La tempête apprivoisée

La tempête apprivoisée

Et c'est une réalité

feat Mercury - Shin

Ce sont là les choses de la vie, c'est inéluctable. Une évidence même que Reshiram avait toujours eu conscience. Les immortels sont fait pour perdurer, les mortels pour périr au fil des années. Quand le légendaire avait posé ses yeux pour la première fois il le savait. La première chose qu'il avait songé était : inutile de m'adresser la parole mortel. Ton existence sera effacé d'ici quelques siècles. Les mortels ne vivent que par effet de groupe, de masse présente sur terre. Ils sont tous oubliés, parce que le temps est plus fort qu'eux, et leur mémoire. Pourtant pourquoi est-ce à point amère ? Pourquoi Arceus leur avait-il offert cette existence au milieu de ces êtres éphémères ? Il n'en avait la réponse. Et le légendaire de la réalité ne pouvait alors que se dire qu'il s'agissait là de quelque chose de normal. Qu'il devait faire avec. Parce que c'est ainsi, et voilà tout.

Pourtant il ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu à part. Il se souvient parfaitement de ces jours là, c'était il y a de ça quelques jours tout au plus. Il était revenu le voir, cet homme. Celui qui avait décidé de lui apprendre à lire, à comprendre les bases de la vie des humains, mais aussi de lui donner le nom qu'il porterait pour longtemps encore. Il se faisait vieux, et plus il le voyait, plus et homme fatiguait. Il s'est éteint durant la nuit. Logé dans la demeure familiale qu'il avait vu évoluer au cours des trois dernières décennies, le légendaire blanc était resté près de cet homme. Comme s'il était certain qu'il ne le reverrait pas le lendemain. Il l'avait écouté en silence, parler de sa vie, de ses regrets, de ses joies. De ses choses qui le dépassent, qu'il ne comprenait que partiellement, à se dire que la réalité était à la fois douce et amer. C'était bien là la seule chose qu'il pouvait assimiler. Il l'a juste écouter parler sans un mot, jusqu'à ce que le sommeil ne le rattrape. Jusqu'à ce que le sommeil l'emporte, pour finalement se rendre compte que son dernier souffle est partie en même temps. Le légendaire blanc resta silencieux jusqu'à ce que le jour se lève, perdu dans un flot de pensé qu'il n'arrivait à définir. Oscillant entre son calme habituel, et une mélancolie certaine. Cet homme lui avait beaucoup apporté, et pourtant, il n'était qu'un grain de sable emporté par le temps. Et ça, malgré sa certitude sur ce fait, il ne pouvait que se demander parfois quel était l'intérêt de tout ceci.

Le lendemain sa famille l'a beaucoup pleuré, les funérailles ont été organisés et bien sûr Shin y a été invité, en tant que membre de la famille depuis un moment. Sa descendance prenant maintenant la relève à sa façon. Il s'est rendu là-bas, il a assisté en silence à ce moment. Lui qui d'ordinaire préférait afficher un sourire ne l'a pas fait, il est resté de marbre, comme une statut habillée de blanc au milieu de ces gens en larme. Il n'a pas versé la moindre larme, il n'en a en réalité même pas eu l'envie. Il fit ses au revoir à la famille restante, et les laissa faire leur deuil, lui préféra prendre le chemin des yeux pour voler dans une direction prise au hasard. Il était mort, et cela ne changeait rien. Ni pour lui. Ni pour le monde. Pourtant cela lui serrait le cœur de façon étrange et désagréable.

Ses ailes le portèrent de façon involontaire à Johto, il ne s'en rendit compte que lorsque la pluie le réveilla, le trempant jusqu'aux os, réalisant alors ce qu'il y avait autours de lui. La tour carillon se dressait face à lui, tel un pilier supportant alors le poids du ciel. Reshiram s'en approcha alors avec aisance pour finalement s'infiltrer par une fenêtre ouverte en son sommet. L'environnement possédait toujours cette marque de fabrique qui était propre à cette région, ce style traditionnel mais agréable. Ce bois et ce tatamis sur le sol. Tout était familier ici, Ho-oh devait certainement être là, comme à son habitude. Un légendaire qu'il avait retrouvé à plusieurs reprises depuis leurs transformations. Le légendaire blanc tâcha de se montrer le plus souriant possible, un air des plus jovial mais creux ornant ses traits.

«  Quel temps ! T'es à l’abri Ho-oh ?»

Il ne s'était jamais réellement gêné pour rentrer, de toute façon, elle devait en être habitué, ce n'est pas faute d'avoir essayer de lui apprendre à ne plus le faire. Laissant une traînée d'eau derrière lui, les ailes tombantes sous le poids de la pluie, il s'avança, cherchant alors du regard cette amie.

Il n'est pas certain qu'il se serait rapproché de cette dernière si le changement n'avait pas eu lieu. Il n'en aurait certainement pas ressentit le besoin. Parce qu’auparavant tout ça n'avait d'importance, les relations, les mortels. Tous cela n'était rien pour lui et sa bulle. Lui et sa réalité dans laquelle il évoluait. Parallèle mais entremêlé à celle des autres. La réalité de Shin est infini et longue. Il le sait, alors il la dupe en se parant du sourire qu'il arbore en cet instant.

FICHE DE RP (C) MISS YELLOW sur LIBRE GRAPH'

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Et c'est une réalité

feat Mercury - Shin

Ho-oh avait toujours été particulière, mais bizarrement, Shin ne s'en était jamais offusqué. En même temps, rien ne semblait réellement offusquer le légendaire de la réalité. Il était le genre d'être à prendre les choses comme elles venaient, et de les accepter. Si Ho-oh était hautaine et sûre d'elle à ce point, grand bien lui face, qui était-il pour changer les choses ? Personne. Reshiram n'a jamais été un sauveur, il n'est qu'une réalité. Les conflits qu'ont apportés ses premières implications restent encore un souvenir marquant dans l'esprit du légendaire, quand bien même cela soit si lointain que l'on considère souvent que cela appartient presque à une autre époque. Bref, tout ça pour simplement dire qu'il avait toujours accepté Ho-oh telle qu'elle était depuis sa transformation. Il ignorait si elle avait changé depuis sa forme oiseau, et en réalité, il s'en fiche bien. Elle restait actuellement une personne qui malgré ses regards distants et son regard réprobateur savait l'écouter finalement, et avait su se modérer avec le temps à force de le côtoyer. Ignorant même qu'elle avait certainement bien plus prit goût à ses sourires qu'elle ne pourrait jamais d'admettre. La nature douce et calme du légendaire étant certainement capable de se moduler au grès des humeurs de la princesses qu'elle est en ce lieu. Il n'en était qu'un invité, mais un invité de marque. Un invité qui pouvait se permettre de passer la fenêtre ainsi sans y être invité à le faire, et à se faire accueillir chaleureusement. À sa manière bien sûr, mais il ressentait en cet instant une chaleur qui lui semblait inconnu. Quelque chose dont il n'arrivait pas mettre un mot dessus, je crois que les humains appelle cela : réconfort.

Un souffle chaud l'envahit, se confondant à son ressentit, évaporant sur l'instant les gouttes qui menaçaient de souiller le sol implacable. Étant lui-même de type feu, le légendaire blanc ne s'en montra pas incommodé. Rejoignant alors avec son « sourire » le légendaire aux traits d'une jeune femme assise. Sur l'instant, elle semblait apaisé, avant de voir son visage se déformer par contrariété. Aie. Que remarquait-elle chez lui ? Incapable de se comprendre réellement lui-même, Reshiram s'installa alors face à elle en tailleur, ses ailes ont disparut, laissant derrière lui une seule et unique plume immaculée sur le sol.

« J'ai toujours manqué de couleur tu le sais bien. »

Lâcha-t-il sur un ton qu'il voulait plaisantin. Réalisant qu'elle n'était pas spécialement disposée à en rire. Lui qui n'est pas forcément bon en humour, il n'avait pas vraiment le public de prédilection en l'incarnation de l'oiseau légendaire. Son regard se baissa sur le sol, esquivant le sien délibérément. Si Reshiram était incapable de comprendre le semblant de peine qu'il pouvait ressentir, le poids de la réalité qui lui faisait défaut et qu'il ne pouvait éviter quoiqu'il arrive, il était à même de ressentir cet intérêt qu'elle lui portait. Ho-oh est une fier de lui. Il se pavane et aime qu'on le remarque. Pourtant, il était en cet instant entièrement tourné vers le légendaire de la réalité, soucieux à sa façon de ce qui le tourmentait.

« Je ne sais pas Ho-oh... J'ai comme un poids qui s'est installé il y a quelque jour ici. Et il est resté. »

Il avait alors appuyé ses propos en apposant sa main au niveau de son torse, au niveau de son cœur, qui l'avait alors serré avec force quand il avait sentit cet homme s'éteindre. Sa tête resta basse, abattu.  Pourtant aucune larme n'avait parlé dans son regard, pas une seule fois, et il n'était même pas brillant.

« Mais je ne sais pas pourquoi il est là. Ni ce que s'est. »

Cet homme lui avait apprit beaucoup de chose. Et il est certainement le mortel qui lui a apprit à ne plus être que la façade de la réalité, à développer cette attitude qui lui permettait d'être moins fermé, et moins froid. D'être plus agréable. Peut-être plus vivant simplement. Toutes ces choses qui n'avaient pas d'importance avant.

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Et c'est une réalité

feat Mercury - Shin

Shin plus coloré ? Dans un sens oui. À moins que tout n'ai toujours été qu'une façade pour masquer la froideur qui l'avait toujours habité. La réalité maussade qui le caractérise. Comme s'il avait eu entre temps conscience que cela serait bien trop encombrant à traîner à la vue de tous. Alors il avait choisit de sourire. De prendre la vie sous un angle moins réfléchit, et d'apporter de la chaleur à ceux qui croisaient sa route en toute simplicité. C'est ce que Ho-oh avait toujours connu de lui, ce garçon souriant, qui ne se prenait pas la tête. Qui ne se vexait en réalité jamais même. Rien ne semblait l'atteindre, il semblait décidé à prendre les choses telles qu'elles étaient sans jamais chercher à altérer quoique ce soit. Pourtant aujourd'hui, son blanc était devenu terne, bien plus terne que celui de l'oiseau légendaire qui était devant lui. En cet instant Mercury semblait presque la plus avenante des deux. Tant il était d'une tristesse froide. Il ne put que répondre d'un sourire légèrement désolé à sa remarque. Il ne pourrait se montrer plus en joie aujourd'hui, il n'avait pas le cœur à ça. Mais pourquoi son cœur réagissait-il ainsi ? Pourquoi lui semblait-il être si lourd. Voir même douloureux.

Reshiram ne bougea pas d'un pouce, l'observant agir sans même bouger d'un cil. Seul sou souffle faisait alors bouger ses épaules légèrement, et sa cage thoracique qui se levait et baissait en rythme avec ce dernier. Une maladie ? Non. C'est impossible. Il secoue négativement la tête, même si Mercury se doute déjà de la réponse. Un légendaire ne peut pas tomber malade, au même titre qu'il n'y a aucune mort naturelle possible pour un être comme eux. Si ce n'est un accident qui ne ferait que le déconnecter temporairement du monde, rien ne peut les arracher. Alors une maladie ? Cela lui semblait impossible. Pourtant, il avait l'impression d'être dans un état qui se rapprochait de ce qu'il avait déjà eu l'occasion d'observer chez les mortels plusieurs fois.

« Nous ne pouvons être malade. »

Avait-il simplement soufflé.

Son regard reste fixé sur le sol, incapable de regarder soudainement celle qui lui faisait face, jusqu'à ce que son verdict sonne comme un glas. Quelque chose de froid, de ridicule, mais qui lui semblait logique. Et affreusement mal. Cela ne se peut. Gagner par une humanité ? Lui ? Pourquoi diable ferait-il une chose pareil ? Pourquoi la réalité ferait-elle une telle chose ? Cela ne se peut. La réalité n'a rien d'humain, elle est froide, impersonnelle et sans vivacité. Elle ne fait que suivre le flot des événements sans jamais se demander ce qui est bien ou mal. Sans se demander quels seraient ses envies ou non.

«C'est ridicule. »

C'est ce qu'il a lâché sur le coup. Pourtant, à en voir ses poings qui se serrent, c'est à n'en point douter. Elle avait raison. L'humanité lui rongeait le cœur, malgré tout ce qu'il croyait, Shin s'était rapproché durant un instant de ce qui ressemblait être le plus à un être humain. Arceus. Pourquoi as-tu fait ça ? C'est ce qu'il se demanda, alors qu'il remonta enfin le regard vers son ami. Il semblait être soudainement animé par un mélange étrange de frustration, et de tristesse.

« Nous n'avons jamais eu besoin d'humanité. Pourquoi en aurais-je soudainement une ? La réalité n'est pas humaine. »

Il n'en avait que l'apparence. N'est-ce pas ? Pourtant. Est-ce que Ho-oh était elle aussi rongé à sa propre façon par cette humanité en eux ? N'était-ce pas une compassion inutile qu'elle éprouvait pour lui ? Quelque chose qui n'est pas nécessaire à une entité unilatérale comme eux ? Pourtant. Ils pensent, et ont des personnalités chacun différentes. Cadeau empoisonné, ou véritable dons du puissant ? Sa main attrapa celle de sa partenaire avec une force presque soudaine, voir surprenante, sans pour autant se faire douloureuse.

«Pourquoi Ho-oh ? Est-ce que tu subis une telle chose toi aussi ? »

A ta façon.
C'est ce qu'il aurait aimé rajouter. Mais il s'était contenter de planter son regard dans les yeux rougeoyant de la majestueuse créature qui lui faisait face.

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