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 L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho

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Clara Heim
Clara Heim
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MessageSujet: L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho   L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho EmptyDim 8 Sep - 1:45


L'Art & la Manière
feat. Inaho ♥

Le vieux tourne-disque arrive à la fin de sa prestation lorsque Clara pique une dernière fois son aiguille dans le tissu blanc sur lequel elle travaille depuis le début de la matinée. Broder tous ces motifs floraux à la main n'a pas été tâche facile, mais la couturière est bien fière du résultat. Alors que le silence se fait de nouveau dans l'atelier, elle observe sa réalisation de près, s'assurant qu'aucun fil ne dépasse, qu'aucun défaut ne vient gâcher son œuvre. Son œil expert glisse le long du tissu, passe au peigne fin chacune des broderies. Et force est de constater qu'il n'y a absolument rien à déclarer. Les broderies sont parfaites, fines et délicates. Un sourire satisfait étire les lèvres de Clara alors qu'elle fait glisser ses doigts sur les petits motifs, appréciant leur relief, leur douceur. Si la broderie demande extrêmement de travail et de concentration, la Métamorph a toujours apprécié les faire à la main – si la machine est un outil très efficace qui lui offre un gain de temps conséquent, elle ne va pas toujours dans les détails. La plupart du temps, Clara se retrouve obligée de corriger quelques petits défauts grossiers qui altèrent la qualité de son travail. Or, la jeune femme tient à toujours réaliser des pièces parfaites, et ce dans les moindres détails – dusse-t-elle parfois sacrifier ses nuits. Si la couture est une véritable passion pour elle, c'est également son métier et c'est pour ces deux raisons qu'elle ne peut se permettre de se reposer sur ses lauriers. Elle doit constamment viser plus haut et jamais se contenter du strict minimum.

Un petit soupir lui échappe alors qu'elle retire enfin ses lunettes, massant un instant l'arête de son nez. A rester concentrée de la sorte pendant des heures, elle réalise seulement maintenant à quel point elle a mal à la tête. Clara ne voit jamais le temps passer lorsqu'elle travaille, et peut rester des heures et des heures à jouer du fil et de l'aiguille sans même s'en rendre compte. Néanmoins, elle ne regrette absolument pas, parce qu'elle est bien fière de ses jolies broderies. Elles habilleront magnifiquement le jupon de cette robe de mariée sur lequel elle travaille depuis plus de deux semaines maintenant. N'ayant jamais réalisé quelque chose de la sorte auparavant – Clara n'étant pas vraiment spécialisée dans les mariages – elle a mit quelques jours avant de parvenir à un croquis répondant à ses attentes ainsi qu'à celle de son client. Parce que cette robe n'a pas pour avenir d'habiller une dame pour le plus beau jour de sa vie, mais bel et bien de finir sous les projecteurs, sur le dos d'une actrice. Et son cahier des charges est clair : le tout doit être simple, mais élégant, raffiné, très féminin. Clara a donc puisé son inspiration sur internet et dans quelques magazines, jusqu'à parvenir au croquis parfait. Une fois ce dernier validé, elle a pu se lancer dans la réalisation. Et le travail est titanesque, surtout pour la Métamorph qui travaille seule. Heureusement, cela ne sera bientôt plus le cas.

En effet, après y avoir réfléchi pendant des mois – et sous les conseils de ses proches – Clara a prit l'importante décision d'engager un apprenti. Il lui a fallu un peu de temps pour se faire à cette idée, la Métamorph ayant toujours travaillé en solitaire, mais face à toutes les commandes ne cessant de lui parvenir, elle a finalement accepté le fait qu'il s'agissait-là de la meilleure des solutions. Cela dit, l'idée de partager sa passion et son savoir-faire est quelque chose qui la titille depuis quelques temps maintenant. Son seul freint ? Clara a tout apprit par elle-même : elle n'a fait aucune école, aucune formation. Elle a apprit sur le tas, en commençant par des vêtements de poupées, alors qu'elle entrait à peine dans l'adolescence. Et de fil en aiguille – sans mauvais jeu de mot – elle s'est mise à confectionner des tshirts, puis des robes, puis des kimonos. Une fois lancée, plus rien n'a pu l'arrêter. Et ses parents n'allaient surtout pas brider son imagination, bien au contraire ! Ils l'ont accompagné dans son projet, son père se servant même de ses compétences de designer informatique pour lui créer une petite boutique en ligne. Il n'a fallut que quelques mois pour que cette dernière explose, permettant à Clara d'ouvrir sa propre boutique au beau milieu de Lavandia. Comme quoi, parfois, il suffit seulement d'avoir une bonne étoile.

Cependant, cette absence de cursus scolaire ne fait pas d'elle quelqu'un de très académique. Elle doutait donc être capable d'enseigner son métier avec professionnalisme. C'est sa mère qui l'a persuadé du contraire, et c'est donc avec une énergie nouvelle qu'elle a posté quelques annonces de recrutement sur plusieurs sites internet. S'en est suivi la longue et fastidieuse étude des CV, qui n'a rien d'agréable mais qui demeure nécessaire. La Métamorph a étudié personnellement chacune des candidatures, leur accordant à tous une attention bien particulière. Et finalement, c'est le CV et la lettre de motivation d'un jeune homme de Sinnoh qui a retenu son attention. Son dossier promettait de belles choses et Clara a été très impressionné par les quelques photographies de ses réalisations jointes à sa candidature. C'est pourquoi elle a répondu positivement à sa proposition, fixant la date de leur première rencontre dans la foulée. Et ce fameux jour est arrivé, puisque la Métamorph doit accueillir son apprenti à la gare de Lavandia en fin de journée. Si ses souvenirs sont bons, son train est censé arriver aux alentours de dix-huit heure. Son regard rosé glisse d'ailleurs vers la pendule accrochée au dessus de sa tête, soudain bien curieuse de savoir comment de temps s'est écoulé depuis qu'elle s'est mise au travail le matin même.

Dix sept heure cinquante trois.

Le sang de Clara ne fait qu'un tour : elle est en retard ! Ni une ni deux, elle bondit sur ses pieds, lissant rapidement les pans de son kimonos avant de se diriger vers la sortie. Éteignant les lumières au passage, elle verrouille son bureau, traverse la boutique puis ferme cette dernière à double-tour. Son sac à main sous le bras. Mais quelle gourde ! Quelle belle première impression elle va faire à son apprenti. Clara n'est jamais en retard en temps normal : elle déteste cela. Mais prise dans ses broderies, le temps est passé trop vite, beaucoup trop vite. Au pas de course, elle s'engage dans la première bouche de métro qui croise son chemin. Elle prend tellement souvent les transports de Lavandia qu'elle n'a même plus besoin de réfléchir, ses pieds la mènent exactement où elle le désir sans la moindre hésitation. Arrivée sur le quai, Clara observe avec appréhension les prochaines arrivées. Un train vient à peine de partir, et le prochain n'arrive pas avant cinq minutes. Portant une main à sa bouche, la Métamorph se mordille distraitement l'ongle en trépignant sur place, guettant l'arrivée du train avec impatience. Lorsque ce dernier s'arrête sur le quai, elle se faufile à l'intérieur, espérant que le train de son apprenti ait quelques minutes de retard histoire de lui laisser le temps d'arriver. C'est au bout de trois arrêts qu'elle arrive à la gare et la rosette se précipite vers les tableaux d'affichage, avisant avec horreur que TGV en provenance de Mérouville est déjà arrivé à quai.

Tentant de rester calme, Clara prend la décision de rejoindre la voie où le train est arrêté. Avec un petit peu de chance, le jeune garçon n'est pas allé bien loin. Inaho Murakami de son petit nom, si la Métamorph se souvient bien. Si son nom de famille sonne étrangement familier à ses oreilles, elle n'arrive absolument pas à se souvenir pourquoi. En tout cas, la voilà qui arrive à destination. Là, des familles réunies s'échangent des bises et des accolades ravies, des amants séparés se retrouvent avec passion, ou des âmes solitaires errent seules dans le petit hall. Clara balaie les alentours du regard, à la recherche de la tignasse blanche de son apprenti, espérant qu'il ne se soit pas aventuré seul dans l'immense gare de Lavandia. Au lieu de quoi, ce serait bien ardu de le retrouver. Mais bien heureusement, elle finit par reconnaître Inaho non loin d'une petite supérette à l'enseigne lumineuse. Rassurée, bien que gênée de son retard, Clara se hâte de le rejoindre, se présentant à lui avec un grand sourire :

Ouuuf, vous voilà ! Je suis vraiment, vraiment navrée pour mon retard. Votre voyage s'est bien passé, j'espère ? La Métamorph remet distraitement quelques mèches de cheveux rebelles derrière ses oreilles pour se redonner contenance. Pour me faire pardonner, que diriez-vous de manger en ville ? C'est moi qui offre !




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Inaho Murakami
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MessageSujet: Re: L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho   L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho EmptyDim 8 Sep - 23:06
L'Art & la Manière
Quelle chaleur !
Des doigts fins vinrent tâtonner un joli sac en lin, écartant délicatement ses anses pour s'y frayer un chemin. Ils en ressortirent avec un mouchoir de soie, d'un blanc pur, qu'ils remontèrent jusqu'au visage immaculé du jeune homme où perlaient quelques gouttes de sueur.
Hoenn était un véritable four, et Inaho, après seulement quelques heures passées dans cette toute nouvelle région avait l'impression de fondre littéralement. Lentement, il épongea son front, son nez et ses joues avant de remettre en place ses cheveux, collés à sa peau. Pfiou ! Il ne tiendrait pas longtemps par ici s'il ne trouvait pas un moyen de se rafraîchir ! Sa nature n'était pas habituée à des températures pareilles. Le type glace qu'il était souffrait terriblement.
Il se frotta doucement les yeux pour chasser les dernières poussières de sommeil qui les faisaient encore papillonner : le réveil avait été difficile. Il était arrivé vers deux heures du matin, et avec toutes les démarches administratives à effectuer, il avait dû se lever tôt. Beaucoup trop tôt. Le Momartik n'était plus habitué à des nuits aussi courtes… Cela lui rappelait ses années en école d'art. Il lui était déjà arrivé de passer des nuits blanches pour finir ses projets ; le rythme y était soutenu et ne lui manquait pas du tout. À présent, il avait seulement hâte de commencer à travailler, pour de bon. Pour de vrai. Gagner sa vie loin de sa famille, grâce à sa passion : c'était un véritable rêve sur le point de se réaliser.
Ramenant sa main droite devant ses lèvres rosées, il bailla à s'en décrocher la mâchoire, des larmes embuant ses yeux : que penserait sa future patronne si elle le voyait arriver dans cet état ? Il lui serait sans doute nécessaire de boire un thé avant de prendre le train. Cela tombait bien : son départ était dans une demie-heure ; il avait largement le temps de s'arrêter dans un café de la gare. Rangeant son mouchoir dans son sac en lin, Inaho le réajusta sur son épaule et lissa d'un geste précis les pans de son kimono : il avait revêtu l'une de ses plus belles créations. C'était un tissu crème, plus fin que ceux qu'il avait l'habitude d'utiliser, brodé de motifs traditionnels au fil d'argent. Il avait dessiné quelques grues qui s'envolaient dans un ciel nuageux, et de nombreux lys qui se déployaient en dessous, jusqu'au bas du vêtement. Le tout était accompagné d'un obi gris satiné qu'il avait simplement noué dans son dos en un nœud tombant.
Inaho avait longuement admiré son reflet dans le miroir avant de partir : ses cheveux immaculés coulaient lestement sur ses épaules, ses yeux paraissaient plus vifs que d'habitude ; le ciel bleu azur de Mérouville faisait ressortir leur couleur canari. Seules ses cernes juraient avec le reste : le jeune homme les avait masquées sous un peu de fond de teint. Il en avait toujours avec lui dans des cas d'extrême urgence.
Bien sûr, il avait longtemps hésité entre différents kimonos. Le noir brodé de grenat avait été son premier choix, mais finalement, il l'avait jugé trop voyant et lui avait préféré des couleurs pastels, qui passeraient plus facilement inaperçues.
Le Momartik n'aimait pas vraiment attirer l'attention ; pas dans les transports ou dans la rue, en tous cas. Déjà, son style vestimentaire en étonnait plus d'un, alors il n'avait pas besoin d'en rajouter.
Parfois, de vieilles dames l'arrêtaient sur son chemin pour lui faire quelques compliments qui lui décrochaient un petit sourire reconnaissant… Mais la plupart du temps, les gens le dévisageaient avec surprise, comme une bête curieuse. Il était vrai que même nu comme un ver, Inaho aurait attiré les regards : son physique était particulier, sa beauté singulière… Les jeunes femmes, par ailleurs, étaient nombreuses à glousser sur son passage.
Au fond, c'était plutôt gratifiant, et Inaho, comme chaque fois qu'on lui disait "Monsieur", y voyait une victoire personnelle. Mais il aimait également rester discret et passe-partout. Question de timidité et de pudeur.

Aussi ne faisait-il jamais de vague et s'attachait-il à être parfait en toutes circonstances… Sauf quand sa maladresse naturelle lui jouait des tours, et à vrai dire, c'était assez fréquent.
Aujourd'hui, c'était sa valise qui n'en faisait qu'à sa tête : Inaho l'avait chargée le plus possible, emportant avec lui tous ses outils de travail préférés, des étoffes qu'il voulait ajouter à ses créations et des tonnes de vêtements. Après hésitation, il avait même emporté avec lui quelques souvenirs, comme un vieux Polarhume en peluche et des cadres photos où figuraient sa famille et Hide. Ce dernier allait terriblement lui manquer, et le jeune homme avait éprouvé beaucoup de peine à lui faire ses adieux… Mais comme à son habitude, retenue l'oblige, il avait masqué sa tristesse pour n'afficher qu'un petit sourire confiant :

▬ Tu m'appelleras, hein ? Et je viendrai te voir !

▬ Tu sais, j'aurais certainement beaucoup de travail.
Sa réponse, qui résonnait encore froide à ses oreilles, le laissait de marbre. Il aurait pu lui dire qu'il allait penser à lui tous les jours, qu'il voudrait le revoir dans quelques semaines… Mais il avait préféré installer une distance de sécurité avec ses propres sentiments et ceux de son entourage. S'émouvoir était inutile dans ces moments ; il devait partir. Soit, il partirait, mais sans verser une seule larme. Après tout, son arrivée à Hoenn était positive. Il n'y avait pas de quoi être triste.
Aussi, ce fut en mettant tous les souvenirs de son départ de côté qu'Inaho agrippa la poignée de sa valise, la tirant de toutes ses forces pour la faire avancer. Les roues crissèrent sur le lino de la gare, lui décrochant un regard profondément ennuyé : dès qu'il serait à Lavandia, ce bagage ne bougerait plus ; il le laisserait à sa place le temps de s'en procurer un autre. Ces caprices incessants ne pouvaient plus durer.
Ce fut donc en la faisant rouler péniblement qu'il atteignit le café le plus proche, s'asseyant avec grâce sur un tabouret accolé au bar. Il arrangea un moment son kimono pour éviter d'y faire des plis et s'accouda au plateau marbré. Le serveur lui tournait le dos, nettoyant quelques verres qu'il posait en rythme avec une musique pop sur l'évier. Inaho se racla doucement la gorge, passant une main dans ses cheveux pour leur donner un peu de volume et fit sa commande sur un ton poli :

▬ Je vais vous prendre un thé au jasmin, s'il vous plaît. Ne le laissez pas infuser trop longtemps, sinon il ne sera pas assez fort pour me réveiller. Merci.
Ses mots étaient glacials, clairs, comme à leur habitude. Inaho prenait beaucoup de plaisir à les prononcer ; sa voix grave, vibrante, sonnait comme une douce mélodie à ses oreilles. Comme un suc longtemps recherché auquel il pourrait désormais goûter jusqu'à la fin des temps.
L'homme s'exécuta, déposant quelques minutes plus tard une petite théière rouge et une jolie tasse admirablement décorée devant son client. Le Momartik le remercia d'un signe de tête et sirota sa boisson chaude en prenant son temps, consultant néanmoins de temps à autres sa montre digitale. Dix-sept heures quinze. Il avait déjà fait un tour de la gare, avait repéré son quai : il ne pourrait pas se perdre ; rejoindre son train serait aisé.
Aussi resta-t-il quelques minutes de plus, bâillant encore par intermittence, lançant un regard vide à l'extérieur du café. Les voyageurs affluaient… Ils seraient sans doute serrés comme des sardines dans son train pour Lavandia. Rien que d'y penser, Inaho sentait ses poils se hérisser sur ses avants-bras. Il détestait les transports en commun. Il détestait sentir la peau d'un inconnu contre la sienne. Les odeurs nauséabondes, la chaleur humain ne faisaient que rendre l'expérience encore plus désagréable.
Laissant échapper un soupir silencieux, Inaho paya son thé, quitta son tabouret et saluant poliment le serveur, tira de nouveau sa valise, réprimant un petit râle courroucé.
Dix-sept heures vingt : le train partirait dans dix minutes ; il avait largement la temps. Avec la même délicatesse que tout à l'heure, il fouilla de nouveau dans son sac en lin, brodé d'un dragon d'or ressemblant étrangement à un certain légendaire, pour en sortir son billet. Il vérifia une dernière fois l'horaire, le quai, et se dirigea prestement vers une borne où il le fit poinçonner.
Remontant la foule de voyageurs, il chemina ainsi jusqu'aux escaliers qui le mèneraient à sa voiture : ils étaient plutôt raides. Jetant un regard noir à sa valise, Inaho la souleva à bras le corps, comme si de rien n'était, et arriva en haut à peine essoufflé. Son entraînement physique quotidien lui avait donné une endurance à toute épreuve : ce n'était pas un peu d'exercice qui allait ruiner son teint porcelaine !
Les contrôleurs s'amassaient déjà devant les portes, signe d'un départ imminent. Leur disant bonjour à demie-voix, Inaho finit par entrer dans le wagon le plus proche, trop agacé par sa valise boiteuse pour aller plus loin. Toutes les places étaient déjà prises. Livide, le Momartik ne trouva rien de mieux que de s'appuyer contre la porte d'en face, rangeant ses bagages dans l'angle : sans doute pourrait-il s'asseoir aux prochains arrêts ? Les gens descendraient vite.
Il attendit le coup de sifflet du personnel, la fermeture des portes, essayant d'ignorer tous ceux qui venaient s'entasser contre lui et se laissa aller contre le battant vitré, fermant les yeux pour prendre son mal en patience.

***


Le train arriva parfaitement à l'heure ; ça changeait des navettes à Sinnoh. Inaho poussa un long soupir lorsqu'il s'extirpa de son wagon, soulevant sa valise à bout de bras : le voyage avait été tout bonnement épuisant ; quasiment personne n'était descendu aux arrêts précédant Lavandia et il avait dû, à son grand damn, rester collé aux autres tout le long du trajet. La chaleur corporelle n'avait pas arrangé sa quasi-phobie de contact humain. C'était éreinté qu'il foulait le sol bétonné du quai, sillonnant les alentours du regard, un peu perdu.
Il se recoiffa un instant, ramenant ses cheveux sur son épaule droite, et lissa de nouveau son kimono qui s'était un peu plissé dans le train. S'il en croyait les informations qu'il pouvait lire sur tous les panneaux fléchés, il lui suffisait de descendre par l'escalier qu'il avait sur sa gauche. Inaho regarda l'heure qu'affichait sa montre : dix-huit heures tout pile ! Il ne pouvait pas être plus ponctuel. Même s'il n'y était pas pour grand chose, cela ferait sans doute bonne impression. Le jeune homme prit une grande bouffée d'air frais – la nuit allait bientôt tomber : mine de rien, il appréhendait un peu cette première rencontre. Il avait déjà échangé quelques informations par mail avec sa future patronne, mais c'était bel et bien la première fois qu'il allait la voir en chair et en os ! Alors, haut les cœurs. Tout se passerait bien, il n'y avait pas de raison. Il s'efforcerait de parler un peu, de répondre à ses questions même s'il n'en éprouvait pas le besoin. Il sourirait un peu, assez pour lui plaire… Et tout rentrerait dans l'ordre assez rapidement. Ensuite, dès qu'ils commenceraient à travailler ensemble, Inaho n'aurait plus besoin de jouer la carte de la sociabilité : il lui faudrait seulement effectuer un ouvrage propre, irréprochable, et le tour serait joué.
D'un pas léger, l'hybride aux iris dorés s'engagea donc vers les marches qui le mèneraient au cœur de la gare de Lavandia, la tête haute, le regard franc et droit. Il descendit l'escalier avec une prestance sans pareille, reposant sa valise par terre avec soulagement.
Il s'avança un peu dans le long couloir qui s'offrait à lui, décoré de jolies lanternes électriques. Le sol, carrelé, était de bien meilleure qualité que celui de Mérouville : Inaho comprit tout de suite qu'il était bel et bien arrivé dans la capitale d'Hoenn.
Bon, à présent, il ne lui restait plus qu'à trouver son employeuse. Le Momartik, s'immobilisant un instant au beau milieu de la salle, leva les yeux au plafond, essayant de se remémorer le visage de celle qui venait l'accueillir : sur la photo, elle avait ce petit air sage, ces jolis yeux rosés, pétillants, et surtout cette tignasse violacée, coiffée assez originalement. Somme toute, une très jolie jeune femme.
Madame… Heim. C'était bien cela ? Oui, Clara Heim. Inaho ne savait pas comment prononcer un tel nom de famille… Était-ce Aïmé ? Ou plutôt Aime ? Une petite moue songeuse déforma très légèrement ses traits. Bon, il n'aurait qu'à l'appeler Madame. Cela conviendrait parfaitement.
En attendant… Il lui fallait la trouver. Et au beau milieu de toute cette foule, ce n'était pas chose aisée. Inaho tourna un moment en rond, entraînant sa valise avec lui ; il grimaça plusieurs fois à ses crissements suraigus, l'abandonnant finalement pour faire un rapide dernier tour de piste.
Pas de tête violette en vue.  
Devait-il rejoindre le hall principal ? Ils s'étaient dits par message qu'ils se retrouveraient en bas des escaliers. L'agacement naquit dans la poitrine du jeune homme qui n'en montra pourtant pas le moindre signe, demeurant stoïque. Il lui faudrait sans doute l'attendre : elle était très certainement en retard. En d'autres circonstances, il aurait critiqué ce manque de ponctualité édifiant… Mais Madame Heim était sa patronne, il ne fallait pas l'oublier. Et en tant que patronne, elle aurait toujours de très bonnes raisons d'arriver en retard.
Patientant docilement, Inaho reprit sa valise et alla s'appuyer contre le mur. Il sortit son téléphone portable de son sac et consulta les quelques messages qu'affichait sa page d'accueil. Sa sœur, Rena, lui demandait s'il était bien arrivé et lui faisait remarqué qu'il avait sa chaîne. C'était elle qui lui avait offerte pour ses dix-huit ans. Ce n'était pas bien grave ; il en retrouverait une à Lavandia. Tapotant sur son clavier du bout des doigts, il lui répondit en quelques mots qu'il était enfin à bon port. Il éteignit alors son portable, décidant d'ignorer le message d'Hide ; il le lirait plus tard, une fois l'esprit tranquille.

Au terme d'une bonne dizaine de minutes, lassé d'attendre, le Mormartik s'approcha de la vitrine d'une petite boutique qui vendait magazines et viennoiseries. Il détailla d'un œil curieux les couvertures des journaux peoples, admirant les tenues qu'affichaient les stars. Si certaines étaient banales et de mauvais goût, d'autres semblaient intéressantes… Comme cette combinaison à strass que portait une chanteuse aux beaux cheveux rouges. Moulante, elle dessinait ses formes à merveille et avait ce petit côté rock qui rendait le tout très convainquant.
Ce fut alors qu'un éclat de voix le tira de sa contemplation ; Inaho se retourna, franchement surpris, ses sourcils formant de petits ponts au-dessus de ses yeux légèrement écarquillés. Une jeune femme vêtue d'un magnifique kimono magenta, aux manches crème brodées de très beaux motifs floraux, venait de se ruer sur lui.
C'était elle ? Au vu du bel ouvrage qu'elle arborait avec tant de prestance, cela ne faisait aucun doute. Les paroles de l'inconnue confirmèrent bien vite son hypothèse :

▬ Ouuuf, vous voilà ! Je suis vraiment, vraiment navrée pour mon retard. Votre voyage s'est bien passé, j'espère ? Pour me faire pardonner, que diriez-vous de manger en ville ? C'est moi qui offre !
Esquissant un sourire froid et sans vie, uniquement poli, Inaho fit ce qu'on lui avait appris depuis son plus jeune âge : il se courba précipitamment, esquissant une petite révérence, marque du respect qu'il accorderait à partir de maintenant à sa patronne. Puis, se redressant, il s'empressa de répondre :

▬ Madame. Je suis ravi de faire votre connaissance. Enchanté, je suis Inaho. Il fit mine de regarder sa montre, son faux sourire s'intensifiant.
Il n'est que dix-huit heures et quart. Le train vient à peine d'arriver, ne vous inquiétez pas.
Inaho détourna un instant le regard, cherchant sa valise des yeux. Il l'attrapa par la poignée, prêt à partir.
Que devait-il lui dire maintenant ? Peut-être commencer par répondre à ses questions…? Oui, c'était certainement un bon début. Surtout ne jamais laisser de blanc, cela ne ferait pas bonne impression. Il se devait de paraître ouvert, sociable :

▬ Le voyage s'est effectivement très bien passé. Le trajet est court d'ici à Mérouville, heureusement. Je serai en tous cas ravi d'aller dîner en ville avec vous ; nous pourrons ainsi faire plus amplement connaissance. Mais avant… Il tira sa valise vers lui ; les roues émirent un couinement terrible. Mais avant je souhaiterai déposer mes bagages à l'atelier, si cela ne vous dérange pas. Il se trouve que j'ai quelques petits soucis avec celui-ci…
Commençant à effectuer quelques pas vers la sortie de ce grand couloir où affluait de plus en plus de monde, Inaho fit de son mieux pour contenir les grincements de son chargement. Il détailla plus amplement la tenue de sa patronne, son œil d'expert ne pouvant qu'apprécier la qualité des broderies. Les points étaient parfaits, très réguliers, épais comme il fallait. Tous les motifs étaient harmonieux et bien disposés. Décidément, c'était du grand art.
La fierté de devoir bientôt travailler pour une si talentueuse couturière inonda sa poitrine :

▬ Si je puis me permettre, votre kimono est absolument magnifique. J'aime beaucoup ce dégradé entre le magenta et le blanc crème. Et les motifs floraux sont très beaux, très fins. J'admire sincèrement votre travail.
:copyright:️ 2981 12289 0
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Clara Heim
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MessageSujet: Re: L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho   L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho EmptyVen 13 Sep - 19:53


L'Art & la Manière
feat. Inaho ♥

Pour les personnes non habituées, la gare de Lavandia a tout d'un véritable labyrinthe. Elle est en effet composée de plusieurs halls, sur des étages différents. Et chacun de ces halls possèdent de nombreux quais, s'alignant sur plusieurs mètres. Évidemment, tout est parfaitement bien indiqué et le personnel est toujours présent pour diriger les voyageurs égarés. Mais lorsqu'il a du monde - c'est-à-dire quatre-vingt quinze pourcent du temps - il est bien difficile de reconnaître les employés de la gare ou les panneaux d'indication. D'autant plus que certaines personnes ont la très fâcheuse manie de patienter aux mauvais endroits, dissimulant derrière eux et leurs bagages toutes les informations utiles pour les voyageurs. Ainsi, les ronchonnements vont bon train, ainsi que les réflexions déplacées. Les vols, également, sont malheureusement très courants. Dans une telle fourmilière, il est si facile de glisser sa main dans un sac. La police a beau faire des rondes, les pickpockets demeurent très actifs et une minute d'inattention suffit pour se faire subtiliser son téléphone portable ou son porte-monnaie. Si quelques voleurs sont interpellés, certains passent à travers les mailles du filet. Heureusement, la Métamorph n'a jamais eu le moindre vol à déplorer, jusqu'à maintenant – et elle espère bien que ça dure.

Cependant, Clara est habituée à cette jungle urbaine et à ses nombreux petits soucis. La gare, elle la connaît par coeur. Son travail lui demandant des déplacements réguliers dans plusieurs villes de Hoenn, elle a côtoyé tous les halls suffisamment souvent pour s'y rendre les yeux fermés. Avec le temps, elle a apprit que tel hall avait en gare tel train à destination de telle ville. C'est à peine si elle consulte son application mobile des chemins de fer régionaux pour connaître son quai, parce qu'elle est désormais capable de le deviner par elle-même. Et c'est pareil à l'aéroport : elle sait exactement comment s'organiser, comme s'y rendre et comment s'y retrouver, tel un automate bien réglé. Ce n'est néanmoins qu'une question d'habitude : à force de devoir aller à droite, à gauche, dans telle ville, dans telle région … les transports en commun n'ont plus aucun secret pour elle ! Elle connaît même les arrêts de métro et d'autobus par coeur, alors que la Métamorph n'est pas réputée pour sa mémoire de Donphan. Mais depuis tout ce temps, n'est-ce pas parfaitement normal ? Ses déplacements sont si réguliers qu'elle reste rarement trois jours d'affilés à la boutique, empruntant train, bus et avion pour rencontrer des clients par ici, des dessinateurs par-là – de quoi connaître chaque horaire de transport sur le bout des doigts.

C'est bien pour cela que Clara n'a aucun mal à rejoindre le hall où le train en provenance de Mérouville est arrêté. Généralement, c'est ici qu'arrivent trains de petites villes - réputés pour leur ponctualité, d'ailleurs. Pour une fois, la Métamorph aurait apprécié que celui-ci accuse quelques minutes de retard mais … tant pis ! Pour la première impression, elle repassera. Elle aurait évidemment pu inventer un problème quelconque pour se justifier mais … pourquoi commencer à mentir à Inaho dès le premier jour ? Elle est en retard, certes … Mais l'erreur est autant humaine qu'hybride, alors il n'y a pas de quoi en faire une montagne. Évidemment, la rosette aurait préféré l'attendre dans le hall et l'accueillir dès son arrivée, mais tant pis. Il n'y a pas mort d'homme, après tout. Et avec un petit peu de chance, le jeune homme ne lui en tiendra pas rigueur … du moins, pas trop ? Clara ne veut pas que leur coopération commence sur une mauvaise note. Elle s'en voudrait d'avoir gâché ses chances de devenir amie avec son apprenti - car là est son souhait. Si elle compte bien rester dans ses chaussures de patronne à l'atelier, elle n'est pas obligée de le faire en dehors. Or, Clara est connue pour apprécier les petites sorties entre collègue après le travail, ou les pauses déjeuner dans un petit restaurant du coin. Cela est même devenu un rituel aux studios de cinéma de Voilaroc, lorsqu'elle y passe. D'autant plus que, désormais, c'est une façon supplémentaire de passer du temps avec Ayden …

Mais ce n'est pas le moment de penser à tout cela ! Maintenant qu'elle est face à Inaho, elle se permet de l'étudier un peu du regard. Comme sur la photographie jointe à son CV, le jeune homme a les cheveux blancs, cascadant légèrement sur ses épaules. Ses yeux sont d'un jaune perçant, presque envoûtant, rendus plus beaux encore par ses cils nacrés. Il est légèrement plus grand que Clara, d'une dizaine de centimètres tout au plus. Mais ce qui attire le plus le regard de la Métamorph, c'est le kimono que son apprenti porte. D'une belle couleur crème, il est brodé de motifs traditionnels d'un fil argenté. Un travail qualitatif, que la rosette reconnaît au premier coup d'oeil. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut trouver dans les grandes surfaces, c'est certain. S'agit-il d'une pièce de sa création ? Si c'est le cas, Clara ne peut être plus ravie : son amour inconditionnel pour les kimonos n'est plus à prouver et pouvoir partager cela avec son propre apprenti serait un véritable plaisir. Pendant longtemps, les kimonos ont été pour elle le moyen de dissimuler ses complexes, ne pouvant supporter les vêtements marquant la taille, les cuisses ou la poitrine. A l'adolescence, le regard que les autres pouvaient porter sur elle l'ont tant effrayé que Clara s'est dissimulée sous des couches et des couches de tissus. Si désormais elle arrive petit à petit à se réconcilier avec son corps, elle apprécie trop le confort des kimonos pour s'en passer. Et ça, Inaho ne tardera pas à le comprendre.

Pour l'heure, Clara se contente d'un sourire ravi, espérant que le courant passe bien entre son apprenti et elle. Inaho lui rend d'ailleurs son sourire – un peu trop poli pour sembler sincère – avant se courber en exécutant une petite révérence, ce qui laisse la Métamorph un peu pantoise. Cependant, les enseignements de son père lui reviennent en mémoire et elle se hâte de faire de même, rendant la politesse – bien que tout cela lui paraisse bien trop pompeux !

Madame. Je suis ravi de faire votre connaissance. Enchanté, je suis Inaho. Il n'est que dix-huit heures et quart. Le train vient à peine d'arriver, ne vous inquiétez pas.

Elle a donc un quart d'heure de retard ? Super ! Voilà une information qu'elle aurait préféré ne pas connaître. Mais tant pis – elle est en retard, elle est en retard, c'est comme ça ! Ce n'est pas comme si elle pouvait revenir en arrière, de toute façon. Tout ce que Clara espère, c'est que le sourire poli de son apprenti ne cache pas un certain agacement. Ce serait justifié, cela dit. Elle n'est pas sûre que, dans le cas contraire, elle aurait apprécié devoir poireauter un quart d'heure dans une gare inconnue. Si la Métamorph n'est pas du genre à faire des scandales, elle n'en pense pas moins, comme la plus grosse majorité de la population. En tout cas, elle espère bien se faire pardonner en lui offrant le dîner. D'ici à qu'ils rejoignent le centre-ville et dépose les affaires d'Inaho, ce sera presque dix-neuf heure. Cela peut paraître un petit peu tôt, mais la rosette n'ayant rien dans l'estomac depuis huit heure ce matin, il est plus que temps qu'elle se mette quelque chose sous la dent. Elle prie d'ailleurs pour que son estomac n’émette aucun son gênant d'ici là. Connaissant sa tendance à toujours la mettre dans l'embarras, elle ne compte pas vraiment là dessus mais … l'espoir fait vivre. De toute façon, il y a tellement de brouhaha à Lavandia qu'avec un peu de chance, ses grondements incessants se perdront dans la cacophonie générale. Du moins, c'est ce que Clara se dit afin de tenter vainement de se rassurer.

Le voyage s'est effectivement très bien passé. Le trajet est court d'ici à Mérouville, heureusement. Je serai en tous cas ravi d'aller dîner en ville avec vous ; nous pourrons ainsi faire plus amplement connaissance. Mais avant… Mais avant je souhaiterai déposer mes bagages à l'atelier, si cela ne vous dérange pas. Il se trouve que j'ai quelques petits soucis avec celui-ci…
Oh, bien sûr, j'y comptais bien. Ne vous en faites pas, la boutique n'est pas très loin. Je sais très bien ce que c'est, les valises capricieuses.

Et les voilà donc qui se mettent en marche, Clara prenant la tête afin de le guider dans la gare. S'il y a encore du monde qui afflut de tous les côtés, la Métamorph a connu bien pire, alors elle n'en est pas plus indisposée que cela. Ayant conscience des bagages embêtants de Inaho, elle marche doucement, n'hésitant pas à s'assurer qu'il ne rencontre aucune difficulté – au lieu de quoi, elle n'hésitera pas à lui proposer son aide. La couturière n'a peut-être pas la force d'un Mackogneur, mais elle est parfaitement en mesure de tenir un sac ou une valise. Lorsqu'elle voyage, elle est chargée comme un Tauros, ce n'est donc absolument pas quelque chose qui l'effraie. Mais de toute évidence, Inaho s'en sort très bien sans son aide – sa valise se contente de grincer, comme pour rappeler à son propriétaire l'urgence de la vider – ou même de la remplacer. Ils traversent ainsi le hall et s'engage vers les escaliers menant à l'étage inférieur, où se trouvent les métros. Si Clara a le réflexe d'approcher la jetée de marches, elle se ravise finalement pour s'avancer vers l'escalator, afin que Inaho ne peine pas à porter son chargement à bout de bras. Puisque la gare est bien équipée, autant en profiter ! C'est pendant la courte descente que le Momartik prend de nouveau la parole :

Si je puis me permettre, votre kimono est absolument magnifique. J'aime beaucoup ce dégradé entre le magenta et le blanc crème. Et les motifs floraux sont très beaux, très fins. J'admire sincèrement votre travail.
Eh bien, je vous remercie sincèrement pour le compliment. Il ne s'agit pas là de ma pièce la plus récente mais … disons que j'ai un affect particulier à son égard. Et le vôtre ? Est-ce vous qui l'avez confectionné ? Il est réellement splendide. L'harmonie des couleurs rend le tout très noble.

Et ce ne sont pas des paroles en l'air. Clara a toujours trouvé que les fils argentés donnaient un petit aspect très appréciable aux tenues. Cependant, il n'est pas toujours évident de l'accorder aux bonnes couleurs : l'ensemble peut vite devenir désagréable à l'oeil, ou donner bien trop d'information pour le rendre harmonie. Généralement, il fonctionne très bien avec les tissus clairs, ou au contraire très foncé. Les coutures argentées sur une surface noire donne un effet très chic que Clara affectionne tout particulièrement, bien qu'elle-même porte rarement des teintes sombres. Dans tous les cas, si le kimono que porte Inaho est bien de sa conception, la Métamorph a encore plus hâte de travailler avec lui, parce qu'il promet de très belles choses. Reste à voir comment il se débrouille sur des pièces plus classiques, ou même des costumes. Parce que s'il s'agit d'une spécialité chez la rosette, ce n'est pas forcément le cas pour lui – mais ça ne serait pas un mal, chacun possède ses petites préférences et c'est pour le mieux, cela créait de la diversité. Arrivée en bas de l'escalator, Clara attend que Inaho la rejoigne devant les portes automatiques. Alors, elle sort un ticket de métro de son sac et le tend au jeune homme :

J'en possède quelques uns que je n'utilise plus, alors profitez-en. Je vous conseille d'ailleurs de vous prendre un abonnement si vous comptez utiliser souvent les transports de Lavandia. C'est bien plus rentable !

Elle passe alors sa carte de transport sur la surface indiquée et se faufile de l'autre côté de la porte robotisée. De nouveau, elle attend tranquillement que Inaho l'ait rejointe avant de le guider jusqu'au quai adéquat. Le train arrive pile au même moment et après que quelques personnes en soient sorties, ils y pénètrent en demeurant au niveau des portes. Puisque l'arrêt le plus proche de la boutique n'est qu'à trois stations, il est bien utile de s'asseoir. A cause du brouhaha du train et des passagers, il n'est pas évident de faire la conversation sans hausser la voix, ainsi Clara préfère-t-elle demeurer silencieuse le temps du trajet. Ce n'est que l'histoire de quelques minutes, ce n'est pas si gênant. D'ailleurs, ils arrivent rapidement à destination et les voilà qui se dirigent vers la sortie, accueillit par le soleil de la fin de journée. Le ciel se colore de rose et de bleu marine alors que la lune commence doucement à apparaître. Clara presse un petit peu le pas – ils ne sont plus qu'à quelques mètres de la boutique. Arrivée devant cette dernière, la Métamorph fouille dans son sac pour en tirer ses clés, qui tintent légèrement les unes contre les autres. Une fois la serrure déverrouillée, la jeune femme pousse la porte et invite aussitôt son apprenti à entrer, renfermant doucement derrière lui tout en allumant les lumières. La boutique est impeccablement rangée, comme à son habitude mais Clara lui fera faire le tour du propriétaire plus tard. Pour l'heure, il est temps d'aller manger !


Je vous ferai visiter tout cela après dîner, parce que cela risque de prendre du temps et je ne vous cache pas que j'ai une faim de Lougaroc !




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Inaho Murakami
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MessageSujet: Re: L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho   L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho EmptyDim 22 Sep - 10:27
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Le sourire qui accompagna ses compliments fut plus sincère que les précédents. Il admirait vraiment cet ouvrage. Autant la forme du kimono que ses motifs étaient impressionnants. Sans avoir à trop s'attarder dans la contemplation de cet habit, Inaho devinait aisément les heures de travail qu'il y avait derrière. Et s'il s'attachait aux détails, s'il se concentrait sur chaque parcelle de l'étoffe, il remarquait des points et techniques qu'il ne connaissait que de nom, bien incapable de les reproduire. Aussi préféra-t-il détourner le regard, relevant la tête, reportant son attention sur tous les voyageurs qui affluaient dans leur couloir : une pointe d'angoisse vint picoter sa poitrine alors qu'il donnait un bon coup à sa valise pour qu'elle avance ; serait-il à la hauteur des attentes de la jeune femme ? Il ne voulait pas la décevoir. Il voulait être parfait, l'impressionner dès les premiers jours. Discrètement, il inspira profondément, essayant de détendre ses épaules un peu trop crispées. Parmi des centaines de candidatures, c'était la sienne que Madame Heim avait retenue. Alors, normalement, tout se passerait bien. L'idée que son père l'ait pistonné auprès de la jeune couturière sans le lui dire lui vint un instant à l'esprit, mais il chassa cette pensée d'un battement de cils, gardant ses yeux rivés sur les escalators qui se profilaient au loin. Non, son père lui en aurait parlé avant tout. Chez les Murakamis, on n'agissait jamais avec roublardise. Personne n'était là pour tromper l'autre ; et d'ailleurs, personne n'était là pour aider l'autre grâce à des pratiques malhonnêtes. On avait un sens de l'honneur bien précis, bien arrêté : si l'on n'était pas pris dans les études que l'on désirait, si on ne trouvait pas de travail, Monsieur Murakami ne ferait qu'assister à l'échec de son enfant et ne jouerait certainement pas de son influence pour lui trouver une quelconque place. Ce serait bien trop honteux. Bien trop facile.
Aussi Inaho reprit-t-il de sa contenance, ses pas se faisant plus vif et en même temps plus souples et gracieux. La tête haute, son sourire s'effaça bien vite pour laisser place à un air sérieux dont il se parait au quotidien.
Il fallut attendre un petit moment avant que de nouveaux sentiments ne transparaissent sur sa figure de marbre ; et la réaction fut légère. Une petite lueur fière et reconnaissante s'alluma dans ses iris jaunes aux mots de Clara. Ses lèvres s'étirèrent imperceptiblement :

▬ Eh bien, je vous remercie sincèrement pour le compliment. Il ne s'agit pas là de ma pièce la plus récente mais … disons que j'ai un affect particulier à son égard. Et le vôtre ? Est-ce vous qui l'avez confectionné ? Il est réellement splendide. L'harmonie des couleurs rend le tout très noble.
Gonflant sa poitrine, Inaho prit sans vraiment s'en rendre compte un petit air altier, supérieur, son regard froid se posant sur la jeune femme. Ses compliments, bien qu'il se méfiait de leur honnêteté, le contentait assez. En associant ce fil argenté à ce blanc crème, il avait voulu traduire l'idée qu'il se faisait d'une certaine pureté. Celle que l'on retrouvait dans un paysage enneigé, par exemple. Alors que Madame Heim ait vu dans cette juxtaposition une forme de noblesse lui faisait plaisir : il avait visiblement réussi son œuvre, et c'était une grande chose que d'arriver à transmettre seulement par le visuel ce que l'on projetait dans son travail.
Il se racla délicatement la gorge, se gardant bien de faire trop de bruit et d'incommoder sa patronne et reprit la parole, s'attachant à avoir une voix grave et pénétrante :

▬ En effet, je l'ai réalisé il y a de cela quelques mois. C'est ma pièce préférée aux côtés d'un ensemble noir et carmin. Les coins de ses lèvres pâles et bien dessinées se retroussèrent légèrement. Je vous remercie pour tous ces compliments. J'ai adoré le confectionner ; il représente pour moi ma ville natale. J'y tiens assez.
Lorsqu'il l'avait présenté à Rena, une fois qu'elle était revenue au manoir le temps d'un week-end, elle lui avait dit qu'il était aussi fade et triste que Frimapic. Inaho n'avait pas mal pris cette critique ; les couleurs fanées, l'atmosphère un peu monotone de la ville enneigée étaient tout ce qui lui plaisait. Alors il n'avait pas vu de moquerie dans ces propos mais au contraire une marque de la qualité de son travail. La langueur et le silence qui régnaient toujours à Frimapic le ravissaient. Là-bas, au moins, on était tranquille. Pas de clameurs étranges, sourdes et dérangeantes, pas de travailleurs angoissés courant dans les rues pour rejoindre leur bureau… Le calme total. Une vie de plénitude.
Au vu de l'agitation permanente dans cette gare, Inaho allait devoir s'habituer à une toute autre ambiance. Une petite moue pensive prit place sur son visage de poupée. Il n'aimait pas ce trop plein de monde. Déjà que rester au beau milieu d'un petit groupe de personnes n'était pas vraiment rassurant pour lui, faire partie de cette masse grouillante qui se massait devant les escaliers, sur les quais de métros et de trains le mettait profondément mal à l'aise.
Pourtant, il décida de garder son calme, comme à son habitude, pour ne pas perdre la face. Il était en présence de Clara Heim, la jeune femme qui allait être des mois durant sa supérieure, alors il se devait de ne pas laisser paraître le moindre état d'âme, la moindre once de peur.
Car Inaho était agoraphobe. À demie mesure, bien sûr, mais progresser avec autant de monde le mettait toujours dans des états intérieurs terribles. L'idée qu'on le bouscule, qu'on le touche un peu trop intimement sans le vouloir le rendait complètement malade. Il lui était déjà arrivé qu'un homme dans le métro le compresse un peu trop et se retourne vers lui avec un regard perdu, interrogateur. La terreur, jusque là refoulée, avait alors pris place sur le visage du Momartik qui, pris de panique, était descendu à la station suivante.
Peut-être ne s'était-il fait que des illusions, ce jour là ? C'était quasiment certain. Mais une part de doute demeurait vivace dans son esprit. Cette fois-ci, il était ressorti des transports en commun complètement traumatisé.

À ce souvenir, Inaho fut parcouru d'un frisson de dégoût irrépressible, noyé sous l'épaisseur de son kimono. Il secoua doucement la tête, le regard toujours droit, imperturbable, comme pour chasser ces vilaines pensées. Alors, tirant une nouvelle fois assez brutalement sur sa valise, il la fit monter avec lui sur l'une des marches mobiles de l'escalator, suivant Clara de près.
La descente dura quelques secondes, assez longtemps pour que le jeune homme puisse lire tous les panneaux qui s'offraient à eux. Dans quelle direction devaient-ils se rendre ? Inaho avait lu que le Métamorph'Oz était non loin de l'arrêt "Les Lilas". Il le chercha un moment sur les tableaux digitaux, plissant légèrement les yeux pour mieux distinguer les lettres numériques, en vain. Les yeux larmoyants, il porta une main gracieuse à son visage pour les essuyer doucement. Forcer pour mieux voir de loin le faisait toujours pleurer ; il devrait bientôt aller voir un ophtalmologue car il n'y avait pas de doute : Inaho avait un problème de vue. Seulement, l'idée de porter des lunettes ne l'enchantaient pas le moins du monde.
Bref, il allait donc gentiment se laisser guider par Mme Heim dans les méandres du métropolitain. Et de l'escalator, il entendait aisément les signaux de départ, perçant chaque fois ses tympans. Une fois arrivés en bas, il tira sur sa valise dont le crissement se noya dans le brouhaha ambiant et s'avança vers les portes automatiques, s'ouvrant et se refermant au passage des voyageurs. S'immobilisant, il entrouvrit son sac en toile et en sortit un petit porte-feuille blanc, simple, brodé de petits fleurs bleus : un entraînement de ses débuts en tant que couturier. Il s'apprêta à en sortir un ticket, pris en avance, lorsque Clara lui en tendit un, un grand sourire aux lèvres.
Inaho la dévisagea avec un regard vide, un peu surpris et prit le petit bout de papier, hochant la têtes à ses mots. Il la remercia poliment et la suivit dans la validation de leurs titres de transports puis le long du quai où s'amassait la foule.
Le Momartik pâlit à la vue de tout se monde, et se sentit défaillir lorsque les portes du petit train s'entrouvrirent sur un wagon rempli de voyageurs. Il s'écarte pour laisser sortir ceux qui étaient arrivés à bon port, veillant à ce qu'aucun ne le bouscule et, à contre-cœur, monta dans le métro, le visage froid, inexpressif, ne traduisant pas sa panique intérieure.
Inaho leva la tête – un bon moyen de respirer calmement au beau milieu de la foule, et se pressa contre les portes coulissantes, afin qu'aucune parcelle de son corps ne se trouve en contact avec un inconnu. Évidemment, trop occupé à garder son calme, il se garda bien de parler et resta silencieux tout le trajet, descendant et remontant pour laisser passer les gens à chaque arrêt.
Lorsqu'ils furent sortis de tout cet enfer, Inaho ne put réprimer un petit soupir de soulagement, portant sur quelques mètres sa valise à bout de bras pour s'éloigner plus rapidement de la foule. Il attendit que Clara le rejoigne pour la suivre à l'extérieur.
Les odeurs nauséabondes de la ville en fin d'après-midi lui donna un haut le cœur ; il déglutit, reportant son attention sur les nombreux arbres qui pavaient l'allée, bordant les immeubles. Soudainement pris d'un besoin de parler pour se changer les idées, il fit une tentative un peu désespérée et pas franchement adroite :

▬ C'est… Joli, comme quartier. J'aime le mélange nature - urbain. Cela a quelque chose de… Rafraîchissant.
Il lui emboîta le pas, retenant sa respiration pour échapper aux remontées d'égout, et détailla finalement la boutique, encastrée entre deux bâtiments. C'est un joli petit immeuble, dont Clara semblait posséder les deux étages. Rustique, son crépi jauni était par endroit un peu délabré. Les fenêtre étaient quand à elles joliment décorées de fleurs aux couleurs pastel. Le jeune homme eut un petit pincement au cœur : il n'aurait jamais pensé dire ça, mais tout d'un coup, les chalets sombres et sages de Frimapic lui manquaient un peu.
Il attendit bien patiemment que Clara ouvre la porte et la suivit à l'intérieur d'une petite boutique ordonnée, quelques modèles trônant fièrement sur des mannequins. Piqué de curiosité, Inaho s'approcha d'une jolie robe, très légère, à la coupe particulière mais élégante. Il détailla d'un œil impressionné la finesse des coutures et ne releva la tête que lorsque Clara reprit la parole :

▬ Je vous ferai visiter tout cela après dîner, parce que cela risque de prendre du temps et je ne vous cache pas que j'ai une faim de Lougaroc !
Il hocha sagement la tête, un peu à contre-cœur, et laissa là sa valise, devant cette jolie robe dont les pans vinrent lécher la anse.
S'éclaircissant la gorge, il avança une question tout simple, mais que le taraudait depuis qu'ils étaient arrivés :

▬ Dans quel restaurant allons-nous ? Je suis végétarien. Parfois, ce n'est pas vraiment pratique. Je vous demande de m'en excuser par avance.

Finalement, le choix se porta sur un petit restaurant aux spécialités kalosienne, à quelques pâtés d'immeubles de la boutique. Il eurent vite de fait de l'atteindre, et le Momartik détailla Lavandia d'un œil à la fois curieux et apeuré : il avait déjà visité Féli-Cité, à Sinnoh, et si ici tout paraissait plus petit, l'idée d'être perdu dans la capitale d'une toute nouvelle région lui laissait une drôle d'impression.
La devanture du restaurant était très chic, reprenant une architecture typique de Kalos, peinte avec des couleurs claires et tendance. Un joli panneau agrémenté d'une écriture typique indiquait son nom : Le Passerouge. Les lèvres d'Inaho s'étirèrent sensiblement en un petit sourire : c'était assez drôle de donner des noms de Pokémon à des établissements aujourd'hui. C'était comme si un glacier s'appelait Le Momartik. Cela sonnerait très faux à ses oreilles. Mais ils étaient dans un monde d'Hommes, et au fond, ce n'était pas vraiment étonnant.
Finalement, il poussa la porte d'entrée, une petit clochette les accueillant gracieusement.
Il n'y avait personne au comptoir ; il patientèrent donc gentiment, regardant les clients déjà présent qui dégustaient leur plat à l'embrasure des portes.
Pour briser le silence, Inaho reprit la parole, avançant une question qui le taraudait depuis son arrivée à Hoenn :

▬ Vous qui êtes un Pokémon… Que pensez-vous de notre place dans cette région ? Mon père m'a toujours dit qu'ici les hybrides étaient roi. Est-ce vraiment le cas ?

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Clara Heim
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MessageSujet: Re: L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho   L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho EmptyMar 8 Oct - 12:10


L'Art & la Manière
feat. Inaho ♥

Sa boutique, Clara l'a imaginé elle-même de A à Z. Lorsque son père et elle ont dégoté triplex il y a plus de trois ans de cela maintenant, elle a tout de suite su qu'elle voulait créer son commerce en dessous de son habitation. Les travaux ont été conséquents, parce qu'il a fallu déplacer la cuisine et la salle de bain au premier étage, mais ça en a valu la peine. Au final, le rez-de-chaussé est devenu sa boutique, tandis que les deux autres étages sont son appartement. Puisqu'un escalier existait déjà entre le rez-de-chaussé et le premier étage, Clara l'a conservé, en renforçant évidemment la sécurité. Sait-on jamais, si quelqu'un décide un jour de cambrioler sa boutique, autant ne pas lui offrir un accès facile à son domicile. D'autant plus que la Métamorph voyage énormément et reste, au final, assez peu de temps chez elle. Son appartement devient ainsi une cible très facile sans la sécurité adéquate. Bien évidemment, elle a prit toutes les précautions nécessaires pour sécuriser sa boutique comme son logement, mais elle sait très bien que le risque zéro n'existe pas. Enfin, tout ça pour dire qu'elle n'a pas acheté les locaux tels quels, mais que Clara a prit le temps d'imaginer la disposition des pièces, l'ambiance générale, les couleurs adéquates. Toute une réflexion qu'elle a couché sur le papier afin que les responsables des travaux réalisent exactement ce qu'elle souhaitait. Et la mission est réussie, c'est peu de le dire.

Néanmoins, même si Clara a sincèrement envie de faire visiter la boutique à Inaho, elle préfère réserver ce moment pour plus tard, afin qu'ils puissent prendre tout le temps qu'il leur faudra. Pour l'heure, la couturière est trop affamée pour ne pas se presser vers le restaurant le plus proche. Ce qui n'est absolument pas difficile : au beau milieu de la capitale, il y a de quoi manger à tous les coins de rues. Des fastfood aux foodtrucks, en passant par les petits stands ou les grands restaurants, tout le monde y trouve son compte. Clara étant une réelle calamité en cuisine, elle mange très souvent à l'extérieur, quand elle ne se fait pas livrer. Un petit luxe qu'elle peut se permettre parce que son commerce fonctionne très bien, cela va s'en dire. Quand elle met la main à la pâte, c'est vraiment pour des choses très simples comme des oeufs au plat ou des pâtes à la bolognaise. Elle se souvient d'ailleurs avec amusement et tendresse cette fois où elle a cuisiné des petits choux à la crème, avec Ayden … Les siens étaient particulièrement bossus, mais cela n'a en rien altéré leur goût succulent. Bon, ils avaient un peu exagéré sur les quantités, mais ils avaient passé un très bon moment, tous les deux. Avec quelqu'un que l'on aime, même une corvée aussi ennuyante que la cuisine devient sincèrement agréable.

En tout cas, Clara laisse Inaho promener son regard quelques instants sur la boutique, comprenant parfaitement sa curiosité. C'est ici qu'il va être amené à travailler, il est donc normal qu'il veuille visiter un peu les lieux. Mais il va devoir faire preuve d'un petit peu de patience avant cela. La Métamorph se doute que ça doit être frustrant mais il aura tout le temps pour découvrir la boutique après manger. Il lâche donc sa valise et rejoint la couturière près de la porte.

Dans quel restaurant allons-nous ? Je suis végétarien. Parfois, ce n'est pas vraiment pratique. Je vous demande de m'en excuser par avance.
Il n'y a aucun mal voyons, nombreux restaurants proposent des menus végétariens, cela ne va pas nous déranger. Il y en a un pas très loin d'ici, servant des spécialités de Kalos, je suis certaine que vous y trouverez votre bonheur.

Et les voilà donc parti en direction du fameux restaurant. Le Passerouge, c'est l'une des adresses favorites de Clara. Ayant passé la majeure partie de sa vie à Kalos, renouer d'une façon ou d'une autre avec cette ville qui l'a vu grandir est toujours un véritable plaisir. De toute façon, Lavandia et Kalos sont étroitement liées, comme l'atteste la réplique miniature de la Tour Prismatique dans le centre de la capitale de Hoenn. Clara passe souvent la voir d'ailleurs, appréciant la finesse des détails et cette représentation parfaite, bien que réduite. Peut-être y emmènera-t-elle Inaho, si cela l'intéresse. Lavandia peut paraître immense et presque terrifiante lorsqu'on ne la connaît pas, mais elle est en réalité vraiment très agréable. La municipalité fait de son mieux pour réduire la pollution et toujours plus végétaliser la ville, afin d'offrir à ses habitants un cadre de vie bien plus sain. Certes, il y a parfois des odeurs désagréables et des déchets sur les trottoirs, mais cela est davantage du à la négligence de certaines personnes – ce que Clara déteste, par ailleurs. La ville propose des poubelles à tous les coins de rue et les change tous les jours, mais il faut croire que tout le monde ne connaît pas la simple notion de respect. En espérant seulement que la municipalité continue sur cette voie, sans se laisser démoraliser par les plus irrespectueux de leur bon travail.

Inaho et Clara arrivent rapidement aux abords du restaurant et c'est le jeune homme qui pousse la porte, faisant tinter la cloche y étant suspendue. Ils s'approchent ensuite du comptoir, mais il n'y a personne. Sûrement la réceptionniste est-elle en train d'installer d'autres personnes. La couturière prend donc son mal en patience, apercevant quelques personnes attablées se restaurer en échangeant des banalités. Connaissant déjà plutôt bien la carte, Clara commence à réfléchir à ce qu'elle aimerait bien manger lorsque Inaho s'adresse à elle :

Vous qui êtes un Pokémon… Que pensez-vous de notre place dans cette région ? Mon père m'a toujours dit qu'ici les hybrides étaient roi. Est-ce vraiment le cas ?
Nous pouvons dire ça comme ça, en effet. A Hoenn, les hybrides sont plus nombreux et forcément, la proximité d'Avalon nous garanti une sécurité dont ne peuvent se vanter les autres régions. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucune personne mal attentionnée dans les parages. Cependant, il serait mal avisé de la part d'un humain de tenter quoi que ce soit contre un hybride, puisqu'il serait très mal accueilli. Autant par Avalon que par d'autres humains prônant l'égalité des races.

C'est sûrement là l'un des points qui a charmé Clara, lorsqu'elle a mit les pieds à Hoenn pour la première fois. Bien qu'elle embrasse les valeurs d'Avalon, elle ne ressent pas la moindre haine pour le genre humain. A ses yeux, il ne faut pas tous les mettre dans le même panier. Et il en va de même pour les hybrides : il y en a des bons et des mauvais, ainsi est faite la vie. La Métamorph refuse de condamner tous les êtres humains pour les erreurs de certains d'entre eux. D'ailleurs, elle en côtoie énormément sans que cela ne lui pose le moindre souci. A Hoenn, les humains sont bien plus tolérants, bien plus prompt à prôner l'égalité entre eux et les hybrides. Bien évidemment, il y a des réfractaires mais puisqu'ils se savent en sous nombre, ils font très peu parler d'eux. Et cela est possible grâce à la présence d'Avalon sur le territoire. S'ils agissent partout dans le monde, c'est ici qu'est basé leur quartier général et donc, par extension, la grande majorité de ses membres. A l'inverse, Unys est beaucoup moins sûre puisque Chronos y impose sa domination. Les deux régions sont donc de vrais némésis. Quant aux autres … C'est quitte ou double. Si Clara n'a jamais eu le moindre souci à Sinnoh, elle ne pourrait dire que la vie est sûre, là-bas. Ce n'est pas parce qu'elle n'a jamais vécu quoi que ce soit là-bas que c'est le cas de tout le monde. Bien que c'est ce qu'elle préférerait entendre.

Finalement, la réceptionniste revient auprès du comptoir et accueille les nouveaux venus d'un chaleureux sourire. Clara demande alors une table pour deux, et l'employée se hâte de les mener jusqu'à une jolie petite table à l'angle de la pièce, avec une vue sur l'extérieur. Elle leur tend ensuite les cartes, avant de s'éloigner pour les laisser lire le menu tranquillement. La Métamorph se plonge aussitôt dans l'observation de la carte, lisant les intitulés des plats avec appétit. Comme prévu, ils proposent de nombreux plats végétariens, qui devraient tout à fait convenir à Inaho. D'ailleurs, Clara va peut-être se laisser tenter par une omelette au fromage et à la tomate, accompagné d'une salade verte. Simple, mais efficace ! Même si la couturière a faim, elle doute pouvoir assumer un coq au vin ou un bœuf bourguignon – du moins, pas toute seule et ce n'est visiblement pas Inaho qui pourra l'aider à terminer son assiette. Au moins, une omelette ça cale le ventre en restant assez légère. Et puis, elles sont si bonnes dans ce restaurant que ce serait un sacrilège de s'en priver ! Son choix fait, elle repose doucement la carte à côté d'elle, s'adressant finalement à Inaho :

Prenez ce que vous voulez, surtout. D'ailleurs, vous voulez un apéritif avant ?




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MessageSujet: Re: L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho   L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho EmptyJeu 24 Oct - 16:03
L'Art & la ManièreRedevenant silencieux, Inaho détailla l'intérieur du restaurant d'un œil curieux. Ses études, autant axées sur le design d'objet, de vêtements que celui d'intérieur, avaient développé sa sensibilité artistique et ses capacités d'analyse. Aussi avait-il pris l'habitude de regarder autour de lui, de ne jamais ignorer les nouveaux intérieurs dans lesquels il mettait les pieds. Remuer ses connaissances, les faire remonter à la surface était particulièrement important pour le jeune homme : il ne s'était pas épuisé à les acquérir pour toutes les oublier une fois sorti de l'école. Ne disait-on pas qu'il fallait toujours cultiver son jardin ? C'était bien ce que le Momartik s'efforçait de faire. Toujours, toujours développer son sens critique et sa curiosité. C’était une règle d’or dans le métier d’artiste. Car c’était bien ce qu’il était, n’est-ce pas…? Un artiste, ou un artisan, travaillant diverses étoffes pour confectionner des modèles uniques, des œuvres à part entière.
En tous cas, c’était comme cela que le jeune homme percevait sa passion qui devenait peu à peu son métier. Il était fier d’accomplir son rêve professionnel. C’était assez inespéré… Mais il y était parvenu, sans l’aide de personne. Même pas de son père.
L’établissement se parait de tous les traits kalosiens. Ses couleurs pâles, lumineuses, ses meubles en bois massif, assez clairs, ses lustres retombant en myriades de petits cristaux… Même le comptoir avait un look très traditionnel, qu’on retrouvait généralement dans les films ou les photos du pays de l’élégance. À bien y penser, Inaho avait longtemps hésité entre Hoenn et Kalos. La classe de cette région lui aurait bien plu. Il aimait sa culture, ses goûts vestimentaires, sa cuisine raffinée. Tout l’attirait, somme toute. Mais son père l’avait encouragé à rejoindre Hoenn, plus ouverte et sécuritaire. Ici, les hybrides vivaient sur un pied d’égalité avec les hommes… Ce n’était pas comme à Sinnoh où, dans certaines villes, certains habitants pouvaient se montrer racistes. Le jeune homme se souvenait encore du regard de cette vieille femme, croisée à Verchamps, alors qu’il n’avait que sept ans. Il s’était senti jugé, rabaissé. Dès lors, il s’était méfié des Hommes. Il les savait perfides, mauvais… Bien sûr, ce n’était pas une généralité. Certains d’entre eux demeuraient corrects et respectueux. Mais ils n’étaient cependant pas nombreux. Hide était en quelques sortes l’exception qui confirmait la règle.
Aussi ne regrettait-il pas son choix : cette région semblait paisible. D’ailleurs, il voyait plus d’hybrides que d’humains dans les rues, et c’était plutôt bon signe. Ici, il se sentait à l’aise. Il ne faisait plus partie de la minorité ; au contraire, les pokémons dirigeaient cette région d’une main de fer, aux côtés des membres d’Avalon, réduisant le plus possible les pratiques immorales des hommes à l’encontre de leur espèce.

Le Momartik sourit légèrement à la réponse de son interlocutrice. Elle avait traduit en très peu de mots ce que son père s'était efforcé de lui expliquer pour le persuader de rejoindre Hoenn :

▬ A Hoenn, les hybrides sont plus nombreux et forcément, la proximité d'Avalon nous garanti une sécurité dont ne peuvent se vanter les autres régions. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucune personne mal attentionnée dans les parages. Cependant, il serait mal avisé de la part d'un humain de tenter quoi que ce soit contre un hybride, puisqu'il serait très mal accueilli. Autant par Avalon que par d'autres humains prônant l'égalité des races.

Mais sa façon d'évoquer le rôle de certains Hommes dans la lutte d'Avalon le dérangeait un peu. Il n'en avait pas beaucoup croisé, des êtres humains qui avaient réellement aidé sa famille. Les Murakami n'avait été soutenus que par les leurs. Les Hommes se tenaient bien loin de leur petite entreprise et n'exprimaient que très rarement leur avis sur l'esclavage des hybrides. Certains même cautionnaient à demi-mot cette domination. Aussi Inaho avait-il du mal à croire qu'Avalon puisse compter des membres humains. Et puis quand bien même, ils ne devaient pas être d'une grande aide. Comment pouvaient-ils être efficaces sans savoir ce que cela signifiait réellement d'être un hybride ? Jamais ils ne pourraient comprendre et partager le même sentiment d'injustice. C'était tout bonnement inconcevable.
Le Mormartik respira profondément. C'était comme toutes ces personnes qui avaient lui avaient assuré comprendre son ressenti lorsqu'il leur comptait ses difficultés à s'identifier aux normes féminines de la société… Non. Personne ne pouvait comprendre sans l'avoir vécu.
Lui, il avait expérimenté le racisme des Hommes. Il avait vu de ses yeux les séquelles de l'esclavage que cultivait les membres de Chronos. Et ce n'était pas beau à voir. L'image de Charly lui revenait souvent en tête : il avait été brisé par ces années de servitude. Il ne se rétablirait jamais complètement.
Mais son opinion, Inaho la gardait pour lui. Il savait ses idées bien arrêtées et à la frontière de l'extrémisme. Si cela ne l'inquiétait pas le moins du monde, il préférait ne pas trop exposer sa façon de voir les choses : On ne savait jamais comment les autres pourraient réagir. Pourtant, il assumait à cent pour cent sa façon de penser. Ce n'était pas une honte, mais bel et bien une fierté : un héritage familial qu'il comptait perpétuer.
Aussi se contenta-t-il d'opiner gentiment du chef et d'affirmer sa position par une phrase simple et claire, qui ne laissait pas de place aux sous-entendus :

▬ Je soutiens de tout mon cœur Avalon. Leur action est absolument indispensable.

Comme pour couronner le tout, il lissa les pans de son kimono, se tenant bien droit et se replongeant dans l'observation silencieuse des clients déjà à table.
On ne tarda pas à venir les chercher ; une jolie réceptionniste aux cheveux blond platine vint les accueillir, rayonnante. Inaho la détailla avec beaucoup d'attention, veillant tout de même à rester discret ; il aimait imaginer quelles couleurs et styles vestimentaires s'accommoderaient au mieux aux personnes qui retenaient son attention.
Avec entrain, Clara demanda une table pour deux et ils s'installèrent dans un coin de la salle, là où il y avait encore de la place. Une grande fenêtre divisée en plusieurs petits carreaux leur offrait une magnifique vue sur l'extérieur. Visiblement, ce restaurant avait aussi une jolie terrasse à la disposition de ses clients lorsqu'il faisait chaud. On pouvait y apercevoir une famille qui mangeait tranquillement sous deux grands parasols.
La serveuse, élégante, leur remit les cartes avant de tourner les talons, faisant délicatement claquer ses chaussures sur le parquet de la salle à manger. Inaho la regarda s'éloigner du coin de l'œil, se disant qu'elle aurait fait un parfait modèle photo. Il plongea finalement son nez dans le petit livret admirablement imprimé et mis en page, cherchant les plats végétariens que proposait le restaurant. Il connaissait déjà quelques spécialités kalosiennes qui feraient l'affaire : il ne lui restait plus qu'à mettre la main dessus. Les trois œufs à la coque lui parurent être un excellent choix. Il replia délicatement la carte, se perdant, pensif, dans la contemplation de l'extérieur. Décidément, Hoenn avait du charme. Bien sûr, les paysages enneigés de Frimapic lui manqueraient toujours un peu… Mais cela faisait du bien d'apercevoir un peu de verdure autrement que gelée et toute rabougrie.
Il soupira doucement, écrasé par la fatigue du voyage, se frottant doucement les yeux pour tenter de se réveiller, avant de se tourner vers Clara qui cherchait toujours le met idéal. Elle aussi était assez mignonne. Il aimait beaucoup la couleur de ses longs cheveux, rafraichissante, moderne. Et ses grands yeux rieurs en charmait sans doute plus d'un.
Soudain bien curieux, le jeune homme se demanda si sa patronne avait trouvé l'élu de son cœur. Jolie comme elle était, elle n'aurait sans doute pas de mal à cela. Ce n'était qu'une question de temps si ce n'était pas déjà fait.
Il baissa les yeux sur ses couverts, se sentant soudain bien morose. Songer à ce genre de chose le laissait toujours un peu triste. Aussi préférait-il se changer les idées et passer à autre chose.
Bien heureusement, la jeune femme posa à son tour sa carte, reprenant la parole et brisant ainsi le silence courtois qui s'était un peu plus tôt établi entre eux :

▬ Prenez ce que vous voulez, surtout. D'ailleurs, vous voulez un apéritif avant ?

Croisant ses mains avec grâce, il esquissa un léger sourire, un peu moins crispé que d'accoutumé :

▬ Oh, non, je ne pense pas… Il s'empara de la carte des boissons, qui reposait à l'écart sur la table, la parcourant d'un regard froid et critique. En fait, je ne bois pas d'alcool. Je ne le supporte pas, et il me semble qu'il serait très mal venu que vous me voyiez soûl le premier jour.

Un petit rire cristallin secoua ses épaules, plutôt sincère mais terriblement coincé.
Il avait bu une seule fois, et c'était lors de sa première soirée avec Hide. Cela remontait à trois ou quatre ans. Son ami l'avait poussé à boire plusieurs verres d'un même cocktail, particulièrement chargé en rhum. Il avait terminé sa soirée aux toilettes après s'être révélé particulièrement volubile, Hide tapotant gentiment son épaule alors qu'il vomissait ses tripes.
Ce n'était donc pas une expérience à réitérer. Du moins pas maintenant. Ce n'était clairement pas le bon moment.
Il passa une main dans ses cheveux, glissant quelques mèches immaculées derrière son oreille avant de continuer :

▬ L'alcool a un effet… Particulier sur moi. Disons qu'il me rend très bavard… Et fait sauter quelques filtres. Je pense qu'il vaut mieux que nous apprenions à nous connaître sans avoir à passer par là.

S'emparant d'une très jolie carafe, remplie d'eau fraîche, il fit signe à Clara de lui tendre son verre pour la servir. Peu à peu, la pression de leur première rencontre retombait, et parler devenait plus simple. Bien sûr, il n'était pas encore tout à fait à l'aise, mais il déployait beaucoup d'efforts pour faire bonne impression.
Il remplit son propre verre et prit quelques gorgées d'eau avant de se laisser aller contre le dossier de sa chaise, gardant le dos bien droit.
Toujours soigner sa tenue. C'était important :

▬ Je vous remercie pour votre invitation. C'est vraiment très gentil de votre part ; vous n'étiez pas obligée. Son sourire devint plus lumineux, se parant d'une douceur sans égale. J'espère que nous allons bien nous entendre. Il hésita un peu avant de continuer. Je me sais parfois difficile à aborder… Et je m'en excuse par avance. N'hésitez pas à me bousculer quand cela vous semble nécessaire.

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MessageSujet: Re: L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho   L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho EmptyDim 27 Oct - 14:58


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Tout dans la décoration du Passerouge rappelle à Clara la beauté et l'élégance de Kalos. De son parquet en chêne à ses lustres en diamants tombants, en passant par ses nappes crème et ses chaises en velours. Pour peu, elle se voit revenir en enfance, dans la grande maison qui l'a vu grandir ou dans les restaurants de la capitale. A Illumis, il est bien difficile de ne pas baigner dans la classe et l'élégance, et ce ne sont pas les magnifiques boutiques de prêt-à-porter aux vitrines illuminées qui vont dire le contraire. Clara revoit les jolis petits taxis parcourant sans cesse la capitale, ne tarissant jamais d'éloges pour leurs différents clients, ainsi que les nombreux cafés se tenant aux coins des rues, petits établissements colorés et accueillants. Pour certains, la capitale de Kalos est trop tape-à-l’œil, alors ils préfèrent l'ambiance féérique et charmante de Romant-sous-Bois, ou bien les atmosphères chargées d'histoires de Fort-Vanitas ou de Cromlac'h. Pour Clara, en tout cas, Kalos toute entière est magnifique, resplendissante, unique. Du plus pittoresque des bourgs à la grande capitale illuminée, de ses hautes montagnes à ses campagnes verdoyantes, il est impossible de ne pas se laisser charmer. Quiconque met les pieds à Kalos au moins une fois est forcément habité par le désir ardent d'y revenir un jour – il y a tant de choses à voir, tant d'histoires à écouter … Et surtout, tant de souvenirs à créer, à partager.

Si Clara apprécie énormément sa vie à Hoenn, elle doit bien avouer que Kalos lui manque parfois. Elle y a grandi, y a vécu quasiment toute sa vie. Mais elle savait pertinemment que si elle voulait se lancer dans la couture, elle ne devait pas le faire là-bas. La concurrence est rude, les petites entreprises ont rarement l'occasion de faire leurs preuves. Les grandes enseignes étouffent les rivaux dans l'oeuf avant qu'ils aient le temps de leur faire ne serait-ce qu'un petit peu d'ombre. Or, la Métamorph ne souhaitait pas se lancer dans une lutte acharnée contre la renommée. Alors elle s'est installée ailleurs, chez la petite sœur de Illumis. C'est ainsi que la plupart des gens considèrent Lavandia depuis quelques années. Il est bien difficile de ne pas voir les nombreuses ressemblances avec la capitale de Kalos, et la représentation miniature de la Tour Illumis se dressant au centre de Lavandia est une preuve formelle de ce lien entre les deux villes. Y ouvrir une boutique de couture, c'était participer d'une certaine façon à ce désir de ressemblance et il faut avouer que le coup de poker de Clara a porté ses fruits. Elle n'est certes pas la seule couturière de la capitale mais l'emplacement de sa boutique lui permet une mise en avant bien plus poussée que la plupart des enseignes concurrentes. Ce qui lui a rapidement valu de se faire un nom et de lancer son affaire sous les meilleurs auspices.

Mais malgré tout, Clara a su rester humble et très sincère. Ses parents l'ont éduqué de cette façon et la Métamorph ne compte pas laisser la réussite lui monter à la tête. Elle n'est qu'une couturière, pas une star du cinéma ou un personnage politique. Et de toute façon, son travail est avant tout sa passion, ce qui lui permet de garder les pieds sur terre et de ne pas se reposer sur ses lauriers. Ce n'est pas parce que son commerce fonctionne bien qu'elle ne doit pas redoubler d'effort chaque jour. Et cela, Inaho aura l'occasion de le constater au fil du temps. La Métamorph vise toujours l'excellence, et ce dans tout ce qu'elle entreprend. Si elle doit passer une nuit entière à travailler, elle le fera. Cela dit, elle est beaucoup moins productive dans l'urgence : le stress ne lui convient pas et lui fait faire des bêtises qu'elle ne ferait jamais en temps normal. Alors la couturière est organisée, son emploi du temps maîtrisé, calculé à la minute près. Et si quelque chose lui prend plus de temps que prévu, elle déborde sur son temps libre, sur ses pauses, sur ses nuits. Bien sûr, ce n'est pas quelque chose qu'elle imposera à Inaho. Le but n'est clairement pas de le crever à la tâche. Ce sera à lui de trouver son rythme et sa façon de faire. Mais ainsi fonctionne Clara, même si ce n'est absolument pas la meilleure solution qui soit.

Enfin, inutile de songer au travail dès maintenant. En théorie, Inaho n'est pas censé attaquer avant quelques jours, le temps qu'il prenne ses marques à Lavandia et qu'il se remette tranquillement de son voyage. De toute façon, Clara doit rejoindre les studios de Voilaroc dès le surlendemain, afin d'y présenter quelques croquis pour les costumes d'une prochaine série. Bien qu'elle ne doute pas des compétences de son apprenti, il est trop tôt pour que Clara lui laisse gérer la boutique seule. Cela lui laissera donc quelques jours pour se familiariser avec son nouvel environnement et se tenir au courant de toutes les commandes déjà enregistrées dans la base de données de la boutique. L'occasion pour lui d'avoir quelques idées des réalisations à venir. Mais pour l'heure, autant se concentrer sur leur discussion ainsi que le dîner à venir :

Oh, non, je ne pense pas… En fait, je ne bois pas d'alcool. Je ne le supporte pas, et il me semble qu'il serait très mal venu que vous me voyiez soûl le premier jour. Un léger rire lui échappe, et Clara est quelque peu troublée par sa retenue malgré son apparente sincérité. L'alcool a un effet… Particulier sur moi. Disons qu'il me rend très bavard… Et fait sauter quelques filtres. Je pense qu'il vaut mieux que nous apprenions à nous connaître sans avoir à passer par là.

Un petit sourire vient fleurir sur les lèvres de Clara, comprenant parfaitement les arguments d'Inaho. Sur elle aussi, l'alcool n'a pas des effets très plaisant. Très souvent, elle devient plus bavarde, plus vulgaire et vraiment moins pudique. Ça lui fait dire des choses qu'elle n'aurait jamais oser avouer, lui fait faire des choses qu'elle n'aurait jamais oser tenter … Bref, rien de bien réjouissant, en somme. Cela dit, Clara n'est pas une grande consommatrice. La plupart du temps, elle se contente de quelques coupes de champagne ou verres de vin lors de dîners d'affaires ou de soirées en tout genre. La Métamorph connaît parfaitement ses limites et sait dire non lorsqu'elle les atteint. Cela dit, elle n'est pas non plus contre un petit cocktail de temps en temps, où l'alcool n'a d'intérêt que de donner un léger goût supplémentaire. Consommer pour se mettre à l'envers, pour gommer les filtres ou pour se sentir plus volubile, ce n'est absolument pas dans sa ligne de conduite. En règle générale, la Métamorph préfère garder le contrôle d'elle-même et éviter de perturber sa mémoire. Sa maladresse naturelle suffit amplement à la mettre régulièrement dans l'embarra, inutile d'apporter davantage d'eau à son moulin. Si elle a proposé un apéritif à Inaho, ce n'est pas dans l'optique de consommer de l'alcool, puisqu'ils peuvent prendre un cocktail « virgin » - mais dans son cas, la carafe d'eau fraîche lui suffit amplement. D'ailleurs, elle tend son verre avec un sourire lorsque Inaho lui propose de la servir : à papoter, elle s'assèche vraiment le gosier.

Je vous remercie pour votre invitation. C'est vraiment très gentil de votre part ; vous n'étiez pas obligée. J'espère que nous allons bien nous entendre. Je me sais parfois difficile à aborder… Et je m'en excuse par avance. N'hésitez pas à me bousculer quand cela vous semble nécessaire.
Voyons, avec mon retard, c'est bien la moindre des choses ! Et puis, rien n'est plus agréable que de faire connaissance autour d'un bon repas, vous ne pensez pas ? La Métamorph lui adresse un petit sourire qui se veut rassurant. Je ne compte pas vous bousculer. Nous allons prendre le temps nécessaire pour nous apprivoiser. Inutile de vouloir précipiter les choses !

C'est le moment que choisi une demoiselle au chignon serré pour se présenter à eux, calepin en main, prête à prendre leurs commandes. Puisqu'elle adresse un regard poli à Clara, cette dernière comprend que c'est à elle de commencer : elle commande donc son omelette en tendant la carte à la jeune femme. Quand vient le tour d'Inaho, la Métamorph laisse son regard traverser la jolie fenêtre devant laquelle ils sont installés. Elle aperçoit ainsi la famille assise en terrasse, sous les beaux parasols bordeaux. Deux enfants, assez jeunes, dégustent leurs frites avec gourmandises, se forçant à utiliser leurs couverts alors qu'ils doivent rêver d'utiliser leurs doigts. D'une main tendre, la mère vient essuyer le visage barbouillé de sauce de son rejeton, qui se laisse sagement faire. Un sourire attendri vient alors étirer les lèvres de Clara. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle a toujours voulu des enfants. Elle a cette fibre maternelle qui la rend naturellement douce et spontanée auprès des plus jeunes. C'est également pour cela qu'elle n'hésite pas à donner de son temps aux enfants orphelins d'Avalon. La Métamorph a de l'amour et de la tendresse à revendre, et ces petits en ont tous tellement besoin. Bien évidemment, elle rêve d'avoir ses propres enfants un jour, mais ce n'est pas encore dans ses plans. Du moins, pas dans l'immédiat. Elle ne sait même pas comment définir son couple, à l'heure actuelle, alors des rejetons … C'est encore plus flou dans son esprit, à son grand désarroi.

Clara s'arrache finalement à la contemplation de la jolie famille pour reporter son attention sur Inaho. La serveuse vient de s'éloigner, les laissant seuls à nouveau. La Métamorph prend une petite gorgée d'eau, veillant à ne pas s'en renverser dessus, mais elle en a si souvent l'habitude. Finalement, elle reprend la parole après avoir lissé un pan de son kimono :

Je tiens à m'excuser à nouveau pour mon retard. Pour être tout à fait honnête, j'étais tellement concentrée sur mon travail que je n'ai pas vu le temps passé. C'est l'un de mes plus grands défauts. J'aime croire que c'est un problème d'artiste mais … peut-être suis-je la seule dans ce cas. Lorsque notre métier est également notre passion, il est bien difficile de s'autoriser des pauses !

La Métamorph repense à cette broderie qui l'a occupé toute la journée, mais dont elle est vraiment très fière. Certes, elle aurait préféré cueillir Inaho dès sa sortie du train mais … si elle s'était arrêtée en plein travail, sa broderie n'aurait pas été aussi belle. Néanmoins, elle se promet de faire bien plus attention, à l'avenir. Très prochainement, elle ne travaillera plus en solitaire et il sera de son devoir de veiller à ce que tout se passe bien pour Inaho. Elle ne compte pas lui donner quelques tâches à accomplir et l'abandonner le reste de la journée. Si la Métamorph n'a jamais eu à former qui que ce soit auparavant, elle compte néanmoins faire son maximum pour que son apprenti se sente à l'aise, soutenu et écouté. C'est tout de même la moindre des choses. Ainsi se fait-elle la promesse de gérer un petit mieux son temps, en commençant par jeter plus fréquemment des coups d’œil à son horloge. Le temps à tendance à défiler beaucoup trop vite, il lui faut donc surveiller les aiguilles plus souvent. Parce que, étrangement, elle doute bien qu'Inaho soit du genre à faire l'horloge humaine, en rappelant les horaires et veillant à ne pas dépasser son temps de travail initial. Il semble être un garçon plutôt discret, voire même un petit peu timide, qui tient à toujours offrir une bonne image de lui-même. Ce qui est tout à son honneur, bien évidemment.

J'espère que vous vous plairez à Lavandia, en tout cas. Elle est une ville très animée, mais il y fait bon vivre, et les gens sont adorables. Vraiment.




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MessageSujet: Re: L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho   L'Art & la Manière ▬ ft. Inaho EmptyDim 24 Nov - 19:58
L'Art & la ManièreInaho avait l'habitude d'être bousculé. C'était même devenu un acte immanquable. Chaque fois qu'il mettait les pieds quelque part, que ce soit dans sa famille, au sein d'une association, ou dans un domaine d'étude, les gens ne pouvaient s'empêcher de le prendre pour leur proie. Timide, coincé, il était tout ce que les autres détestaient, et il en avait parfaitement conscience. Mais il lui était difficile de changer. Ce n'était pas même une histoire de complexe : il avait toujours été comme ça, même enfant. Toujours difficile à approcher, sous peine d'être pris dans une tempête de neige particulièrement impitoyable.
Si certains s'en étaient accommodés – et Inaho pensait dans ces moments là à Hide, qui l'avait toujours soutenu – d'autres s'en étaient pris à lui, l'avaient haï et moqué. Bien sûr, il ne leur en avait jamais réellement tenu rigueur, bien que certains propos l'aient déjà profondément blessé. Non ; il avait appris à faire fis des quolibets et provocations idiotes. Il valait mieux que ça, il en était certain. Et la tendresse qu'il lisait dans les yeux d'Hide lui redonnait à chaque fois un peu d'assurance ; assez pour qu'il puisse continuer à vivre tranquillement, sans trop se poser de question… Même si elles étaient déjà trop nombreuses dans sa petite tête.
À cette pensée, un sourire timide s'installa sur ses lèvres. Plongeant son regard dans l'eau cristalline de son verre, il lui sembla entendre de nouveau les paroles d'adieu de son meilleur ami. Une chaleur agréable se répandit dans son ventre, impression étrange pour un corps de glace. Hide était… Une pépite. Un petit trésor qu'il ne voulait pas abîmer, qu'il voulait conserver tout au long de sa vie. Il retint un soupir, saisissant son verre d'eau avec délicatesse. Il but une petite gorgée, laissant son regard divaguer dans la salle à manger : il aimait énormément Hide, mais il n'était jamais arrivé à le lui dire. Avouer ses sentiments pour quelqu'un lui était vraiment difficile… Et entendre l'autre lui dire des mots doux l'étaient bien plus encore.
Hide, c'était son meilleur ami, son confident, son frère. Il y aurait toujours une place pour lui dans son cœur.
D'un coup d'œil furtif, il examina Clara qui prenait elle aussi une gorgée d'eau fraîche : l'accepterait-elle tel qu'il était, elle aussi ? Jusqu'où iraient-ils ensemble ? Chaque nouvelle rencontre était une épreuve pour le jeune homme. Un marathon qu'il devait courir jusqu'à ne plus en pouvoir. Serait-il essoufflé dès les premiers mètres ou pourrait-il continuer encore longtemps ? Là était la question.
Son sourire songeur devint plus franc à ses mots, emplis d'une délicatesse tout à fait appréciable.

▬ Je ne compte pas vous bousculer. Nous allons prendre le temps nécessaire pour nous apprivoiser. Inutile de vouloir précipiter les choses !

Il baissa un instant les yeux, hochant doucement la tête. Bien sûr que ces paroles le rassuraient. Il sentait qu'une barrière dans sa poitrine venait de voler en éclat. Personne ne lui avait jamais dit qu'il était bon de "prendre son temps". On était dans une époque où celui qui parlait le plus était bien souvent celui qui plaisait le plus. Et dans ce monde d'éloquence et de paraître, Inaho ne faisait pas le poids. S'il attirait le regard par son physique élogieux, dès qu'il ouvrait la bouche, tout le monde fuyait. Malgré l'habitude, être incapable de socialiser était assez frustrant. Il lui était même arrivé de goûter à cette terrible solitude. Il la détestait, celle-là. Il la détestait autant qu'il avait appris à s'en accommoder.
Il répondit à demi-mot, assez simplement pour masquer sa soudain émoi :

▬ J'espère ne pas vous décevoir.

À cet instant précis, ses pommettes se colorèrent d'un léger voile rosé que seuls les plus attentifs auraient pu remarquer. Les mots de Clara le touchaient. Il lui semblait s'engager dans un aventure bien plus agréable que les précédentes… Les études n'avaient pas été une période facile pour lui ; enfant différent, complexé, il n'avait pas vraiment profité de sa jeunesse. Il était temps pour lui de se rattraper. De vivre enfin… De se reconstruire, en quelques sortes, en s'assumant tel qu'il était vraiment.
D'ailleurs, était-il nécessaire de lui raconter un jour toutes les épreuves qu'il avait traversées ? Clara avait l'air très gentille et compréhensive… Mais… Mais peut-être que ce n'était pas le peine ? De toutes façons, il n'y parviendrait pas. Cela avait été mission impossible avec sa précédente petite amie… Alors avec sa patronne… C'était tout bonnement impensable.

La serveuse fit son entrée, armée d'un calepin et d'un stylo. Magnifique dans sa tenue de travail, Inaho ne put retenir un énième regard à la dérobée. Il écouta attentivement la commande de sa camarade avant de passer la sienne, d'une voix posée, se voulant inconsciemment séduisante. Lorsque la jeune femme tourna les talons, les faisant claquer sur le parquet impeccable du restaurant, il la suivit du regard avant de reporter son attention sur sa patronne. Perdu dans la contemplation de la petite famille installée à l'extérieur, son air attendri le renvoya à sa propre expérience familiale. Sa mère n'avait jamais pris cette expression. Il n'y avait que Baba qui l'avait un jour couvé de ce regard doux et aimant. Ses yeux se parèrent d'une lueur froide. Madame Murakami… Avait toujours été distante avec sa progéniture. Et lorsqu'il avait fait son coming-out, elle lui avait définitivement tourné le dos. Seule Baba l'avait serré dans ses bras, comme pour l'encourager dans sa démarche. Il se souvenait aussi de l'accolade réconfortante d'Hide. Et toute cette tendresse se répandaient encore en lui, vagues de chaleur particulièrement agréables, ben vite gommée par l'indifférence dont se génitrice faisait preuve à son égard.
Perdu dans ses pensées, il eut du mal à se raccrocher aux paroles de Clara, qui avait visiblement retrouver sa verve habituelle :

▬ Je tiens à m'excuser à nouveau pour mon retard. Pour être tout à fait honnête, j'étais tellement concentrée sur mon travail que je n'ai pas vu le temps passé. C'est l'un de mes plus grands défauts. J'aime croire que c'est un problème d'artiste mais … peut-être suis-je la seule dans ce cas. Lorsque notre métier est également notre passion, il est bien difficile de s'autoriser des pauses !

Inaho ne put s'empêcher d'esquisser un petit hochement d'épaules : peu lui importait. Il n'avait pas mal pris le fait qu'elle arrive en retard ; les commandes restaient le plus importante. Le reste devait passer après. Et puis Clara avait déjà eu l'obligeance de venir le cherche, ce que tout le monde n'aurait pas fait. L'inviter au restaurant par la suite était une grande preuve de respect et de politesse. Monsieur Murakami lui-même n'aurait rien trouvé à redire.
Aussi le Momartik s'empressa-t-il de la contredire, retirant en même temps la serviette de son verre à vin et la lissant sur la table du bout des doigts :

▬ Je comprends tout à fait votre sentiment, ne vous inquiétez pas. J'ai moi-même beaucoup de mal à me décrocher de mes créations… Surtout que les laisser derrière soi quelques heures est parfois préjudiciable. Il m'est arrivé de ne pas finir ma pièce et d'y revenir quelque jours plus tard pour tout recommencer tellement je trouvais mes broderies insipides. Ce n'est pas très productif de repousser tout au lendemain.

Il ne pouvait que trop bien comprendre la manie de Clara. Sans doute était-ce chose commune à tous les artistes, comme elle pouvait l'avancer : il se souvenait avoir passé une journée entière sur une tenue, du matin au soir, pour obtenir ce qu'il désirait. Les pauses étaient bien souvent très mauvaises. Il fallait profiter de l'inspiration présente et aller jusqu'au bout. Au final, cela ne serait que gain de temps et de qualité.

▬ J'espère que vous vous plairez à Lavandia, en tout cas. Elle est une ville très animée, mais il y fait bon vivre, et les gens sont adorables. Vraiment.
S'exclama finalement Clara, sans doute désireuse de changer la tournure de leur conversation.

▬ Je ne m'inquiète pas. répondit le jeune homme, triturant sa serviette. Si les habitants de Lavandia sont aussi accueillants et agréables que vous, cette ville devrait me plaire. Il esquissa un sourire très timide avant de continuer. En fait, peu importe. Je suis ici pour travailler. Le reste, on verra plus tard… Et puis… Je ne suis pas très doué pour me faire des amis, en général. Enfin, on ne sait jamais.

Il prit une autre gorgée d'eau, une petite gêne venant serrer doucement sa gorge. Son envie soudaine d'être un tant soit peu sincère était autant agréable que profondément déstabilisante. Qu'est-ce que Clara allait penser de lui s'il commençait par se présenter comme un garçon profondément asocial ? Il secoua doucement la tête, avec beaucoup d'élégance, comme pour effacer ses précédentes paroles et se rectifier :

▬ Mais j'ai tout de même laissé derrière moi de bonnes connaissances, des gens qui vont me manquer. Je pense que c'est ce qui va être le plus difficile à vivre… Ça, et la chaleur, évidemment. Son sourire redevint un peu froid. Je ne sais pas si je vous l'avais dit, mais je suis un Momartik. Le froid, c'est un peu ma seconde nature. Mon métabolisme va souffrir ici. Heureusement que l'hiver approche à grands pas.

Comme pour souligner sa déclaration, il desserra un peu son kimono, laissant apparaître le début de son torse et par la même occasion une branche de cerisier en fleur.
Se sentant de plus en plus à l'aise, il trouva bon de poursuivre leur conversation qui devenait, à ses yeux, plutôt intéressante. Après avoir lancé un coup d'œil à la petite famille qui dînait à l'extérieur, il demanda, faisant preuve d'une étonnante curiosité qui ne lui ressemblait pas :

▬ Et vous ? Vous avez vos proches sur Lavandia ? Ou habitent-ils eux aussi une autre région ? Il remit quelques mèches immaculées derrière son oreille gauche. À vrai dire, mise à part mon ami et ma sœur aînée, ma famille ne va pas vraiment me manquer. Je pense qu'il était temps pour moi de voler de mes propres ailes.


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