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 Il est temps de jeter l'ancre

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Octobre
Octobre
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MessageSujet: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptyJeu 6 Juin - 17:14

Octobre & Aria

Il ne faut pas lier un navire à une seule ancre, ni une vie à un seul espoir.

Il est temps de jeter l'ancre

Il pleuvait sur Mele-Mele. Une averse passagère, qui pendant un court moment avait assombri le ciel, transformé le bitume des rues en miroir d'eau, et contraint Octobre à aller se réfugier sous la devanture d'un magasin. C'était la fin du jour, et le soleil, dont les rayons perçaient malgré tout les nuages, entamait sa lente descente vers l'océan. Un temps étrange, qui plongeait Ekaeka dans une atmosphère mélancolique, où les ombres semblaient s'allonger indéfiniment et où la lumière dorée de la fin de journée faisait étinceler les gouttes de pluie.

Octobre s'adossa à la vitrine de la quincaillerie et posa son étui de violon par terre. Il revenait du conservatoire de la ville, où il donnait quelques cours magistraux par semaine, de quoi se rapporter un peu d'argent en solo. Ce genre de petits boulots en dehors de la Team Nyx n'était pas forcément bien vu par certain de ses membres, mais l'extraterrestre tenait à conserver un minimum de vie sociale en dehors des pirates, et le peu d'argent qu'il récupérait de ses cours était exclusivement voué à l'entretien de son violon et de sa guitare. Il jeta un coup d’œil à l'écran de son téléphone. Il ne lui restait plus beaucoup de temps avant le départ du bateau qui devait le ramener au QG. L'Ultra-chimère glissa son bras à l’extérieur de l'auvent, et grimaça en sentant l'eau sur son bras. Il allait devoir marcher sous la pluie, qui tombait encore fort. Tant pis. Il empoigna la housse de son instrument et quitta son abris en n'oubliant pas d'adresser un signe de remerciement à la quincaillière, qui avait eu la gentillesse de ne pas le chasser de devant sa boutique.
La pluie n'avait pas réussi à chasser la population d'Ekaeka des rues, comme on aurait pus le croire. Ici, le phénomène était rare, et de nombreux habitants étaient restés dehors pour regarder la pluie tomber depuis leur perron. Sur les quais que longeait Octobre, c'était le retour de la pèche pour certains marins... ou le départ pour d'autres. Une forte odeur de poisson flottait dans l'air, et les écailles dispersées sur le sol renvoyaient la lumière crépusculaire contre les murs, en milliard de petits éclats dorés.

Octobre aimait cette atmosphère singulière de fin d'après-midi, où il semblait régner comme une attente fébrile dans les rues. Comme si tous les habitants d'Ekaeka retenaient leur souffle en même temps, attendant on ne savait quoi. Il n'y avait qu'à Alola que l'on pouvait assister à ce genre de scène irréelle. Tout en enjambant les flaques d'eau qui commençaient à envahir les rues, Octobre pensa aux dernières semaines écoulées. Il revenait d'une grande expédition à bord de la Poissirène, une des caravelle vouée au repérage et à l'exploration depuis qu'Alola avait été rattachée au reste du monde par ce très cher Arceus. Le bateau avait longé les côtes en en profitant pour faire quelques « courses » à Kalos et à Kanto. Cela avait duré presque un mois, et même si le voyage avait été plus qu’intéressant et distrayant, Octobre en tirait tout de même une petite déception. Il avait vraiment espérer pouvoir trouver quelques uns de ces congénères dans les autres régions, mais il n'avait rien déniché : aucune rumeur sur un hybride particulier ou sur d'étranges pokémons inconnus apparus juste avant l'hybridation. Soit ses frères et sœurs se cachaient formidablement bien, soit il était la seule Ultra-chimère a avoir survécu si longtemps dans ce monde... Option qu'il ne se résignait pas à envisager. Après tous, plus de quatre-vingts années s'étaient écoulées depuis le Grand Changement, et les souvenirs s'était effacés des mémoires. Même ici, à Alola, endroit où les Ultra-brèches s'étaient ouvertes et où Octobre et ses semblables avaient débarqués, on ne trouvait plus grand monde pour s'en rappeler. Donc il n'y avait pas quoi s'affoler. D'ailleurs, l'extraterrestre avait déjà une nouvelle piste à explorer : une mystérieuse île au sud-ouest d'Hoenn, ouverte au publique depuis moins de dix jours, et qui semblait pouvoir mener à une dimension parallèle. La perspective de pouvoir rentrer chez lui avait complètement chamboulée le Zéroïd, et il n’espérait maintenant plus qu'une seule chose : avoir l'occasion de se rendre là-bas pour voir de ses propres yeux si les infos qu'il avait pus récupérer sur internet était vraies. Quand à savoir ce qu'il ferait si c'était le cas... il n'en avait absolument aucune idée.
Il ne avait pas ce qu'il ferait, si on lui donnait simplement l'occasion de retourner chez lui. Était-ce seulement possible ? Octobre se méfiait des manigances d'Arceus et de sa clique de légendaires, et il se doutait que, quoi qu'ait prévu ce cher démiurge, cela ne lui plairait sans doute pas. Toute cette affaire ressemblait joliment à un piège... Il fallait qu'il reste sur ses gardes. Aussi Octobre avait-il envisager la possibilité de monter un commando d'exploration chargé d'aller vérifier les caractéristiques de l'île et l'utilité que pourrait en avoir la Team Nyx. Il ferait ainsi d'une pierre deux coups : servir Nyx et ses intérêts, comme il l'avait toujours faits depuis son intégration à la Team. Encore fallait-il obtenir l'accord de Jack et Mary-Read, ce qui était loin d'être gagné. Mais Octobre croyait en sa chance : il se sentait de taille à les convaincre. Enfin, surtout Mary, parce que Jack... aurait sans doute d'autres préoccupations plus importantes, disons.

La pluie s'était enfin arrêtée de tomber, laissant place aux derniers rayons de soleil de la journée, qui vinrent réchauffer le t-shirt trempé de l'Ultra-chimère, et le détourner pendant quelques instants de ses pensées. La ville reprenait vie : les habitants sortaient dans les rues, les commerçants retiraient les bâches qu'ils avaient mis à la va-vite sur leurs étales. Le marché durerait jusqu'à tard ce soir, pour écouler dans leur entier les derniers stocks. De quoi appâter un paquet de touristes. Des odeurs de nourriture grillée se mirent à flotter dans l'air, et Octobre regretta un instant de ne pas pouvoir s'attarder plus longtemps. Mais s'il s'arrêtait, il savait que ses compagnons pirates ne l'attendraient pas pour lever l'ancre. Aussi préféra-t-il accélérer en marchant vers le vieux port, tout en jetant un nouveau coup d’œil à son écran de téléphone. Il lui restait dix minutes.

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Aria Thorne
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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptyMar 11 Juin - 13:09



Aria & Octobre
;Il est temps de jeter l’ancre


Ce qu’Aria veut, Aria a ! ... Ouais non, c’est pas vrai du tout. Mais en tout cas, elle avait fini par se trouver un petit boulot ! Elle aidait un propriétaire de magasin d’Ekaeka à faire des livraisons, remplaçant le fils du proprio, partit depuis peu pour continuer ses études sur le continent. Il semblerait que certaines écoles avaient lancé de bons programmes d’échange, mais en vrai la miss s’en foutait, mais à un point vous pouvez même pas imaginer. En tout cas, c’était un travail sympa sans heures ni jours de travail fixe, lui permettant de venir bosser dès qu’elle avait du temps. Après tout, c’était plus proche d’un coup de main que d’un vrai temps-partiel.

Courant pour ramener le sac qu’on lui prêtait pour faire ses livraisons, Aria chantonnait. Elle avait bien bossé aujourd’hui, donnant même un coup de main au petit resto à côté du magasin: un de leurs livreurs arrivant en retard à cause d’un problème qu’elle avait déjà oublié. Mais grâce à ça elle s’était fait une petite dizaine de pokédollar en plus, ce qui était vraiment pas mal du tout.

Rentrant dans le magasin, elle alla rapidement ranger le sac à sa place dans la réserve, revenant récupérer sa paie du jour qui était... Deux rouleaux de pièces et quelques billets de cinq ? ... Haussant les épaules, la granivol rangea le tout dans l’espèce de sac holster qu’elle avait piqué quelques mois plus tôt, calant les rouleaux avec ses barres de céréales.

Remerciant le proprio et lui disant au revoir, elle repartit en courant vers le port, sachant qu’il ne lui restait plus qu’une trentaine de minutes.
Je vais vous dire, elle avait l’air bien trop heureuse pour quelqu’un qui venait de se faire payer avec des rouleaux de pièces. Ce qui expliquait bien entendu pourquoi une sonnerie vint casser son calme. S’arrêtant, elle sortit son téléphone de son brassard et décrocha tout de suite en voyant qu’il s’agissait d’un appel de Mimi .
... Pas forcément une très bonne idée. La jeune Teddiursa était en pleure, venant de se réveiller d’un cauchemar durant lequel la granivol avait été retrouvée... Aria n’avait pas vraiment compris, en fait. Morte ? Probablement. Son amie ne serait pas dans un état pareil pour un rêve où elle aurait été blessée.

- A-Aria, peut-être que tu devrais rentrer...
- Mimi–
- Tu sais, tes parents, je suis sûre qu’ils comprendraient !
- Attends, Mimiours–
- Rentres, s’il-te-plaît...
- Rappelle moi un peu qui me disait que j’avais fait le bon choix de partir ?


Soupirant, la miss reprit sa course, son téléphone toujours collé à son oreille, n’ayant pas branché ses écouteurs.

- Bah j’avais faux ! Reviens !

Houla, c’est qu’elle insistait, la petite. Pas vraiment une bonne idée, et Mimi le savait. Retirant son portable de contre son oreille, Aria le positionna devant son visage, le pouce au dessus du bouton «raccrocher»

- Non. Je suis bien ici, et c’était pas trop tôt. A plus, Mimi, on se reparle plus tard.
- Ari–


Parfois raccrocher au nez des gens, ça fait du bien. Pas assez pour calmer Aria, mais tout de même. La moue renfrognée, elle rangea son téléphone avant de recommencer à avancer... Pour se prendre une goutte sur le nez.

Ah nan, pas de pluie ! Nope nope nope nope nope. Elle était en short et en sweat sans manche, de la pluie ça serait atroce là !

Vous croyez que ça existe, les capsules parapluies ? Parce que là, elle aurait aimé en avoir une.

Foutue averse.
Foutu appel.
Foutue journée.

Et merde, courir sous la pluie c’est dangereux en plus, c’est comme ça qu’elle avait tordu sa cheville quand elle avait dix ans ! Elle avait fait un sacré vol plané ce jour là, n’empêche, et sans vent féerique ! ... Oh si seulement y’avait un moyens d’utiliser cette attaque de façon prolongée, comme synthèse, elle aurait pu se protéger de la pluie ! ... Mais nan. Rien de tout ça. Juste une foutue bourrasque qu’elle ne savait utiliser que pour des trucs au final pas super utile.

Point positif : elle voyait presque le port de là où elle était, maintenant.
Point négatif, parce que bien sûr y’en a un : il y avait un flic qui la fixait... Puis qui fit un pas dans sa direction. Puis un autre. Oh non.

- Jeune fille ?

Oooh noooon

- Tu peux me dire ce que tu fais dehors, seule, à une heure pareille ?

Haussant un sourcil, Aria regarda le ciel. Il faisait encore assez jour pour qu’elle puisse voir parfaitement autour d’elle.

- Il fait jour, monsieur.
- Je n’aime pas voir des enfants seuls le soir.


Uuuughhhh noooon pas ce genre de personne

- Je rentrai chez moi, justement.
- En partant vers le port ?


Il est con ou il le fait exprès ?

- ... Parce que je dois prendre un bateau pour rentrer chez moi ?
- Pourquoi devrais-je te croire ?


Bon, il est con, c’est officiel.

- Allez, appelle tes parents et passe les moi.
- Mon bateau part dans même pas 10 minutes, j’ai pas le temps.
- Appelle les.


UGH. Déjà-vu. Et elle peut pas vraiment l’assommer d’un coup de pied, ce vieux là.

- Non.

Tournant le dos à cet homme, elle continua d’avancer... Pendant environ deux secondes, avant qu’il ne l’attrape par le poignet.
Bordel.
Vous croyez qu’un rouleau de pièce ça ferait une bonne arme? Parce que là, Aria se disait qu’elle allait le lui balancer à la gueule. Peut-être boosté d’un vent féerique. Comme dans les jeux vidéos où on peut attaquer les monstres avec l’argent. Elle voyait très bien le petit menu s’ouvrir, avec les flèches pour choisir la somme d’argent...

Oh, et. Elle se disait aussi que s’il ne la lâchait pas d’ici 10 secondes elle allait hurler à l’aide. Policier ou pas, elle s’en foutait. Cet homme n’avait aucun droit de la toucher. Et elle espérait pour lui que quelqu’un vienne, parce que sinon les coups de pieds allaient pleuvoir, même avec des gens autour d’eux.

On emmerde pas une Aria de mauvaise humeur.


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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptyMar 25 Juin - 14:27

Octobre & Aria

Il ne faut pas lier un navire à une seule ancre, ni une vie à un seul espoir.

Il est temps de jeter l'ancre

Les quais du port d'Ekaeka étaient magnifiques après l'orage, brillant de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel concentrées par la mer crépusculaire. Mais l'extraterrestre s'était déjà un peu trop attardé sur leur beauté. A présent, les quais lui semblaient surtout effroyablement long, et Octobre avait beau marcher, le bateau qu'il devait atteindre, reconnaissable grâce à son faux pavillon de navire marchand, ne semblait pas vouloir se rapprocher. Presser le pas ne servait à rien, et à la fin, agacé, l'Ultra-chimère se résolut à se mettre à courir. Hors de questions qu'il loupât cette navette. Il n'avait aucune envie de rester coincé à Ekaeka pour la nuit, sans compter qu'il était de garde ce soir. Impossible de louper son service, ou il s'en mordrait les doigts ! Il avait beau avoir l'âge d'être son grand-père, et la connaître presque aussi bien, Mary-Read ne lui accorderait aucun traitement de faveur. C'était convenu ainsi, son ancienneté au sein de la Team ne devait pas s'ébruiter. Donc il se prendrait une gueulante comme tous le monde s'il devait arriver en retard, ou pire, ne pas prendre son poste.
Octobre accéléra donc. Il louvoyait entre les nombreux passants, en essayant au maximum de ne pas les bousculer ou les éclabousser, tâche qui s'avérait particulièrement ardue avec un étui de violon dans la main droite. Mais au moins, il semblait enfin se rapprocher de sa destination. Plus qu'une centaine de mètres et il pourrait atteindre la caravelle. Il s’apprêtait à apostropher l'équipage d'un sifflement quand, soudain, son violon lui fut arracher des mains et tomba sur le sol. L'étui avait rencontré la jambe d'un passant, qui, en se confondant en excuses, se pencha pour ramasser l'instrument et le rendre à Octobre. C'est en se détournant du bateau pour reprendre son bien que le Zéroïd aperçu, au milieu de la foule colorée des touristes et des locaux, l'uniforme sombre des forces de l'ordre. Un frisson glacé remonta le long de sa colonne vertébrale.
Pas que les flics l'effrayait, non. Mais après plus de quarante ans de loyaux services au sein de la Team Nyx, l'extraterrestre avait appris à se méfier et à adopter profil bas lorsque cela s'avérait nécessaire. Car si les Nyx se considéraient comme de joyeux robins des bois jouissant d'une liberté déraisonnable, les mots « pirates » et « saltimbanques » qu'ils utilisaient pour s'amuser n'avaient rien de positifs ou de flatteurs aux yeux des autorités.
Octobre s'apprêtait donc à rejoindre rapidement sa destination pour presser les manœuvres afin de quitter le port le plus vite possible, lorsque la foule s'éclaircit un instant, lui permettant de voir non seulement le poulet qui lui tournait le dos, mais également la gamine qui lui faisait face. Une gamine encore plus trempée que lui-même, manifestement renfrognée, avec une tenue satanique adorable qui aurait fait pâlir d'horreur la vieille bigote du quartier. Bref, Aria.
Ne vous faites pas d'idée, si Octobre avait pu retenir son nom, c'était uniquement parce que la petite avait les mêmes cheveux roses qu'une certaine hybride nanméouïe, et qu'elle faisait partie des toutes nouvelles recrues de la Team Nyx. Si l'Ultra-chimère n'était pas directement en charge de la jeune fille, il avait entendu, comme tous les autres, l'histoire de la passagère clandestine qui s'était retrouvée parachutée parmi les mauvais enfants d'Alola un peu par hasard. Comme beaucoup d'entre nous, finalement pensa Octobre. Il n'avait pas besoin de s'appesantir plus en détails sur sa camarade pour voir qu'elle était dans de sales draps, en témoignait le bras du flic enserrant le sien, et son air clairement énervée.

Bon.

Octobre jeta un coup d’œil au bateau, qui commençait à ronronner. Il n'allait pas partir immédiatement, il leur restait... Quoi, cinq minutes ? Le Zéroïd aurait parié qu'Aria aussi voulait rentrer au QG pour la nuit, alors ils rentreraient ensemble. Pas question de la laisser toute seule entre les mains du flic. Oh, il la savait capable de s'en sortir, mais peut-être pas avec diplomatie, et en se foutant sur le dos toutes les polices d'Alola. Ce qui n'était sûrement pas la meilleure manière de débuter un carrière de pirate, n'est-ce pas ? Il allait juste lui donner un simple coup de pouce pour se sortir de cette situation...
Rebroussant chemin à grande enjambées, l'extraterrestre tendit l'oreille un instant pour savoir de quoi il en retournait,  et ne réfléchit pas vraiment longtemps avant de se mettre à courir et de se coller un air affolé sur le visage.

« Aria ! »

Il avait opté pour conserver leurs prénoms, ce qui n'était pas vraiment une idées excellentes. Mais si tous se passait bien, ils n'auraient aucune raison d'être soupçonnés plus que cela, et puis il valait mieux qu'Aria se reconnaisse immédiatement. Octobre espérait juste que le policier ne tiquerait pas : son physique atypique ne lui garantissait pas vraiment une grande discrétion sur les îles.
Il arriva juste assez essoufflé pour que ce soit crédible à côté de l'agent, et se plia en deux en faisant semblant de reprendre son souffle.

« Aria... on t'a cherché partout... Maman est morte d'inquiétude ! »

Évoquer une autorité parentale, ça faisait toujours plus vrai. Et en forçant un peu sa voix dans les aiguës, Octobre pouvait assez facilement se faire passer pour un môme de dix-neufs ans. Suffisant aux yeux du flic, il l'espérait.

« Désolé monsieur l'agent... fit-il en se redressant, et en essayant de réprimer une furieuse envie de sourire. On avait perdu Aria pendant l'orage... Merci beaucoup de nous l'avoir retrouvé ! ».

S'approchant de la jeune fille, Octobre lui passa la main dans les cheveux, geste qui devait paraître le plus fraternel possible. Elle allait sans doute détester (généralement ce genre de contact n'était pas apprécié par grand monde), mais rien ne lui était venu d'autres pour rendre son cinéma encore un peu plus crédible.

« - Vous êtes de la famille ?
« - Son grand frère ! Et il faut qu'on se dépêche, sinon on va louper le bateau pour Poni ! »

Le flic affichait un air hésitant, ne sachant manifestement pas s'il devait les retenir ou les laisser partir. Octobre fit donc de son mieux pour bien montrer l'urgence de la situation au représentant des forces de l’ordre : coup d’œil affolés répétés vers les bateaux amarrés, mouvements compulsifs avec les mains et regard implorant. Une comédie aisée à mettre en place, puisqu'il était, à peu de choses près, exactement dans le même état. Cependant, le flic restait toujours indécis. S'empêchant de tirer une grimace, le zéroïd tapota discrètement Aria dans le dos. Maintenant qu'il s'était placé à coté d'elle, le mouvement était à peine discernable de face, mais le message clair : si elle voulait s'en sortir, elle devrait y mettre un peu du sien !

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Aria Thorne
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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptyDim 7 Juil - 22:41



Aria & Octobre
;Il est temps de jeter l’ancre


Elle allait se le faire, celui-là. Détenteur d’une position d’autorité ou pas, elle s’en foutait. Elle se doutait bien qu’il faisait ça pour s’assurer qu’elle n’est pas une fugueuse... Mais voilà, Aria en est une. Depuis assez de temps maintenant pour savoir qu’appeler ses parents ne servirait à rien, de toute façons. Elle imaginait bien la tête du flic en entendant quelque chose du style «on prend le premier avion, on arrivera sûrement dans deux jours».

Ouais. Non. Toute façons même s’il fouillait dans son téléphone, il ne trouverait pas le numéro de ses parents. Elle les avait gardé, oui, mais avait mis leurs prénoms à la place de «Papa» et «Maman», et avait effacé presque tous les messages, ne gardant que ceix qui ne sonnaient pas comme trucs dit par des parents. Ça lui en avait pris du temps, en plus, ça.

Enfin bref, regardant dans la direction générale du bateau, elle tira sur son bras pour essayer de le récupérer (et d’un coup l’auteure visualise un truc à la Toy’s Story où le bras n’est même plus collé au corps), répétant une nouvelle fois qu’elle allait louper le départ de l’embarcation. Bon, le flic aussi savait se répéter, et il lui redemanda d’appeler ses géniteurs, qui d’ailleurs pourraient facilement la retrouver en faisant géolocaliser son téléphone, tiens, elle venait de le capter. Mais s’ils ne l’ont pas fait c’est qu’ils s’en foutent. Heeehhh pas le sujet. Fronçant les sourcils, la miss tira une fois de plus pour récupérer sa liberté.

- Mais vous faites ch-

Commença-t-elle, haussant la voix et très clairement énervée. Et honnêtement, la seule raison pour laquelle elle ne continua pas, c’était parce qu’elle venait d’entendre son nom, crié par une voix semblerait-il masculine.
Regardant autour d’elle, elle chercha d’où venait cette voix, finissant enfin par remarquer un jeune aux cheveux blancs.
...
Une tignasse blanche? Connaissant son nom ? Elle l’avait déjà vu quelque part...??? Le fixant quelques secondes, elle décida qu’elle l’avait sûrement croisé quelque part chez les Nyx. Rapidement, elle remarqua que le gars devait avoir une bonne quarantaine de centimètres de plus qu’elle et... Elle avait la berlue ou il avait pas de sourcils ? ... Ouais c’est officiel, c’est un pirate.

Perdue pendant l’orage. Geeenre. Elle n’avait pas besoin d’être retrouvée, merci. Ugh. Et- il fout quoi là? D’où il lui passe la main dans les cheveux, lui ? Uuuughhhh.

Se retenant de frapper la main inconnue pour qu’elle quitte ses cheveux, Aria espérait vraiment que le flic n’avait pas remarqué le petit tic de ses yeux. Par chance, ça avait suffit pour qu’on lui lâche le poignet, même si le policier restait bien trop proche à son goût.

Et voilà que l’autre se faisait passer pour son frère.

Encore un.

Depuis qu’elle était à Alola (donc depuis vraiment pas longtemps, finalement), c’était la deuxième fois. Mais si elle avait bien compris un truc la première fois, c’est d’immédiatement utiliser ça comme un avantage, un duo arme-armure. Les mots «c’est mon frère/ma sœur», c’était un bouclier utilisé pour assommer les méchants, vous voyez ? D’ailleurs ça fait mal, un bouclier dans la tête, j’en ai eu un en cours de latin une fois. Mais on s’en fout. Là, on s’intéresse plutôt au flic qui hésitait encore, et au petit tap-tap des doigts du gars à côté d’elle dans son dos.

Bon. Faire la comédie, elle sait faire.

- Je sais, on dirait pas. Il prend de notre mère. Ou alors il a été adopté. Se tournant un peu vers l’autre cachet d’aspirine sur pattes, elle le fixa sérieusement. Avoue. Elle t’as trouvé sous un pont.

La petite sœur chiante, ça fonctionne toujours. D’ailleurs, elle allait même en rajouter une couche, parce que pourquoi pas.
Se retournant une nouvelle fois vers le flic, elle leva d’un seul coup la main pour désigner le visage de l’inconnu, manquant sûrement de le griffer avec un ongle. Une chance qu’elle soit petite, parce que sinon elle lui aurait peut-être poké l’œil.

- Vous voyez ses sourcils ? Non ? Normal. Il les a cramés y’a quelques années sur ses bougies d’anniversaires et ça a jamais repoussé. Rebaissant la main, elle releva la tête pour dévisager le policier. C’est bon? Vous nous croyez ?

Semblerait que non. Peut-être qu’elle devrait en mettre encore une autre couche. On sait jamais. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien dire de plus ? ... Bon, d’après les séries qu’elle regardait à 5h en prenant son petit dej... Un parent malade ça peut être bien.

- On doit vraiment partir rejoindre notre mère. Notre père est à l’hôpital et il se fait opérer demain ! Faisant la moue, elle baissa la tête, histoire de donner l’impression qu’elle était triste. Imaginez si on loupe le bateau.... On pourra pas rentrer... Et on pourrait ne pas le voir demain avant l’opération...

Bon s’il est pas con, là le flic va les laisser partir, non ? Non ???

Pourquoi il prenait autant de temps pour réfléchir ? Aria fit un pas sur le côté, pour se rapprocher un peu plus de l’aide du jour, agrippant son T-shirt d’une main, comme si elle cherchait à être réconfortée. Ouaiiis c’est ça. En vrai, elle serrait trop fort pour que ça ne soit que ça, et elle faisait surtout ça pour se retenir encore une fois de frapper le pauvre flic.

Et enfin, eeenfin, après un temps qui lui paru interminable, le policier fit un pas en arrière, hochant la tête.

- Je vous crois.

Et Aria n’attendit même pas qu’il eut finit de parler pour partir en courant vers le port, attrapant la main de son frère du jour pour qu’il ne perde pas non plus de temps. Il ne leur restait presque plus de temps, probablement, et elle n’allait pas s’arrêter pour regarder sur son téléphone s’il leur restait assez de temps pour arriver au bateau.

Et y’a beaucoup trop de fois le mot «temps» dans ce paragraphe.


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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptySam 20 Juil - 16:16

Octobre & Aria

Il ne faut pas lier un navire à une seule ancre, ni une vie à un seul espoir.

Il est temps de jeter l'ancre

Bon, la petite s'avérait coopérative, ce qui était plutôt une bonne chose. Elle n'était pas restée les bras ballants, et ça, Octobre appréciait. Sa première répartie avait même eu le mérite de tirer un sourire à l'Ultra-chimère, qu'il avait vite du transformer en grimace vexée pour rendre la boutade crédible. Mais malheureusement, leur cinéma ne semblait pas convaincre le flic aussi rapidement qu'ils l’espéraient. C'était qu'il s'accrochait, passant du visage d'Octobre à celui d'Aria, puis de celui d'Aria à celui d'Octobre dans une drôle de balais visuel, mais hélas également profondément indécis. Et pendant ce temps, le créneau horaire filait. Sentant probablement aussi l’hésitation de leur interlocuteur, la petite hybride pris les devants, et, en se retournant, manqua crever un œil à son sauveur providentiel en désignant son visage. Bon, l’anecdote en valait la peine, et là encore, le zéroïd eu un mal fou à ne pas rire face à l'imagination d'Aria. Mais il fallait que leur duo reste crédible : un grand frère fier ne laisserait jamais sa petite sœur ternir sa réputation de cette façon.

« Mais ça va pas de raconter des trucs pareils ?! »

En mixant la phrase avec un semblant de tape sur le haut du crâne, un ton outré et des coups d’œil faussement gênés aux alentours, ça rendait tous de suite beaucoup mieux. Mais l'air dubitatif du représentant des forces de l'ordre ne disparaissait pas, et leurs tickets vers le QG, eux, commençaient à fortement s'estomper. Aria, aussi fébrile que la méduse, décida d'en rajouter une dernière couche, qui laissa Octobre un instant interdit. Non. Là, c'était beaucoup trop gros, même un peu ridicule. Mais impossible de désapprouver sans tout foutre en l'air. La petite donnait la direction, il fallait suivre, se conformer à son scénario, règle absolu du duo de mensonge. L'Ultra-chimère, malgré sa réticence à s'engager sur cette pente, appuya la question de la petite hybride avec un regard suppliant, quasiment sûr que ça ne passerait pas, et se préparant à piquer un sprint. Qu'elle ne fut pas sa surprise d'entendre le flic les libérer ! Soit c’était un imbécile, soit il était incroyablement naïf, ce qui aurait dû le convaincre immédiatement de changer de métier. La seule certitude qui en ressortait, c'était qu'Aria avait sauté sur l'occasion pour filer, entraînant l'extraterrestre d'une poigne ferme en direction de l'amarrage de leur chère « navette ». Octobre n'eut que le temps de souffler un « Merci beaucoup » avant d'être happé par le frôlement des touristes et traîné par la main d'Aria dans la foule. Avec sa petite taille, elle parvenait à se mouvoir avec aisance entre les passants, tandis que le zéroïd avait le plus grand mal à ne rentrer dans personne. Récupérant sa main et se mettant à courir à sa suite, passant grâce à sa sangle son violon dans son dos, Octobre tendit le cou, et, coinçant son pouce et son index entre ses dents, siffla de toutes ses forces en direction du bateau pour qu'on les attendent. Peine perdue. En arrivant au mouillage, essoufflés, leur porte de sortie avait pris le large et était déjà loin, s'engageant facilement dans l'embouchure du port. Même s'ils avaient entendus Octobre les appeler, il leur était impossible de manœuvrer maintenant pour faire demi-tour, et le faire en pleine mer aurait été une perte de temps. C'était bel et bien foutu.

« Fait chier ! »

Plongeant immédiatement sa main dans sa poche, Octobre en sortit son téléphone. Répondeur. Et merde ! A croire que c'était Arceus en personne qui avait décidé de leur mettre des bâtons dans les roues.

« Nils, c'est Octobre. On a loupé le créneau avec Aria, et on est coincés dans le port Mele-Mele. Tu pourrais prévenir Victor que je pourrais pas prendre ma garde ce soir ? Merci d'avance. »

Dans un autre contexte, ce message aurait pus être celui d'un infirmier en retard. Rangeant son téléphone tout en jetant un dernier regard vers la mer -plus aucune chance pour qu'ils fassent demi-tour désormais- l'extraterrestre se tourna vers Aria, probablement aussi abattue et contrariée que lui. On aurait dit un petit hérisson en colère, avec ses cheveux mis en bataille par la course et son air renfrogné. C'était incroyablement mignon, et dans un autre contexte là encore, Octobre aurait probablement tenté un sourire, une blague. Mais là, la frustration était encore trop grande pour qu'un trait d'esprit soit recevable.

« Bon... On est coincé ici jusqu'à nouvel ordre. »

Et ce n'était pas si grave que ça. Des nuits à découcher, Octobre en avait fait des tas, et la petite n'y était sans doute pas étrangère non plus. Vic trouverait bien quelqu'un d'autres pour le remplacer et il se ferait passer un savon en rentrant, voilà tout. L'Ultra-chimère espérait simplement que sa camarade n'avait pas, elle aussi, une mission de prévue pour ce soir, ou quoi que ce soit d'autre à faire. Il shoota dans un gravier, qui partit rejoindre ses copains au fond du port.

« Si tu dois absolument rentrer, on peut toujours voler un canot. En espérant qu'il ai assez de carburant pour tenir jusqu'au QG. »

Ils auraient l'air bien fin, tous les deux, en panne sèche en pleine mer. Et puis c'était un coup à se faire récupérer par les gardes côtes ou les polices maritimes, et ça, c'était hors de question.

« En tous cas, ils viendront pas nous chercher, ça c'est sûr. »

Pas qu'ils soient méchants, non. Mais Octobre étaient à Mele-Mele pour affaires personnelles, et quand c'était le cas, les consignes étaient claires : débrouillez-vous. La Team avait autre chose à faire que de gérer les retardataires, et mobiliser un bateau pour eux, cela aurait été privé les groupes de voleurs nocturnes et les autres opérations clandestines se jouant dans le même temps. Donc non, ils étaient tous seuls sur ce coup là, et il fraudait qu'ils rentrent par leurs propres moyens, ou qu’ils trouvent un endroit où crécher en attendant le lendemain.

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Aria Thorne
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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptySam 20 Juil - 21:17



Aria & Octobre
;Il est temps de jeter l’ancre


Aria aimait courir. C’était comme ça depuis des années, et ça n’allait probablement jamais changer. Malgré cela, courir ainsi parce qu’elle était en retard l’avait toujours énervé plus qu’autre chose. C’était un peu comme demander à un peintre créant des portraits et paysages incroyables d’utiliser son talent pour repeindre le vieux meuble que tonton Marcel avait reçu de sa grand-tante Odette, vous voyez ? ... Bon même si la granivol n’allait pas se comparer à un grand peintre ou quoi que ce soit du genre.

Après s’être assurée que son aide du jour n’avait pas lâché sa main parce qu’il était tombé, la demoiselle récupéra ses dernières forces pour un sprint final, n’hésitant même pas en passant entre les personnes qui étaient en train de parler, ni en passant sous les bras de ceux qui montraient une direction. De toutes façons elle allait assez vite pour qu’ils ne comprennent pas tout ce qui venait de se passer, alors bon.
Et vous voyez, d’un seul coup la miss était heureuse d’être habituée aux sifflements forts et non-loin (le sport et tout), parce que sinon elle aurait fait un bon de quinze mètres. Pas très pratique quand on essaie de rejoindre un lieu rapidement.

Mais la rapidité ne faisait pas tout.
Peinant à s’arrêter, Aria freina des talons, finissant sa course à quelques centimètres du bord du port. Bien entendu, son premier réflexe fut de se préparer à sauter, mais par chance les quelques neurones fonctionnant encore dans sa tête l’arrêtèrent, lui faisant remarquer que même avec l’aide du vent elle n’allait pas réussir à rejoindre l’embarcation. Encore moins en devant aider une personne aussi grande que le gars à côté d’elle.

Ugh.

Fronçant les sourcils, elle marmonna quelques insultes probablement dirigées au flic de plus tôt. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle avait un peu plus de mal que d’habitude pour reprendre son souffle, probablement à cause de l’humidité dans l’air ou quelque chose comme ça...
S’étirant en prenant une grande inspiration, elle regarda le bateau partir avant d’expirer et de se tourner vers... Il avait dit que c’était quoi, son nom, déjà ? Il venait de le dire au téléphone, non ? ... Oooo....ctobre ? Ouais ça devait être ça. Donc. Octobre qui venait de dire ce qu’elle avait déjà compris: ils étaient bloqués.

- Ah bah merci j’avais un doute.

Suivant du regard le gravier qu’il shoota, elle se demanda si elle pouvait faire pareil avec le flic. Avec un peu de chance ce n’était pas un hybride aquatique et il irait faire un pic-nique avec les poissons sans rien dire.
Soupirant, elle regarda une dernière fois vers là où le bateau était parti.

- Nan, j’ai de la chance, rien de prévu ce soir. Et c’est pas une bonne idée. On est dans le collimateur de l’autre flic là, manquerait plus qu’il nous vois piquer un rafiot...

Regardant autour d’elle, elle s’arrêta en entendant la sonnerie de notification de son portable. Le sortant de son brassard, elle regarda les notifications sur l’écran de veille, soupirant (encore une fois) en voyant que Mimi lui avait envoyé plus d’une dizaine de messages. Elle avait sûrement dû commencer à peu près au moment où Aria s’était faite arrêter en plein chemin par le policier, le brouhaha de la foule non loin de là couvrant sûrement la sonnerie. Sans même les lire, elle rangea son téléphone et s’attaqua plutôt à ses cheveux pour les remettre à peu près en place.

Au final, toutes ces nuits passées dans la rue ou ce genre de truc l’avaient formée et préparée à tout ça.

- Faut qu’on soit discrets. Tout ce qui est centre pokémon ou centre-ville, on oublie. Fouillant rapidement dans son sac, elle grogna de mécontentement. Et bien sûr c’est le jour où j’ai pas ma capsule tente. Uuughhhh.

Ça aurait été tellement plus simple et pratique, mais non. Frappant du bout du pied le sol, elle cherchait quelles autres options ils avaient... L’hôtel ne serait probablement pas possible, et certainement hors budget. Squatter un coin de rue à deux n’était pas discret du tout et elle n’avait pas envie de découvrir les réactions des habitants d’Alola à une gamine visiblement SDF, alors...

- ... Soit on trouve un squat abandonné... Soit ... Je demande à mon patron s’il peut nous héberger cette nuit ?

Bien sûr, Mimi décida de téléphoner une fois de plus pile à ce moment-là. Grognant une nouvelle fois, Aria attrapa son téléphone et décrocha, se mettant à parler avant même que la Teddiursa n’ait eu le temps de capter:

- Mimi.
- ... Aria ?
- Fait pas chier.


Et elle raccrocha.
Bon, c’était pas classe, mais sa légère fatigue avait rendue sa place à sa colère, et Aria, pour se calmer un peu, alla frapper le premier truc non vivant proche d’elle, regardant la canette qui était devenue sa victime et l’envoyant encore plus loin avec un coup de vent féerique. C’était pas vraiment le meilleur défouloir, mais c’était le plus discret qu’elle avait trouvé.

Se tournant une nouvelle fois vers Octobre, elle arqua un sourcil. Si c’était pour lui demander son avis sur ses deux propositions, ou pour lui faire signe de ne pas parler de ce qui venait de se passer... Bah, Aria ne savait pas. Probablement un mélange des deux, en fait.


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Octobre
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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptyMar 6 Aoû - 16:54

Octobre & Aria

Il ne faut pas lier un navire à une seule ancre, ni une vie à un seul espoir.

Il est temps de jeter l'ancre

Octobre poussa un lent soupir et jeta un dernier coup d’œil mélancolique vers le large. Il n'avait plus l'habitude de ce genre d'imprévus. Les imprévus de la terre ferme, de la vie courante. Depuis son intégration à la Team Nyx, l'Ultra-chimère s'était magnifiquement débrouillé pour faire de son existence une succession d’événements improbables et immatures, pour ne jamais retomber dans l'ordinaire et la routine. Peut-être qu'en se comportant ainsi, il cherchait inconsciemment à se démarquer, à rappeler dans sa façon de vivre qu'il n'était pas de ce monde, qu'il ne pourrait jamais vraiment s'y adapter. Une énième bravade à Arceus, en quelque sorte.
Octobre s'assit sur le bord du quai, laissant ses longues jambes se balancer dans le vide et le bout de ses semelles effleurer la surface de l'eau. L'odeur iodée de la mer semblait plus forte après la pluie, comme si l'océan, soucieux de rappeler sa présence, c'était ébroué dans son sommeil pour faire remonter vers la surface l'odeur douceâtre et piquante des fonds marins. Pendant longtemps, Octobre avait cru que l'air avait toujours cette odeur là, partout sur la planète. C'était seulement en sortant d'Alola et en accostant les autres régions, il y avait à peine quelques mois, que l'extraterrestre avait pu respirer l'air plus pur de l’intérieur des terres, des montagnes et des lacs, de toutes ces choses qui n'existaient pas à Alola. Quatre-vingt années sur cette terre et toujours autant de choses à apprendre et à découvrir. En même temps, il avait tous le temps pour ça... Mais cette impression d'être un continuel enfant dans un monde inconnu était de plus en plus fatigante.

Sa nouvelle compagne n'avait pas l'air d'avoir besoin de se remettre de la course : sa mauvaise humeur semblait réussir à lui faire tenir le coup face à la contrariété. Une mauvaise humeur qui éveillait la curiosité d'Octobre aussi sûrement que la présence de la petite hybride à Mele-Mele, mais qu'il préféra taire, de peur de la mettre d'avantage en rogne. En tout cas, elle était plus responsable que lui, puisqu'elle cherchait déjà une solution pour passer la nuit tranquillement, alors qu'Octobre n'y avait pas encore songé. A la vérité, il s'était dit qu'il passerait la nuit à la belle étoile, et qu'il ne dormirait sans doute pas. Il avait oublié qu'il était accompagné d'Aria, et qu'il ne pouvait décemment pas proposer ce genre de plan à l'adolescente. Il l'écoutait donc attentivement, et en l'entendant mentionner sa capsule tente, il repensa à la sienne, qui devait moisir dans son placard depuis au moins une cinquantaine d'années. A bien y réfléchir, cela faisait un petit bout de temps qu'il n'avait plus dormi dehors. Décidément, toutes ses pensées déprimantes ne le rajeunissaient pas ! Il fallait qu'il se change les idées.

En écoutant les propositions d'Aria, il chercha lui aussi d'éventuels contact chez qui ils pourraient passer la nuit. Il ratissa mentalement Mele-Mele, les lieux qu'il fréquentait, les dernières personnes avec qui il avait bu un verre... Et son estomac se noua douloureusement lorsqu'il se rendit compte qu'il ne connaissait plus grand monde à terre. Et non, la mère du petit Tony, onze ans dont quatre de violon dans les doigts ne comptait pas. Il y avait eu un temps, lorsqu'il vagabondait, où il pouvait aller partout, et où il était certain d'être accueilli et de trouver un toit et de la nourriture. Mais ce n'était plus le cas. Les gens qu'il avait connu à cette époque l'avait oublié, ou étaient tout simplement décédés. Raaaah ! Le coup de poing sur le mur qui devait accompagner ce cri silencieux et rageur se transforma en un simple serrement de mâchoire, pour ne pas trop attirer l'attention d'Aria. La nostalgie qui prenait l'extraterrestre à la gorge l'agaçait au plus haut point. Il n'y avait rien à regretter, c'était comme ça, point final. Regretter, c'était tirer un trait sur tous le chemin qu'il avait parcouru, tous les événements qui l'avait poussé à suivre Bellamy et la Team Nyx, avec la meilleure volonté du monde, d'ailleurs. Il aimait les pirates, l'océan et la liberté indescriptible qui s'offrait à lui. Les Nyx était sa famille, et il n'avait besoin de rien d'autre.

La sonnerie de téléphone d'Aria le tira de ses réflexions, et en se retournant pour la voir décrocher, en remarquant son air fatigué et soucieux, en entendant les mots rageurs s'échapper de ses lèvres et en voyant ensuite la cannette rejoindre le gravier au fond de l'embarcadère, Octobre décida qu'il n'était clairement pas temps de broyer du noir. A l'évidence, la gamine n'allait pas bien mieux que lui, et rester silencieux en s'enfermant dans ses pensées n'étaient clairement pas la meilleure façon de la réconforter. Au soulèvement de sourcil de la jeune fille, il ravala son cafard et répondit donc par un sourire rassurant qu'il fallait traduire par « ne t'inquiètes pas je ne parlerais de ça à personne », mais qui pouvait passer pour moqueur, ou faussement complice, genre « je sais parfaitement ce que tu ressens ». Bref, pas vraiment le message qu'il voulait adresser à la jeune fille, mais l'amertume qui remontait le long de sa gorge avait sans doute déformé son rictus. Ce sourire, c'était autant un geste rassurant pour la petite hybride, qu'une moquerie cynique envers lui, envers ses doutes qui recommençaient à le tarauder, qu'ils s'évertuaient à chasser. Il avait du mal à admettre qu'il stagnait, qu'il n'arrivait plus, même avec les ailes de Nyx, à avancer. Il se mentait en pensant que sa vie le satisfaisait encore.

« J'ai peur qu'on se fasse jeter si on va voir ton patron... Mais j'ai peut-être une autre idée. Y'a un très vieil hôtel désaffecté le long de la côte, un peu avant la Colline Dicarat » fit-il en s'appuyant sur ses genoux pour se relever. « Y'a pas grand monde qui y vient, à par les grapheurs, et comme c'est plutôt calme comme endroit, la police s'en fout. Et puis c'est un peu à l'écart d'Eaeka, on devrait y être tranquille jusqu'à demain matin. »

Octobre connaissait l'endroit grâce à Nils, qui avait l'habitude de donner rendez-vous à quelques uns des membres de son réseau d'informations aux alentours de l'hôtel. Il s'y était rendu peu de fois, mais il gardait un souvenir étrangement chaleureux de cet endroit pourtant délabré. En tous cas, il devait encore y rester quelques matelas, sans doute un peu humide mais fonctionnels, de quoi passer une assez bonne nuit... en tout cas certainement meilleure que si elle avait été blanche. Octobre s'étira et récupéra l'étui de son violon qu'il avait posé à ses pieds. Il avait décidé de voir le verre à moitié plein, et étrangement, la suite des événements le rendait presque enthousiaste. Il avait une nuit entière pour réconforter sa camarade, voir comment elle s'acclimatait à la Team, lui donner quelques conseils si elle en avait besoin... Bref, il s'apprêtait à endosser ce rôle de grand frère qu'il aimait beaucoup. Il avait toujours eu un faible pour la bleusaille, les jeunes pleins de vie et d'espoir. Bon, la petite n'était manifestement pas vraiment dans ce mood là... Il ne tenait donc qu'à Octobre de lui remonter le moral ! Il n'envisageait même pas qu'il puisse insupporter ou gêner sa nouvelle compagne.

« Mais avant ça, je te propose d'aller casser la croûte quelque part ! J'ai une faim de Lougaroc ! »

Il était sans doute un peu tôt pour manger, mais Octobre ne s'en inquiétait pas outre mesure. Si la petite hybride n'avait pas faim, il prendrait quelques choses à emporter pour manger en route : il y avait au moins un quart d'heure de trajet pour arriver à la Colline Dicarat, dont un bout de chemin sur la plage.

« Ne t'inquiètes pas, le Malasa'Délices est plutôt éloigné du centre-ville. Si on n'y reste pas longtemps, on aura pas du tout l'air suspect. Faut juste qu'on fasse gaffe à pas retomber sur le flic... »

Bah, en étant vigilant et en ne repassant pas par les mêmes quais, ça ne devrais pas poser problèmes. Octobre se mit en marche vers les petites rues commerçantes qui longeaient l'embarcadère. Positif, il devait rester positif, ne pas laisser ses idées noires reprendre le dessus. L'important, se disait-il en jetant un coup d’œil par dessus son épaule pour vérifier qu'Aria le suivait bien, c'était de lui changer les idées à elle... Ou du moins de la faire aller un peu mieux.

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Aria Thorne
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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptyJeu 29 Aoû - 20:30



Aria & Octobre
;Il est temps de jeter l’ancre


Parfois, Aria se disait qu’elle aurait préféré être un autre hybride. Quelque chose capable de nager de très longues distances sans être fatigué, ou bien sachant voler. Le deuxième choix expliquait peut-être pourquoi elle passait autant de temps sur le toits, voir même comment elle avait fini par avoir une attaque lui permettant de bondir très haut à son âge alors que le premier site finissant par -pedia qu’elle avait trouvé disait que les granivol n’apprenaient cette attaque qu’après un certain temps, généralement après être devenu un cotovol. ... Ce qu’elle n’était pas. Aux dernières nouvelles ses cheveux étaient encore roses et ses yeux dorés. Marrons. Marron-doré. Foutues couleurs.

Enfin bref, vu qu’elle ne pouvait quitter l’île d’elle-même ni par la nage, ni par le vol, et qu’Octobre semblait tout aussi incapable de telles prouesses... Aria proposa ses seules idées pour un lieu où passer la nuit. Même si elle grimaça un peu en proposant d’aller voir son patron.

- Ouais, même pas sûre qu’il soit à un endroit où je pourrais le trouver de toutes façons.

Secouant la tête, elle soupira avant de se mettre à remettre en place ses coudières, faisant un peu la moue en sentant le tissus trempé sur sa peau. Elle pourrait les retirer, mais elle avait pas vraiment envie de glisser deux trucs trempés dans son sac là, vous voyez ?

- Ça me va. Tant que je passe pas la nuit dans la rue ou un truc du genre, tu sais...

Brrr. Elle en avait passé quelques unes, des nuits dans la rue, cachée dans un coin, et ce n’était jamais très rassurant. Soit elle était roulée en boule dans une ruelle, à moitié protégée de la pluie et du vent mais facilement trouvable, soit elle était sur un toit, emmerdée par les oiseaux et les intempéries mais avec moins de risques d’être trouvée par un humain...

Et... Octobre lui proposait d’aller manger ? ... Aria n’avait certes pas mangé depuis plusieurs longues heures (qu’elle avait passé à courir d’un côté à l’autre de la ville), mais elle était honnêtement prête à juste grignoter une barre de céréales ou un truc du genre avant d’aller dormir. ... D’ailleurs elle devrait regarder pour essayer de piquer des trucs de bouffe plus lié au sport, tiens.

- ... Mélaquoi ? M’sieur je suis pas d’ici j’ai aucune idée de ce que tu viens de dire.

Haussant les épaules, elle attrapa un élastique dans sa poche et s’attacha les cheveux, mettant sa capuche pour cacher un peu ses cheveux roses. Pas très utile vu qu’elle allait se balader avec un doliprane humain, beaucoup trop grand et repérable, mais fallait bien ce qu’il fallait pour sécuriser sa propre sécurité, hein.

- ... En vrai je sais même pas où c’est ta colline dia-truc...

... Aria utilisait un peu trop le gps de son téléphone pour se repérer. ... Encore un truc qui permettrait à ses parents de la retrouver s’ils le voulaient, elle en était sûre. Ugh. Pourquoi elle s’est mise à penser à ça. Se mordant les lèvres, la petite granivol se mit à suivre Octobre sans rien dire d’autre, le suivant juste par réflexe vu qu’elle était perdue dans ses pensées.

Et elle n’était tellement pas d’humeur à marcher d’un coup, c’était dingue. Elle aurait tellement préféré courir ou sauter de toits en toits là, mais nope. Au moins, ça expliquait pourquoi elle sautillait presque sur place dès qu’ils s’arrêtaient quelques secondes.

Regardant du coin de l’œil les magasins se trouvant autour d’eux, la demoiselle se demandait si ça n’aurait pas été plus logique pour eux de piquer un truc au passage au lieu d’aller dans un autre commerce-truc pour acheter à manger et risquer de se faire retrouver. Mais bon, Octobre semblait bien connaître cette ville et tout, elle allait lui faire un minimum confiance...

Mais vraiment, faudrait qu’elle étudie au moins la carte de cette île.


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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptyDim 13 Oct - 21:45

Octobre & Aria

Il ne faut pas lier un navire à une seule ancre, ni une vie à un seul espoir.

Il est temps de jeter l'ancre

Déterminé, Octobre s'était mis en route vers les faubourgs d'Ekaeka, veillant à ce qu'Aria le suive de près, et salivant d'avance du repas qu'il s’apprêtait à faire. Il avait toujours été un estomac sur patte, et l'image des Malasadas poisseux d'huile réveillait d'avantage son appétit que les préparations souvent carbonisés que les pirates préparaient à tour de rôle pour la cantine du QG. Lui-même n'avait d'ailleurs plus l'autorisation d'entrer en cuisine depuis qu'il avait fait exploser un micro-onde en laissant une fourchette à l’intérieur, une énième preuve de son légendaire sens des réalités détraqué.

Il prenait pourtant très à cœur le fait de nourrir sa  protégée de sa poche. Bien sûr, ils auraient pu voler quelques chose sur un étal et ne pas dépenser un seul pokédollar, mais Octobre s'y refusait tout net depuis son dernier grand échec en matière de vol à l'étage. Avec sa dégaine, il ne passait vraiment pas inaperçu, et sa gaucherie maladive l'empêchait d'être capable de voler sans jamais se faire prendre, comme Léo savait si bien le faire. Non, ce soir, il était hors de question de se faire remarquer d'avantage - un seul flic suffisait !-, il piocherait donc dans ses économies pour se nourrir. Mais quelque part, il tirait de cette indépendance financière une fierté d'étudiant ayant enfin quitté le cocon familiale. Longtemps, il avait vécu aux crochets de la Team Nyx, et pouvoir se débrouiller tous seul parmi les mortels était à ses yeux quelque chose d'essentiel qu'il avait négligé pendant trop de temps.

En voyant Aria rabattre sa capuche sur sa tête pour cacher ses cheveux, il fallu quelques secondes pour que l'ultra-chimère comprenne pourquoi elle le faisait, et qu'il se demande s'il n'aurait pas dû, lui aussi, faire d'avantage d'effort pour se rendre discret. A vrai dire, il n'y avait pas du tout pensé avant : cela faisait bien longtemps qu'il ne remarquait plus les regards interloqués qu'on lui lançait par derrière dans la rue. La stupéfaction du premier regard passée, les gens oubliaient souvent bien vite sa présence. Et s'ils le recroisaient par la suite, ils pensaient simplement « tiens, revoilà l'albinos », et passaient leur chemin sans plus se retourner. Oui, Octobre détonait au milieu des paysages d'Alola, mais il savait aussi se faire oublier, endosser son rôle de légende, rester dans l'ombre. Cela contribuait sans doute, avec tous le reste, à le rendre étrange aux yeux d'Aria comme de tous les autres hybrides ou humains. Quoi de plus normal ? Il n'appartenait pas à cette terre.
De toute façon, ils s'éloignaient peu à peu du centre d'Ekaeka, et, la soirée avançant, le nombre de personnes dans les rues allaient en diminuant. Il ne recroiserait sans doute pas le policier de tout à l'heure. Et puis ici, Octobre était chez lui : il saurait quoi dire pour les couvrir, il savait plutôt bien mentir, après tout.
Toutes les réflexions rassurantes que se faisait silencieusement l'extraterrestre ne servaient en faites qu'à une seule chose : oublier la pensée de devoir se cacher sur cette terre, qu'il considérait comme son chez-lui, une idée qui lui tordait douloureusement l'estomac.

Pour remettre son appétit d'aplomb, il décida de répondre à la question informulée de sa nouvelle compagne. Elle n'était pas ici depuis très longtemps, mais être à Alola sans goûter au snack locale avait dans la tête de l'ultra-chimère un air de profond gâchis.

« Ma-la-sa-das. » fit-il en hachant lentement le mot. « C'est une spécialité d'ici, des sortes de beignets frits et fourrés. C'est vraiment pas ce qu'il y a de plus équilibrés, mais ça m'étonnerait que ça ne te plaise pas. Au pire, on passera dans une supérette si ça ne te fait pas envie. Mais il faut au moins que tu y goûtes ! »

Et hop, Octobre c'était transformé en guide touristique. Parler de l'île restait la meilleure façon de chasser ses idées noires, et peut-être de détourner la jeune fille de ce qui la contrariait. De toute façon, il aimait trop sa région d’adoption pour résister à l'envie de la faire aimer par d'autre. Il savait que la demoiselle n'était pas d'ici, sans pour autant connaître les circonstances ou les raisons de son parachutage chez Nyx. Au sein de la Team, il s'agissait d'ailleurs d'un sujet tabou : le tact voulait qu'on ne questionne pas ses camarades sur leur provenance, sauf s'ils abordaient le sujet eux-même. Il y avait tellement de naufragés, de rescapés de la Team Chronos, ou bien d’extraterrestre réfugié, que la plupart des histoires étaient souvent douloureuses. Et comme les pirates cherchaient surtout à oublier le passé en se ruant toujours plus vers un avenir incertain, autant ne pas retourner le couteau dans la plaie.
Aussi, malgré la curiosité qui le taraudait, l'extraterrestre préféra-t-il rester à la surface des choses. Il croyait avoir déceler une sourde amertume dans la dernière phrase d'Aria, comme un regret, ou une remarque ironique. Et le silence qui avait pris place entre eux tendait à confirmer cette impression. Il voulait rassurer le jeune fille sans la blesser.

« C'est pas grave ! Il faut toujours un peu de temps pour s'habituer à une nouvelle région. Tu vas vite prendre tes repères. On ira pas jusqu'à la colline Diccarat, mais normalement, tu devrais la voir quand on sortira d'Ekaeka. Elle est visible depuis une bonne partie de Mele-Mele, c'est un peu comme une petite montagne. »

Pas sûr que ses paroles aient réussie à remonter le moral d'Arya. Octobre n'avait jamais été très éloquent, et à vrai dire, il était plus souvent le destinataire que le signataire des sermons ou des discours d'encouragements. Mais si lui avait réussi à s'adapter successivement à un changement de monde et à l'hybridation, il était certain que la jeune fille pourrait s'intégrer vite et bien parmi les pirates et la communauté insulaire. Du moins, si elle y m'était réellement du sien... Ce qui n'était, pour le coup, pas sûr du tout.
Recommencer une nouvelle vie impliquait d'avoir coupé tous les ponts avec l'ancienne, Octobre pouvait en attester mieux que quiconque. Mais cela ne semblait pas vraiment être le cas de sa jeune compagne. Ce Mimi à qui elle avait – gentiment – demander de lui lâcher les baskets pouvait très bien être une de ses connaissances d'avant son arrivée chez les pirates.
Enfin, ce n'était jamais qu'une supposition boiteuse, et Octobre du se faire violence pour cesser de théoriser. Il s'était résolu à ne pas gêner ou questionner l'adolescente, ce n'était pas pour se retourner la cervelle sur sa provenance ou ses motivations. Après tout, qu'est-ce qui lui disait qu'Arya comptait s'établir à Alola ? Elle était en période probatoire dans la Team, et comme tous les pirates, elle pouvait quitter le navire Nyx à n'importe quel moment, si l'envie l'en prenait. Bref, il n’aurait pas du s’inquiéter de tous cela. Il s'était fixé un seul et unique objectif pour la soirée : tenter de lui changer les idées. Et si lui, l'éternel trublion de la Team, systématiquement à côté de ses pompes, n'y parvenait pas, c'est que son talent involontaire commençait à dangereusement s'émousser.

Chassant ses pensées, une odeur de friture caractéristique vint délicieusement titiller l'estomac de l'ultra-chimère. La flagrance, mélange d'huile bouillante, de farine et de sucre glace, s'échappait des portes à doubles-battants de la boutique de Malasadas. C'était un vieil établissement, tenu depuis plusieurs générations par une des familles du clan de lougaroc de Mele-Mele. Sur l'enseigne, à côté du nom du magasin inscrit en lettre capitale, une représentation stylisée de Tokorico, le gardien de l'île, semblait défier quiconque tentant de se risquer dans ce palais de la gastronomie traditionnelle.

« Et voilà ! De quoi se caler l'estomac jusqu'à demain matin ! »

Adressant un grand sourire à la jeune hybride, Octobre poussa la porte de l'établissement, faisant résonner la petite clochette de l'entrée et alertant immédiatement un des tenanciers, qui s'extirpa de la cuisine pour passer derrière le comptoir, sur lequel était exposé toutes les sortes de beignets possible et inimaginable, accompagnés d'étiquettes pour pouvoir les différencier. Si Octobre se fiait à ses souvenirs, il devait s'agir du fils de la famille, Luca, ou Liko. Le jeune homme, stature haute, mâchoire carrée, était le portrait typique que l'on s'attendait à voir en pensant « lougaroc ». Il devait avoir au moins dix-huit ans, et faisait à peine plus jeune que l'extraterrestre. Dans d'autres circonstances, il aurait sans doute plu à l’ultra-chimère, qui se serait attardé quelques instants pour échanger quelques mots. Mais la présence d'Aria à ses côtés dissuada Octobre de tenter le diable, et, répondant consciencieusement au « Alola » sonore du vendeur, il passa en revu le comptoir des yeux, et commanda quatre beignets fourrés aux haricots rouges et au baies amères.
Pendant que Liko – en admettant que ce soit bien son prénom – saisissait un sac en papier et une pince pour les servir, Octobre se tourna vers sa petite protégé. La pensée qu'avoir commandé sans la concerter aurait pus la froisser ne lui avait absolument pas traverser l'esprit.

« Si quelque chose te fait envie, dis-le-moi, qu'on le rajoute. Il y a beaucoup de choix, j'ai pris le plus accessible... et le moins épicé. »

Dans la cuisine d'Alola, on ne pouvait échapper aux épices, véritable fierté locale. Avec le temps, Octobre s'y était habitué, mais il savait à elles pouvaient être désagréables pour les palais sensibles. Aussi avait-il veillé à choisir les haricots rouges, qui, il le savait, était la garniture salée la moins piquantes. En sortant, il ferait goûter les beignets à la jeune fille, et, si cela ne lui plaisait pas, ils iraient chopper un ou deux sandwichs triangles dans une supérette du coin. Les magasins de nourritures n'étaient vraiment pas ce qu'il manquait, à Alola.

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Aria Thorne
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MessageSujet: Re: Il est temps de jeter l'ancre   Il est temps de jeter l'ancre EmptyLun 4 Nov - 20:23



Aria & Octobre
;Il est temps de jeter l’ancre


Honnêtement, vu comment elle sentait qu’elle allait souvent devoir camoufler sa véritable couleur de cheveux pour passer plus inaperçue, Aria se demandait si elle ne devrait pas investir dans des trucs pour parfaire le déguisement. Bon, là elle avait juste mis sa capuche vu que c’était moins important qu’une «mission», mais elle songeait vraiment à s’acheter au moins de quoi se teindre les cheveux (plutôt que de l’emprunter à quelqu’un d’autre dans la team) et colorer un peu ses sourcils...
....
Merde lui faudrait probablement des lentilles aussi. Elle n’avait pas vraiment croisé de personne avec des yeux comme les siens, enfin si quelques fois, mais voilà quoi...

...
Pourquoi elle pensait à ça, d’abord ? Là c’était pas le sujet. Ugh.
Mais du coup elle se demandait si ça arrivait à Octobre de se camoufler ainsi aussi. Se retenant de rire en l’imaginant devoir se dessiner des sourcils pour paraître «normal», Aria tourna la tête et toussa une fois ou deux pour camoufler tout éventuel rire ayant passé ses défenses.

Ah oui, vrai qu’elle avait dit qu’elle ne savait pas ce qu’étaient ces molatrucs. Ca expliquait pourquoi l’autre grand pâlot disait le mot lentement et expliquait ce que c’était. Bon, la miss n’allait pas signaler qu’elle avait déjà oublier le nom du bidule dès qu’il avait finit de parler, mais voilà.

- Oh, vu comment j’ai couru aujourd’hui ça devrait passer. ... Au pire j’allongerais mon prochain footing, hein.

Haussant les épaules, la miss tira sur sa capuche pour l’abaisser un peu plus. Dans un coin de sa tête, une petite voix lui signalait que pour un inconnu c’était probablement inquiétant de voir une gamine de son âge faire autant gaffe à sa ligne et à ce qu’elle mangeait... Ouais bon ça lui vient du cheerleading, elle n’avait pas vraiment les moyens de changer/retoucher son uniforme trop souvent. Et elle aimerait bien pouvoir rentrer dedans encore quelques temps, là, donc ça en expliquait bien des choses.

Jetant un coup d’œil à Octobre, Aria avait l’impression qu’il aimait bien parler de cette région. Sûrement un natif du coin, du coup ? ... Réflexion idiote, la granivol ne parlerait probablement pas tant que ça en bien de Hoenn, mais elle était probablement une exception prouvant la règle.

Sortant de ses pensées en entendant le jeune adulte reparler, la petite arrêta de tirer sur sa capuche et tourna très légèrement la tête vers lui. «Vite prendre ses repères», disait-il ? Houla, pas si sûr que ça. Bon, après, la miss n’avait jamais passer assez de temps quelque part après son départ de chez elle pour bien prendre ses repères avant, donc peut-être que si. En vrai, elle savait déjà se repérer dans certains quartiers, là où elle avait déjà fait quelques livraisons, mais c’était pas assez pour vraiment se faire un avis sur tout ça.

Reniflant l’air autour d’elle, Aria remarqua une odeur qui lui faisait penser à celle des stands de bouffe dees fêtes foraines, et devina rapidement qu’il devait s’agir des mylochoses. Elle allait faire tout les noms possibles et inimaginables avant de finir par dire le bon, hein, soyez prévenus.

En tout cas, le bâtiment en face d’eux semblait vieux. Et l’espèce de pissenlit rose là n’avait aucune idée de ce qui était sensé être représenté à côté de l’enseigne. Mais elle n’aimait pas sa tête. Nope, elle lui revenait pas.
Enfin bref, elle suivit rapidement l’albinos et resta un peu en écart, regardant autour d’elle et préférant laisser «l’adulte» s’en occuper.

Se balançant d’avant en arrière en passant de ses talons à la pointe de ses pieds, Aria haussa un sourcil en entendant ce qu’Octobre disait.

- Heh, je te fais confiance sur ça. Mais normalement, l’épicé, je sais faire.

Elle avait l’air étrangement fière, là... Flashback au coup où, avec Mimi, elle avait passé quelques heures chez sa coach en soirée parce qu’il y avait un orage et que ses parents n’étaient pas là. Le seul repas disponible chez l’adulte était les nouilles super épicées importées d’une autre région, et Aria se souvenait d’avoir mangé le tout calmement alors que Mimi courait dans toute la pièce et que la coach buvait le lait au carton directement.

Frissonnant un peu à cause de ses vêtements trempés, la miss mit ses mains dans ses poches le plus loin possible, relevant un peu les épaules et baissant la tête. Elle ne savait pas si ça pouvait être vraiment utile pour du tissus, mais elle se demandait si vent féerique pourrait les aider là. Elle savait qu’elle pouvait plus ou moins facilement sécher ses cheveux avec ça, tester et approuvé, mais les fringues... Ugh. Toutes façons elle préférerait faire ça dans un endroit plus loin des bâtiments, ça attirerait moins l’attention.

Enfin bref, Aria ne perdit pas de temps à sortir dès qu’Octobre eut fini ce qu’il devait faire dans le magasin, s’arrêtant néanmoins en plein pas pour éternuer. Ah. Bon, compréhensible, les rayons du soleil disparaissaient bien là, et la petite granivol était toujours mieux en pleine journée. Une habitude liée à synthèse, probablement. Et au fait qu’elle n’ait jamais été très douée avec la pluie.

Reniflant un peu, la miss regarda autour d’eux avant d’avancer vers une ruelle, vérifiant qu’elle était bien vide avant de retirer son sweat pour l’essorer du mieux qu’elle le pouvait. Elle aurait dû faire ça y’a longtemps, soyons honnêtes, et elle n’avait pas forcément besoin de se cacher pour faire ça... Mais pour spammer vent féerique comme elle le faisait juste après, probablement que si. Éternuant une fois de plus, mais avec des vêtements un peu moins trempés maintenant, elle releva la tête tout en remettant sa capuche.

- Bon, direction le squat, je suppose ?

Refermant son sweat le plus haut possible (c’est à dire pas très haut, il a un col large ce con), Aria se dirigea dans la première direction qu’elle vue, donc probablement la mauvaise, ignorant donc complètement comme vous pouvez le voir les inquiétudes d’Octobre liées à la bouffe. Ouais bon hein, tant que c’était pas une omelette-sardines-bananes, c’était bon pour la petite cheerleader.

... Ouais y’aura probablement des références à cette foutue omelette tout les deux rp. Désolée pas désolée.


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