Un combat perpétuel [PV Nadelya]

Nadelya était à Volucité, dans une petite boutique où elle travaille en tant qu'apprentie phytothérapeute. Les propriétaires étaient un charmant jeune couple, Elena et Eril. La rouquine était dans un coin de la pièce pour ne pas déranger Elena et le patient. Attentive, elle écrivait quelques notes dans son carnet qu'elle gardait toujours sur elle. Elle appuya sur le haut de son critérium une fois, puis deux. Puis cinq.
Plus de mines.
Elle partit donc vers le bureau à l'accueil reprendre des recharges ou un autre crayon. Elena la regarda d'un coin de l’œil, mais était bien trop occupée par son patient pour lui faire une remarque. Nadelia se mit à chercher dans l'un des tiroirs lorsque quelqu'un sonna à la porte.
Eril partit ouvrir.





Eril faisait toujours des phrases pleines d'ironies, ce qui faisait souvent rire la rouquine. Mais pas cette fois-ci, car elle savait très bien qui voulait la voir.
Elle abandonna ses recherches, ferma le tiroir et se dirigea vers l'entrée.





L'inconnu lui tendit une lettre avec un cachet, dont le symbole lui était familier.
Une mission ? Pensa-t-elle. L'inconnu remercia poliment Eril puis partit de la boutique. Eril regarda Nadelya avec un peu de peine puis reparti à ses occupations. La rouquine s'assit sur le banc de l'entrée et ouvrit l'enveloppe.
On avait besoin d'elle à Janusia.

Nadelya était au QG et plus précisément dans les salles d'infirmerie de la team Chronos. Elle était arrivée hier soir et avait loué une chambre pas très loin d'ici. Bien que sa mission fût aujourd'hui, elle avait préféré arriver plus tôt. Au cas où on devait l'appeler dans l'urgence. Et elle avait bien fait.
Sa mission consistait à s'occuper des malades, des blessés, et pour une fois, même les plus graves. D'habitude, c'était un médecin qualifié qui s'en occupait, elle, elle s'occupait des soins mineurs. Cependant, pour une raison qu'elle ignore, ce dernier avait disparu et était injoignable. Elle allait donc s'en occuper. Vêtue d'une blouse blanche, de son fidèle sac en bandoulière et d'une mallette contenant tout le matériel de soin nécessaire. Elle les regarda un à un. Cinq patients, donc les quatre étaient vraiment dans de sales états et avaient besoin de grands soins, maintenant. Ce qui l’étonna légèrement, c'était qu'elle devait sans charger seule, sans l'aide d'un autre médecin ou d'un assistant. Où étaient-ils tous passés ?
Elle s'occupa un à un de ces blessés.

Le dernier cas demandait moins d'effort et était plus rapide a soigner. Les anciens blessés la remercièrent et lui sourirent de gratitude. Cela faisait du bien de voir des patients qui respectaient son travail. Midi passé, elle n'avait même pas pris le temps de manger. Elle rangea la salle et remit son matériel dans sa mallette, puis fit l'inventaire. Elle avait quasiment tout utilisé. Plus de seringues stériles, plus de pansements, un rouleau de bandage, plus de fiole contenant les vertus bénéfiques. Tout était quasiment épuisé ! Il fallait qu'elle refasse le stock, sa mission prenait fin le lendemain. Elle alla donc se diriger vers la salle de fournitu-


*Brrrrrrrrrr*


Surprise par le propre bruit de son estomac, elle changea d'avis et décida d'aller en ville, manger quelque chose. Elle marcha dans les couloirs fréquentés de Chronos, pas de tant à perdre, elle avait trop faim. Elle était même partie sans avoir finir de noter ce qui lui manquait. C'est donc en marchant et avec un stylo qu'elle avait emprunté dans la salle d'infirmerie, qu'elle nota ce qui lui manquait. Il y avait du monde, mais esquiva facilement les gens, prit quelques coups d’épaules, mais légers, des personnes un peu plus pressées.
Puis elle s’arrêta. Stoppé par son odorat de phytothérapeute développé.
Elle regarda autour d'elle d'où cela pouvait provenir.
Soudain, son regard se posa sur un homme aux yeux bleus électriques et à l'allure affreuse. Sa peau était éclatée, ses bras, ses jambes et ses mains étaient écorchés et vu son état, ainsi que sa démarche, il était fort probable qu'un de ses membres étaient cassés. Malgré la douleur qu'il devait éprouver, il continua d'avancer et aller de l'avant. Nadelya était d'ans l'incapacité de se mouvoir et continuait à le fixer.
La rouquine ne savait pas si cela était du à sa détermination impressionnante où à l'aura sombre qu'il pouvait dégager.
Les personnes curieuses, la regardaient. Leurs regards lui disaient à quel point elle était folle de le regarder ainsi. Pourtant, ce n’était pas par méchanceté, mais par curiosité. Le mystérieux jeune homme devait sans doute être plus vieux bien que de loin, c'était assez difficile de deviner. Mais ce qui l’intriguait le plus était cette odeur.
Il sentait la mort.
La sienne ?
Certainement pas.
Pas encore.

Soudain, alors que sa faim grandissait, le bruit ambiant, les pas rythmés, et même le temps semblaient s'être arrêté.


Leurs regards se croisèrent.


Le cœur de Nadelya accéléra petit à petit. Qu'elle était cette sensation oppressante ? Un regard et elle crut sentir la mort effleurer sa nuque. Elle n'arrivait pas à détourner le regard, comme si elle risquait de se faire tuer. Peut-être que c'était un peu exagéré, mais elle avait du mal à décrire cette sensation. Il était dangereux. Oui. Elle devait se méfier.

Son instinct de survie lui dit de se mouvoir et de regarder ailleurs, mais rien y fait...

... Jusqu'à ce que quelqu'un la bousculât.



Nadelya revint à la réalité, un peu déboussolée. Qu'est-ce qu'elle faisait...
Elle tourna subitement la tête vers le garçon.
Disparu.

Remit de ce qui venait de se passer, la rouquine partit manger en terrasse. Il faisait beau et assez chaud, de plus, elle préférait prendre l'air que d’être enfermée. Repu, elle en profita pour regarder les boutiques de vêtements, cela faisait un petit moment qu'elle ne s'était pas acheté quelques choses. Elle craqua sur une robe blanche avec une ceinture bleue avec un nœud. C'était une robe simple et discrète. Le sac à la main, elle repartit au QG, elle avait assez perdu de temps.

C'est donc le pas déterminé qu'elle se dirigea vers le stock du QG.
Elle sortit un trousseau de clefs qu'on lui avait confié et ouvrit la porte. Elle alluma la lumière. Tout était en place, les tables et les armoires étaient un peu poussiéreux mais cela importait peu puisque l'essentiel était de refaire le plein de matériels de soins.
C'est donc seule qu'elle commença chercher ce qui lui manquait.

Elle barra avec son stylo ce qu'elle avait désormais mis dans son sac : Des bandages, des pansements, des gants, et même un soin pour la brûlure, cela peut toujours être utile. Elle se mit sur la pointe des pieds et ouvrit le placard pour prendre des bouteilles d'alcool à désinfecter.
Vide.
J'étais persuadée de les trouver ici...
Elle décida de se déplacer vers la droite et d'ouvrir un tiroir. Le matériel était vraiment mal rangé. Elle soupira et prit un emballage de comprimés apaisant.
Vide...

Elle retourna à l'entrée de la pièce pour jeter l'emballage vide, lorsque soudain, elle entendit un gros boum sur le sol. Elle sursauta et se retourna avec stupeur vers la source de ce fracas et ne s'attendait vraiment pas à voir ça : Un homme étalé sur le sol. Étrangement, elle semblait l'avoir vu quelque part. Il leva la tête vers elle et elle le regarda, toujours étonnée de trouver quelqu'un ici, alors que le local était fermé. Non seulement, elle vit cet inconnu, mais autour de lui était éparpillé des objets : du scotch, des comprimés, du fils... Tout ce qu'il manquait ! Ses yeux se posèrent sur le sac à moitié dissimulé par sa veste.
Cet homme, qui était loin d'être un médecin, était entrain de voler du matériel médical.
Mais ce n'était pas tout, il fallut que ce soit cet homme, celui aux regards perçants, à la démarche d'un zombie et à l'aura macabre. Malgré ce corps abîmé, ses yeux n'en étaient pas loin magnifiques.

Le sac dans lequel se trouvait sa robe blanche lui glissa des mains et tomba par terre sans qu'elle ne se rende compte ni qu'elle s'en aperçoive. Le pire était l'état du garçon. À cette distance, elle l'avait déjà analysé et il méritait des soins. Cela devenait une urgence, pire que ce qu'elle avait pu imaginer.

Que faire... Pensa-t-elle. Il n'avait pas l'air d'être amical, ni de se laisser faire, surtout que je l'ai pris en flagrant délit. Suis-je en danger ? Oui. Il y avait de fortes chances qu'il me fasse du mal, et même de me tuer pour que je garde le silence. Non... Il avait vraiment l'air d'être fidèle à Chronos, cela pouvait lui coûter cher de la tuer. Je suis donc en sûreté. Mais non ! Pas du tout, qu'est-ce que je raconte ?! Cet homme n'a pas l'air net du tout ! Mais...



La seule chose qui était près d'elle et qu'elle avait sous la main. Elle avait l'avantage, il était grandement blessé et elle en pleine forme. Mais rien n’empêchait l'impossible.



Elle cacha le fait qu'elle était apprentie. Parfois, il valait mieux rassurer les patients avec un mensonge, que de dire la vérité. Elle s'approcha doucement vers lui, toujours aussi méfiante. Elle avait affaire à un inconnu. Elle ramassa les objets par terre et les posa sur le meuble le plus proche. Elle se dirigea ensuite vers le lavabo et se lava les mains. Elle respira un grand coup.



Elle avança vers le jeune homme.



Elle avança ses mains vers ses épaules, mais les retira aussi secs. Il ne voulait pas se laisser faire facilement, ce qui était compréhensible puisqu'il ne la connaissait pas et ne pouvait pas confirmer qu'elle était capable de le soigner.



Elle le regarda dans ses yeux bleus électriques, se persuadant d'avoir fait le bon choix.
Elle aurait très bien pu le dénoncer...

J'aimerais bien voir ca... Pensa-t-elle.

Cela avait au moins le mérite d'être clair. Mais ce serait une honte en tant que phytothérapeute de laisser s'échapper un patient. Il refusait qu'elle le soigne, elle avait pourtant essayé, doucement, sans être oppressante comme lui avait expliqué Elena, mais rien. Il refusa, pour des raisons qu'elle ignore. Pourquoi ? N'importe qui dans cet état aurai accepté de l'aide et d'être soigné. Il n'y avait aucune honte à avoir. Il s'était énervé en plus. Ce n'est pas comme si elle l'avait insulté ou pire, dénoncé, elle voulait l'aider !
Peut-être qu'elle devrait l'écouter. Le laisser tranquille et abandonné sa volonté de le soigner. Depuis le début, il n'avait cessé de lui parler mal. Il n'avait même pas prit la peine de s'excuser pour cette infraction et ce vol qu'il était entrain de commettre. Elle préféra rester silencieuse, c'était plus prudent.

Elle hésita à retenter le coup une dernière fois. Cependant, elle ne dit rien et continua à le regarder. Était-ce de la peine qui se lisait sur son visage ? Ou de la déception ?

Le garçon se leva, difficilement, mais avait tout de même réussi. Mais pas très longtemps. Son corps bascula vers l'avant. Nadelya le regarda tomber, dos au sol. Elle ne fut pas étonnée. Elle s'y attendait. Elle ne dit rien et ne fit rien. Elle lui tourna même le dos, puisqu'il voulait qu'elle le laisse tranquille.



Elle se dirigea vers son sac de course, le prit et le posa sur le meuble. Pourquoi devait-elle se presser ? Elle revient vers lui debout, le dos droit et les bras croisés.



Elle avait pris la peine de le titiller légèrement, pour qu'il comprenne que sa réaction n'était pas digne, ni intelligente. Surement allait-il lui répondre très mal où s'énerver. Il était trop tard pour revenir sur ses paroles. Certes, pour X raison, il n'aimait pas qu'elle s'approche de lui. Elle pouvait le comprendre. Mais de là à se rendre plus mal...
Mi-figue, mi-raisin, comme on dit.



Elle s'approcha de sa jambe et s'accroupit pour la regarder de plus près. Nombreux sont celles qui seraient tombées dans les pommes.



Elle retourna prendre ses affaires et marcha près de lui vers la sortie, en faisant bien attention de ne pas lui marcher sur la main ou le bras.
Elle ferma les yeux, priant tout de même pour qu'il s'en sorte.

Nadelya frissonna. Qu'est-ce qu'elle était entrain de faire ? Où étaient passées ses convictions ? Elle se mordit la lèvre intérieure. Il avait raison. Elle hésita. Elle resta debout face à la porte. Elle était prête à changer d'avis et retourner l'aider. Elle l'entendait s'agiter derrière elle.



Elle lui semblait que sa voix était fébrile. Avait-il enfin changé d'avis sur ses intentions ? Si Elena et Eril la voyait, ils auraient certainement honte de son comportement. Elle n'agissait pas comme d'habitude, peut être parce qu'elle avait plus de difficultés à le cerner que ses habituels patients. La rouquine manquait d'expérience, surtout lorsqu'il s'agissait de déceler le comportement de quelqu'un.
Décidée et une nouvelle fois déterminé, elle se retourna vers lui. Pour le soigner une bonne fois pour...



Ses yeux s'écarquillèrent et son visage pâlit devant le canon d'acier qui se pointait sur elle. La jeune fille commença à paniquer et leva lentement les mains, ouvertes, au niveau de sa tête. Elle recula d'un pas, arrêté par la porte qui se trouvait derrière elle.



Soudain, les yeux de son agresseurs tournèrent vers le ciel et son corps s’affaissa. Il était tombé dans les pommes. Nadelya attendit quelques secondes, puis...



Elle se mit à se mouvoir soudainement, se précipita vers lui.
Elle avait vraiment honte, qu'il fallu qu'elle attende qu'il s'évanouisse pour agir tel qu'elle était censée le faire depuis le début. Elle se mit alors au travail.

Elle se dirigea vers le lavabo pris plusieurs serviettes, une grosses éponges et deux sceaux, dont un qu'elle remplissait d'eau et de savon à l'odeur de vanille et de cannelle. Elle prit le tout et posa tout ça près du brun. Elle prit l'arme du bout des doigts et l'enroula délicatement dans une des serviettes, puis la posa loin d'eux, le canon dirigé vers le mur. On sait jamais...
Ensuite, elle enfila des gants et commença l'opération.

Bon... cela risque de faire très mal mais... il est évanoui, il ne doit pas sentir grand chose.

Elle prit son courage à deux mains et posa ses mains tremblantes vers son tibia. Un bruit désagréable se fit entendre lorsqu'elle le remit en place. Ce fut rapide mais très éprouvant. Des gouttes de sueurs commencèrent à perler sur son front et ses joues. Maintenant, il ne restait plus qu'à coudre et nettoyer tout ça. Ce n'était pas dans ses habitudes ce genre d'opération mais elle devait le faire.
Elle alla chercher une aiguille et du fil. Or, elle ne trouva pas ce dernier. De plus en plus stressée, elle s'approcha du jeune homme, entoura sa taille de ses bras et tenta d'ouvrir son sac banane. Elle n'arrivait pas et décida donc de le tourner vers elle, en faisant bien attention à ses côtes cassées.

Elle avait finit de coudre et de nettoyer sa jambe. Elle posa ses mains à plat sur le sol et respira à grands coups, plusieurs fois. Ses mains tremblaient encore.



Elle repense à la lettre de ce matin et à la mission qu'il lui était donnée.
Inutile de se lamenter, elle releva la tête. Elle créa un "plâtre" à l'aide du marteau à réflexe et des bandages. Elle se déplaça à quatre pattes vers son visage. Il sentait l'alcool à désinfecter. Elle posa sa main sur son front. Il était fiévreux. Elle rapprocha sa tête rousse au niveau du cœur sans appuyer trop fort. Son cœur battait mais il luttait, fatigué par tout ce qu'il avait fait.
Elle prit une serviette propre qu'elle avait trempé dans le sceau savonné puis, commença à lui essuyer le visage, ses bras, et ses mains recouverts d’égratignures. C'était mieux de laver correctement les plaies avant de mettre de l'alcool à désinfecter. Elle trempa une seconde fois la serviette, la plia et la déposa sur son front. Elle écarta les mèches rebelles qui s'étaient coincées, en arrière.



Ensuite, elle nettoya la marre de sang avec l'éponge et le transversa dans l'autre sceau. Beaucoup de sang...
Elle regarda dès à présent ses côtes. Elle attendra qu'il se réveille pour lui expliquer comment appliquer la crème anti-douleur, le temps qu'il aille consulter un vrai médecin.
Elle disposa tout le matériel de soins : baume, désinfectant, crème anesthésistes pour ses côtes et autres. Elle prit son stylo et nota les instructions à suivre pour chaque produit. Elle mit tout dans sa sacoche et la ferma.
Et maintenant ?

Les béquilles !

La jeune femme se mit à chercher dans les placards, une paire de béquille. Elle avait réussit à en trouver deux paires. Malheureusement, l'une était vraiment trop petite et faite pour les enfants, l'autre était tordue et les niveaux étaient cassés.
Pourquoi je n'ai jamais de chance ?!! Pensa-t-elle agacée.

Elle soupira. Il ne restait plus qu'à attendre, mais Nadelya avait un moyen en tête pour essayer de le réveiller sans qu'elle n'ai à le secouer. Elle prit ses clefs et ouvrit son placard personnel. Elle pris une plante séchée, la coupa en petits morceaux et l'écrasa. Son odeur était vraiment très forte. Très forte !
Elle disposa la poussière de cette plante en dessous de ses narines, en suivant le chemin de sa moustache.




Ça y est. Elle avait enfin terminé. Elle avait tout rangé et s'était lavée les mains.
Des bruits de pas se fit entendre dans les couloirs. Ces derniers devenaient de plus en plus nombreux et s'étaient accompagnés par des bribes de mots.
Ce n'était pas le moment pour elle de sortir et puis... Laisser un corps "inanimé" (on va dire) dans cette salle était vraiment suspect et indigne en tant que médecin.
Nadelya était vraiment épuisée par le trajet et tous ces événements. Elle décida de s’asseoir par terre, adossée au meuble, au fond de la pièce et commença à fermer doucement les yeux, le temps qu'il se réveille.

Elle avait beaucoup de choses à raconter à Elena et Eril ce soir...

Sa tête glissa un peu sur la droite. Puis, encore un peu jusqu'à tomber sur le sol. Le choc la réveilla en sursaut. Elle se redressa et se releva debout en essuyant ses vêtements et prit son sac de course.
Ah ! Il était réveillé. Depuis longtemps ? Elle ne savait pas et cela importait peu. Ils pouvaient enfin sortir, enfin, c'est ce qu'elle pensait.

Elle le vit fouiner encore la pièce. Elle racla doucement la gorge, mais cela ne suffisait pas pour se faire entendre. Elle baissa les yeux et vit qu'il avait prit la petite béquille. Décidément, il était vraiment obstiné ! Pensa-t-elle. Était-ce une qualité plus qu'un défaut ? Mais, bon. La question n'était pas là.
Elle se rapprocha de lui, en gardant une distance de sécurité. Elle était méfiante, et encore plus qu'avant, après qu'il est pointé son arme sur elle. Ce qu'elle voulait, c'était rentrer chez elle, saine et sauve.



Elle n'oublia pas les bonnes habitudes de médecin. Se préoccuper de la santé des autres, tel était son métier.

Elle tourna la tête et son regard se posa sur la porte.



Elle aussi ne s'était pas présentée et il n'avait pas cherché à la connaitre. C'était surement mieux, au moins elle n'avait pas plus de problème et son histoire de famille n'était pas du tout appréciée. Évitons les problèmes le plus possible. Elle voulait partir, s'éloigner de cet homme au regard menaçant.

Plus le temps passe et plus de l'autre côté de la pièce, il y avait du bruit.
Pouvait-il partir tous les deux sans attirer l'attention et les soupçons ? Ou seule ? Ou bien, attendre sagement que le temps passe, jusqu'à ce qu'il n'y ait pas un chat ?
Sacrée journée.

Hmm... Si Nadelya sortait, il n'y avait pas de problème, mais si le médecin qu'elle remplaçait découvrait que le matériel manque, elle passerai pour une voleuse, accusée, sans qu'elle ne puisse s'expliquer. Quand plusieurs personnes vous pointent du doigt, les autres ont tendance à suivre comme des moutons.
Elle passa sa main dans ses cheveux, perdue dans ses pensées.





Il n'avait pas tort. Attendre sagement ici était peut-être la meilleure des solutions ? Seuls eux et d'autres médecins possédaient les clefs, ce qui augmentait leurs chances qu'un membre lambda de Chronos n'entre pas. Cependant, il fallait espérer qu'il n'y ai pas de blessé grave dans la journée et que le vrai médecin entre ici. Le tête-à-tête serait mouvementé !



Bien, il ne restait plus qu'attendre 9h environs. Elle regarda le jeune homme puis s'installa dans un coin de la pièce, s'assit puis fouilla son sac pour sortir son carnet. Il servait à la fois de note et de dessins. Un peu comme un recueil où a chaque page était dessiné une plante avec sa description et ses caractéristiques à côté. Elle s’entraînait à les apprendre par cœur. Maintenant, elle avait plutôt envie de dessiner. Le temps passe vite lorsque l'on dessine.

30 min se sont écoulés déjà. Elle avait enfin terminé, le dessin et la description d'une nigella damascena bleue. Cela ressemblait à un flocon dont se trouvait au centre une danseuse à la robe bleue. Elle le va la tête et regarda le garçon. Sa curiosité n'avait pas disparu, elle pouvait bien profiter du temps qu'ils avaient pour poser des questions ? Son livre toujours ouvert, elle posa sa question.



Elle avait encore pleins d'autres questions en tête, mais, difficile de faire le tri et de savoir par laquelle commencer, surtout qu'elles n'avaient pas forcément de liens entre elle.
Ses yeux brillèrent de curiosité.

Un Baggaid et un Moufouette ? Deux pokémons contre un humain ? Il avait vraiment eut de la chance de s'en sortir, à moins qu'il ne soit réellement très fort ? Nadelya ne se posa pas de questions sur le sort de ces deux hybrides. Il avait du s’entraîner longtemps pour en arriver là. Les débutants ne s'affrontent jamais contre deux hybrides, et même quand il n'y en avait qu'un, c'était en petite bande. Elle regarda les blessures du garçon. La ou les personnes qui lui ont appris à se battre devaient être vraiment très forts.



Bah ? "C'est tout." Rien à dire de plus ? Même pas un nom ou un prénom ? La rouquine pencha la tête légèrement déçue, sa curiosité en voulait plus, elle n'était pas satisfaite. Combien de temps cela lui a pris pour savoir se battre ? Est-ce ici qu'il a appris ? Elle ne voulait pas apprendre les techniques d'un tueur, mais s'il existait un cours pour savoir se défendre, elle ne dirait pas non à quelques techniques de défense. Bien que son rôle était de soigner, cela pouvait être toujours pratique dans de futures situations. Son manque de réponse lui fit lâcher un :



Puis, revint Mme la curiosité, Nadelya essayait de la retenir, mais en vain. Elle prenait le dessus. Dans cette région, la curiosité était souvent un défaut fatal.



Au moins, elle avait réussi à ne dire qu'une seule question, du moins pour l'instant, elle en avait encore d'autres en réserve et ce n'était pas comme si, ils manquaient de temps. Elle n'allait pas non plus passer un interrogatoire, non. Juste quelques échanges.

Elle s'installa un peu plus confortablement en mettant son sac derrière son dos. Son carnet était sur ses genoux, elle le referma et s'accouda dessus, la main droite tenait son menton. Elle se concentra pour l'écouter, car le brouhaha extérieur devenait de plus en plus fort et insupportable. Il n'était pas prêt de se terminer...



Nadelya ne s'attendit pas à ce qu'il pose une question, il avait plutôt l'air associable. Enfin, s'il l'était vraiment, il aurait répondu à aucune de ses questions. Bien qu'encore méfiante, elle ne devait pas le juger aussi rapidement. Cette question lui rappela quand même un passé qu'elle aimerait ne pas se rappeler. Sa vie à Chronos. Enfin, ce n'était pas vraiment une vie puisqu'elle était là, elle dirait plutôt que c'est de la survie. À ces pensées, son visage s'assombrissait légèrement sans que cela ne se voit vraiment et sa voix était devenue neutre.



Voir des personnes chez Chronos dès petit n'était pas commun, la raison n'était souvent pas belle à entendre. Bien que cela dépende du point de vue de l'interlocuteur.


Son index se posa sur ses lèvres. Puis elle leva la tête, comme si de rien n'était.



Elle recroquevilla ses jambes sur elle et posa sa tête sur ses genoux, repoussant de temps en temps quelques mèches rousses sur son visage. Nadelya devait être bien la seule à n'avoir aucune raison d'être ici. C'était plutôt comme un punition ou une malédiction. Une enfant obligée de vivre entouré des assassins de ses parents. A 8 ans, on ne connaît pas encore la notion et la signification du mot mort. Encore moins les meurtres. Elle était fière d'être la fille d'un hybride et d'une humaine. Peu importe ce qu'on pouvait lui dire, elle sera toujours contre leurs pensées. Mais pourquoi garder une fille comme elle ? Ne pouvaient-ils pas la laisser vivre en paix ? Non. Ils préféraient lui donner des missions, lui pourrir la vie. Bah oui ! On ne va pas la laisser s'échapper et vivre tranquillement ailleurs ! Non. Tant qu'elle refusera d'admettre leurs idéaux, il lui montrera ce qu'est de vivre ici. Et peut-être qu'un jour, elle craquera.

Elle soupira.



Ah... Peut-être que sa curiosité était un peu trop gourmande et qu'elle en avait trop fait. Tant pis !