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 “Asseyez-vous, j’ai tout votre temps.” – ft. Armitage

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Oliver W. Saëns
Oliver W. Saëns
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MessageSujet: “Asseyez-vous, j’ai tout votre temps.” – ft. Armitage   “Asseyez-vous, j’ai tout votre temps.” – ft. Armitage EmptySam 13 Juil - 18:57
Lorsque le sel de la mer prend un goût de nostalgie

ft. Armitage
C'était bien beau d'avoir un diplôme : fallait-il savoir comment s'en servir.
Quand on a dix-huit ans, on cherche juste quoi faire après : on ne pense pas forcément à ce genre de détail. Oliver s'était à cet âge trouvé dans une impasse. Les cours ne lui prenaient plus autant la tête qu'avant ; il venait de découvrir qui il était, pour de vrai. Ainsi avait-il choisi une voie qui devait lui permettre de faire plus ample connaissance avec lui-même. Quelle fut sa déception lorsqu'il découvrit que les cinq années d'université ne lui avaient pas plus apporté d'informations qu'il n'en avait au début. Il lui restait tout à faire, tout à expliquer. Était-il donc le seul à s'intéresser au mystère qui auréolait son espèce ? N'était-ce pas important ?
Seulement, pour faire des recherches, il fallait embaucher du monde. Il fallait aussi partir en voyage. Et pour réaliser tout cela, il fallait surtout de l'argent. Des économies. De l'oseille comme diraient certains.
Et ça, Oliver n'en avait pas. Tout était à construire. C'était la lente concrétisation d'un projet… D'un projet de vie sans doute. Alors il ne fallait pas vendre la peau de l'Ursaring avant de l'avoir tué. Le garçon se devait de faire un pas après l'autre, avec prudence. Ses actions, ses choix devaient être réfléchis, mûris et tout se passerait bien. Et un jour il prendrait l'avion pour Johto, des carnets vierges dans son sac, accompagné d'une équipe de choc, aussi passionnée que lui.
Il s'y voyait déjà, les cheveux au vent, la mine rayonnante de joie, à la proue de ce navire qui le mènerait vers de nouvelles aventures.

Mais ce jour-là, le bateau sur lequel il se trouvait lui était bien connu. Il fendait des eaux maintes fois traversées par l'hybride. La prochaine rive aurait des airs de maison, et s'accompagnerait de son lot de souvenirs. Certains joyeux, d'autres douloureux. Oliver n'avait de toutes façons pas la tête à la réjouissance. Il restait aigri de ses dernières semaines passées à Féli-Cité. Sa remise de diplôme ne lui avait laissé qu'une douleur pesante dans le cœur, une rage qui criait sa haine au dedans de lui et imprimait un rictus sévère son son visage blafard. Ilyès, le navigateur qui avait accepté de l'amener à Joliberges lui avait même demandé s'il avait le mal de mer. Une secousse de la tête lui avait servi de réponse.
À présent, Oliver observait l'eau miroitante autour de lui. Il n'y avait que dans son cœur qu'il pleuvait des cordes ; dehors, il faisait grand soleil, quoi que la fraîcheur du matin fasse encore hérisser les poils sur ses petits bras.
Il serait bientôt arrivé. Il irait sans doute chez lui pour commencer : il lui fallait saluer ses parents, certainement passer le déjeuner avec eux, leur raconter avec des faux-airs de joie ses derniers mois, leur dire au combien il était heureux d'en avoir fini avec les études… Ne pas leur parler d'Ariel, par contre. Mauvaise idée. Ils ne savaient pas, ils n'avaient jamais su au combien il avait été fou de ce Pokémon. Au combien il aurait voulu passer sa vie avec lui.
Non. Il lui fallait faire bonne figure comme le soir de remise des diplômes : Oliver les avait appelé, encore en larmes après une énième dispute, et pourtant il avait fait en sorte que sa voix ne tremble pas. Il l'avait piquée d'un bonheur artificiel qui pesait sur chacun de ses mots.
Leur mentir comme ça, c'était comme se mentir à lui-même. Il était persuadé que cela lui permettrait d'avancer, de passer à autre chose. D'oublier.

Le port avait toujours gardé la même allure, avec son pont levis, un peu plus loin, qui reliait la ville séparée en deux. Les dalles grises des quais pavaient aussi les souvenirs du garçon qui mit pied à terre avec un sentiment familier. Il se sentait rassuré, en phase avec lui-même l'instant d'une minute. Les odeurs de poisson, de sel et d'algues que quiconque aurait trouvé répugnantes le ravissaient et avaient un petit goût de nostalgie sur ses lèvres qui ne tarderaient pas à se sécher.
Ses cheveux, encore doux, se pareraient eux aussi de sel et deviendraient rêches. La vie en mer, c'était ça. C'était tous ces petits changements qui lui donnaient à chaque fois une sensation de bien-être étrange.
Il faisait encore frais ici. Le cri des goélands lui donnait envie de se couvrir et d'aller courir sur les plages, à l'extérieur de la ville. Il déplia les manches retroussées de son pull pour protéger ses bras de la bise matinale qui soufflait le longs des pontons de bois où s'amarraient les bateaux. Ilyès rappela à Oliver qu'il était tant de le récompenser. Fouillant dans les poches kangourous de son pull, il en sortit un billet de 100 pokédollars qu'il lui tendit avec désinvolture :

" Il va falloir être plus généreux mon garçon, maugréât l'homme, fronçant ses épais sourcils grisonnants.

– La dernière fois, ce prix t'avait semblé honnête, rétorqua Oliver, sur un ton boudeur.

" Faut pas croire qu'il n'y a qu'en ville que les prix augmentent. Cinquante pokédollars en plus, s'il te plaît.

– Héé ! C'est que tu rigoles pas quand tu augmentes toi. Cinquante ?! Je trouverais quelqu'un d'autre la prochaine fois.

L'hybride fouilla de nouveau dans sa poche et en sortit quelques pièces quelque peu ternies par de longues années de service. Il les joignit au billet que le navigateur prit rapidement.

– T'auras qu'à y aller à la nage." Grogna-t-il finalement avant de retourner dans son bateau.

Le Zarbi laissa échapper un soupir courroucé avant de s'engager sans un regard en arrière sur le ponton. Sa maison était à une dizaine de minutes de marche, au nord. Des pêcheurs s'activaient sur les quais, sortant des caisses pleines de poissons des chalutiers qui attendaient patiemment pour repartir. Un poissonnier un peu plus loin faisait son affaire auprès des lève-tôt, bénéficiant de la fraîcheur garantie de sa marchandise.
C'était la zone brute de Joliberges. Son petit côté rustique.
Il s'engagea bien vite dans les premières rues qui séparaient les habitations. De pierres grises pour la plupart, elles arboraient toutes d'étranges toits bleus qui faisaient la particularité de la ville. Les fenêtres décorées de fleurs colorées donnaient un petit air guilleret aux ruelles et faisaient bon s'y promener.
Certains habitants reconnurent Oliver et lui firent un petit signe de la tête. Le garçon avait très vite remarqué que léviter au-dessus des pavés de Joliberges ne facilitait pas le contact social : les gens se tenaient quelque peu éloignés des hybrides, par gêne ou crainte sûrement.
Aussi marchait-il simplement, sans plus se faire remarquer. Ses habitudes citadines allaient lui manquer ici.
À côté de cet inconvénient, la tranquillité de ce hameau portuaire lui procurait une plénitude folle. Quel plaisir de prendre son temps, de ne plus se sentir nerveux ou alerte en permanence !

Oliver percevait déjà sa maison d'enfance, à quelques centaines de mètres. Une clôture agrémentée de quelques sapinettes cachaient sa façade grise, mais on pouvait voir grâce à une trouée la porte bleue comme le toit, pointu. Les fenêtres semblaient grandes ouvertes. L'hybride avait bien évidemment averti ses parents de sa venue : ils devaient l'attendre de pied ferme, avec un petit déjeuner sur la table, copieux comme leur fils chéri les aimait.
Une fois sur le seuil, le Zarbi donna quelques petits coups à la porte avant d'entrer sans attendre de permission. Il faisait un peu plus chaud à l'intérieur. Une odeur familière effleura délicieusement ses narines. Il posa le gros sac qui reposait sur son épaule au pied du porte-manteau où pendaient déjà un blouson noir et un châle brodé.
Sans doute sa mère l'avait entendu entrer ; sa voix, provenant de la cuisine, résonna dans le petit couloir qui servait de vestibule :

"Oliver, c'est toi ? Le claquement de ses talons se rapprocha ; elle apparut à l'embrasure de le porte du salon. Comment tu vas mon cœur ? Qu'est-ce que tu as maigri ! Tu reviens prendre du poil de la bête ici, pas vrai ?

L'hybride afficha un petit sourire qui en disait long.

– Ahah, oui voilà. C'est ça ! Ça va, juste un peu fatigué. Répondit-il sur un ton quelque peu détaché.

– Ça va aller mieux quand tu auras retrouvé ta chambre. L'appartement dont tu m'as parlé peut être visité à partir de demain. Mais tu sais que ce n'est pas nécessaire, que tu ne nous dérangeras pas ici.

Le sourire d'Oliver se changea en rictus amusé. Depuis qu'il avait dit à ses parents qu'il pourrait potentiellement se réinstaller à Joliberges, ils essayaient de le convaincre de rester vivre avec eux. Mais l'idée de retourner dans le cadre de vie familial ne lui plaisait pas beaucoup. Ses années de liberté à Féli-Cité l'avaient mal habitué.

– Je sais. Mais moi, j'en ai besoin Maman. Cet après-midi il faut que je passe à la bibliothèque. Je vais y déposer mon CV.

– Ils te prendront ; tes études et ton diplôme vont les intéresser j'en suis sûre. Ce sera un bon début."

Le temps de déballer ses affaires, de parler de sa vie en ville et de ses projets, midi sonna très vite et tout le monde passa à table sans plus attendre.
Oliver sentait une boule de stress se coincer dans sa gorge. Sa mère omettait un gros détail : la bibliothèque de Joliberges était devenue très exigente quant à sa sélection du personnel. Son directeur avait changé il y avait de cela un an, et les politiques d'entrée s'étaient vues transformées. Il n'était pas sûr que son profil intéresserait. Deux ans plus tôt, bien sûr qu'on l'aurait pris : petit, l'ancien directeur le voyait tous les jours fréquenter la bibliothèque. Ils s'étaient parlés de nombreuses fois. Mais là…
Bon, dans le pire des cas, il n'aurait qu'à chercher du travail sur Féli-Cité ; une navette l'y amènerait tous les matins et le ferait rentrer le soir. Et puis il n'était pas encore sûr de vouloir déménager par ici. C'était une simple idée. Le trajet entre les deux villes pouvait très bien se faire chaque jour sans trop d'inconvénients. Tout était encore à réfléchir… Ses volontés demeuraient assez floues.

Quoi qu'il en fut, il se rendit à l'extrême nord de la partie ouest de la ville dès quatorze heures. Le fond de l'air était encore frais, mais le Soleil s'était sensiblement réchauffé.
Il avait revêtu une chemise blanche pour l'occasion… Si jamais il croisait le fameux directeur – mais Arceus savait au combien il croisait les doigts pour que ce ne soit pas le cas –. Sa tignasse, quant à elle, demeurait des plus chaotiques ; il n'y avait rien à en faire, c'était une cause désespérée.
La vue du grand bâtiment de la bibliothèque réveillait toujours chez lui des souvenirs agréables qui laissaient néanmoins un goût amer sur sa langue. Son visage se ferma lorsqu'il en poussa les portes, lourdes, et les referma derrière lui. Il y faisait presque trop chaud. Le sol luisait de propreté, les étagères, croulantes sous les bouquins, s'élevaient jusqu'au plafond. Des échelles étaient mises à disposition pour permettre d'atteindre les volumes les plus perchés.
Il semblait au garçon que la déco avait changé. Une simple impression qu'il n'aurait su justifier… Ou n'était-ce que l'atmosphère qui y régnait à présent ? Comme si tout le lieu était empli de cette plénitude profonde, comme si le temps était tout à coup suspendu.
Une femme d'âge mûr, assise au guichet à l'entrée le salua à demie-voix. Oliver lui répondit par un hochement de tête.

Par où devait-il commencer ?
Il irait déposer son CV après avoir fait un rapide tour de la bibliothèque. Il ne fallait pas perdre les bonnes habitudes.
Il fit quelques pas en avant, observant les étagères avec cette contemplation et admiration d'un pur mangeur-de-bouquins, et s'enfonça dans quelques rayons, effleurant les reliures du bout des doigts. Il retrouvait de temps à autres quelques titres qui l'avaient intéressé petit. Il tira un livre d'entre les autres et se mit à sourire franchement. Un exemplaire abrégé des légendes de Sinnoh. Celui-ci, il l'avait dévoré. Il le feuilleta un moment, plongé dans ses pensées, avant de s'arrêter sur une page qui relatait les exploits du Pokémon Légendaire Dialga. Deux pages plus loin, Oliver se sentit rougir. Quelqu'un avait griffonné un dessin grossier de Giratina, la créature du chaos. Il se rappelait à ses dix ans avoir pris un crayon de couleur rouge dans sa trousse d'école et avoir tenté d'imiter l'illustration d'à côté. Son gribouillis ressemblait plus à un gros vers de terre épineux qu'au un Pokémon Légendaire.
Perdu dans sa lecture et surtout dans ses souvenirs, il ne se rendit sans doute pas compte que derrière lui quelqu'un s'était approché et observait lui aussi son fabuleux dessin par dessus son épaule…
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Armitage D. Zeituhr
Armitage D. Zeituhr
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MessageSujet: Re: “Asseyez-vous, j’ai tout votre temps.” – ft. Armitage   “Asseyez-vous, j’ai tout votre temps.” – ft. Armitage EmptyMar 1 Oct - 12:02

Quelle heure était-il ?
L’esprit encore embrumé par le sommeil, je relevais ma tête d’entre mes bras croisés sur le bureau, faisant craquer ma nuque douloureusement en grognant. Un rapide regard vers la fenêtre où le soleil commençait à teinter l’horizon d’une teinte d’or, d’ocre et de rose puis sur l’horloge accrochée au mur me permit de confirmer mes soupçons. J’avais encore dormi à la bibliothèque. Non pas que c’était la première fois et ce ne serait certainement pas la dernière.

Me redressant péniblement, je me dirigeais vers les toilettes de mon bureau pour me rafraîchir. Au moins, j’avais pensé à ramener le nécessaire cette fois : un verre contenant une brosse à dent et un tube de dentifrice et, sagement rangés dans une petite étagère, une serviette et de quoi me changer et me raser.
Je retirais mon cache-oeil et le posait sur le rebord de l’évier avant de passer de l’eau glacée sur mon visage ridé avant de plaquer mes cheveux en arrière. Et je ne pus m’empêcher de plonger mon regard dans mon alter ego de l’autre côté du miroir. Mon oeil à la scléra d’encre et ma pupille couleur sang semblait une éternelle provocation de la part d’Arceus.
Combien de temps avait passé depuis que j’étais arrivé dans cette bibliothèque et que j’avais enfin embrassé ma nature de Légendaire ? Un an ? Peut être plus. Surtout, ne pas penser à mon ancienne vie, mon ancienne famille… Bon sang, j’étais incorrigible. Ce sentiment sourd m’envahit alors à nouveau alors que je secouais la tête, comme pour le chasser de mon esprit. L’éclat de mon diamant irradiait à travers ma chemise blanche comme pour me donner du courage et je terminai de me préparer en silence, changeant mes vêtements au passage : une simple chemise blanche aux manches retroussées et un jean gris élégant mais confortable. Puis, je me décidais à remettre mon cache-oeil et à sortir.

La bibliothèque était plongée dans le silence et la semi-obscurité et je devais l’avouer, j’appréciais cette ambiance. C’était relaxant pour moi, comme un cocon d’ordre et de calme. Enfin, ordre pas trop. Je réalisais en faisant mon tour habituel que certains ouvrages avaient été mal rangés alors je me permettais de les réordonner correctement. L’avantage de Pouvoir Antique me permettait de le faire les mains libres, les livres et revues flottant mollement autour de moi pour retrouver leur digne place. Puis, je me dirigeais vers la large porte d’entrée pour ouvrir le rideau de fer. Normalement, c’était le travail des agents d’accueil mais comme j’étais toujours le premier arrivé, nous en étions venu à cet arrangement. Cela ne me gênait pas après tout. J’observais alors le soleil qui irradiait doucement de ses couleurs pastels le port en contrebas et les premiers badauds sortir de chez eux pour aller travailler. J’essayais également de distinguer si les premiers marins apportaient la pêche du matin. Mais une pensée sourde vint envahir mon coeur : “à quoi bon ?” et je m’écartai de la vitre pour vaquer à mes occupations.
Chaque jour était plus pénible que le précédent. Chaque action semblait si futile. Dire qu’avant j’étais un seigneur, un dieu naviguant au milieu des lignes temporelles. J’étais “utile”, oui. Tellement plus que dans cette parodie d’existence que mon cher père me force à jouer. Je ne pus empêcher une grimace de dépit apparaître sous mon abondante moustache noire. Ne pas y penser, surtout pas. Tu trouveras un jour des alliés qui te permettront d’arriver à tes fins, tu le sais bien pourtant. Ou alors peut être que Neptune… Le visage encadrés de longs cheveux bleus comme les profondeurs de l’océan me revint en tête et je ne pus empêcher un sourire d’apparaître sur mon visage. Oui. Peut être était elle mon nouvel espoir ?

La porte de la salle de repos des employés de la bibliothèque s’ouvrit d’une impulsion de ma main et je me mis à la ranger, grimaçant en voyant que certains avaient oubliés de faire la vaisselle… avant de la faire moi même. Je déteste tellement le désordre. Je regardais dans le frigo et y trouva quelques fromages blanc et fruits qui me permit de me faire un petit déjeuner rapide et frugale accompagné d’un café très serré.
Bientôt, les premiers bibliothécaires arrivèrent en me saluant poliment. Ils avaient l’habitude maintenant de voir le dieu du temps toujours là avant eux. Certains se contentait d’être cordials pour ne pas attirer mon courroux, intimidés, et d’autres étaient plus sociables et venaient s’inquiéter de ma santé. Je les rassurais quoique peut être un peu fermement pour qu’ils n’insistent pas plus. Ils ne pouvaient guère me venir en aide de toute façon… Ce n’était que des mortels. Et c’était encore pire les jours où je prenais mon apparence de trentenaire. Comme quoi, avoir une apparence plus vieille incitait les gens à soit plus de respect, soit plus d’attention. Comme si je pouvais être vraiment fatigué comme un vieil homme.
Mon assistant, Harper, arriva tout sourire comme à son habitude. Cet homme était un rayon de soleil pour tout le monde mais même lui avait du mal à me remonter le moral. Mais disons qu’il était au moins agréable d’être en sa présence.

- M. Zeituhr ! Toujours en avance, comme d’habitude !
- Armitage…
- Ha oui, pardon, hmm… Armitage !
rectifia-t-il en riant gentiment, allant ranger quelques victuailles dans le frigo. Vous n’avez pas encore dormi ici, j’espère ?

Je feignais de ne pas l’avoir entendu en finissant mon café d’une traite mais il comprit très bien ce que cela voulait dire. Il me regarda avec tristesse.

- Vous devriez voir quelqu’un… Ce n’est pas bon pour vous de rester enfermé ici.
- Je ne crois pas que tu sois à même de juger ce qui est bon pour un dieu ou non.
répondit-je fermement et avec une pointe d’irritation en me levant, nettoyant rapidement ma vaisselle. Mais Harper ne semblait pas vouloir en démordre, remontant ses lunettes d’un air assuré.

- J’ai pu constater que les dieux ne sont pas si différents des mortels comme nous. En tout cas, à ce niveau là.
- Ce que tu peux être têtu.
- Ha! Vous êtes mal placé pour dire ça, si je peux me permettre !


Je me tournais vers lui avec un léger sourire que j’essayais de réprimé difficilement.

- Excuse moi, tu es venu pour travailler ?
- Ha ! Oui ! J’y cours, chef !
s’exclama-t-il en riant avant de quitter la pièce en trombe.

Soupirant un peu, je finis par le suivre pour rejoindre mon bureau où je m’enfermai pour le reste de la matinée. Harper m’apporta un déjeuner comme à son habitude. A force, il devait se dire que sans lui je me laisserai dépérir, ce qui n’est pas complètement faux, non plus. Je suis un fin gourmet mais je n’ai que rarement d'appétit, surtout en ce moment.
Au final, l’après-midi arriva plus tôt que prévu et je me permis de prendre une pause dans mon travail malgré la pile de paperasse qui me restait encore à traiter. Il est clair qu’un autre assistant ne serait pas de refus, mais j’avais bien du mal à faire confiance à qui que ce soit dans cette ville. Tout le monde me semblait intéressés, hypocrites. Il n’y avait que Harper qui avait réussi à passer l’entretien d’embauche par sa passion et sa franchise.

Parcourant les couloirs de la bibliothèque, un livre en main dont je tournais les pages rapidement, comme poussées par un vent invisible, j’esquivai quelques enfants qui chahutaient un peu et quelques collègues qui passaient avec des chariots de livres. Malgré tout, l’endroit restait plutôt calme. Les gens lisaient calmement ou étudiaient sur les tables mises à disposition. C’était agréable. Mais je remarquai vite un de mes collègues, un nouveau, qui avait un peu de mal à trouver où ranger les ouvrages qui avaient été rendus et je me proposais de l’aider. Je n’aimais pas rester inactif, je crois que c’était assez évident à présent. Faisant flotter quelques livres, je m’approchais d’un jeune homme qui se tenait prêt d’une étagère et parcourait un livre sur les légendes de Sinnoh. Je rangeais l’un des livres juste à côté de lui et en profitait pour lancer un regard sur la page qu’il observait.

- Certains n’ont pas le respect pour les livres qui leur est dû, n’est ce pas ? Mais au vu des talents d’artiste, j’imagine qu’il s’agissait d’un enfant. Sans doute un peu turbulent et en manque de repères. murmurai-je en rangeant un autre ouvrage en faisant mine de ne pas observer mon interlocuteur. Ce qui était faux bien sûr, j’avais eu tout le loisir d’observer ce jeune homme aux cheveux noirs un peu mal peigné mais habillé de façon relativement convenable dont l’expression de honte sur le visage m’indiquait clairement qu’il était à l’origine de cette “oeuvre d’art” qui représentait l’instigateur du chaos ni plus ni moins en plus. De quoi m’agacer sincèrement.

- Je ne vous ai jamais vu à la bibliothèque. Vous venez d’emménager dans les environs ? poursuivi-je en tournant mon oeil bleu vers lui.
Et Arceus sait à quel point j’ai bonne mémoire des gens qui passent par cet endroit.
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Oliver W. Saëns
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MessageSujet: Re: “Asseyez-vous, j’ai tout votre temps.” – ft. Armitage   “Asseyez-vous, j’ai tout votre temps.” – ft. Armitage EmptyMar 22 Oct - 19:51
Lorsque le sel de la mer prend un goût de nostalgie

ft. Armitage
À la vue de ce dessin, il semblait à Oliver entendre les moqueries de son camarade de l'époque, qui deviendrait quinze ans plus tard son petit copain. Son sourire, doux et nostalgique, se crispa un peu alors qu'il examinait le gribouillage avec plus d'attention. Le trait était lourd et donnait l'impression que c'était un enfant de quatre ans qui avait de cette façon défiguré la page. Une petite moue tordit la figure fatiguée du Zarbi : bah, il n'avait jamais été très doué en dessin, et ce n'était pas Ariel qui lui avait dit le contraire, ce jour-là. Il avait beaucoup ri, déclarant que ce portrait peu élogieux faisait injure au légendaire Giratina. Boudeur, Oliver lui avait demandé d'à son retour reproduire l'image ; évidemment, le jeune Motisma s'en était beaucoup mieux sorti que lui. Ariel avait toujours été très doué en art ; ce n'était pas nouveau… Que ce soit aux cours de théâtre que donnait l'école ou à ceux d'arts plastiques, l'hybride s'en était toujours tiré avec beaucoup d'éloges.
Le Zarbi, lui, n'était doué qu'en langues et en histoire. Les mathématiques le fuyaient, le dessin lui faisait la tête… Et ce n'était même pas la peine de parler de la musique. D'ailleurs, petit, il détestait toutes ces matières et les rejetait d'un bloc. Pourtant, aujourd'hui, il appréciait flâner dans les musées… Certainement parce que la plupart des œuvres d'art ne pouvaient être comprises sans une connaissance de leur contexte historique, et ça, c'était sa spécialité.
Oliver secoua doucement la tête ; s'il s'était lancé dans la dangereuse réalisation de ce vilain dessin, c'était seulement pour faire son intéressant. Pas par ses qualités plastiques (qui étaient, soyons francs, totalement inexistantes), mais par son audace. Ne disait-on pas toujours aux enfants de ne pas toucher aux livres de la bibliothèque ? Hé bien lui, il avait eu le courage de le faire, de brandir son crayon rouge et d'écraser le grain de ce précieux papier. D'ailleurs, cette action avait eu son petit effet, et avec du recul, Oliver n'en était pas peu fier. C'était la première fois qu'il avait réussi à impressionner Ariel. Il y avait déjà un petit quelque chose entre eux à cette époque. Aux portes du collège, la petite tête brune qu'il était se posait déjà des questions. Questions qui demeuraient bien évidemment silencieuses. Inconscientes, retenues par une pudeur et une crainte sourde. Oh, elles étaient longtemps restées en suspens, ces questions, tout comm ces drôles de sensations dans sa bas ventre, venues plus tard, chaque fois qu'Ariel le touchait. Il se souvenait de l'électricité de son regard, à l'époque. De l'effet que lui faisaient ses sourires. Et se remémorer tous ces détails fit s'étirer ses lèvres sans qu'il ne s'en rende compte, sans qu'il ne puisse s'en empêcher.

Aussi, profondément plongé dans ses pensées, il n'aperçut pas l'ombre imposante penchée au-dessus de son épaule. Pourtant, son aura était des plus particulières et se répandaient dans toute la bibliothèque. C'était d'ailleurs la première chose qu'il avait sentie en entrant : cette drôle d'atmosphère.
Oliver s'apprêta à refermer le livre et le remettre à sa place lorsque la voix grave de son observateur le tira de ses songes, le faisant gentiment sursauter :

▬ Certains n’ont pas le respect pour les livres qui leur est dû, n’est ce pas ? Mais au vu des talents d’artiste, j’imagine qu’il s’agissait d’un enfant. Sans doute un peu turbulent et en manque de repères.

Ce n'était qu'un murmure, mais assez puissant et bien articulé pour être parfaitement perçu. On sentait une pointe taquine dans cette voix pleine qui fit monter le rouge aux joues du garçon. Il tourna la tête, se retrouvant nez à nez avec un homme d'âge mur, immense, occupé à ranger quelques ouvrages dans les étagères.
Oliver balbutia un instant, bien incapable de répondre. Il jeta de nouveau un coup d'œil à son dessin, et dévisagea l'homme à ses côtés. Un cache-œil couvrait son arcade gauche. Ses gestes étaient précis, rapides, très professionnels. Quelques bouquins lévitaient plus loin. C'était donc… Un hybride ?
Le sourire du garçon reparut, marquant sa gêne mêlée d'amusement. Il sentait bien que l'inconnu avait compris l'origine de ce vilain gribouillage. Il haussa les épaule, refermant son livre, avant de laisser échapper un petit rire :

▬ Turbulent je ne sais pas… Mais surtout avide de faire ses preuves, je pense. Hrrm hrrm… Bien que ce ne soit pas la meilleure façon, je vous l'accorde !

Se raclant la gorge et déglutissant, il replaça le livre des légendes de Sinnoh entre deux autres manuscrits, tout aussi épais. Ses doigts glissèrent le long de la reliure avant de la quitter pour venir se tordre avec son autre main.
Il se tourna plus franchement vers le géant qui était resté à ses côtés, remontant un peu les manches de sa chemise :

▬ Enfin… J'image que cet enfant a grandi et qu'il a… Hum… Compris l'importance d'un livre, et… Par conséquent, qu'il ne dessine plus à l'intérieur… Il afficha un sourire amusé. De toute façon, il n'est pas très doué pour ce genre de chose.

Oliver passa une main quelque peu nerveuse dans ses cheveux, s'apprêtant à tourner les talons pour aller explorer un autre rayon de la bibliothèque et laisser l'homme faire son travail, quand ce dernier darda sur lui un œil bleu étincelant, reprenant d'une voix moins suspicieuse :

▬ Je ne vous ai jamais vu à la bibliothèque. Vous venez d’emménager dans les environs ?

▬ Oh. Pas du tout… Je… En fait j'ai habité à Joliberges quand j'étais petit ; j'allais souvent à la bibliothèque. C'est d'ailleurs certainement cette habitude qui m'a poussé à faire les études que je viens de valider. Il fit mine de s'intéresser à un autre ouvrage, un peu dérangé par le regard perçant de son interlocuteur.Je suis allé à Féli-Cité pour le lycée et les études supérieures. Entre temps, j'imagine que les équipes de la bibliothèque ont tourné. Le directeur que je connaissais est parti.

Il observa le géant du coin de l'œil, ses sourcils s'arquant légèrement.

▬ Vous ne connaîtriez pas le nouveau directeur, d'ailleurs ? Il chassa une mèche de cheveux de devant ses yeux. En fait, je suis venu ici pour déposer un CV. J'ai vu que vous recrutiez quelques assistants, documentalistes et cetera. Et comme je viens d'être diplômé en archéologie, histoire option langues anciennes…… Je me disais que je pouvais peut-être trouver un boulot ici.

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