Messages : 175 Pokédollards : 46 Date d'inscription : 30/09/2016 Localisation : Unys Je suis (Inrp) : Lesbienne et célibataire <3 Je ressemble à : Nai (Karneval) ou Gumi Megpoid (Vocaloid) Double compte : Octobre
PokéProfil Attaques & Armes: ♠ Couteau de poche ♦ Éco-Sphère ♦ Vampigraine Race Pokemon/ Métier: Hybride Vivaldaim / Vagabonde à la recherche de souvenirs Team/Dresseur/Equipe: Sauvage
Sujet: Face au Game Master Ven 19 Juil - 0:23
FACE AU GAME MASTER
Volucité. Ville altière, épouvantablement froide, semblable à un cristal taillé en ligne droite, dont tu n'as jusqu'ici vu des images qu'à la télévision ou dans les vieux livres de géographie d'Alexandro. Même pour moi, elle reste une énigme : je n'en conserve que de vagues souvenirs, pas des plus joyeux d'ailleurs, et toi, évidemment, tu ne te souviens de rien. Il s'agit de la première grosse étape prévue sur ton parcours depuis ton départ d'Empoigne, mais tu as pourtant décidé de ne pas t'y attarder, adoptant à la lettre le proverbe qu'Aidan n'a cessé de te répéter pendant plus d'un ans : « Prudence est mère de sûreté ». Le premier imbécile venu devinerait qu'une cité de cette ampleur ne peut qu'être farcie de sbire de la Team Chronos, guettant dans les ruelles sombres les pokémon assez inconscients pour aller se jeter entre leurs griffes. Et tu ne te trompes pas, puisque c'est dans ces mêmes ruelles que nous nous sommes fait capturer, voilà bientôt six ans. Un événement qui me semble remonter à des siècles tellement il nous est arrivé de choses entre temps. Quinze ans de vie dont cinq de captivité, qui pour moi sont une naissance, une révolte et un échec aboutissant à toi, pauvre petite créature égarée dans dans Unys.
Tu as veillé, avant de t'aventurer entre les hauts grattes-ciel, à bien cacher l'entièreté de tes cheveux sous une casquette. Aujourd'hui, la fin du printemps approchant, ils sont d'avantage vert que rose, et ce drôle de mélange, indigeste à l’œil, te ferait immédiatement repérer et cataloguer comme une hybride. Ainsi attifée, avec tes vêtements un peu trop grand, ta casquette et ta quasi-absence de poitrine, tu passerais presque pour un garçon, ce qui, pour l'instant, te conviens à merveille. L'heure n'est pas à la coquetterie, mais bien à la survie. Il s'agit de faire profil bas, de devenir invisible. Tu t'es donc fixée des règles strictes : regard au sol, main dans les poches, allures moyennes, ni trop vite ni trop lente, pour n'avoir pas l'air de fuir. Et bien sûr, tu veilles à emprunter les grands boulevards et avenues surpeuplées, dans lesquelles tu peux te fondre aisément parmi la foule de passant, et où personne de censé ne t'attaquerait ouvertement... normalement. Pour un peu, je serais presque fière de toi, mon Ivy. Les qualités de réflexion et d'adaptation que tu me montres depuis ta fugue me surprennent un peu plus chaque jour. Oui, tu as beau te sentir effroyablement coupable d'avoir laissé Alexandro seul dans sa grande maison, je ne peux m’empêcher de penser qu'il s'agissait de la meilleure chose à faire. Avec ce voyage, tu vas pouvoir te reconstruire une vie, oublier les sales agissements de Madame Amnésie, et revivre ! Il faudrait seulement que tu arrêtes sans cesse de penser à ce qu'il te manque. J'aimerais tellement pouvoir te convaincre d'abandonner ta quête de souvenirs ! Tu ne retrouveras rien. Je le sais, puisque c'est moi qui possèdent encore les fragments malheureux de notre mémoire débile. Non, tu ne retrouveras jamais tes souvenirs, j'y veillerais. C'est d'ailleurs bien la seule chose que je puisse faire pour ton bien, moi, cloîtrée tout au fond de ta tête, mutique spectatrice, unique, indivisible, impuissante. Il ne me reste plus qu'à attendre que tu te décourages, et que tu focalises enfin sur ta reconstruction... Ce qui ne devrais plus trop tarder, je pense.
Hélas, et même si tu es censée faire profil bas, ta curiosité maladive te rattrape bien vite, et tu ne peux t'empêcher, en marchant, de parcourir avec des yeux affamés les hautes tours pavées de miroir, les grandes enseignes lumineuses, et surtout les gens. Tu connais quelques personnes, bien sûr, dont tu peux citer les noms : Alexandro, Aidan, Santiago. Eux font partie de ton monde, ils en feront toujours partie. Mais les gens, c'est autre chose. Ce sont ceux que tu ne connais pas, ceux qui te frôle sans te voir et dont tu ne connaîtras jamais les noms, qui portent toutes sorte de vêtements, de toutes les couleurs possible et inimaginable. Les gens. Enfin, les humains, surtout, puisque qu'aucun autre hybrides n'est visible. En le remarquant, et même si c'est loin d'être une surprise, une drôle de solitude te frappes, une amertume profonde. Jusqu'à présent, en cheminant en solitaire dans la forêt, tu ne t'étais pas sentie seule, mais seulement coupable. Empoigne, ton élément, te protégeais en quelque sorte, t'accompagnait. Ici, dans ce monde de béton, tu n'es pas chez toi, et aucun de tes semblables ne pourra t'aider en cas de soucis. Tu es définitivement seule, et cette sensation te déprimes au plus haut point. La tentation de faire demi-tour, d'abandonner ta quête et de rentrer chez Alexandro et t'excusant te caresse l'esprit, surtout quand, arrivée devant le tunnel menant au Désert Délassant, tu te rends compte qu'il est déjà trop tard, et que l’accès à été fermé pour la nuit. Te voilà perdue dans Volucité, alors même que le soir tombe et que les rues commencent à se vider lentement. Et merde. Que faire, à présent ? Tu n'as aucun endroit où passer la nuit, et faire demi tour pour camper dans la forêt d'Empoigne te prendrais trop de temps. Et ici, tu ne peux même pas prendre la peine de chercher une auberge ou un hôtel, puisque tu n'as rien pour te payer une chambre, et que ce serait le meilleur moyen de t'offrir à Chronos sur un plateau d'argent.
Bon.
Excédée et surtout soucieuse, tu rebrousses chemin et te remets à marcher au hasard des rues, jusqu'à finir par tomber sur un square mal éclairé par des lampadaires défaillant et une aire de jeux pour enfant déserte. Tu as ton matelas en mousse, un duvet et une conserve de raviolis... tu pourrais aller te réfugier dans la petite cabane en plastique pour y passer la nuit. Ce plan te semble recevable (bien que glauque à souhait), jusqu'à ce que, en t'approchant, tu te rendes compte que malheureusement, la place est déjà prise. Re-merde. Mais de toute façon, mon Ivy, ce n'était pas vraiment une bonne idée. Il faut que tu te mettes à proximité d'endroits ouverts toute la nuit, où tu puisses te réfugier en cas de pépin... Un endroit où personne n'aura l'idée de venir te chercher. Fatiguée, tu regagnes le centre-cille de Volucité, qui n'est désormais plus peuplés par des fonctionnaires revenant du boulot, mais par de jeunes gens recherchant parmi les enseignes lumineuses de quoi occuper leur soirée. Toi, tu repères plusieurs établissements aux portes grandes ouvertes, à côté desquelles tu pourrais t'installer, pour être sûre de ne pas être embêtée par qui que ce soit... hormis les multiples vigiles, qui, derrière leurs lunettes de soleil parfaitement inutile en pleine nuit, n'ont rien de très engageant et te ferais sûrement décamper à coup de matraques. En désespoir de cause, tu t'arrêtes quelques secondes et te laisses glisser le long d'une façade grise pour réfléchir. Tu ne peux pas prendre le risque de t'endormir là, à même le sol. Cette ville te stresses, tu sens bien que tu n'as rien à faire ici, que t'as place n'es pas là du tout. Tu as beau être complètement épuisée après ta longue journée de marche, tu serais incapable de t'y endormir, et de toute façon, tu n'es pas assez bête pour baisser ta garde ici. La seule option qu'il te reste, c'est de marcher, marcher et encore marcher, pour chasser la fatigue, le froid, et te permettres de tenir jusqu'à demain matin pour quitter la ville. Et même si cela ne te réjouis en rien, tu n'as plus vraiment le choix désormais.
Alors que tu prends appuis sur tes genoux pour te relever, tes yeux accrochent la devanture du bâtiment d'en face, que tu regardais sans vraiment le voir jusqu'à présent. Des portes automatiques vitrées, comme à l'entrée des supermarchés, et au-dessus de celles-ci, bien visible grâce à leur ampoules clignotantes, trois immenses cartes disposées en éventail. Devant elles, le nom de l'établissement semble passer du noir au blanc à chacun de tes battements de cils. Au Brelan Idéal – Casino, Bar & Hôtel. De la musique s'échappe d'entre les portes à chaque sortie ou entrée de client, et quasiment toutes les fenêtres au-dessus de la devanture sont allumées, dissimulant l’intérieur de ce que tu supposes être des chambres grâce à de fin rideaux, toujours noir et blanc. Quasiment toutes les fenêtres ? Non. Le premier étage, lui, est complètement éteint. Tu réfléchis quelques secondes de plus, et te dis que, même si tes suppositions s’avèrent fausses, tu ne risques rien en allant voir par toi même. En essayant de rester la plus discrète possible, tu t'aventures dans la ruelle déserte jouxtant le casino, t'enfonçant dans le noir pour rejoindre l'arrière du bâtiment. Là, une cour, et un petit parking pour le personnel où sont encore garées quelques voitures. Une porte de service d'où sortent les effluves des cuisines aussi, mais, le plus important à tes yeux, ce premier étage plongé dans l'ombre, est toujours là... Tu y entrevois peut-être une façon de passer une nuit calme, il faut que tu en ais le cœur net. Par chance, ou à cause du destin, tu ne sais pas, une des fenêtres est restée ouverte. Sans doute la femmes de ménage a-t-elle pensé que personne ne pourrait l'atteindre, à cinq mètres du sol, mais c'était sans compter avec toi et tes talents de Vivaldaim. Reculant pour prendre un peu d'élan, tu vérifies les bretelles de ton sac, jettes un coup d’œil autour de toi pour être sûre de l'absence de potentiels témoin, comptes jusqu'à trois, et sprint enfin vers le mur d'en face. En trois enjambées, tu as traversé le parking, une quatrième te projettes contre le mur, assez haut pour que, en te dépliant de toutes tes forces, tu arrives à crocheter le bord de la fenêtre. Encore quelques efforts, et en tirant douloureusement sur tes bras, tu parviens à faire passer le haut de ton corps par dessus le chambranle de la fenêtre. Tes jambes suivent alors facilement, et tu te retrouves accroupie sur le sol en moquette de ce qui ressemble beaucoup à une chambre d'hôtel vide. Tu restes quelque secondes immobile en retenant ta respiration, le cœur tambourinant dans ta poitrine, guettant le moindre bruit suspect dans les pièces voisines. Mais rien, tout est calme. Le bâtiment est si bien isolé que tu n'entends même pas la musique qui doit pourtant résonner dans le rez-de-chaussé. Prudemment, tu passes ta tête par la porte de la chambre restée ouverte, observant le couloir désert dans lequel tu finis pas te risquer, et que tu remontes sur la pointe des pieds. Des chambres numérotées de part et d'autre, grandes ouvertes, et au bout du couloir, une porte d'ascenseur, sur laquelle une simple feuille de papier, collée avec du scotch, annonce la fermeture du premier étage pour travaux. En lisant ces quelques mots écrits d'un main mal assurée, une sensation intense t'étreigne, et si, pour ne pas faire trop de bruit, tu te contentes de hurler dans ta tête, ta joie est bien réelle. Dormir dans un vrai lit ! C'est presque trop beau pour être vrai. En dansant presque, tu retournes dans la chambre à la fenêtre ouverte, dont tu bloques la porte à l'aide de la seule chaise de la pièce. Ainsi, si par malheur quelqu'un voulait entrer, cela te laissera assez de temps pour te carapater par la fenêtre. Puis tu entreprends de t'installer, quittant ton sac à dos et fouillant dedans à la recherche de quoi te préparer à manger.
Honnêtement, je ne suis pas sûre que dormir ici soit vraiment une bonne chose, mais je serais bien en peine de m'y opposer. Tu es épuisée, et maintenant que tu t'es décidée, il est complètement inconcevable que tu te ravises et repartes par où tu es entrée... Prudente, tu veilles à ne pas allumer les lampes, mais parvient tous de même à retrouver la boîte de raviolis à la tomate que tu gardes précieusement depuis ton départ de chez Alexandro. Affamée, tu ouvres la conserve, saisis ta fourchette et manges à même le pot, adossée en tailleur au mur, en veillant à ne pas mettre de la sauce tomate partout : tu tiens à rendre la chambre dans le même état que tu l'a découverte. Une fois rassasiée, tu vérifies une dernière fois la porte, prépares ton sac pour qu'il soit près en cas de départ en fanfare, quittes sweat et pantalon, et te glisses en sous-vêtement sous le draps blanc du lit. Là, tu fixes le plafonnier éteint pendant un long moment, encore toute fébrile de tes actes, et un brin perturbée par les lumière de la ville se reflétant dans le ciel et t'empêchant de voir les étoiles. Le vent de juin fait doucement onduler le rideau, qui s'élève dans la chambre avec de drôle de mouvements de fantôme. Au début, tu sursautes au moindre bruit, mais les minutes défilant et la nuit avançant, la fatigue se fait sentir, et tu finis malgré tout par t'endormir. Et me voilà, comme chaque nuit, devant un choix cornélien : partir dormir avec toi, ou du moins choisir de m'immiscer dans tes rêves, ou bien rester en veilleuse, à l'aune de tes sens, pour pouvoir tenter de te réveiller en cas de besoin. La situation oblige, j'opte pour la deuxième option, et prend mon mal en patience : la nuit promets d'être longue. Qu'elle situation improbable, hein mon Ivy ? Mais c'est souvent le cas avec toi, comme lors de ta rencontre avec Yameron. Tu as le don de me surprendre à chaque fois. Enfin, cette nuit va te permettre de te reposer sereinement, et de reprendre des forces. Tu en auras besoin pour traverser le Désert Délassant, demain matin.
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Sujet: Re: Face au Game Master Ven 26 Juil - 11:48
Face au Game Master
Encore un réfugié Ft Ivy
Aujourd'hui était une journée des plus banales et des plus calmes. J'avais assuré les services au bar mais je ne pouvais pas détacher mes pensées des évènements récents. Le Démolosse dont j'ignorais le nom .... Qu'était-il devenu depuis la dernière fois. Ils avaient du le punir et le maltraité à un point que j'avais du mal à m'imaginer pour "avoir essayé de déserter et de les trahir". Je le plains tellement. Et je devais absolument l'aider. Mais comment ? Seule, bien que légendaire, je n'avais aucune chance. Il fallait que je trouve d'autres personnes, discrètement, pour m'aider dans cette tache. Si la Team Chronos l'apprenait .... Au revoir le Brelan Idéal et ses protégés. La nuit commençait à battre son plein et des jeunes adultes à la recherche d'aventure et d'amusements faisait ma clientèle du soir. Au bar, j'essuyais frénétiquement les verres déjà propres pour qu'ils soient des plus luisants et brillants possible pendant que je discutais de tout et de rien avec les clients. A vrai dire, ca me changeait les idées, c'était pas plus mal. Surtout qu'un client bourré redemande un verre et plaisante assez facilement sur tout et n'importe quoi. C'est aussi plus facile pour faire passer un message subliminale et qu'il l'enregistre dans sa tête sans s'y opposer. Le temps passait et la nuit fut totalement présente.
Au bout d'un moment, je laissai ma place au bar à un de mes employés pour aller faire un tour dans la partie hotel du bâtiment, une feuille avec la liste des chambres non-prise à la main. Il fallait toujours vérifié tout ça. Après tout, c'est pas la première fois qu'un sans abri trouve refuge dans une de mes chambre. Je commençai par le dernier étage, puis je descendai jusqu'au premier étage. Cet étage était en travaux. Les peintures allaient être refaites, les vieilles prises changées, le parquet des chambres refait, et certaines salles de bain aussi. Chambre par chambre, ayant froissé en boule ma feuille, je jetai un petit regard rapide à l'intérieur. Tout semblait en ordre. Tout ? Non. Une chambre avait la porte fermée, ce n'était pas normal. Je m'approchai doucement. Le parquet du couloir, lui était neuf et ne craquait pas. Une fois devant la porte, je pris une grande inspiration et fit un pas avant de prendre dans mes mains la poignet métallique qui était froide. Puis, doucement, je la tournai dans un très léger grincement en poussant délicatement la porte avec ma deuxième main. En vain. Elle était bloquée surement par quelque chose qui allait faire du bruit si je poussais trop fort. Étrange. Et puis de toute façon, je devais entrer. Alors je poussai de toute mes forces la porte, faisant tomber dans un vacarme la chaise qui se voulait être l'obstacle à l'ouverture de la porte. Mon regard se posa sur le lit. Sous la couette, il y avait quelqu'un, que j'avais surement réveillé avec la chute de la pauvre chaise et prêt à décamper au besoin.
C'était surement une personne cherchant à se caché de Chronos. Dans ce cas, je savais ce que j'allais faire. Rien de bien méchant, je ne suis pas un monstre sans coeur.
Ivy "Lyre" Volamb
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Sujet: Re: Face au Game Master Ven 16 Aoû - 21:52
FACE AU GAME MASTER
La nuit, dans notre singulière cohabitation, n'est vraiment pas le moment que je préfère.
Tu n'imagines pas à quel point ça peut être long, une nuit sans rien faire, sans rien observer, sans rien commenter. D'habitude, je me débrouille pour épier tes rêves, m'amuser en essayant d'en trouver les sens cachés. Il m'arrive de grimacer devant certains qui se rapproche un peu trop de la réalité, mais par chance, ce sont souvent des cauchemars que tu oublies bien vite. Mais ce soir la prudence est de mise, alors je veille. J'écoute les bruits nocturnes de Volucité, qui parviennent déformés jusqu'à notre ton cerveau endormit. Impossible de distinguer les sirènes des vrombissements des moteurs ou de la rumeur de la foule nocturne. Ça fait un drôle de bruit sourd, que j'écoute attentivement, comme un jeu de devinette. Je laisse mes pensées vagabonder, je liste une énième fois les moindres détails de mon plan, je pense que ça fait très très longtemps que moi, je n'ai pas rêvé. Que je n'ai pas dormi. Il m'arrive d'être fatiguée, bien sûr. Mais dormir vraiment, oublier ta présence, m'oublier moi-même, impossible. Amnésie m'a foutue dans une partie de ton cerveau ou pioncer est impossible et où j'ai tout le loisir de me perdre en réflexions bancales.
Si je ne rêves plus, est-ce que j'appartiens encore à l'humanité ? Pourtant j’espère encore. N'est-ce pas un des traits propre aux hommes ? Et par extensions aux hybrides ? Par extension... Est-ce que les hybrides appartiennent à l'humanité ? Ou sommes-nous trop différents, comme semblent le penser avec ardeurs tous les membres de la Team Chronos ? Pourtant, nous avons tellement plus de choses en communs que de différences... Comment ont-ils réussis à me faire avaler que nous étions des erreurs ? Et comment ais-je pus y croire si facilement et si longtemps ?
Les voilà, mes tourments de la nuit. Mes réflexions métaphysiques sur notre conditions, qui me feraient sans doute mourir de rire dans un autre contexte ou si c'était toi qui les soulevaient. Je suis hypocrite, sans doute. Mais je suis la seule que cela puise embêter, désormais, puisque tu ne m'entends pas. Tu ne m'as jamais entendu. Mais la porte qui s'ouvre avec fracas en renversant la chaise, elle, a le mérite de te réveiller en sursaut.
A moitié éveillée et mue par un sentiment d'urgence, tu ne prends pas le temps de regarder vers la porte, et préfère rouler vers le bord du matelas, pour tomber de l'autre côté du lit. Les événements sont faciles à deviner : cet étage n'est pas tout à fait condamné, et quelqu'un vient vérifier si les chambres sont bien vides. Le pire scénario possible. Tu es en tenue de nuit, soit culotte et t-shirt, et tu dois fuir par la fenêtre ouverte positionnée cinq mètres au-dessus du sol. Pas vraiment la tenue la plus appropriée, mais tu n'as vraiment pas le temps d'enfiler ton jean et de passer ton sweat. Qui sait ce qu'il arrivera si tu restes ici ? Les gérants de l'hôtel risquent d’appeler les forces de l'ordre, et s'ils ne te livrent pas à Chronos, ils chercheront forcément à savoir d'où tu viens, qui sont tes parents... une belle galère en perspective. Il te faut donc fuir le plus vite possible... tout en ne finissant pas en crêpe de vivaldaim sur le parking.
Complètement réveillée désormais, tu attrapes d'un mouvement fébrile ton sac, que tu fais glisser sur ton dos, et, dans une longue inspiration, tu essayes de te calmer assez pour prendre ta forme d'hybride, qui favorisera forcément tes chances de sortir indemne par la fenêtre. Mais la peur paralyse tes membres, et le déclic que tu attends pour te métamorphoser n'arrive pas. Cela a pour effet de faire monter ta panique d'un cran, et la mienne par la même occasion. Vraiment, tu ne me fais pas honneur ! Incapable d'adopter ta forme de pokémon face au danger. Ce n'est pourtant pas bien compliqué, j'ai fait ça en boucle pendant plus de quatre ans ! Mais il semble que nous allons devoir faire sans... et prier pour que ton type normal suffise à encaisser le choc. Même sans te métamorphoser, tu restes une hybride, non ? Tes os sont naturellement renforcés... Ou du moins, c'est ce qu'Aidan t'as enseigné. Croisons les doigts pour que tu ne te retrouves pas avec une cheville en miette.
Cherchant dans une dernière inspiration le courage qui te fait défaut, tu te relèves rapidement dans l'optique de foncer vers la fenêtre... mais marque un temps d'arrêt en découvrant ton assaillant... Ou plutôt ton assaillante. Aussi étrange que cela puisse paraître, tu ne t'attendais pas à te retrouver face à une femme, et reste interdite. Mais c'est pas vrai, Ivy ! Aucun de nos réflexes de combats ne reviendra-t-il effleurer ta mémoire ? Enfin, c'est trop tard désormais. Tu t'es arrêtée, tu as perdu les précieuses minutes qui t'auraient permis de sauver ta peau, et désormais, la jeune femme te bloque la route. Tu es dans de beau draps. Levant tes mains devant toi (un geste pouvant signifier au choix ton innocence ou la préparation d'une attaque), tu détailles ton interlocutrice avant de parler, cherchant dans son apparence un hypothétique indice qui pourrais te guider dans ton marchandage.
Mais tu ne trouves rien. La femme qui tu dévisages est impressionnante sans pourtant être bien grande (elle te dépasse seulement d'une dizaine de centimètres), intimidante avec sa coiffure et ses habits grandiloquents qui ressemblent à un déguisement, mais qu'elle porte trop bien pour véritablement en être. Tu ne sais dans quelle case la ranger, quel âge lui donner non plus. C'est drôle, tu t'apprêtais à te retrouver face à un humain, un potentiel ennemi aussi, mais elle a un visage doux, d'une douceur inquiétante, comme si elle se demandait à qu'elle sauce elle allait te manger. Et puis, étrangement, l'impression qu'elle te fait est familière. Comme si tu l'avais déjà vu quelque part, sans pour autant reconnaître son visage. Et pourtant, elle n'est clairement pas de celles qui passent inaperçues. Avisant ses pupilles rougeoyantes dans l'obscurité, tu envisages que tu puisses être en face à une hybride, peut-être à une potentielle alliée. Au plein cœur de Volucité, la capitale de ce pays corrompu jusqu'à la moelle ? Impossible. Ne va pas trop vite en besogne, Ivy. Ce genre d'espoir est déplacé, dans notre monde. Pour l'instant, ton interlocutrice est une ennemie, sauf preuve du contraire, et le but est de se sauver. Point final. Tu lèves encore d'avantage tes paumes devant toi.
« Excusez-moi, je... j'ai pris une chambre sans autorisation, je ne voulais pas vous attirer d'ennuis, je... je vais partir tout de suite. »
Si ce n'est qu'une employée, elle te laissera peut-être filer sans rien dire à son patron, d'autant plus s'il s'agit effectivement d'une hybride. Sinon... Et bien , tu pourrais peut-être tenter de l'attendrir ? Avec ta bouille de gamine et tes grands yeux de biche larmoyants, ça ne devrait pas être compliqué. Mais si elle ne veut rien savoir et qu'elle se montre menaçante? Là, il faudra sans doute l'attaquer, et l'immobiliser assez longtemps pour te laisser le temps de rejoindre la fenêtre... Tu pourrais t'en sortir avec un Ecosphère judicieusement placé... Mais tu n'as encore jamais lancé cette attaque. En la menaçant de ton couteau, alors ? Pas sure que tu ais l'assurance nécessaire. Mais ne nous emballons pas, voyons d’abord sa réaction. Qui sait si elle n'est pas elle-même une agent de Chronos ? A cette pensée, ta peur se transforme en panique, enserre ta gorge et vient faire redoubler les battements de ton cœur de ta poitrine. Mais non, Ivy, cette femme n'appartient pas à la Team : je ne la connais pas. Si c'était le cas, cela voudrait dire qu'elle aurait été capturée ou embauchée il y a moins d'un ans, juste après mon départ. Et je suis bien placée pour savoir qu'on n’envoie pas la bleusaille sur le terrain si vite. Mais a bien y réfléchir, je ne connaîs pas si bien que ça la branche chargée de la surveillance de Volucité... Et merde. Prions plutôt Arceus pour que le hasard nous soit favorable... Si hasard il y a.