Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns
Neles U. I. Thead
Pokémon • Légendaire
Messages : 55 Pokédollards : 17 Date d'inscription : 28/04/2019 Localisation : Bouh Je suis (Inrp) : Panromantique peu intéressé et célibataire Je ressemble à : Polka Shinoyama (Dead Mount Death Play) Double compte : Nope
PokéProfil Attaques & Armes: ♦ Cauchemars ♦ Trou Noir ♦ Reflet ♦ Griffe Ombre Race Pokemon/ Métier: Darkrai shiny - employé d'une maison hantée Team/Dresseur/Equipe: me, myself and I
Sujet: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Mer 17 Juil - 19:59
Une touche de blanc, je parfais le reflet. Un trait de noir, je parfais l’image dans le miroir. Il est l’heure, ou plutôt, elle approche. Doucement, doucement, doucement, le jour fait place à la nuit. Ce n’est que lorsque l’astre brillant se meurt que je daigne sortir de ma torpeur. Que j’ouvre les yeux sur une nouvelle et douce nuit d’horreur. De frayeur. D’effrois. Un nouveau lieu où l’on m’a amené, bagage utile et pourtant encombrant. Un nouveau lieu que je connais déjà plus que par cœur, comme tant d’autre. Un nouveau lieu où je trépigne d’y planter ma tente, d’y planter mes griffes. De retour. Je suis de retour, très cher. Je viendrai le chercher, juste après ma représentation. Habite-t-il encore dans le parc ? Oh, je parie que oui. J’ai hâte, hâte, hâte de le retrouver. J’ai hâte, hâte, hâte de l’étreindre. J’ai hâte, hâte, hâte d’exacerber la haine à son encontre. Hi, hi... quel mauvais ‘frère’ je fais ! Mais jamais il ne m’en voudra, et jamais je ne laisserai les petits hommes oublier l’effroi. Je trépigne sur mon tabouret de fortune. Je trépigne, manque de renverser ce qui sert à me grimer. Le petit reflet sautille dans le miroir. Une sourire qui jadis était garnis de crocs déchire son visage. Je suis mauvais, si mauvais pour masquer mon excitation.
Je pense que tu commences à comprendre où je veux en venir, n’est-ce pas ? Hm ? Pas encore ? Suis-je trop vague encore pour l’instant ? Oh, pauvre de toi, trop idiot pour comprendre la plus élémentaire des situations. Soit, prend place, je ne serai plus très long. Laisse-moi juste le temps d’ajouter une ou deux touches, pour que le détail prenne tout son sens. Prend place, et laisse-moi discourir un peu. N’est-ce pas pour cela que tu es ici ? N’est-ce pas pour cela que tu joues les voyeurs ? Oh, ne me mens pas.
Je sais à quel point ton âme est sale.
Bien, revenons au départ, veux-tu ? Mon point d’attache a encore changé. Il change au gré des décisions de cette troupe de saltimbanques après tout. Les continents défilent et se ressemblent mortellement. Mais rien n’arrête la fête ! Ancienne et éternelle, elle se rit de ceux qui ont choisi de rester fixer dans une prison de briques ! On peut entendre roulottes et véhicules la déplacer, on peut la voir se dresser en une nuit, mais nulle ne peut prévoir ce qu’elle fera. C’est peut-être pour cette raison que je m’y sens « chez moi ». Autant qu’un vagabond immortel le puisse. Où en étais-je ? Ah ! Oui ! Ma localisation. Heh bien, une simple caravane, voyons ! Oh, tu n’apprécies peut—être pas l’humour... My bad. J’aurai cru que tu avais deviné le nom de cette ville deux paragraphes plus haut... enfin. Nous avons fait escale à Unionpolis, ou, plus précisément, à la sortie de cette immense ville de Sinnoh. Est-ce que cette route porte encore le numéro 209, ou est-ce que la lubie des Hommes a encore frappé ? Peu importe. Je pense que tu as compris désormais. Je suis de retour sur le continent qui m’a vu naitre. Enfin, oui et non, mais disons que mon petit doigt me dit que si la vie venait à me quitter brutalement, je reviendrai par ici. Un peu comme le vampire a besoin de se ressourcer dans la terre où il fut enterré. Cet endroit est encore plu particulier à mes yeux, puisque mon orignal a décidé de s’y installé il y a ... tellement d’années. Encore une lubie de sa part que je ne peux pas comprendre.
Toute mon existence, je l’ai passée sur les routes, marcheur de l’ombre insomniaque, à dérober le sommeil des imprudents. Et aussi des prudents en fait. Une proie facile, c’est un peu comme un fast-food, alors que la chasse me donne la sensation de m’installer dans un restaurant étoilé.
Non qu’on me permettrait d’y entrer vu ma dégaine actuelle.
Soit, je digresse, mais tu en as l’habitude, non ?
Maintenant, ce que je fais actuellement je suppose. Là encore, je pensais être évident, mais peu importe. Cela ne me dérange pas plus que cela que tu m’observes pendant mes préparations. Même si généralement, on ne s’introduit pas dans la loge d’un acteur avant le spectacle. Mais puisque tu es déjà là et bien installé qui plus est... Vois-tu, il se trouve que l’hybride qui dirige la maison hantée a décidé d’une toute nouvelle installation et représentation pour le temps où nous serons à Sinnoh. Dès lors, je me dois également d’y participer, puisqu’il s’agit de la grande première. Un spectacle... unique et étrange. Oui, plus atmosphérique que jamais, qui s’appuie sur l’inconnu plutôt que sur les peurs les plus basiques et primaires. Oublie donc ces vulgaires clowns, ces maniaques à la hache ou à la tronçonneuse. Ce soir, nous profiterons de l’atmosphère particulière qui règne parfois sur ces terres le soir. Sur ces terres, si ancienne. Sinnoh n’est pas n’importe quel continent. Il y a quelque chose d’ancien et de sacré qui transparait dans l’air. N’en suis-je pas la plus éclatante preuve ? Une relique du passé, dont le poids des ans ne transparait jamais. Eternellement jeune, et pourtant immensément... usé.
C’est le lot de toutes les légendes... juste avant de sombrer dans l’oubli.
Dans la psyché qui me fait face, mon jumeau sans âme a troqué son sourire pour la concentration. Je n’aimerai pas vraiment rougir de sang mes yeux lorsque j’applique le charbon qui soulignera mon regard. Quoi ? Plus clair ? Je me maquille, c’est simple, non ? Du blanc poudré pour renforcer pour aspect plus que fantomatique, du noir autour des yeux, des ombres pour creuser les joues, un goutte-à-goutte rougeâtre sur le cou, une plaie soi-disant à vif qui me barre les carotides. Oui, c’est d’un classicisme, je sais. Mais le jeu, mais le costume est tout aussi important. Et puisque mon maquillage est désormais terminé, il est temps de parfaire le reste de mon apparence.
Il est rare que je choisisse mes vêtements avec soin. Mais on m’a donné des instructions claires... et puisque le sujet m’amuse, je m’y plie bien volontiers. Je me revêts de noir de la tête au pied, me parant même d’une lourde cape tout aussi sombre de laquelle ne dépasse que mes mains prisonnières de gants immaculés. Du noir et du blanc. Ma vie n’est faite que de noir et de blanc. J’installe ensuite un masque intégral de la même valeur. Un masque sans aspérité, qui efface et gomme toute humanité de mon visage. Au travers de deux fentes minuscules perce mon regard vert brillant. Vert malade. Vert incorrect.
Aimes-tu ce que tu vois ? A vrai dire, je m’en fiche bien. Tu n’as rien à dire dans cette comédie. Observe juste la pièce s’ouvrir en silence. Observe juste les acteurs prendre place et interagir. Puisque c’est ce que tu aimes. Puisque c’est là-dedans que tu trouves ton plaisir coupable. Témoin et jamais acteur d’une vie que tu ne peux même pas caresser du doigt.
Capuche rabattue, j’entre en scène, ou plutôt, je sors de ma loge de fortune. La fête s’est déjà éveillée, l’atmosphère légèrement fraiche d’une fin de journée trop chaude s’installe. Tel un spectre muet, je rejoins mes marques. Je sais ce que j’ai à faire. Je sais mon rôle, je connais mes répliques. Je suis à la fois acteur et pantin de cette réalité... n’est pas tordant ? C’est en face de la maison hantée que je m’installe. Premièrement, attirer ceux qui me donneront la réplique. Derrière moi, l’atmosphère est déjà plantée. Le show a déjà été renommé. Car en l’honneur des ruines étranges toute proche de Bonville, le spectacle de ce soir se pare de mystère, d’inconnu... oserai-je dire... de zarbi ?
Je suis celui qui accueille les pauvres âmes qui se présenteront au spectacle, mais pas celui qui donne de la voix. Je laisse ce rôle à mon collègue. Lui aussi grimé, d’une bonne stature car il me dépasse de deux bonnes têtes, il tonne et entonne son champ d’outre-tombe.
« Exclusivement, notre nouveau show vous propose quelque chose différent ! Aurez-vous le courage d’entrer dans l’antre de l’étrange ? De vous confronter à une vision ancienne dont le mystère est encore complet ? »
J’avoue, il en fait peut-être un peu trop. Mais il a l’air si fier de sa nouvelle attraction. Bien que septique lorsqu’il est venu me voir pour des conseils, je me suis laissé prendre au jeu. Le mystère reste effectivement entier, même pour un être tel que moi. Alors, je compte bien jouer là-dessus. L’inconnu... il y a tant de choses effrayantes dans l’inconnu.
« Venez donc ! Et affrontez l’antre des Zarbi ! »
Oui, notre nouvelle attraction s’est bel et bien inspirée des Ruines de Bonville. Amusant, puisqu’elle reste encore à l’heure actuelle largement... méconnue ? Au mieux. Mon rôle dans tout ceci ? Un, prendre les tickets. Deux, indiquez aux gens d’attendre que le groupe soit complet. Car ce n’est que lorsque nous aurons suffisamment de personnes que nous pourrons pénétrer dans la maison hantée. Le reste... disons que la magie fera effet. Du moins, je suis là pour ça.
Oliver W. Saëns
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Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Dim 21 Juil - 12:52
Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! »
Neles U. I. Thead
Serais-je toujours autant incompris ?
Cette pensée donnait un air déconfit au Zarbi. Et en même temps il avait terriblement envie d'éclater de rire : rire de lui-même sans doute. C'était minable, c'était piteux – il se sentait misérablement éconduit.
Ce soir là, ils étaient quatre. La chaleur venait de retomber, presque aussi vite qu'elle s'était abattue sur leurs épaules en fin de matinée. Il était rare que Sinnoh connaisse des températures pareilles… Mais c'était l'été, et quelques rayons de Soleil inattendus ne faisaient de mal à personne. Ils étaient quatre et ils se tenaient tous debout devant une drôle de banderole, déployée dans les airs grâce à deux lampadaires qui diffusaient doucement leur lueur funeste. La Fête Forraine d'Unionpolis. Des flashs colorés faisaient sursauter le ciel déjà noir d'ébène. On entendait des cris, des rires, des pleurs d'enfants aussi… Et puis on voyait de grosses machines, effrayantes, projeter dans les airs un groupe de personne, amateur de sensations fortes. Autant dire qu'Oliver n'avait jamais voulu se trouver là. Et puis quand bien même il aurait voulu, il ne s'y serait pas arrêté. Il se serait contenté de regarder ces attractions d'un œil méfiant, la boule au ventre. Les grandes hauteurs lui donnaient le vertige. Lui donnaient cette sensation de peur qui le dévorait intérieurement. Sans doute était-ce dû à un vieux souvenir ? Tout le monde n'était pas tombé d'une falaise. Mais voilà. Oliver n'était pas seul, il était avec ses amis. Et ses amis, eux, aimaient se faire peur. Drôle d'addiction, tout de même. L'hybride s'était donc très vite rappelé de l'adage souvent répété et scandé par nos parents : "Il vaut mieux être seul que mal accompagné".
"Oh, cool ! Y'a la fête ici ! s'était exclamé Judith, un grand sourire plein de dents barrant son petit visage. Venez, on y va !"
Oliver avait cru avaler de travers.
– Euh… Non ? On est venu jusqu'ici parce que vous vouliez visiter les ruines de Bonville avec moi ! On a encore un bus à prendre, et il arrive dans un quart d'heure.
Son intervention sur un ton quelque peu sec n'avait pas beaucoup plu. On lui avait gentiment fait comprendre, avec un petit air plaisantin, que les ruines, ce n'était pas intéressant ; que personne n'en tenait cas, et qu'ils étaient surtout venus visiter Unionpolis. Visiblement, l'atmosphère hollywoodienne qui y régnait était bien plus trépidante que de vieux souterrains poussiéreux.
Très bien… Très bien. s'était dit Oliver, sentant la colère durcir sa mâchoire.
Il n'allait pas faire un esclandre. Il n'allait pas non plus faire semblant, agir comme si tout allait bien. Le deal, c'était de visiter avec lui les Ruines Zarbi de Bonville, à quelques kilomètres de là. Car ses amis savaient pertinemment qu'il ne le ferait pas seul. Seul, c'était risqué. Ou du moins, il ne s'en sentait pas vraiment capable. Il n'avait pas l'âme d'un aventurier, seulement d'un chercheur en herbe. Il n'était pas courageux, seulement à la limite de l'audace.
Bon. Tout allait bien. Il ne visiterait pas les ruines. Il visiterait la fête foraine. Il avait le temps : le travail manquait encore, ses semaines demeuraient vides. Il n'aurait qu'à revenir ici un autre jour ? Ou prolonger son voyage… sans eux.
Judith le prit par la main, débordant d'énergie, et l'entraina sous la banderole à la suite des autres. Il lui semblait qu'elle devenait de plus en plus tactile avec lui… Oliver lui jeta un regard désolé : elle se faisait des idées, sans doute. Quoi qu'une petite relation ne lui ferait pas de mal. Une vie de couple pour quelques semaines, manière de. Cela lui permettrait de passer à autre chose, de tirer un gros trait bien noir, bien gras sur le passé. Il avait envie de déchirer, déchiqueter les précédentes pages de sa vie. Renaître à nouveau… Quelle idylle !
La fête avait été installée dans un des parcs de la ville. La musique faisait trembler le sol et vibrer les corps ; les lumières effaçaient les étoiles dans le ciel. Les basses faisaient comme l'effet d'un ouragan sur les côtes du garçon. Il se sentait vibrer de tous ses membres. Ses amis criaient à en perdre la voix pour communiquer. Il ne les entendait pas ; il était plongé dans ses pensées, toujours entraîné par Judith, qui tirait de plus en plus fort sur son poignet fragile. Son regard, perdu en hauteur, fixait les mouvements brusques d'un manège qui faisait tournoyer violemment des sièges dans le ciel, tel les aiguilles d'une horloge. La trotteuse s'élevait haut dans l'étendue noire et redescendait à une vitesse affolante vers le sol. Un frisson parcouru son échine ; il se sentait de nouveau tomber, dans l'attente de percuter la terre, de se briser la nuque. Vision d'horreur. Sous le coup de l'émotion, il se mit à léviter, luisant doucement. Judith lui jeta un regard inquisiteur : il devait être blême :
"Ça va ? demanda-t-elle avec inquiétude. T'as pas l'air dans ton assiette !
Oliver secoua la tête pour se défaire de cette question, se libéra de la poigne de son amie et rattrapa les autres, plus loin devant. Il tentait de se ressaisir, de se prouver qu'il n'avait pas peur. Que tout allait bien. Alors d'une voix grave et assurée, il s'exclama :
"Bon alors les gars ! On commence par quoi ?"
Ce fut d'abord les auto-tamponneuses. Bon, ils étaient un peu grands pour jouer à ça, mais il fallait avouer que c'était rigolo. Les enfants râlaient sur leur passage ; ses amis donnaient de bon coups de reins à chaque fois qu'ils le percutaient pour intensifier le choc. La partie, à un prix exorbitant se finit malheureusement très vite, mais dura assez longtemps pour tous les mettre dans un état de joie peu commun. Même Oliver se laissa entraîner par cette liesse intarissable ; il avait presque oublié ses ruines, ses recherches… Il se surprenait à profiter de cette fête qu'il aurait à tout prix évitée une demie-heure plus tôt. Finalement, ils prirent un cocktail, le temps de choisir une autre attraction. Les gens affluaient au bar, ils se pressaient contre le comptoir. Avant même de penser à s'éloigner, Oliver se retrouva pris au piège dans une foule grandissante et perdit très vite de vue ses amis. Petit parmi tous ces grands morceaux qui le tenaient en étreinte, il ne parvint à s'extirper du chaos qu'au bout d'une minute ou deux ; pas assez rapide pour retrouver la trace de ses compagnons.
Il laissa échapper un long et profond soupir. L'excitation et la joie fraîchement accumulées retombèrent tout aussitôt pour laisser place à un dépit des plus intenses. Son regard se noircit tandis qu'il se mit à voleter doucement dans les allées, entre les différents manèges, à la recherche de quatre têtes familières. Il sirotait son cocktail, du bout de la paille, avec un air désabusé : il savait bien que c'était une mauvaise idée, cette fête. Il l'avait toujours su. Mais personne ne daignait l'écouter à lui ! Bien sûr. On n'en faisait qu'à sa tête ! Et franchement, il se demandait pourquoi il perdait encore son temps avec ses soi-disant… Ah oui ! Il faisait souvent pareil, c'est vrai. Mais n'avait-il pas le droit de se plaindre ? Non ? Bon. Alors il bougonnerait en silence.
Sans doute tourna-t-il une dizaine de minutes, comme ça. Est-ce qu'on le cherchait lui aussi ? Ou l'avait-on oublié ? Les deux tresses blondes de Judith finirent par raccrocher son regard au petit groupe. Enfin ! Il était temps. Il se pressa vers eux, un sourire désabusé assombrissant son minois ; "Ah ! Te voilà ! On se demandait où tu étais passé !" s'exclama-t-elle sur un air courroucé. Oliver se contenta de hausser les épaules pour toute réponse.
– Tu as vu ce qu'il y a, ici ?" demanda-t-elle finalement, ne semblant pas remarquer le manque d'effort de son camarade.
L'hybride haussa un sourcil, détaillant finalement les alentours, restant muet dans le vacarme ambiant. Une… Maison hantée ? Quoi de plus classique ? Il retourna un regard interrogateur à ses amis :
"Et donc ?"
– T'es sérieux mec ? Ça t'a rendu aveugle le voyage ?"
Oliver chercha quelques instants dans le paysage. Et puis cela lui sauta au visage. Ses yeux durent franchement s'écarquiller car tout le monde se mit à rire. Tout en haut de la maison hantée, au-dessus des dernières fenêtres aux volets fermés, à la peinture écaillée, une pancarte de bois gris, gravée de caractères étrangement familiers :
C'était quoi cette blague ?
"Allez ! Retourne dans ta grotte !
– Regarde, c'est ta maison !"
Le Zarbi aurait pu en rire, mais au lieu de ça, ses sourcils se froncèrent. Déjà que le mystère de sa race n'avait pas la côte, maintenant on en faisait une maison hantée ! Qui était l'idiot qui avait eu cette idée ?! Tout d'un coup, il avait très envie de se faire peur. D'entrer dans cet antre : en serait-il la bête ? Combien de non-sens y trouverait-il ? À quel point les représentations seraient-elles erronées ? Il se ferait un plaisir de parler du pays au propriétaire de cette attraction à sa sortie ! Était-ce cet homme qui beuglait tant qu'il pouvait ?
L'Antre de l'étrange… tsk. Je suis étrange moi ?
"Ça a l'air tellement nul ! se mit à rire Judith, agrippant le bras d'Oliver.
– J'vais l'faire ! On va bien voir. répondit l'hybride, décidé à démonter le concept de cette stupide attraction.
– Ok, on t'attend ! On essaiera d'entendre tes cris terrifiés" ricanèrent les autres.
Il sourit légèrement et s'avança pour se retrouver au niveau de l'entrée. Il n'avait pas vu cet étrange individu qui s'y tenait droit, immobile. Un frisson parcourut son corps entier. Il avait… peur ? Ses sourcils se froncèrent d'autant plus : comment pouvait-il avoir peur d'un gamin encapuchonné, flanqué d'un masque aussi ridicule ?! Il avait beau se raisonner, plus il s'approchait de lui, plus il sentait son cœur battre fort, plus il se sentait paniquer. Une sorte d'aura se dégageait de cette personne… Une aura horrifique.
D'autres participants se massaient déjà autour de cet étrange bonhomme. C'était lui qui distribuait les tickets. S'il voulait participer, c'était le moment. Oliver prit une bonne bouffée d'air, déglutit, et avança de façon assez mécanique, comme si ses articulations étaient retenues par cette peur terrible, cette appréhension étrange qui s'emparait de lui :
"B-bonsoir… C'est encore possible d'entrer ? C'est vous qui vendez les tickets…?"
Sa question, tremblante, dut être difficile à comprendre. Mais il lui sembla avoir éveillé quelque chose chez cet individu… De la curiosité…? Ou un amusement cynique ?
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Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Mar 23 Juil - 13:29
L’impatience monte, monte et monte encore. Bien que je n’en montre rien, que mon corps reste bien droit, tel une statue, je ne peux empêcher l’excitation de monter. L’excitation en voyant la foule s’intéresser, d’abord détourner un regard vaguement curieux, puis se retourner pour chercher l’approbation des proches. Un ou deux arguments, parfois, cela suffit à ce qu’ils ne prennent pas la peine de s’arrêter. Une légère discussion, tantôt sur le ton de la plaisanterie, tantôt sur celui du malaise. Dans les deux cas, l’appréhension se lit, même au travers du masque blanc. Bien caché, bien immobile, bien exposé, je ne manque rien de la pièce. Qui deviendra acteur ? Qui restera spectateur ? Qui osera ? Qui s’enfuira ? Les vois-tu ? Tous. Tous ces gens. Ces petits groupes qui forment la foule de la soirée. Non ? Ah, tu es parfois désolant. Moi, je ne perds pas une miette de ce spectacle. Puisque l’attention est détournée par le faiseur de bruits, je suis largement ignoré... pour l’instant. L’attention est à sens unique, mais cela ne m’empêche pas de me délecter. Le sais-tu ? Le show a bel et bien commencé. Oh, personne n’est encore entré, personne n’a encore payé, personne n’est encore venu me voir, et pourtant, il a débuté. Vois-tu, très cher, pour que le spectacle prenne tout son sens, je me dois de comprendre mon public. Je me dois de l’analyser. Je me dois de devenir les craintes qu’ils tentent tous de masquer.
Tous.
Je n’ai que quelques minutes, immobile statue ignorée. Je n’ai que quelques instants pour cerner le profil de ceux qui oseront s’aventurer dans l’inconnu. Comment puis-je le savoir ? Sans même hausser la voix ? Sans même interagir ? Hm, mais si je te révèle tout immédiatement, quel en sera le plaisir ? Aucun. Aucun et je serai extrêmement déçu. Je doute que tu veuilles que je le sois. Quoique cela ne resterait guère. Une brise, et mon intérêt changera simplement de camp. Inconsistante statue pensante. Ma curiosité s’est accrochée sur la nouveauté, elle partira certainement aussi vite qu’elle est apparue.
Ou en étais-je... ? Ah oui ! La foule. Disparate, hétéroclite, compacte et mouvante. Cette soirée d’été sera-t-elle une bénédiction pour la fête ? Je pense que oui. Après une longue journée ensoleillée, parfois enfermé entre quatre murs, la fraicheur incite les rats à sortir de leur cachette. A profiter, à vivre. Je vois les groupes se dessiner, parce que la foule n’est jamais homogène. Elle se compose de clusters plus ou moins importants. Une famille, une paire d’amants, une amitié qui se teste hors de l’école, des enfants livrés à eux même, une âme en peine. Chacun possède ses propres réactions et il est si, si amusant de les décoder ! Finalement, appâtés par la curiosité, l’un de ces couples s’approche. Un mâle et une femelle... enfin, un homme et une femme, voilà les termes plus appropriés. C’est un humain et une hybride... hm, type plante ? Comment je le sais ? Ce qu’ils dégagent, élémentaire. Mettons ça sur le compte de l’instinct, veux-tu ? Rentrer dans les détails risquerait de te faire mourir d’ennui. Il joue les braves, et parade. Elle en rit, clamant qu’il pourra la protéger. Peut-être est-ce encore la phase de séduction ? Amusant... intéressant, mais je ne parviens guère à fixer définitivement mon intérêt sur eux. Alors, je ne fais que simplement jouer mon rôle. Ils paient, je leur indique qu’ils doivent attendre. Rien de plus.
Cela ne sera pas long, car on ne peut tenir à beaucoup à l’intérieur. Plusieurs séances sont donc prévues... enfin, officiellement. Tout dépend de mon bon vouloir alors... rien n’en est moins sûr. Rassurées par le premier couple, un groupe d’adolescentes s’approchent plus timidement. Deux d’entre elles en pousse pratiquement une troisième qui affirme déjà sa peur et son inquiétude. Première fois dans une fête foraine ? Sans les parents qui plus est ? Awn... adorable, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ce que tu penses ? Des proies faciles, voilà ce que je vois. Une fois encore, je n’accroche guère. Oh, ne te trompe pas, les faire hurler sera plus que satisfaisant, plus que plaisant, mais... il me manque un petit quelque chose. Un petit plaisir coupable, de quoi apporter une saveur et un piquant à ce plat qui se dresse à mes côtés, attendant d’être dévoré. Heh, ils ont payé pour ça après tout. Traite-moi de monstre si tu en as envie, cela ne changera pas ce fait.
Non loin, une conversation débute, et mon attention s’y accroche. Des rires, des plaisanteries. Un autre groupe d’amis visiblement, même s’ils ont l’air plus âgés. Des ‘jeunes adultes’ ? Oh, c’est si compliqué toutes ces catégories. A partir du moment où ils sont capables de se déplacer et se nourrir seul sans chercher à se tuer, ils se ressemblent tous. Visiblement, l’un d’entre eux est asticoté par les autres. Quelques mots s’attardent et résonnent, peut-être n’auraient-ils pas dû parlé si fort. ’Ta grotte’ ? ‘Ta maison’ ? En désignant notre nouvelle attraction ? J’épie, plisse mon regard, j’analyse. Serait-ce ... ? Ils sont si rares que je dois m’y reprendre à deux fois pour être certain. Un hybride, définitivement. Ce noir si profond n’est pas ‘naturel’... ou peut-être l’est-il de trop justement.
Dans un éclat, il clame qu’il montera sur la scène. Ce nouvel acteur déchire mes lèvres d’un sourire, d’une euphorie nouvelle. Quel dommage qu’il compte se présenter seul ! Quel dommage que je ne puisse pas en profiter pour clore le clapet de ces imprudents qui osent médire sur ma maison hantée. Je grave la scène dans ma rétine, et me convainc d’un jour les retrouver. L’ignorance. C’est l’ignorance et un manque cruel de curiosité qui les anime. Ça, ou une crainte mal dissimulée. Tch, inintéressants. Finalement, ils sont mieux dehors. Peu importe.
Le meilleur morceau s’avance et se détache de son groupe. Oh, dear, qu’y a-t-il donc ? Est-ce le vent du nord qui fait des siennes ? Il ne fait pas si froid pourtant. L’espace d’un instant, je l’imagine tel qu’il aurait été, il y a ... oh, un siècle à peine. Si petit, si noir, flottant, mystérieux et incompris. Si rare. Si étrange. Que fait-il ici tout seul ? Si faible. En solitaire, les zarbi n’ont jamais eu une grande puissance... leur force réside dans un phénomène de groupe complexe... mais on dirait bien que celui-ci s’est perdu. Si une de leur colonie s’était bien installée à Sinnoh, il y a si longtemps de cela, il reste que la majorité de l’espèce s’est cantonnée à Johto. En ai-je même revu depuis la guerre ? Voilà que j’en doute. Moi qui songeais que rien ne pourrait les séparer et pourtant. Et pourtant... un solitaire. Un imprudent. Est-ce pour cela qu’il se présente, inquiet, face à moi ?
Est-ce pour détruire de ta science tout ce que j’ai ajouté sur les murs ? Ou justement pour en savoir plus ? Oh, très cher, il me tarde de le savoir !
Pour la première fois depuis que j’ai endossé mon rôle, je brise la posture. De haut en bas, lentement, je jauge et scrute le nouveau venu. Oh, s’il pouvait voir... s’il pouvait voir la lueur brillante, mon sourire étrange, je doute qu’il oserait encore m’acheter un billet.
Ce soir, ce sera lui. Mon intérêt de la soirée. C’est sur lui que mon dévolu vient de se poser. Il devrait se sentir chanceux, non ? Ce n’est pas tous les jours qu’un être de légende s’intéresse à soi. Too bad, je ne suis pas gentil. Too bad, il a fallu que cela tombe sur moi. N’importe quel autre de ces petits elfes, dragons, créatures chimériques fantastiques lui aurait forgé des souvenirs impérissables. Une rencontre du destin, béni d’Arceus lui-même. Mais non. A la place, c’est l’ombre d’une ombre qui s’occupera de lui.
Sa voix s’éraille, maintenant qu’il est isolé. Je ne suis pourtant qu’un ‘gamin’, non ? Cette légère différence de stature ne m’empêche pas accrocher mes yeux au siens... Oui, je te l’accorde, cela aurait eu plus d’effet sans ce masque, mais qu’importe.
« Pour toi et ceux de ton espèce, il y aura toujours de la place. »
Je détache un des billets du rouleau, et y ajoute une invitation supplémentaire. Rien d’obligatoire, juste un flyer de plus présentant mon show... personnel : ’Inside Darkrai’s mind’. Qui sait s’il osera l’utiliser. Il suffit juste de le présenter à n’importe quel membre de la maison hantée pour être conduit immédiatement dans ma pièce... enfin, après ma sieste, et si je suis présent. Mais il n’y a pas de date de péremption. Lorsque je le remets, les autres savent. Ils savent qu’il s’agit de mon invité personnel. Sans doute le porte-voix, qui me surveille toujours du coin de l’œil, l’a remarqué.
« J’attends avec impatience ton avis. » D’un geste laconique de la main, je lui indique de rejoindre le petit groupe patientant à l’entrée. « Le spectacle va commencer. Je t’en prie. »
Si d’autres personnes planifiaient de payer leur entrée, ils vont être déçu. Tout de suite après, j’interpelle mon collègue pour qu’il cesse d’haranguer les foules, aussi pour le prévenir. Il parait que c’est ce que je dois faire pour éviter de les mettre dans l’embarras. Peu importe.
« Mon groupe est complet. Demande à Angel de t’aider pour le suivant, elle sait qu’il y a à savoir. »
Juste au cas où, il y a toujours au moins deux personnes que connaissent le script. En cas de maladie, ou, plus probablement, au cas où je déserte du jour au lendemain. Il me répond d’un signe de la tête. Et je me retourne vers mon groupe de vict--... de clients. Une, deux, trois, ...six en tout. Deux garçons et quatre filles. Trois ‘adultes’ et trois adolescentes. Autant d’hybrides que d’humains. Great. Je garderai un œil ouvert sur ces derniers... et une attention toute particulière. Je traverse le petit groupe et grimpe les deux-trois marches qui me sépare de d’entrée simulant une ancienne porte de bois. Je la déverrouille et invite les ‘visiteurs’ à entrer. Le couple prend la tête, et je suis celui qui refermera tout. L’intérieur est sombre, très sombre, sans lumière. Les flashs de l’extérieur meurent lorsque je referme derrière le petit groupe. Le sol poussiéreux et irrégulier. Le plafond est bas et, à certains endroits, les plus grands doivent se pencher pour pouvoir progresser, ralentissant la marche. Le manque de visibilité fait toujours son petit effet, et force certains à poser les mains sur les murs froids de pierre. Une ambiance sonore complète le tableau, coupant la musique amusée de l’extérieur. Un souffle caverneux, un ruissèlement d’eau, un goutte à goutte. Pour aider à se repérer, les représentations sur les murs ont été faites à la peinture phosphorescente. Il s’agit évidemment de zarbi. Ils couvrent l’entièreté de la fausse pierre et d’astucieux mécanismes donne l’impression que certains te suivent du regard, ou clignent de l’œil. L’angoisse montre, parfois masquée d’un commentaire, d’une bravade.
Je me souviens encore comment ils avaient la capacité de sortir littéralement des murs... Peut-être pour plus tard, qui sait ?
Oui, l’intérieur simule des ruines anciennes, écroulée à certains endroits. Autant que nos moyens ont pu nous le permettre. Plutôt qu’un copier-coller des ruines de Bonville –il nous manque quelques étages pour cela-, de « l’inédit » a été préféré. Le couloir tortueux ouvre sur une pièce plus large. Un lourd rideau noir les sépare. Là, un demi-cercle de ce qui ressemble à des bancs de pierre sont installés. L’atmosphère de la pièce donne l’impression d’une salle secrète, au cœur d’un temple ancien... Ou du moins, c’est ce qu’on a essayé de faire. Tout comme le couloir, les murs irréguliers sont recouverts de représentation de Zarbi. De toutes les formes, et tous de la même taille. Certains forment même des mots, des morceaux de phrases que seuls ceux qui s’y attarderont pourront comprendre.
Je prends place au centre du cercle, et attend que chacun ait prit place. Puis, je détache le masque de mon visage. Gheez, je l’aime bien, mais ce n’est pas facile de respirer avec lui... encore moins de parler et de me faire comprendre.
« Je suis Neles, celui qui vous guidera au cœur de l’inconnu ce soir. » J’attache le masque à ma ceinture. « Là est le moment où je suis censé vous montrer les sorties de secours et demander si quelqu’un souhaite partir ou a des antécédents cardiaques... » Commençais-je laconiquement, un léger sourire aux lèvres. « Mais très franchement. Aucun d’entre vous ne sortira. »
En un claquement de doigts, alors qu’un bruit soudain fracasse et retentit dans la pièce, plusieurs doubles masqués, encapuchonnés, apparaissent à l’entrée, la sortie et un se glisse même derrière les acteurs. Immobiles gardiens, véritables jumeaux de ma personne, dans la pénombre, ils ont l’air vrai. Ce sont mes reflets. Mes cinq reflets. Les premiers sursauts surviennent. Les premiers cris étouffés également provenant de l’assemblée.
« Des questions ? »
Oliver W. Saëns
Pokémon • Sauvage
Messages : 111 Pokédollards : 53 Date d'inscription : 30/06/2019 Age : 23 Localisation : Sinnoh Je suis (Inrp) : Homoromantique – transi d'amour et en couple avec Morgan Je ressemble à : Keith Kogane de Voltron Double compte : Inaho ♡
PokéProfil Attaques & Armes: ♦ Puissance Cachée ♥ Leviation ♠ Couteau Suisse Race Pokemon/ Métier: Zarbi • En recherche d'emploi, fraichement diplomé en Archéologie, histoire et langues anciennes Team/Dresseur/Equipe:
Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Mer 24 Juil - 2:18
Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! »
Neles U. I. Thead
Cet étrange personnage semblait le fixer intensément derrière son masque. Le détailler de la tête au pied, sans vergogne. Oliver sentit un certain malaise s’emparer de lui. Il se trouvait tout bizarre. Comme si une mauvaise conscience veillait tout d'un coup sur lui, posée sur son épaule, scrutant ses faits et gestes.
C’était tout bonnement effrayant.
L’hybride déglutit à nouveau et tenta de réguler les battements trop rapides de son cœur en respirant profondément. La vibration de la musique dans ses os lui devenait insupportable. Il éprouvait l’envie de fuir. De quitter cette fête aussi vite qu’il y était venu. Mais la volonté de démonter cette attraction ridicule le laissait déterminé à entrer dans cette maison hantée. Il devait se montrer solide. Il ne devait pas pâlir au moindre petit pressentiment. Quelle fillette il ferait !
Déjà cinq autre personnes semblaient avoir pris leurs tickets. Trois jeunes filles, de treize ans tout au plus. Deux d’entre elle ricanaient tandis que la dernière faisait une sale tête ; visiblement, l’Antre des Zarbi n’était pas son premier choix… Les cheveux naturellement bleus de la plus grande la marquaient au fer rouge : une hybride, sans aucun doute. Elle faisait un joli tableau aux côtés de cette femme, avec ses tresses vert pomme. Un homme se tenait à ses côtés, sa main dans la sienne. Un jeune couple sans doute ? Le bonhomme paraissait particulièrement sûr de lui. Si Oliver n’était pas dans cet état d’angoisse, il aurait sans doute ri de ce comportement particulièrement ridicule qui avait tout d’une technique de drague mal maîtrisée. Surtout que si sa copine était une hybride, elle serait sans doute celle la plus à même de le protéger… Enfin. Pour cela, évidemment, il ne fallait pas être un Zarbi.
Le pantin devant lui s’agita à sa demande ; Oliver devina un grand sourire intéressé sous son masque immaculé. Sa voix fit l’effet d’une douche froide. Il sembla à l’hybride qu’on avait versé de l’eau glacée dans son dos ; la texture visqueuse s’écoulait doucement, collant à sa peau et laissant derrière elle une peur irrépressible. Sa respiration fut, le temps d’une seconde, coupée sec. Et pour cause ! Au-delà de ce grain de voix si particulier, les mots le laissaient littéralement abasourdi. Comment…? Ce n'était pourtant pas frappant. Il avait l'air d'un être humain ; personne, au premier coup d'œil, n'aurait pu savoir… Lui-même l'avait ignoré tant d'années. Lui-même avait travaillé si dur pour se coller cette étiquette qui rythmait aujourd'hui sa vie, ses rêves, ses projets. Alors comment avait-il pu deviner si facilement ? Il lui sembla que celui qui lui parlait savait déjà tout. En savait déjà plus. Se joignit à la peur d'Oliver un intérêt qu'il eut sans doute du mal à dissimuler mais qu'il n'osa exprimer. Cette personne… N'était pas banale. Il le sentait. Il l'avait senti dès le début, dès l'instant où il avait posé les yeux sur elle. Ce n'était pas un être humain, non… C'était un hybride. Mais ce n'était pas un hybride tout à fait commun non plus…
C'était… C'était peut-être…
Un frisson parcourut de nouveau tous ses membres et le laissa complètement immobile. Il n'osait pas donner forme à cette pensée qui s'était immiscée dans son esprit sous la forme d'une brume encore floue… Ce fut avec difficulté qu'il s'empara du ticket que l'individu lui tendait de ce geste fluide et en même temps si provocateur. Il manqua de faire tomber un autre bout de papier, de meilleure qualité que l'autre… Un second ticket gratuit offert par la fête ? Il semblait vierge… Oliver le retourna et vit briller le nom d'une attraction – ou du moins c'était ce qu'il devinait. Il fit plusieurs fois l'aller-retour du flyer au gamin, du gamin au flyer. Darkrai susurra-t-il pour lui-même. Ce nom lui disait quelque chose. Ce nom faisait étrangement redoubler cette angoisse qui torturait son pauvre petit cœur. Il chercha un instant, puis une lueur étrange illumina son regard devenu sombre : Darkrai, le maître des cauchemars ? Le Pokémon légendaire ? Ses yeux se posèrent là où les yeux de l'étrange individu auraient dû être s'il n'était pas affublé de son masque :
"Merci beaucoup…" lâcha-t-il à demie-voix, ne quittant pas des yeux ce visage invisible.
Oliver était une créature très cultivée. Surtout concernant les mythes de sa région favorite – Sinnoh, bien évidemment –. Et il fallait avouer qu'elle en regorgeait ! Il avait bien évidemment lu plusieurs livres au sujet de ce monstre, cet être qui avait longtemps hanté le sommeil des Hommes… Et qui les avaient parfois laissés dans une léthargie, un comas éternel, pavé de visions terribles, de cauchemars plus vrais que nature. C'était ce que l'on racontait. Seule la lumière salvatrice d'une plume de son antithèse pouvait tirer ses victimes de son étreinte mortelle. Il n'avait jamais réellement entendu parler de cette sombre calamité. À bien y réfléchir, personne ne lui avait dit avoir un jour vu un légendaire. Était-il celui qui croiserait le chemin de l'un d'entre eux …? Un petit sourire stupide étira doucement ses lèvres. Il était décidément bien trop naïf. Il se faisait des idées : un simple gamin se tenait devant lui. Rien de très légendaire. Et ce nom qui résonnait avec cette peur ridicule agitant son cœur de fillette n'était qu'un emprunt pratique : quoi de mieux que le nom du Maître des Cauchemars pour une attraction d'horreur ? Enfin, le souvenir des brimades que venaient de lui lancer ses amis résolut le mystère : ce garçon avait simplement compris par leur conversation qu'il n'était autre qu'un Zarbi. Rien de plus simple. Rien de bien fabuleux.
Aussi, les paroles qui suivirent lui parurent n'être qu'un pur acte de courtoisie : il était tout à fait normal que la personne responsable de cette maison hantée ait hâte de savoir si elle avait fait du bon travail : quoi de mieux qu'un Zarbi pour juger ce nœud de bêtises dans lequel il allait bientôt pénétrer ? Oliver s'apprêtait à exprimer son opinion quelque peu négative quand le gamin, d'un geste assez bref, le pria de rejoindre les autres participants. Plus tard, alors. L'hybride se jura que ce gosse n'échapperait pas aux critiques. Il comptait bien défendre l'image de sa race, non mais !
En client bien élevé, Oliver rejoignit le petit groupe à sa gauche. Il échangea un regard avec la jeune femme aux cheveux vert qui semblait trouver son copain de plus en plus lourd. Ce genre de type me ferait mooourir d'ennui, pensa-t-il en lui adressant un sourire compatissant. Sans doute penserait-elle à le larguer dès leur retour de la fête foraine ? Son sourire devint un tantinet moqueur. Ce qu'il pouvait être méchant parfois. L'étrange gamin qui allait finalement servir de meneur de troupe ne mit pas longtemps à les rejoindre ; juste assez pour clore le recrutement. Aussitôt, l'homme plutôt massif qui s'était tout ce temps tenu à ses côtés se tut pour laisser place aux seules musiques de la fête. Il commençait à vraiment faire sombre par ici ; heureusement, les loupiottes multicolores accrochés sur de longs fils étendus entre les lampadaires éclairaient le chemin. Le petit spectre fendit le groupe rapidement pour sauter deux trois marches et apparaître sur le seuil de la maison hantée. Le Zarbi remarqua à plusieurs reprises qu'il s'attardait dans la contemplation de ses clients… C'était limite inquiétant. Étrangement, personne d'autre ne semblait avoir relevé cette petite manie. Ses futurs compagnons de fortune étaient plus occupés à échanger des regards anxieux ou de petites blagues qui trompaient leur propre peur. La jeune fille flanquée de ses deux acolytes était recroquevillée dans un coin et ne cessait de répéter qu'elle ne voulait pas être ici, que c'était vraiment pour leur faire plaisir. Les deux autres riaient à ses plaintes lancinantes et tentaient d'imaginer ce qu'elles trouveraient là-dedans :
"Des fantômes, c'est certain ! La dernière fois que j'ai fait une Maison Hantée, y'avait des spectres, beaucoup de squelettes et des araignées. J'avais eu de bonnes frayeurs !"
Oliver eut un petit rictus sceptique : s'il n'y avait que des fantômes, ça l'arrangerait bien ! Il n'était pas l'hybride le plus courageux que le monde connaisse ! Bien au contraire… Et il avait un très mauvais pressentiment… La certitude que quelque chose de pire que des squelettes fluorescents en plastique surgissant dans l'ombre les attendait. Il jeta un dernier coup d'œil au flyer qui lui avait été fourni avec le ticket ; en papier glacé, l'impression était vraiment de très bonne qualité et présentait une atmosphère plus qu'inquiétante… En vert argenté brillait toujours le titre de "l'attraction". Était-ce vraiment la nature de cette chose d'ailleurs ? La place devait être offerte à tous ceux qui pénétraient dans la maison. Ou du moins, c'est ce que pensait Oliver jusqu'à ce qu'il se rende compte que personne d'autre dans le groupe n'était en possession de ce mystérieux flyer. Il eut comme un gros coup d'angoisse, d'un seul coup. C'était quand même très, très bizarre, non ? Comme si… Comme si ce type lui avait donné ce flyer à lui… Rien qu'à lui… Parce qu'il en avait envie. Parce qu'il lui réservait quelque chose de spécial.
Pas le temps de se faire plus de mouron : l'homme masqué avait ouvert la vieille porte en bois qui obstruait l'entrée ; il faisait signe au groupe de passer devant, de faire les premiers pas dans cette horrible demeure. Oliver attendit que tout le monde passe avant lui ; il ne se sentait plus si pressé… Il avait même tout son temps. Il jeta un dernier coup d'œil vers l'extérieur et remarqua ses amis qui lui faisaient de grands signes, plutôt moqueurs. Il leur fit une vilaine grimace et ferma la marche des clients. L'organisateur les suivait de près. Il avait fermé la porte, coupant net avec les flashs colorés extérieurs et les musiques assourdissantes…
Le silence régnait désormais en maître – ou du moins les bruits que chacun nomme silence. Des clapotis de gouttes qui tombent… Leurs pas sur ce sol poussiéreux, leurs tâtonnements maladroits contre les parois, glacées, imitation roche… À moins que ce ne soit de la vraie ? Oliver se sentit très vite absorbé par le décor, particulièrement surprenant et réaliste. Ils étaient tous plongés dans les ténèbres les plus totales, ne sachant pas trop où ils mettaient les pieds… Si l'homme, en tête du cortège, pestait contre le plafond trop bas auquel il n'avait de cesse de se cogner, l'adolescente déjà terrifiée avant d'entrer répétait souvent "Je n'aime pas du tout ça… Oh, je n'aime vraiment pas du tout ça…". Les deux autres faisaient des grands "Oh" et de petits "Ah" que l'hybride ne pouvait qu'approuver… C'était… Tout simplement bluffant. Sur les murs, par centaines, des symboles comme gravés dans la roche, fluorescents, éclairant faiblement leur chemin. Ces symboles n'étaient autre que des dizaines de zarbis, déclinés en toutes sortes de lettres… Oliver sentit son cœur battre à la chamade, mais pas de peur cette fois-ci… Plutôt d'émerveillement. Il sentait comme un bouleversement qui s'opérait en lui. Une émotion forte qui germait dans sa poitrine : c'était la première fois qu'il voyait des zarbi autrement que sur un livre. Et ceux-ci dégageaient quelque chose de fort. Une présence déstabilisante, mystérieuse, presque sacrée… Quelque chose d'ancien résonnait en lui.
Certains zarbi paraissaient le suivre du regard. Il se sentait épié de tous les côtés et ne se doutait pas une seule seconde que celui qui le fixait le plus était le gamin masqué derrière lui, sur ses talons. Une des adolescentes, pour briser le silence pesant, se sentit obligée de faire un brin d'humour :
"Franchement, qui a inventé ce Pokémon-là ? Presque aussi inutile qu'un Magicarpe… Regardez les filles, c'est ridicule !
L'hybride ne put se retenir et s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole et de répondre sur un ton qui pouvait avoir des allures de premier de la classe :
– Rien qui existe dans la nature n'est inutile. Et d'ailleurs j'aime croire que les Zarbi renferment un secret qui permettrait de résoudre bien des mystères sur les origines de notre monde et de nos civilisations.
L'impudente se mit à rire, accompagnée par le couple d'amoureux tout devant.
– Ça c'est ce que disent les grand-mères ! s'exclama-t-elle. En tous cas, ça se saurait si Trempette était utile, par exemple ! O U C H !!!"
Visiblement un zarbi situé sur une stalactite n'avait pas apprécié les propos de la jeune fille et s'était éteint pile au moment de son passage… Sans doute l'enfant ressemblerait à un magnifique Rhinocorne à la fin de leur petite descente aux enfers. Oliver laissa échapper un petit rire satisfait – elle l'avait mérité, quand même – qui lui valut un regard noir de la part du groupe entier d'amies. Il baissa la tête et tenta un long moment de faire disparaître le sourire qui barrait son visage.
"Attention, rideau !" beugla l'excellent dragueur qui menait la danse.
Tout le monde pénétra dans une pièce beaucoup plus grande que ce couloir tout exigu. C'était comme une salle de réunion mais version Antiquité. Oliver se laissa de nouveau parfaitement éblouir par l'agencement du lieu, absolument fabuleux. Des boyaux rejoignaient cette cavité de tous les côtés, comme autant d'issus de secours. Il ne s'y attarda pas et préféra observer d'un œil conquis les imitations de ruines d'anciens piliers, et surtout les gravures de zarbis, dégageant toujours une petite lueur mystérieuse. Ceux-ci, néanmoins, étaient parfois disposés de telle sorte qu'ils formaient des mots. Bien sûr, un regard novice n'aurait su les déchiffrer convenablement. Le décryptage s'apprenait avec le temps. Pour Oliver, ce n'était plus qu'un jeu d'enfant. Les yeux bandés il aurait su retracer chaque Zarbi dans sa bonne et due forme ! Autant dire que ce qu'il lisait laissait germait en lui une peur mêlée d'excitation : il adorait littéralement toutes ces petites énigmes ou incantations luisant sur les parois ; c'était vraiment du génie !
I C I R E P O S E R A A T O U T J A M A I S V O S A M E S D A M N E E S
D E U X A G A U C H E U N E A D R O I T E T O U T D R O I T D E U X A G A U C H E
L A S O R T I E N E S E R E V E L E R A Q U A U X A U D A C I E U X
F U Y E Z
Réjouissant, tout ça ! Oliver observait méticuleusement le tracé des Zarbi dans les murs. Il n'y avait presque pas d'erreur… Juste un ou deux traits mal placés par-ci par-là. Un véritable chef-d'œuvre. Ses compagnons de galère, eux par contre, spéculaient à propos de cet arc de cercle au milieu de cette mystérieuse salle. On aurait dit des bancs d'amphithéâtre. Étrange dans une maison hantée, non ? D'ailleurs… Ce n'était pas vraiment une maison, pas vrai ? Plutôt une caverne.
"Il faut s'asseoir…? murmura l'adolescente la plus peureuse du trio. Elle n'avait vraiment pas l'air rassurée.
La jeune femme au bras de son insupportable petit ami semblait quant à elle se demander à quelle sauce elle allait être mangée. Chacun prit sa place assez naturellement. Oliver s'installa au second rang, plus intéressé par l'agencement, la matérialité de la roche et la lueur des gravures que par l'idée de se faire peur. Mais lorsque l'étrange gamin se tint droit devant eux, il reporta son attention sur son masque, encore fermement attaché à ce visage invisible. Tout le monde murmura quand il retira cette couverture assez hermétique, découvrant une figure extrêmement blanche, aux pommettes horriblement saillante, maigre, aux orbites noircies à outrance… Un maquillage somme toute effrayant et particulièrement bien exécuté. L'adolescente à la droite d'Oliver s'était déjà mise à trembler… Et pour cause ! La température était devenue plutôt… glaciale. Et l'atmosphère de plus en plus tendue, de plus en plus angoissante, comme si quelqu'un avait actionné une étrange machine qui faisait monter la peur à l'intérieur de chacun d'entre eux. Les yeux verts de leur guide brillaient quant à eux dans la pénombre… Ce n'était pas une couleur commune… C'était une couleur d'hybride. Elle contrastait avec cet éclat rouge vif qu'il avait au cou… Du sang…?
Il se présenta de cette même voix calme, froide, sèche. Une voix aussi limpide, claire, que tortueuse… Elle semblait caresser les oreilles d'Oliver tout en lui racontant une terrible histoire. Il s'appelait donc Neles. Nom peu commun. Sa capuche noire masquait encore ses cheveux… Mais on pouvait tout de même discerner quelques mèches blanches. Neles…
"Là est le moment où je suis censé vous montrer les sorties de secours et demander si quelqu’un souhaite partir ou a des antécédents cardiaques... scanda-t-il d'une voix traînante qui en disait long… On sentait le piège arriver.
– N'y pense même pas ! Susurra une des adolescentes à sa trouillarde de meilleure amie. Cette dernière semblait très intéressée par la proposition.
Bien heureusement, elle fut très vite assurée de la présence continuelle de son acolyte : Neles referma le piège sur ses clients avec une désinvolture des plus excitantes. À ces mots menaçants, quelque chose retentit avec fracas dans la salle, et sa figure parut soudain se scinder en cinq… L'effet était à couper le souffle, surtout accompagné du cri de terreur de la gamine à ses côtés. Quatre copies bloquèrent les différents boyaux, y compris le chemin par où ils étaient tous entrés. La scène était des plus angoissante et avait relancé le cœur d'Oliver à une vitesse alarmante… Jusqu'où irait ce mystérieux individu…? Il semblait bien décidé à leur jouer un spectacle peu commun.
Soudain un souffle glacé vint frôler la nuque du Zarbi qui se retourna en sursaut et lâcha un cri étouffé lorsqu'il découvrit que le cinquième Neles se tenait juste derrière lui, l'observant d'un œil dur et effrayant. Le sang pulsait à une vitesse folle dans ses oreilles ; tant, que le bruit produit brouilla presque la question de leur accompagnateur…
"Des questions ?"
Un silence terrifiant s'installa dans la salle. Tout le monde échangea des regards angoissés. Puis, tout à coup, un doigt se leva haut dans les airs : l'adolescente, rongée par la peur, osait tout de même prendre la parole… Le geste était celui d'une écolière, et il fit sourire Oliver, détendant l'atmosphère :
"Combien de temps ça va durer ? demanda-t-elle avec un trémolo dans la voix.
Oliver n'écouta pas la réponse, trop absorbé par sa contemplation des copies qui bougeaient de leur propre chef. Une d'entre elles se trouvaient toujours derrière lui. Il l'entendait se mouvoir doucement… C'était l'œuvre d'une capacité étonnante, mais répandue… Reflet ? Oliver n'en était pas sûr. Elles avaient l'air… tellement réelles. Cet hybride était sans doute particulièrement puissant… Le Zarbi fronça les sourcils : c'était très étonnant au vu de son jeune âge. Complètement anormal.
Finalement, l'environnement rempli de Zarbis le ramena à sa motivation première : pour l'instant tout semblait rendre honneur à sa race. Le cadre était absolument fabuleux ! Mais il ne parvenait pas à saisir l'intrigue de cette maison hantée. Les Zarbis ne faisaient pas peur. Alors qu'allait-il leur arriver ? Il osa poser une autre question, sa voix se montrant plus assurée que celle de la jeune fille :
"Puis-je savoir pourquoi nous sommes bloqués dans cette salle alors que le but d'une Maison Hantée est normalement d'effrayer ses visiteurs pour qu'ils courent partout jusqu'à trouver la sortie ? Et puis… On y voit un peu trop bien, non ?"
En effet, les Zarbis autour d'eux avaient vu leur couleur s'intensifier pour jeter une lueur blanchâtre dans toute la salle… Mais Oliver aurait sans doute mieux fait de se taire. Il y eut un autre crac sonore, sec, terrible, accompagné de cris de terreur…
Et tout fut plongé dans le noir le plus total.
Seule la voix de Neles perça les ténèbres, envahissant toute la salle… Plus effrayante que jamais.
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Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Dim 28 Juil - 13:08
Ah, que j’aime ces instants. Les premiers cris, d’abord étouffés, les premiers murmures inquiets, les premières angoisses. Les premiers rires qui tentent de détendre l’atmosphère, mais qui sont rapidement remplacé, tût. L’atmosphère fait son effet, car dans cette pièce, le décor est tout aussi important que les acteurs. Plus que pour évoquer, suggérer un lieu, dans cet acte il sert à plonger les imprudents dans un autre monde. Un autre univers, qui possède ses propres règles. Un autre lieu, loin, si loin de l’ambiance colorée et sucrée de l’extérieur. D’ailleurs... N’as-tu pas remarqué qu’à l’instant où la porte s’est refermée, toute la dynamique s’est modifiée ? Face à l’inconnu, les mortels ont tous la même réaction. Réaction involontaire, gravée dans leur âme même, intégrée à ce qu’ils sont au plus profond d’eux même. Prudence. L’inconnu en lui-même dérange. On n’aime ce que on ne peut pas comprendre, ce qu’on ne peut pas caser, ce qu’on ne peut pas mesurer. On rejette ce qui n’entre pas dans la case, car il est forcément dangereux. Quand son existence possède une date de péremption, c’est la réaction normale. Logique. Trop forte logique. Dans ce lieu, la logique n’aura plus court, du moins, pas celle des mortels. L’anormalité de mon monde deviendra le tombeau de leur santé mentale... ou tout simplement, je les ferai hurler de peur. Après tout, ils sont censés s’en sortir vivants et relativement en bonne santé... C’est ce qu’on m’a demandé de faire, mais soyons franc, tout se fera selon mon bon vouloir.
Ce n’est qu’une petite, petite maison hantée, mais ce territoire m’appartient et s’il n’est pas aussi malléable que les songes, c’est avec un plaisir certain que je le manie.
Amener les terreurs nocturnes dans la réalité, n’est-ce pas un joli rêve ?
Je ne suis pas soumis aux mêmes lois qu’eux. Mon essence ne s’éteindra jamais. Rien que ma présence angoissante suffit à glacer le sang. Ambiance s’installe. Les premiers cris, étouffés, les premiers rires, angoissés, les premiers échanges entre les acteurs. Pourront-ils s’entendre ? S’ils veulent s’en sortir sans trop de dommage, voilà ce que je leur conseille. C’est une attention toute particulière que je réserve à mon convive de marque. J’aime l’observer parce que je le sais peu convaincu. J’aime l’observer parce qu’il a osé se présenter seul. J’aime l’observer simplement parce qu’il est un être rare. Rare et perdu. Ses yeux s’émerveillent et lisent parfaitement l’énigme cachée. Cela n’est pas donné à tout le monde, car le langage zarbi est étrange, même pour un représentant de sa race. A moins d’être éduqué, il en devient presque illisible. Mais il le lit. Oh, oui... Oh, oui, il le lit ! à croire que mon souhait même pas formulé a été exaucé.
Chacun a pris place, et l’arrangement me sied. Les trois amies ont bien essayé de se blottir sur le même banc, à ma gauche, mais il a bien fallu se rendre à l’évidence, ils ne sont prévus que pour deux. Alors l’une a dû séparer du reste du groupe. Il s’agit de la plus tremblotante... la proie la plus amusantes du lot. Oh, dear, ses cris sonnent si doux à mes oreilles. Le jeune couple s’est installé plus en face de moi, alors que mon cher invité s’est contenté du deuxième rang. Ses yeux se sont plus braqués sur le décor qu’autre chose, mais je prends cette admiration pour un compliment.
Mon premier effet glaça l’air d’un lourd silence entrecoupé de sons plus ou moins étouffés, plus ou moins étonnés, plus ou moins incontrôlés. Ce ne sont que quelques reflets pourtant... mais dans le bon cadre, ils sont aussi efficaces qu’une armée de clone. C’est subtil mais je les vois. Aussi distinctement qu’en plein jour... ce qui n’est pas pour me déplaire. Je vois les visages qui se crispent, les regards qui s’entrecroisent, les épines dorsales qui se figent sur place.
Ne trouves-tu pas ce spectacle tordant ?!
Malgré les tremblements, une imprudente osa prendre la parole. Oh, si elle savait le nombre de fois qu’on me l’a posée. A travers les siècles. Car si la peur a une limite temporelle, elle en devient plus gérable ? Mais qui a dit que ce lieu était régi par les mêmes lois que l’extérieur ? Je déchire mes lèvres d’un sourire, avant de lui répondre, le plus normalement du monde.
« Aussi longtemps que j’en aurai envie. »
Ce qui n’est même un mensonge. La vérité brut est souvent plus terrifiante qu’un simple mensonge. En revanche, les histoires que l’on se racontent sont toujours, toujours beaucoup plus terribles. Déjà, ses amies la réprimandent de légers chuchotements ’Mais on s’en fout ça !’’Comment s’il allait te répondre, Ne t’en fais pas, c’est genre trente minutes max une attraction comme ça !’
Oh, si seulement.
Pendant ce temps, mon zarbi n’a pas lâché ni le cadre, ni mes copies des yeux. J’aimerai croire qu’il cherche à m’éviter à tout prix, mais c’est la curiosité et l’émerveillement qui l’anime en cet instant. Ça... et la légère angoisse d’avoir son propre ‘garde du corps’ à quelques centimètres dans son dos. Il se saisit du bâton de parole, et sans manquer de tacler légèrement mon attraction, pose sa question... inédite. Un élan d’effronterie ? Adorable. Vraiment, adorable. Car pendant qu’il m’interroge, un discret mécanisme s’enclenche. Petit à petit, les yeux fixes des représentations murales s’intensifient. Une lumière diaphane qui prend de l’ampleur. Oh, rien à voir avec l’extérieur, mais lorsque ses yeux se sont habitués à l’absence de lumière, la différence se remarque.
Et soudain, le noir total. Un choc. Des cris habituels de surprises qui sans attendre sont surpassés par un hurlement déchirant qui semblent s’enfoncer dans les profondeurs de la Terre. Peut-être est-ce le cas, d’ailleurs. Il ne cesse, implorant la sortie, il ne cesse. Et s’il n’emplit plus la pièce au bout de quelques interminables secondes, c’est parce qu’il s’étouffe. La panique commence à s’installer dans le spectacle, la panique grandissante quand on se rend compte que de six, ils sont passés à cinq.
Où est donc passée la jeune fille tremblotante ? Aucune, aucune trace. Pas même son banc de pierre ne réapparaitra. Où est-elle ? ça... c’est un secret. Celui de l’Antre des Zarbi. Un rire inquiétant s’élève... le mien. Oui, je n’ai jamais réussi à produire autre chose qu’un son glaçant lorsque l’amusement me prend. Je profite de ce silence relatif et ponctué d’appel à la disparue pour enfin prendre la peine de répondre à la question.
« Parce que vous êtes prisonniers de l’Antre. La moindre erreur vous sera fatale. »
Une par une, certaines lettres s’éclairent sur le mur, donnant son message pour ceux qui n’auront pas succomber à la panique. Lentement, elles se détachent du mur plongé dans l’obscurité la plus totale.
Bien, qu’avons-nous appris aujourd’hui ? Exactement ! A ne pas remettre en question le maitre de l’horreur ! La faible lumière souligne la place désormais vide. Si les deux adolescentes restantes ont visiblement succombé à l’angoisse, une dernière bravade étouffée, sans doute pour but de briser son propre malaise, sort de la gorge de l’humain.
‘Wow, c’est bien fait quand même. On dirait que c’est vrai’
Elle est rapidement étouffée par l’hybride qui l’accompagne, qui semble plutôt déterminée à comprendre ce qui peut bien se passer dans une simple fête foraine ! Evidemment, toutes les fêtes foraines n’ont pas un monstre millénaire comme acteur, mais là n’est pas l’objet. Une fois, deux fois, je frappe mes mains pour récupérer l’attention, et faire cesser les derniers chuchotements. Il est temps de placer le cadre et de lancer le jeu pour de bon, après cette douce introduction.
« Il y a des histoires concernant les zarbi... si vieux que les mortels les ont oubliés. »
Au fil de mes paroles, je me déplace entre les rangées, ne manquant pas d’effleurer un coude, une épaule, une mèche de cheveux sur mon passage. Des sursauts inconfortables saisissent l’assemblée.
« Seuls, ils ne sont guère impressionnants. Tout au plus... amusants. Mais un pouvoir les anime lorsqu’ils se rassemblent. Si puissant qu’il déchire le voile de l’Espace et du Temps. »
Visiblement, l’humain n’apprécie pas que j’entre dans l’espace personnel de sa compagne. Il tourne son visage jalousé et je pose ma main sur son épaule. Un frisson coupe son élan.
« L’Antre leur permet de se rassembler, de concentrer leur force pour ouvrir leur dimension et engloutir les imprudents. J’ai bien peur que vous y soyez piégés, et que votre amie en soit la première victime. Si vous souhaitez en sortir, vous devrez vous parer de courage, et résoudre l’énigme gravée sur ces murs. »
Lentement, l’obscurité m’enveloppant, le froissement de tissus trahissant ma position, je me glisse vers l’arrière du groupe. J’ajoute au creux de l’oreille de mon invité spécial.
« Tu sais de quoi je parle, n’est-ce pas ? »
Je retourne face à la scène, alors que l’ambiance redevient enfin suffisamment... visible. Assez pour pouvoir déchiffrer les textes des murs, mais pas assez pour être confortable. Une pénombre qui force à s’approcher et à plisser des yeux. D’un geste léger, j’ordonne à mes copies d’écarter les lourds rideaux noirs qui obstruent trois boyaux. Les deux restantes étant toujours solidement ‘gardées’. Oui, ce ne sont que des reflets... donc inconsistants. Mais avec une touche d’ingéniosité, un simple mécanisme, tout devient possible... ça, ils n’ont pas à le savoir.
« A vous de jouer. Puisse Arceus être de votre côté »
Darkrai l’est déjà, malheureusement pour vous.
Oliver W. Saëns
Pokémon • Sauvage
Messages : 111 Pokédollards : 53 Date d'inscription : 30/06/2019 Age : 23 Localisation : Sinnoh Je suis (Inrp) : Homoromantique – transi d'amour et en couple avec Morgan Je ressemble à : Keith Kogane de Voltron Double compte : Inaho ♡
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Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Lun 29 Juil - 16:27
Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! »
Neles U. I. Thead
Oliver sentit son cœur s'emballer ; sans doute à cause de la peur qui avait repris sa place dans sa gorge, il se mit à léviter doucement au-dessus du banc, produisant une petite lueur diffuse, ses yeux transperçant les ténèbres. Pas assez néanmoins pour voir à un mètre devant lui… Tout était brouillé, inaccessible. Il se sentait perdu… Seuls les cris étouffés, les respirations saccadées parvenaient à ses oreilles. Décidément, la mise en scène était assez impressionnante. L'hybride en frissonnerait presque ! D'ailleurs, il lui sembla manquer un battement lorsque un cri terrible déchira le quasi-silence morbide de la salle. Il tressaillit, portant bien vite ses mains à ses oreilles pour atténuer ce hurlement sorti de nulle part. Sorti de nulle part, mais qui sembla être aspiré par le sol de pierre, poussiéreux… Il disparut petit à petit, comme étranglé par un souffle glacé… Un souffle qu'Oliver sentit s'immiscer sous ses vêtements, figeant ses membres qui, soyons franc, n'avaient pas vraiment besoin de ça.
Encore sous le choc, le Zarbi ne s'aperçoit que quelque chose manque. Quelque chose… Ou plutôt quelqu'un. Les petits cris, les petits commentaires effrayés de l'adolescente se sont tus pour laisser place au silence. Ou presque : ses amis se retournent et découvre un emplacement vide, une lueur terrorisée dans les yeux. Oliver suit leur regard et sursaute, soufflé par cette disparition soudaine ; il n'avait rien vu ! Rien entendu ! Même le banc n'est plus là. Comme si lui aussi avait été aspiré par le sol :
"C'est… Une blague…? lâcha-t-il dans un souffle.
– Zoé ?! Où t'es ?! Elle a disparu !" paniqua l'adolescente aux mèches bleues.
Oliver chercha un instant Neles dans les ténèbres… Lui aussi semblait s'être évanoui, dévoré par les ombres. Mais visiblement, c'étaient les seuls manquant à l'appel… Les deux amies étaient encore là, piaillant à n'en plus finir. Les deux tourtereaux, collés l'un contre l'autre, semblaient frissonner dans l'obscurité. Il faisait de plus en plus froid. Si froid qu'Oliver se surprit à trembler de tout son corps ;Ses yeux prirent une teinte rougeâtre : Puissance Cachée lui servait souvent à une seule chose : se réchauffer quand il grelottait. Il contint son pouvoir à l'intérieur de lui pour éviter de lancer quelques braises malvenues sur ses compagnons de fortune. Un rire glacé résonna alors contre les parois de cette étrange cavité où ils se trouvaient tous, entassés les uns contre les autres, lui faisant malgré la chaleur qui se diffusait en lui l'effet d'une douche froide.
Il s'était trompé : le mystérieux individu qui les cuisinait depuis leur entrée dans cette drôle de grotte aux allures de maison était encore là. Tapi dans les ténèbres, se riant de leur peur grandissante. Les deux adolescentes tressaillirent un instant, ne cessant pourtant de chercher leur amie dans la salle. Les spectres, quant à eux, étaient moins clairs qu'auparavant, plus vaporeux… L'effet qu'ils produisaient était tout à fait particulier. Celui qui se tenait plus tôt derrière l'hybride était parti ailleurs. Il ne le voyait plus. Accompagnant ce rire déchirant, la voix sifflante de Neles trancha l'ombre pour parvenir jusqu'à eux : ses mots lourds s'insinuèrent dans l'esprit du garçon, entraînant sur leur passage la naissance d'une multitude de questions : prisonnier ? Donc ils étaient bel et bien bloqués…? Ils ne pourraient pas sortir facilement. Il se mordit la lèvre : il savait qu'il avait parlé trop vite, et il lui semblait que le courroux de cet étrange gamin au masque blanc s'était décuplé. Donc, ils devraient tous se débrouiller pour sortir… Mais visiblement, se précipiter dans tous les sens ne suffirait pas : il faudrait chercher calmement. Ne pas paniquer. La moindre erreur leur serait fatale. Oliver se surprit à sourire : il aimait bien ce jeu. Il sentait la tension ambiante accélérer les lourds battements de son cœur. L'adrénaline montait progressivement, soudainement boostée par une animation qui peignit certaines parcelles de mur d'une lueur blanche vacillante. Des Zarbis se détachèrent de la paroi, noire comme la nuit, tels des étoiles qui apparaissaient sur la tenture nocturne. À demi-voix, Oliver les lut ; sans doute assez fort pour que les autres puisse l'entendre. Il ne se rendit pourtant pas compte de la portée de ses mots… Il se laissait aller au jeu, se disant pour lui-même Finalement, c'est pas si mal cette maison hantée.
"Une de moins…
L'adolescente aux cheveux bleus se retourna vers lui, l'agressant presque de ses questions.
– C'est ce qu'il y a écrit ?! Tu sais le lire ? Qu'est-ce que ça signifie…? Hein ?
– Je crois que ça fait référence à ton amie… lança-t-il avec un regard mi-inquiet, mi-amusé.
Elle parut particulièrement décontenancée ; son teint était devenu blafard. Sa partenaire la secoua un peu :
– Hé ! C'est qu'une attraction, Zoé elle doit déjà être à l'entrée en train d'attendre ! lui murmura-t-elle à l'oreille sur un ton sûr et même un peu orgueilleux.
Mais Oliver n'était pas dupe. Il sentit bien le manque de conviction dans les mots de l'adolescente. Elle savait très bien qu'elle pouvait se tromper, et se rassurait sans doute comme elle pouvait. La jeune femme hybride, devant, paraissait aussi intéressée par le spectacle que lui ; son petit ami, par contre, faisait lui aussi des commentaires pour tromper sa peur :
"Wow, c’est bien fait quand même. On dirait que c’est vrai"
Sa voix n'était qu'un souffle rauque ; décidément, sa gorge était bien nouée. Cette intervention un tant soit peu inutile fit sourire Oliver. Seulement, la mimique qui s'installa sur son visage n'était pas seulement amusée. Elle était aussi – et surtout – pleine d'incertitudes : c'était tellement bien fait justement qu'il commençait avoir des doutes. Tout cela… Lui semblait vraiment, vraiment très peu artificiel. Et si… C'était vraiment vrai finalement ? Un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Non, pas possible. Pas possible. Il secoua la tête, comme pour se ressaisir, comme pour chasser cette peur sourde qui allait bientôt s'emparer de lui.
Des claquements firent écho dans la salle. Tout le monde se tut et se figea en une fraction de seconde. L'obscurité sembla se fondre dans une douce lumière qui apporta un peu plus de clairvoyance… Pas assez non plus pour se sentir vraiment à l'aise. Pas assez pour discerner parfaitement Neles qui se tenait devant eux. Néanmoins, ses yeux verts et son maquillage blanc brillaient dans les ténèbres. Sa voix s'éleva, se parant d'un talent de conteur inédit.
La peur qui naissait à nouveau dans la gorge de l'hybride fut bien vite bridée par la soif de connaissance du garçon. Son intérêt sautillait partout dans sa poitrine : il savait décidément beaucoup de choses… Beaucoup de choses que peu connaissaient. Neles se mit à déambuler entre les rangs, titillant l'homme, jaloux comme un poux qui grogna lorsqu'il s'approche un peu trop près de sa copine. Le brun laissa échapper une petite exclamation contestataire lorsque leur conteur osa prononcer le mot "amusant" le concernant. Il ne fallait pas non plus pousser le bouchon ! Il n'était quand même pas une attraction ! Cette vague de fierté mal placée se tut néanmoins lorsque le petit spectre se retrouva derrière lui, posant une main ferme sur son épaule et sifflant quelques mots à son oreille…
S'il savait de quoi il parlait ? Oui, évidemment. Il avait lu des comptes rendus à ce sujet. Des recherches. La force des zarbis se révélerait en groupe… Enfin, c'était certainement le cas quatre-vingt ans plus tôt. La question était : aujourd'hui, est-ce que cette étrange connexion entre individus de la même espèce était toujours d'actualité ? Oliver n'en était pas certain… Même s'il croyait à cette "légende". En effet, personne n'avait vraiment pu prouver cette hypothèse. Encore mieux, personne n'avait jamais assisté à une déchirure de l'espace-temps. D'ailleurs c'était la partie qui gênait le plus l'hybride : c'était un peu exagéré, non ? Il ne pensait pas que ce fut un jour possible. Seuls des Légendaires pouvaient toucher à ces dimensions. Et ils étaient particulièrement célèbres à Sinnoh. Les fils directs d'Arceus. Ses premières créations. D'autres chercheurs avait justifié cette hypothèse en supposant que les zarbis constituait une matière particulière, invisible à l'œil nu. La matière noire. Ceux qu'on pouvait croiser n'était que des atomes perdus. Atomes autrefois invisibles… Et c'était, d'après quelques auteurs, ce ui expliquait leur faculté à se fondre dans les murs. Dans la matière brute : ils en faisaient partie, quelque part. Oliver sentit un frisson remonter le long de son dos : c'était si excitant. Pourquoi avait-on arrêté les recherches…? Pourquoi se désintéresser de théories aussi intéressantes ? Tant que Neles était encore à ses côtés, penché au-dessus de lui, attendant une réaction de sa part, l'hybride lui répondit aussi bas que son murmure, pour que seul lui puisse l'entendre… Son cœur se mit à battre fort alors qu'il osait poser une question quelque peu culottée… Il tentait sa chance, car à présent, quelques pensées mises de côté revenaient titiller son esprit :
"Tu en sais bien beaucoup, pour un simple forain. Mais tu n'es pas si banal que ça… Pas vrai ? Tu pourrais peut-être m'en dire plus."
Il frissonna de sa propre audace. Oui, il en avait désormais la certitude : ce Neles n'était pas un simple hybride. Une vérité effrayante à son propos le dépassait. Il le sentait. Son souffle, sa voix étaient emprunts d'une aura si particulière… Si froide… Si effrayante. Ce n'était pas qu'un jeu d'acteur. Ce n'était pas qu'une impression. Cela faisait comme… Partie de lui.
Neles s'éloigna pourtant sans donner de réponse. Mais Oliver pensait avoir piqué son intérêt. Lui comme cet étrange animateur savaient parfaitement que de telles théories n'étaient pas connues de beaucoup. Il fallait avoir fait des études. Il fallait surtout avoir lu des livres en langue ancienne, et ce n'était pas donné à tout le monde.
L'étrange individu avait de nouveau rejoint le devant de la scène ; désormais, tout s'était éteint, mes de petits flambeaux que personne n'avait remarqués jusqu'ici venaient de s'embraser sur les murs de pierre, révélant des centaines de petites inscriptions gravées dans la roche. Trois des copies de Neles libérèrent autant de passages secrets, creusés dans la paroi, particulièrement étroits. Puis le gamin s'exclama sur un ton autant ravi qu'effrayant :
"A vous de jouer. Puisse Arceus être de votre côté"
Les deux adolescentes se regardèrent, complètement affolées. L'une d'entre elles – la plus effrontée – s'écria d'une voix aigüe traduisant sa panique :
– Qu'est-ce qu'on doit faire ?!"
Les deux autres entrées (celle par laquelle ils étaient arrivés, et une autre, plus loin) étaient toujours obstruées. Oliver, sans plus attendre, se leva de ce banc qui commençait à lui faire mal au dos. Il vacilla sur ses jambes qui tremblaient doucement ; son cœur battait très fort. Ils devaient s'échapper. Il leva les yeux aux murs ; certains zarbis étaient plus grands que d'autres – légèrement – et ils formaient des mots, des phrases. Comme une énigme.
La jeune femme au bras de son petit ami le devança, déclarant tout haut ce qu'il pensait tout bas :
"Je pense qu'il faut résoudre un problème ! Il doit certainement y avoir d'autres salles au bout de ces boyaux… Il faudrait que trois d'entre nous aillent voir et reviennent pour dire ce qu'il y a ! Les deux derniers vont devoir traduire ces trucs… Ce ne sera pas moi en tous cas !
La gamine aux cheveux bleus se leva de son banc avec un sursaut.
"Mais j'ai pas envie d'aller là-dedans moi ! s'exclama-t-elle en désignant un boyau.
– Lynn, il faut qu'on le fasse. Il faut qu'on sorte d'ici si on veut retrouver Zoé ! répondit l'autre sans plus attendre. Puis elle se tourna vers Oliver, l'air sévère. Toi tu vas rester là et traduire le plus de phrases possible !
– Moi je le fais pas ! reprit la petite hybride. Je reste avec lui !"
Soit ! Personne n'insista, à la grande joie d'Oliver qui avait un instant redouté de se retrouver seul à seul avec l'homme ; il n'aurait certainement pas supporté sa compagnie plus d'une seconde… Sans doute aurait-il demandé à Neles de le faire disparaître, lui aussi ? Il réprima un petit rire, aspiré par les inscriptions aux murs. Il avait commencé le déchiffrage bien avant qu'on le lui demande. Les autres se répartirent rapidement les boyaux, et sans plus attendre se mirent à y ramper pour disparaître… La jeune hybride s'approcha du Zarbi, toute penaude, ne quittant pas des yeux Neles qui les observait toujours dans l'ombre :
"Je suis désolée ! balbutia-t-elle. Je ne vais pas t'être d'une très grande aide.
Oliver lui adressa un petit sourire rassurant ; elle lui faisait un peu de peine, quand même.
– Ce n'est pas grave, je peux me débrouiller seul. J'ai appris à les lire, c'est devenu… Plutôt naturel pour moi. Il pointa du doigt un enchaînement de zarbis plus haut que les autres. Tu vois là ? Il y a écrit "LE PLUS SAGE EST DE TENIR UN JUSTE MILIEU".
– Euh… Oui ? Tu sais ce que ça veut dire ?
– Pas vraiment… Mais… Il y a trois boyaux qui s'enchaînent… Peut-être qu'il est plus sage… De traverser celui entre les deux autres…?"
Il ne croyait pas si bien dire… Bientôt deux autres messages morbides illumineraient les murs. Ils ne seraient plus que trois.
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Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Jeu 8 Aoû - 16:22
As-tu vu ? Dis-le-moi. Dis-moi que tu n’as pas perdu une miette de ce spectacle ? De cet acte ? Nous n’en sommes qu’aux prémices, et pourtant, tout se met délicieusement en place. Dis-le-moi. Dis-moi que tu as tout vu. Dis-moi que tu as vu la surprise, l’angoisse effrayée de cette petite lorsque le sol s’est dérobé sous ses pieds. Dis-moi que tu as vu les sursauts, les frissons d’horreurs des autres quand ils ont entendu ce cri déchirant au milieu de l’obscurité. Dis-le-moi. Dis-le-moi ! Dis-moi que tu t’es délecté de cette panique, de ces angoisses, de ces cris en alerte. De l’incertitude. De tout ! As-tu vu cet instant ? Celui où tous, sans exception, ont douté de l’endroit où se tiennent. L’espace d’un instant, la raison s’est enfuie de leur esprit, remplacée par une sourde et lourde peur. Celle qui paralyse les sens, celle qui noue l’estomac, celle qui coule, tremblement glacé, le long de la colonne, celle qui déconnecte de ses propres membres. L’espace d’un instant, la fête foraine a disparu, et tous, tous ont craint pour leur vie. As-tu vu ? As-tu entendu ? As-tu ressenti dans ta chair les incertitudes de leurs âmes ? As-tu senti leurs muscles céder ? Leurs os trembler ? Leurs voix mourir ?
Parce moi, oui.
Je suis au premier rang, et je me délecte à chaque instant de ce que je vois. Cette attraction n’est pas pour eux. Ce n’est pas simplement une petite maison des horreurs, où on rit plus que l’on s’effraie, avant d’en sortir, contents et affamés. Ce n’est pas une petite maison qu’on oubliera rapidement, dès le lendemain. Ce n’est pas une attraction pour eux. Ils sont l’attraction. Mon attraction. Mes patins grotesques au bout d’un fil. Pourquoi s’encombrer de marionnettes ridicules quand ils sont tout à fait capables de s’effrayer les uns les autres ? Pourquoi aurai-je besoin de plus de matériels quand la moindre de mes paroles est bue, intégrée. Pourquoi aurai-je besoin de plus, quand seule ma personne rend mal à l’aise ? Ah, privilège du « méchant ». Privilège d’exhaler en permanence une aura si sombre qu’elle glace la pièce. A chaque capacité que j’utilise, elle se renforce, se glissant sous le tissu pour se lover dans les cœurs. Dire que je ne suis guère violent, ni le pire dans cette catégorie. As-tu vu ? Oui, bien sûr que tu as tout vu. Tout comme moi, même si je doute que le plaisir que je ressens te soit familier. J’aime l’horreur, j’ai décidé d’y consacrer ma trop longue vie. J’aime ce que je vois, j’aime ce que j’entends.
J’aime ce qu’il me répond.
Oh, quel délicieux frisson. Tant d’effronterie dans un si petit corps, doté d’un si petit pouvoir. Il le sait ? Je le crois capable de tracer les indices avec sagesse... moins de les utiliser avec discernement. L’erreur de la jeunesse. Il fut un temps pas si reculé que cela où nul n’aurait osé s’adresser à moi avec une telle... défiance. A moins d’être armé de torches et de fourches et accompagné d’une armée, évidemment. Il sait. Il a mordu à l’hameçon. Il sait, il sait, il sait ! Oh, s’il ose s’enfoncer plus loin dans l’obscurité, je lui en dirai plus. Tellement plus. Des secrets, j’en connais tellement. Des tas, certains plus lourds que d’autres, certains plus insignifiants. Puisque je n’ai jamais pu accéder au sommeil durant des millénaires, je suis resté en alerte. Mes yeux verts sales ont vu et documenté plus de choses que n’importe qui dans ce monde. Je suis comme une encyclopédie que l’on ose ouvrir, cachée et recluse, de peur des connaissances qu’elle contient. Peut-être est-ce cela qui fait plus peur aux mortels, un être prouvant leur défaillance au fil des siècles.
Je digresse, mais tout est bon pour tenter de tenir mon personnage. Je dois me faire violence pour ne pas montrer mon euphorie face à de simples paroles, pour ne pas montrer mon envie de tout lâcher pour m’emparer de ma proie. Je pourrais. Je pourrais. Mais non, d’abord me rassasier de tous ces infortunés, avant de passer au plat de résistance. Alors je garde un semblant de masque... métaphorique celui-ci, et continue de dérouler l’acte devant des spectateurs qui devront prendre le rôle d’acteurs.
Au top-départ, l’agitation et la panique s’est déjà emparée de quelques-uns. Les plans se forment et se dessinent, mais très franchement, ne ressemblent à rien. Aucun véritable leader pour prendre les rênes et clamer le jeu. Ils parlent, parlent et parlent, mais je n’entends que la frayeur dans leurs voix. C’est elle qui les guide... et un brin de stupidité. Un brin de candeur, un brin qui croit encore que je ne suis pas sérieux, qu’ils ne risquent rien. Heh bien... physiquement, je suis effectivement interdit de m’en prendre à eux, mais leurs esprits sont à ma portée. C’est... adorable. Adorable comment certains ont immédiatement oublié mes paroles. Adorable comment ils se répartissent si maladroitement les tâches. Adorable comment l’angoisse les pousse à prendre des risques inutiles. A croire qu’ils craignent que le plafond s’effondre ou que je les dévore avant la fin de cette minute. C’est le moment où je cède volontiers ma place, pour devenir l’observateur silencieux... et ne pas perdre une miette de ce spectacle. Un plan à la va-vite est décidé et le groupe se scinde en deux. Trois partiront vers les boyaux inconnus, deux resteront pour déchiffrer les murs.
Sans un mot, je reste dans la pièce principale. Mon avis n’importe pas, et, alors que le groupe d’expédition semble s’écarter pour m’éviter, je ne peux m’empêcher de souffler un rire inquiétant. Mes cerbères ne les arrêteront pas, mais quand je les vois, tous les trois, hésiter avant de pénétrer dans l’inconnu, je me dis que le courage ne doit pas être leur qualité première. Un à un, ils se choisissent un chemin. Se répartissant équitablement.
Quelle erreur
Mais je n’en dis pas un mot, fixant mon attention sur le duo –ou plutôt sur lui- traduisant les inscriptions avec soin. Combien de temps ? Combien de temps a-t-il passé à les étudier pour pouvoir les déchiffrer aussi facilement ? Combien d’heure à les observer ? Combien d’heure à les représenter, combien d’essais, combien d’erreurs ? Des jours, des semaines, des mois, ce que, compte tenu de sa faible espérance de vie, semble beaucoup. Est-ce par simplement curiosité, ou à cause d’une fascination malsaine pour ce qu’il aurait dû être si la guerre n’avait pas éclaté ? Je peux les voir, les imaginer, percevoir quelles formes ils auraient dû avoir. Je peux le deviner sans mal, après avoir gâché tellement de vies. Douce malédiction.
Un à un, les mots de l’énigme quittent les lèvres de mon cher zarbi. Oups, peut-être aurait-il été judicieux d’en faire part au reste du groupe avant de les envoyer à la mort, non ? Ce manque d’écoute est consternant... Ne l’avais-je pas dit ?
‘La moindre erreur vous sera fatale’
Que cela serve de leçon.
Des trois, un seul parviendra au bout du véritable chemin. Sais-tu lequel ? Evidemment, tu l’as déjà deviné. Le jeu du hasard ou plutôt celui du Destin, a voulu que les dames choisissent les extérieurs, alors que l’homme s’engouffrait déjà, tête la première au centre. Un sursaut de courage, un sursaut de témérité, mais certainement pas de sagesse. Il n’est pas le cerveau de cette histoire. Au bout de son chemin, je sais déjà ce qu’il découvre. Après un court boyau obscur, inégal, il débouche sur une pièce aveugle, couvertes d’inscription qu’il ne pourra comprendre. En son centre, un autel de pierre gravé dans lequel est gravé l’emplacement d’un puzzle incomplet, représentant une forme disparue il y a plus de quatre-vingt ans. Les pièces manquantes sont éparpillées un peu partout dans l’endroit, mélangées avec d’autres. Surplombant la table, une énigme, encore une.
C’est effectivement l’air un peu perdu qu’il revient, simple humain. Seul. Il n’est parti que quelques minutes, mais ce fut visiblement suffisant pour lui aller au bout des choses. Quand se rendront-ils compte ? Que désormais, ils ne sont plus que trois ? Hi, hi... bientôt, bientôt. L’homme s’avance, pestant encore une fois sur sa si grande taille si peu pratique dans ce genre d’endroit et s’avance pour faire son rapport.
« Y’a une espèce de pièce dans l’fond du truc. Avec une table et d’autres gribouillis pas compréhensibles. Et pis... » Il se stoppe, et regarde autour de lui, à la cherche... peux-tu le deviner ? « Où est Jess’ et l’autre gamine ? »
Une angoisse monte dans sa voix, confirmé quand un, puis deux lourds sons métalliques résonnent dans la pièce. Oh, ai-je oublier de mentionner que lorsque l’on pénètre dans le mauvais couloir, une grille de métal finit par retomber, empêchant toutes chances de sortie ? Certainement. Le délai de quelques minutes n’est pas fortuit non plus, calculés pour qu’un aller-retour sans soucis ne soient tout simplement pas possible, mais aussi pour un certain... effet dramatique. Quelques pas à la hâte, aussi rapide que les étroits couloirs le permettent, et nous retrouvons les deux jeunes prisonnières aux barreaux de leur nouvelle cellule. Ah ! Quelles réactions si délicieusement opposées. L’une cherche à atteindre son amie, à se faufiler entre les barres en vain. Elle appelle à l’aide, demande ce qui a bien pu se passer. L’autre peste, presque en colère contre sa propre stupidité tout en essayant de faire céder le métal. Immédiatement, le ‘preux chevalier’ s’en va vers sa belle... qui n’a guère besoin de réconfort, mais plutôt de quelque chose pour évacuer sa rage.
« Attends, on va t’sortir de là ! » prononce-t-il à la hâte. Mais non, les barreaux ne bougeront pas. Si une hybride n’a pas pu les endommager, que fera un simple et faible humain face à elles. Pathétique. « Saloperiiiie, sérieux ! »
Après quelques tentatives, il s’arrête, concluant que la force brute ne l’amènera nulle part. Du moins, c’est ce que je pense. Un ‘éclair de génie’ semble lui traverser l’esprit, quand il se tourne vers ma personne. Bien immobile depuis le début de sa débâcle, je lui offre ce sourire hypocrite que j’offre aux simples d’esprits, ou aux humains. On dirait qu’il n’aime guère perdre, et encore moins perdre son ‘bien’ le plus précieux. Ou du moins, c’est ce qu’il essaie de faire croire. En un instant, je peux la voir. Son malaise se mue en énervement. Un énervement qui reste civilisé, mais un énervement quand même. Comme s’il était... contrarié.
« Comment on fait pour la sortir de là ?! »
Un et deux pas, et le voilà planté face à moi. Peut-être pense-t-il m’intimider avec sa stature, avec le ton de sa voix, peut-être pas. Je lève un sourcil indifférent à sa demande. Au moins, il est le seul à avoir demander s’il était possible de ‘sauver’ les prisonniers. Mais je devine que si sa chère... ‘Jess’ n’était pas dans ce pétrin, cette question ne lui aurait pas traversé l’esprit. Je le jauge du regard, alors que mon sourire disparait. Les humains ont tendance à m’irriter beaucoup plus et beaucoup plus vite que les hybrides... va savoir pourquoi ! D’un claquement de doigts, mes reflets aux gardant les grilles aux extrémités révèlent deux mécanismes... enfin, mécanismes est un bien grand mot. Il s’agit de deux gueules de Némélios ouvertes et couvertes de crocs. À l’intérieur, un orifice à peine assez grand pour y passer une main. Laconiquement, j’énonce les règles qui, déjà, s’illumine sur le mur.
« Une vie pour une vie. Pour ouvrir les cellules, vous devrez vous sacrifier... Enfin, seulement si c'est ce que vous voulez vraiment »
Encore faut-il en avoir vraiment envie, n’est-ce pas ?
Oliver W. Saëns
Pokémon • Sauvage
Messages : 111 Pokédollards : 53 Date d'inscription : 30/06/2019 Age : 23 Localisation : Sinnoh Je suis (Inrp) : Homoromantique – transi d'amour et en couple avec Morgan Je ressemble à : Keith Kogane de Voltron Double compte : Inaho ♡
PokéProfil Attaques & Armes: ♦ Puissance Cachée ♥ Leviation ♠ Couteau Suisse Race Pokemon/ Métier: Zarbi • En recherche d'emploi, fraichement diplomé en Archéologie, histoire et langues anciennes Team/Dresseur/Equipe:
Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Dim 11 Aoû - 15:52
Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! »
Neles U. I. Thead
Oliver se tut, avec l'impression d'avoir fait une grosse, très grosse bêtise. Avait-il par mégarde jeté ses camarades dans la gueule du loup ? Oh, au fond, ce n'était pas vraiment de sa faute. Ils s'étaient tous précipités dans ces boyaux, sans forcément lui demander son avis. On lui avait juste dit de rester ici, de déchiffrer un maximum de choses… Et surtout de ne pas protester. Bon… Entre nous, le rôle qu'on lui avait attribué lui convenait parfaitement ; il n'en demandait pas plus… Et puis, au moins, il était tranquille, ici. La demoiselle qui, à ses mots, s'était désespérément accrochée à son bras parut elle aussi comprendre l'erreur qu'ils venaient tous de commettre. Elle devint livide, se collant tout contre lui, certainement à la recherche d'un peu de réconfort. Oliver lui jeta un regard un peu gêné : ils devaient avoir l'air ridicule, tous les deux. Lui retenu par une gamin qui faisait déjà presque sa taille, l'autre tremblant de tous ses membres, terrorisée à l'idée que cette fameuse phrase gravée sur le mur soit prémonitoire. Et puis autant dire que si la jeune fille cherchait en lui un protecteur, quelqu'un qui pourrait la défendre en cas de danger, elle se faisait clairement des illusions.
Ils restèrent tous les deux mus dans un silence de plomb, accrochés l'un à l'autre, attendant que quelque chose se passe… Que la suite du plan diabolique de Neles se mette en route. Oliver parcourut encore quelques pans de murs d'un regard devenu méfiant ; d'autres inscriptions n'étaient visiblement là que pour faire joli… Mais certaines, souvent petites et dissimulées parmi leurs voisines, présageaient un futur sombre et périlleux :
Un frisson parcourut son échine. Combien de pièges comportait cette maison hantée ? Vraiment, il était impressionné, même si la peur commençait à le reprendre… Décidément, ils prenaient tous beaucoup de temps à revenir, non ? Le zarbi garda ses nouvelles traductions pour lui, décidant de ne pas affoler la demoiselle qui avait un peu desserré son étreinte pour de temps à autres lui jeter un regard inquiet. Du coin de l'œil, elle observait leur animateur caché dans l'ombre… Finalement, au bout de quelques minutes, un bruit se fit entendre, résonnant dans cette cavité plongée dans les ténèbres. Un sentiment d'irritation vint se loger dans la gorge du brun : oh, si le message disait vraiment, il savait très bien qui serait le seul à revenir… Il l'avait vu s'avancer en dernier, tout prêt de ce fameux boyau. Le tunnel central. Les deux filles s'étaient glissées sans trop hésiter dans les latéraux. Oliver laissa échapper un long et douloureux soupir lorsque la voix de l'homme se glissa jusqu'à ses oreilles : il grommelait, crachant dans son tunnel, pestant contre l'étroitesse de ce passage dont il s'extirpa difficilement. Se tournant vers la sortie du boyau central, l'hybride darda un regard noir sur leur compagnon de fortune, entraînant avec lui la petite qui parut un instant soulagée de voir revenir l'un d'entre eux. L'homme se releva tant bien que mal, prenant le temps d'épousseter son pantalon croûté de poussière et de fausse terre, avant de s'exclamer sur un ton un peu bougon :
" Y’a une espèce de pièce dans l’fond du truc. Avec une table et d’autres gribouillis pas compréhensibles."
Oliver fit une petite moue ennuyée : des gribouillis incompréhensibles… Mille ans d'histoire et d'archéologie lui disaient merci. Décidément, il détestait vraiment ce type. Et rien que pour s'éloigner une bonne fois pour toute de lui, il lui tardait de sortir de cette maison hantée. Bon… Visiblement, la suite se trouvait de l'autre côté du passage central. Cette fameuse "table" éveilla la curiosité du Zarbi. Ça lui disait quelque chose… Oui, il avait déjà entendu parler de plateaux disposés dans des salles autrefois peuplées de Zarbi. En fait, c'était assez célèbre. Ou du moins connu par ceux qui avaient étudié les mythes et légendes du monde entier. À Sinnoh, ce genre de lieux sacrés n'existaient pas… Mais il y avait bien une région qui avait fait coulé de l'encre à ce sujet : Johto. Ses ruines étaient dotés d'extraordinaires casse-têtes dont certains n'étaient pas encore résolus. Cette maison hantée avait-elle reproduit ces puzzles géants ? Rien de moins sûr… Si seulement ce crétin pouvait être un peu plus précis dans ses descriptions… Mais non : avec lui, il fallait se contenter de "trucs", de "machins", de "bidules". Génial, vraiment ! Se raclant la gorge, Oliver s'apprêta à lui demande – gentiment, bien sûr – à quoi ressemblait cette fameuse table… Mais il n'en eut pas le temps. L'homme sembla oublier leur mission principale, cherchant soudainement autour de lui, frénétiquement :
"Où est Jess’ et l’autre gamine ?"
L'angoisse se fit entendre dans sa voix ; il ne chercha même pas à la gommer, à faire le gars fier et courageux. Un peu désemparé, Oliver jeta des coups d'œils nerveux aux deux autres embouchures, avant de hausser les épaules. Que pouvait-il bien lui répondre ? S'il lui traduisait la fameuse phrasa sur le mur… Sans doute réagirait-il très mal ? Et il n'avait aucunement envie de se lancer dans une dispute au cœur de cette maison machiavélique. Il osa tout de même avancer son explication, prenant chaque mot avec des pincettes :
"Je n'en ai vraiment aucune idée mais… Il se peut que… Qu'on ait fait une petite…"
C L A N G
Sa phrase s'acheva par un petit cri à peine retenu, accompagné d'un sursaut plutôt ridicule. La petite, qui s'était de nouveau accrochée à lui comme si sa vie en dépendait hurla de terreur… La salle se plongea dans le noir, les inscriptions aux murs retombant dans les ténèbres. Seuls les deux autres boyaux dont personne n'était encore revenus s'étaient comme allumés, éclairés par une lumière mystérieuse. Une fois la surprise passée, Oliver osa s'intéresser de plus près à leurs étroites entrées et fut étonné de les trouver barrées par une grosse grille rouillée, d'apparence solide. Il devint livide : c'était donc ça… La cage. Très embêté il passa une main plus que nerveuse dans ses cheveux. Une agitation se fit entendre, provenant du fond des deux tunnel :
"C'est quoi ce délire ?!"
L'hybride aux cheveux verts se ruait tant bien que mal vers l'entrée de son boyau, affichant une mine déconfite. Elle se cogna dans son excitation contre la grille, laissant échapper un petit gémissement de douleur. Examinant les barreaux qui les garderaient désormais prisonnières de ce maigre tunnel, ses yeux se parèrent d'une colère noire :
"Roger ! Aides-moi, enfin ! s'écria-t-elle au comble de l'énervement. Raaah ! Mais c'est pas vrai ! C'est super solide ! Ça bouge pas d'un pouce !!!"
Elle avait laissé apparaître des griffes, prolongation de ses ongles, qui tentaient vainement de déchiqueter le métal. Finalement, elle arrêta de lutter, donnant le relai à son imbécile de petit ami qui venait de se ruer vers elle et tirait de toutes ses forces sur la cage.
L'autre tunnel vit bientôt apparaître la dernière adolescente, qui sembla alarmé par cette horrible découverte. Son amie lâcha enfin Oliver pour se précipiter vers elle, tentant tant bien que mal de la rassurer… Mais les deux étaient plongées dans un état de panique profond et ne faisaient qu'attiser leurs propres peur.
Oliver quant à lui commença à faire les cents pas. Franchement, tout ça n'annonçait rien de bon… Il finit par s'appuyer contre l'une des parois, réfléchissant en silence : il devait y avoir un moyen de les faire sortir, non…? C'était peut-être écrit sur les murs ? Il chercha les symboles du regard, en vain ; tous étaient effacés par les ténèbres qui régnaient désormais dans cette salle… Enfin, presque tous. En face de lui, des zarbis se mirent à luire faiblement, écrivant peu à peu deux nouveaux messages :
La lumière sembla revenir peu à peu dans la pièce, presque imperceptible. L'homme avait finalement cessé sa petite lutte vaine contre les barreaux et se tenait assis par terre, complètement désemparé… Les deux adolescentes tentaient toujours de nouvelles choses, espérant peut-être qu'avec un peu de persévérance, elles arriveraient à trouver une solution. Finalement, un silence terrible retomba entre eux ; tout le monde échangea un regard un peu vide, un peu perdu. Seul le preux chevalier, tournant le dos à sa douce, finit par se relever et s'activer. D'un pas décidé, qui marquait une colère non dissimulée, il fondit vers Neles, toujours immobile dans son coin, fin observateur, se délectant de leur panique collective :
« Comment on fait pour la sortir de là ?! »
Oliver haussa un sourcil en même temps que Neles, lui jetant un regard un peu dépité : l'égoïsme de cet homme était tout bonnement fabuleux. Il ne faisait cas que de sa bien-aimée ; l'adolescente pouvait très bien rester où elle est, il ne s'en voudrait pas. Le gamin, que ce crétin surplombait d'une ou deux tête, le dévisagea avec un petit air amusé, presque mesquin. Le Zarbi réprima difficilement un petit sourire ; oh, il sentait une bonne blague venir… Il sentait que quelque chose de nouveau allait faire son entrée dans la maison… Au plus grand plaisir de leur hôte.
Encore une fois, il ne s'était pas trompé. Les deux derniers reflets de Neles – que tout le monde avait complètement oubliés – semblèrent activer des bras mécaniques qui laissèrent apparaître deux statues de pierre… Des gueules béantes, pleines de dents, trouées au milieu. Oliver plissa les yeux, essayant de reconnaître le Pokémon ainsi représenté… Non, décidément, ça ne lui disait rien. Mais c'était des drôles de lions, particulièrement menaçants. La voix de leur accompagnateur, toujours aussi monocorde résonna de nouveau dans la seule, expliquant les nouvelles règles du jeu. Tous les regards se tournèrent sur l'homme, qui était resté planté tout près de lui :
"Hein ?! Quoi ? bredouilla-t-il au bout de quelques secondes de profonde incompréhension.
Sa petite amie darda un regard assassin à son encontre.
"Allez ! Dépêche-toi ! Sors-moi de là ! Je suis sûre que je serais d'une meilleure aide !
Le Zarbi laissa échapper un petit ricanement moqueur : visiblement, ils allaient tous avoir droit à une belle scène de ménage. S'appuyant d'autant plus contre le mur, il observa le couple se détruire, se délectant de chaque phrase, chaque insulte… Visiblement, le preux chevalier ne se sacrifierait pas pour libérer sa belle et tendre, au grand désarroi de cette dernière… C'était effectivement bien dommage ; le brun aurait tant préféré progresser avec elle plutôt qu'avec ce… Cet imbécile.
"Tu sais quoi ?! s'écria-t-elle pour ponctuer leur courte mise au point. T'es vraiment qu'un dégonflé !"
L'autre vit rouge.
– Pardon ?! Tu m'excuseras, mais je ne vais sûrement pas risquer ma peau pour une fille que je connais depuis seulement une semaine, ok ?!
– T'es sérieux ?! Je te jure que dès qu'on sort d'ici, tu vas vraiment regretter ce que tu viens de dire ! Barre-toi. Je veux plus te voir."
La jeune femme lui tourna le dos, s'appuyant elle aussi contre la paroi légèrement voûtée de son tunnel, se résignant finalement à patienter. L'adolescente prisonnière, quant à elle, avait ramené ses jambes contre sa poitrine, enfouissant son visage entre ses mains, sanglotant doucement. Boon… Quelle superbe atmosphère ! Oliver avait un peu l'impression d'être le médiateur ignoré de tout ce beau monde. Il soupira doucement, et s'avança après un moment d'hésitation, déclarant d'une petite voix étouffée :
"Vous… Vous pensez pas que ça serait bien de continuer…? Enfin, moi je dis ça, je dis rien, mais…"
La petite hybride le dévisagea un instant avant se retourner vers son amie comme pour lui demander la permission. Cette dernière hocha doucement la tête, acceptant son propre sort. Aussi la gamine revint à petits pas rapides vers lui, s'éloignant le plus possible de Neles qui continuait de les observer avec une curiosité et un amusement non dissimulé. L'homme, quant à lui, resta immobile, lançant un regard assassin au Zarbi :
"Et puis quoi encore ?! Moi, j'en ai ma claque, je veux sortir !!! T'as qu'à le dire au Monsieur, là. Peut-être qu'il ne comprend que ce dialecte débile écrit au mur.
Plongeant ses yeux dans ceux de l'adolescente, Oliver finit par hausser les épaules, ignorant les grommèlements de leur troisième compagnon :
– Bon. On va pas y passer la journée… On y va du coup ? finit-il par lui demander, faisant un petit signe de tête vers le troisième boyau, toujours libre, n'attendant qu'eux pour à son tour se refermer.
– O-Oui, oui. D'accord ! répondit la gamine, encore terrorisée. Elle se tourna vers son amie. Je reviendrais te chercher ! Ne t'inquiètes pas !"
Ni une, ni deux, les deux hybrides se glissèrent dans le boyau central, se cognant la tête contre la paroi trop étroite, progressant dans l'ombre de la cavité. L'adolescente, immobilisée par la peur, glissa sa main dans celle du garçon, lui demandant implicitement de l'aide pour avancer. Oliver se retourna tant bien que mal vers elle et lui lança un petit sourire rassurant :
"T'inquiètes pas, hein. C'est super bien fait, mais ce n'est qu'une maison hantée. Alors, respire. On sortira tous de là indemnes."
Il lui sembla qu'il ne croyait pas lui-même à ses propres mots… Physiquement indemnes oui. Mais psychologiquement, rien de moins certain. Il prit une profonde inspiration, tentant de calmer son cœur qui s'affolait dans sa poitrine. Tout finirait bien, n'est-ce pas ?
Une autre salle se profila au bout du tunnel, plus sombre encore que l'autre qu'ils venaient de quitter. Ils finirent pas y mettre les pieds, plus prudents que jamais, découvrant tout deux une table immense, sur laquelle était disposée un casse-tête : des pièces avec des motifs gravés à leur surface, formant un dessin visiblement incomplet et très abstrait… Sans doute fallait-il le compléter ? D'autres morceaux étaient éparpillés un peu partout autour du plateau de jeu, dans le parfait des désordres. Oliver se mordit la lèvre inférieure : il n'était vraiment pas très doué à ce genre de jeu. Souvent, il abandonnait un bout de dessin inachevé, n'ayant pas la patience de le terminer. Il s'avança au devant de la table, examinant l'ensemble longuement, affichant une petite moue ennuyée. La gamine le suivit de près, et observa à son tour le puzzle et les alentours avant de s'exclamer :
"Regarde sur la pierre ! Tu saurais le traduire ?
Plus petites que sur les murs, des inscriptions zarbi formaient une drôle de phrase… Comme une énigme qui explicitait le casse-tête… Ou plutôt son résultat final.
SEUL LE CŒUR PUR CONTEMPLERA MON ARC-EN-CIEL DE PLUMES
Les sourcils du garçon se haussèrent tandis qu'il prononçait la phrase à demie-voix. La petite le dévisagea d'un œil interrogateur, attendant une explication. Elle n'eut droit qu'à quelques mots mystérieux que seul Oliver comprenait :
"C'est donc bien ce à quoi je pensais… Les fameuses légendes de Johto…
– Pourquoi ça parle d'arc-en-ciel et de plumes…? demanda-t-elle au bout de quelques secondes.
– Hein ? Euh… Je… J'imagine que le dessin final doit rappeler la forme d'un Pokémon. Certainement d'un fabuleux, d'ailleurs… Attends que je réfléchisse… Ho-Oh, peut-être ?
– On doit former Ho-Oh avec ces pièces ?! Mais comment…?
– Aucune idée… Oh ! Attends… Il y en a un autre… C'est peut-être…"
Cresselia ? Un frisson fit s'hérisser ses poils le long de ses bras et ses cheveux sur la nuque. Ce ne pouvait pas être une simple coïncidence, n'est-ce pas…? Cresselia… L'alter-ego du Cauchemar. De l'être de la Peur. De la Nuit. Ce Neles…
La salle devint noire, un cri glaçant provenant de l'autre côté du tunnel perçant les ténèbres. L'enfant revint se blottir contre Oliver, tremblant de peur. C'était… La voix du crétin de toute à l'heure…? Sur les murs sombres, de nouvelles lettres zarbi s'illuminèrent, nouvelles glaçantes, messagères morbides :
Messages : 55 Pokédollards : 17 Date d'inscription : 28/04/2019 Localisation : Bouh Je suis (Inrp) : Panromantique peu intéressé et célibataire Je ressemble à : Polka Shinoyama (Dead Mount Death Play) Double compte : Nope
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Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Mar 15 Oct - 12:20
La partie rend une tournure des plus intéressantes. C’est dans ces instants que j’aime mon rôle de metteur en scène. Je guide les personnages, je crée les situations, les décors, manipule les directives et observe les réactions. Je guide mes acteurs, en étant un moi-même, sans même leur donner leur texte. Et ils réagissent... divinement. Divinement bien. Les motels ont toujours été prompt à faire des erreurs, le sais-tu ? Bien sûr. Bien sûr que tu le sais, car tu n’es qu’un vulgaire mortel toi-même. Ces êtres sont perclus de défauts, rongés par l’incertitude, par la peur, guidés par leur instinct primal. Et pourtant. Pourtant, ils clament dominer ce monde. Ils clament que Dieu l’a abandonné après une ultime bénédiction. Ils clament beaucoup, beaucoup de choses... pour de simples enfants qui n’ont guère vécu qu’une seconde. Le spectre de leur psyché, allant de la poix à l’altruisme, je veux tout voir. Je veux tout observer de ce qu’ils sont réellement. Rien de tel qu’une horrible, horrible situation pour les inciter à baisser le masque. Ne l’ai-je pas fait après tout ?
Les pousser dans retranchements de l’horreur, me délecter de cette angoisse qui monte, monte, monte, amplifiée par ma simple présence. Un huis clos où l’ennemi n’est guère l’organisateur, mais les autres acteurs piégés. Les mortels sont si cruels, parfois bien plus que tout ce que je pourrai dire ou faire. Tu peux bien monter sur tes grands chevaux, clamer, rappeler les horreurs que j’ai faites par le passé. Oui, j’ai plongé des citées entières dans l’obscurité d’un cauchemar. Oui, j’ai effrayé des personnes sur des dizaines et des dizaines d’années, juste pour la curiosité d’apercevoir le développement de la folie. Oui, j’ai tué, détruit des vies et des familles, souvent par désinvolture, souvent parce qu’Elle était trop lente. Tu peux le hurler sur tous les toits, ma légende, je l’ai forgée. Mais n’oublie jamais une chose
Je ne me suis jamais caché
Je n’ai jamais feint la bonté. Je n’ai jamais feint l’amour. Je n’ai jamais feint la compassion. J’ai triché, manipulé, ris et souris face au pires malheurs de ce monde. Mais je n’ai jamais caché qui je suis réellement.
Peux-tu en dire autant ?
Regarde-les. Observe-les. Ecoute-les. La frayeur révèle les caractères. Moins d’une heure au sein de ma maison hantée et déjà, les liens se délient et se déchirent. Les véritables intentions se dévoilent. Les uns vocifèrent, jette aux ordures une idylle récente. Les autres se soutiennent, proche de prendre la décision d’un sacrifice. Les deux opposés d’un même spectre. Et au centre de ce spectacle, non plus un, mais deux spectateurs. Ah... Mon cher zarbi, aimes-tu ce que je t’offre ? Non que cette scène te soit destinée en premier. Je l’ai montée uniquement pour mon propre plaisir, mais je ne suis pas le seul à m’en délecter, n’est-ce pas ? Les caractères se révèlent, et le tien également. Soi-disant réservé, soi-disant soumis, soi-disant obéissant... en réalité amusé, en réalité effronté, en réalité brulant. Ces caricatures ne sont rien face à ta complexité.
Je vais te décortiquer. Tout savoir de ton âme. Puis passer à autre chose quand je me serai lassé... Ce qui, soyons franc, arrivera très vite. Ne te crois pas l’élu d’une quelconque prophétie, ou choisit par un être mythique pour tes qualités. C’est le hasard qui t’a mis sur ma route, un hasard qui a accroché ma curiosité.
Rien de plus.
De cette scène, ce spectateur reculé reste l’acteur le plus intéressant. Et puisque je n’ai pas droit au chapitre, je me contente de me délecter. Je l’observe se découvrir, énoncer le fond de sa pensée, prendre la place du leader... Leader d’un groupe qui n’a plus de groupe que le nom. Car sur les trois participants restant, seule l’adolescente le suit, après avoir pris l’avis de son amie. Cette scène... Ah, est-ce ce dont Almia a envie ? Des mots, des sentiments une inquiétude, une véritable inquiétude. La peur de laisser l’autre seul, l’angoisse de le laisser à ‘ma’ merci dans une cage. Est-ce cela qui l’attire ? Cette chaleur brulante, étouffante, qui écrase. Cette amitié, cette entente sans que d’autres mots ne soient prononcés. Pourtant, les mortels ne sont pas que lumière aveuglante. Ils sont souvent comme l’autre côté de ce spectre. Colérique, égoïste, ignorant, stupide, mettant sa propre personne avant celle ‘rencontrée il y a à peine une semaine’. Ils feignent l’amour et l’affection bien plus souvent qu’on le croit. Le jeu ne vaut pas la chandelle. L’effort de vaut pas le milliard de déceptions. Les motels ne pourront, et ne voudront jamais nous comprendre. Alors je ne ferai rien pour les comprendre à mon tour. Je préfère les tourmenter.
Le premier acte se clos, déjà trois acteurs au sol, disparus, attendant la fin de la pièce pour sortir de scène. Le décor se scinde en deux, deux premiers rôles s’engagent dans la suite de l’histoire. Folie ou courage, peu importe. Peu importe. L’autre figurant préfère continuer à jeter son mécontentement aux murs, à quiconque voudra l’écouter. Sauf que personne ne le veut. Son ancienne moitié lui tourne le dos et l’autre adolescente observe encore les murs de sa prison dans l’espoir d’en trouver la sortie. Quelle injustice, un acteur qui ne veut pas jouer m’est entièrement inutile. Il ne joue pas, il ne joue pas le jeu. Dans ce cas, c’est mon devoir de le remplacer, n’est-ce pas ? Ah ! Je peux réécrire l’histoire autant de fois que cela me sied après tout. Son tempérament égratigne mes oreilles, je n’ai guère envie de le supporter encore longtemps.
Surtout lorsque ce rôle secondaire ose venir me trouver pour des réclamations.
« Oh, gamin ! Je veux sortir, alors... appelle ton père, j’sais pas, mais je veux un remboursement ! »
Il est rare que l’on brise le personnage de la sorte. C’est presque comme s’en prendre au quatrième mur... et je suis le seul qui en ai le droit. D’un ton neutre, monocorde, je lui réponds. Caché dans les replis de mon manteau, mon ombre s’agite, prête à me défendre.
« Non. » Plongeant mon regard dans le sien, sans flancher, j’ajoute. « Tu es aussi bruyant qu’un brouhabam mais aussi inutile qu’un magicarpe sorti de l’eau... et encore, eux peuvent évoluer, contrairement à ton engeance. »
« Qu’est-ce que... ! » L’instant d’après, me voilà soulevé par le col, à près d’un mètre du sol. La différence de taille est assez flagrante entre nous deux, ce qui est déjà assez irritant en soi. Stoïque, j’attends la fin de sa tirade grotesque. « J’te demande ton avis ! Je. Veux. Sortir ! »
Sous le voile sombre, mes mains se couvrent d’ombres, adoptent l’apparence de griffes d’outre-tombe. Je ricane lentement... un rire froid et sans vie, je n’ai jamais réussi à en produire d’autre. L’altercation semble avoir capté l’intérêt des deux prisonnières qui désormais observe la scène.
« Qu’est-ce qui te fait rire... ! »
Sans réponse, je l’attrape promptement. Une, deux, trois, je plante mes griffes dans son avant-bras. Quatre, cinq, six, je tords son poignet, il lâche prise, hurlant sous la surprise. Une, deux, trois, à moi de m’emparer de sa gorge et de le descendre à genou. Je n’ai l’air que d’un enfant, mais ma force est à l’image de mon âge véritable. J’ai perdu de ma superbe, ne suis d’un remplaçant tout trouvé mais...
Je reste un légendaire.
C’est à peine si je serre. Suffisamment pour qu’il sache où est sa place, pas assez pour sérieusement le blesser. Je n’entendrai jamais la fin de l’engueulade que Angel me réserve si elle découvrait un corps à la fin de la séance. J’aimerai m’éviter son courroux, et de devoir trouver un autre endroit à squatter les cinquante prochaines années. Les spectatrices restent sous le choc, abasourdies. Si ma nature d’hybride était plus qu’évidente, ma véritable ascendance, beaucoup moins. Mes sclérotiques blanchâtres se teintent d’un abyssal noir. J’approche mon visage du sien, encore plus proche, et lui susurre quelques mots qu’il sera le seul à entendre.
« ‘Have a good night’ »
L’instant d’après, une tempête d’ombre l’engloutit. A peine quelques instants et je lâche mon emprise. Il réapparait dans la pénombre, pantin désarticulé, et s’effondre au sol. Mort ? Non, je n’ai pas envie de nettoyer. Simplement endormi, simplement torturé de cauchemars. Gheez... il m’a coupé mon amusement. Ce n’est juste plus drôle si les acteurs se rebellent. Pourquoi faut-il toujours que les humains gâchent tout ? Regardez-moi ces hybrides, eux, ils jouent le jeu après tout. C’est tout ce que je demande. Je jette un regard en biais aux deux prisonnières, spectatrices malgré elles d’une partie de ce spectacle. Je soupire. Ce n’était pas prévu. Je vais devoir réparer l’histoire pour ne pas être traité de tricheur.
Une vie pour une vie, n’est-ce pas ?
Je m’approche d’un pas lent des cages de fortune. C’est à peine si on entend le bruit de mes pas, étouffé par mon ombre grandissante. Peut-être devrai-je la réprimer avant qu’elle n’étouffe tout le monde ? L’adolescente hurle à son tour, reculant vainement, se cognant aux parois. Comme si quelques mètres de plus allaient m’empêcher de faire quoique ce soit. L’hybride aux cheveux verts, dans une dernière bravade, bien que tremblante, reste pour me faire face. Heh bien, je n’ai jamais vu quelqu’un de sa race agir avec une telle fougue. Je glisse mes griffes dans la gueule du némélios qui garde sa cellule, et y active le mécanisme qui déverrouille la grille. Lentement, elle se soulève, la libérant. Une manipulation supplémentaire, et au lieu de servir de sacrifice, je m’échappe du piège que j’ai moi-même mis en place. Je ne sais pas si c’est la raison ou la peur, mais elle a la décence de ne pas m’attaquer.
« Rejoignons-les, veux-tu ? Cet incident ne doit pas vous empêcher de sortir d’ici. »
Elle acquiesce et, sans détourner son regard de ma personne, me contourne le plus largement possible avant de rejoindre le boyau central. Je lui laisse quelques instants d’avance, avant de m’y engouffrer à mon tour. Au fur et à mesure de ma lente avancée dans ce tunnel étroit, je prends le temps de réprimer mon ombre. Griffe par griffe, volute par volute. Seules mes prunelles garderont cette teinte encore quelques minutes. Je rejoins le trio nouvellement formé et réajuste finalement ma tenue dérangée.
« Bien. Nouvelle règle. On ne s’en prend pas à son hôte. »
HRP:
Sorry pour le délai, je crois que j'ai un peu trop voulu bien faire... Puis l'irl aussi
Oliver W. Saëns
Pokémon • Sauvage
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Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Jeu 24 Oct - 1:51
Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! »
Neles U. I. Thead
Les deux hybrides, plongés dans les ténèbres de leur grotte, tressaillirent en cœur. Il venait d'où, ce cri ? Est-ce qu'on s'agitait dans la salle principale…? Un lourd frisson parcourut l'échine du Zarbi. Ne valait-il pas mieux faire comme s'ils n'avaient rien entendu et se recentrer sur leur tâche…? Aussi préféra-t-il jouer l'indifférence en haussant les épaules lorsque sa petite compagne de fortune lui demanda ce qu'ils venaient d'entendre. Gentiment, Oliver vint entourer les épaules de la jeune hybride de son bras droit, dardant un regard méfiant sur le message étincelant qui venait d'apparaître. Il prit une grande inspiration, faisant la traduction d'une voix qu'il s'efforça de garder pleine et assurée :
▬ Visiblement, on ne peut se tromper que deux fois dans la composition du puzzle… Murmura-t-il, jetant un coup d'œil perplexe aux pièces entourant la table, attendant d'être disposées.
La gamine se colla d'autant plus à lui, observant le casse-tête d'un regard méfiant. Elle s'empara d'une pièce, doucement, et la tourna dans tous les sens, fronçant les sourcils. Oliver observa à son tour le dessin gravé à sa surface, plissant les yeux. Décidément, c'était vraiment abstrait. Il ne reconnaissait aucun élément… Et pourtant, c'était sans doute par cette étape qu'il allait devoir commencer : savoir quel Pokémon ils devraient composer. Et quand les inscriptions disaient qu'ils n'avaient droit qu'à deux essais… Deux tentatives complètes dans la construction du puzzle ou devaient-ils directement bien placer les pièces pour ne pas perdre cet étrange petit jeu…? S'emparant d'une autre pièce, il chercha un détail singulier, un détail qui lui parlerait. Il pouvait imaginer dans un coin de ce carré de pierre un bout d'aile… Mais rien de très clair, et encore moins de certain. Ils nageaient dans l'incertitude :
▬ Bon. Alors ! T'as une autre idée pour le motif ? s'exclama la petite, esquissant un petit sourire timide pour se motiver.
▬ Eh bien… Oui, mais à bien y réfléchir…
Le Zarbi marqua un court silence, ses pensées défilant à toute allure dans sa tête. Il avait pensé à Cresselia, qui était aussi un Pokémon très coloré, connu pour laisser tomber des plumes… Plumes qui avaient d'ailleurs un rôle protecteur. Mais cette idée lui était venue à cause de ce Neles… Car, bien évidemment, il ne pouvait pas simplement le considérer comme un forain tout à fait normal. Il lui avait fallu le suspecter d'être l'un des légendaires les plus effrayants qu'ait connu ce monde. Aussi, à bien y réfléchir, cette supposition n'était pas particulièrement percutante. Elle manquait terriblement d'arguments, et l'un d'entre eux la déconstruisait totalement. Oliver poussa un léger soupir, secouant doucement la tête.
▬ Non, c'est vraiment idiot, comme hypothèse. Je pense qu'il y a 99% de chances que ce soit Ho-Oh. Parce que… Il est connu pour chercher des personnes au cœur pur. Et c'est ce que dit l'énigme, pas vrai ?
L'adolescente acquiesça vivement. Le brun lui fit un grand sourire, content de voir qu'elle reprenait du poil de la bête. Contournant la table du casse-tête, il détailla chaque pièce avec beaucoup d'attention, bien décidé à confirmer sa supposition. Il connaissait bien la figure de Ho-Oh pour avoir étudié ses dessins antiques à de nombreuses reprises. Les représentations gravées de ce légendaire n'étaient plus un mystère pour lui. Aussi était-il certain de retrouver des éléments communs, comme certains signes distinctifs… Mais pour cela, il devait se remettre en tête toutes les photos de ruines qu'il avait pu voir dans les livres et revues qu'il s'était procuré. Les gravures de Ho-Oh demeuraient assez éloignées de sa véritable apparence. Bien heureusement, après quelques instants passés à observer chaque pièce du puzzle en silence, certains dessins lui donnèrent une impression de déjà-vu. N'était-ce pas la houppe traditionnelle du légendaire qu'il voyait là, au coin de cette pièce ? Et là un œil cerné de noir ? Un léger sourire se dessina sur son visage. Finalement, cette maison hantée n'était pas allée chercher aussi loin qu'il le pensait : elle était restée classique, suivant les représentations traditionnelles qu'on pouvait encore trouver dans les ruines zarbis du monde entier – et dans ce cas précis, celles de Johto. Passant une main dans ses cheveux pour rejeter quelques mèches rebelles en arrière, il adressa un regard confiant à la jeune fille qui l'observait d'un œil attentif et patient :
▬ C'est bien une représentation de Ho-Oh que nous avons là ! s'exclama-t-il, fier de sa découverte. Comme quoi, ses études ne s'avéraient pas complètement inutiles !
Il prit un air soucieux, rejoignant à pas lents l'adolescente. Ses doigts vinrent doucement taquiner son menton; ses sourcils se froncèrent de nouveau. Maintenant, il ne leur restait plus qu'à trouver la bonne composition… Mais avant… Avant ils se devaient d'éclaircir un point du règlement :
▬ Bon. Par contre, je ne sais pas si on a le droit de placer toutes les pièces comme on veut si tant est qu'on laisse toujours une case vide…… Ou si chacun de nos choix doit être bien calculé. Il dévisagea son accompagnatrice. On teste au risque de perdre une vie ?
Un petit sourire mi figue mi raisin vint sensiblement étirer ses lèvres en un rictus amusé. L'hybride aux cheveux océan fit une petite moue, posant à son tour les yeux sur le plateau de jeu. Elle finit par hausser les épaules, un peu blanche, un sourire crispé prenant place sur son visage allongé :
▬ Hmm… Eh bien j'imagine que oui…? Qu'est-ce qu'on a à perdre dans tous les cas…?
Elle laissa échapper un petit rire forcé. Elle essayait sans doute de détendre l'atmosphère, et si ce n'était pas forcément une réussite, Oliver appréciait l'effort déployé. Aussi se mit-il lui aussi à rire avant de lui répondre d'une voix qu'il voulut rassurante :
▬ Pas grand chose, j'imagine ! Hmm… L-Lynn ? C'est ça ? Il lui semblait bien que son amie humaine, toujours enfermée dans la cage, l'avait appelée comme ça un peu plus tôt. Moi c'est Oliver, au fait. Un petit soupir s'échappa de ses lèvres lorsqu'il s'empara d'une pièce de puzzle, prise totalement au hasard. Bon ! Serre les dents… On va être fixé !
Prenant une grande inspiration, le Zarbi plaça le petit carré de pierre sur un des emplacements libres, retenant son souffle… Mais lorsque la pièce toucha la table, rien ne se produisit. Il se redressa, tourna la tête tout autour de lui, observant avec méfiance les parois de la petite grotte : aucun message crypté ne s'était illuminé dans la roche. Ils avaient donc normalement droit à autant d'essais qu'ils désiraient, à condition de ne jamais placer la dernière pièce :
▬ Alors…? s'enquit Lynn de sa petite voix.
▬ Alors au boulot ! On doit assembler notre Ho-Oh sans jamais poser la dernière pièce avant de vérifier que tout concorde ! Tu vois à quoi il ressemble, ce légendaire, pas vrai ?
▬ O-Oui, je l'ai étudié au collège.
▬ Parfait ! C'est parti.
Faisant un énorme sourire, il lui tendit une pièce comme pour l'inviter à se rapprocher. Il reprit celle qu'il avait placée un peu plus tôt par les pures lois du hasard et la détailla plus longuement, y découvrant un motif ailé imitant les peintures et gravures traditionnelles. Aussi essaya-t-il de faire coulisser les quelques éléments déjà disposés, avant de rendre compte qu'ils étaient collés ce qui leur faciliterait amplement la tâche. Il chercha donc un début d'aile, encastrant sa pièce en haut à droite de la table, assez proche du bord. C'était une place hypothétique, certes… Mais elle ne lui semblait pas complètement absurde. L'image d'un puzzle du même acabit lui était revenue en tête ; il visualisait bien la position du légendaire sur le dessin… Peut-être que ce casse-tête suivrait ce modèle ?
Ils avancèrent ainsi pas à pas, s'entraidant de temps à autres à demi mot. La gravure prit peu à peu forme, traçant des lignes claires, harmonieuses ; une serre apparut au bout de quelques minutes d'assemblage, plus un début d'aile. Le bec suivit, accompagné d'un œil. Oliver venait de placer une autre pièce lorsqu'il entendit du bruit provenant du boyau par lequel ils étaient tout deux arrivés. Jetant un dernier coup d'œil à leur réalisation et constatant qu'il étaient presque arrivés à la moitié, il se retourna et vit entrer Neles suivi de la seconde hybride, pourtant prise au pièce lorsque qu'ils avaient quitté la salle principale. Le Zarbi haussa les sourcils, étonné : où était donc passé son petit ami…? Ou du moins, son ex petit ami ? Lui aussi disparu dans les tréfonds de cette maison hantée…? Ou s'était-il sacrifié pour libérer sa copine ? Un petit rire silencieux secoua ses épaules : ça, il n'y croyait pas une seule seconde. Aussi s'adressa-t-il directement à Neles, essayant de contrôler sa crainte et de prendre la situation à l'humour :
▬ Un de moins ? Hmm… Je dois avouer que tout votre dispositif est assez ingénieux. Je ne m'attendais pas à ça.
Il fit signe à la jeune femme de les rejoindre. Cette dernière s'exécuta, demeurant néanmoins silencieuse.
▬ Jessica… C'est ça ? Désolé si je me trompe.Reprit Oliver, s'adressant à la nouvelle venue. On doit compléter ce puzzle, censé représenter Ho-Oh, avec les pièces qui sont autour de la table. Surtout, il ne faut placer la dernière pièce qu'après avoir vérifié que tout fait sens. D'accord ?
L'hybride aux cheveux vert tendre hocha doucement la tête.
▬ Et euh… Ça donne quoi, à la fin ? demanda-t-elle finalement, un peu perplexe.
Oliver haussa les épaules, marquant ainsi son ignorance. Ça, ils le découvriraient sans doute au moment venu… Et il espérait que le mécanisme visiblement particulièrement développé de cette maison hantée ne leur jouerait pas des tours. En fait, ce n'était pas à lui que la jeune femme aurait dû poser cette question… Mais au spectre qui se tenait toujours derrière eux, se délectant du spectacle. Le Zarbi lui lança un regard appuyé, à la fois méfiant et très intrigué. Puis, sans un mot, il reprit la composition du puzzle. Lynn avait déjà bien avancé. Il ne leur restait plus qu'une dizaine de pièces à placer, et plus le dessin était complet, plus l'achever semblait aisé. Après quelques longues minutes, brisant le silence studieux qui s'était établi dans la salle, Oliver osa reprendre la parole pour s'adresser directement à Neles :
▬ Dites-moi. Vous ne voulez pas nous dire si on est sur la bonne voie, par hasard ? Hmm, j'imagine que non. Ce ne serait pas drôle.
Il sourit gentiment, particulièrement amusé, avant de placer l'avant dernière pièce. Lynn se saisit de l'ultime clé de voûte, l'observant avec une grande méfiance :
▬ Oliver…? Tu crois qu'elle coïncide bien, celle-ci ?
Lui tendant la plaque, le Zarbi l'observa longuement, la tournant dans tous les sens et l'imaginant encastrée entre les autres sur la table. Elle pouvait effectivement fonctionner, et le reste semblait assez juste… On reconnaissait ce fier Ho-Oh s'envolant vers d'autres cieux. Passant une main nerveuse dans ses cheveux, le garçon sourit à l'adolescente, lui rendant la dernière pièce du puzzle dans le sens qui lui semblait le plus logique :
▬ Vas-y, mets-la… On verra bien. Au pire on peut encore se tromper une fois.
Tremblante comme une feuille, l'enfant vint disposer l'ultime petit carré de pierre gravée, méticuleusement, avant de se reculer à toute vitesse pour se coller de nouveau contre Oliver. Tout le monde retint sa respiration. Une fois n'était pas coutume, tout devint noir.
Aucun soucis ! Ta réponse était super, comme d'hab ~ Je te laisse dire à quoi mène ce fabuleux puzzle……… En espérant que cette petite expérience horrifique ne s'éternise pas trop non plus c'est clairement Oliver qui parle, là
Neles U. I. Thead
Pokémon • Légendaire
Messages : 55 Pokédollards : 17 Date d'inscription : 28/04/2019 Localisation : Bouh Je suis (Inrp) : Panromantique peu intéressé et célibataire Je ressemble à : Polka Shinoyama (Dead Mount Death Play) Double compte : Nope
PokéProfil Attaques & Armes: ♦ Cauchemars ♦ Trou Noir ♦ Reflet ♦ Griffe Ombre Race Pokemon/ Métier: Darkrai shiny - employé d'une maison hantée Team/Dresseur/Equipe: me, myself and I
Sujet: Re: Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns Mar 3 Déc - 12:09
L’histoire se doit de reprendre son cours. L’incident ne doit pas laisser la moindre marque, pas la moindre rature. Tout. Tout doit reprendre sa place. Dans ce conte horrifiant, je ne suis que le maître d’œuvre. Le metteur en scène. J’imagine les scènes, j’imagine le fil des dialogues, j’imagine l’intrigue. En aucun cas, je n’ai souhaité m’impliqué. En aucun cas, je n’ai souhaité prendre part à ce jeu. Pourquoi l’aurai-je voulu ? Ombre d’une ombre, l’obscurité me sied mieux que la lumière. Je préfère être spectateur. Des ténèbres souriantes, un rire lointain et désarticulé. C’est le but de ce jeu, pousser les mortels dans une situation horrifiante, qu’ils en oublient jusqu’à l’existence d’un extérieur rassurant. Qu’ils en oublient le monde réel, pour embrasser le cauchemar.
Ah... Je serai resté dans l’ombre sans l’intervention de cet humain. Toujours, il faut que les humains gâchent le jeu. Des siècles et des siècles que je me dois de supporter leur manque de foi, leur manque de croyance. Leur manque... d’amusement. Les humains manquent de l’étincelles qui rendent les hybrides justes... intéressant. Est-ce un hasard ? Que sur les six participants au départ de l’aventure, les trois restant soient des hybrides ? Peut-être. Peut-être pas. Je ne maitrise pas le destin, à peine le cours de la nuit. Je ne maitrise pas leur réaction, seulement l’environnement.
L’histoire doit reprendre son cours, ne pas laisser son plaisir gâcher par un grain de poussière dans mon parfait engrenage. Il est vrai que les humains m’égratignent plus que les autres mortels, mais mes croyances ne doivent pas entraver l’intrigue...
Gheez. Il m’a gâché mon plaisir.
Les observer se creuser la tête ne m’amuse guère. Et pourtant, Arceus sait le temps que j’ai passé à imaginer ce puzzle. A me renseigner pour qu’il soit fidèle à celui de la réalité. Alors que Johto n’est même pas ma terre natale, que ces zarbi n’ont pas le moindre lien avec moi. J’ai visité ces ruines, et beaucoup d’autres. J’ai étudié les pierres anciennes, par ennui ou intérêt, ou juste pour que cette attraction de fête foraine soit réaliste. Je connais le moindre mécanisme, et mes acteurs du moment sont d’un charme si délicat ! Même ma cible mise à part, observer l’hybride que j’ai libérer essayer de comprendre ce presque-piège, essayer d’oublier ou de ne pas penser à la menace que je représente. Elle masque assez bien son jeu, si ce n’est son silence aggravant l’ambiance. Si ce n’est sa manie de me jeter des petits regards en biais, de vouloir m’éviter. C’est fragrant. Du moins, ça l’est pour un être habitué à étudier les réactions des mortels. Oui, c’est flagrant. Elle, si franche, la peur change profondément le comportement.
Combien de fois ne l’ai-je pas observé ? Combien de fois ne me suis-je pas délecté de ce fait ? Et pourtant, mon plaisir est gâché...
Même en changeant mon regard de place, observer cette jeune hybride, tremblotante depuis que ses deux amies ont été prises au piège de la maison hantée. Elle a saisi un éclat de courage et s’est remise debout. Un autre effet de la peur ? Un autre effet du courage ? Les deux sont si liés... quel dommage que le lutin bleu n’a jamais cru bon de venir discourir avec moi à ce sujet. Lui ou sa réplique, je ne suis pas si exigeant que ça. Certes, elle ne fait que suivre des indications, mais combien n’aurait pas bougé ? Combien, perdant leurs moyens, n’aurait fait qu’aggraver la situation ? La peur obscurcit le jugement, c’est une autre de ses facettes. C’est un autre détail que je me plais à observer. Regarde. Regarde-là. Regarde là partir à la recherche des pièces manquantes, les ramener, les comparer, les mettre de côté.
Regarde-la, et ose me dire que la peur ne donne pas d’ailes.
Regarde-la, et ose me dire que la peur n’a pas la moindre utilité.
Regarde-la, et ose me dire que mon ‘hobby’ n’amuse que moi.
Oh, pour ce point, je suis d’accord. C’est la vérité. Je suis le seul à ma connaissance à apprécier une bonne frayeur, à adorer l’observer. Délicate frayeur.
Maintenant, observe-le. L’objet de ma lubie.
Pour quelques minutes, pour quelques heures, il a accroché mon regard. On dirait presque que mon attention lui plait. Que mes pièges le fascinent, que mes recherches le passionnent. Peut-être est-ce vrai. Regarde-le. Regarde-le... As-tu remarqué ? Parce que moi, oui. Je n’en ai pas perdu une miette, mis à part ce désagréable point noir dans mon récit. As-tu remarqué ? Sa race est... pratiquement insignifiante dans l’histoire de ce monde. Ni puissant, ni répandu, et sa solitude le rend encore plus faible. Simple constatation. J’ai en face de moi un hybride dont seule son image et ses légendes sont resté gravées dans la pierre. Pas pour la beauté du récit. Pas pour les milles prouesses... simplement à cause du mystère. A cause de l’inconnu. Et dans cette ère moderne, ils ont été si rapidement... oublié. C’est une honte, vraiment. Mais l’objet de mon monologue est uniquement de te démontrer qu’aux yeux de l’univers, il n’est rien.
Et pourtant.
Regarde-le. Regarde-le bien. Ecrasé et timoré à cause de la présence d’autrui. Regarde-le s’affirmer. Regarde-le prendre en main le fil de l’intrigue, et devenir le héros de ce conte. C’est lui, le héros de cette histoire. Lui qui mène la danse. Au final, ce jeu de piège et de puzzle, il serait presque uniquement qu’entre lui et moi. Lui, le héros ténébreux à l’intellect’ certain. Moi, le monstre des ombres qui l’a piégé dans cette tombe froide. Le sais-tu ? Normalement, ce genre d’histoire se termine toujours de la même manière. Le preux chevalier déjoue les pièges, détruit le monstre et s’en va en compagnie de sa belle.
C’est d’un ennui... mortel.
Cette fois-ci, terminons le conte différemment. Le chevalier s’intéresse de trop près au monstre. Il en délaisserait presque la belle, hm ? Il s’inquiète de mes réactions. Il s’inquiète de ma présence. Il s’exalte que je le regarde. Ils sont si peu nombreux, ceux qui osent me parler en sachant la vérité. Ils sont si peu nombreux, ceux qui préfère la gueule du monstre à la douceur des bras de la belle. Quoique je doute que l’une ou l’autre princesse ne se jette à ses pieds. Simple... constatation, cette fin est tellement éculée que je serai déçu si l’une d’elles tombait sous son charme... inexistant.
N’est-ce pas amusant ? Regarde-le. Il veut presque s’assurer que je le regarde. Mais je le regarde, sans un mot, sans un bruit. Je maîtrise les ténèbres de ma personne pour ne pas exploser. Ah... ce mortel a réussi à capter mon attention non pas une, mais deux fois. J’en oublierai presque ce désagrément... ce désagrément...
Quel Désagrément ? Oh, rien d’important, s’il m’a déjà échappé.
Peu importe, sa question n’a qu’autre réponse que mon silence. Un acteur qui s’adresse au metteur en scène... Termine d’abord l’acte, je m’occuperai de toi ensuite, ne t’inquiète pas. Sans un bruit, sans un pas, je me déplace sur les planches. Il me donne envie de monter sur scène, à force de mon montrer son ingéniosité. Il me donne envie de stopper le jeu et de l’emporter immédiatement dans les coulisses... Après tout ? Pourquoi pas ? L’idée est séduisante, le jeu, bientôt terminé... mais je dois me faire violence pour ne pas moi-même devenir le grain de sable qui grippe la mécanique. Pas question. Je ne peux que scruter la scène.
De ce que je vois, ils sont sur la bonne voie. Une légende avide de cœurs purs. Une légende qui ne dévoilent son plumage qu’à celui qui se montre digne... C’est une métaphore amusante, particulièrement quand on connait directement cette légende. Ah, la différence entre la réalité et le mythe. Il n’y a jamais que le mien qui colle parfaitement.
Je m’en suis personnellement assuré. Aussi cruel que l’on raconte. Aussi dangereux qu’une bête, la morale n’a pas de prise sur ma personne.
Le fier oiseau se dessine aussi surement qu’un sourire déchire mes lèvres.
Un sentiment de toucher au but. Un sentiment que l’erreur n’entrainera pas de conséquence désastreuse. Qu’il reste encore du temps. Qu’il y a encore de l’espoir.
Ce que j’aime écraser l’espoir.
La dernière pièce est mise en place, l’acte arrive à son terme. Le rideau, lourd, noir, sombre, insondable s’abaisse. Peut-être devrai-je songer à diversifier mes effets de manche, mais que veux-tu. L’obscurité est une phobie encrée directement dans le tréfonds des êtres vivants. Il reste qu’au bout de la trois ou quatrième fois, les éclats se font plus calme, moins impressionné.
Un sentiment d’habitude, un sentiment de sécurité
Ai-je déjà dit que j’adore anéantir les espérances ?
Alors le sol tremble, tremble, tremble. Comme si les ruines menaçaient de s’écrouler sur eux, comme si la fin était arrivée.
La fin est arrivée. Le bruit, le son des pierres, des roches, le passage s’effondre, la pièce devient un cul de sac, une prison sans porte ni fenêtre.
Dans le vacarme qui se crée, un claquement. Régulier, régulier, de deux mains qui applaudissent l’effort accomplit. Ce n’est pas donné à tout le monde, compte tenu des circonstances, de venir à bout de ce puzzle aussi rapidement. Hm ? Minutes, heures, c’est un peu pareil pour moi. Dans le vacarme qui se confirme, un craquement. Un rire froid, glaçant, sans vie. Sans la moindre vie. Le mien. Je n’ai réussi à produire d’autres sons que celui-ci. Et mon original ne manque pas de souligner à quel point il met mal à l’aise les mortels. Je le sais. Parfaitement. Mais je n’ai guère envie de m’ouvrir la gorge pour m’extraire les cordes vocales. Pas encore. Ce n’est pas agréable, et je parle d’expérience.
Dans le vacarme qui se maintient, souligné par mon entrée sur scène, mes actrices s’agitent... juste, différemment. La plus jeune perd l’équilibre et jette un « M-mais qu’est-ce qui se passe ?!» à qui veut bien l’entendre. L’autre se retient à la table de pierre et me jette un regard à la fois entendu et horrifié. Persuadée que je suis la cause de tout ceci, hm ? Tu as raison, mais pas de la manière dont tu le crois.
Les attaques sol et moi, ça fait deux. Il n’y a que quatre-vingt ans que je foule véritablement la terre après tout. C’est plus fatiguant et moins amusant que de flotter dans les airs.
Quoiqu’il en soit, je t’envoie vers Regirock pour un tomberoche.
Le sol tremble, tremble, tremble. Les murs... sur les murs, des dizaines, des centaines d’yeux s’ouvrent, se ferment, s’ouvrent, se ferment. Une faible lueur s’en échappe, soulignant mon entrée dramatique.
« Félicitation... ! » Ma voix se teinte d’un sarcasme flagrant alors que sur la table de pierre, la figure de l’oiseau céleste se fissure et éclate. Les débits, la poussière vole. « Félicitation, le rituel a été complété avec succès. »
J’ajoute ensuite, juste entre lui et moi.
« Tes ancêtres seraient si fiers... il est temps d’aller les chercher, tu ne crois pas ? »
Une fois, deux fois, je frappe dans les mains. Elles se parent d’ombres profondes. Mon être se drapent de ténèbres. Pendant si longtemps, je n’ai été composé que de ténèbres. Noires, noires, noires, si noires. Un point blanc, blanc, si blanc, une crinière qui déchire ma silhouette. Sur le mur derrière la table de pierre, un tourbillon. D’abord petit, ensuite immense. Un Trou noir prêt à tout engloutir sur son passage. Ah, là, on va pouvoir discuter. Trou noir est ma capacité. C’est elle qui est écrite et décrite dans les légendes. Elle sape les forces et endort les imprudents qui se laissent emporter. Un vrai... hasard, mais son aspect colle parfaitement avec les anciennes légendes zarbi. Le mythe murmure qu’une centaine de zarbi possède la capacité d’ouvrir des passages vers d’autres dimensions. A voir avec Palkia. Mon trou noir n’ouvre que vers le monde des rêves... ou plutôt celui des cauchemars.
D’un geste de la main, j’invite à me rejoindre. A passer de l’autre côté... même si ce n’est guère en mon pouvoir, soyons franc.
« Seul l’un d’entre vous aura la vie sauve »
Dans la pénombre, se grave un message. Juste au-dessus de mon œuvre. Mais qui osera ? Qui osera s’approcher ? Risquer l’inconscience pour toucher, parcourir, rechercher. Recherche la pièce qui ne s’emboite guère dans le puzzle. La pièce qui ressort et qui s’enfonce. Qui osera ? Qui osera s’approcher et trahir les autres ? Me rejoindre sous les protestations.
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Horror night – « Oh look at you ! So small, but so strange ! » - feat Oliver W. Saëns