Sujet: Le diable se cache dans les détails [Pv: Azael] Lun 12 Aoû - 20:47
Installé à l’arrière d’une berline noire, Ivan regardait les gens qui défilaient dans les rues de Safrania. Derrière la fenêtre, tout lui semblait terriblement banal : les gens allaient et venaient, suivant le fil d’un quotidien morne, triste, dont ils n’avaient jamais voulu, mais qui s’était imposé à eux comme la seule et unique possibilité. Ivan tapota le bord de la portière, attendant que la voiture arrive à destination. Quand la berline s’arrêta enfin, la silhouette de l’immense hôpital de Safrania obscurcissait l’horizon.
On l’avait sollicité pour une identification. Depuis maintenant quatre jours, un assassin sévissait dans les rues de Safrania. Jusqu’à ce matin, trois victimes avaient été déclarées. Les médias avaient décrits les crimes comme particulièrement violents : les victimes avaient succombé suite à des séances de torture particulièrement violente, reprenant systématiquement le même mode opératoire. Ce matin-là, on avait annoncé une quatrième victime.
Scott Daniels. Un informaticien brillant, qui avait perdu sa femme et sa fille cinq ans plus tôt dans un accident de voiture. Il avait irrémédiablement sombré, noyant dans l’alcool une dépression sordide. Rapidement, il avait perdu les quelques fragments de sa vie qui tenaient encore debouts. Sa carrière, sa famille, son entourage : il avait chassé les rares personnes qui ne l’avaient pas encore abandonné. Deux ans après le drame, Ivan avait frappé à sa porte. Il avait besoin d’un informaticien, et Scott avait besoin d’une thérapie. Ivan s’était occupé de tout, et un an plus tard, Scott ressemblait de nouveau à l’homme qu’il était autrefois. Durant les deux années suivantes, Scott avait travaillé d’arrache pied pour rembourser sa dette.
Il sentit une main contre son bras, le ramenant doucement à la réalité. Il se retourna, découvrant une jeune infirmière qui lui offrit un sourire compatissant. « Je peux peut-être vous faire un café ? » Ivan la regarda, et lui rendit un sourire bienveillant, mais dénué de conviction. « Ce serait avec plaisir. » la demoiselle lui offrit un sourire paisible, et se dirigea vers la machine dans l’angle de la pièce. Quand le brouhaha de la machine cessa enfin, la demoiselle lui tendit une tasse encore fumante. Le parfum qui se dégageait de cette mélasse noire était tout sauf celui du café, mais il décida qu’il s’en contenterait. Il remercia l'infirmière d’un sourire, et celle-ci lui adressa quelques mots de réconfort avant de prendre congé. Ivan trempa les lèvres dans le café et grimaça. Puis, inévitablement, ses pensées revinrent vers Scott.
Évidemment, les gens ne connaissaient pas la vérité derrière cette triste histoire. Ivan n’avait jamais convaincu Scott de le rejoindre grâce à un travail ou une thérapie. Il avait simplement décidé de croire à sa version de l’histoire. Scott avait mentionné plusieurs fois que l’accident de sa femme et sa fille avait été prémédité. En absence de preuve, son témoignage avait été placé sous le couvert de la folie. Ivan, en revanche, avait été plus à l’écoute. S’il travaillait dans une grosse entreprise, Scott était avant tout un hacker. Doué : suffisamment doué pour mettre le nez là où il n’aurait jamais dû. Et il en avait payé les conséquences. Ivan avait besoin d’un homme de son talent. Et il était en mesure d’offrir à Scott la seule chose qui lui manquait : les outils nécessaires à sa vengeance. Ivan l’avait gardé sous contrôle aussi longtemps que possible. Dès la fin de sa thérapie, Scott avait intégré la mafia. Évidemment, Scott avait finalement retrouvé la trace de ceux qu’il cherchait. Ivan l’avait laissé mettre en oeuvre sa vengeance. Mais il n’avait pas anticipé que Scott ne cacherait pas ses crimes, abandonnant ses victimes avec des signes de torture évident. Ceux qui connaissaient la mafia – et particulièrement ceux qui s’était frotté à elle – reconnaîtraient entre milles la signature de ces crimes. C’était Ivan qui avait approuvé l’initiation de Scott aux méthodes de la mafia. En conséquence, c’était à lui de régler le problème.
Il avait anticipé le prochain mouvement de Scott. Dans les prochains jours, la dernière cible du hacker serait portée disparue. Ivan s’était assuré que personne ne puisse témoigner de cette affaire. Ce matin-là, Scott avait été retrouvé mort. Les blessures, la scène, l’endroit : absolument tout était en accord avec les précédents crimes. Ivan savait qu’il était la personne à prévenir en cas d’urgence, aussi, il s’était arrangé pour que l’appel de l’hôpital tombe au milieu d’une réunion d’entreprise, le forçant à mettre fin en urgence à son entrevue. Toutefois, il savait également qu’il avait commis une deuxième erreur. Malgré toute la froideur dont il était capable, il n’avait pas pu se résoudre à laisser souffrir Scott durant des heures. Les précédentes victimes avaient soufferts la nuit entière. Ivan avait abrégé le supplice de Scott. Si les choses se passaient comme prévu, la police arriverait à la conclusion que l’assassin, interrompu dans son geste, avait été contraint de mettre fin prématurément à son forfait. Mais pour cela, il devait être certain que le légiste ne serait pas trop perspicace. Si le mode opératoire était le même, certains détails différeraient. Il avait suffisamment d’expérience pour savoir que les différences de taille, de musculature, de force ou même l’orientation des coups généreraient des micro-différences, qui pourraient attiser l’intérêt d’un légiste trop scrupuleux; Ivan avait déjà entendu parler du légiste de Safrania. Il avait donc décidé que cette identification serait l’occasion de le rencontrer en chair et en os.
Une personne en blouse se présenta finalement dans la salle d’attente, et l’invita à le suivre. Ivan acquiesça, et jeta son gobelet vide, le goût désagréable d’un mauvais café dans sa bouche. Il s’enfonça dans la gueule béante de l'hôpital, progressant dans les couloirs blancs qui menaient à la morgue.
C. H. Azael O. Sytry
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Sujet: Re: Le diable se cache dans les détails [Pv: Azael] Lun 2 Sep - 17:50
Le diable se cache dans les détails
Feat. Ivan
Tu te souviens encore de ce moment où on est venu te chercher. Bizarrement, on n'hésitait pas à pousser la porte de ton bureau pour ce genre de situation, car tous le monde sait ici que c'est ce que tu aimes faire. Lorsqu'un crime était commit, tu te plaisais alors à suivre l'affaire de ton œil extérieur mais avisé. À ne donner les informations que lorsque tu décides de le faire. Mais ne te trompant alors que rarement sur ce que tu trouvais. Examiner des blessures plus ou moins létales sur un corps qui n'est ps entrée encore en décomposition est de loin ta spécialité. Une passion malsaine qui te poursuit depuis que tu t'es lancé dans ce nouveau métier. Un moyen parfait de suivre les horreurs que le genre humain est capable de produire. D'observer l'imperfection que sont les créations d'Arceus et de te rire de voir ce qu'ils sont réellement.
Que cela soit la perte soudaine de l'esprit qui pousse à commettre un meurtre violent qui est regretté. Ou alors le psychopathe qui n'a aucune once de remord ni même de conscience à différencier le bien du mal. Toutes ces facettes qui te font penser définitivement que le monde n'est pas une image fixe que ton créateur aurait dû imaginer. La tâche imparfaite et involontaire que tu es en es la preuve. Ta présence répand le mal de façon tellement naturelle, que tu n'as en général même pas besoin de lever le petit doigt pour y assister. Mais je me suis égaré je crois. Revenons donc à cette annonce o'combien distrayante d'un énième meurtre. Tu as relevé la tête de ton ordinateur, le regard affichant comme à ton habitude cet air naturellement fatigué. Comme si l'absence de cerne sur tes traits sonnerait comme étrange, pourtant ton cerveau était en ébullition, paré à se mettre en marche sur le champ. Et c'est ce qu'il a ait quand on a déposé le cadavre sur une des nombreuses tables qui ornent la salle principale de la morgue Le corps encore enveloppé dans la housse de transport, on t'a laissé alors ce dernier à tes bons soin. Non sans avoir un rapport de la police et du médecins qui avait été brièvement dépêché sur place t'indiquant qu'il s'agissait très probablement du même meurtrier que trois précèdent corps retrouvé il n'y a pas si longtemps que cela. Ajoutant alors une quatrième tête à la liste de mort provoqué par cette personne.
Avec mépris, tu as repoussé le dossier, préférant alors user de ta mémoire qu'une feuille de papier écrite par un autre. Et t'es penché avec un intérêt certain et assez rare sur ce qui se présentait à toi. C'était à s'y méprendre, le légiste aurait-il eu raison ? Est-ce la simplement la quatrième victime d'une série de meurtre ? Les mains présentaient des traces de blessures, mais aucun signe réel de lutte, il n'a fait que ramper dans son propre sang jusqu'à ce que la vie ne le quitte. Les anciens meurtres étaient sales, douloureux, efficace, mais sale. L'auteur ne savait visiblement pas où frapper ni comment, perçant alors la peau et les muscles de façon assez aléatoire. Pourtant, il y avait là des signes qui ne trompaient pas. La personne dans le cas présent savait pertinemment ce qu'elle faisait. Et le faisait avec force, bien plus que sur les anciens corps. La finesse d'un coup de couteau parfaitement situé dans le corps te permit de comprendre qu'elle avait été achevé dans les plus bref délais, peut-être même bien avant que les signes de tortures récurant sur le torse n'aient été fait. Le sang avait coagulé plus rapidement, laissant une marque plus sombre quoique discrète sur ce dernier.
L'ancien meurtrier avait tué pour le plaisir de blessé. Celui-là l'avait fait pour l'unique raison de tuer.
Devant cette conclusion. Tu as souris en coin. Recouvrant alors le cadavre du drap dans lequel il était enveloppé. Cette histoire cache-t-elle quelque chose de suffisamment intéressant pour que tu ne daignes pas tout simplement rapporter cela à la police ? Jetant tes gants de latex dans la poubelle sans grande attention, tu as attrapé ta tasse de café. T'affairant à la remplir avant de t'installer à ton aise à ton bureau.
Un homme désirait te voir. On t'avait dit qu'il semblait être un proche de la victime et qu'il avait vraisemblablement le droit de venir le voir. Parfait.
« Fais le venir.
Avais-tu simplement dit. Alors que tu ne bougeais pas de ton siège pourtant à l'instant même où un homme de forte et grande stature passa la porte. Il était blond, au regard rougeoyant, comme ton jumeau. Il dégageait une certaine assurance qui ne le présentait en aucun cas comme étant un proche attristé de cette perte. Tu as souris en coin.
« Le rapport de la police ne vous a pas suffit ? Curiosité morbide que vous avez-là. Je doute pouvoir.. vous apprendre quelque chose.
Ton regard était semblable à celui d'un serpent. Faux. Inquiétant et sournois. Tout dégageait de toi cette impression qu'on ne peut te faire confiance. Reste à savoir s'il faisait partie de ces personnes qui te tiendrait alors tête et ne se détournerait pas de toi. C'est ce que tu espérais. Tu fais tourner ta tasse de café entre les doigts, n'ayant qu'à peine prit la peine de te redresser ton siège.