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 About that night ▬ ft. Oliver

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Oliver W. Saëns
Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptyVen 2 Aoû - 18:34
About that nightft. Morgan Otso

Luis était un véritable gentilhomme, toujours très aimable, très accueillant. Mais Oliver savait aussi qu'il avait un amour inconsidéré pour les potins, les petites rumeurs de bas-étage. Aussi, le spectacle qu'offrait Morgan inquiétait grandement Oliver.
C'était une réaction somme toute égoïste : la honte colorait violemment ses joues et il n'avait pas vraiment envie de passer pour le type qui, du haut de ses vingt-trois ans, allait déjà rendre visite à des prostitués. Plutôt normal me diriez-vous. Surtout que la nouvelle aurait vite fait le chemin jusqu'aux oreilles tout aussi indiscrètes de ses parents.
En clair, cette petite scène n'était pas un bon plan. Pas un bon plan du tout.
Aussi l'hybride s'inquiétait-il certes pour le rouquin, qui paraissait profondément touché, mais aussi pour lui. Une double angoisse qui pesait lourd sur ses épaules ; il croyait devenir fou…

Surtout que ses invectives qui encourageaient le Lougaroc à s'apaiser et se rasseoir ne semblaient pas trop fonctionner. Morgan les ignorait tout bonnement… Sauf quelques mots qui parurent attirer son attention : dès l'instant où Oliver rappela que des gens les observaient, le rouquin changea de tête, passant d'une peine profonde piquée de colère à une incrédulité un peu étrange.
Ses yeux se mirent à parcourir la salle, se posant fébrilement sur chaque client, chaque client qui le toisait de sa table… Impuissant, le Zarbi le regardait faire, tout bonnement désemparé. Il voyait bien que son invité prenait conscience du grabuge qu'il avait fait, de ce silence qu'il avait brisé… Et il ne pouvait pas lui dire que tout le monde avait déjà oublié ce coup-ci, car tout autour d'eux nombre étaient ceux qui attendaient la suite.
Sans doute le plus idiot d'entre eux était cet étudiant en costume cravate. Affublé de lunettes rectangulaires qui lui donnaient des airs de faux intellectuel, il riait doucement, d'un petit rire qui s'insinuait en soi comme une flaque d'eau gelée. Se retournant, le brun lui lança un regard noir, autant à lui qu'aux autres d'ailleurs. Mais les jugements ne s'atténuèrent pas pour autant. Ils redoublèrent d'intensité, se reportant aussi sur lui.
Un groupe de femmes d'affaire murmuraient dans leur coin. Max nettoyait un verre au bar, gardant toujours un œil fixé sur eux, désormais un petit rictus moqueur au coin des lèvres…

La gorge du Zarbi se serra plus encore, lui donnant presque l'impression qu'il allait étouffer. Il reporta son attention sur le Lougaroc qui affichait désormais un air décontenancé, marqué par la panique, la terreur. Il le voyait reculer lentement, se demander à toute vitesse ce qu'il était bon de faire dans une telle situation, et il devina sans doute un peu trop tard le fond de sa pensée. Se levant lui aussi assez violemment, il l'implora de rester à sa place, de ne pas s'enfuir aussi vite qu'il était entré, de ne pas s'échapper comme un voleur, le laissant tout seul derrière lui, livré aux jugements, aux quolibets :

"Morgan ! Attends, c'est ridicule…! Morgan !?"

Trop tard : après s'être douloureusement accroché aux pieds de sa chaise, le garçon sembla pris d'une angoisse telle qu'il se rua sans plus tergiverser sur la porte d'entrée qu'il ouvrit à peine assez pour se glisser à l'extérieur. Tout était allé très vite ; pas le temps de se jeter à sa suite, pas le temps de l'attraper par le bras, de le tirer vers lui, de s'excuser encore… Et puis qu'est-ce qu'il aurait pu faire, au final ?! Quelque chose s'était brisé, aussi facilement qu'un verre de cristal.
Oliver retomba sur sa chaise, devenu le sujet de toutes les critiques, de tous les regards. Il se sentait si bête, si vide. Son visage vint se loger entre ses mains ; il le massa doucement, empêchant ainsi aux larmes de monter et de couler le long de ses joues. Ce n'était certainement pas le moment de pleurer ! Et pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait.
L'hybride se trouvait pitoyable… Il avait tellement honte, il avait tellement mal.
Pourquoi le départ de ce garçon qu'il connaissait à peine le mettait dans cet état ? Oh, Oliver n'aimait pas les ruptures… Les fuites improvisées, les disputes qui se terminaient mal. Cela lui rappelait des souvenirs qu'il aurait depuis longtemps préféré oublier. D'horribles images qui encore parfois tournaient en boucle dans sa tête, refusant de le laisser tranquille, en paix avec lui-même.

Ce soir-là, il avait sorti une bouteille de vodka. De quoi se mettre dans un sale état en d'autres termes. Et d'ailleurs c'était clairement son objectif.
Ariel n'était pas encore rentré ; il n'avait aucune nouvelle de lui, même pas un petit message.
Il avait bu quelques verres, la mine fermée, les yeux humides. Sans doute quelques larmes avaient coulé, mais il ne s'en était pas rendu compte.
Il faisait noir dans l'appartement ; en boule sur le canapé, il ne bougeait plus, à part pour remplir ce verre et boire à nouveau. À mesure que ses pensées se brouillaient, que sa vision devenaient un peu floue, la peine semblait donner sa place à une colère noire.
C'était le jour de sa remise de diplôme : il l'avait obtenu avec une excellente mention ; qu'est-ce qu'il avait été fier un peu plus tôt dans la journée ! Mais le message envoyé au Motisma était resté sans réponse, orphelin, oublié. Alors il trinquait tout seul à sa réussite ; c'était bien aussi, de voir les choses comme ça.
Au moins cinq verres avaient été sirotés lorsqu'il avait entendu des clés tourner dans la serrure. Il s'était un peu redressé, ses yeux rougis par les larmes, ses lèvres tordues par une rage profonde qui n'avait vraiment rien de bien raisonné.
Oh, il était apparu à l'embrasure de la porte, portant son petit sac de star, ses petites lunettes de soleil perché sur son front, et son grand sourire. Son vilain sourire qu'Oliver avait eu envie de briser à tout jamais, d'effacer de ce visage qu'il aimait et détestait à la fois. "Je suis rentré !" avait-il déclaré sur ce ton réjoui, un peu faux, très désagréable. Oh, il ne lui avait rien manqué. Les insultes avaient fusé, les reproches aussi. L'alcool avait rendu les choses plus faciles… Plus violentes aussi. Ariel avait tenté de lui arracher son verre des mains, lui répétant qu'il avait trop bu. "C'est la seule chose qu'il me reste à faire !" avait hurlé le brun, crachant toute sa colère au visage de son amant.
Finalement, il était ressorti comme il était entré, avec aussi peu de mots, aussi peu de précautions… Le lendemain il était revenu chercher ses affaires, et Oliver ne l'avait plus jamais revu. Il était donc resté seul dans cet appartement devenu vide, pourtant empli de souvenirs qui lui donnaient encore mal au cœur.

Aussi, assis dans ce café en tête à tête avec ses propres sentiments, il se sentit à nouveau abandonné à son sort, laissé pour compte. Seul à cette table. Seul une fois de plus. C'était devenu une habitude, visiblement.
Entre ses mains, les larmes se pressèrent contre ses paupières ; il les refoula tant bien que mal, frottant doucement ses yeux pour en faire partir toute l'humidité.
Pourquoi ratait-il tout ce qu'il entreprenait ces derniers temps ? Pourquoi chaque rencontre, chaque projet se soldait-il en un échec cuisant ?
Il lâcha un long soupir pour se décharger de toutes ses émotions négatives et libéra sa figure pour passer une main dans ses cheveux, leur donnant un petit mouvement arrière qui ne durerait sans doute pas longtemps.
Bon. Il allait partir, lui aussi. Retrouver le chemin de sa maison, se réfugier dans sa chambre, pleurer tout son soûl pour se sentir mieux.
Oui, c’était un bon plan.
Oliver jeta un dernier coup d’œil désabusé à leur table ; Morgan n’avait pas touché à sa crêpe. Pas non plus à son chocolat chaud. Le jeune homme inspira fort pour ne pas de nouveau se cacher entre ses bras. Il devait payer, mais rien que l’idée de s’approcher tout seul du bar après cette scène l’effrayait.
Avant néanmoins… Il mourrait d’envie de faire autre chose. Les regards des clients étaient encore braqués sur lui. L’étudiant riait toujours un peu par intermittence.
Il se leva assez bruyamment, se retourna vers eux, leur lançant un regard noir :

"C’est vraiment tout ce que vous avez à faire ?!" lança-t-il brutalement, faisant naître la surprise sur leurs visages.

Ni plus, ni moins. Juste assez pour leur faire remarquer que leur comportement était tout bonnement pitoyable. Et pour faire taire cet idiot à lunettes.
Oh, Oliver aurait été un autre Pokémon, il ne s’en serait sans doute pas arrêté là… Mais disons qu’en combat direct il n’était pas forcément le plus doué. Alors parfois, il valait mieux se défendre avec les mots plutôt qu’avec les poings.
Rapidement, ne désirant pas passer plus de temps ici, il rejoignit le comptoir où l’attendait déjà Luis, l'œil brillant. Il rougit un peu, ne sachant que dire, baissant ses yeux plein de honte à ses chaussures :

"La note s'il-te-plaît, maugréa-t-il, avant d'ajouter à demi-voix :Désolé pour l'agitation.

Le vieux propriétaire eut un petit sourire où paraissait toute sa douceur et gentillesse. D'une main ferme, il tapota doucement l'épaule d'Oliver qui osa enfin lever les yeux jusqu'à lui.

– Il est jeune, ton ami. Ça fait quelque temps que je le vois traîner vers le port… Tu devrais faire attention à lui. Il marqua un petit silence, se remémorant leurs commandes. On va dire que ça te fait cent pokédollars. Je te fais cadeau de cinquante ; tu es un client habitué après tout.

L'hybride fit une drôle de tête, à la fois rassuré et très étonné par les paroles du vieil homme.

– Je… Je le connais à peine. Je l'avais invité pour me faire pardonner… Je pense que c'est raté. Fouillant dans sa poche de pantalon, il en sortit quelques billets froissés qu'il déposa sur la banquette. Merci, en tous cas. À la prochaine. Salut Max !"

Il fit un petit signe de la main à son camarade de soirée et sortit sans plus de cérémonie, bien content de quitter ce terrible café.
Le soleil s'était levé. Il jeta un coup d'œil à son portable : huit heures trente. Joliberges commençait doucement à s'animer ; quelques passants faisaient leurs petites affaires dans la rue, allant chez l'un, chez l'autre, revenant avec une baguette de pain sous le bras, balayant tranquillement leur perron…
Les yeux rougis, le Zarbi jeta un regard désespéré au ciel bleu piqué de quelques nuages immaculés.
Qu'allait-il faire, maintenant ? Finalement, il n'avait pas vraiment envie de rentrer, de s'enfermer dans sa vieille chambre et de jouer au mort toute la matinée. Il avait la sensation que marcher lui ferait plus de bien, l'aiderait à évacuer cette tristesse qui pesait lourd sur ses épaules. Aussi songea-t-il à prendre la route de chez lui pour continuer plus bas, vers les criques. Il y en avait de jolies ; sans doute trouverait-il une plage assez intimiste pour les accueillir, lui et ses tourments ?
Il se mit donc en route, le cœur chiffonné, tête basse. Certains le saluaient d'un simple signe ; il répondait poliment, sans faire trop d'effusion.
Sa maison apparut au détour d'une ruelle ; les volets étaient ouverts, d'un bleu délavé. Quelques fleurs avaient été plantées dans le jardin ; sa mère les entretenait avec soin. Il hésita à s'y arrêter un moment pour prendre avec lui un nouveau livre emprunté à la bibliothèque mais préféra finalement continuer son chemin, arpentant tranquillement les pavés qui laissèrent bien vite place à un petit chemin de terre.
Il le connaissait bien, l'ayant de nombreuses fois emprunté ; c'était un passage qui descendait jusqu'aux massifs rocheux ; en contre-bas il y avait quelques plages, séparées par de petits pans de terres où arbres et mauvaises herbes poussaient tranquillement.

Après dix minutes de marche, il croisa un pêcheur ; il le salua d'une voix claire, surpris par la réponse que l'homme lui adressa :

"Je serais vous je n'irai pas par là. Il y a un hybride qui s'acharne sur les rochers plus bas. Il ne vaut mieux pas se trouver à proximité."

Oliver fit semblant de ne pas être vraiment inquiété et continua comme si de rien n'était. Pourtant, son cœur sauta dans sa poitrine : peut-être Morgan s'était-il réfugié dans une crique ? Il sentit un frisson d'espoir parcourir sa nuque ; décidément, il n'avait vraiment pas envie que leur première rencontre se termine de cette façon. S'il s'était isolé par ici, il devait le retrouver, s'excuser encore, et puis lui jurer qu'il ne chercherait plus à le voir si tel était le souhait du rouquin.
Son propre entêtement le fit sourire : il faisait une sorte de fixette, c'était plutôt particulier… Il ne parvenait pas à expliquer son comportement.
Toujours était-il qu'un mélange d'excitation et d'appréhension envahit sa poitrine alors qu'il atteignit le bout du chemin et le début des falaises.

Elles n'étaient pas vraiment hautes, mais assez pour se faire mal si on en tombait. À présent, les descendre était un jeu d'enfant pour Oliver. Il lui suffisait de se soulever un peu au-dessus du sol et de flotter jusqu'en bas.
Bien vite, il entendit de petits bruits. Il se laissa guider par son instinct et se rapprocha du bord d'un massif rocheux plus volumineux que les autres. Avec précaution, l'hybride s'y assit et regarda ce qu'il y avait plus bas, sur la plage de sable fin : une petite boule rouge était assise, tremblante, sanglotante.
Trouvé.
Le rouge éclaboussa un peu ses joues. Il avait encore tellement honte de l'avoir mis dans cet état ; la culpabilité lui fit se mordiller les lèvres, nerveusement. Oliver se devait de le consoler, de le remettre d'aplomb. Il ne pouvait pas lui tourner le dos, faire comme si tout allait bien, comme si rien ne s'était passé : ce serait trop lâche, et il avait déjà fait cette erreur.
Il ne la commettrait pas une seconde fois.
Pourtant, quelqu'un d'autre aurait tourné le dos à ce garçon un peu trop impulsif, un peu trop explosif qui venait de ruiner un moment potentiellement agréable. Qui venait de lui donner une honte monumentale.
Il s'éleva donc doucement dans les airs et descendit avec précaution la falaise, restant bien concentré pour ne pas avoir de mauvaise surprise.
Il connaissait cette crique ; lui et Ariel s'y étaient rendus de nombreuses fois adolescents. Un endroit sympathique pour se baigner tranquillement…

Une fois les pieds au sol, Oliver resta immobile, appréhendant les mots du rouquin qui n'avait pas hésité à l'envoyer dans les roses un peu plus tôt. Pourtant, au bout de quelques secondes passées à l'observer pleurer tout seul dans son coin, l'envie de le réconforter prit le dessus sur la peur d'un énième rejet. Il s'approcha à pas de velours, jetant un regard impressionné au rocher qui quelques minutes plus tôt devait encore se dresser fièrement. Désormais, sa partie supérieure était brisée en plusieurs grosses pierres qui gisaient aux pieds du Lougaroc.
Le Zarbi fit une petite moue impressionnée : quelle force !
Il reporta finalement son attention sur ces petites épaules parsemées de mèches rouges qui se secouaient sans cesse, accompagnant dans leur danse de lourds sanglots étouffés.

Dix ans plus tôt, il avait été foudroyé après s'être approché discrètement de son meilleur ami, sans s'annoncer.
Aujourd'hui, il tenterait à nouveau l'expérience, ses entrailles se tordant avec l'appréhension.
Oliver s'approcha tout prêt de Morgan et s'assit à ses côtés, posant une main tremblante sur son épaule. Il ferma les yeux, le visage crispé, attendant une nouvelle décharge… Mais rien ne se produisit. Laissant échapper un soupir soulagé, il leva à nouveau les yeux sur cette statue de pierre, désormais découpée en mille morceaux, caressant doucement le dos du jeune homme pour tenter de le calmer :

"J'aime bien la nouvelle forme que tu as donné à cette roche. Ça donne un mouvement un peu abstrait, assez dynamique. À défaut d'être esthétique, c'est plutôt intéressant.

Son humour plus que moyen lui permettait de tuer le malaise qui s'insinuait en lui. Il détailla Morgan, recroquevillé, ses bras serrant ses jambes fort contre lui. Il fit une grimace en apercevant sa main recouverte de sang frais, salement amochée.

– Par contre ça serait bien que t'évites de te faire aussi mal. Lâcha-t-il après un petit silence où seul le bruit des vagues léchant le sable retentissait. Il faudrait soigner ça, pas laisser traîner.

Oliver eut une idée. Il chercha un petit moment dans ses différentes poches et en sortit un petit paquet de mouchoirs, un peu ratatiné mais qui ferait sans doute l'affaire.

– Tiens, dit-il doucement, recommençant ses caresses réconfortantes dans le cou du garçon. De quoi sécher tes larmes et nettoyer un peu ta blessure."

Il inspira profondément, baissant la tête pour détailler quelques morceaux de coquillages enfouis dans le sable à ses pieds.

– Pardon pour ma méprise. C'était vraiment idiot de ma part. Je comprendrai que tu ne veuilles plus me parler. Que tu me demandes de partir et de te laisser tranquille."

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Morgan Otso
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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptySam 3 Aoû - 0:14

About that nightJoliberges - Crique
Morgan
Oliver
La tempête est passée. Ne demeure à l'horizon qu'un terrain vague, vide de toute existence. Il n'y a pas un nuage, pas un souffle d'air – seule reste une atmosphère pesante, brûlante, chaotique. C'est toujours la même chose, après que Morgan ait extériorisé ses colères, ses peurs, ses frustrations. Maintenant que sa tête est vide, il n'est capable de rien d'autre que de pleurer, alors que l'intégralité de la scène se rejoue dans son esprit. Il se revoit se relever subitement et renverser sa chaise. Il se revoit taper sur la table et laisser éclater sa rage. Il revoit le visage de Oliver, à la fois stupéfait, honteux et terrifié. Un nouveau sanglot secoue violemment ses épaules alors que de grosses larmes roulent ses joues, trempant ses genoux et ses avant-bras. Un si gentil garçon … comment Morgan a-t-il pu seulement douter de sa sincérité ? S'il avait voulu le juger, il l'aurait fait dès le début. Il aurait passé son chemin à l'instant même où il aurait reconnu la demoiselle en détresse de l'avant-veille. Et pourtant, il s'est intéressé à lui. Il s'est inquiété, même. Et pour se faire pardonner, il l'a invité dans ce charmant café, lui offrant même de quoi remplir son estomac plaintif. Mais il a suffit que le Zarbi fasse un pas de travers, un seul, pour que tout bascule. Pour que Morgan se sente jugé, pointé du doigt, critiqué. Assez pour que de hautes portes de fer claquent devant son nez et réveille en lui une terreur profonde, viscérale. Assez pour tout gâcher.

Et maintenant que tout est terminé, Morgan se sent plus pitoyable que jamais. Sa tête lui fait mal. Sa main lui fait mal. Son ventre lui fait mal. Le nœud tordant son estomac s'est défait au moment même où le rocher explosait sous son coup, rappelant douloureusement au rouquin à quel point il est vide, à quel point il a faim. Mais il ne peut décidément pas retourner au café et reprendre sa place comme si rien ne s'était passé. D'ailleurs, il est préférable qu'il évite cette rue pendant les semaines à venir. Il a causé un tel fiasco … La honte enserre son cœur alors qu'il essuie quelques larmes d'une main tremblante, étalant du sable sur ses joues rougies et trempées. Un geste bien inutile, car de nouvelles viennent prendre la place des précédentes, sillons argentées traçant leur chemin entre la saleté répandue sur son visage. Ses yeux le pique toujours autant, mais ce n'est rien comparé à la douleur dans sa main. Elle fait si mal qu'il n'ose même pas la bouger, ne serait-ce que pour essuyer le sang qui a commencé à sécher, formant des croûtes disgracieuses sur ses phalanges. En fait, Morgan n'est plus capable de rien, si ce n'est attendre que ses maux s'amenuisent, suffisamment pour qu'il rejoigne sa chambre à l'auberge et disparaisse sous les draps pour broyer du noir, seul face à ses démons. Et pour la première fois depuis son départ d'Alola, il regrette la Colline Dicarat et ces gens qui l'ont vu grandir. Son mal du pays est puissant, douloureux. Plus qu'il ne le croit lui-même.

Et pendant un instant, son esprit hagard songe à Tôma. Tôma et ses étreintes rassurantes lorsque, dans un moment comme celui-là, Morgan n'était pas bien. Il a toujours eu un effet apaisant sur le rouquin, comme un pansement, un baume au cœur. Lorsque la colère commençait à enfler en lui, à menacer d'exploser, le Lougaroc savait toujours comment le calmer, comment s'assurer qu'il ne cède pas à ses pulsions. En d'autres termes, il était un soutien important pour Morgan – vital, presque. Mais plus jamais il ne viendra le prendre dans ses bras. Plus jamais il ne déposera un baiser sur son front en lui promettant des jours meilleurs. Cette époque est finie, révolue, oubliée. Qu'importe que son cœur saigne, que son corps brûle de le revoir, ça ne changera rien. Si Tôma l'avait aimé, vraiment aimé, il serait parti à sa recherche. Il aurait tenté de le retrouver, afin de s'excuser et repartir sur des bases saines. Les premiers temps, Morgan y a cru. Il patientait des heures aux bords des quais, attendant avec espoir voir sa haute stature descendre d'un bateau et se ruer dans ses bras. Mais personne n'est venu. Que ce soit Tôma, son père ou un quelconque membre du Clan. Tous l'ont abandonné à son triste sort, le laissant seul dans une ville qu'il ne connaît pas, à devoir subvenir seul à ses besoins alors, qu'au fond, il n'est encore qu'un gamin. Un gamin qui, dans sa volonté de devenir un adulte, multiplie les faux pas et les mauvais choix.

Ses yeux se remplissent de nouvelles larmes lorsqu'une main sur son épaule le fait violemment sursauter, créant un nouveau vent de panique dans sa tête. Les yeux écarquillés, le visage ravagé par la peine, le cœur de Morgan rate un battement dans sa poitrine lorsqu'il reconnaît Oliver. Que fait-il ici ? Il n'a rien à y faire. Le mieux pour lui, la solution la plus saine, la plus logique, aurait été de reprendre sa petite vie en l'oubliant. Et pourtant, il est assit à ses côtés, se permettant même un peu d'humour. Si cela n'atteint pas le Lougaroc, une partie de lui est pourtant sincèrement reconnaissante de le savoir là, tout près de lui, comme un ami fidèle. Et sa gentillesse, sa prévenance, ne fait qu'accentuer la peine du rouquin. Il ne mérite pas que l'on perde son temps pour lui. Surtout pas après le scandale qu'il a provoqué au café. Il a laissé Oliver seul pour affronter les clients et le personnel aux regards accusateurs. Le Zarbi a du gérer cette situation seul, s'excuser pour le dérangement et porter cette responsabilité qui, pourtant, incombe à Morgan et à lui seulement. La culpabilité pèse sur son cœur comme le monde sur le dos de Regigigas et il a conscience que même les plus plates et les plus sincères excuses ne suffiront pas à pardonner ce qu'il a fait. Le rouquin a été si violent, si égoïste … tant qu'il se sent défaillir de nouveau, alors qu'une boule se forme dans le creux de son ventre, nouvelle bombe à retardement menaçant d'exploser à tout moment.

Pourtant, les légères caresses que Oliver lui offre dans le bas de son dos à le mérite de la faire désenfler, comme lorsque l'on crève un ballon de baudruche. Morgan se surprend même à frissonner sous ses doigts, alors qu'une sensation pas si inconnue se réveille doucement dans le creux de ses reins. Une sensation d'apaisement, de douceur inégalée qui lui donne la chaire de poule – une délicieuse chaire de poule.

Par contre ça serait bien que t'évites de te faire aussi mal. Il faudrait soigner ça, pas laisser traîner. Il fouille dans ses poches un instant, mettant finalement la main sur un petit paquet de mouchoirs. Tiens. De quoi sécher tes larmes et nettoyer un peu ta blessure.

Et de nouveau, le Zarbi vient faire courir ses doigts sur lui, au niveau de sa nuque cette fois, et Morgan se surprend à fermer doucement les yeux de bien-être. C'est sûrement l'une des choses qui lui manquent le plus depuis son arrivée à Joliberges : de la tendresse. Et Arceus sait à quel point le garçon en a besoin. D'une main tremblante, la gorge encore un peu trop nouée pour parler, il tire un mouchoir du paquet et le déplie de sa main gauche, le tapotant tout doucement sur ses phalanges écorchées, grimaçant de douleur au moindre petit contact. Cela n'a d'ailleurs pour effet que de retirer le peu de sang frais restant – Morgan a la main qui tremble bien trop pour s'occuper de sa blessure comme il se doit. Alors il laisse tomber l'affaire, se contentant de froisser le mouchoir à peine sali dans sa paume, souffrant en silence. Sûrement serait-il plus avisé de désinfecter le tout et protéger sa chair à vif avec un bandage aseptisé mais … le Lougaroc est loin d'avoir ce qu'il faut sous la main. Alors tant pis, il la laisse comme ça, espérant seulement que tout disparaisse rapidement et lui permette de reprendre le travail – il lui faut de l'argent s'il veut un toit au dessus de sa tête, ce n'est pas négociable. Mais encore faut-il que son patron veuille encore de lui s'il reste inaccessible pendant quelques jours …

De plus en plus serein, le regard dans le vague, Morgan ressent pendant un instant le besoin de se laisser aller contre Oliver, de laisser tomber sa tête sur son épaule et de se laisser cajoler jusqu'à ce que la douleur dans sa tête et dans son cœur ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Mais il ne peut s'y résoudre – pas après ce qu'il lui a fait. C'était déjà un miracle – ou du masochisme ? - que le Zarbi se tienne à ses côtés, il ne lui faut donc pas abuser de sa gentillesse. Bien qu'il en ait envie, vraiment très envie. Tout autant qu'il rêve de se perdre simplement dans ses bras, à la recherche de ce réconfort, de cette tendresse, qui lui manque tant. En toute innocence, évidemment – Morgan n'est pas si désespéré, bien qu'il n'ait que très rarement tenu un mois sans rien faire depuis sa toute première fois avec Yodevan, aux alentours de ses dix-sept ans. Mais ce n'est pas ça qu'il ressent pour Oliver, à cet instant. Il n'a besoin que de sa gentillesse, cette chaleur naturelle qu'il dégage et qui fait tellement de bien à l'esprit torturé du Lougaroc. Il l'a ressenti à l'instant même où il s'est présenté à lui, ses joues rouges de honte après avoir réalisé sa méprise. Oliver est si solaire, si rayonnant malgré sa maladresse qu'il éblouie Morgan de sa bienveillance. Et une fois de plus, il prouve au Lougaroc à quel point il est un type bien :

Pardon pour ma méprise. C'était vraiment idiot de ma part. Je comprendrai que tu ne veuilles plus me parler. Que tu me demandes de partir et de te laisser tranquille.
N-Non ! Ne … Morgan dégluti difficilement, tentant de se débarrasser de cette boule dans sa gorge. Ce n'est pas de ta faute. C'est moi qui comprendrait si … si tu ne voulais plus me parler.

Pourquoi ? Pourquoi s'attribut-il cette culpabilité ? Oliver n'y est pour rien. Oui, il a fait fausse-route. Mais étant donné le contexte, n'est-ce pas normal ? La première fois que le Zarbi l'a vu, Morgan était en robe et en talons hauts, au bras d'un homme certes un peu trop insistant, mais un homme quand même. Et quand le brun lui a demandé ce qu'il faisait à ce moment là, tout ce que Morgan a trouvé à dire, c'est qu'il travaillait. Ce n'est pas étonnant qu'il arrive à une telle conclusion, qu'il se fasse de telles idées. Le Lougaroc lui-même, dans le cas contraire, aurait très sûrement eu le même chemin de pensée. Parce que c'est, malheureusement, ce qui semble le plus logique. Et puis, il n'est pas si loin du compte. Le métier d'escort signifie également vendre son corps, d'une certaine façon. La nuance est, justement, qu'il n'y a aucune relation sexuelle au bout du chemin. Du moins, officiellement. Parce qu'en toute honnêteté, Morgan pourrait très bien terminer la soirée en s'assurant quelques billets supplémentaires s'il allait jusque là. Il a déjà eu des propositions, qu'il a toujours décliné avec politesse – et ses clients acceptaient, comprenaient. Exception faite du porc de l'avant-veille, dont l'ivresse ne lui permettait sûrement pas de distinguer un « oui » d'un « non ». Et d'une certaine façon, il peut se féliciter d'avoir toujours échappé à cela. Dans l'immédiat, rien ne lui promet que cela n'arrivera pas, une fois.

Mais Morgan ne veut pas penser à cela. Surtout pas. Ce dont il a besoin, c'est de refouler les souvenirs terribles qui s'imposent à son esprit dès qu'il songe au sexe, d'une façon ou d'une autre. C'est trop récent, trop douloureux pour qu'il aborde sereinement la question. De toute façon, ce n'est pas comme s'il risquait de se trouver quelqu'un, étant donné qu'il est déjà incapable de se faire des amis. Le seul garçon qui lui a tendu une main bienveillante, il l'a éloigné à coup de griffes, comme un chat enragé. Et ce même garçon est désormais assit prêt de lui, soucieux, adorablement inquiet à son sujet. Morgan lève finalement ses yeux mouillés vers son joli minois, constatant avec horreur que, pendant une seconde, il s'est délecté que la terreur déformant ses traits.

Tu devrais ne plus me parler d'ailleurs. J'ai été horrible. Vraiment horrible.

Morgan renifle difficilement, dans une tentation désespérée que refouler les larmes qui menacent, de nouveau, de s'échapper de ses yeux grenats. Il ramène également sa main blessée contre lui, gêné à la simple idée que Oliver constate les dégâts. Le Lougaroc ne veut pas qu'il s'inquiète davantage pour lui. Il ne le mérite pas. Il ferait même mieux de partir, même si cette simple idée broie le cœur de Morgan. Cependant, il comprendrait parfaitement sa démarche. Il n'y a rien de sain à s'attarder davantage en sa compagnie. Justement, Oliver se torture davantage, alors qu'il n'a aucune raison de le faire. Il n'a d'ailleurs rien à se reprocher, puisque toute la faute repose uniquement sur Morgan. Et ce dernier s'en veut sincèrement d'avoir exploser ainsi, d'avoir gâcher un moment qui aurait pu être très agréable, d'avoir déranger les autres clients venu déjeuner tranquillement. Non seulement il a fait du mal à Oliver, mais il a également été pénible pour ces personnes n'ayant absolument rien demandé. C'est la première fois qu'une chose pareille lui arrive. En temps normal, il arrive à fuir avant que la bombe n'explose – la seule autre fois où il n'a pas su se retenir, c'est face à Tôma. Et voyez-en les conséquences. La honte s'empare à nouveau de lui et Morgan se hâte d'échapper au regard d'Oliver, ne pouvant supporter davantage cette lueur pourtant si apaisante qui émane de lui.

Je suis tellement désolé. Tellement désolé. J'ai si honte … j'ai envie de disparaître six pieds sous terre. Je ne suis qu'un idiot. Un idiot doué pour toujours tout gâcher. Je suis si … si désolé. Pardon. Pardon.

Et ce dernier mot se déforme dans un nouveau sanglot, alors que Morgan sert davantage ses genoux contre lui, enfouissant sa tête dans le creux de son coude gauche, sa main droite le brûlant douloureusement.
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Oliver W. Saëns
Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptySam 3 Aoû - 15:14
About that nightft. Morgan Otso

Ses caresses devinrent plus lentes, plus douces. Oliver sentait que sa présence apaisait un peu Morgan, et un léger sourire éclaira son visage ; un sourire un peu triste. Le bruit des vagues berçait son esprit endolori, ralentissait les battements de son cœur qui s'était un peu trop affolé au cours de cette matinée. Il se sentait autant épuisé qu'un lendemain de soirée ; d'ailleurs, de larges cernes noircissaient le contour de ses yeux, lui donnant un petit air fatigué.
De son autre main, il frotta ses paupières pour essayer d'en chasser toute trace de sommeil qui les rendait lourde, si lourde. Il aurait payé cher pour faire une petite sieste sur cette plage, à l'abri des regards, dans le plus beau des silences… 
Son regard se posa à nouveau sur le visage de son camarade : il avait mieux à faire. L'hybride ne pouvait pas laisser le Lougaroc dans cet état ; son devoir était de le consoler, de faire cesser ces grosses larmes qui coulaient encore le long de ses joues. À leurs côtés, abandonné dans le sable, il y avait encore le paquet de mouchoir qu'il avait un peu plus tôt déterré de sa poche. Morgan avait vaguement tenté de nettoyer le sang frais et séché de sa blessure, tremblant, en vain. Il n'en avait certainement pas la force, et le Zarbi ne pouvait s'empêcher de vouloir le soigner, l'amener chez lui pour faire un bandage digne de ce nom. Mais c'était encore trop tôt pour le lui proposer. Il attendrait un peu ; il attendrait que les larmes se tarissent, que le sourire revienne, même si la peine du rouquin lui semblait telle qu'il doutait presque de le revoir sourire un jour.
Au moins, ses tentatives semblaient un tant soit peu fonctionner ; les yeux fermés, Morgan paraissait un peu plus serein. Aussi, Oliver passa son bras autour des épaules du garçon, l'amenant doucement et imperceptiblement vers lui, veillant bien à ne pas être trop brusque. Il avait bien compris qu'il ne fallait pas trop être rentre-dedans avec lui. Le prendre avec des pincettes.
Son sourire s'intensifia lorsque Morgan prit la parole, manifestant un pessimisme certain :

"N-Non ! Ne … Ce n'est pas de ta faute. C'est moi qui comprendrait si … si tu ne voulais plus me parler."

Les mots étaient un peu étouffés ; ses sanglots l'empêchaient de parler facilement. Oliver tapota doucement son épaule droite comme pour faire passer ce malaise qui devait le prendre par à gorge et lentement l'étouffer.
Morgan osa se tourner vers lui, les yeux embués de larmes, le visage sali par le sable et la poussière collés à ses joues. Des sillons marquaient sa peau, quelques traces de sang aussi :

– Tu devrais ne plus me parler d'ailleurs. J'ai été horrible. Vraiment horrible.

Le Zarbi secoua doucement la tête, exprimant ainsi son désaccord, cherchant les bons mots pour le convaincre que non, il n'avait pas été horrible. Il avait seulement réagi comme un garçon de dix-neuf ans perdu dans une région qui lui était inconnue, livré à lui-même, face à sa solitude, sa colère et ses questions auxquelles personne n'était à même de répondre. Oh, Oliver connaissait ce sentiment de rage, de ras-le-bol que l'on pouvait ressentir dans ce genre de situation. C'était tellement dur… Des périodes qu'il avait eu un peu de mal à surmonter, coincé entre le manque d'Ariel, la découverte de sa nature mais aussi de ses préférences sexuelles. À l'époque, il avait tout gardé pour lui ; il s'était torturé l'esprit quelques mois avant de vider son sac auprès d'une bonne amie qui avait eu la gentillesse de l'écouter d'une oreille attentive, dépourvue de tout jugement.
Un confident, c'était sans doute ce dont avait besoin Morgan. Le Zarbi ne s'imposerait jamais comme tel ; d'ailleurs, ce n'était pas du tout son objectif. Mais si un jour – en admettant qu'ils continuent à se voir et à se parler – le Lougaroc se mettait à lui raconter ses malheurs, ses bobos, ses tracas, alors il l'écouterait tout aussi attentivement et ferait de son mieux pour le rassurer, pour le réconforter.
Tout le monde avait besoin d'une personne sympathique en qui accorder toute sa confiance.
Alors seulement, on avait l'impression d'être à même de s'en sortir et d'avancer.

Oliver prit une grande bouffée d'air frais, vaguement iodée, qui remua quelque chose d'étrange dans ses entrailles. Ce trouble qu'il avait eu vers ses dix-huit ans, lui aussi, semblait être revenu. Seulement, ce confident, il ne l'avait plus. Alors il laissait ses pensées négatives proliférer dans sa tête, tromper ses sentiments, pourrir ses journées. La situation devenait critique, mais il était aussi un peu plus âgé. À vingt-trois ans, on savait prendre sur soi.
Jusqu'à ce que ça explose.

Pris dans ses pensées, le brun avait cessé ses douces caresses, gardant seulement son bras autour de l'épaule de son camarade que les sanglots avaient repris. Il lui lança un regard un peu triste, un peu inquiet aussi, mais le rouquin se réfugia en baissant la tête, brisant tout contact visuel.

"Morgan… Murmura-t-il sur un ton qui marquait son inquiétude. C'est pas vrai… Tu n'as pas été… hé !

Recroquevillé sur lui-même, les jambes encore plus collées à son torse, le Lougaroc se retranchait de nouveau dans son chagrin, laissant d'abord fuiter quelques douloureuses excuses, troublées par de lourds sanglots qui faisaient de nouveau trembler ses épaules :

– Je suis tellement désolé. Tellement désolé. J'ai si honte … j'ai envie de disparaître six pieds sous terre. Je ne suis qu'un idiot. Un idiot doué pour toujours tout gâcher. Je suis si … si désolé. Pardon. Pardon.

Sa main meurtrie resta immobile, luisante de sang qui coulait encore, bien décidé à ne pas sécher trop vite, tandis que le minois déformé par la peine du garçon se cacha dans son coude. Oliver fit une petite moue désemparée. Que pouvait-il faire de plus au juste ? Attendre qu'il se calme ? Toujours vainement le réconforter ?
Il n'avait pas vraiment d'autre solution.
Alors, avec toute la douceur dont il était capable, sa main qui s'était un peu serrée autour de son épaule se perdit dans la nuque du garçon et caressa doucement ses cheveux. La douleur de le voir s'effondrer de cette façon lui serrait douloureusement la gorge ; Oliver essaya plusieurs fois de ravaler cette amertume qui s'était collée à son palais, presque indélébile.
Pourquoi s'excusait-il comme ça ? Il ne lui en voulait pas. Ou du moins, il l'avait déjà pardonné : à quoi bon rester dans sa rancune quand l'autre se trouvait bien plus mal que soi ? La haine ne résoudrait rien. Seule un peu de tendresse pouvait faire des miracles.

Les mèches rouges et longues de Morgan étaient d'une douceur incomparable, malgré le sable et la poussière de roche qui les avaient souillées et emmêlées les unes aux autres. Elles retombaient au niveau de ses hanches et certaines traînaient au sol, se teintant d'un blanc jaunâtre. Leur couleur paraissait pour la première fois de la matinée un peu terne, un peu malade.
Sans trop réfléchir, bouleversé par les sanglots du Lougaroc, Oliver l'avait délicatement pris dans ses bras, l'attirant tout contre lui et appuyant sa joue contre son crâne. Il répétait d'une voix douce quelques chuut ça va aller, tapotant son dos par intermittence :

"Regarde, dit-il au terme d'un long silence entrecoupé de pleurs plus ou moins étouffés, J'ai l'air de t'en vouloir ? De te trouver horrible ? De ne plus jamais vouloir te parler ?

Du bout des doigts, il chercha un moment le paquet de clinex qui se trouvait un peu plus tôt à leurs pieds. Une fois qu'il eut mis la main dessus, il s'attela à en sortir un mouchoir, luttant maladroitement, refusant de libérer Morgan de son étreinte : il savait très bien qu'il profiterait de l'occasion pour s'écarter de nouveau, le fuir lui et sa douceur encombrante.

– On a tous eu des moments comme ça, tu sais …? Alors ça ne rime à rien de vouloir disparaître. Dans tous les cas, je te retiendrai. Un joli sourire, tout doux, rayonnant de bienveillance prit place sur son visage. "Morgan… Est-ce que j'ai droit à un petit sourire…? Ou à un simple regard ?"

Ne laissant pas trop le choix au rouquin, il essuya ses larmes et chassa le sable collés à ses joues de la pointe du mouchoir, difficilement extirpé de son emballage.
Puis, avec beaucoup de précaution, il prit sa main droite dans la sienne et l'examina attentivement. Ce n'était pas une blessure grave ; sans doute rien de cassé, rien de fêlé. Seulement une peau en lambeaux qui saignait abondamment et rendait la plaie impressionnante :

"Ça doit vraiment te tenir compagnie. Tu le fais souvent de t'attaquer à des rochers sans défense ? Il laissa échapper un petit rire. Tu lui as réglé son compte à celui-là. Mais la prochaine fois, ce serait mieux de le faire avec tes griffes… Pas que je sois un spécialiste, hein. Bien au contraire."

Oliver se redressa tant bien que mal, un peu avachi sous le poids du Lougaroc. Il n'avait pas beaucoup de force, alors ce n'était sûrement pas le mieux placé pour lui faire des leçons de morale… Mais il savait au moins que la plupart des hybrides pouvaient faire apparaître des attributs qui leur étaient propres : aussi, un Lougaroc devait posséder une bonne paire de griffes tranchantes comme des rasoirs.
Lui, en tant que Zarbi, n'avait pas cette chance… Même si l'idée d'un œil qui aurait pu apparaître au beau milieu de son front le faisait parfois un peu rire.
Bon. Rien de bien intéressant dans les tous les cas. Rien qui puisse l'aider à découper un rocher en petits morceaux !
Il libéra Morgan de son étreinte, gardant pourtant sa main écorchée près de lui, n'osant pas trop la bouger. Il lui fallait soigner cette blessure ; elle pourrait vite s'infecter si le rouquin la laissait telle quelle… Et visiblement, il ne roulait pas sur l'or, alors ce ne devait pas être les pansements qui foisonnaient dans sa chambre.
Il passa une main dans ses cheveux ébènes, ne sachant pas trop comment lui demander de venir chez lui sans avoir l'air d'un gros pervers ; le rouge gagna à nouveau ses joues. Décidément, Morgan lui faisait de l'effet, même s'il était difficile pour lui de l'avouer :

Tu… Tu accepterais que je te désinfecte et recouvre tout ça…? Ma maison n'est pas loin… Mais parents seront certainement partis au travail, alors… Il marqua une pause, se rendant bien compte que son discours pouvait être un peu ambiguë. Ses pommettes s'empourprèrent violemment. C-C'est juste… Pour quelques minutes ! Le temps de te soigner. J'ai juste peur que ça s'infecte avec… Euh… La poussière, le sable, le sel… Enfin, t'as compris quoi."

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Morgan Otso
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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptySam 3 Aoû - 22:14

About that nightJoliberges - Crique
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Telles des montagnes russes, les sentiments de Morgan montent et descendent, font des loopings, donnent la nausée. Tantôt il n'a envie que de se laisser cajoler par Oliver pendant des heures. Tantôt, il veut prendre ses jambes à son cou et établir une distance de sécurité entre eux. Pour ne pas blesser le Zarbi à nouveau, ne pas lui offrir un autre spectacle pitoyable. Morgan ne le connaît pas tant que ça, mais il veut le préserver de ses colères, de ses tourments, ne pas le mettre face à une autre bombe. Si c'est arrivé une fois … ça peut très bien recommencer. Le Lougaroc a toujours été nerveux, prompt à l'angoisse. Et dans une ville qu'il ne connaît pas encore tout à fait, il ne lui faut pas grand chose pour le mettre en déroute. Surtout qu'il n'a personne à qui se raccrocher, personne à qui se confier. Certes, l'aubergiste garde un œil sur lui, mais elle n'est pas sa chaperonne pour autant. Et Morgan ne veut surtout pas l'embêter avec ses états-d'âme : elle est bien assez occupée comme ça. C'est bien dans des moments comme ceux-là que le rouquin réalise à quel point il est seul, à quel point les membres de son Clan étaient importants pour son équilibre et son bien-être. Évidemment, il y a bien des choses que personne ne savait sur lui – son homosexualité par exemple, qui restée secrète par on  ne sait quel miracle – mais savoir qu'il y aurait toujours une main tendue et une oreille attentive à disposition était déjà rassurant, en soit. Mais ici, Morgan est seul. Définitivement seul.

Et il faut croire qu'il ne fait rien pour arranger les choses. Parce que le seul garçon qui lui tend la main et se montre amical avec lui, il faut que le Lougaroc le couvre de honte. Et Morgan s'en veut tellement qu'il désirerait presque s'enfoncer dans le sol, disparaître à tout jamais. Sa tête lui fait mal, tellement mal qu'il ne sait plus penser distinctement - tout est brouillé, tout est flou. Tout ce qui lui assure qu'il est bel et bien ici, sur cette plage, dans le monde réel, ce sont les douces caresses du Zarbi, sages et apaisantes. Quand ses mains vont se perdre dans ses cheveux, un frisson glacé dégringole dans le dos de Morgan, les souvenirs des garçons tirant sans ménagement sur ses mèches autrefois châtains s'imposant à son esprit. Mais Oliver se contente de les caresser doucement, appréciant leur douceur, leur longueur. Il faut dire que le rouquin a toujours prit grand soin de ses cheveux. Sa mère lui avait donné cette habitude tout petit et même quand elle est partie, il a gardé ce réflexe. Leur changement de couleur à son évolution n'a en rien changé la donne et c'est avec un certain plaisir inavoué que Morgan les peigne, les coiffe, les entretient. Récemment, ils sont devenus un objet de travail important, un détail physique appréciable et apprécié de ses clients. Raison de plus pour les chouchouter et s'assurer qu'ils demeurent beaux, longs et soyeux. Pour que l'illusion fonctionne, il est important de s'attarder sur les détails.

Et soudain, sans crier gare, Oliver attire Morgan contre lui, l'enveloppant de ses bras dans une étreinte douce et rassurante. Dans une volonté de l'apaiser, le Zarbi lui chuchote quelques mots à l'oreille en tapotant le bas de son dos. Et cela fonctionne, parce que la sensation de ses bras passés autour de son corps frêle est sincèrement sécurisante. Là, le Lougaroc a l'impression que plus rien ni personne ne pourrait lui faire de mal. Doucement, lentement, ses sanglots s'amenuisent, ses larmes se tarrissent. Ne demeurent quelques rares soubresauts, qui secouent mollement les épaules du garçon.

Regarde. J'ai l'air de t'en vouloir ? De te trouver horrible ? De ne plus jamais vouloir te parler ? Bien que Morgan ne le voit pas faire, il l'entend lutter un moment contre le paquet de mouchoirs, décidément bien farouche. On a tous eu des moments comme ça, tu sais …? Alors ça ne rime à rien de vouloir disparaître. Dans tous les cas, je te retiendrai. Morgan… Est-ce que j'ai droit à un petit sourire…? Ou à un simple regard ?

Oliver ne lui laisse cependant pas le choix, parce qu'il se met à doucement nettoyer son visage à l'aide du mouchoir, créant forcément un contact visuel. Morgan sent d'ailleurs le rouge lui monter furieusement aux joues en avisant le sourire doux et bienveillant du Zarbi, qui réveillent dans son cœur des sensations oubliées depuis plus d'un mois. Papillonnant des yeux, à la fois embarrassé et charmé d'avoir droit à un tel traitement, Morgan sent son visage sécher progressivement sous la douceur du mouchoir. Une fois son affaire terminée, Oliver se saisit de la main blessée du rouquin avec d'extrêmes précautions. Et le concerné se laisse faire, confiant, désireux que cette douleur aigüe disparaisse. Il sait très bien que ce n'est rien de si grave en soi, qu'il n'a absolument rien de cassé. Mais sa chair à vif à de quoi impressionner, dégoûter. D'ailleurs, le simple fait de remuer faiblement les phalanges est extrêmement douloureux, puisque cela tire sa peau et sa plaie sanguinolente. Un peu honteux de s'être mit dans un état pareil, Morgan lève des yeux timides vers Oliver, en attente de son avis, de sa réaction. Sûrement doit-il penser que le Lougaroc n'y est pas allé de main morte, et il n'aurait absolument pas tort. Il a mit tellement de force, tellement de rage dans son coup que le pauvre rocher n'y a pas survécu. Des blocs de roches gisent désormais ça et là, vestiges du haut rocher qu'ils formaient autrefois.

Ça doit vraiment te tenir compagnie. Tu le fais souvent de t'attaquer à des rochers sans défense ? Tu lui as réglé son compte à celui-là. Mais la prochaine fois, ce serait mieux de le faire avec tes griffes… Pas que je sois un spécialiste, hein. Bien au contraire.

Bien que Morgan veuille répondre, sa propre voix se bloque dans sa gorge, alors il se contente de hocher bêtement la tête, bien que ça ne doive pas signifier grand chose pour Oliver. Mais oui, il le fait souvent, très souvent. La Colline Dicarat, et plus précisément les rochers et les arbres trônant à son sommet, en sont témoins. Cependant, Morgan a toujours préféré se défouler sur cela plutôt que sur les autres. Sa dernière volonté, c'est bien de faire du mal à qui que ce soit. Le seul ayant jamais eu la chance de goûter à la fureur de ses griffes, c'est le visage de Tôma – et les balafres que Morgan a taillé dans son visage ne disparaîtront jamais, pas même avec le temps. Inconscient de cette force nouvelle offerte pas son évolution, il ne s'est absolument pas rendu compte qu'il avait sorti ses griffes, qu'il avait tailladé sa peau. Son adversaire a du souffrir, horriblement. Et si ce pauvre rocher pouvait parler, il en dirait tout autant. Ce n'est donc pas étonnant qu'il se soit fait une blessure pareille. Et encore, il a de la chance dans son malheur, parce qu'il aurait très bien pu la casser. Heureusement, son type roche lui garanti un corps plus solide que ses pairs, sinon il aurait très bien pu perdre définitivement l'usage de sa main droite. Et là, ça aurait été un vrai fiasco. Ainsi handicapé, son avenir ne lui proposerait plus grand chose.

Lorsque Oliver le libère finalement de son étreinte, Morgan lutte contre l'envie de se blottir davantage contre lui, refusant que tout cela s'arrête. Mais il refoule cette pensée et accepte gentiment de s'éloigner. Le Zarbi garde pourtant sa main blessée dans les siennes, prenant garde à ne pas trop la manipuler. Et ses précautions touchent sincèrement Morgan, qui se surprend à lui faire les yeux doux, comme le suppliant de ne jamais le lâcher.

Tu… Tu accepterais que je te désinfecte et recouvre tout ça…? Ma maison n'est pas loin… Mais parents seront certainement partis au travail, alors… C-C'est juste… Pour quelques minutes ! Le temps de te soigner. J'ai juste peur que ça s'infecte avec… Euh… La poussière, le sable, le sel… Enfin, t'as compris quoi.

Et comme le Zarbi, le rouge éclabousse furieusement les joues de Morgan. Cette proposition est teintée d'innocence mais la simple idée de mettre un pied chez lui, dans son intimité, fait s'envoler une nuée de papillons dans son estomac. Cela dit, le Lougaroc lui fait sincèrement confiance. Il sait que Oliver ne tentera rien – ce serait bien inconscient de sa part, après avoir assisté à une telle démonstration de force. Même avec une main blessée, le rouquin se sait parfaitement capable de mettre le garçon en déroute. Mais ce sera bien inutile, il le sait déjà. Et de toute évidence, il lui faut vraiment soigner cette main pour être certain que les plaies ne s'infectent pas. Puisqu'il ne veut absolument pas mettre les pieds chez un médecin – une tradition dans son Clan ancrée dans sa tête – il ne peut pas refuser cette chance que Oliver lui offre. Alors Morgan hoche doucement la tête, parvenant finalement à faire sortir quelques mots de sa gorge étranglée :


O-Oui, oui. S'il te plaît. Euh, merci. Je veux dire merci.

De sa main gauche, il essuie les dernières larmes prisonnières de ses longs cils, mettant ainsi un terme à sa crise de sanglots. Même sa douleur à la tête s'amenuise petit à petit, bien que ces pleurs l'ait sincèrement fatigué. Et pour ne rien arranger, son ventre se remet à gronder, réclamant la pitance que la colère lui a refusé. Morgan repense alors à sa crêpe, dont il a grignoté qu'une infime partie. Il se sent tellement mal d'avoir gâché de la nourriture – et d'avoir incombé à Oliver de la payer. D'autant plus que tout paraissait si bon. Luis peut se vanter d'être le propriétaire d'un adorable établissement, c'est une certitude. Mais le Lougaroc doute pouvoir y remettre les pieds un jour, étant donné le scandale qu'il a créé. Même s'il venait s'excuser le front contre le carrelage, l'embarra qui l'habite lui fera forcément faire demi-tour avant même d'avoir poussé la porte.

Je suis vraiment désolé pour … la crêpe. Je te rembourserai. Je te le promets.

C'est la moindre des choses, après tout. Oliver n'a pas à payer pour quelque chose qu'il n'a pas consommé – et que Morgan n'a pas plus touché. Certes, le Lougaroc ne roule pas sur l'or mais il a tout de même de quoi rembourser le Zarbi. Et même si ce dernier n'est pas d'accord, il le fera. Puisqu'il s'apprête visiblement à se rendre chez lui, il mémorisera le chemin pour glisser quelques pokédollars dans la boîte aux lettres, s'il le faut.
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Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptyDim 4 Aoû - 2:38
About that nightft. Morgan Otso

Oliver pinça ses lèvres, engageant un tête à tête avec le sable à ses pieds. Le regard de Morgan s'était adouci, ses sanglots avaient laissé place à de légers tremblements… Il avait de quoi être fier : le calmer n'avait pas été facile. Pourtant, prenant la place de la joie, un autre sentiment l'envahit, affolant son pauvre petit cœur. Un sentiment qui gonflait dans sa poitrine comme un énorme ballon de baudruche que la plus petite épine aurait pu faire éclater. Le rouge à ses joues s'intensifia encore, fondant ses tâches de rousseur, envahissant son petit nez retroussé, remontant jusqu'à son front. Il déglutit.
Les yeux de Morgan s'étaient adoucis, oui. Et malgré ce blanc devenu rose de chagrin, ces cils ployant sous les dernières larmes, leur couleur était magnifique. D'un grenat profond dans lequel il avait aimé se perdre l'instant d'une seconde, avant de s'interdire volontairement ce plaisir… Avant de se protéger en fuyant tout contact visuel avec le garçon.
Le Zarbi fit mine de ranger le paquet de mouchoir dans sa poche, comme si de rien n'était. Pourtant, l'écarlate qui recouvrait l'intégralité de son visage n'avait rien de très discret. Certes, quelques mèches ébènes tombaient sur son front, sur ses joues, mais elles ne faisaient qu'accentuer le contraste.
Il prit une grande inspiration pour s'aider à refouler quelques pensées tenaces qui se bousculaient, terribles, dans sa tête. Chacune d'entre elles faisait naître un papillon multicolore dans son ventre, qui s'envolait et le chatouillait désagréablement. Quoi ? Il était temps de s'avouer des choses…? Quelles choses ?
Ça. Ça, c'était un peu gênant, à vrai dire. Ça, ça lui était interdit. Pourquoi ? Parce qu'il le connaissait à peine, enfin ! Et puis… Et puis ce n'était pas le moment… Pas vrai…?
Pourtant, une phrase toute simple revenait souvent, tel un écho, une voix lointaine qu'il entendait pourtant très distinctement : Il te plait.
Oliver eut un petit mouvement de recul involontaire, comme si fuir le garçon ferait disparaître ces vilains mots. Il adressa un petit sourire gêné au Lougaroc de dessous sa chevelure particulièrement emmêlée, et lui rendit sa main blessée avec une délicatesse remarquable. Il lui fallait bien sauver les apparences : son malaise commençait à se faire sentir, et ce n'était surtout pas ce dont ils avaient besoin. De la bonne humeur, un peu d'optimisme auraient été plus salutaires.
Il te plaît. Oui, il me plaît. Beaucoup m'ont plu. Ça… Ça ne veut rien dire… Pourquoi encore ce déni ? Pourquoi…? Il avait ignoré ses sentiments de longues années durant, tout ça pour tomber dans ses bras au terme de deux soirées au goût particulièrement nostalgique.
À quoi cela servirait-il de commettre à nouveau la même erreur ?
Une seule réponse : il ne voulait pas… Pas encore. Un peu de paix : c'était tout ce qu'il demandait. Des semaines entières de silence, d'harmonie. Des semaines où la solitude deviendrait enfin son amie et pas ce vice qui le jetait dans la gueule de toutes sortes de dépendance. Il n'avait pas envie de souffrir à nouveau, de se lancer dans des espérances vaines, des espérances douloureuses qui laisseraient de profondes plaies dans son cœur.
Alors non.
Il ne lui plairait pas, car il ne le voulait pas. Point final. Fin de la discussion.
Pourtant, ce frisson qui parcourut le bas de son dos pour remonter le long de son épine dorsale lorsque Morgan lui répondit sembla dire le contraire :

"O-Oui, oui. S'il te plaît. Euh, merci. Je veux dire merci."

Il releva honteusement la tête, sachant parfaitement qu'il devait ressembler à un Darumaron, la figure cramoisie, les yeux un peu plus sombre que d'habitude. Pourtant, lorsqu'il découvrit que Morgan arborait lui aussi des joues éclaboussée de carmin, un petit sourire charmé étira doucement ses lèvres pâles : visiblement, le Zarbi n'était pas le seul à ne pas rester indifférent. Boon. Sur ce coup-là, il se devait quand même d'avouer qu'il était surpris ; jamais rien de tel ne lui était arrivé… Il se demandait si du haut de ses dix-neuf ans le Lougaroc comprenait ce qui était en train de se passer.
Pouvait-on… Si ses théories étaient exactes… Pouvait-on parler de coup du destin ? De coup de foudre ?
Oliver passa une main nerveuse dans ses cheveux qu'il mit d'autant plus en désordre. Oh… Il tombait dans le pathos, dans le romantique gnan gnan. Zut. Ce n'était pas dans ses habitudes, pourtant : il était plutôt du genre coup d'un soir, lui. Du genre tue-l'amour.
Un coup de foudre ?! Hmmpf, légende urbaine. Décidément, ça disjonctait complètement là-haut. Certes, ils avaient l'air de se plaire mutuellement – et c'était plutôt un bon début – mais ça s'arrêtait là. Ça s'arrêterait là.
Et puis… Ce n'était peut-être que de la gêne qu'il voyait là, sur le visage du rouquin ? Certainement. Il se faisait clairement des films.

Alors, masquant ce sourire qui en disait long, il le remplaça par un ton un peu plus sérieux qu'auparavant, sans doute pour se donner une sorte de contenance…?

"Ce n'est pas loin, ne t'inquiètes pas. Je… Je ne t'embêterai plus après."

Une pointe douloureuse lui donna une sensation désagréable. Il se contredisait toutes les deux secondes ; c'était psychologiquement épuisant. À vrai dire, son esprit et son corps entiers paraissaient se lancer dans une croisade meurtrière qui laissait sur son chemin des lambeaux de sentiments et de pensées variés, mais aussi de petits picotements un peu partout.
Se levant doucement, Oliver s'étira de tout son long, se hissant sur la pointe des pieds et tendant les bras jusqu'au ciel, tel un Icare en quête d'une mort rapide qui mettrait fin à tous ses petits tracas de jeune adulte. La mer, imperturbable, léchait le sable, emportant des milliers de grains avec elle, en ramenant des centaines d'autres.
La poésie de cet endroit laissait toujours le Zarbi nostalgique et victime de sa sensibilité naturelle, particulièrement exacerbée.
Il était temps de mettre ses pensées de côté et de passer à autre chose. S'activer pour régler bien vite cette affaire, ne plus en parler. Il se faisait consciemment violence, allant contre sa propre volonté. Une auto-mutilation étrange qu'il s'expliquait par des conclusions bancales…

Les grondements de l'estomac de Morgan lui décrochèrent un petit rire. Il repensa à cette pauvre crêpe qui était restée entière dans son assiette. Visiblement, le rouquin avait l'appétit fragile ; le moindre bouleversement semblait radicalement lui couper l'appétit.
D'ailleurs, une honte dévorante paraissait avoir pris possession de lui ; ses mots, un peu penauds, attendrirent une fois de plus Oliver :

"Je suis vraiment désolé pour … la crêpe. Je te rembourserai. Je te le promets.

Il fit une petite moue amusée, s'empressant de répondre assez franchement :

– Honnêtement, c'est plutôt moi qui suis désolé pour toi. Tu as l'air d'avoir particulièrement faim. Ses yeux brillaient de malice. J'ai des gâteaux secs à la maison. Je t'en donnerai ; ça vaut ce que ça vaut, mais ça rempli un peu l'estomac.

Oliver fit quelques pas sur la plage avant de s'appuyer contre le vieux rocher que la rage de Morgan avait salement amoché. Il lui adressa un énième sourire rassurant.

– Et bien sûr, ajouta-t-il sur un ton taquin. Il est absolument hors de question que tu me rembourses. Je n'avais qu'à être plus… Intelligent, on va dire."

Ses pommettes avaient retrouvé une couleur plus ou moins normale, recouvrant leurs petites tâches brunes qui les parsemaient délicatement.
Le Zarbi bâilla à s'en décrocher la mâchoire avant de revenir vers le Lougaroc et de lui tendre la main, lui faisant signe de se lever. La force de sa poign fit poindre une petite grimace étonnée au coin de ses lèvres ; visiblement, contrairement aux apparences, il était loin d'être le plus fort des deux. C'était assez… Déstabilisant. Mais il ne le prenait pas mal ; au fond, la chose était plutôt courante. Oliver était d'une nature fragile, et il se l'avouait facilement, contrairement à d'autres choses.
Une fois sur le point de partir, le brun parut un instant embêté :

"Je… J'espère que ça ne va pas être trop pénible pour toi de remonter la corniche. Au pire, suis mes pas, je la connais bien, celle-là. Et si tu veux de l'aide… Tu n'as qu'à faire signe."

Il n'en dit pas plus et tourna les talents pour entamer l'escalade de ce mur de pierre qui se dressait désormais entre eux et Joliberges. Désireux d'aider de près ou de loin le rouquin, il n'utilisa pas son pouvoir de lévitation et escalada la roche normalement, cherchant de bonnes prises et une route globalement sûre.
Ils rebroussèrent alors chemin, cette fois-ci l'un derrière l'autre, plongés tout deux dans un silence contemplatif. La végétation par ici était particulièrement dense et magnifique. Le soleil des falaises faisait pousser les plantes à une vitesse déconcertante.
Oliver se retournait de temps à autres pour s'assurer que Morgan le suivait toujours ; la peur qu'il disparaisse à nouveau sans rien dire pesait malgré lui sur ses épaules. Il se trouvait ridicule mais ne pouvait pas pour autant empêcher ces petites craintes de lui venir en tête.

Finalement, au bout de cinq petites minutes de marche, le Zarbi vit se dessiner le toit de sa maison d'enfance à un peu plus de deux cents mètres. Il la pointa du doigt et recommença à parler avec un léger enjouement qui se ternit au fil de ses mots pour laisser place à une certaine reconnaissance :

"C'est elle, avec les volets bleu pastel et les deux balcons plein de fleurs. Je… Merci d'avoir accepté mon aide. Ça me touche après tout ce qui s'est passé… J'ai cru que tu ne voudrais plus jamais me parler.

Une fois devant la porte, Oliver chercha un instant ses clés dans ses différentes poche et sortit un trousseau agrémenté d'un petit zarbi en point d'exclamation.

– La voilà, la petite vilaine. Il la tourna dans la serrure et abaissa avec assurance la poignée argentée. Après toi !" ajouta-t-il enfin en ouvrant la porte en grand pour laisser passer Morgan.

Comme prévu, ses parents étaient déjà partis au travail. Il devait être aux alentours de neuf heures et quart ; un petit vent frais soufflait encore mais la température avait relativement augmenté. À l'intérieur, le soleil filtrait à travers les rideaux bleus transparents. Un porte manteau en bois se tenait fier et droit à leur gauche. La télé et le canapé étaient un peu plus loin, dans un petit coin qui n'était autre que le salon. Un joli tapis brodé faisait office de décoration aux côtés de petits cactus disposés méticuleusement sur deux étagères successives. Une table basse en verre arborait un petit monticule de magazines et journaux qui n'attendaient qu'à être lus.
Par l'embrasure d'une porte entrouverte sur leur droite, on pouvait discerner les débuts de la cuisine et de la salle à manger.
Oliver désigna le canapé d'un signe de tête ; une jolie couverture rouge en velours recouvrait son cuir marron foncé :

" Euh… Assieds-toi, fais comme chez toi. Je… Je vais aller chercher de quoi nettoyer, désinfecter et bander tout ça."

Il lui lança un regard encourageant et lui adressa alors un de ses plus beaux sourires, le rose aux joues, avant de s'éloigner pour monter les marches de l'escalier, tout au fond. Il disparut, ne laissant de lui que le bruit de ses pas sur les marches.
Oliver était, même s'il ne se l'avouait qu'à moitié, absolument ravi de recevoir le rouquin chez lui.

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Morgan Otso
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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptyDim 4 Aoû - 13:18

About that nightJoliberges - Maison des Saëns
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Oliver
La crise est définitivement terminée. La colère comme les larmes se sont tarries, libérant Morgan de cette accumulation de rage, de peur, de honte. Son cœur s'est apaisé, son esprit s'est tranquilisé. Et pour cela, il faut sincèrement remercier Oliver. Sans sa présence, sans sa gentillesse, le rouquin serait encore en train de pleurer toutes les larmes de son corps, ratatiné en boule, seul au milieu de cette crique déserte. Et d'ailleurs, cet effet que le Zarbi a sur lui fait naître des questionnements parfaitement légitime dans son cerveau. Jamais personne n'a été capable de l'apaiser si facilement, si rapidement – sauf Tôma. Est-ce que cela signifie … Non, ça ne signifie rien du tout. Absolument rien. Morgan ne connaît Oliver que depuis quoi ? Deux heures peut-être ? Il est parfaitement impossible – incensé, même! - qu'il développe quoi que ce soit de si fort en si peu de temps. Si son cœur s'emballe, si des papillons volent dans son estomac, c'est pour la simple et unique raison que le manque de liens sociaux commence à lui monter à la tête. Morgan n'a jamais été si seul de toute sa vie – alors cette compagnie que Oliver lui offre le rend euphorique, d'une certaine façon. C'est dans sa nature de Lougaroc, de membre d'une meute, d'avoir besoin de compagnie, de soutien. Ce n'est absolument pas une histoire d'amour, d'attirance ou quoi que ce soit du même acabit. Sa rupture avec Tôma est trop récente, trop fraîche, trop douloureuse encore pour que son cœur accepte un nouveau départ. Il saigne encore abondamment, déchiqueté, mutilé, comme un animal innocent qu'un prédateur aurait tué pour son seul plaisir.

Et pourtant, pourquoi ses rouges le brûle lorsqu'il croise le regard naturellement sombre et pourtant si charmant du Zarbi ? Pourquoi son cœur s'emballe à la simple idée de sentir, de nouveau, ses doigts dans sa nuque, dans son dos, dans ses cheveux ? Pourquoi sa présence l'apaise-t-il tant ? Pourquoi est-ce que Morgan voudrait que … Non!. Morgan ne veut rien. Absolument rien. Il se fait des idées. Plus que son esprit, c'est son corps qui réclame une étreinte, de l'affection. Ce corps si salit, si souillé par d'autres garçons. S'il le savait, Oliver refuserait très sûrement de le toucher à nouveau. Et cette simple idée semble briser le cœur de Morgan. Il ne veut pas que le brun le voit tel qu'il est vraiment. Il voudrait tant sauver les apparences, avoir l'air de quelqu'un de bien, de parfaitement honnête et de moralement acceptable. Mais le Lougaroc est bien loin du compte. Son travail en est déjà une preuve un peu trop formelle. Qui de normal accepterait de se faire passer pour une femme afin de faire les yeux doux à de parfaits inconnus qui n'attendent de vous que vous incarniez la parfaite petit lady bien éduquée, à la conversation riche et au minois adorable ? Pour quelqu'un qui cherche tant à affirmer sa virilité, Morgan s'y prend de travers, se met lui-même des bâtons dans les roues. Et forcément, ça lui cause des problèmes. La preuve en est avec ce qu'il vient de se passer suite à la méprise – justifiée – de Oliver …

Morgan échappe à ses drôles de pensées lorsque Oliver se lève, s'étirant de tout son long, comme désireux de frôler le soleil du bout des doigts. Le Lougaroc semble d'ailleurs apercevoir un peu de son ventre et, réalisant qu'il se perd un instant à le contempler, il détourne vivement la tête, s'intéressant soudain à un coquillage nacré gisant devant la pointe de sa chaussure. S'il commence à le mater, ça va vraiment mal finir. Et si le Zarbi s'en rend compte … Morgan ne veut même pas y penser. Il faut absolument qu'il arrête de se faire des films s'il veut sincèrement qu'une amitié naisse entre lui et Oliver. Il ne veut pas prendre le risque de tout gâcher à nouveau. Le brun lui a offert une seconde chance, il ne doit absolument pas la rater. Alors Morgan préfère perdre son regard dans l'immensité de la mer, qui s'étend à perte de vue jusqu'à la ligne d'horizon. Et là-bas, loin, très loin, il y a Alola, ses îles magnifiques, ses panoramas de rêve, ses traditions ancestrales, sa maison. Si la nostalgie enfle dans son cœur, le Lougaroc la repousse aussitôt, refusant de succomber de nouveau à ce mal du pays qui, chaque jour, lui chuchote de retourner auprès des siens. Il ne retournera pas à Alola, pas maintenant. Et en a-t-il toujours tant envie ? Un petit quelque chose risque de l'attacher à Joliberges plus qu'il ne le croit.

Honnêtement, c'est plutôt moi qui suis désolé pour toi. Tu as l'air d'avoir particulièrement faim. J'ai des gâteaux secs à la maison. Je t'en donnerai ; ça vaut ce que ça vaut, mais ça rempli un peu l'estomac. Le ventre de Morgan gronde, semblant accepter cette invitation lui promettant, enfin, un peu de répit. Et bien sûr, il est absolument hors de question que tu me rembourses. Je n'avais qu'à être plus… Intelligent, on va dire.

Encore et toujours le même mea culpa. Pourquoi insiste-t-il tant pour porter cette culpabilité ? Si Morgan a envie de le raisonner sur ce point, une petite voix intérieure lui souffle que ce serait bien inutile. Oliver est déterminé à assumer sa part de responsabilité et rien de ce qu'il pourrait dire ou faire ne changerait quoi que ce soit. Quel garçon têtu ! Pour peu, il n'a rien à envier à un Lougaroc. En tout cas, le voilà qui tend sa main à Morgan, l'invitant à se relever. Et le rouquin la saisit sans hésiter, confiant, de nouveau stable sur ses deux jambes. De sa main gauche, il prend même la peine d'épousseter un peu son pantalon, chassant les grains de sable s'accrochant un peu trop fermement au tissu. Et alors, Oliver relève un petit détail auquel Morgan n'avait pas pensé. Remonter la corniche … Les yeux du Lougaroc détaillent un instant le passage, et il en vient à se demander comment il a pu arriver jusque là, tout à l'heure. Néanmoins, même avec une main blessée, il se sait capable de remonter sans trop de souci. Après tout, il a grandi au milieu des falaises, l'escalade ne lui fait pas peur, loin de là. Cependant, par souci de sécurité, Morgan compte marcher dans les pas d'Oliver. Puisqu'il connaît la crique, d'après ses propres dires, le rouquin n'a pas trop de souci à se faire s'il se contente simplement de l'imiter. Dans le cas contraire, il n'aura qu'à laisser parler son instinct. Il ne le trahit jamais pour ce genre de chose.

S'en suivi un long moment de silence, pendant lequel Morgan se contente d'observer les environs, découvrant ces petits coins de Joliberges qu'il ne connaît pas. La végétation ici est dense, gorgée d'un soleil qui la gâte de ses rayons une majeure partie de la journée. Ces buissons aux feuilles larges lui rappellent forcément ceux poussant dans le village de son enfance, dans lequel il parvenait à se cacher lors des parties de cache-cache. Et ses doux souvenirs de son enfance font naître un petit sourire nostalgique sur ses lèvres. Il sursaute presque de surprise lorsque la voix d'Oliver s'élève devant lui :

C'est elle, avec les volets bleu pastel et les deux balcons plein de fleurs. Je… Merci d'avoir accepté mon aide. Ça me touche après tout ce qui s'est passé… J'ai cru que tu ne voudrais plus jamais me parler.

Encore et toujours la même rengaine. N'a-t-il donc pas conscience que, dans l'histoire, le plus chanceux, c'est Morgan ? Après tout, c'est lui qui devrait être toucher que Oliver accepte de lui parler de nouveau. C'est lui qui a hurlé dans le café, lui qui a gâché leur petit-déjeuner, lui qui s'est enfuit précipitamment. Et s'il meurt d'envie de lui faire rentrer tout ça dans le crâne, il a de nouveau cette sensation que ce serait peine perdue. Du moins, pour aujourd'hui. D'ici quelques temps, lorsque de l'eau aura coulé sous les ponts, Morgan viendra lui mettre des point sur le i. D'ailleurs, pourquoi pense-t-il déjà si loin ? Le fait qu'ils se revoient est déjà si évidemment dans son esprit ? Le Lougaroc préfère ne pas répondre à sa propre question, s'empêtrant plus encore dans le déni, refusant de faire face à cette réalité trop belle pour être vraie. Il garde donc la bouche hermétiquement close tandis que le Zarbi fouille ses poches, en tirant finalement une petite clé qu'il enfonce puis tourne dans la serrure, déverrouillant ainsi la porte. Il l'invite ensuite à rentrer en premier, ce que Morgan fait presque timidement, pénétrant avec une certaine curiosité cette maison qui a vu grandir son accompagnateur. Il n'ose cependant pas trop laisser traîner son regard, ne voulant pas passer pour un voyeur. C'est donc le regard rivé sur ses chaussures qu'il rejoint le canapé que Oliver lui a désigné. Et c'est d'ailleurs avec mille précautions qu'il s'y assoit, soudain gêné à l'idée qu'il puisse mettre le désordre dans cette jolie maison bien rangée. Oliver, lui, disparaît dans les escaliers.

Malgré lui, Morgan ne peut s'empêcher de laisser courir son regard sur les murs. Ca et là sont accrochés de nombreux cadres dans lesquels trônent diverses photographies. Le Lougaroc reconnaît aussitôt Oliver sur l'une d'elle : il a beau être bien plus petit, ses cheveux rebelles et ses tâches de rousseur sont exactement les mêmes. Sur une autre, il aperçoit deux adultes qu'il identifie comme étant les parents du Zarbi : la femme tient d'ailleurs ce dernier contre elle, un sourire tendre étirant ses lèvres. Mais c'est sur un cadre proche de la télévision que les yeux du rouquin se figent. Il y voit deux garçons, l'un brun, l'un roux, bras dessus bras dessous, grimaçant devant l'objectif dans le but, sans aucun doute, d'enquiquiner le photographe rêvant plutôt d'un cliché plus honorable. Si, évidemment, le brun n'est autre qu'Oliver, Morgan n'a aucune idée de qui peut l'accompagner. Et puis, il se souvient des mots entendus au café, plus tôt. Oh, d'ailleurs tu nous ramènes encore un rouquin! Ce fameux garçon avec qui tout le monde semble le confondre ou le comparer … ne serait-ce pas cet Ariel ? Ce garçon dont la simple mention de son nom semble raviver des souvenirs bien spécifiques dans la mémoire de Oliver ? Quelle relation partageaient-ils, tous les deux ? Ils devaient être proches, très proches si une telle photographie trône à présent sur un mur de sa maison d'enfance. Et quelque part, Morgan a sincèrement envie de connaître le fin mot de cette histoire. Même si, pour cela, il devra faire preuve de patience.

S'arrachant finalement à la contemplation des photographies, son regard tombe sur la pile de journaux et de magazines envahissant la table basse. L'un d'eux est ouvert d'ailleurs – l'un des parents d'Oliver devait le lire afin de partir au travail. Curieux, Morgan le tire un peu vers lui, attiré par les images embellissant l'article. Il découvre alors qu'un festival sur le thème d'Alola se tient à Rivamar pendant tout l'été. Son but ? Promouvoir le tourisme sur l'archipel en invitant les intéressés à découvrir quelques spécialités locales ainsi que des offres de voyage aux prix très attractifs. Surprit qu'un tel événement puisse avoir lieu, le Lougaroc parcourt l'article du regard, lisant avec un intérêt certain toutes les activités proposées. Dégustation de masaladas, tressage de panier, confection de couronne de fleur, apprentissage des danses locales … Tout un programme qui rappelle à Morgan toute la richesse culturelle de la région qui l'a vu naître. Et forcément, l'envie d'y aller est si forte que le rouquin doute pouvoir y échapper. Certes, ce n'est qu'un festival et pas la réalité, mais la simple idée de pouvoir se rapprocher un peu d'Alola et de sa culture a le potentiel de soigner un peu ce mal du pays qu'il ressent depuis son arrivée, il y a un peu plus d'un mois. Et puis, il a tellement envie de croquer dans une malasada de nouveau … ! Son estomac gronde d'approbation. C'est décidé : Morgan se rendra à ce festival. Suffit juste de trouver comment …

Le bruit des pas d'Oliver descendant l'escalier détourne l'attention du Lougaroc qui sourit en le voyant réapparaître, tout un nécessaire de premier soin dans les mains. Docilement, il lui tend sa main comme un petit chien bien éduqué, prêt à recevoir les soins nécessaires. Si le désinfectant le pique horriblement, Morgan se contente de serrer les dents pour ne pas couiner comme un enfant. Il n'est pas vraiment douillet en règle générale, mais il a toujours eu horreur de ce genre de truc. Quand, petit, il s'écorchait les genoux en tombant, c'était une véritable guerre entre ses parents et lui, puisqu'il fuyait dès qu'on lui présentait de l'alcool. Il en venait même à hurler, espérant vainement que cela dissuade ses parents de le désinfecter. En vain évidemment, parce qu'ils gagnaient toujours la bataille.

Dis … souffle-t-il sans pour autant lever les yeux vers Oliver. Tu sais comment se rendre à Rivamar ? Il y a un bus ou quelque chose comme ça ?

De toute évidence, le Zarbi doit savoir comment se déplacer dans cette région. Dans le cas contraire … Morgan se débrouillera tout seul. Il doit bien y avoir des ordinateurs dans le Centre Pokémon pour lui permettre de faire quelques recherches. C'est le seul moyen pour lui d'accéder à un internet, puisqu'il n'a pas de smartphone. Il n'a même pas un simple téléphone portable, d'ailleurs. Son père a toujours jugé cela parfaitement inutile. Et ce n'est pas avec ses faibles moyens qu'il va pouvoir s'en acheter un maintenant. Alors tant pis, les ordinateurs en libre-service feront parfaitement l'affaire. A condition, bien sûr, qu'il réussisse à comprendre l'itinéraire – et ça ce n'est vraiment pas gagné. Pas que Morgan ait un très mauvais sens de l'orientation mais … il ne connaît pas le nom de tous les arrêts de bus de Joliberges. Et encore moins ceux de Féli-Cité ! Heureusement que son employeur dispose de chauffeurs pour l'escorter jusqu'à la capitale, sinon le Lougaroc serait perdu au fin fond de la campagne de Sinnoh, à l'heure qu'il est. Enfin, même s'il brûle d'envie d'aller jeter un œil à ce festival, rien ne lui garantie qu'il s'y rendra vraiment. Le voyage va représenter un certain coût et selon son montant, il cédera ou pas. Morgan a bien conscience qu'il doit se faire plaisir de temps en temps mais … il est bien difficile pour lui d'oser utiliser son argent pour autre chose que les premières nécessités. Une peur parfaitement justifiée, parce qu'il n'a jamais eu à subvenir seul à ses besoins auparavant. Et il réalise à quel point ce n'est pas chose aisée.

Merci pour tout ça, ose-t-il en avisant le bandage recouvrant désormais sa main. Je t'en suis sincèrement reconnaissant.

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Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptyDim 4 Aoû - 22:22
About that nightft. Morgan Otso

L'escalier en bois de sa maison était particulièrement raide. Petit, pris d'excitation, il s'y était de nombreuses fois pris les pieds, terminant ses petites aventures par une grosse crise de larmes. Oliver se tenait donc toujours à la rampe par précaution, arrivant en haut les jambes toujours un peu douloureuses. L'étage était un grand couloir qui disposait d'un deuxième canapé en tissu ; il y avait en tout six portes : deux de chaque côté du meuble, trois autres en face, et une dernière au fond. Les Saëns avaient à leur arrivée à Sinnoh dépensé beaucoup de leurs économies pour s'acheter cette grande et jolie maison aux nombreux atouts. D'abord son architecture, relativement originale, comportant deux beaux balcons. Et puis également ses deux chambres d'ami, sa salle de bain spacieuse et sa paire de toilettes qui évitaient de nombreux conflits au sein du cocon.
familial.
Le Zarbi frémit, surpris par la différence de température qu'il y avait avec le rez-de-chaussée ; en haut, une aération trop prolongée avait laissé planer un froid glacial.
Un peu pressé, il se dirigea vers la porte de la salle de bain qu'il ouvrit à la volée pour y piocher tout ce qu'il lui fallait. À vrai dire, il n'avait pas envie de faire attendre Morgan ; il savait que le rouquin n'était pas venu pour ses beaux yeux mais plutôt pour son côté… Pratique. Enfin, c'était ce qu'il préférait se dire, évitant une fois encore de se poser trop de questions dérangeantes. Alors, se hissant sur la pointe des pieds, dos au lavabo, il chercha dans les placards donc les parties supérieures lui étaient quasiment hors de portée. Du bout des doigts, il tira vers lui une trousse de premiers secours, qui avait été poussée tout au fond par son père. Là-dedans, il y avait certainement de quoi soigner son petit compagnon… Même s'il manquait encore un petit quelque chose qui ferait sans doute la différence… Il ouvrit un autre placard pour saisir une petite bouteille de désinfectant. Normalement, il n'était pas encore périmé ; il ferait parfaitement l'affaire.
Son enthousiasme à peine dissimulé, il ressortit de la salle de bain une main particulièrement encombrée et referma doucement la porte.

Oliver ne tarda pas plus à l'étage et redescendit bien vite les escaliers, veillant bien à poser ses pieds de manière à ne pas dégringoler les marches et faire une entrée un peu trop triomphante devant les jolis yeux de Morgan.
Ce dernier s'était timidement assis sur le canapé en cuir ; il semblait regarder avec curiosité les petits cadres posés au dessus du meuble télé. L'observant discrètement, Oliver rougit un peu. Peu de gens l'avaient vu enfant, et l'idée que le rouquin pose ses yeux grenats sur des photos qui dataient de ses huit ans le troublait un peu. Pas en mal, bien sûr ; au contraire. Il avait l'impression de partager avec lui une part de son intimité, et c'était un sentiment assez agréable.
Une fois de plus, il secoua doucement la tête, réprimant de nouveau ces émotions qui submergeaient son petit cœur et serrait ses entrailles. Il se sentait une légère envie de vomir et refusait de se remettre dans un état pareil. Car oui, lorsque quelqu'un lui plaisait, il était assez fréquent de le voir rejeter toute nourriture plusieurs jours d'affilée, vivant seulement d'amour et d'eau fraîche. Mais il n'était pas du tout amoureux, là, pas vrai ? Non. Pas du tout. Ça aurait été trop fulgurant. Bien trop fulgurant.
À peine pouvait-il parler d'un petit intérêt pour ce garçon qui se tenait assis dans son salon. Mais un intérêt tout léger alors, vraiment tout léger.

Le Zarbi sortit de sa cachette et rejoignit Morgan d'un pas décidé, s'asseyant à ses côtés en se jetant de tout son poids sur le canapé :

"Voilà ! J'ai tout ce qu'il faut ! s'exclama-t-il une fois installé. Bon, je vais essayer d'être rapide et efficace. Par contre, ça risque de piquer."

Il disposa la trousse de toilette sur la table basse, après avoir poussé quelques magazines, et l'ouvrit rapidement, découvrant des bandes autoadhésives, des compresses, une lotion nettoyante et aseptisante, des petits ciseaux… Et un gel hydro-alcoolique qu'il se hâta de passer sur ses mains pour les nettoyer.
Prenant un sachet de compresse qu'il déchira avec méthode, Oliver adressa un petit sourire rassurant à Morgan ; il imbiba alors sa gaze de lotion et tendit sa main pour recueillir celle blessée du Lougaroc. Le sang suintait encore tandis que des croûtes s'étaient un peu formées. Délicatement, le Zarbi tapota la peau devenue rouge du garçon, enlevant une bonne couche de sang séché sur son passage. Il lança un regard inquiet au rouquin :

"Tu me dis si je te fais mal, d'accord ? Je suis pas là pour te torturer."

Ne recueillant pas de réponse ni de plainte déchirante, Oliver continua sa petite affaire sans ajouter un mot. S'emparant d'une deuxième compresse, il y étala du désinfectant qu'il passa avec tout autant de douceur sur la plaie à vif ; il savait parfaitement que ce produit pouvait beaucoup piquer, aussi guetta-t-il la réaction de son petit patient. La tête baissée, ses cheveux tombaient devant ses yeux et ne lui permettait pas de voir s'il lui faisait mal ou pas…
Aussi ne s'attarda-t-il pas longtemps sur la question et une fois les soins terminés, il se prépara à panser la blessure du Lougaroc qui le prit de court en lui posant une question à laquelle il ne s'attendait absolument pas :

"Dis … Tu sais comment se rendre à Rivamar ? Il y a un bus ou quelque chose comme ça ?

Tout en découpant un bout de bande avec les petits ciseaux trouvés dans la trousse, Oliver fit une petite moue pensive. Rivamar… Rivamar c'était cette ville située au bord de l'océan, toujours très ensoleillée avec son immense marché sur la plage. C'était également une petite station balnéaire très appréciée des touristes étrangers.

– Pourquoi ? Tu veux y aller ?" demanda-t-il sur un ton qui marquait son étonnement.

Qu'est-ce que Morgan irait faire à Rivamar ? Il était déjà complètement perdu dans le peu qu'il connaissait de la région, alors pourquoi vouloir partir à l'autre bout de SInnoh ? Il s'y perdrait, tout seul, sans aucun doute.
Ayant fini de découper tout ce qu'il lui fallait pour recouvrir la plaie de son invité, le Zarbi remarqua le magazine grand ouvert sur la table alors qu'il reposait les ciseaux dans la trousse. Un petit sourire amusé étira ses lèvres fines : ah, il comprenait maintenant ! Un festival qui avait pour thème les coutumes d'Alola s'y tenait depuis le début du mois de Juillet et se terminerait sans doute en même temps que les vacances scolaires.
Le brun détailla avec curiosité toutes les photos légendées du journal, particulièrement attiré par les jolies couleurs qu'elles arboraient. Ça avait l'air plutôt sympathique ; et du point de vue de Morgan, ce devait être assez drôle : sans doute y trouverait-il un tas de clichés.
Une image de Malasada saupoudrée de sucre lui donna presque l'eau à la bouche :

– Oh, j'ai compris, dit-il enfin, après avoir fini sa petite lecture. Tu veux aller là-bas pour ce festival. D'un signe du menton, il désigna le magazine ouvert en grand devant lui. Si ma mémoire est bonne, on peut y aller en train, à Rivamar. Mais Sinnoh est entourée par l'océan et la ville se situe sur sa côte est ; c'est vraiment à l'opposé d'ici."

Sans un mot de plus, il reprit son travail d'infirmier en herbe, disposant doucement un bout de gaze sur la blessure du Lougaroc qui saignait encore un peu. Il l'entoura ensuite de bande adhésive, faisant en sorte que le pansement ne bouge plus et fasse compréhension en le serrant assez fort.
Avec un grand sourire, il relâcha la main de Morgan, lui annonçant gentiment qu'il avait fini :

"C'est bon, m'sieur ! Vous êtes tout réparé ! Ses yeux brillaient de bienveillance et d'une affection à peine dissimulée. Par contre, tu vas me faire le plaisir de prendre avec toi le désinfectant, des compresses et le rouleau adhésif, d'accord ? Je ne te laisse pas le choix, tu me le rendras plus tard : il faut que tu continues de soigner ta blessure. C'est rien, mais elle va quand même mettre du temps à cicatriser.

Une petit boule handicapante venait néanmoins de s'être à nouveau logée au fond de sa gorge. Il sentit qu'il n'avait pas envie de quitter si tôt le rouquin assis tout près de lui… Qu'il avait terriblement envie de le revoir, de passer à nouveau du temps avec lui : une journée entière même.
Son sourire déclina pour devenir un petit rictus embarrassé. Décidément, il n'avait pas pris longtemps pour s'attacher à lui ; c'en était presque effrayant.
Et ce n'était visiblement pas réciproque, puisque Morgan ne lui avait pas directement parlé de sa volonté de se rendre au festival. Ce non retour des choses donna la nausée au Zarbi, qui sentit une étrange tristesse serrer fort son cœur dans sa poitrine.
Il avait pourtant cru, l'espace d'un instant tout à l'heure, que l'attirance qu'il ressentait pour le Lougaroc était plus ou moins réciproque. Il s'était donc trompé ?
Oh, et puis au moins, ça réglait la question ! Il n'aurait plus à se tracasser. Non, plus du tout !
Pourtant, les remerciements de Morgan semblèrent lui redonner envie de se battre. Lui donner assez de courage pour pouvoir lui demander une petite faveur… Rien qu'une seule petite faveur.
Oliver allait discrètement – enfin, discrètement à ses yeux – tenter de forcer un peu les choses :

"Y'a vraiment pas de quoi. Je suis content d'avoir pu te soigner… Il marqua une pause un peu hésitante, le rouge mordant à nouveau ses joues. Dis… Comme je t'ai expliqué, j'ai pas encore de boulot, et les activités par ici, ça court pas vraiment les rues… Hrrm… Je me demandais, si tu bosses pas demain, tu veux pas qu'on se rende euh… Ensemble, si tu veux bien hein… à ce fameux festival ? Il faudrait partir tôt, fixer un point de rendez-vous… Et je me charge de réserver les tickets de train."

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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptyLun 5 Aoû - 11:29

About that nightJoliberges - Maison des Saëns
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Plus les minutes défilent, et plus Morgan se sent étrangement à l'aise dans cette maison. Pourtant, elle ne ressemble pas du tout à celle qui l'a vu grandir. D'après le père du jeune Lougaroc, il a lui-même construit leur modeste demeure quelques jours seulement après son mariage. Son souhait était d'offrir à sa femme un toit où ils élèveraient, ensembles, leurs futurs marmailles. Et comme il n'avait jamais fait les choses à moitié, plutôt que seulement intégrer l'une des maisons vides du village, il avait voulu construire la sienne. Il avait donc repérer un endroit parfait, un terrain relativement plat, déjà désherbé, à flanc de falaise. Avec l'aide de quelques hommes du Clan, il avait érigé cette petite maison très sobre et minimaliste, se contentant d'un séjour, d'une cuisine faisant également office de salle à manger, d'une salle de bain avec toilettes et de deux chambres. Certes, il espérait bien avoir beaucoup d'enfant, mais les travaux d'extension ne lui faisait pas peur. La décoration est restée très simple, pratique, sans aucune harmonie. Un buffet en bois d'un côté, une étagère en fer de l'autre, une table au plateau en verre … Et pourtant, malgré le capharnaüm de style, la maison transpirait la vie. Denal'i s'était même permis la petite fantaisie de peindre des fresques multicolores sur les murs pendant sa grossesse, ce que Jirô lui avait pardonné sans le moindre mal. Plus tard, on y retrouvera la patte artistique de Morgan et de ses pastels gras, sur la porte de la salle de bain et le mur de la cuisine. Telle mère, tel fils.

Tout cela pour dire que la maison des parents d'Oliver est à des années lumières de celle de son enfance. Et pourtant, Morgan s'y sent presque aussi bien. Est-ce grâce à la présence du Zarbi ? Difficile à dire, surtout lorsque l'on nage en plein déni. Toujours est-il que le Lougaroc se permet de s'enfoncer un petit peu plus dans le canapé, à la recherche d'un confort qui lui manque sincèrement depuis qu'il vit à l'auberge. Cette dernière dispose évidemment d'un petit salon, mais le mobilier est vieux, inconfortable. Même son lit n'est pas d'un luxe optimal, Morgan ayant l'impression de sentir chacun des ressorts formant son matelas. Mais loin de lui l'idée de s'en plaindre : c'est déjà une chance d'avoir un toit au-dessus de sa tête. Si l'aubergiste n'était pas si gentille avec lui, sûrement aurait-il fini à la rue, comme un chien abandonné par ses maîtres. A moins que son employeur aurait cherché à le loger quelque part … ? Étrangement, le rouquin a toutes les peines du monde à y croire. Il le sait très bien, que cet homme n'a rien d'honnête, qu'il profite de sa situation précaire pour se faire de l'argent sur son dos. Mais Morgan doit faire avec, jusqu'à ce qu'une meilleure opportunité se présente à lui. Et lorsque ce jour arrivera, byebye les robes et les talons hauts !

Mais avant de songer à un futur possible, il est plus important de se pencher sur le présent. Un peu angoissé devant cette trousse de soin rempli d'outils de torture – ainsi considère-t-il tout matériel médical tel qu'il soit – Morgan commence à se demander s'il ne serait pas mieux de mettre les voiles avant qu'Oliver n'applique du désinfectant sur sa plaie. Un réflexe d'enfant qui n'apprécie pas quand ça pique et qui souffre davantage des soins que de la blessure en elle-même. Néanmoins, décidé à vivre ce moment difficile comme un homme, le rouquin se contente de pincer les lèvres lorsque son infirmier incongru applique de la lotion sur ses phalanges meurtries. Quelques croûtes de sang séché se détachent de sa peau, offrant ainsi à sa blessure un aspect plus net, plus propre. Et cela permet à Morgan de se rendre compte de sa gravité superficielle. Bien évidemment, elle reste douloureuse mais il n'en gardera pas de séquelles, et c'est encore le point le plus important. Oliver se saisit ensuite d'une nouvelle compresse, qu'il imbibe cette fois-ci de désinfectant. Le cœur battant, le Lougaroc appréhende le moment jusqu'à ce que le produit rencontre sa plaie, pas si piquant que ce à quoi il s'attendait. Même si la sensation n'est pas agréable, il ne va pas hurler pour autant. Les oreilles de Oliver sont sauves.

D'ailleurs, si Morgan questionne le Zarbi sur Rivamar, c'est autant par curiosité que pas besoin impérieux de faire comme si les soins ne lui faisaient strictement rien. Une fierté mal placée digne de son espèce. La mine étonnée d'Oliver ne lui échappe pas et, pendant un court instant, le rouquin croit avoir dit une grosse bêtise. Mais le garçon se contente de lui demander pourquoi, tout en découpant un morceau de bande à l'aide de petits ciseaux. Le rouquin n'a néanmoins même pas besoin de lui répondre, parce que les yeux du Zarbi tombent sur le magazine et sa double-page consacrée au festival d'Alola. Il contemple d'ailleurs les photographies décorant l'article pendant quelques instants, visiblement tout aussi curieux que lui.

Oh, j'ai compris. Tu veux aller là-bas pour ce festival. Si ma mémoire est bonne, on peut y aller en train, à Rivamar. Mais Sinnoh est entourée par l'océan et la ville se situe sur sa côte est ; c'est vraiment à l'opposé d'ici.

Zut. Si Morgan connaissait un peu mieux sa géographie, il l'aurait su. Si Rivamar est à l'opposé de Joliberges, cela représente un bon voyage, qu'il n'est plus vraiment certain de vouloir engager seul. D'autant plus qu'il n'a jamais prit le train de sa vie : il n'y a pas le moindre chemin de fer, à Alola. Les îles sont suffisamment petites pour se contenter d'en faire le tour en bus. Le Lougaroc n'a d'ailleurs jamais vu un train en vrai, seulement quelques photographies dans les livres et les magasines, ou à la télévision. Mais il se doute bien que l'on ne peut pas se contenter de monter à bord et d'attendre la fin du voyage. Comme tous transports en commun, il faut très sûrement payer sa place et se présenter à une heure précise. Y a-t-il seulement une gare à Joliberges, ou faut-il pousser jusqu'à Féli-Cité ? D'ailleurs, combien de temps faut-il pour rejoindre Rivamar ? A quelle vitesse un train se déplace-t-il ? Tant de questions sans réponse qui donneraient presque le tournis à Morgan. Finalement, ce festival n'est peut-être pas une bonne idée. Cela va lui demander trop d'organisation – et lui donner de nombreuses occasions de se perdre. Tant pis, il s'en passera. Etait-ce seulement une bonne idée, de toute façon ? Se rendre à ce festival ne serait pas remuer le couteau dans la plaie ? Lui rappeler à quel point son île lui manque ?

Ecartant ses pensées, Morgan observe plutôt d'un air curieux le bandage que Oliver lui a fait. Il est plutôt bien réalisé, son camarade s'en est vraiment bien sorti ! Ainsi, sa plaie reste à l'abri le temps de cicatriser – ce qui ne devrait pas prendre longtemps, les types roche ayant une bonne capacité de régénération. Reconnaissant, le rouquin lève vers le Zarbi des yeux brillants de gratitude, qui rencontre aussitôt son regard affectueux. Le cœur de Morgan est secoué d'un soubresaut dans sa poitrine, le forçant à détourner le regard, incapable de supporter cela plus longtemps. Pourquoi diable Oliver a-t-il cet effet sur lui ?! Ce n'est pas normal. Ce n'est pas imaginable. Ca ne peut pas arriver si vite, la vie n'est pas si simple. Et pourtant … Cette affection toute particulière que le Zarbi lui destine réchauffe sincèrement son cœur et lui rappelle ce que c'est, d'être apprécié. Morgan n'a pas la vantardise de penser que ça puisse être plus que cela, mais c'est déjà beaucoup pour lui, et ça lui fait un bien fou. Pour peu, il aurait envie de passer la journée avec lui, à marcher le long de la plage en échangeant des banalités, et ce jusqu'au coucher du soleil. Mais le Lougaroc sait que ce n'est pas possible. Premièrement parce que la fatigue qui l'accable lui hurle d'aller se coucher illico presto. Et deuxièmement, parce qu'il a suffisamment enquiquiné le Zarbi pour aujourd'hui. Morgan ne veut pas l'embêter plus. Il est déjà très généreux de lui offrir de quoi soigner sa blessure pour les prochains jours, et il ne veut absolument pas abusé de cette gentillesse naturelle dont il fait preuve avec lui …

Dis… Comme je t'ai expliqué, j'ai pas encore de boulot, et les activités par ici, ça court pas vraiment les rues… Hrrm… Je me demandais, si tu bosses pas demain, tu veux pas qu'on se rende euh… Ensemble, si tu veux bien hein… à ce fameux festival ? Il faudrait partir tôt, fixer un point de rendez-vous… Et je me charge de réserver les tickets de train.

Encore une fois, Oliver le surprend. Il a sincèrement envie de se rendre à ce festival avec lui ? Morgan a un peu de mal à y croire. Après tout ce qu'il s'est passé, qu'il veuille passer une journée avec lui à Rivamar … C'est presque inespéré. Et pendant un instant, le Lougaroc songe à refuser. Il a peur d'éclater de nouveau, d'offrir à Oliver un autre spectacle pitoyable. Il ne voudrait pas, une fois encore, être responsable d'une quelconque tristesse sur son adorable petit minois. Et pourtant … Et pourtant, l'idée de partager ce moment avec lui, l'idée de lui en apprendre davantage sur sa région de naissance par le biais de ce festival réveille de délicieuse sensations dans sa poitrine. Morgan se surprend même à esquisser un petit sourire tendre, sincèrement charmé par la proposition du Zarbi. Oui, il veut s'y rendre avec lui. Le rouquin aurait aimé avoir la courage de lui proposer lui-même, mais une autre occasion se présentera. Une occasion de lui faire comprendre les sensations fortes qui agitent son petit cœur troublé depuis que leurs regards se sont croisés. Morgan est bien incapable de savoir si Oliver est du même bord que lui, mais une partie de lui à envie d'y croire. Alors autant prêter main forte au destin qui a décidé de les réunir en vérifiant si leurs chemins se sont croisés par hasard … ou pour une toute autre raison, bien plus belle, bien plus charmante. Après tout … Pourquoi ne pas essayer ? Morgan n'aura rien à perdre – au pire il se fait un ami, au mieux … C'est bien trop gênant d'y penser maintenant.

Dans tous les cas, ce programme a le mérite de rendre le sourire à Morgan, qui a désormais bien hâte de mettre les voiles dès le lendemain. D'autant plus que Oliver lui retire une sacrée épine du pied s'il s'occupe de tout ce qui concerne le train. Le rouquin sait pertinemment qu'il n'en aurait pas été capable. Mais encore faut-il fixer une heure et un point de rendez-vous. D'après le brun, il faut partir tôt, il va donc falloir se montrer matinal – pas que ça dérange vraiment Morgan, de toute façon. Soudain bien excité par ses préparatifs de voyage, le Lougaroc s'exclame :

Tu penses que l'on devrait se rejoindre où ? Et à quelle heure ? Peut-être … la bibliothèque, à sept heure ? Au moins nous savons tous les deux où elle se trouve. Ah, par contre … je n'ai pas de téléphone portable, donc il va falloir être bien à l'heure.

Les yeux brillants, sincèrement heureux et impatient, Morgan réalise alors qu'il n'a pas donné une réponse claire et précise à la demande d'Oliver. Un peu gêné, il se gratte distraitement l'arrière du crâne, les joues légèrement rosées. C'est si gentil de sa part de l'accompagner que le Lougaroc en oublie ses bonnes manières. Tout ce qu'il espère, c'est que tout se passera bien et que le garçon ne regrettera pas d'avoir voulu passer davantage de temps en sa compagnie. Dans tous les cas, Morgan compte faire des efforts pour ne rien gâcher, cette fois-ci. Il tient vraiment à ce que Oliver passe une bonne journée et découvre avec intérêt les traditions d'Alola. Bien évidemment, Morgan s'attend à ce que les clichés s'enchaînent, mais il compte bien rattraper le coup avec ses propres connaissances. Après tout, ce n'est pas un festival qui va apprendre à un natif des îles ce qu'est la vraie vie à Alola !

Enfin, je veux dire, oui, oui, je veux que tu- ... enfin, tu peux venir avec moi. Ça me fait vraiment plaisir que tu le proposes.

Et il ne peut pas s'empêcher de lever vers lui un regard brûlant, presque aguicheur. Morgan a envie de passer plus de temps avec Oliver. Apprendre à mieux le connaître, à découvrir ce qu'il aime, ce qu'il n'aime pas, ce qu'il pense de ci, ce qu'il pense de ça. Et surtout, il vaut lui offrir un petit peu de lui par le biais de ce festival, lui vanter les merveilles d'Alola et ses traditions ayant rythmé son enfance. Certes, ce n'est pas non plus un voyage jusqu'à Mele-Mele mais … c'est déjà un bon début, non ? Et Oliver qui lui parlait de malasada un petit peu plus tôt … Il est certain de pouvoir mettre la main dessus là-bas ! Impossible que le festival fasse l'impasse sur cette spécialités locales dont la région insulaire est si fière. En tout cas, Morgan n'a jamais eu aussi hâte d'être le lendemain. Un petit quelque chose lui promet une bonne journée, un moment agréable. Et après le fiasco de ce matin, il a vraiment besoin d'un peu plus de légèreté, d'un peu plus de calme. Mais plus que tout, il a sincèrement hâte de partager ces moments-là avec Oliver, dont le sourire et les adorables mimiques n'ont de cesse de secouer le cœur de Morgan d'agréables sensations sincères. Cette quiétude qu'il ressent lorsqu'ils sont côte à côte … c'est bien trop agréable pour faire une croix dessus. Morgan doit le revoir. Demain, après-demain, et les jours qui suivent, encore et encore. Et si possible, ne jamais le perdre de vue.

Pourtant, Morgan sait que le temps de la séparation est venue. Après toutes ces émotions, il a sincèrement besoin de dormir, de disparaître sous ses draps et recharger ses batteries. S'il avait le choix, il choisirait de dormir sur ses côtés, la tête sur les genoux d'Oliver, mais c'est bien trop en demander. D'autant plus qu'avant de penser à cela, il doit être certain que ses sentiments ne sont pas factices, encouragés par une solitude poignante et un manque d'affection du à sa récente séparation. Il ne veut surtout pas que le Zarbi ne soit qu'un vulgaire pansement, une roue de secours. C'est pourquoi Morgan tient tant à le connaître davantage. Il doit mettre les choses au clair entre lui-même et son propre cœur avant de s'engager où que ce soit. Et même, avant toute chose, il lui faut être certain des sentiments d'Oliver. Morgan ne voudrait surtout pas lui faire peur, prendre le risque qu'il le fuit, dégoûté par ses préférences sexuelles ou amoureuses. Parce que même si les regards et les sourires du Zarbi sont d'une douceur et d'une sincérité inégalées, ça ne fait pas de lui un homosexuel pour autant. Or, il est important pour le Lougaroc de le savoir, de se garantir cette sécurité avant de faire le grand saut. Si grand saut il doit y avoir, bien entendu.

Je pense que je ferais mieux de te laisser. J'ai suffisamment abusé de ton temps comme ça. Et après tout ça, je crois que le mieux que je puisse faire, c'est aller dormir. Il semble hésiter un instant, les joues rouges, puis se lance : J'espère que je pourrais me rattraper, demain. Je ne veux pas que tu penses que … je suis toujours comme ça. Et j'irai présenter mes excuses au café. J'ai vraiment pas été malin.

Bien que la simple idée de remettre les pieds au café lui tord l'estomac, Morgan sait qu'il a besoin d'aller s'excuser pour alléger un peu le poids de sa culpabilité. Après tout, n'est-ce pas la moindre des choses ? Ces personnes n'avaient rien demandé et bien qu'il doute retrouver tous les clients présents, il lui semble important d'au moins se présenter au propriétaire. Le Lougaroc ne veut pas faire le martyr, et encore moins s'attirer la moindre pitié, mais … il lui faut franchir ce pas. Pour eux … comme pour lui-même.
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Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: About that night ▬ ft. Oliver   About that night  ▬ ft. Oliver - Page 2 EmptyLun 5 Aoû - 19:59
About that nightft. Morgan Otso

Sur ce coup, Oliver s'étonna lui-même de sa propre audace… Pourtant, ce genre de propositions un peu poussives étaient dans ses habitudes ; l'hybride n'avait pas honte d'être un peu plus honnête que la grande majorité des gens… Parfois, sa franchise, ses mots directs et bruts pouvaient mettre en colère, repousser. Mais jamais il ne s'en était particulièrement voulu.
Aussi, son changement de comportement et de façon de faire avec Morgan lui semblait assez étonnante ; il faisait en sorte de l'aborder en douceur, d'avancer avec délicatesse. Ne pas le brusquer, ne pas dire un mot plus haut qu'un autre. Tant de petites précautions qui ne lui ressemblaient pas… Tant de petites précautions qui le faisaient se sentir tout bizarre.
Même sa demande était biaisée, malhonnête.
Voyons, ce n'était certainement pas à cause de son ennui dévorant (qui était pourtant bien là) qu'il désirait à tout prix passer une journée avec le rouquin. C'était surtout parce qu'il voyait dans leur relation naissante une ouverture intéressante, quelque chose à exploiter. Ses sentiments étaient en vrac, partagés entre du négatif et du positif qui affluait depuis ce matin, sans jamais s'arrêter. Il ne lui restait plus qu'à les sculpter, leur donner la forme qui lui plairait le plus, faisant face aux intempéries qu'ils trouveraient en chemin.
Il n'avait aucun doute sur les préférences de Morgan. Absolument aucun soupçon d'une hétérosexualité cachée sous ce lot de délicatesse et de féminité. Il ignorait seulement l'impression qu'il faisait au garçon : lui plaisait-il ? Le dégoûtait-il ? Aimait-il plus les blonds…? Les roux…? Les yeux bleus…?
Tant de paramètres qui pourraient tout faire tomber à l'eau…
De toutes façons, Oliver ne se fixait pas cette possible évolution de relation comme un objectif à atteindre. Il aimait prendre les choses comme elles venaient, sans forcément se mettre mortelle en tête. Ne surtout pas les précipiter… Laisser vivre leurs sentiments et voir ce qu'ils donneraient ensemble, après quelques temps passés à deux.
Et cette façon de raisonner marquait sans doute déjà un profond attachement pour le Lougaroc, car il arrivait tout aussi bien au brun de se jeter dans le lit de quelqu'un sans apprendre à le connaître : c'était ce qu'on appelait un coup d'un soir, une petite aventure sans importance, pour le plaisir… Et ce n'était certainement pas l'étiquette imaginaire qu'il s'apprêtait à coller sur le front de son petit compagnon.
Bien au contraire.

Mais qu'est-ce qui pouvait bien l'attirer autant chez lui ? Somme toute, malgré son visage tout à fait adorable, Morgan avait une apparence d'adolescent qui aurait dû le repousser. Ou du moins ne pas faire germer toutes ces étranges sensations en lui.
Pourtant… Pourtant il y avait quelque chose de fort qui lui donnait envie de rester auprès de lui. De le dévisager encore et encore, buvant ses paroles comme un élixir de jouvence, le dévorant des yeux.
Le doux sourire qu'esquissa le rouquin en réponse à sa proposition, son regard qui s'illumina d'une chaleur certaine et tout à fait charmante résolut bien vite ce mystère. Ça. Tout ça. La vie qui animait ce garçon, en permanence, en toute occasion, qu'elle se manifeste par des sursauts de colère, des sanglots déchirants ou un rire cristallin. Oliver avait l'impression de rajeunir de cinq ans à ses côtés, de retrouver toute l'énergie qu'il avait à ses dix-huit ans, tous ses rêves, toutes ses envies… Tout cet amour qu'il avait à donner.
Tout cet amour qui s'était épuisé dans les bras d'Ariel en l'espace d'un an.

Et cette bouffée d'air frais lui faisait un bien fou ; ses pensées se débarrassaient de ce voile sombre qu'elles traînaient avec elles depuis déjà plusieurs mois. Il se sentait doucement renaître… Doucement émerger d'un long sommeil de chagrin, de haine, de déception. Revoir enfin la lumière du jour après des semaines entières d'obscurité.
Cette fougue qui animait Morgan, qui transformait sa rage en joie d'une seconde à l'autre l'amusait beaucoup, autant que cette excitation soudaine qui semblait avoir allumé des centaines de lucioles dans ses jolis iris grenat.
Oliver se surprit à lui rendre le même sourire, tout aussi tendre, tout aussi ravi. Les questions surexcitées de son interlocuteur lui donnaient envie de rire.
La bibliothèque ? À sept heures ? Il trouverait une navette pour rejoindre Féli-Cité où ils prendraient le train. Ils arriveraient aux alentours de midi : ils passeraient la journée là-bas, profitant des stands, des animations, de la plage qui s'offriraient à eux. Ils apprendraient à plus amplement se connaître… À vraiment s'apprécier.
Et soudain, le brun ressentit le besoin de lâcher prise, de se laisser aller à cette attraction naissante, d'accepter ses pensées les plus embarrassantes. Il verrait bien, pas vrai ? Il ne s'engageait à rien. L'hybride construirait un lien fort, un lien vrai entre eux. Un lien qui lui plairait, un lien raisonnable. Peut-être deviendraient-ils amis ? Peut-être plus ?

Ses yeux se parèrent d'une lueur profondément amusée lorsque Morgan se rendit compte, soudain un peu gêné et freiné dans son élan, qu'il n'avait pas clairement répondu à sa demande. Le petit voile rose qui colorait ses joues était absolument adorable. Appuyant son visage contre la paume de sa main, le Zarbi dévisagea le Lougaroc avec un intérêt non dissimulé :

"Enfin, je veux dire, oui, oui, je veux que tu- ... enfin, tu peux venir avec moi. Ça me fait vraiment plaisir que tu le proposes.

Le petit lapsus qui marquait à nouveau l'enthousiasme du garçon intensifia de plus belle le sourire d'Oliver, qui n'attendit pas bien longtemps pour répondre. Il se voyait profondément rassuré… Ses doutes, un peu plutôt, avaient laissé un touche de déception dans son regard qui eut tôt fait de disparaître. Sa voix se fit plus suave qu'à son habitude ; certes, le changement n'était pas frappant, mais il y avait un petit quelque chose en plus qui faisait désormais toute la différence :

– Cool alors ~ Ça va être très sympa. Ça… Ça me fait particulièrement plaisir aussi. Et puis il me semble qu'il serait mieux pour nous d'apprendre à vraiment nous connaître… De passer outre les petits différends qu'on a rencontrés ce matin ; je pense que ce n'était pas un bon jour."

Le regard que lui rendit le rouquin le fit se sentir tout chose ; sans doute son nez se colora de carmin ainsi que ses pommettes… Il ne s'en rendit pas vraiment compte, reportant volontairement son attention sur la trousse de secours dont il sortit tout ce dont Morgan aurait besoin pour se soigner. Il prépara tous les produits et les bandes de gaze avec une délicatesse et une méticulosité particulière. Sans en avoir réellement conscience, l'hybride voulait que tout soit parfait. Que tout soit à la hauteur de ses espérance.
Une fois qu'il eut terminé, Oliver se laissa retomber sur le canapé, les bras derrière la tête, dévisageant de plus belle Morgan tout en prenant un petit air déçu et boudeur :

"C'est dommage que tu n'aies pas de portable… On aurait pu plus facilement communiquer sur les horaires, et parler un peu. Avec l'esprit plus léger."

La peur que Morgan ne se présente pas au rendez-vous prévu s'était insinuée en lui d'un seul coup, sans prévenir. C'était une crainte heureuse, au fond, qui montrait à quel point il avait envie de le revoir… Mais aussi une crainte fondée. Il priait Arceus pour que le rouquin ne se sente pas mal au point de lui poser un lapin. Au vu de son humeur changeante, la probabilité que cela lui arrive était loin d'être nulle et trônait d'ailleurs parmi les premiers désagréments…
Comment y réagirait-il ? Il laisserait tomber l'affaire sans doute, la mort dans l'âme. Décidément ce serait un sale coup du destin, un coup de grâce en quelques sortes.
Sa moue d'abord taquine devint plus sérieuse. Voilà qu'il était repris de panique et que son moral était de nouveau en berne… Il fallait qu'il se ressaisisse ! Morgan avait l'air motivé et content qu'il l'accompagne après tout non ? Alors pourquoi autant s'inquiéter ?
Ce stress inutile qui pesait lourd sur ses épaules le mit en instant en colère. Il détestait ses moments de doute, de fabulation… Il détestait ces angoisses qui le saisissaient sans raison et lui donnait de sombres pensées.

La voix du Lougaroc le tira pourtant de ses élucubrations et le ramena à la réalité.
Il lui lança un regard interrogateur pour finalement constater que le rouquin avait bel et bien besoin d'une bonne sieste. Des cernes s'étendaient sous ses jolis yeux qui brillaient de sommeil. Il lui sourit doucement, validant ses propos d'un simple signe de tête. Lui aussi peut-être devrait-il se reposer…? Non… Le travail de transcription l'attendait. Il ne pouvait pas se permettre de prendre du retard, d'autant plus s'il partait le lendemain.
Alors oui, il était temps pour Morgan de rentrer et pour lui de se plonger dans ses tablettes de pierre et dans ses carnets remplis de pattes de mouche.

"J'espère que je pourrais me rattraper, demain. Je ne veux pas que tu penses que … je suis toujours comme ça. Et j'irai présenter mes excuses au café. J'ai vraiment pas été malin.

Il laissa échapper un petit soupir, secouant doucement la tête avec un petit sourire qui marquait son amusement :

"Je ne pense pas que tu es toujours comme ça. Et Luis a compris que tu n'es pas un mauvais gars, faut pas t'inquiéter. Demain, je veux qu'on oublie ce qu'il s'est passé, qu'on fasse table rase de nos erreurs et qu'on reparte à zéro.
Donc en un mot… Tu peux rentrer à l'auberge et dormir sur tes deux oreilles.
Il se leva en s'étirant avant de continuer. "Mais avant, tu prends tout ça, ajouta-t-il en désignant tous les produits qui aideraient à la guérison de sa main. Bouge pas, je vais tout te mettre dans une poche pour te faciliter les choses."

Oliver s'éclipsa quelques secondes pour revenir avec une poche en plastique piochée dans le cuisine. Il la remplit hâtivement, ne désirant pas faire plus attendre Morgan, désormais prêt à partir.
Avec un dernier sourire, il lui tendit le sac plein à craquer et revint vers la porte d'entrée. La peine qu'il avait à le laisser partir lui donna un petit air étrange :

"Bon… Du coup il est temps de se dire à demain, j'image. J'ai hâte. Je suis sûr qu'on va passer une bonne journée. Alors, pas de stress, d'accord ? Sept heures devant la bibliothèque. Il lui fit un clin d'œil avant de se moquer de sa propre maladresse. Grande… Avec, euh… Tu sais… Un toit bleu et euh… Une verrière !"

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