Yuki Takumi - Givrali.

Ta peau est aussi froide que l’élément qui te caractérise, la glace. Elle est si froide, qu’elle en a pris la couleur des cieux les plus purs. Ton visage aux traits délicats, contraste avec la froideur de ton regard si pénétrant. Dans ta gestuelle, tu parais douce, délicate, presque fragile. Pourtant, tu as choisi d’enfermer ton cœur dans de la glace. Et seuls tes yeux, trahissent tes sentiments, bien souvent trop sombres. Sur la partie droite de ton visage, le gel semble avoir pris possession de ta peau, y laissant des marques de son passage.  Une longue chevelure d’un bleu plus profond sublime ton visage angélique, tu la ornes de bijoux dorés afin d’essayer de la dompter. Ton corps est à l’image de ton visage, fin, élancé. Dame nature ayant été généreuse avec toi. Cette forme, tu l’arbore fièrement, le plus que tu le peux, ne voulant plus ressembler à une humaine, cette race que tu t’es mise à détester lorsqu’Il t’a abandonné.
Lorsque tu n’es pas sous ta forme hybride, tes cheveux sont d’un blond très clair, tirant presque sur un blanc immaculé et à une taille bien plus raisonnable, descendant tout de même jusqu’au creux de tes reins. Ta peau bleutée fait place à un teint pâle, dénuée de toute marque. Seuls tes yeux bleus restent comme signe de tes origines en tant que Givrali.  

Ta gestuelle, peu importe ta forme, reste gracieuse, élégante, comme si chacun de tes mouvements était un pas de danse. Ta voix, elle, semble avoir été dénuée de tout sentiment. Tu la gardes la plus neutre possible, afin de ne rien laisser paraître de tes émotions, bien que tes yeux restent le reflet de ton âme. Belle, tu l’es et tu le sais, tu en uses grandement pour arriver à tes fins. Tes charmes aident beaucoup pour arriver à atteindre tes objectifs, quels qu’ils soient.

Tes sentiments, c’est ce qui t’a le plus blessé dans ta vie. Alors, tu as décidé de les faire taire, de ne plus les ressentir. Du moins, c’est ce que tu souhaiterais. Tu joues à un jeu, celui d’une femme sans aucune émotion, froide et indomptable comme la glace et pourtant, tu ne peux y échapper, ton cœur, n’est pas fait de pierre. Il est givré, glacé, meurtri, brisé, mais il bat toujours dans ta poitrine. Tu ne peux rien ressentir, personne ne le peut. Rien que la haine que tu as envers les humains prouve que tes ressentis jouent encore avec toi. Cette haine, qui t’anime chaque jour et chaque nuit, que cette race arrive si bien à entretenir à chaque interaction que tu as malheureusement avec elle.

Le fait, que tu veuilles te protéger de la sorte, montre, pour les plus observateurs, que tu es en réalité, quelqu’un de très émotive. Tes sentiments sont ta faiblesse, tu le sais, tu veux le cacher et te préserver du mal qui t’entoure. Tu considères que tu as déjà trop souffert au cours de ta vie. Peut-être est-ce exagéré, même exacerbé, tu en es consciente, mais pourtant, tu agis ainsi d’instinct.

Tu as souvent besoin de te défouler et c’est par la danse que tu arrives à le mieux t’exprimer. Tu uses de tes capacités afin d’offrir un spectacle magnifique. Tu dis souvent que tu le fais pour toi, mais tu ne peux t’empêcher de ressentir une certaine fierté lorsque tu vois les étoiles dans les yeux de ceux qui te regardent. Tu aimes être remarqué dans ces moment-là, être le centre de l’attention, ce qui est totalement paradoxal avec ton attitude de tous les jours, où tu es plutôt une femme discrète, qui cherche à se faire oublier.

Comme tout le monde, tu as des craintes, des peurs. Et ta pire phobie est le feu, elle est venue lorsque tu as évolué, il y a près de dix ans. Tu ne peux t’en approcher, que ce soit sous ta forme hybride ou humaine, il créé en toi une angoisse incontrôlable. Pourtant, de certaine manière, tu lui ressembles, autant que tu t’efforce de ressembler à ton élément glacial. Lorsque tu es à bout, que tu n’arrives plus à contrôler tes sentiments, tu exploses. La femme froide et calme que tu es en temps normal, devient une furie destructrice. Cela est dangereux pour toi, pour les autres, pour ton environnement. Tu ne peux te contrôler et ton seul but est de faire un carnage, afin de déverser tout ce que tu as sur le cœur. Autrefois, ton Maître Pokemon arrivait à canaliser ces piques de colères. Aujourd’hui, il t’a laissé et tu te considères seule avec ta détresse.  

« Ohatsu ! Il est l’heure ! »
« Mais mamaaaaan ! »

La petite fille aux yeux noisette regardait son ami, avec qui elle avait joué toute l’après-midi. Dans ses yeux, le soleil déclinait, peignait le ciel au-dessus d’eux d’un rouge orangé magnifique. Ohatsu ne pouvait pas se lasser de ces moments de partage avec Julien, âgé de quelques années à peine de plus qu’elle. Ils avaient grandi ensemble, tout comme leurs mères avant eux. Fille unique, Julien était probablement ce qui se rapprochait d’un grand frère pour la petite Ohatsu.

« Tu verras Oha’, un jour, on va parcourir le monde toi et moi, et on fera plein de rencontres ! »

La petite acquiesçait d’un signe de tête, ponctué d’un énorme sourire. Ses yeux renvoyaient son impatience de parcourir le monde à la recherche des secrets que renfermaient les hybrides et les humains. Tous deux, rêvait d’un monde égalitaire où hybride et humains auraient les mêmes capacités, les mêmes droits. Ils seraient les investigateurs de ce monde, les créateurs. Et même si leur rêve se voulait chimérique, rien ni personne ne pouvait les dissuader de s’en détacher. Pas même sa mère très protectrice, qui ne voulait pas voir sa fille partir à l’aveugle, à la manière des dresseurs d’antan. Depuis sa naissance, la petite Evoli avait été élevée dans l’amour et la tendresse par ses deux parents. La douceur était le Maître mot du foyer. Les deux hybrides avaient tellement espéré avoir une petite fille, qu’aujourd’hui, elle était la prunelle de leurs yeux, au risque de parfois l’étouffée.


Ohatsu regardait ses parents, avec une fierté sans pareille. Vêtue d’un chapeau de diplômé, elle recevait son diplôme de scientifique spécialisée dans les capacités des hybrides, venues des Pokemon. Julien, dans le public, la regardait également. La jeune diplômée sentit un frisson l’envahir et ses joues prendre une teinte pivoine. Pourtant, cette victoire avait un goût amer pour l’adolescente. Elle savait, que son ami, pour divers raison et notamment familiale, il n’avait jamais pu finir ses études. Freiné par un père autoritaire, Julien était destiné à reprendre l’affaire familiale, une boutique tenue de génération en génération par la famille Terranorte. Ce qui était une passion, depuis toujours pour Julien, pouvait être le métier et l’avenir d’Ohatsu, qui comptait bien en profiter maintenant qu’elle avait son diplôme en poche. Hors de question de rester à croupir dans cette ville perdue, ses rêves, elle ne les avait pas oubliés. Et elle comptait bien emmener son ami d’enfance avec elle dans ses aventures.