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 You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan

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Morgan Otso
Morgan Otso
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MessageSujet: Re: You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan   You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan - Page 2 EmptyVen 16 Aoû - 12:45

You have to keep breaking your heart until it's openRivamar - Festival Alola
Morgan
Oliver
Inspirer, expirer. Inspirer, expirer.

Ces exercices de respiration, Morgan ne leur a jamais attribué le moindre crédit. Il a toujours trouvé cela ridicule et inutile, une véritable perte de temps. Et pourtant, en ce moment même, il a l'impression que c'est la seule chose dont il est capable, le dernier espoir auquel il peut se raccrocher avant que la bombe n'explose. Alors le Lougaroc prend de grandes inspirations, les bloque quelques instants, puis expire longuement. L'exercice n'est pas évident, puisque les sanglots menacent d'éclater à tout instant, mais il refuse de pleurer de nouveau. Il se l'est promit, au début de cette journée. Tout va bien se passer. Il ne veut pas laisser à Oliver le même souvenir amer que la matinée de la veille. Morgan ne veut pas lui offrir un tableau si peu glorieux de lui, il veut qu'il le voit … différemment. Comme un homme. Pas comme un gamin. Un homme avec des attentes, des désirs, des sentiments. Un homme animé d'une passion qu'il n'est plus capable de comprendre, qui s'est laissé charmer en moins de vingt-quatre heure mais qui n'en est pas moins honnête. Jamais auparavant le Lougaroc n'a ressenti quelque chose d'aussi … sincère. Oliver, il veut le prendre dans ses bras, le noyer sous ses baisers, s'enivrer de son odeur. Il le désire, dans tous les sens du terme. Mais il ne peut pas se résoudre à lui en parler. Morgan ne veut rien gâcher entre eux. Il ne veut pas l'ajouter à son palmarès de conquêtes dans lendemain. Plus que son corps, c'est lui tout entier qu'il veut posséder. Et cette réalisation est aussi effrayante qu'enivrante.

Morgan avale une gorgée d'air marin, remplissant ses poumons de sel et d'humidité, avant de tout expulser. Ce regard qu'il lui a lancé, quand le rouquin a parlé du gingembre … A-t-il seulement conscience de ce qu'il a réveillé en lui ? A quel point son cœur s'est mit à battre fort dans sa poitrine ? La profondeur de son regard était si intense … Morgan en frissonne encore. A cet instant, il aurait tout donné pour se jeter dans ses bras et l'embrasser, l'embrasser jusqu'à ce qu'ils en perdent leur souffle, jusqu'à ce sa bouche n'ait plus aucun secret pour lui. Il aurait tant voulu goûter sa langue, s'enivrer de la coco imprégnant encore ses papilles, partager cette dégustation avec lui. Mais il n'a pas cédé. Et c'est tant mieux. De quoi aurait-il l'air ?! D'un gars qui n'a d'intérêt que pour le sexe ? Certes, Morgan n'a eu aucune relation depuis plus d'un mois, ce qui n'est jamais arrivé en plus de trois ans, mais … mais non, il refuse de croire que ce désir ne soit motivé que par ça. L'intérêt du Lougaroc ne s'arrête pas là, il va plus loin, beaucoup plus loin. Il veut voir le joli sourire d'Oliver éclairé son minois, ses rougissements intempestifs éclaboussés ses joues, l'embarras plongé ses mains dans ses cheveux rebelles. Parce que Morgan aime le voir sous toutes ses coutures. Quoi qu'il fasse, il ne peut s'empêcher de le trouver charmant, irrésistible. Il l'attire comme un aimant, comme jamais personne auparavant. Pas même Tôma, qu'il a pourtant tant aimé.

Et pourtant, pourtant, Morgan l'a abandonné au stand de Malasadas. Il l'a laissé seul, sans même écouter sa dernière supplique, fuyant comme un gamin effrayé. Et le rouquin s'en veut tellement. S'il avait prit sur lui … Liko ne l'aurait peut-être pas reconnu. Foutaises ! Bien sûr que si. Le Lougaroc diurne connaît Morgan depuis le berceau. Il a assisté à ses premiers pas, à ses premiers mots. Il était présent lorsque le rouquin a saccagé ses cheveux à grands coups de ciseaux. Il était présent lorsque Denali' est parti du jour au lendemain. Il a toujours été là dans sa vie, tel un personnage récurent. Parfois, il l'invitait à prendre le goûter, lui offrant les quelques Malasadas cuisinées par ses soins. Quand quelques uns de ses exercices le mettait en difficulté, Liko lui proposait son aide. Pour Morgan, il était un véritable ami. Voire même le grand-frère qu'il n'a jamais eu. Néanmoins … quand il a apprit ce que son cadet avait fait à Tôma, la déception au fin fond de ses prunelles turquoises avait eu l'effet d'un coup de couteau en plein cœur. Comme les autres, il l'a jugé. Comme les autres, il l'a regardé de travers, comme dégoûté par sa déviance. Ils ne sont pas nombreux à être au courant de l'homosexualité de Morgan, et le fait que Liko en face parti et le juge sur cela a été plus douloureux encore que les coups de son père. Il pensait qu'il le soutiendrait … mais il s'était trompé. Il se trompe tout de temps.

A aucun moment Morgan n'aurait pu imaginer qu'un membre de son Clan serait présent au festival. Eux qui sont si traditionalistes, si attachés à leur archipel, les imaginer voyager en dehors de ses eaux turquoises … Et bien sûr, malgré le nombre qu'ils sont, il a fallu que ce soit Liko qui se pointe. Celui qui le connaît le mieux, après Tôma et son père. C'est pourquoi Morgan n'a pas eu d'autre choix que fuir. S'il l'avait vu, qu'est-ce qu'il lui aurait dit ? Qu'est-ce qu'il lui aurait fait ? L'aurait-il supplié de revenir à Alola ? Lui aurait-il simplement donné des nouvelles de son père ? L'aurait-il charrié, en le voyant en présence d'un autre garçon ? Tant que questions auxquels le Lougaroc ne souhaite avoir aucune réponse. Pour son bien-être – et pour celui d'Oliver – le meilleur choix était encore de l'éviter. De mettre de la distance et empêcher toutes retrouvailles inopinées. Morgan n'est pas encore prêt pour ça. Il n'est pas prêt à faire face à cette réalité brusque et terrifiante. Il n'est pas prêt à entendre quoi que ce soit venant d'une personne le connaissant si bien. Tout ce qu'il espère désormais, c'est que Oliver ne lui en veuille pas. Il est vers les paniers, comme il lui a signifié. Bien sûr, il n'éprouve pas le moindre intérêt pour, mais … avec un peu de chance, le Zarbi allait venir le retrouver ici. Si non … Si non tant pis, il resterait seule avec ses peurs et ses rancœurs, comme c'est le cas depuis des années maintenant. Néanmoins, il doit bien avouer que les exercices de respiration se sont montrés efficaces, parce qu'il se sent déjà un petit peu mieux. Bien qu'il le sera davantage si Oliver venait vite le retrouver …

Lorsque quelqu'un s'assoit alors à côté de lui, Morgan sait déjà de qui il s'agit. Et son cœur s'emballe dans sa poitrine quand il vient passer son bras sur ses épaules. Son parfum l'enveloppe à nouveau, lui rappelant à quel point il l'adore, à quel point il y est déjà accro. Si le rouquin ne relève pas encore la tête, c'est simplement pour laisser ses sentiments l'assaillir, secouer ses entrailles et faire enfler cette passion qu'il a de plus en plus de mal à ignorer, à refouler.

Euh… Du coup. Comme j'étais un peu… Euh… Très perdu, en fait… J'ai pris de tout. Petit format. Au moins t'auras ce que t'aimes, je goûterai… Et voilà. Son ton change, s'adoucit. Tu… Tu ne te sens pas bien…? Silence. Si j'ai fait ou dit quelque chose de mal, j-je suis vraiment, vraiment, vraiment désolé. Je ne m'en suis pas rendu compte… Je voulais pas…

Un sursaut d'amour le prend au cœur et, sans réfléchir, Morgan tourne son visage dans sa direction, si désireux de l'embrasser, maintenant, tout de suite. Mais Oliver baisse la tête et le Lougaroc ravale difficilement sa frustration, se hâtant de regarder ailleurs pour tuer ce désir dans l'oeuf. Un peu plus … Un peu plus et il commettait la plus terrible des erreurs ! Cependant, comment résister ? Il s'inquiète tellement pour lui que Morgan s'en veut de lui infliger tout ça. Il ne veut pas qu'il pense avoir fait quelque chose de mal car, depuis leur première rencontre, Oliver ne sème que du positif sur son chemin. Certes, il y a eu un petit écart au café mais … comment lui en vouloir ? Ses interrogations étaient justifiées. Morgan ne lui en veut absolument pas – il s'en veut plutôt à lui-même d'avoir réagit de cette façon, sans même lui accorder le bénéfice du doute. Tout en se mordant la lèvre inférieure, le Lougaroc tente de calmer les battements furieux de son cœur. Jamais de sa vie il n'a été celui qui a initié le premier baiser. Que ce soit avec Yodevan ou Tôma, ce sont eux qui sont venu le chercher, eux qui ont confirmé ce que son esprit cherchait à savoir. Parce que malgré lui, Morgan a toujours ressenti cette peur de faire fausse-route, d'avoir mal jugé et de risquer se faire repousser. Mais là, avec Oliver, il avait envie de le faire, alors qu'il commence à peine à tâter le terrain concernant les préférences du Zarbi. Tout ça va trop vite, beaucoup trop vite. Et pourtant ça ne l'effraie pas autant que ça le devrait. Pire, ça l'excite davantage. Et ce n'est pas forcément mieux …

J’aimerais… J'aimerais qu'on passe une bonne journée, tous les deux. On pourrait… Manger… Aller se baigner… Prendre une glace, et… Et ce serait génial. Ça nous permettrait de tout oublier…
Moi aussi ! hoquète-t-il en tournant finalement la tête dans sa direction. Moi aussi, je veux que l'on passe une bonne journée. Je suis désolé de t'avoir laissé au stand mais … mais le type qui le tient, je le connais. Et je ne voulais pas qu'il me voit. Tu … tu comprends ? Ce n'est absolument pas de ta faute.

Bien évidemment, il est trop tôt pour que Morgan se livre concernant son passé. Premièrement parce qu'il en a encore trop honte pour en parler librement, et deuxièmement parce qu'il ne veut pas que Oliver le juge sur ses actions. Tout aurait pu mieux se passer pour lui s'il avait su gérer sa colère. Cela dit, Tôma n'aurait pas du être si horrible avec lui. Après ces mois passés à se consumer de passion à son égard, il lui était interdit de se moquer de lui comme ça. Sûrement a-t-il seulement voulu se la jouer devant les autres, gonfler un peu son égo mais … il n'avait qu'à y réfléchir avant. Au final, n'a-t-il pas eu ce qu'il méritait ? Une bonne correction pour sa mauvaise conduite ? Le retour de la médaille ? Tous ces gens qui ont regardé Morgan de travers après … ont-ils seulement conscience du mal que Tôma lui a fait ? Non, bien sûr que non – parce que physiquement, il n'avait rien. Alors que l'autre était défiguré à vie. Voilà toute la différence. Alors que tout le monde s'accorde à dire que les maux du cœur sont plus douloureux que les maux du corps, chacun attribue davantage de pitié à un plaie ensanglantée qu'à un cœur brisé. Morgan s'en est rendu compte bien malgré lui. Mais là n'est pas la question. A tout ça, il ne veut plus y penser. Ni à Liko, d'ailleurs. Son attention, il désire la destiner à Oliver, et à Oliver seulement. Alors le Lougaroc se lève, bien plus apaisé, tendant sa main gauche au Zarbi :

Allons nous baigner, d'accord ? Et dégustons ces Malasadas sur le sable. Elles sont meilleures comme ça.

Bon, Morgan n'a absolument pas prit de maillot de bain avec lui – il n'a même pas songé un seul instant à en prendre un lorsqu'il a quitté Alola – mais ça ne devrait pas être bien difficile de s'en procurer un, ici. Un peu plus tôt, alors qu'ils se dirigeaient vers les Malasadas, il lui semble avoir aperçu un petit stand vendant divers articles de plage. Avec un peu de chance, il trouvera un maillot de bain à sa taille … parmi les modèles enfant, évidemment. Les tailles adultes sont bien trop larges pour lui, alors il n'a pas vraiment le choix.
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Oliver W. Saëns
Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan   You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan - Page 2 EmptyLun 19 Aoû - 16:52
You have to keep breaking your heart until it's openMorgan & Oliver ♡Alors c'est ça, un coup de foudre ? C'est ce changement qui s'opère en moi ? La gorge qui se serre, les joues écarlates, la honte soudaine qui tombe comme une pierre dans mon ventre ?
Et ses yeux, qui me font l'effet de mille mots doux chuchotés à mes oreilles…
Les yeux rivés au sol, Oliver se sentait profondément ridicule. À s'écouter parler, il avait l'impression d'avoir fait une grosse bêtise et d'essayer de recoller les morceaux… Mais tous ses mots étaient maladroits ; tout ce qu'il disait lui semblait n'avoir aucun sens… Alors, le malaise prenait possession de son corps et l'immobilisait sur son trottoir, incapable d'affronter le regard de Morgan, attendant juste que l'orage passe.
Ils ramena ses mains à ses avant-bras, les frottant vigoureusement pour faire passer ce frisson qui remuait ses entrailles et lui donnait la chair de poule : il désirait vraiment que cette journée se termine bien, qu'ils en gardent tous les deux un super souvenir. Cela faisait très longtemps qu'il ne s'était pas lancé dans une telle épopée, sans compter, évidemment, sa dernière virée à Unionpolis qui s'était soldée par une rencontre très étrange… En fait, cela faisait longtemps qu'il n'était pas parti quelque part avec enthousiasme. Avec cette joie qui avait inondé son corps jusqu'à présent et qui venait d'être étouffée par la tristesse de voir Morgan démoralisé, recroquevillé sur lui-même, à deux doigts d'éclater en sanglots.
Et pire que ce frisson, pire que cette gêne, ce sentiment de culpabilité qui l'envahissaient sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, il y avait ce désir. Oh oui… Il crevait d'envie de le prendre dans ses bras pour le réconforter sans pour autant comprend la raison de sa peine soudaine. Il crevait d'envie de répéter ses gestes de la veille : caresser ses cheveux, lui murmurer des mots rassurants à l'oreille… Mais quelque chose le retenait. Et ce quelque chose, c'était de la peur. La peur de le choquer peut-être ? De le braquer, de le faire fuir.
Alors il restait immobile, regardant ses pieds, attendant une réponse, attendant une nouvelle opportunité de s'expliquer, de s'excuser, même s'il ne comprenait pas ce qui avait pu lui déplaire dans son attitude : avait-il paru trop détaché lorsque le rouquin lui expliquait la préparation des Malasadas ? Son estomac avait-il inscrit une grimace de dégoût sur son visage sans qu'il ne s'en rende compte ? Toutes les hypothèses étaient désormais plausibles, et sans vraiment savoir ce que le Lougaroc pouvait bien lui reprocher, il s'en voulait déjà.
En fait, l'idée même de l'avoir traîné jusqu'à ce festival n'était pas forcément une bonne chose. Le garçon semblait souffrir de son départ de sa région natale ; tous ces stands typiques et folkloriques ne pouvaient que la lui rappeler.

L'explication que lui apporta Morgan jeta beaucoup de surprise et d'étonnement dans ses yeux, mêlés à un profond soulagement : il allait bien, il ne pleurait pas. Il lui parlait, il n'était pas fâché. Pas contre lui.

« Moi aussi ! Moi aussi, je veux que l'on passe une bonne journée. Je suis désolé de t'avoir laissé au stand mais … mais le type qui le tient, je le connais. Et je ne voulais pas qu'il me voit. Tu … tu comprends ? Ce n'est absolument pas de ta faute.
Profondément rassuré, Oliver osa se redresser pour plonger ses yeux dans les siens, y découvrant une volonté solide. L'envie de faire bien les choses, d'être moins mystérieux et de se livrer un tant soit peu. L'envie de faire avancer les choses pour mieux les laisser derrière eux et profiter de l'après-midi chaude qui s'offrait à eux.
La colère qu'il avait pu ressentir en se retrouvant seul devant ce stand de Malasadas, complètement désemparé, complètement perdu s'évanouit totalement, laissant plutôt place à de la curiosité : qui était donc ce type que Morgan s'était senti obligé de fuir ? Un gars qu'il avait connu au travail ? Ou… Ou quelqu'un qui venait d'Alola ? Alors, d'autres questions se posaient… Pourquoi se cacher d'une ancienne connaissance alors que sa région lui manquait ? Pourquoi ne pas plutôt demander des nouvelles ? Son regard se fit un peu perplexe, ne parvenant pas vraiment à comprendre la soudaine panique qui avait gagné le rouquin un peu plus tôt.
Un petite sourire se dessina néanmoins sur les lèvres du Zarbi qui répondit sans trop attendre, veillant bien à ne pas laisser retomber les mots de Morgan dans un silence écrasant qui les replongerait alors au cœur d'une gêne profonde qu'aucun d'eux ne désiraient sentir à nouveau.

– Oh… Je… D'accord. Désolé, j'ai eu peur, sur le coup. Je voulais pas que ça se termine comme hier… Je m'en veux encore, tu sais. Il hésita à poser quelques questions sur ce mystérieux individu que Morgan avait fui ventre à terre, mais préféra s'en abstenir, ne désirant pas paraître trop indiscret. Donc c'est tout pardonné, bien sûr ! J'ai… J'ai juste eu l'air d'un débile, sur le moment, mais j'ai les Malasadas, c'est le principal. Elles ont l'air vraiment excellentes, d'ailleurs. »
Il lança un regard au petit paquet plein à craquer, dégageant un doux fumet de friture et de sucre. L'huile avait taché la poche, y laissant de grandes auréoles plus foncées… Oh, il espérait que Morgan avait encore un peu faim car il ne pourrait en engloutir qu'une ou deux. Son estomac faisait des drôles de loopings dans son ventre, se tordait dans tous les sens. Sa petite frayeur avait fini de le détraquer… De remuer tous ces sentiments, ces vilains sentiments qui à ses yeux n'avaient aucun sens. Qui étaient nés sans crier gare, beaucoup trop vite, et qui pourtant ne partiraient pas facilement. Ils s'accrocheraient, ne le lâcheraient plus, et Oliver serait bien forcé de s'y faire, de les accepter.
Mais il avait eu peur, vraiment peur de revivre le scénario de la veille. D'ailleurs, beaucoup de questions restaient en suspens. Mais il n'oserait jamais lui demander de mettre les choses au clair, de mettre fin à ses doutes… Et au fond, ce n'était pas très grave, car Morgan pouvait bien être ce qu'il voulait : un escort, un gigolo,… Il ne le jugerait pas, et il l'apprécierait pour sa personnalité, pour ce qu'il était vraiment. Car il savait bien que si le garçon s'était lancé dans une telle carrière, ce n'était certainement pas par envie, mais plutôt par besoin, par dépit.
Et malgré cette pensée, qu'il jugeait juste, qu'il jugeait digne de lui, le Zarbi ne pouvait s'empêcher de se rappeler de sa gêne au café. "C'était mon client" ; il avait manqué de s'étouffer avec son thé, d'avaler de travers sa crêpe, et il s'était mis à bafouiller comme un idiot, à agir comme une créature pure et innocente…
Et autant dire que ce n'était pas le cas.
Il n'était pas un enfant de cœur. Il était un jeune adulte tout à fait normal qui avait eu son lot d'expérience, d'histoires sordides, qui s'était bien amusé et était plutôt libre avec son corps.
Alors, sa réaction, il crachait littéralement dessus et en avait profondément honte, même si toute cette histoire était derrière eux… Maintenant, il avait envie que d'une seule chose : montrer qu'il n'était pas la vierge apeurée de la veille ; qu'il était un type ouvert, sympa, et un peu drôle.

La main tendue de Morgan lui fit l'effet d'un remontant ; la promesse de tirer un trait sur tous leurs faux pas et d'aller de l'avant. Il parvint à lui sourire, acceptant son aide. Sa paume était douce, sa poigne ferme… Et cette pression était quelque part plutôt rassurante :

«  Allons nous baigner, d'accord ? Et dégustons ces Malasadas sur le sable. Elles sont meilleures comme ça.
Oliver opina vivement du chef, absolument ravi. C'était un bon plan… Il avait son maillot, une serviette et le temps était clair, le soleil haut dans le ciel. Sans doute la mer devait rester très froide, mais ce serait drôle de voir Morgan essayer d'y entrer. Le Zarbi, lui, était habitué ; il s'était de nombreuse fois baigné dans les eaux claires des criques de Joliberges, et autant dire qu'elles étaient toujours gelées. Au moins, ça faisait circuler le sang :

– Ça me semble être une excellente idée ! s'exclama-t-il, reprenant son pull, la poche de malasadas, et réajustant son sac sur son épaule. Par contre, je te préviens, tu risques d'avoir du mal à faire le grand plongeon : ici, l'eau est froide. J'imagine que ce n'est pas le cas à Alola ? Enfin, c'est une question d'habitude.

Morgan lui avoua sans gêne qu'ils devaient d'abord trouver un stand pour acheter un maillot : le Zarbi prit la tête, slalomant entre les visiteurs ; il avait vu une petite boutique qui vendait des objets et vêtements de plage, en peu plus tôt. C'était plus loin que le foodtruck, vers l'étal des porte-clés. En deux trois mouvements, et beaucoup de "pardons" à destination des quelques touristes qu'ils avaient bousculés, ils arrivèrent sur place. Tous les articles faisaient référence aux îles et au soleil : l'un d'entre eux avait même un imprimé vue aérienne d'Alola. Mais le rouquin parut un peu décontenancé : les prix étaient particulièrement élevés, et les moins chers n'étaient pas à sa taille. Dans un élan de solidarité, Oliver se mit à chercher avec lui dans les différents tourniquets, avide de trouver la perle rare. Il examina d'un regard appuyé le petit torse et bassin du Lougaroc, se demandant bien quelle taille il pouvait mettre, mais pris sur le fait, détourna bien vite les yeux pour reporter son attention sur quelques slips aux motifs floraux :

« Ex… Excuse-moi ! bredouilla-t-il, le rouge aux joues. Je… Je me demandais juste… Tu fais du 36 ? » .
Il se sentit un peu bête, l'impression d'avoir été pris pour un parfait petit pervers déposant une boule de gêne dans sa gorge.
Finalement, Morgan mit la main sur un short de bain taille enfant, ou guère plus, aux couleurs douteuses mais au prix cassé. Oliver jeta un regard sceptique au vêtement que le rouquin traînait déjà à la caisse : il n'avait pas osé lui proposer de lui en acheter un… Mais il aurait peut-être mieux valu ?
Bah, l'important, c'était de pouvoir se baigner au final, non ?

Comparé au festival, la plage semblait déserte. Le sable, doré, avait un peu conservé la chaleur du soleil et s'enfonçait sous leurs pas, rendant leur progression difficile. Au loin, quelques couples marchaient tranquillement, loin des clameurs de la foule. Un père et son fils se baignaient déjà, accompagnés d'un mini-Wailord pneumatique que l'enfant montait à coup de grands éclats de rire.
Un petit sourire amusé se dessina sur le visage d'Oliver qui s'assit dans le sable pour fouiller tranquillement dans son sac et en sortir son short, somme toute banal, noir avec des raies oranges. Il jeta alors un coup d'œil à Morgan qui le suivait de près :

« Ça faisait un bail que je n'étais pas allé me baigner, même à Joliberges… J'imagine que c'était pas trop la période pour moi. T'as vu ? Y'a de grosses vagues aujourd'hui, ça va être cool. Dommage qu'on n'ait pas de planches, on aurait pu s'amuser. »
Il referma son sac après y avoir rangé son vieux pull cactus, serviette de plage sous le bras. L'eau était décidément particulièrement agitée ; il plissa les yeux, regardant au loin : ils pourraient s'aventurer jusqu'aux bouées rouges où les vagues semblaient faire de beaux rouleaux.
Alors, sans plus attendre, il enleva son débardeur et son jean, les laissant tomber tout près de la poche de Malasadas, et après avoir noué la serviette autour de sa taille, enleva son caleçon pour mettre le maillot qui attendait patiemment sur son sac.
S'étirant de tout son long, un frisson parcourant son échine, il lança un joli sourire au Lougaroc, lui tendant son "paravent" improvisé :

« Tiens, pour te changer. Il prit une grande inspiration, appréciant l'odeur d'iode qui emplissait peu à peu ses poumons. L'air était frais mais les rayons du soleil parvenaient à le réchauffer. Je sens que ça va nous faire drôle, sur le coup… On pourrait même se challenger un peu : le premier dans l'eau, d'accord ? »



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Morgan Otso
Morgan Otso
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MessageSujet: Re: You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan   You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan - Page 2 EmptyMar 20 Aoû - 11:49

You have to keep breaking your heart until it's openRivamar - Plage
Morgan
Oliver
Pour peu, Morgan oserait comparer Oliver à un disque rayé. Pourquoi persiste-t-il à s'attribuer la faute sur les événements de la veille ? Il n'a absolument rien fait de mal, si ce n'est être un peu maladroit. Mais à qui la faute ? Si le Lougaroc s'était montré un petit peu plus précis concernant ses activités trois jours plus tôt, Oliver n'en serait pas venu à une telle conclusion. Conclusion qu'il n'a même pas formulé à voix haute en plus, que Morgan s'est contenté de comprendre en lisant la pitié au fond de ses yeux sombres. Or donc, le principal responsable de ce fiasco, c'est lui et lui seul. Après tout, ce n'est pas Oliver qui s'est mit à hurler comme un fou à lier au beau milieu du café. Ce n'est pas Oliver qui est parti en courant, la rage au ventre, l'abandonnant comme le dernier des idiots. Alors il n'a absolument pas à s'en vouloir. Et le fait qu'il porte encore cette culpabilité a l'effet d'un coup de couteau dans le cœur de Morgan. Il s'en veut tellement. Il s'en veut de lui faire tant de mal, de toujours fuir en le laissant derrière. Et à chaque fois, Oliver vient le retrouver pour l'aider à s'apaiser. Est-ce vraiment sain, comme relation ? Combien de temps le Zarbi va-t-il supporter ses petits manèges avant de rendre le tablier ? Cette seule réflexion tord tellement fort son estomac que le rouquin se prend une soudaine envie de vomir. De nouveau, la terreur s'insinue en lui, lui rappelant à quel point il est stupide, à quel point il est le dernier des lâches.

Mais il lui suffit de plonger ses yeux grenats dans ceux profondément noirs de Oliver pour repousser cette panique avant qu'elle ne le gagne totalement. Il ne lui en veut pas. Il a même ramené des Malasadas, comme promis. Leur odeur, mélange de friture et de sucre, embaume les environs depuis son arrivée. Et de nouveau, Morgan se sent bien bête. Le Zarbi ne connaissant rien aux Malasadas, il affirme lui-même avoir eu l'air bien idiot devant le stand. Et le Lougaroc s'en veut aussitôt de ne pas avoir prit sur lui. Il aurait juste pu se décaler, pour rester à porter de voix pour Oliver sans attirer l'attention de Liko pour autant. Le stand étant submergé de monde, sûrement ne faisait-il même pas attention aux gens qu'il servait, enchaînant les préparations et les paiements tel un automate. Mais Morgan n'a pas pu s'en empêcher, ça a été plus fort que lui. Il a eu tellement peur que Liko lui dise quelque chose de compromettant devant Oliver … Que la fuite lui est apparue comme la plus sage des solutions. A tord évidemment, car pour éviter son ancien voisin, il a abandonné son nouvel ami. Néanmoins, le Lougaroc a toujours été comme ça : incapable de prendre des décisions sur le tas, ou du moins jamais les bonnes. Il pense agir pour le mieux et … au final, il réalise avoir fait une énième bêtise. Ce qui fini souvent en une crise de colère contre lui-même, comme il en a fait démonstration la veille. Bien heureusement, cette fois-ci, il a su apaiser le brasier avant qu'il ne prenne trop d'intensité …

Alors pour faire table rase des derniers événements, Morgan propose simplement à Oliver d'aller se baigner. Plus que jamais, le rouquin ressent le besoin de se rafraîchir l'esprit, et il n'y a pas mieux qu'une bonne trempette pour ça. Et c'est également une excuse pour s'éloigner de ce festival et de tous les mauvais souvenirs qu'il fait remonter en lui. Finalement, c'était vraiment une mauvaise idée de venir ici. Mais qu'à cela ne tienne, ils peuvent toujours rattraper le coup. Il n'y a pas que cela à faire, à Rivamar. Oliver acceptant sa main tendue, il l'aide doucement à se relever, se permettant un instant de garder sa main dans la sienne encore quelques secondes, avant de le relâcher doucement. Ce n'est pas le moment de donner des raisons à son cœur de s'emballer. C'est déjà suffisamment difficile comme ça pour ne pas donner de l'eau à son moulin. Morgan désire sincèrement passer un bon moment avec le Zarbi, sans que ses sentiments naissant et un peu trop envahissant ne le préoccupe. Plus que jamais, il veut que les choses viennent comme elles doivent venir, qu'importe la façon, laissant le hasard décider de ceci, de cela, en se laissant simplement porter par le courant. S'il est davantage habitué à la rapidité et à la précipitation, ce n'est absolument pas ce qu'il désire avec Oliver. Il le sent, au fond de lui, que tout ce qui se passe entre eux est sincère, honnête, bien qu'un peu maladroit. Et cette nouvelle façon d'appréhender une relation – quelque soit sa nature – a quelque chose de rafraîchissant que Morgan se surprend à réellement apprécier.

Ça me semble être une excellente idée ! Par contre, je te préviens, tu risques d'avoir du mal à faire le grand plongeon : ici, l'eau est froide. J'imagine que ce n'est pas le cas à Alola ? Enfin, c'est une question d'habitude.
Ca dépend sur quel île tu décides de faire trempette mais généralement, l'eau de Mele-Mele est plutôt bonne. Ah, par contre, je n'ai pas de maillot de bain. Ca te dérange de t'arrêter rapidement à un stand ?

Et les voilà donc reparti au milieu de la foule toujours plus importante, slalomant plus ou moins difficilement entre les touristes ou même les habitants de Rivamar venu jeter un œil à cette drôle d'animation en bas de chez eux. Il ne leur faut pas vraiment longtemps pour revenir aux abords du stand des porte-clés et trouver l'étal désiré. Il y a vraiment de tout, des maillots aux jeux de plage, en passant par les serviettes ou les bouées gonflables. Morgan ne peut d'ailleurs s'empêcher de ricaner en voyant une immense bouée Nénupiot, dont la feuille sur la tête forme un matelas confortable où peuvent facilement s'allonger quatre personnes. D'ailleurs, un groupe d'adolescents – dont la moyenne d'âge doit approximativement tournée autour de quinze ou seize ans – semble mettre en commun quelques pokédollars pour s'offrir cette bouée gigantesque. Mais Morgan n'est pas venu ici pour ça. Il s'en va plutôt observer les maillots, grimaçant en avisant les prix affichés. Vraiment, qui met autant dans un si petit morceau de tissus, destiné à se déformer dans l'eau salée ?! A Alola, dans les petites boutiques aux abords des plage, il est possible de trouver un maillot pour quelques pokédollars seulement. Se rendant compte de son souci, Oliver le rejoint aussitôt dans sa quête de la perle rare : tout ce qui compte, c'est que ça soit à sa taille et, évidemment … pas trop cher. Les maigres économies de Morgan ne vont vraiment pas appréciées cette sortie à Rivamar mais … ce n'est pas quelque chose qui arrive tous les jours. Et le Lougaroc a bien le droit de se faire un peu plaisir, de temps en temps.

Le rouquin se perd alors dans les tourniquets, se contentant de regarder les prix plutôt que le modèle en lui-même. Et dès que quelque chose lui semble abordable … ce n'est évidemment pas à sa taille. Ça a toujours été comme ça, de toute façon. Sa croissance lui a fait faux bond tant et si bien que les vêtements pour homme, qu'un garçon de son âge serait à même de porter, ne lui vont pas. Ils sont trop larges, trop carrés pour sa fine silhouette. Alors pour ne pas avoir l'air ridicule … il s'habille dans le rayon enfant. Car même la plus petite taille, soit le 34, est parfois encore trop large pour lui. Cela dépend évidemment des marques et des coupes mais, en général … il peut oublier le rayon adulte. C'est assez difficile pour son égo de Lougaroc de porter des vêtements pour enfant mais c'est ça ou rien. C'est pourquoi, la plupart du temps, ses affaires sont très simples. Il jette son dévolu sur les pièces unies, pour s'épargner les tshirt de super héros ou les pantalons à petits pois bleus. En règle générale, les vêtements en 14 ans sont ceux qui lui vont le mieux. Ou alors, les habits de fille. Ceux-là, il les porte vraiment très bien, même ceux du rayon adulte qui sont généralement plus petits et étroits. Mais hors de question de porter ce genre de chose en dehors du travail. Il a assez donné pendant son adolescence pour ne pas réitérer l'expérience. Alors tant pis, Morgan se contente des vêtements d'enfant. Même si c'est vraiment honteux, c'est toujours mieux que rien avoir sur le dos … ou flotter dans des habits beaucoup trop grands pour lui.

Un soupir lui échappe alors qu'il écarte un énième maillot, disponible uniquement en 38. Ce n'est décidément pas sa veine, il va vraiment devoir aller dans le rayon enfant … Quelle plaie. Surtout que Oliver va le voir … C'est alors que le rouquin surprend le regard appuyé de son camarade, concentré sur ses hanches et son bassin. Un petit sourire en coin vient fleurir sur les lèvres de Morgan. Mais dites donc, qu'est-ce qu'il fait ? Le Zarbi, prit sur le fait, détourne rapidement les yeux, le rouge aux joues.

Ex… Excuse-moi ! Je… Je me demandais juste… Tu fais du 36 ?
C'est trop grand pour moi. Tant pis … je vais voir dans le rayon enfant.

Malgré l'embarras colorant ses oreilles et sa nuque, Morgan s'en va rejoindre les tourniquets destinés aux plus jeunes. Là, un gamin de dix ans et sa mère sont en pleine recherche du maillot idéal et le Lougaroc se sent aussitôt bien bête de fouiller le même rayon qu'eux. Il ravale cependant sa fierté et observe les articles aux couleurs douteuses dont les prix semblent, en général, bien plus abordable. Finalement, il tombe sur un short de bain en promotion. Il est vraiment … spécial, le tissu représentant des Crabicoques sur un fond psychédélique. Pas étonnant qu'il soit si peu cher, le motif est vraiment laid. Mais son prix est tellement bas que Morgan décide de ne pas faire la fine bouche. Surtout qu'il est disponible en 14 ans. Alors il le détache du rayon et s'empresse de rejoindre la caisse, luttant contre l'envie de tout laisser tomber. Mais il a promis à Oliver d'aller se baigner, alors ils vont y aller. Devant lui, à la caisse, une grand-mère achète un seau en forme de Bacabouh à son petit-fils qui gazouille de plaisir, en agitant une pelle verte dans sa main. Cet achat semble le ravir, tant et si bien qu'il serre le seau dans ses bras comme un précieux trésor. Quand arrive le tour de Morgan, il fouille dans son porte-monnaie pour en tirer les pokédollars nécessaires et se hâte de payer avant de fuir avec son achat. Ah, quelle honte. Heureusement, Oliver a la bonté de ne faire aucun commentaire. Maintenant que Morgan a son maillot, ils peuvent rejoindre la plage.

Les premiers pas dans le sable sont assez compliqués, leurs chaussures s'y enfonçant, mais Morgan prend rapidement l'habitude. La plage est quasiment déserte, seules quelques personnes se baignent, bronzent ou se promènent tranquillement. L'agitation du festival semble bien loin maintenant, et le Lougaroc doit bien avouer que cela fait du bien. Lorsque Oliver s'arrête enfin, il s'assoit sur le sable et fouille son sac à la recherche de son maillot de bain. De son côté, Morgan s'occupe d'enlever l'étiquette sur le sien, ignorant autant que possible ce motif … somme tout fort original.

Ça faisait un bail que je n'étais pas allé me baigner, même à Joliberges… J'imagine que c'était pas trop la période pour moi. T'as vu ? Y'a de grosses vagues aujourd'hui, ça va être cool. Dommage qu'on n'ait pas de planches, on aurait pu s'amuser.
Tu appelles ça des grosses vagues ? Tu n'as jamais vu celles d'Alola !

Pas étonnant que le surf soit un sport national, étant donné les vagues que leur offre l'océan. Si Morgan n'est pas un excellent surfeur, il connaît les bases et se débrouille plus ou moins bien sur une planche. Cela dit, il n'a jamais suffisamment pratiquer cette discipline pour être vraiment doué. Souvent, il se contentait de surfer pour le plaisir, histoire de rendre hommage à ce sport si populaire à Alola. Son père, par contre, a un excellent niveau et le rouquin a toujours adoré le voir surfer et effectuer d'impressionnantes pirouettes sur les vagues. Il se demande d'ailleurs s'il lui arrive encore de surfer, depuis son départ … Morgan secoue la tête. Non, non. Les pensées négatives, il n'en veut pas ! Alors qu'il reporte son attention sur Oliver, il constate que ce dernier s'est déshabillé et qu'il entoure sa taille avec sa serviette, troquant habilement son caleçon contre son short de bain. Quelle est cette drôle de méthode ? Lui, il comptait se changer sans pudeur mais … quelque chose lui dit que ce n'est peut-être pas une si bonne idée. Surtout que Oliver lui tend sa serviette, tout sourire, pour l'inviter à faire de même. Bon, on oublie le cul-nu sur la plage, Morgan ne voudrait surtout pas paraître grossier. Alors il enlève son tshirt et son jean, les laissant à côté des affaires du Zarbi, et noue la serviette autour de sa taille. Ce n'est pas vraiment évident de répéter la même action que Oliver, d'autant plus que son équilibre décide de faire des siennes, mais il parvient finalement à enlever son short de bain sans que la serviette ne glisse de ses hanches.

L'opération terminée, Morgan rend finalement sa serviette à Oliver en le remerciant d'un petit signe de la tête. Comme attendu, le short de bain lui va bien, quoi que ses cuisses réussissent encore l'exploit d'être légèrement trop fines. Et pour la première fois de sa vie, le Lougaroc se sent … complexé. Sa silhouette de crevette, il y est habitué et cela ne l'a jamais dérangé jusqu'à maintenant. Mais face à Oliver, il se sent soudain ridicule. L'embarras qui ensanglante ses joues lui donne chaud et pour se reprendre un peu, il fouille dans son sac pour en sortir un élastique pour cheveux. Aussitôt, il noue sa tignasse rousse en queue de cheval haute, espérant ainsi ne pas trop les mouiller. Alors qu'il resserre l'élastique, Morgan laisse doucement dériver son regard en direction d'Oliver, admirant un instant son torse et ses épaules, appréciant les courbes régulières de son corps. Certes, il n'est pas aussi musclé et carré que Tôma mais … il a un vrai charme, auquel le Lougaroc n'est vraiment pas insensible. Il suffit d'ailleurs que Oliver lui tourne le dos un instant pour qu'il se perde dans la contemplation de ses omoplates et de ses hanches, presque frustré que son maillot ne dessine pas davantage ses fesses et ne laisse moins de place à l'imagination. Lorsque le Zarbi lui fait face de nouveau, Morgan se hâte de détourner le regard, passant ses mains sur son crâne pour s'assurer que sa queue de cheval est bien faite et qu'aucune bosse ne s'est formée. Il tient à ce que le tout soit parfaitement lisse, dans un souci un peu trop appuyé du détail qui est devenu une réelle habitude chez lui.

Je sens que ça va nous faire drôle, sur le coup… On pourrait même se challenger un peu : le premier dans l'eau, d'accord ?
D'accord, go !

Et sans un mot de plus, le voilà qui se précipite vers l'eau, soulevant des petits nuages de sable sur son passage. Ce dernier est chaud sous ses pieds nus, mais pas autant que le sable d'Alola. C'est pourquoi il arrive sans aucune appréhension au niveau de l'eau, persuadé que Oliver exagère sur sa prétendue fraîcheur. Pourtant, à peine trempe-t-il ses pieds dans la mer qu'un frisson le secoue tout entier, lui donnant la chair de poule. L'eau est glaciale ! Arrêté net dans sa progression, Morgan se demande désormais s'il va vraiment être capable d'aller plus loin. Pourtant, un sursaut d'orgueil le pousse à faire quelques pas supplémentaires. L'eau lui arrive alors aux chevilles, aux mollets, puis aux genoux. Il se surprend à claquer des dents, mais ça ne suffit pas à brider sa détermination. Alors il avance encore, jusqu'aux cuisses. Il sait que la prochaine étape sera la plus dure, alors il décide de prendre un petit peu plus son temps. Mais c'est sans compter sur la vague qui arrive sans crier gare et l'éclabousse jusqu'au torse, lui arrachant un cri aiguë de surprise. Aussitôt, il recule de quelques pas, pestant contre sa malchance, rejoignant pourtant Oliver qui semble s'enfoncer plus facilement dans l'eau. Si le Lougaroc tente de garder la face, le claquement de ses dents le trahit autant que les frissons qui ne cessent de faire dresser ses rares poils sur ses bras. Le voilà qui regrette bien son zèle ! Ça lui apprendra, à vouloir faire le malin. Mais vraiment, comment les habitants de Sinnoh peuvent-ils se baigner dans une eau aussi froide ? Ah, les eaux chaudes et turquoises de Alola lui paraissent si lointaines, désormais !

L'eau lui arrivant désormais au niveau du bassin, Morgan ne lâche pas Oliver d'une semelle, en profitant pour toujours plus admirer son dos, le tracer de sa colonne vertébrale et la silhouette de ses hanches, ne pouvant s'empêcher de se demander leur souplesse et leur force de mouvement. Tandis que des idées sales lui viennent en tête, le Lougaroc se hâte de prendre de l'eau dans ses mains et de s'asperger le visage, bien décidé à se rafraîchir l'esprit et se vider la tête de ces pensées malsaines.

Elle est glacée, comment vous faites pour vous baigner là-dedans ? J'ai l'impression de me transformer en glaçon à chaque pas !

Cela dit, plus les minutes passent, plus son corps s'habitue à la température de l'eau. Progressivement, ses dents cessent de claquer et il devient même agréable qu'une vague viennent s'égarer sur lui. Morgan cesse cependant sa progression avant que l'eau ne puisse atteindre la pointe de ses cheveux, préférant ne pas trop les exposer au sel. Ils sont un outils de travail important qu'il ne doit surtout pas négliger, alors ne comptez pas sur lui pour plonger la tête dans l'eau. De toute façon, étant donné la fraîcheur de cette dernière, il n'aurait pas osé qu'importe les circonstances. Alors il ne s'aventure pas plus loin dans la mer, se contentant d'avoir l'eau au niveau de l'estomac, ce qui a pour effet de calmer ce dernier et sa vilaine tendance à se tordre pour un oui ou pour un non. Comme espéré, cette petite trempette lui fait vraiment du bien, même si pouvoir observer Oliver torse nu ne l'aide pas vraiment dans ses petites affaires. Puisqu'il ne veut pas trop avoir l'air de le mater en permanence, Morgan se permet d'observer les nuages dans le ciel, puis les minuscules poissons glissant entre ses chevilles, ou même le papa et sa fille s'amusant sur un petit Wailord gonflable. C'est toujours mieux que rien, et ça lui permet de ne pas avoir l'air d'un gros pervers sans aucune retenue. Remercions d'ailleurs l'eau froide qui dissuade son corps de réagir un peu trop à tout ce que ses yeux ont le plaisir de voir. Il ne manquera plus que ça pour que Morgan meurt de honte, c'est une certitude.

Tu comptes aller jusqu'aux bouées ? Ce n'est pas un peu dangereux avec ces vagues ?

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Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan   You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan - Page 2 EmptyMer 21 Aoû - 16:40
You have to keep breaking your heart until it's openMorgan & Oliver ♡Alors c'est ça, un coup de foudre ? C'est ce changement qui s'opère en moi ? La gorge qui se serre, les joues écarlates, la honte soudaine qui tombe comme une pierre dans mon ventre ?
Et ses yeux, qui me font l'effet de mille mots doux chuchotés à mes oreilles…
La beauté de la plage était époustouflante. Cette étendue de sable fin, dorée, mêlée à cette mer bleu-gris, constamment agitée par une petite brise typique de la région était du plus bel effet, surtout au pied de l’immense ville à étage qu’était Rivamar. D’en bas, on pouvait à peine apercevoir la gare par où ils étaient arrivés : elle se perdait parmi les centaines de strates, d’escaliers, de contreforts… Ce fut à peine si Oliver put retrouver son immense verrière. Ses yeux sombres se faisaient petits, agressés par les rayons du soleil ; ses cheveux, quant à eux, étaient désormais infestés de sable et de sel, rendus rêches et impossibles à contenir. Aussi, de nombreuses mèches noires traînaient sur son front, rebelles, bien décidées à y rester.
Il reporta à nouveau son attention sur les vagues, de plus en plus hautes, avalant toujours plus de distance en s’écrasant sur la rive : donc ça, pour une habitant d’Alola, c’était petit ? Oliver prit une grande inspiration ; un jour peut-être il se rendrait sur ces îles paradisiaques et il découvrirait leur océan. Le Zarbi était un bon nageur, bien que ce ne soit pas son activité préférée. Aussi, il lui arrivait d’aller piquer une tête du côté des criques de Joliberges, mais l’eau y était toujours calme et on s’y ennuyait vite. Un peu d’agitation ne faisait pas de mal et faisait monter l’adrénaline.
Morgan lui redonna sa serviette, le remerciant de signe de la tête. Après avoir murmuré un petit « y’a pas d’quoi », Oliver observa le garçon à la dérobée, faisant abstraction du short de plage tout bonnement affreux. Sa taille était vraiment très fine, sa peau pâle, presque translucide… Et ses jambes ressemblaient à deux frêles coton-tiges que n’importe quel petit coup aurait pu briser. Ses côtes devenaient légèrement saillantes lorsqu’il s’étirait ou se penchait. Visiblement, le rouquin n’était pas en très bonne santé, certainement un peu malingre.
Mais l’ensemble n’était pas laid… Loin de là, même. Le regard d’Oliver se fit plus insistant, se voulant néanmoins assez discret : non, vraiment, il trouvait le Lougaroc plutôt mignon. Voire même charmant. Et cette pensée le troubla un peu car, en général, les garçons plus petit que lui et un peu gringalet ne l’attiraient pas du tout… Mais Morgan avait un petit quelque chose en plus – et il n’aurait pas su dire quoi – qui changeait la donne.
Il arrivait même à le trouver séduisant. Beau.
L’hybride laissa courir ses yeux sombres le longs des courbes délicates du garçon, pour s’arrêter sur son visage, y découvrant les traces d’un rougissement momentané ; ses sourcils se haussèrent légèrement : il l’avait vu… L’observer ? Ou c’était de la pudeur ?
Reportant son attention sur la serviette que venait de lui rendre son compagnon, Oliver secoua doucement la tête : ce n’était pas le moment de mater… Un peu de retenue, quand même ! Alors, s’efforçant de détourner le regard, il rangea toutes ses affaires dans son sac, y compris la serviette qu’il positionna au-dessus du reste, prête à être utilisée. Il observa en silence les alentours : ils étaient assez loin du festival désormais, et il n’y avait pas un chat : leurs minces bagages ne risquaient pas d’être volés… Et puis, ils les observeraient depuis la mer : ce n’était pas vraiment un problème.

Se relevant, Oliver découvrit un Morgan s’évertuant tant bien que mal à attacher sa lourde tignasse grenat : peu à peu, ses mèches écarlates rejoignaient une grande queue de cheval maintenue par les petites mains du garçon, et dégageaient ainsi son visage qui paraissait ainsi moins rond, plus fin et dessiné. La dextérité du rouquin l’impressionna un peu et le renvoya à sa propre chevelure, bien loin de cette discipline presque parfaite, voletant dans tous les sens, ayant par endroits des airs de filasse. Il passa ses doigts dedans, tentant de les démêler, en vain, avant de pousser un profond soupir. S’occuper de ses cheveux l’épuisait sincèrement, alors voir le Lougaroc en prendre autant soin le subjuguait forcément.
Il fit quelques pas en avant, jouant avec le sable du bout de ses orteils, croisant ses bras derrière sa tête pour admirer le bleu roi du ciel désormais dégagé ; il faisait vraiment beau par ici : c’était un pur plaisir, surtout pour quelqu’un qui ne voyait pas souvent le soleil de là où il venait. La pluie était souvent le temps le plus fréquent à Joliberges… Ou le ciel nuageux, au choix.
Une pensée le troubla alors dans sa contemplation du paysage, accompagnée d’un drôle de sentiment… Il avait l’impression que des yeux l’observait, laissant comme une traînée brulante dans son dos, une nuée de tension dans les airs. Du coin de l’œil, il prit Morgan sur le fait, lui lançant un regard inquisiteur : décidément, c’était vraiment réciproque. Et cette idée le fit sourire, laissant ses joues s’empourprer doucement. Et la réaction du rouquin lorsqu’il se retourna vers lui, lui fit dire qu’il ne se faisait aucune illusions : le malaise crispa les traits du Lougaroc qui trouva plus intéressant d’examiner méticuleusement sa coiffure, l’air de rien.
Une petite voix dans la tête du Zarbi pensa à taquiner Morgan – une façon parmi tant d’autres de lever ce rideau opaque qui les séparait encore et rendait leurs interactions un peu gauches – mais le brun préféra ne pas prendre le risque de braquer son camarade : il ne le connaissait pas encore assez bien pour savoir s’il réagirait bien à un peu de moquerie. Aussi préféra-t-il lui adresser un petit rictus amusé, échangeant un dernier regard avec lui en attendant son top départ…

Courir sur le sable était franchement la chose la moins commode qui soit. Oliver manqua de s’étaler plusieurs fois sur la plage, se rattrapant chaque fois in extremis. Morgan filait, agile et endurant, plus rapide , sans doute favorisé par sa nature de Lougaroc qui lui donnait un peu plus de force et d’énergie.
Un grand éclat de rire fendit les lèvres du Zarbi qui le suivait aussi vite qu’il pouvait, attendant que le rouquin arrive au niveau de la mer : il savait bien qu’il le rattraperait à ce moment-là et guettait avec une certaine impatience sa réaction. Morgan avait pris ses avertissements concernant les températures souvent très basses de l’eau à la légère, et il serait sans doute surpris d’apprendre qu’il n’avait pas exagéré une seule seconde. L’océan, que ce soit à Joliberges ou à Rivamar était gelé dans cette région et faisait toujours beaucoup d’effet à ceux qui n’y étaient pas habitués.
Comme prévu, le rouquin ne tarda pas à s’arrêter net, frigorifié par la mer qui lui léchait les pieds et lui glaçait le sang. Le rire d’Oliver se fit plus franc, un tantinet moqueur, tandis qu’il arrivait enfin à sa hauteur. Progressant naturellement dans l’eau translucide, il se mouilla la nuque et le torse avant d’effectuer quelques sauts pour s’encourager, finissant par s’immerger jusqu’au nombril :

« Bah alors Morgan ! Tu te fais désirer ? Allez, viens ! Je t’attends ! » 
Un sourire taquin barra son visage, ses yeux se parant d'une lueur profondément réjouie.
S'il y avait bien une chose que le Zarbi savait concernant son petit compagnon, c'était qu'il ne manquait pas d'orgueil… Alors autant titiller son égo pour s'amuser un peu !
Sa petite provocation marcha comme prévu : le Lougaroc, désirant montrer son courage et sa robustesse se lança à sa poursuite, franchissant peu à peu les étapes, réprimant de violents frissons… Il n'arrêta sa progression qu'aux portes de ses cuisses, déjà immergées, appréhendant sans doute la suite :

« Alleeeez ! Faut y aller d'un coup ! Si tu hésites, t'y arriveras jamais ! »
Un éclat de rire plus bruyant que les deux précédents secoua les épaules d'Oliver lorsque une vague machiavélique, plus haute que les autres, aspergea Morgan lui arrachant un cri suraigu ; voilà qui était fait ! Maintenant il pourrait progresser sans souci. Le Zarbi, hilare, mit un moment à se remettre de ses émotions, son ventre qui se contorsionnait violemment le faisant terriblement souffrir. Il essuya les quelques larmes qui avaient perlé au coin de ses yeux et tourna le dos au rouquin pour s'avancer un peu plus dans la mer.
Morgan ne tarda pas à le rejoindre, tremblant, encore courroucé par sa petit mésaventure :

« Elle est glacée, comment vous faites pour vous baigner là-dedans ? J'ai l'impression de me transformer en glaçon à chaque pas !
Après un moment d'hésitation, Oliver céda à son envie de caresser rapidement le dos du rouquin, essayant de le réchauffer un tant soit peu.

– Comme je t'ai dit, c'est une question d'habitude ! Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, elle est particulièrement froide, je te l'accorde. Tu me suis ? On va essayer d'aller un peu plus loin. »
Il s'éloigna tranquillement, observant le fond de l'eau, très claire. Ses pieds s'étaient enfouis dans un sable mou et particulièrement doux, et de temps à autres quelques petits poissons colorés venaient frôler ses jambes, lui décrochant quelques frissons.
Malgré l'évidente pollution qui infestait les mers de Sinnoh, la faune était encore présente et surprenait les baigneurs ; le brun espéra que Morgan n'aurait pas la malchance de marcher sur une vive ou de croiser la route d'une méduse.
Il lui lança un coup d'œil discret, l'observant progresser dans l'eau, suivant docilement ses traces… Son petit air concentré, sa peau devenue livide à cause du froid, ses petits tremblements le rendaient tout bonnement adorable. Un léger sourire vint doucement étirer les lèvres du Zarbi qui baissa la tête pour regarder de nouveau ses pieds, faisant se soulever des nuées de sable blanc ; voir le Lougaroc s'amuser à ses côtés lui faisait plaisir. Quelque chose se remuait dans son estomac, insinuant une vague de chaleur dans son bas-ventre. Il appréciait vraiment cette journée ; un vent nouveau soufflait en lui, l'encourageait à avancer à grands pas. Le rose vint teinter ses pommettes en même temps qu'un sentiment de plénitude décontractait tous ses muscles… Il pouvait se laisser aller à ses envies, maintenant.

À plusieurs reprises, Oliver sentit le regard insistant de Morgan dans son dos. C'était un petit jeu qui était en train de s'installer entre eux : qui piégerait l'autre ? Qui l'attraperait en pleine contemplation ? À vrai dire, plus que de la gêne, le Zarbi éprouvait un certain plaisir à se sentir épié, admiré lorsqu'il avait le dos tourné : c'était plutôt gratifiant… Surtout venant d'un garçon qui lui plaisait bien.
Le Zarbi, sentant ses joues devenir brûlantes, finit par plonger la tête dans l'eau, revenant à la surface les yeux fermés à cause du sel et ses cheveux dans tous les sens. Il les rejeta en arrière, frottant ses paupières, et dévisagea le Lougaroc :

« Tu comptes aller jusqu'aux bouées ? Ce n'est pas un peu dangereux avec ces vagues ? 
Oliver haussa les épaules, jetant un coup d'œil aux grosses têtes rouges qui flottaient à la surface de l'eau, cinquante mètres plus loin, violemment ballotées par les vagues.
Morgan ne semblait pas prêt à l'accompagner ; aussi, son ambition se vit diminuer pour se voir bien vite remplacée par l'envie de rester à ses côtés, de profiter au maximum de sa présence.

– Hmm… Je voulais, mais… Il y a quand même beaucoup de vagues, elle est froide et… Je… Je préfère rester avec toi. Je vais pas te laisser seul à claquer des dents au milieu de la mer ! Un peu de solidarité. »
À ses mots, le Zarbi se laissa aller sur le dos, tendant bras et jambes pour imiter la forme d'une étoile de mer, se laissant dériver, poussé et ramené par les vagues successives. Il ferma les yeux, profitant d'une soleil qui inondait son visage et du courant qui le berçait doucement.

« Tu devrais faire pareil, murmura-t-il, n'osant pas troubler le calme particulièrement agréable que revêtait leur petite baignade. C'est super apaisant… Je resterai comme ça des heures entières.
Il ouvrit lentement ses paupières, contemplant dans le silence le ciel qui s'offrait à lui où quelques nuages étaient arrivés, petits bouts de cotons perdus dans l'immensité bleue. Il gonfla ses poumons et se ramena d'un battement de jambes à la surface, se sentant couler petit à petit. Ses lèvres avaient un goût de sel et finissaient de se sécher ; il les humidifia avant de reprendre la parole, plongeant ses yeux noirs dans ceux grenats du Lougaroc :

– C'est pour tes cheveux que tu veux pas aller plus loin ? Un petit sourire en coin prit place sur son visage. Si tu veux mon avis, ils ne vont pas finir ruiné à cause de quelques grains de sel… Enfin, il sont très beaux hein, c'est bien. J'aime beaucoup moi, mais faut savoir profiter aussi. Marquant un silence, il reporta son attention sur le bras droit du garçon. Par contre, ton bandage et ta plaie ne vont peut-être pas aimer la mer… Désolé, je n'y avais pas du tout pensé. »
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MessageSujet: Re: You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan   You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan - Page 2 EmptyMer 21 Aoû - 22:59

You have to keep breaking your heart until it's openRivamar - Plage
Morgan
Oliver
À voir ainsi Oliver avancer dans l'eau, Morgan ne peut s'empêcher de se demander s'il n'est pas un petit peu fou. Comment rester si insensible à une telle fraîcheur ?! En plus, le Zarbi se permet de se payer sa tête, le narguant quelques mètres plus loin. Et il n'en faut pas plus pour que le Lougaroc prenne sur lui et s'enfonce davantage dans cette mer de glaçons. Lui qui pensait que les eaux de Poni étaient glaciales … il retire ce qu'il a dit ! Comparées à ça, elles sont aussi chaudes qu'une soupe. Mais ne comptez pas sur lui pour rejoindre la plage si tôt. L'orgueil d'un Lougaroc, c'est quelque chose et Morgan le démontre parfaitement en rejoignant Oliver, lequel se permet de caresser légèrement le bas de son dos dans la tentative vaine de le réchauffer un minimum. Le corps du rouquin est gelé, il ne retrouvera sa température normale qu'une fois séché et emmitouflé dans un pull énorme. S'il n'attrape pas froid avec ça, ce sera vraiment parce que Tokorico veille sur lui. Un natif des îles ne peut décidément pas apprécier faire trempette ailleurs quand dans des eaux à la température frôlant les 25°c …

Mais Oliver n'a pas tord : c'est avant tout une question d'habitude. Lorsque nous grandissons dans le coin, la fraîcheur de l'eau doit être toute naturelle. Et forcément, si nous venons d'un archipel ensoleillé, nous sommes habitué à une mer plus chaude. Cela dit, Morgan doute sincèrement s'habituer un jour à cette température. Cet odieux short de bain ne risque pas d'être rentabilisé, dans de telles conditions … à moins qu'il n'aille à la piscine. Mais là, hors de question de s'afficher devant d'autres baigneurs avec une horreur pareille. De toute évidence, le destin de ces Crabicoques sur un fond psychédélique est de pourrir au fin fond d'un placard pour l'éternité. Quel achat intelligent - heureusement qu'il ne lui a pas coûté très cher, sinon Morgan s'en serait mordu les doigt. Et à raison ! Les eaux glaciales de Sinnoh, ce n'est pas pour lui. S'il ne fait pas demi tour, c'est uniquement pour rester auprès d'Oliver. Sinon, ça ferait déjà longtemps qu'il aurait rejoint la rive, tremblant comme une feuille.

Et tandis que le Zarbi a l'audace de plonger sa tête sous l'eau, Morgan sent un picotement désagréable dans sa main droite. C'est alors qu'il se souvient de son bandage, qui a bien évidemment prit l'eau. Si le sel a mit un peu de temps à atteindre la plaie grâce aux quelques couches de protection, il a fini par atteindre son but, provoquant de désagréables démangeaisons. Le Lougaroc lutte cependant contre l'envie de se gratter, ne voulant surtout pas prendre le risque d'arracher ses croûtes - l'eau va déjà se charger de les ramollir, inutile de jeter davantage d'huile sur le feu. Lorsque Oliver réapparaît à la surface, rejetant ses cheveux trempés en arrière, Morgan ne peut s'empêcher de constater une nouvelle fois à quel point il le trouve beau, charmant même. Les perles d'eau glissant sur sa peau attrapent les rayons du soleil, tant qu'il semble briller de mille feux. Voilà une scène digne d'un film !

 Hmm… Je voulais, mais… Il y a quand même beaucoup de vagues, elle est froide et… Je… Je préfère rester avec toi. Je vais pas te laisser seul à claquer des dents au milieu de la mer ! Un peu de solidarité.

Si les oreilles de Morgan se colorent légèrement, il fait mine de rien, opinant du chef tout en caressant la surface de l'eau du bout des doigts. C'est peut-être très "gnan-gnan" mais … ça lui fait sincèrement plaisir que Oliver veuille tout simplement rester avec lui. Le Lougaroc ne l'empêche pas d'aller jusqu'aux bouées si telle est son envie - bien qu'il la juge un peu dangereuse - mais il préfère, évidemment, que le brun ne s'éloigne pas trop de lui. Et Morgan est si touché qu'il ne trouve absolument rien à redire, se contentant d'observer Oliver faire le Stari à la surface de l'eau. Légèrement secoué par le courant et la succession de vague, il semble sincèrement apprécier ce moment et Morgan se surprend à esquisser un petit sourire attendri. Parfois, le courant pousse Oliver vers lui alors le Lougaroc recule de quelques pas, pour ne pas briser ce moment de quiétude qu'il apprécie autant que le Zarbi, mais à sa façon.

D'ailleurs, lorsque ce dernier l'invite à l'imiter, Morgan est sérieusement tenté. Lui aussi, adore faire ça lorsqu'il se baigne dans la mer. Il adore sentir l'eau le conserver au dessus de la surface tandis que le soleil caresse sa peau. Il adore se laisser porter par le courant et divaguer tranquillement. Mais Morgan ne peut accepter. L'air matin de Rivamar a déjà rempli sa chevelure de sable et de sel, il ne veut absolument pas aggraver la situation. Qui sait combien de shampoing seront nécessaire pour les chasser … Ça ne va déjà pas être une partie de plaisir le soir venu, quand il va défaire sa queue de cheval. Mais Morgan préfère encore ne pas y penser ! Laissons le futur au placard, concentrons-nous sur le présent. Le Lougaroc se met donc distraitement à jouer avec son bandage - qui ne ressemble plus à rien, désormais - dans le but de réfréner son envie de plonger la tête sous l'eau illico et profiter autant qu'il le devrait. Il ne peut pas s'y résoudre, plus maintenant. Mais à voir Oliver si heureux, Morgan l'est également. Alors ce n'est pas si grave de ne pas pouvoir l'imiter, au fond.

C'est pour tes cheveux que tu veux pas aller plus loin ? Si tu veux mon avis, ils ne vont pas finir ruiné à cause de quelques grains de sel… Enfin, il sont très beaux hein, c'est bien. J'aime beaucoup moi, mais faut savoir profiter aussi. Malgré le rougissement intempestif de Morgan, Oliver continue. Par contre, ton bandage et ta plaie ne vont peut-être pas aimer la mer… Désolé, je n'y avais pas du tout pensé.
Je n'y ai pas pensé aussi, jusqu'à ce que ça commence à piquer un peu. Mais ce n'est pas grave. Il semble hésiter un instant, puis enchaîne : Merci pour mes cheveux. Mais je préfère ne pas les mouiller. Je ne dois surtout pas les abîmer pour le travail.

Les doutes de la veille concernant sa profession se rappelant à sa mémoire, Morgan réalise soudain qu'il faudrait mieux qu'il détaille son propos s'il ne veut pas que Oliver fasse fausse route à nouveau. Alors malgré l'embarras qui le force à regarder ailleurs et à malmener un morceau trempé de son bandage, le Lougaroc se hâte de se reprendre :

Je suis escort, en fait. Escort … girl, la plupart du temps. Mon contrat stipule que mon physique doit être parfait en toute circonstance. Pas de boutons, pas de tatouage, pas de piercing … pas de blessure. C'est pourquoi je ne peux pas travailler pour le moment. À … cause de ma main. Et mes cheveux, c'est … une pièce maîtresse, si on peut dire ça comme ça. C'est ce qui a charmé mon employeur en premier lieu.

Morgan se souvient comme si c'était hier de sa première rencontre avec son patron. Il était assit à un bar, désespérant de trouver un travail dans cette région inconnue lorsqu'un gros monsieur de la quarantaine, aux cheveux poivre et sel, s'est présenté à lui. Il n'a pas tourné autour du pot pendant longtemps : il lui a aussitôt avoué être le propriétaire d'une agence d'escort à la recherche de nouveaux employés. Et Morgan lui a tapé dans l'oeil dès qu'il l'a aperçu. D'un seul regard, il a su voir son potentiel – et sûrement son désespoir. Ce qui l'a sincèrement attiré dans un premier temps, ce sont ses cheveux. Cheveux qu'il s'est permit de caresser du bout des doigts, appréciant leur couleur, leur souplesse. Morgan se souvient avoir été dégoûté, des souvenirs amers s'imposant à sa mémoire. Mais cet homme représentait son unique chance. L'ultime occasion d'enfin gagner un petit peu d'argent. Ses maigres économies avaient fondues comme neige au soleil, disparues dans les caisses de l'auberge. Alors il n'avait pas le choix : il lui fallait un travail, quel qu'en soit la nature. Alors il avait accepté de le suivre à son agence, pour remplir de la paperasse administrative dont il n'avait pas comprit la moitié. C'est au hasard de la discussion que son futur employeur lui avait demandé d'enfiler une robe … et ce fut une révélation.

Parce que pour un businessman, un seul employé capable de jouer sur deux tableaux, c'est une véritable aubaine. Pourquoi embaucher un escortboy et une escortgirl … alors qu'une seule personne peut être les deux ? Bien évidemment, Morgan aurait pu refuser. Mais dans 95% des cas, ce sont les hommes qui font appel à des escorts. Or, s'il tenait vraiment à se faire de l'argent … il ne pouvait pas refuser. C'est donc à contre cœur que le rouquin a signé son contrat, espérant que cette situation ne dure pas éternellement. Parce que d'une certaine façon … escort, ce n'est pas si différent que prostitué. La nuance est, au final, dans le sexe : Morgan vend son corps, oui, mais pas autant. Disons plutôt qu'il vend sa compagnie. Certaines de ses soirées. Le temps de quelques heures, il devient quelqu'un d'autre, une frêle jeune femme ou un gentil jeune homme, qui fait la conversation ou juste acte de présence. Parfois, il est au bras d'un type charmant. D'autre, à celui d'une femme ravissante. Mais il arrive aussi qu'il tienne compagnie à des hommes odieux, à des pervers sans scrupules qui ne seront pas contre lâcher quelques billets en échange de certaines faveurs. Sûrement gagnerait-il plus s'il acceptait de temps en temps. Mais il en est hors de question. Après tout … ce n'est pas ce que stipule son contrat. Et croyez bien qu'il a lu jusqu'à la plus petite des lignes.

Bon, moi, j'ai vraiment trop froid. Je suis désolé, je retourne sur la plage. Mais reste un peu toi, si tu veux.

Il attend un instant la réponse d'Oliver, puis se hâte de sortir de l'eau. La petite brise qui caresse sa peau lui donne encore plus froid, et Morgan se remet aussitôt à claquer des dents. Les lèvres violettes, il soupire presque de soulagement quand le sable chaud lui réchauffe les pieds. Grelottant de tous ses membres, il arrive rapidement auprès de leurs affaires qui n'ont pas bougé d'un iota. C'est alors que le Lougaroc réalise qu'il n'a pas prit de serviette … alors qu'il aurait du y penser, en achetant son maillot de bain. Reniflant bruyamment, il se laisse finalement tomber sur le sable, assit, les genoux ramenés contre son torse, comme il aime tant le faire. Il n'a plus qu'à compter sur le soleil pour le sécher et le réchauffer rapidement. Mais Oliver, bon prince, lui passe aussitôt sa serviette autour des épaules. Si pendant un instant, Morgan est tenté de refuser, il se souvient à quel point son ami est têtu quand il le veut. Alors il balbutie un petit remerciement, resserrant davantage la serviette contre lui, appréciant la chaleur – même légère – qu'elle lui prodigue. Le Zarbi, lui, n'a pas l'air si dérangé que ça … mais il a l'habitude, comme il lui a si bien dit un petit peu plus tôt. Cependant, Morgan ne peut s'empêcher de se sentir un peu ridicule. Au final, ils n'ont pas barboté longtemps, et il craint avoir encore gâcher quelque chose. Oliver aurait peut-être aimé se baigner un petit peu plus, ou faire quelques brasses avec lui … ? La culpabilité le prend aussitôt à la gorge. Parfois, Morgan se sent vraiment égoïste.

Alors histoire de dissiper un peu son malaise, il se saisit du sac de Malasadas et le place entre Oliver et lui. En vérité, Morgan n'a pas vraiment faim mais il s'en voudrait de ne pas en manger une alors que le Zarbi les a si gentiment acheté. Le Lougaroc en pioche donc une, l'examinant un instant pour tenter de déterminer son fourrage. Visiblement, celle-ci est à la pâte à tartiner. Un peu trop écœurant pour le palais de Morgan, mais de loin la préférée des plus jeunes. Il la remet donc doucement dans le sac avant d'un attraper une autre, reconnaissant aussitôt la couleur caractéristique de la baie fraive s'échappant d'un trou dans la Malasada. Ah, le voilà, son parfum préféré. Si cette baie a tendance à vite devenir amère, les producteurs de confitures s'assurent de toujours les cueillir en deux temps, pour en avoir des sucrées comme des amères, et ainsi convenir à tous les goûts. Dans les Maladasas cependant, ils se contentent des sucrées, ce qui arrange bien Morgan. Présentant la pâtisserie à Oliver, il l'incite à en prendre un bout, espérant que, cette fois-ci, il partage sa préférence – ou du moins, apprécie plus que le saumon lomi lomi ou le poulet huli huli. S'il n'aime vraiment pas la Malasada fourrée à la baie fraive …. Morgan peut oublier tout espoir d'une relation plus intime avec lui – limite, ce serait un motif de divorce !

Ce goût-là est mon préféré. Même si, pour les gens d'Alola, une vraie Malasada se mange nature.

Et Morgan ne leur donne pas tord. Il est vrai qu'elles sont très bonnes sans fourrage. Mais lui, il apprécie ce petit goût supplémentaire, ce changement de texture au milieu de la pâte frite. D'ailleurs, en prenant à son tour une bouchée, il se souvient à quel point il a toujours aimé les Malasadas de Liko. Il a toujours su les faire à la perfection, et l'enfant qu'était Morgan à l'époque s'en goinfrait lorsque son voisin l'invitait pour le goûter. Retrouver cette sensation de son enfance est comme un baume au cœur et, pour la première fois depuis longtemps, ce souvenir d'avant lui fait sincèrement plaisir. Il se surprend même à esquisser un petit sourire, alors qu'il se perd dans la description de tous les fourrages différents que Oliver est susceptible de trouver dans le sac. Ils passent ainsi un petit moment assit dans le sable, discutant nourriture et préférence, ne remarquant même pas les gros nuages gris se profilant à l'horizon. C'est en s'étirant de tout son long que Morgan lance finalement un regard au-dessus de sa tête et constate l'orage à venir. Il en informe aussitôt Oliver et d'un accord commun, ils décident de quitter la plage avant que le temps ne se gate. Désormais bien sec, Morgan rend sa serviette à Oliver pour qu'il puisse se sécher et part se dissimuler derrière un gros rocher perçant la plage pour se changer – impossible de répéter la même pirouette que tout à l'heure avec un short de bain humide ! Puisqu'il n'y a absolument personne dans les parages, il est en mesure de se rhabiller sans se faire voir et il revient auprès d'Oliver en rangeant son maillot trempé dans le petit sac plastique donné par la vendeuse. Ainsi, il ne mouillera pas son sac et son très maigre contenu.

Ainsi séchés et habillés, les deux garçons quittent la plage en galérant de nouveau dans le sable avec leurs chaussures. Ils atteignent pourtant rapidement les premiers pavés et se perdent de nouveau dans la ferveur du festival, que le temps changeant ne semble nullement dérangé. Cette fois-ci, Morgan prend le temps d'observer quelques stands, se permettant d'expliquer à Oliver quelques petites choses concernant les coutumes d'Alola. Il lui apprend, entre autre, que la danse est une activité obligatoire dans la plupart des écoles et qu'il a lui-même déjà participé à un spectacle au collège. Morgan lui parle également des colliers et couronnes de fleurs, détruisant un mythe : non, ils n'en portent pas à toutes occasions, même si ce sont des accessoires très appréciés pendant les mariages. Et il continue comme ça un petit moment, validant quelques habitudes, détruisant quelques idées reçues. Parler ainsi librement de sa région lui fait d'ailleurs de plus en plus de bien, et le mal du pays semble le quitter petit à petit. Le malaise qu'il a ressenti en déambulant entre ces stands la première fois … il s'est envolé, laissant place à une certaine euphorie, et un plaisir sincère de partager ces anecdotes avec Oliver, qui semble boire ses paroles sans s'en lasser. Ce qui ne fait que ravir le Lougaroc davantage.

Et puis soudain, une première goutte de pluie s'écrase sur le front de Morgan. Puis une autre. Et une autre. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il se met à pleuvoir des cordes. Et le rouquin, déjà pas encore remit de sa baignade, se met à grelotter davantage, complètement gelé. Il jette alors un regard désespéré à Oliver, ne sachant pas quoi faire, hésitant entre se ruer jusqu'à la gare ou simplement attendre sous un stand que l'averse passe …. en espérant que ce soit seulement une averse.
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Oliver W. Saëns
Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan   You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan - Page 2 EmptyJeu 22 Aoû - 23:09
You have to keep breaking your heart until it's openMorgan & Oliver ♡Alors c'est ça, un coup de foudre ? C'est ce changement qui s'opère en moi ? La gorge qui se serre, les joues écarlates, la honte soudaine qui tombe comme une pierre dans mon ventre ?
Et ses yeux, qui me font l'effet de mille mots doux chuchotés à mes oreilles…
Le sourire d’Oliver s’agrandit en voyant les joues de Morgan s’empourprer. Il… Il avait apprécié son compliment ? Le cœur du Zarbi fit un petit bond dans sa poitrine. Il pensait vraiment ce qu’il lui avait dit : les cheveux de son petit compagnon étaient magnifiques et lui plaisaient beaucoup. Ils semblaient doux, souples, très lisses, et lui donnaient toujours envie de les caresser du bout des doigts… Mais il n’oserait jamais sans sa permission, sauf en cas de force majeure. La veille, glisser sa main dans la tignasse écarlate du garçon lui avait paru être la meilleure solution pour l’apaiser ; et il se souvenait encore de leur texture, de leur fraîcheur entre ses doigts.
Sincèrement ravi d’avoir pu faire plaisir au Lougaroc, Oliver reporta finalement son attention sur sa main droite, immergée dans l’eau claire de la mer ; le bandage flottait doucement, peu à peu emporté par le courant. Il n’y avait plus rien à faire : l’eau s’était déjà infiltrée, avait atteint la plaie et très certainement ramolli les croûtes qui s’étaient formées dans la nuit.
Ramenant ses pieds au sol, doucement, le Zarbi prit la main de Morgan dans la sienne, soulevant légèrement le pansement pour examiner sa blessure : rien de bien grave. Le sel ne l’empêcherait pas de guérir et déclencherait seulement quelques démangeaisons auxquelles le rouquin allait devoir résister. Sa petit moue appréhensive quitta bien vite ses traits, un air soulagé prenant place sur son visage.

« Je n'y ai pas pensé aussi, jusqu'à ce que ça commence à piquer un peu. Mais ce n'est pas grave. Oliver fit non de la tête, relâchant avec délicatesse la main du garçon et lui souriant largement : « Non, pas grave du tout. Tout va bien. » lâcha-t-il enfin, bien décidé à laisser ce petit accident derrière eux ; ils oublieraient leurs faux pas à mesure que cette plaie se refermerait. Merci pour mes cheveux. Mais je préfère ne pas les mouiller. Je ne dois surtout pas les abîmer pour le travail.
»
Haussant les sourcils à ces mots, Oliver dévisagea Morgan avec insistance, les yeux pleins de questions qu’il n’osait lui poser. Non, il ne repartirait pas sur ce sujet : il avait assez fait de dégâts au café hier matin pour ne pas en rajouter. Se connaissant, le Zarbi était certain de pouvoir à nouveau tout gâcher par quelques paroles maladroites… Par quelques mots un peu trop directs, trop francs, pas assez réfléchis.
Alors il fit tourner une dizaine de fois sa langue dans sa bouche, finissant par se mordre la lèvre pour s’empêcher de parler.
Sans doute le rouquin avait deviné son trouble, sa curiosité qui rendait la situation frustrante : détournant le regard, profondément gêné, il hésita un court moment avant de reprendre la parole :

« Je suis escort, en fait. Escort … girl, la plupart du temps. Mon contrat stipule que mon physique doit être parfait en toute circonstance. Pas de boutons, pas de tatouage, pas de piercing … pas de blessure. C'est pourquoi je ne peux pas travailler pour le moment. À … cause de ma main. Et mes cheveux, c'est … une pièce maîtresse, si on peut dire ça comme ça. C'est ce qui a charmé mon employeur en premier lieu.
»
Baissant à son tour la tête, ses joues s’empourprant un peu, Oliver tortilla frénétiquement ses doigts ; il ne savait pas quoi répondre. Il voyait bien que Morgan avait fait un effort surhumain pour lui révéler sa profession. Il voyait bien qu’il en avait un peu honte et il refusait de le laisser se noyer dans cet embarras qui devait tant lui peser… Mais même avec cette pensée, même s’il avait déjà deviné le travail du rouquin, il n’arrivait pas à se comporter de façon naturelle. Un drôle de sentiment se coinçait dans sa gorge et étranglait toutes ses tentatives de réponse.
Aussi ne parvint-il qu’à hocher la tête doucement, la gêne le paralysant.
En fait, il ne comprenait pas comment Morgan pouvait accepter de faire en boulot pareil. C’était tellement… Inhumain. Et le souvenir de ce porc, l’autre soir, lui laissait un goût amer et une peur terrible. Oui, c’était ça : il craignait pour son nouvel ami. Il craignait qu’un jour un de ses clients aille trop loin, insiste encore plus que cet homme d’affaire. Et même si Morgan s’en sortirait toujours par la force, les pervers auraient quand même le temps de le toucher, de le caresser, de le harceler…
Il chercha du regard les yeux de l’hybride ; il était si jeune. Trop jeune pour avoir à jouer le rôle d’escort tous les soirs. Trop jeune pour se ridiculiser en s’habillant en femme afin de paraître aux bras d'hommes qu’ils ne connaissaient même pas.
Secouant la tête, Oliver chercha à faire fuir toutes ses pensées négatives, laissant seulement échapper un petit « Je comprends » qui s’étouffa dans le bruit des vagues s’abattant sur la plage. Il détestait sa non-réactivité, sa paralysie soudaine.
Surtout quand le rouquin lui avouait que son employeur avait été charmé par ses cheveux en premier lieu. Ce détail faisait horriblement écho à son compliment et laissait sa gorge se serrer de colère. Quel homme pouvait engager comme escort, les yeux fermés, un gamin de dix-neuf ans ? Quelle raclure pouvait aller aussi loin ? Oliver ne permit pas à ses pensées d'aller plus loin… Souvent les patrons de ce genre d'agence ne se contentaient pas seulement d'embaucher : Ils consommaient aussi.
Une envie de vomir secoua son estomac ; il eut un haut le cœur et tenta de faire passer son malaise en aspergeant son visage d'eau de mer.
Il avait tellement envie de lui dire qu'il n'ya ait pas que sa chevelure qu'il l'attirait. Que tout le reste était magnifique, que sa personnalité lui plaisait, que sa seule présence faisait battre son cœur à la chamade… Mais tous ces mots mourraient dans sa gorge, étouffés par le dégoût qu'il ressentait, qui en un clin d'œil venait de gâcher leur baignade. Tous ces gens qui se faisaient de l'argent avec le corps de pauvres employés le mettaient dans une rage folle.

Les vagues froides qui s'abattaient sur son ventre firent peu à peu passer la nausée qui s'était réinstallée dans son corps. Il tourna le dos au garçon, fermant les yeux en inspirant profondément jusqu'à s'en faire éclater les poumons. L'air marin l'apaisait et l'aidait à museler ses sentiments négatifs, ses peurs, ses craintes… Il pansait ses blessures en douceur, s'insinuait en lui comme un remède miracle.
Néanmoins, le soleil avait faibli dans le ciel ; à mesure que l'après-midi avançait, le temps semblait tourner à l'orage, mais la moiteur ambiante gardait tout le monde dans l'illusion. Un vent un peu plus froid que la brise qui avait jusqu'ici soufflé sur Rivamar fit frissoner Oliver qui ne put accueillir les paroles de Morgan qu'avec ferveur :

« Bon, moi, j'ai vraiment trop froid. Je suis désolé, je retourne sur la plage. Mais reste un peu toi, si tu veux.
Hochant la tête, Oliver s'efforça d'oublier une fois de plus les mots du Lougaroc, d'oublier tout ce que pouvait lui évoquer sa profession, et esquissa un petit sourire, croisant les bras pour frotter vigoureusement ses épaules.

– Je te suis, attends-moi ! C'est vrai qu'il commence à faire frais. »

Le sable chaud sous ses pieds le réconforta un peu tandis qu'il rejoignait leurs sacs qui n'avaient pas bougé d'un centimètre, abandonnés depuis plus d'un quart d'heure au beau milieu de la plage.
Oliver jeta un regard compatissant au Lougaroc, devant lui, tremblant de tous ses membres, recroquevillé sur lui-même : il devait mourir de froid. Les températures de Sinnoh ne pardonnaient pas et surprenaient souvent les touristes. L'été, ici, n'était qu'un hiver pour certains… Et c'était sans doute le cas de Morgan. Le Zarbi sourit, amusé, en pensant que l'inverse serait aussi valable. Si un jour il se rendait à Alola, la chaleur écrasante lui tomberait dessus sans crier gare et l'épuiserait certainement une semaine entière.

Complètement dépité, le rouquin se laissa finalement tomber sur le sable à côté de son sac, ramenant ses genoux contre son torse. Le suivant de près, Oliver s'assit à ses côtés, une petit moue inquiète prenant place sur son visage :

« Ça va pas…? Tu as l'air frigorifié… Attends, bouge pas.
Sans attendre plus longtemps, ne supportant pas de voir son compagnon aussi morose et mal en point, il ouvrit la fermeture éclair de son bagage et en sortit la serviette qu'il déplia entièrement. Alors, ne demandant pas l'avis du rouquin, il la déposa sur ses épaules, frottant son dos par-dessus le tissu, un grand sourire aux lèvres :

– Voilà ! Je veux pas que tu attrapes la mort. C'est pas le but de cette journée. »
Le remerciement étouffé du garçon se perdit dans les bruits alentours ; les vagues, le festival un peu plus loin, les goélands dans le ciel nuageux…
Ils restèrent un long moment muets comme des Magicarpes, plantés là, l'un à côté de l'autre, les yeux plongés dans le bleu devenu sombre de la mer…
Seuls les crissements du sachet de Malasadas troubla ce silence quasi religieux et un peu triste, ramenant avec lui son odeur de friture et un peu de légèreté.
Oliver avait imité la position du Lougaroc, posant son menton à même ses genoux, regardant au loin, dans le vague. La douce senteur des petits gâteaux typiques d'Alola attira finalement son attention.
Il observa Morgan saisir une malasada, essayant de deviner ce qu’il y avait à l’intérieur. La finesse de ses doigts, la grâce et la délicatesse de ses gestes finirent de complètement l’apaiser. Doucement, le rouquin reposa le gâteau, en cherchant un autre dans le paquet. Il parut plus que satisfait de sa deuxième pioche et finit par lui tendre le beignet, l’incitant ainsi à le goûter :

«Ce goût-là est mon préféré. Même si, pour les gens d'Alola, une vraie Malasada se mange nature.
Opinant vivement du chef, Oliver prit la malasada entre ses doigts, faisant bien attention à ne pas trop la presser pour ne pas en faire sortir la garniture, et la partagea comme il put en deux, révélant un cœur dégoulinant de gelée de baie. Le Zarbi examina avec beaucoup d’intérêt le fourrage, essayant de deviner quel fruit en était à l’origine. La couleur bleutée de la mixture ne tarda pas à le mettre sur la bonne voie. Sans plus faire attendre son petit compagnon, il lui redonna la moitié du gâteau, prêt à mordre dans la sienne :

– C’est... À la baie fraive ? Il me semble reconnaître la couleur et la texture. J’adore ce parfum. C’est un de mes préférés dans les pâtisseries. Merci beaucoup. »
La saveur douceâtre du beignet, agrémentée par ce goût fort de baie, très sucré et un peu acidulé, réveilla délicieusement ses papilles. Il prit une autre bouchée du gâteau, appréciant sentir le gras qui se déposait sur ses lèvres.
Oliver eut tôt fait d’engloutir sa pauvre petite part, lançant un regard affamé au paquet encore plein, dans l’espoir d’en trouver un autre avec la même garniture, jusqu’à ce qu’il se souvienne avec dépit qu’il n’y avait qu’une version de chaque parfum :

«Celle-ci était excellente. J’ai beaucoup aimé. En fait, je n’aurais dû prendre que de celles-là. Bon, pas grave. Y’a une malasada à la baie sitrus au milieu de tout ça, tu crois ?
Alors, esquissant un grand sourire, Morgan sembla retrouver sa joie de vivre, prenant le pas sur le froid qui l’agitait encore de temps à autre de petits tremblements irrépressibles. Une à une, il lui désigna chaque malasada, devinant leur garniture, exprimant ses préférences personnelles, lui racontant de petites anecdotes sur leur préparation...
Ils demeurèrent un bon bout de temps ensemble, assis seuls sur la plage, à parler de leurs coups de cœur culinaires, des spécialités de Sinnoh, commentant de temps à autres les malasadas qu'ils goûtaient tour à tour.
Oliver finit par jeter un coup d'œil à son portable, pioché dans la poche avant de son sac. Il était déjà seize heures et leur prochain train partait de Rivamar à dix-huit heures piles.
Il serait bientôt l'heure pour heure de lever l'ancre.
Le Zarbi passa une main dans son dos : il était déjà sec et malgré tout, la chair de poule commençait à le gagner. Morgan, à ses côtés, paraissait s'être un peu réchauffé, bien que des frissons secouaient encore ses épaules par intermittence. La serviette était désormais bien humide.
Au moment où le brun pensa lui demander pour éponger les dernières gouttes qui dévalaient ses jambes, le rouquin s'étira de tous son long, découvrant au-dessus d'eux un ciel de plus en plus orageux. Oliver leva à son tour la tête, constatant l'étendu des dégâts : la pluie ne tarderait pas à arriver… Et au pied des montagnes, il ne valait mieux pas être dehors au moment d'un gros orage :

« Je crois qu'il est temps pour nous de plier boutique… On remballe tout, Morgan ? On n'a qu'à repasser par le festival, faire un petit tour et remonter. De toute façon on doit être à quai pour dix-huit heures. »
Morgan lui rendit sa serviette, prenant avec lui son sac pour aller se changer derrière un gros rocher planté au beau milieu de la plage. Oliver essuya les quelques résidus d'eau et de sable sur ses jambes puis se rhabiller lui aussi à la vitesse de l'éclair, ne quittant pas des yeux le ciel qui devenait de plus en plus noir et menaçant. Il craignait que la tempête éclate avant qu'ils n'aient rejoint la gare : les nuages montaient de plus en plus sombres, s'accumulant au-dessus de la ville. La pénombre vola la vedette au soleil, rendant la plage plus morne qu'elle n'était déjà.

Ils eurent tôt fait de ranger toutes leurs affaires, le reste des malasadas avec, et de remettre chaussettes et chaussures. Leur progression dans le sable pour revenir au festival fut tout autant difficile et laborieuse qu'à l'allée. Quelques grains étaient restés collés aux pieds du Zarbi qui laissa de temps à autre échapper de petits grognements tant il lui était désagréable de les sentir à chaque pas.
Les premiers pavés remplacèrent bien vite le sable fin de Rivamar, accompagnés des clameurs grandissantes de la foule, qui s'était néanmoins désengorgée. Sans doute les touristes avaient vu venir l'orage avant eux… Oliver soupira : il avait été trop perdu dans ses pensées, trop perturbé par ce qu'avait pu lui dire Morgan pour voir que le temps virer au vinaigre.
En tous cas, touristes ou pas, les animations suivaient tranquillement leur cours.
Ne lâchant pas Morgan d'une semelle, Oliver buvait ses paroles, l'écoutant déblatérer sur les traditions de sa région. Ils s'arrêtèrent devant une petite scène où des danseurs traditionnels faisaient le show, une musique typique rythmant chacun de leurs pas. Ébloui, le Zarbi acquiesça à toutes les explications du rouquin tout en admirant les tenues des jeunes femmes qui virevoltaient avec une grâce infinie. Un joli sourire étira ses lèvres : Morgan lui disait que tout le monde savait danser ces pas, à Alola. Alors… Peut-être qu'un jour il lui ferait un petit spectacle privé ? L'idée le faisait rire. Le Lougaroc n'aurait pas de mal à être plus délicat et adroit que lui, c'était une certitude :

«  Tu sais quoi ? Faudra que tu m'apprennes à danser comme ça. Et crois-moi, y'a du boulot. Je suis raide comme un bâton quand il s'agit de bouger gracieusement mon corps. C'est une cata.»
Un rire lui échappa, se mêlant à la musique qu'ils laissèrent bientôt derrière eux pour tomber sur un stand de confection de couronnes de fleurs. Alors comme ça… C'était un cliché ? Ou du moins, ils n'en portaient pas à toutes les fêtes ?
Lorsque Morgan lui parla de mariage, le garçon le dévora des yeux : il le voyait bien avec pleins de fleurs colorées dans ses cheveux : il serait magnifique. Cette pensée lui fit monter le rose aux joues. Oui, vraiment magnifique.

Finalement, cette après-midi était globalement une réussite. Un sourire satisfait illumina le visage du Zarbi : le rouquin lui parlait à présent librement, avec un enthousiasme certain qui était beau et agréable à voir. Oliver ne s'était pas autant amusé depuis des lustres… En une journée, il lui avait semblé que tous ses soucis, tous ses tracas quotidiens avaient laissé place à de la pure détente, du plaisir à l'état brut. Et tout ça, c'était grâce au Lougaroc : cela ne faisait aucun doute.
Avant même qu'ils ne se quittent, il crevait d'envie de le revoir. Dès le lendemain. Oui, il le verrait le lendemain. Ils iraient se balader dans Féli-Cité… Ils iraient voir un autre café, voir un film… Il fallait qu'il le revoit ! C'était non négociable.
Puis, soudain, la soirée lui revint en tête : voilà une bonne occasion. Bon, il y aurait Max, mais au pire il lui balancerait son appareil photo en pleine figure, ce n'était pas un problème. Il devait inviter Morgan à cette soirée. Et Morgan devait accepter. C'était important, très important.
Pris dans son élan, Oliver s'apprêta à lui proposer… Mais avant qu'il n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, une grosse goutte d'eau s'écrasa sur son front. Puis une deuxième. Une troisième. Deux à la fois.

Tout le monde replia les parasols, rentra les chaises. La pluie s'abattit avec une violence terrible sur la ville sans prévenir.
Se collant par réflexe contre Morgan, comme pour le protéger, Oliver aperçut le regard désespéré qu'il lui lançait : les tremblements l'avaient repris, ses dents claquaient doucement :

« Décidément c'est pas ton jour ! Tu meurs de froid ! Faut me le dire, enfin.
Sans lui demander son avis, Oliver sortit son gros pull orange de son sac et le passa sur la tête de Morgan, un petit sourire taquin au coin de ses lèvres : c'était une catastrophe, le pull était beaucoup trop grand… Mais au moins, il aurait un peu plus chaud. Il ne voulait pas le ramasser à la petite cuillère, victime d'un rhume fulgurant :

– Voilà ! Et c'est non négociable. Que je te vois pas l'enlever. Un rire moqueur secoua ses épaules. Et puis ce petit look vintage te va à ravir ! »  
Un clien d'œil provocateur couronna le tout.

Glissant un bras autour des épaules de Morgan, Oliver rebroussa chemin pour retrouver les escaliers, début de leur longue ascension sous la pluie jusqu'à la gare.
Si Rivamar les avait charmés à l'arrivée, jamais Oliver ne détesta autant une ville de toute sa vie au retour. Avec la pluie qui ruisselait sur les pavés et dévalait les marches, les escaliers étaient rapidement devenus glissants. Morgan manqua de faire une chute phénoménale, rattrapé in extremis par le Zarbi. Le tonnerre ne se fit pas plus longtemps désirer et éclata bien vite au-dessus de leurs têtes. Le garçon sentit la panique de son compagnon de galère et ne put que lui tapoter l'épaule et lui adresser un immense sourire pour le rassurer :

« Ça va aller ! Ça claque fort par ici, mais c'est juste parce qu'on est en altitude et que ça résonne, ne t'inquiètes pas. »  
La montée leur prit plus d'un quart d'heure ; le brun termina trempé jusqu'aux os, tremblant à son tour, ses cheveux dégoulinant sur son front et dans ses yeux. À nouveau, mais dans des circonstances beaucoup moins agréables, il rejeta ses mèches en arrière, laissant échapper un long et profond soupir. Ils étaient tout bonnement exténués.

Les derniers pas pour s'abriter sous la verrière furent précipités et libérateurs. Oliver éclata de rire, admirant le panorama pour le moins pluvieux et le ciel noir zébré d'éclairs :

« Ouf ! On y est. Bon, ça se sera terminé fort, cette journée. Mais tu sais quoi ? C'était vraiment super, je suis ravi... Allez ! Je prends les billets et on rejoint notre quai, d'accord ? »  
Son sac était devenu une véritable éponge. Oliver fit une grimace effroyable lorsqu'il sortit les tickets de la poche avant, complètement mâchés par la pluie et leur remontée sportive. Un petit "Oups" franchit ses lèvres.
Ils eurent tôt fait d'entrer dans la gare et de sauter sur une borne pour en acheter deux autres, cette fois-ci bien secs et à même d'être validés.
Doucement, le Zarbi en déposa un dans la paume gauche de Morgan, lui faisant signe de le suivre : le quai était le même qu'à leur arrivée. La foule aussi.
Ils slalomèrent une dizaine de minutes entre les touristes, eux aussi marqués par l'orage, traînant leurs valises derrière eux en laissant des sillons humides sur le lino de la gare.

Heureusement, tous les quais étaient protégés par de larges préaux en verre, abritant des dizaines de petits bancs colorés : ils n'avaient plus qu'à attendre.
Oliver s'assit sur l'un d'entre eux, laissant aller son dos contre le dossier en ferraille et sa tête contre un poteau en béton armé qui soutenait leur joli toit transparent : décidément, ça avait été une des plus belles après-midi de sa vie. En compagnie d'un chic type.
Du coin de l'œil, il dévisagea Morgan qui était encore debout, complètement lessivé, la capuche de son pull, trois fois trop grande, encore sur la tête.
Il l'aimait vraiment ce petit gars. Son cœur rata un battement avant de s'accélérer fort dans sa poitrine. Il lui plaisait beaucoup. Énormément. Et il ne savait pas ce qui le retenait de le lui dire… Ils étaient du même bord, après tout, non ? Alors pourquoi ne pas mettre les choses au clair dès le début ?
L'appréhension serra brutalement sa gorge. Tout en lui lui disait de ne rien faire, de ne rien tenter. Pas encore. Alors… Alors, il ne pouvait que lui raconter le reste, tout le reste, tout ce qu'il ressentait, autre que cette attirance fulgurante. Ce qu'il avait sur le cœur.

« Tu viens t'asseoir ? murmura-t-il après un long moment de silence où seul le bruit de la pluie sur le verre troublait ce moment quiétude. Il attendit que Morgan soit à ses côtés pour déballer tout ce qu'il avait à lui dire. Tout ce qu'il voulait lui, sans le quitter des yeux.
Je… Je sais pas par où commencer. Je… Te trouve très cool, très sympa. Tu es vraiment un gars bien et… Merci pour cette journée. Je me sens détendu, bien dans ma tête grâce à toi, à ta présence, à tes idées. Bref… Euh… En clair j'ai adoré passer du temps avec toi, et j'espère que c'est réciproque. Ses joues se tintèrent de rose alors qu'un joli sourire étirait ses lèvres, un peu timide.
Donc euh… J'aimerais – si tu veux bien – qu'on se revoit. Un de ces quatre. Genre… Demain. Ouais, demain ça serait cool. Eeeet… Il se trouve que j'ai une soirée, demain soir. Ça te dirait de… Euh… Venir ? C'est sur Féli-Cité, on se retrouverait vers dix-neuf heures devant la bibliothèque, je m'arrange pour la navette et… Voilà Un silence où les yeux parlent plus que les mots.
« T-Tu veux bien…? »    
C'était un peu nul comme demande, non ? Oliver détourna le regard, un peu gêné. Il avait l'air teeellement ridicule ! Le rouge mordit ses joues sans attendre, écarlate. Franchement, c'était grillé. Tellement grillé. En matière de finesse, de délicatesse et de discrétion, c'était zéro pointé.



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Morgan Otso
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MessageSujet: Re: You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan   You have to keep breaking your heart until it's open ♡ Morgan - Page 2 EmptyVen 23 Aoû - 16:21

You have to keep breaking your heart until it's openRivamar - Festival Alola
Morgan
Oliver
En quelques minutes seulement, la petite averse s'est muée en pluie torrentielle. Les gouttes, grosses, glaciales, rebondissent sur les bâches des stands dans un clapoti assourdissant. La réaction des commerçants et animateurs a d'ailleurs été la même : ils se sont précipités sur les articles fragiles, ils ont étendu les bâches, ils ont fermés les parasols, ils ont rangés les chaises - le tout dans une chorégraphie parfaite, une organisation déroutante, comme s'ils avaient répété cette scène bien avant le festival pour être opérationnels en cas d'intempéries. Pour les visiteurs, par contre, ce fut une véritable débandade. Alors qu'une majorité s'est hâtée de fuir, dans l'idée de rentrer immédiatement chez eux se mettre à l'abris, d'autres sont parti à droite, à gauche, certains poussant des hurlements terrifiés, d'autres des rires amusés. Quelques petits groupes trouvent refuge sous les stands, trempés jusqu'aux os, épiant avec espoir la moindre petite éclaircie. D'autres débattent de la marche à suivre, peu dérangés par l'eau glissant sur leur peau - peut-être des gens d'ici habitués à ce brusque changement de temps. Dans tous les cas, la ferveur euphorique du festival est remplacée par une certaine monotonie et des soupirs déçus : de toute évidence, nombreux sont ceux qui ont fait la route pour assister au festival et regrettent ce temps maussade.

Et ce soudain mouvement de foule, créé par une unique goutte de pluie, donne aussitôt le tournis à Morgan. Chaque centimètre carré de sa peau est secoué de frissons glacés et ses dents se remettent à claquer sans même qu'il ne s'en rende vraiment compte. Ses cheveux qu'il s'est interdit de tremper dans la mer sont désormais imbibés d'eau de pluie, les rendant un peu plus lourds. Son tshirt et son jean, tout aussi humides, collent désagréablement à sa peau, tant et si bien que le Lougaroc essaie vainement de tirer sur le tissu pour le décoller. Et sous cette pluie diluvienne, tout ce que le rouquin trouve à faire, c'est lancer un regard désespéré à Oliver. Ce dernier s'est d'ailleurs rapproché, Morgan sent sa présence chaleureuse dans son dos. Le sentir si près, presque collé à lui, fait tambouriner violemment son cœur dans sa poitrine. Pour peu, il oserait se réfugier dans ses bras, partager sa chaleur en se blottissant contre lui – mais Morgan se l'interdit. Heureusement, le Zarbi fait preuve un petit peu plus de jugeote et en voyant le jeune Lougaroc mourir de froid devant lui, il se hâte de sortir son pull de son sac et de lui passer par dessus la tête sans attendre son autorisation. Si le rouquin passe ses bras dans les manches, c'est davantage par réflexe, et par besoin impérieux de s'entourer d'un peu plus de chaleur.

Le parfum d'Oliver le prend aussitôt aux narines et Morgan se surprend à sincèrement l'apprécier, le trouvant agréable et rassurant. Alors que ses joues rosissent doucement, il perd discrètement son nez dans sur le col du vêtement, respirant à plein poumons cette odeur à laquelle il est déjà terriblement accro. Jusqu'à quel point le Zarbi va-t-il le rendre fou ? N'a-t-il pas seulement conscience de ce qu'il réveille chez lui ? Jusqu'à maintenant, le Lougaroc se savait encore fou amoureux de Tôma. Il regrettait ses caresses, ses baisers, ses mots doux. Il regrettait d'avoir quitté Alola, de l'avoir blessé. Depuis son arrivée à Joliberges, il n'y a pas eu une nuit sans qu'il ne rêve de lui. Et pourtant … pourtant, Oliver a balayé tout ça du revers de la main. Morgan ne le connaît pas depuis si longtemps et, pourtant, il fait naître tellement de sentiments étranges et agréables en lui que le Lougaroc ne sait absolument plus où donner de la tête. La nuit dernière, et pour la première fois depuis un mois, il n'a pas rêvé de Tôma. Mais d'Oliver. Le rouquin ne saurait plus dire ce qu'il s'est vraiment passé dans ses songes, mais il est certain que le Lougaroc qu'il a aimé pendant plus d'un an n'y a pas eu sa place. Qu'il s'est fait voler la vedette par ce Zarbi aux rougissements intempestifs, aux cheveux en bataille, aux adorables tâches de rousseur. Et ce fut vraiment agréable.

Voilà ! Et c'est non négociable. Que je te vois pas l'enlever. Il a un petit rire moquer alors que Morgan lève les bras, constatant que ses mains n'atteignent même pas l'extrémité des manches. Et puis ce petit look vintage te va à ravir !

Si Morgan est tenté de répliquer avec son aplomb naturel, l'éclair qui fend le ciel et éclate bruyamment au-dessus de sa tête lui fait ravaler tous ses mots. Le Lougaroc a toujours détesté l'orage, et ce depuis la terrible tempête qui s'est abattue sur Alola, alors qu'il n'avait que cinq ans. Il s'était mit à pleuvoir d'un coup, et tellement fort que le niveau de la mer a monté, inondant les plage de Mele-Mele. L'eau avait même atteint le pied de la Colline Dicarat, léchant ses hautes paroies. Quelques maisons du village se sont retrouvées inondées, les Lougaroc surpris par cet orage inattendu. Les éclairs claquaient, violents, dans un ciel envahi de lourds nuages noirs. Et si nombreux sont ceux qui se sont émerveillés devant ce spectacle de la nature, Morgan, lui, était terrorisé. Au moindre fracas, il gémissait de peur, dissimulé sous son lit, un oreiller sur la tête, à pleurer toutes les larmes de son corps. Ses parents, trop occupés à chasser l'eau de leur foyer, n'ont jamais remarqué la terreur de leur fils. Résultat, Morgan en garde un certain traumatisme. Depuis ce jour, au moindre éclair, il se cache où il peut, les mains sur ses oreilles, espérant que ça s'arrête rapidement. Mais là, au beau milieu de Rivamar, comment trouver le moindre abris ?! Heureusement, Oliver passe son bras autour de ses épaules, le guidant vers les escaliers. Malgré son cœur tambourinant de peur dans sa poitrine, le Lougaroc le suit sans faire d'histoire, se contentant de rabattre la capuche sur sa tête, espérant ainsi atténuer un minimum le fracas des éclairs.

Commence alors leur longue ascension jusqu'à la gare. Si Morgan a trouvé cette ville magnifique dans son architecture et ses différentes strates, il maudit désormais le moindre escalier qu'ils empruntent. Il a même l'impression que ses muscles hurlent grâce à chaque marche. Le Lougaroc manque d'ailleurs de se vautrer royalement, son pied glissant sur un pavé trempé, mais le Zarbi le rattrape in extremis, le sauvant d'une chute qui aurait pu lui faire vraiment mal. Le remerciant du regard, Morgan fait de son mieux pour ne pas se démonter, gardant le rythme. La gare est encore loin, mais il lui semble apercevoir un bout de sa verrière, derrière les toits des maisons. Quand un éclair plus impressionnant et bruyant que les autres résonne soudain, Morgan ne peut retenir un hoquet plaintif. Aussitôt, Oliver vient lui tapoter l'épaule, un sourire rassurant étirant ses jolies lèvres :

Ça va aller ! Ça claque fort par ici, mais c'est juste parce qu'on est en altitude et que ça résonne, ne t'inquiètes pas.

Morgan ne peut que hocher la tête, la gorge nouée, alors qu'ils gravissent enfin les dernières marches menant à la gare. Là, ils se précipitent vers les portes automatiques et poussent, en choeur, un long soupir de soulagement. A voir ainsi Oliver trempé jusqu'aux os, Morgan s'en veut sincèrement de lui avoir subtilisé son pull. Certes, c'est le brun qui a décidé de lui donner mais … s'il a froid à sa place, il ne pourra s'empêcher de culpabiliser. Lessivé, le Lougaroc ose cependant un regard à travers la verrière, grimaçant au spectacle que la nature leur offre. Le ciel noir est zébré d'éclairs lumineux, alors que les nuages sombres se déchargent de toute leur pluie. Dans la gare, nombreux sont ceux qui, transis, pestent contre le mauvais temps. Les semelles de leurs chaussures couinent sur le lino trempé, alors que les roues des valises laissent des sillons brunâtres sur leur passage. Et malgré cette fin de journée catastrophique, Oliver trouve encore le moyen de s'en réjouir. Visiblement, l'après-midi lui a vraiment plu … ce qui ne peut qu'arracher un sourire ravi à Morgan. Certes, cette pluie n'était absolument pas prévue au programme et les voilà trempés comme des souches mais … ils se sont tout de même bien amusés. D'ailleurs, le Lougaroc ne peut s'empêcher de rire en voyant Oliver sortir deux papiers ratatinés et humides de son sac … décidément, jusqu'à la fin, tout ça n'a été qu'un gros fiasco. Mais un fiasco amusant et agréable. Des anecdotes dont ils parleront de nouveau en riant d'ici quelques semaines.

Quelques semaines … Morgan ne serait-il pas un peu trop optimiste ? Qu'est-ce qui lui garantit qu'ils se reverront vraiment ? Certes, Oliver semble s'être bien amusé avec lui mais … est-ce suffisant ? Après tout, une fois encore, il lui a faussé compagnie sans crier gare. Avec une bonne raison, qu'il s'est empressé de lui communiquer par la suite, mais quand même. L'appréhension le prend au ventre alors qu'ils s'approchent d'une borne où ils achètent deux nouveaux tickets, bien secs et en état d'usage, cette fois-ci. Oliver glisse aussitôt l'un d'eux dans la main de Morgan, avant de prendre la direction du quai. Et c'est muet comme un Magicarpe que le rouquin suit le Zarbi dans la gare, se frayant un passage entre les voyageurs, rejoignant le même quai qu'à leur arrivée. Sur place, de longs préaux aux toits de verres protègent les gens de la pluie et de nombreux bancs de toutes les couleurs s'alignent jusqu'au bout du quai. Oliver se laisse aussitôt tomber sur l'un d'eux, visiblement exténué. Morgan n'ose pas le rejoindre. Une nouvelle appréhension lui secoue les entrailles, lui donnant la nausée. Et si son intérêt n'est pas réciproque ? Et si le Zarbi se lasse de lui ? Est-ce raisonnable de s'attacher à lui si, au final, il décide lui aussi de lui tourner le dos ? Ne serait-ce pas tendre le bâton pour se faire battre ?

Pourtant, ce qui lui confie Oliver lui va droit au cœur :


Tu viens t'asseoir ? Morgan hésite un instant, mais vient finalement s'asseoir à côté de lui. Je… Je sais pas par où commencer. Je… Te trouve très cool, très sympa. Tu es vraiment un gars bien et… Merci pour cette journée. Je me sens détendu, bien dans ma tête grâce à toi, à ta présence, à tes idées. Bref… Euh… En clair j'ai adoré passer du temps avec toi, et j'espère que c'est réciproque. Donc euh… J'aimerais – si tu veux bien – qu'on se revoit. Un de ces quatre. Genre… Demain. Ouais, demain ça serait cool. Eeeet… Il se trouve que j'ai une soirée, demain soir. Ça te dirait de… Euh… Venir ? C'est sur Féli-Cité, on se retrouverait vers dix-neuf heures devant la bibliothèque, je m'arrange pour la navette et… Voilà. Long silence. T-Tu veux bien…?

Et alors, Morgan se sent partagé entre deux sentiments. Le bonheur de ressentir une réciprocité entre eux, un intérêt commun qui promet de belles choses, qui fait de jolies promesses. Mais aussi la peur, la peur qu'une fois encore, on veuille simplement profiter de lui, avant de le repousser. Bien malgré lui, le rouquin se souvient de tout ce qu'on a pu lui dire, à l'époque du lycée. « Ah Morgan, t'es vraiment un chic type, on se revoit demain ? », « T'es franchement sexy Morgan, j'aimerais qu'on le refasse. », « Eh, si t'as besoin de compagnie, tu peux compter sur moi, t'es cool comme gars. », « Dis Morgan, ça te dirait pas qu'on aille un peu plus loin ? » - et la liste est longue, très longue. Des promesses sur l'oreiller, des compliments chuchotés aux creux de l'oreille, des envies de construire quelque chose … il en a entendu tellement, il a cru en chacune d'elles, et pourquoi ? Pour être jeté comme un malpropre à la moindre occasion. Pour se faire ignorer le lendemain. Pour se faire insulter au moindre petit refus de sa part. Et depuis Tôma … Comment seulement croire à sa sincérité ? Comment se laisser tenter, alors qu'il aurait tant à perdre ? Et pourtant … au fond de lui, Morgan a le sentiment que Oliver n'est pas comme les autres. Qu'il a le droit d'avoir sa chance. Qu'il doit lui accorder le bénéfice du doute. Il n'aurait pas fait tout ça pour lui dans le seul but de profiter de lui ensuite, quand même … ? Oliver n'est pas si vil, si cruel, si calculateur. Morgan refuse de le croire.

Alors un petit sourire attendri vient fleurir sur ses lèvres. Il veut croire en Oliver. Sincèrement. Le fait qu'il lui ouvre son coeur là, maintenant, sur le quai de cette gare, la pluie et les éclairs comme témoins, le pousse à croire en sa sincérité. En fait, le simple fait que le Zarbi veuille le revoir – et si rapidement – a de quoi rendre Morgan tout chose. Ce signal que Oliver lui lance … ces indices qu'il sème parmi ses mots … Le Lougaroc les comprend. Il les reçoit 5/5. Leur attirance est réciproque. Ils ont envie d'aller un petit peu plus loin, d'explorer une autre facette de leur relation. Ils veulent se découvrir autrement, ne pas rester de simples amis. Et ce regard fuyant, ces rougeurs intempestives, ce sont des preuves de sa sincérité, de son embarras face à cette déclaration déguisée. Ce qui ne fait que charmer Morgan davantage. Et lui donner encore plus de raison de rougir.

C'est réciproque. Moi aussi, j'ai adoré cette journée avec toi. Je suis désolé pour les Malasadas, vraiment. Mais justement, je ne voulais pas tout gâcher en cédant à la panique de nouveau. Je voulais que … que tout se passe bien. Que tu passes un bon moment. Que tu découvres Alola, que tu l'apprécies. Parce qu'au fond, aimer Alola c'est … m'aimer un peu, moi. Le rouquin se gratte l'arrière du crâne, un peu gêné. Je t'apprécie énormément, aussi. Tu … tu m'apaises, c'est assez spectaculaire d'ailleurs. Je n'ai jamais … Enfin, merci. Merci vraiment. Morgan semble chercher un peu ses mots l'espace de quelques instants. Je veux qu'on se revoit, moi aussi. A ta soirée. Je n'ai jamais participé à ce genre de chose mais ça n'a pas d'importance. Je veux juste te revoir.

Et un petit sourire étire ses lèvres, accompagné d'un rougissement sincère qui recouvre son nez et l'intégralité de ses joues. Morgan veut sincèrement y croire. Et peut-être que cette soirée sera l'occasion d'aller plus loin encore dans leur réflexion ? De se rendre compte de leurs sentiments une bonne fois pour toute ? Le train arrive alors en gare, invitant les voyeurs à embarquer illico presto. Les deux garçons se hâtent donc de grimper à bord, trouvant cette fois deux sièges libres qui offrent davantage d'intimité qu'un carré. Malgré leurs vêtements trempés, ils s'installent confortablement à leur place, échangeant quelques petites banalités sur la ponctualité du train et le nombre de passagers à bord. Lorsque l'engin se lance finalement sur les rails, Morgan manque de piquer du nez plusieurs fois, mais il se maintient éveillé en faisant la conversation avec Oliver. Ils ne parlent cependant ni de leurs sentiments confus, ni de la soirée du lendemain. Ils se contentent de partager quelques anecdotes sur le festival ou même sur leur vie en règle générale. Ils ne se livrent pas totalement, bien évidemment, car certains événements restent trop douloureux ou difficiles à aborder, mais au moins échangent-ils des banalités cocasses, des anecdotes idiotes ou des souvenirs stupides desquels ils rient ou s'étonnent, permettant l'un à l'autre d'en apprendre davantage sur leur compagnon, et de se laisser charmer davantage.

Ils enchaînent le voyage en train avec la retour en navette, laquelle est encore plus vide qu'à l'aller. Le soleil s'est couché et il est presque vingt-deux heure lorsqu'ils arrivent devant la bibliothèque. Il ne semble pas avoir plu ici, mais l'air reste frais. Morgan s'apprête à rendre son pull à Oliver, mais ce dernier lui somme de le garder. Et le rouquin ne se fait pas prier davantage, appréciant sincèrement être ainsi enveloppé de son odeur. Le temps de la séparation étant venu, le rouquin cherche un instant ses mots, ne sachant pas vraiment comment réagir, comment partir sans avoir l'air d'un goujat. Alors il essaie quelques paroles banales pour dissiper son malaise.

Merci beaucoup pour aujourd'hui. C'était … Super. Il hésite encore un instant, les joues rouges. A demain alors ? Dix-neuf heure ici, c'est ça ? Il attend l'approbation de Oliver, puis sourit. Très bien. Bonne nuit alors.

Et pendant un instant, il est tenté, sincèrement tenté de faire deux pas en avant et déposer un baiser sur ses lèvres. Son cœur bat la chamade dans sa poitrine. Il en a tellement envie. Néanmoins, ce sont deux pas en arrière qu'il fait, avant de se détourner, le rouge aux joues, se hâtant de rejoindre l'auberge avant qu'il ne cède bêtement à ces pulsions. Ah, quelle frustration. Il aurait tant aimé l'embrasser.
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