The madman and the low can create strong links [ft Fenrir et Desmond]

Des humains... Il y en avait sûrement, j'en étais presque certaine et je n'étais pas la seule à le penser, cependant, je semblais être la seule dérangée à tuer des humains ou même à les blesser. Cela était sans aucun doute compréhensible, Desmond grâce à l'expérience qu'il avait acquis en tant qu'esclave et Fenrir à cause des membres de Chronos et de son maître... Sans doute. Bien sûr je comprenais, bien sûr que je ressentais une certaine haine envers les humains mais, aussitôt elle s'échappait quand je pensais au docteur. Cet homme qui avait prit soin de moi, de ma mère, comme un grand frère ou un second père, il faisait presque partie de ma famille, la pensée de blesser ses semblables, des gens qui étaient possiblement aussi gentils que lui. Je ne pouvais pas me relâcher, je n'avais pas le droit de refuser de me battre, je le devais, c'était ma mission et puis... Pour une fois qu'on compte sur moi, je ne voulais pas les décevoir. Surtout pas. Le zoruark me demandait si j'avais une capacité pour les intimider, j'en avais une pour baisser la défense alors je secouais la tête pour lui répondre, alors qu'il affichait un sourire confiant, le roux proposa de faire une embuscade ou d'attaquer de fronts. Cependant, nous étions un peu pressés et nous ne devions pas traîner, il proposa que nous fassions notre stratégie une fois sur les lieux, que ce soit Desmond ou moi, on ne pouvait qu'approuver. L'hybride désseliande se transforma en une sorte de masse ombreuse comme tout à l'heure. De par les traces qu'il laissait un peu derrière lui, Fenrir et moi pouvions le suivre sans difficultés. Arrivé près des chemins de fers, il nous faisait signe pour qu'on le rejoigne. J'observais avec la plus grande attention la scène, regardant chaque personne, chaque objet, j'étais très sérieuse malgré mon malaise par rapport à cette mission. Je me rappelais des propos de Desmond, lui qui était le plus expérimenté... Selon lui il faudrait attaquer de front et de tous les côtés. Je voyais qu'ils étaient nombreux, n'était-ce pas un peu risqué... Cependant, peu importe la stratégie qu'on allait établir, il y aurait un désavantage par rapport aux nombres. Autant les déstabilisés ainsi comme il l'avait dit. Je réfléchissais à mon attaque qui serait la plus efficace, me plongeant dans mes pensées j'essayais de voir la meilleure solution, le problème c'est que je ne sais pas trop contrôlé mes pouvoirs psychiques, un comble pour un pokémon psy mais bien connu chez mon espèce. Je sortais mes attributs de pokémons, je pris une inspiration et je regardais les deux autres :

« Je pense qu'on devrait opter pour l'attaque de front... Su tous les côtés. Je peux utiliser voix enjôleuse et essayer d'utiliser mes pouvoirs psychiques mais cela risque de ne pas être fameux. »

Je fis un regard furtif vers le terrain, analysant un peu, il me fallait savoir de quel côté j'entrerais en scène. N'étant pas très puissante je ne pouvais pas m'occuper de trop de personnes d'un coup. Je ne pouvais pas m'occuper de celui qui utilisait psycho, psy contre psy ce n'était pas la bonne idée :

« Je pense que si je m'occupe du type psy là-bas, ce serait juste inutile. Je veux bien m'occuper de ceux qui discutent et arriver donc par la gauche. Enfin... Ce n'est qu'une proposition. »

J'essayais de ne pas parler trop fort, on ne sait jamais, peut-être qu'il y avait des hybrides avec une bonne audition. En voyant ces personnes, je me suis dit qu'il y avait des humains et que c'était forcément de bonnes personnes. S'ils étaient avec des hybrides, s'ils s'entraidaient... Ils ne pouvaient qu'être bon non ? Je revoyais le docteur et mon visage s'assombrit tandis que mon regard devint triste... Cette tristesse qu'on voyait à travers mes yeux représentait la tristesse que j'éprouvais en repensant à lui... J'espérais qu'il allait bien, j'espérais qu'il ne s'inquiétait pas trop... Qu'il puisse passer à autre chose même en pensant que nous étions tous morts... Je voulais penser à autres choses, je voulais mais, je n'y arrivais pas et sans vraiment y faire attention, les mots sortirent tout seuls :

« Pourquoi il faut qu'il y ait des humains...Des humains... Comme lui... »

Je me tirais de mes pensées et regardais le ciel pour découvrir le magnifique crépuscule. Après un petit soupir je les regardais, je ne m'étais absolument pas rendu compte que j'avais ouvertement de dire que j'aimais les humains ou du moins, que je n'avais aucune haine envers eux :

« C'est déjà le crépuscule. On doit se dépêcher. On ne peut pas parler sinon on va se faire remarquer. Quand tout le monde est prêt il faudrait se faire un signe non ? »

Je mis mon cerveau au repos, arrêtant de penser, de me rappeler, de me poser des questions. Il fallait juste que je me concentre sur une chose : la mission.

L'atmosphère avait changé, beaucoup trop changé. J'avais beau essayer d'ignorer le comportement étrange du zoruark, quelque chose ne tournait pas rond comme si ce n'était pas lui. Plus violent que ce soit dans ses paroles ou ses actes, je n'arrivais pas à le reconnaître, c'était quelqu'un d'autre. Alors que Fenrir rigolait, il me disait comme quoi je devinerais tout et que je ne devais pas m'inquiéter. Nous poussant tous les deux avec Desmond qui me regardait en haussant les épaules pour me dire que tout était « fixé », je restais stupéfaite et ma surprise devint encore plus grande lorsque le roux se mit à attaquer. Tandis que le désseliande se protégeait avec son bras, je pus ressentir la force de l'attaque, cette vague d'ombre fit paniqué ces pauvres personnes. Ce n'était définitivement pas lui, je ne pouvais penser qu'il s'agissait du Fenrir de tout à l'heure, celui qui était réfléchi, qui a proposé des stratégies. Je serrais mes poings, alors que j'étais plongée dans mon esprit, Desmond me fit reprendre mes esprits en me disant de rester près de lui, c'est vrai j'avais une mission. Si je l'ignorais qui c'est ce que je subirais, mais pas que moi, on risquait tous d'avoir des conséquences si on ratait. Je m'approchais de l'ancien PDG, tous les deux nous avions pus remarqué un Lucario et un Mr.Mime, je devais sans doute l'écouter :

« Bien. »

Restant près de lui, j'observais, sur mes gardes, je ne pouvais que faire ça. Tandis que celui-ci utilisait une de ses capacités, automatiquement je m'arrêtais pour regarder Fenrir qui se déchaînait. Plusieurs hybrides firent leur apparition sentant la menace du désseliande, l'un d'eux lança une attaque vers moi, une onde de choc sortit alors qu'il ouvrait la bouche pour utiliser sa capacité. Je ne pus l'éviter et je tombai à terre, c'était très douloureux, je le regardais, ses attributs d'hybrides sortirent, des ailes semblables à celles de Tryoxydre... Je me levais un peu, j'avais un peu de mal à tenir debout, je lançais un regard Desmond et Fenrir.... Fenrir... Le zoruark était méconnaissable tant il paraissait violent et fou. Si ça continuait, cela allait mal tourner par sa faute, j'étais faible, je ne pouvais rien faire. Voilà ce qu'engendrait ma faiblesse. L'hybride qui m'avait blessé plus tôt se préparait de nouveau à attaquer, je me suis mise à courir pour éviter, à cause de la douleur je tombais de nouveau, j'étais tellement faible... J'entendais des cris... Je ne pouvais être un fardeau, je me rappelais de tout ce qu'on avait parlé jusqu'à maintenant... J'avais dit que je me battrais, je n'étais pas seule. Je me relevais pour ensuite crier au désseliande :

« Desmond ! Occupe-toi de Fenrir... Non... De cet inconnu... Je vais essayer de m'occuper de quelques-uns... Au moins de les retenir un minimum.... »

La douleur m'empêchait légèrement de bien parler, cependant je n'avais pas le temps :

« Si ça continue... A cause de lui ça va mal finir. »

Je me rappelais de la douleur que j'avais enduré pendant ces 3 ans, pendant ces trois dernières années, au final, ce n'était rien comparé à tout ce que j'avais enduré. Je pris une grande respiration, ignorant la douleur, je me retournais vers l'hybride Lucario que j'avais pu repérer qui était en défense, étant un pokémon combat, une attaque de type psy devrait être efficace le problème est son type acier cependant, je ne pouvais que faire cela. Je fis sortir un étrange rayon vers mon soi-disant ennemi. De nouveau je regardais le desséliande avec un sourire qui pourrait paraître confiant bien que le doute ne faisait que s'emparer de moi, j'étais complètement confuse cependant je devais au moins lui montrer que je pouvais me débrouiller et qu'il devait s'occuper de Fenrir, vu comment il avait réagit... Il y avait des chances qu'il tue nos cibles, ce n'était qu'une supposition mais, on ne savait jamais :

« Je peux me débrouiller. Alors je compte sur toi. S'il tue nos cibles...Notre mission serait un échec non ? Ce n'est qu'une supposition mais, on ne sait jamais, il a l'air totalement imprévisible. »

Je suis faible, terriblement faible cependant, je ne voulais pas les décevoir, je ne devais pas les décevoir. J'esquivais du mieux que je pouvais l'aura sphère, j'espérais que le roux reviendrait à la raison et vite. Ils étaient beaucoup trop forts pour moi... Je ne pouvais pas tenir longtemps c'était une chose dont j'étais persuadée.

D'un coin de l'oeil je regardais mon compagnon qui se dirigeait vers ce nouveau Fenrir, je fis un petit soupir, du mieux que je pouvais j'essayais de calmer mon coeur qui battait à tout rompre. Le stresse ? La peur ? Sans doute les deux. Je me concentrais, le Lucario qui était censé être la « proie » du zoruark était en face de moi, prêt au combat, je l'étais aussi et je me devais de l'être. Soudainement, des craquellements, un bruit sourd, je lisais sur le visage de l'hybride qui me servait d'adversaire sa stupeur, je me retournais et vis le pont s'effondrer. La personne qui en était responsable n'était autre que notre compagnon, il y avait un nuage de poussière et je ne pus m'empêcher d'éprouver de la peur pour les personnes qui se trouvaient en-dessous. Peur qu'ils soient blessés, peur qu'ils soient morts, qu'il y ait des cadavres. Je vis le Lucario partir en courant vers les débris malgré la poussière qui brouillait notre vue, je fis de même, que ce soit par pure inquiétude ou pour ma mission. Pour moi cela n'avait pas d'importance, l'ancien PDG avait fait de son possible pour protéger les hybrides en faisant un grand dôme grâce à ses branches. Il y avait beaucoup de blessés et le désseliande était parti dans les ombres avec le Mr.Mime, au moins nous avions pu en avoir un. J'eus un petit soulagement, nous n'avions pas failli à notre mission... Enfin.... On avait fait le minimum qu'on pouvait. Je partais voir les blessés, qu'ils soient humains ou non pour moi cela n'avait aucune importance, ma gentillesse pris le dessus sur la raison de ma présence ici. J'avais beaucoup de mal à voir, j'aidais les blessés, que nous soyons ennemis ou non ce n'était pas un problème, je ne pouvais juste pas. Je pris quelqu'un sur mon épaule pour l'enlever, il était lourd, très lourd, je sentais son sang, il était gravement blessé, il était humain, comme celui qui m'emprisonne et me prive de ma liberté cependant.... Cela n’avait aucune importance, en le regardant, les souvenirs remontaient, aussi douloureux que joyeux, tout s’emmêlait dans ma tête. Je ne savais plus ce que je faisais, je ne respectais plus ma mission, le corps est tellement lourd que je tombais au sol, écrasé par son poids. Je me relevais, la poussière s’était dissipée et j’entendis Desmond au loin, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il disait mais, il semblait parler au zoruark. Je sentis derrière moi plusieurs regards, je me retournais et vis les hybrides, tous blessés à cause de mon compagnon. La culpabilité s’emparait de moi, ils étaient énervés après moi, le Lucario était là aussi, nos regards se sont croisés et je baissais la tête. Je me sentais terriblement mal, pourtant… Je devais prendre profit de cette situation n’est-ce pas ? Pour en capturer… Pour priver certains de leur libertés tout comme moi. J’avais dis à Desmond de compter sur moi, je lui avais dit et je devais tenir mes paroles. Je serrais mes poings et j’utilisai Voix enjôleuse vers eux, pas sûr que ce soit très efficace mais, c’était au moins pour m’éloigner un minimum d’eux. Vraiment un minimum. J’eus à peine le temps de faire quelques pas en arrière qu’un Ultra-laser vint droit sur moi, je le sentis de très près, frôlant mon visage. La peur me fit tombée par terre et je regardais derrière moi, je tremblais mais, je devais me reprendre. Je fermais les yeux, je me concentrais pour vaincre ma timidité, je regardais les tas de blessés autour de nous tous, ils étaient dans cet état à cause de nous et pourtant, pourtant, je ne pus m'empêcher d'en vouloir à ses hybrides qui me lançaient des regards noirs :

« Je vous en supplie.... Arrêtez.... Je ne veux pas me battre contre vous... Je suis obligée ! Mais au moins ! Au lieu de tous vous mettre contre moi allez aider vos compagnons ! Je ne devrais pas dire ça c'est vrai cependant... Vous pouvez fuir. Vous pouvez les aider. Un ou deux d'entre-vous aurait suffis non ? »

J'étais perdue, je ne savais plus pour quoi je me battais, mon esprit était troublé, je me relevais. Je devais tout de même tenir compte de mes paroles. Je ne pouvais pas le trahir. Je les regardais, toujours prise dans la confusion et la peur, mon regard laissait parfaitement transparaître le désordre dans ma tête. Au final, ils firent ce que j'avais dit, quelques-uns partirent, le Lucario était resté et il y avait un autre hybride. Je n'attendis pas pour me mettre en position de combat, je me jetais vers les adversaires et j'esquivais leurs attaques, j'utilisais Choc mental puis grâce à ma petite taille je pus me glisser entre les jambes de l'un deux. Je me précipitais vers les débris, je vis une barre de fer et je décidais de la prendre pour m'en servir comme arme ou pour me défendre. Je les entendis arriver derrière moi et je me pris eu coup dans la côte. Je tombais par terre, allongée je restais inerte, je crachais du sang puis plus rien. Je ne bougeais plus, je n'avais plus aucune force dans mon corps. Je me sentais partir ou du moins... Je faisais semblant d'être évanouie. Grâce à mes oreilles de psystigri je pus entendre légèrement que l'un d'entre eux s'approchait, soit pour vérifier, soit pour mettre un terme définitivement à ma vie. Je sentis une présence au-dessus de moi, je fermais les yeux, je ne savais pas ce qu'il se passait mais, sans savoir s'il y avait quelqu'un, je serrais de nouveau le barreau de fer et je fis un grand mouvement vers la présence, je sentis un choc et quelqu'un tomber à côté de moi. Je vis l'hybride au sol, le sang dégoulinait sur son crâne, je l'avais évanoui et peut-être s'était-il un peu ouvert. Je ne savais pas comment faire pour l'attacher, je cherchais désespérément un moyen et je regardais de partout puis soudain, je sentis un énorme choc sur mon ventre. Je fus propulsée en arrière pour me cogner fortement contre un mur. La douleur était insupportable, déjà que j'étais blessée. Je sentis mon dos craqué, mes os étaient en miettes, je crachais du sang et je tenais mon ventre avec mes bras, je commençais petit à petit à perdre connaissance, ma vue se troublait et je ne me rendis pas compte que j'étais non loin de Desmond et Fenrir et que j'avais mis en rage le Lucario.

Tout semblait d’un blanc immaculé, tout était blanc et silencieux, il n’y avait aucun bruit, cela était tellement reposant. C’était un lieu tellement différent de mes cellules, de chez Chronos, tout était si lumineux que cela me semblait irréel… Non ça l’était, je le savais. Ce n’est qu’un pauvre rêve, un rêve que je vis éveillé. A la fois inconsciente et à la fois éveillée, je n’entends plus rien, je ne vois plus rien tellement le choc était puissant, mon pauvre corps frêle ne put résister. Au final, je ne ressentais plus rien, je me tenais le ventre sans vraiment ressentir quelque chose, mon esprit partait, j’avais l’impression que je m’éloignais petit à petit, je m’efforçais de rester consciente, je ne savais rien de ce qui m’entourait, je me demandais si j’allais mourir. Peut-être j’allais être libérée, peut-être que si je me laissais mourir je me sentirais mieux…. Non. Ce n’était pas de la liberté mais, de la pure et simple lâcheté. Je me sentais terriblement mal d’avoir eu ces pensées pendant ce laps de temps. Même si je souffrais chaque jour, je devais garder espoir non ? Malgré ma faiblesse j’avais peut-être encore des chances de m’enfuir. Je serrais mon poing et essayais de me relever du mieux que je pouvais, en vain, au moins, ma vue semblait revenir, j’entendais de nouveau, mes sens revenaient petit à petit. Je vis Desmond s’accroupir près de moi, regardant où j’étais blessée pour ensuite me dire de ne pas bouger et de rester là. Je le regardais, il était blessé et je m’en voulais, je n’étais qu’un boulet. J’étais inutile et j’entravais tout le monde. L’ancien PDG semblait bien énervé et en avoir marre, il lançait plusieurs attaques pour empêcher le lucario de venir. Pourtant, malgré ce qu'il faisait, le zoruark était le plus gros problème. A ma plus grande surprise, le désseliande se mit à parler de moi à Fenrir :

«T'as pas honte, franchement ! Je croyais que tu voulais la protéger et tout ce que tu trouves à faire c'est nous foutre des batons dans les roues ? T'es qu'une merde, un frustré tellement pitoyable que tu n'es pas capable de contrôler tes instincts de bête sauvage ! C'est à cause de mecs comme toi que les Chronosiens sont persuadés d'avoir raison ! C'est à cause de tarés comme toi qu'on se retrouve obligé de capturer les nôtres !!!»

Dans mes plus profondes pensées, je me disais que ce qu'il faisait ne servait à rien, comment pouvait-on raisonner quelqu'un juste avec des mots. Quelle pessimiste je faisais, Desmond est quelqu'un de réfléchi, il avait sans doute une idée derrière la tête. Sans doute. Je ne pouvais que croire en lui. Que pouvais-je faire d'autre. Je n'arrivais plus à bouger, j'étais incapable de faire quoique ce soit, je me sentais si faible, si misérable. Je ne pouvais donc rien faire ? J'étais destinée à être un boulet et ne pas tenir mes promesses. Non... Je ne voulais tout simplement pas que ce soit le cas. Je forçais alors sur mes jambes et mes bras pour me relever, la douleur était insupportable, je fis un gémissement de douleur, j'étais en sang, mes côtes sans doute cassées, avec le dos en miette. Je crachais de nouveau du sang, c'était désagréable, horriblement désagréable mais, je devais faire avec. Je regardais Desmond, malgré ces douloureuses sensations je pris enfin la parole :

« Je... Je ne peux... Pas rester là à rien faire.... Il y a un autre hybride... Il est évanoui, si j'avais une corde ou bien autre chose.... »

Je crachais de nouveau du sang et mon genou lâcha, je me retrouvais à moitié par terre, je repris mon souffle puis, avec ma main j'enlevais le sang qui était près de mes lèvres :

« Si j'avais ça, on pourrait... le capturer... »

J'avais l'impression d'avoir usé de toutes mes forces rien que pour parler, que je suis pathétique. Cependant, ce n'était pas le moment pour être envahit par de mauvaises pensées. Je détournais mon regard vers celui de Fenrir ou plutôt... Cet être à l'apparence de Fenrir. Il n'était pas lui, ou du moins c'était sans doute une autre personnalité. Cela n'était pas étonnant, dans la solitude, dans la douleur, en tant qu'esclave, il a sans doute développé une double-personnalité. Je me rappelais de celui que j'avais rencontré il y a quelques heures, cet homme réconfortant qui me souriait et était si gentil avec moi. En y repensant, Fenrir me faisait penser un peu à un grand-frère, ce que c'était idiot de penser ça à ce moment-là. Pour le moment, il était semblable à une tempête, semant désordre et chaos sur son passage... Un nom me vint en tête mais, ce n'était pas le moment. J’étais encore au sol, tel une pauvre bête blessée :

«Fenrir… Je n’aime pas me dire ça mais, Desmond a raison. Je suis sûre que tu t’en veux. Je ne sais pas si nos paroles vont t’atteindre mais… Tant pis autant essayer. »

Je ne pouvais que suivre l’idée de Desmond, peut-être que cela ferait disparaître la bête et revenir notre compagnon.

Si le PDG s'inquiétait pour moi, je n'en savais rien, dans tous les cas je n'avais aucun moyen pour me soigner cependant je ne voulais pas embêter le désseliande alors je restais en retrait regardant la scène en face de moi. Plus rien n'avait de sens, tout s'embrouillait, il revenait à lui, nous insultais, rigolais, se mordais. Se mordais ? Sérieusement ? Il devait s'être fait super mal, déjà que Desmond l'avait bien blessé, que lui aussi était dans un sale état d'ailleurs, maintenant il se mordait ? Cela n'avait aucun sens, pourquoi faisait-il cela ? Il se parlait à lui-même, plongé dans la folie, Fenrir essayait-il de combattre sa deuxième personnalité ? Oui, j'en étais persuadée, et le voyant tomber à terre je compris qu'avec sa morsure il s'était empoisonné. Il était fou ? Enfin… Oui…. Oui il l'était mais, là vraiment, mon coeur s'accélérait, ces excuses étaient encrés dans mon esprit. Je ne savais pas quoi penser de tout cela, il n'y était pour rien, c'était vrai, après tout c'était à cause de Chronos. Des humains…. Non… Ils ne sont pas tous mauvais. Je fis un soupire, je me sentais lourde mais, en voyant Desmond reprendre sa forme initiale, je le vis s'effondrer à genoux à côtés de moi, je m'agenouillais à ses côtés totalement paniquée tandis que lui s'énervait ou du moins s'exprimait, je ne pouvais que le regarder essayer de taper un numéro, ses mains étaient tremblantes et je regardais les miennes. Les remords revenaient déjà, ce n'était pas le moment de se morfondre, l'ancien PDG semblait avoir appelé son maître. Il expliquait la situation dans laquelle nous étions… Je serrais toujours mes côtes pourtant, la douleur durait depuis tellement longtemps que petit à petit je ne la sentais quasiment plus, c'était effrayant, terriblement effrayant. J'avais l'impression que je me rapprochais petit à petit de la mort, cependant, je refusais, il n'y a pas de liberté dans la mort ! J'essayais de me garder consciente le plus possible, cependant le désseliande ne se préoccupant pas de son cas pris un bout de son t-shirt pour me faire un bandage à la tête, le sang avait déjà cessé de couler et il n'y avait que des tâches rougeâtres sur mon crâne, sèches et sombres. Je le regardais tandis qu'il m'aidait à me repositionner, je pris une grande inspiration pour lui répondre :

« Je crois que, je ne ressens quasiment plus rien nulle part. C'est étrange comme sensation, mon ventre et ma tête me faisaient terriblement mal il y a quelques minutes mais, petit à petit je le ressens de moins en moins… Mais...Tu devrais t'occuper de toi Desmond…. »

Pourtant on aurait dit que mes derniers mots ne l'avaient pas atteint, il se leva me confirmant qu'il allait voir comment allait Fenrir. Pourtant, je le fixais, je le vis sortir ses griffes, il semblait hésité mais, je compris bien entre quoi et quoi il hésitait. Tant pis si j'étais blessée, peu importait, je ne ressentais quasiment plus rien de toute façon et au pire, je l'ignorais. Un coup d'adrénaline ? Possible, je ne savais pas vraiment. Cependant, j'avais la force de me lever, ou je me suis forcée à me lever pour m'approcher des deux et toucher l'épaule de Desmond. Je le regardais, les yeux aux bords des larmes, je ne savais même pas pourquoi j'avais envie de pleurer. La pression peut-être, l'accumulation de tout cela ? Je ne voulais pas une mort de plus :

« Ne fais pas ça Desmond…. Je ne veux pas qu'il y ait un mort de plus. Ce n'était pas Fenrir, ce n'était pas lui. Qu'il ait une deuxième personnalité tu pourrais le comprendre toi qui a souffert tout autant que nous deux. Tu ne peux pas lui en vouloir...Et puis, tu devrais te reposer, c'est fini alors ne fais pas ça... »

Mes paroles allaient-elles l'atteindre ? Je ne savais pas, cependant je l'en empêcherais par n'importe quel moyen, j'en avais assez de toutes ces morts, ces cadavres étaient encore sous mes yeux, cette culpabilité était encore là et elle restera dans mon coeur pour toujours. Cependant, je ne pouvais lui en vouloir complètement, c'était compréhensible que sa mentalité se brise totalement en subissant tout cela. Toute cette douleur. Je regardais le zoruark étendu sur le sol, c'était bel et bien Fenrir, ce n'était pas cet autre lui, le ton de sa voix à ses derniers instants avant qu'il ne s'évanouisse me l'avait démontré. Je fermais les yeux, puis vu les blessures de Desmond, je mis pas trop de difficultés pour le faire s'asseoir. Je lançais un regard vide et triste à Fenrir pour penser à voix haute :

« Tu n'es pas Fenrir, tu ne le seras jamais. Tu n'as pas le même nom, tu n'as pas les mêmes pensées, vous êtes différents et je suis sûre qu'un jour il te vaincra. »

Oui, je le souhaitais du plus profond de mon être, qu'il arrive à combattre cette personnalité factice, cet être destructeur, qui s'abattait telle une tempête, il se déchaînait, semait le chaos et le désordre.

« Seth... »

S'il n'était pas lui, il ne méritait pas le même nom que lui car c'est quelque chose qui nous est propre, qui nous est cher. Tout comme moi je n'ai pas oublié mon vrai nom.