vers son torse, se fichant bien de mettre ses pieds sur son siège. Comme à son habitude, quand il est en proie à une peine profonde, il se recroqueville sur lui-même, laissant s'échapper toutes les larmes de son corps.

Non, ça ne s'est pas bien passé.
Non, il n'y a rien a raconté.
Non, il est loin, très loin d'être un Roméo.

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Oliver W. Saëns
Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: [NC -16] Let's stop denying it ▬ ft. Oliver   [NC -16] Let's stop denying it  ▬ ft. Oliver EmptyVen 30 Aoû - 13:53
Let's stop denying itMorgan & Oliver ♡C'est la fête de trop
Moi j'l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco
C'est la fête de trop
Regarde je luis de paillettes, et me réduis au chaos

Tu sais ce soir j'ai lu, dans mon corps relâché
Le manuel torturé, de cette danse exaltée
J'ai même glissé ma langue dans des bouches saliveuses
Dans de tous petits angles où l'on voit qu'les muqueuses
Puis là je suis rentré, bel et bien les mains nues
Avec cet air déjà vu et l'envie de surplus
J'ai rien trouvé d'précis, excepté d'apparence
Exactement même si demain tout recommence

« Pauvre type, va. »
C'était nul. C'était dur. Mais c'était aussi la seule façon de l'ignorer, lui et sa fierté à deux pokés.
Oliver l'avait observé du coin de l'œil, la vision encore déformée, voilée par cet océan de larme qu'il déversait encore, n'en ayant même plus conscience. Il s'était enfoncé dans son fauteuil, appuyé contre l'accoudoir, cette sensation de vide creusant son estomac.
Ouais, il ne ressentait plus rien. Juste une peine immense, une douleur cuisante. Juste des pensées noires et cette envie de se bourrer de nouveau la gueule, manière d'oublier.
Il l'avait regardé faire son show, sa dernière danse. Trois plombes pour remettre quelques bouts de tissus, trois plombes pour finir de le provoquer et de le mettre dans une rage folle.
Le Zarbi avait compté les boutons de sa chemise, machinalement, comme un compte à rebours qui annonçait son très prochain départ. Il avait contemplé son beau visage une dernière fois, déformé par la rage et la tristesse, par ces gouttes salées qui dévalaient ses joues, traçant des sillons brillants sur sa peau de porcelaine. Il avait enfin admiré sa chevelure ardente qui retombait, cascade de feu, sur ses hanches, fines et dessinées.
Et puis Oliver avait détourné le regard, avait séché quelques larmes, reniflé pour empêcher son nez de couler. Un énième couteau s'était planté dans son cœur meurtri, lui décrochant une plainte silencieuse.
Lorsque Morgan s'était approché de lui, se penchant au plus près de son visage avec ce vilain sourire pendu aux lèvres, il n'avait même pas pu soutenir son regard. Il avait tourné la tête de côté, fixant la porte de son armoire, quelques larmes perlant contre ses cils humides.
Il savait. Il savait que s'il lui avait tenu tête, il aurait fini par l'embrasser, par le retenir, par le serrer tout contre lui. Maintenant, il se souvenait de la sensation de ses lèvres contre les siennes, du goût sucré de sa langue, de ces baisers qu'ils avaient échangés. Et il crevait d'envie de recommencer, de le garder pris au piège dans ses bras, de ne plus le lâcher.
Mais ce serait trop bête. Ce serait oublier tout ce qu'ils avaient pu ce dire, toutes ces piques qui s'étaient douloureusement plantées dans leur dos.
Non. Oliver ne reviendrait pas en arrière. Il résisterait. Il garderait un tant soit peu de dignité, même si Morgan venait d'en piétiner une bonne partie par terre. Sa fierté gisait déjà au sol, sanguinolente.
Le Zarbi n'était pas quelqu'un qui pleurait facilement. Pas devant les autres, en tous cas. Et d'habitude, il ne se mettait pas en colère. Les gens devaient faire fort pour le pousser à bout.
Morgan avait réussi et il devait être ravi. C'était ce qu'il voulait au fond, non ?
Ah, que c'était facile de lui rejeter toute la faute dessus. À croire que le rouquin n'avait pas de libre-arbitre. Un petit sourire amer s'était dessiné sur son visage, faisant tomber d'autres larmes sur ses pommettes.
Si ses services lui avaient plu ?
Pauvre type, va.
C'était tout ce qu'il avait pu lui répondre. Quoi d'autre ? La question était horrible, était cruelle. Jamais, ô grand jamais Oliver n'avait fait tout ça parce que Morgan était escort. Il l'avait vu comme un gars normal, un gars qui manquait d'amour et d'affection, un gars solitaire. Il n'avait pas abusé de lui, il lui avait rendu un peu de joie de vivre. Il l'avait consolé dans les moments difficiles.
Alors est-ce que ses services lui avaient plu ? Quels services ?! Il aurait dû le remercier pour la semaine de déprime qu'il venait de lui offrir. Quel service. Beau travail. C'était vraiment génial.
Pauvre type, va.
Ces trois mots résonnèrent encore en boucle dans sa tête alors que Morgan enfilait déjà ses chaussures. Il n'avait jamais été aussi proche du départ.
Lorsqu'il attrapa la poignée de la porte pour l'ouvrir à la volée, le cœur d'Oliver se serra douloureusement. Il ne le regarda pas s'enfuir. Baissant les yeux, il fixa ses pieds nus, tressaillant lorsque le Lougaroc claqua la porte.
Il ignora même le petit cadre photo qui était tombé par terre sous l'impulsion de Morgan, projetant de petits éclats de verre dans tous les sens sur la moquette.

Alors c'était fini ? C'était bon ?
Trois jours foutus en l'air pour rien. Pour du vent.
Quelques jours encore comme une loque, tournés vers une guérison incertaine. Et cette douleur, ce chagrin immense qui le faisait trembler de ton son corps, combien de temps durerait-il ?
Oliver se laissa aller à son amertume, sanglotant tant et plus, toujours assis sur son stupide fauteuil.
Qu'avait-il fait…? Il l'avait traité de vermine, de pute. Il lui avait lancé ses vêtements au visage, comme on lancerait une vieille chaussure à un chien errant. Il l'avait perdu, pour de bon. Définitivement.
Et ce n'était qu'après l'orage, alors que le calme se faisait dans sa chambre, qu'il se rendait compte de la gravité de ses actes. Jamais il ne pourrait rattraper ses gestes. Jamais Morgan ne les lui pardonnerait.
Le Zarbi se sentait misérable ; une haine retournée contre lui-même lui déchirait le cœur et lui donnait des pulsions violentes. Le rouquin avait raison : il était vraiment un parfait connard.
Se levant, Oliver commença à faire les cents pas dans cette petite pièce qui était devenue une véritable prison. Il sentait encore l'odeur rassurante et délicieuse de Morgan. Elle était partout : dans l'air, sur les coussins, imprégnant les draps, le matelas. Un long sanglot secoua ses épaules.
Il se laissa tomber sur son lit, se recroquevillant sur lui-même, hurlant entre ses mains pour évacuer toute cette rage, toute cette haine accumulées. Il avait oublié les voisins : peut-être le prendraient-ils pour un fou, eux aussi. Grand bien leur en fasse.
Tirant fort sur ses cheveux, il pleura encore longtemps. Peut-être dix minutes, seul, assis sur son lit, en caleçon, incapable de se calmer.
Sa colère retomba. Son envie de se faire du mal pour se punir aussi. Il ne restait plus que la tristesse.
Lorsque Oliver rouvrit les yeux, ce fut pour chercher son portable d'un œil hagard : il venait de vibrer. Tâtant doucement le drap de ses doigts tremblant, il le trouva pris au piège au fond du lit, empaqueté entre deux couvertures. Le Zarbi le regarda d'un œil méfiant : et si c'était Morgan qui essayait de le joindre ? Son cœur fit un bond dans sa poitrine à cette touche d'espoir. Si seulement c'était Morgan… Mais au fond de lui, il n'y croyait pas.
Le nom de Max s'afficha sur l'écran ; il se retint de balancer l'appareil à l'autre bout de sa chambre. Lui… Lui il ne paierait rien pour attendre.
Oliver essaya de déverrouiller son téléphone à plusieurs reprises, mais le capteur d'emprunte digital ne semblait pas apprécier l'humidité de ses doigts. Finalement, il tapa rageusement son code, pour atterrir sur sa messagerie. Il avait trois appels manqués, un message vocal en attente : sa gorge se serrant sous l'appréhension, il porta le smartphone à son oreille :

« Heeeeeeey ! Salut Oliver ! Alors, dis-moi : tu l'as serré ou pas ?! Putain, franchement chapeau mec. Vous étiez bien parti hier soir ! Et puis j'avoue, elle est mignonne ta petite pute. Allez, rappelle-moi : t'as intérêt de tout me raconter dans les moindres détails !
Ah, au fait ! Je t'ai envoyé quelques photos souvenirs. Si tu peux m'en retourner une de ta belle aux bois dormant, je t'en serais très reconnaissant. »
Oliver laissa retomber sa main sur ses cuisses, las. Un soupir s'échappa de ses lèvres, marquant son dépit. Ce mec était vraiment con.
Pourtant, il finit pas s'exécuter, poussé par une sorte d'habitude : les photos souvenirs, c'était la spécialité de Max… Et pour une fois, elles tomberaient bien vu qu'il ne se souvenait de rien.

Il regretta tout de suite sa décision. Son cœur se figea un instant dans sa poitrine alors qu'il passait d'un cliché à l'autre, le regard vide.
Ce n'était pas de simples photos de la soirée. C'était des photos de lui et Morgan… Le plus souvent en train de se bécoter. Le rouge éclaboussa ses joues tandis que les larmes remontaient jusqu'à ses yeux : sur la banquette, le rouquin était sur ses genoux, cambré comme jamais, venant cueillir ses lèvres avec délice. Là, Oliver criait à Max d'arrêter : ses yeux brillant, son regard fou soulignaient son état d'ivresse. Ici, ils étaient tous les deux sur la piste de danse ; il avait les mains sur les fesses du Lougaroc qui bougeait sur la piste les yeux fermés, complètement collé à lui… Des gens aux visages familiers riaient autour, les pointaient du doigt, les applaudissaient.
La honte l'étrangla. Il toussa un moment, se débarrassant du portable.
Alors… Alors il s'étaient vraiment…? Son palpitant recommença à tambouriner fort dans sa poitrine, réveillant de plus belle sa peine qui s'était un peu calmée. Un autre sentiment se mêla à cette tristesse… Des remords ou… du manque ?
Il regrettait tellement d'avoir précipité le rouquin vers la sortie. Une larme, solitaire, roula sur sa joue.
Tout l'amour qu'il ressentait pour lui lui sautait à la figure.
Son regard sillonna la chambre, complètement perdu. Il était parti. Vraiment parti. Il ne garderait aucune trace de lui, aucun souvenir mises à part ces multiples photos…

À moins que…? Qu'est-ce qu'il voyait là, abandonné au pied du miroir…?

Il se leva et s'accroupit pour prendre le mystérieux objet entre ses doigts : c'était tout doux, tout pelucheux.
C'était le Concombaffe qu'il lui avait offert la veille pour lui remonter le moral ; la corde avait dû céder dans l'agitation, se dérober du vieux téléphone de Morgan.
Oliver déglutit, restant immobile, accroupi : ne se devait-il pas de rendre son bien au rouquin…?

Était-ce seulement possible ?
L'approcher à nouveau ? Lui parler encore. Lui dire à quel point il était con.
Non, tout cela lui semblait compliqué.
Pourtant, il ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à son portable, perdu entre les draps.
Non, c'était bien trop compliqué.

Pas vrai ?
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